Bible Commentaries
1 Rois 12

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versets 1-33

Chapitres 12 � 16 � Division du royaume

V. 1-24 � Roboam

La parole de Dieu s�accomplit, en se servant des sentiments qui se trouvent au fond du c�ur de l�homme pour le pousser � sa ruine.

Tout Isra�l se rend � Sichem pour proclamer la royaut� de Roboam, fils de Salomon. J�roboam s�y trouve, appel� par le peuple � �tre son porte-parole devant le roi. Ces hommes se plaignent � lui du joug que leur avait impos� son p�re: �Ton p�re a rendu notre joug dur�, parole qui montre qu�il n�en avait pas toujours �t� de m�me. Jamais le joug de Christ sur son peuple ne sera dur; il restera toujours aupr�s des siens celui qu�ils ont connu au jour de la souffrance et de la gr�ce: �Mon joug est ais�, et mon fardeau l�ger�. Sans doute, il faudra que les nations se soumettent � Lui et il les brisera avec une verge de fer, mais tous les proph�tes t�moignent de la gr�ce avec laquelle il pa�tra son peuple. �Comme un berger, il pa�tra son troupeau; par son bras il rassemblera les agneaux et les portera dans son sein; il conduira doucement celles qui allaitent� (�sa�e 40:11).

Roboam tient conseil avec les vieillards qui s��taient tenus devant Salomon pour boire � la source de la sagesse. Leur conseil est celui de J�sus � ses disciples: �Que le plus grand parmi vous soit comme le plus jeune, et celui qui conduit comme celui qui sert� (Luc 22:26). �Si aujourd�hui, disent les vieillards, tu deviens serviteur de ce peuple, et que tu les serves, et leur r�pondes, et leur dises de bonnes paroles, ils seront toujours tes serviteurs� (v. 7). Roboam abandonne le conseil de la sagesse pour suivre celui des jeunes gens qui avaient grandi avec lui et se tenaient devant lui (v. 8). Ils ne pouvaient donc �tre que le miroir et le reflet des pens�es de leur ma�tre. Si lui-m�me s��tait tenu devant son p�re, �coutant les proverbes de la sagesse qui tombaient de ses l�vres, il en aurait communiqu� quelque chose � d�autres. Il aurait appris ce qui convient au roi, il aurait su �qu�une r�ponse douce d�tourne la fureur, mais que la parole blessante excite la col�re� (Prov. 15:1); que �l�orgueil va devant la ruine, et l�esprit hautain devant la chute� (16:18), et bien d�autres pr�ceptes. Mais non, ceux qui flattent son orgueil, sont ceux qu�il approuve. Le conseil des jeunes gens n�est, en d�finitive, que celui de son propre c�ur. L�orgueil marche avec le m�pris du prochain; ce vil peuple ne compte pas aux yeux d�un roi qui s�exalte lui-m�me. Le grand Salomon, son p�re, lui para�t m�me petit en regard de sa propre grandeur. Cette parole que lui attribuent ses courtisans: �Mon petit doigt est plus gros que les reins de mon p�re� (v. 10), ne rencontre pas sa d�sapprobation. En tout cas, il se croit plus fort et plus �nergique que lui et m�prise le peuple de Dieu. Il ne l��coute pas; cela �tait amen� par l��ternel, afin d�accomplir sa parole proph�tique (v. 15). Il faut que ce que Dieu a d�cr�t� s�accomplisse.

Isra�l se r�volte: �Quelle part avons-nous en David? Et nous n�avons pas d�h�ritage dans le fils d�Isa�. � tes tentes, Isra�l! Maintenant, David, regarde � ta maison!� (v. 16). C��tait le cri de ralliement de la r�volte, le cri coutumier des m�contents aux jours de David (2 Sam. 20:1). Roboam s�enfuit; il ne lui reste que Juda et Benjamin. Pour recouvrer ce qu�il a si follement perdu, il assemble une arm�e de 180 000 hommes contre Isra�l. Mais Shemahia, le proph�te, les exhorte de la part de Dieu: �Ne montez pas, et ne faites pas la guerre � vos fr�res, les fils d�Isra�l; retournez chacun � sa maison, car c�est de par moi que cette chose a eu lieu� (v. 24). Le roi et les deux tribus craignent l��ternel et s�en retournent selon sa parole. Si seulement ils avaient continu� dans ce chemin qui est le commencement de la sagesse!

Il est � remarquer combien le r�le des proph�tes s�accentue avec la ruine de la royaut�. Dans toute cette partie de l�histoire, nous sommes entour�s de proph�tes. Akhija para�t le premier, quand Salomon tombe sous le jugement de Dieu. Il y avait encore en ce temps-l� un Nathan, un Jehdo, qui avait eu une vision touchant J�roboam, fils de Nebath (2 Chron. 9:29). Voici Shemahia qui d�tourne Roboam de ses desseins guerriers. Le r�le du proph�te �tait une grande gr�ce, permettant, malgr� la ruine, les rapports de Dieu avec son peuple. Le proph�te �tait avant tout le porteur de la parole de Dieu. Cette parole lui �tait adress�e, et il pouvait dire: �Ainsi dit l��ternel�. Quiconque suivait cette parole pouvait �tre certain d��tre bien dirig� et de trouver la b�n�diction. Il en est de m�me pour nous qui traversons les tristes temps de la fin. Notre proph�te, c�est la parole de Dieu. Dieu ne nous fait plus, comme aux temps pass�s, des r�v�lations nouvelles, car il nous a tout r�v�l�; mais quand sa Parole s�adresse � nous, respectons-la et ne nous en d�tournons pas. Il y a de par le monde beaucoup de faux proph�tes qui pr�tendent en savoir bien davantage que la vraie parole de Dieu. Ils la m�prisent, l�accusent de fausset�, nous disent: Ce n�est pas Dieu qui a parl�. Fermons nos oreilles � leur voix. Dieu nous a parl�, notre proph�te nous a communiqu� Sa pens�e; n�avons-nous pas �prouv� cent fois que dans sa Parole sont la vie et la s�curit� de nos �mes? �prouvons-le de nouveau; et quand le proph�te nous dit: �Ainsi dit l��ternel�, faisons comme Roboam et Juda qui n�eurent pas � s�en repentir. ��coutons la parole de l��ternel�, et agissons �selon la parole de l��ternel� (v. 24).

V. 25-33 � J�roboam et sa politique

La division du royaume �tant un fait accompli, nous abordons l�histoire des rois d�Isra�l. Celle des rois de Juda ne fait partie de notre r�cit que pour en expliquer certains �v�nements ou lui servir de cadre, sauf � la fin du second livre des Rois o� l�histoire ind�pendante des rois de Juda est poursuivie jusqu�au bout. Le second livre des Chroniques nous donne, au contraire, l�histoire des rois de Juda, au point de vue sp�cial qui caract�rise ce livre.

Que va devenir maintenant ce nouveau royaume? J�roboam avait re�u de l��ternel une assurance conditionnelle: �Si tu �coutes tout ce que je te commanderai, et si tu marches dans mes voies et que tu fasses ce qui est droit � mes yeux, en gardant mes statuts et mes commandements, comme a fait David, mon serviteur, alors je serai avec toi, et te b�tirai une maison stable, comme je l�ai b�tie pour David, et je te donnerai Isra�l� (11:38). Il n�avait donc qu�� laisser agir Dieu en sa faveur, � lui ob�ir, et il �tait assur� de �r�gner sur tout ce que son �me d�sirait�. Les �v�nements se d�roulent sans qu�il ait � intervenir; mais lui se m�fie, il dit en son c�ur: �Maintenant le royaume retournera � la maison de David�. Comme il n�a pas confiance en Dieu, il p�se les probabilit�s, et s�y arr�te. La foi ne s�arr�te jamais aux probabilit�s; je dirais m�me qu�elle se nourrit d�impossibilit�s et s�en trouve bien. Une fois admise la probabilit� que le royaume retournerait � la maison de David, J�roboam pousse plus loin son raisonnement. Il faut, pense-t-il, emp�cher le peuple de monter � J�rusalem pour y offrir des sacrifices, de peur qu�il n�entre en contact avec la royaut� de Juda. Le roi conclut que c�est une question de vie ou de mort: �Le c�ur de ce peuple retournera � son seigneur, � Roboam, roi de Juda, et ils me tueront�. Sa d�cision est prise; il faut � Isra�l une religion nouvelle. De cette incr�dulit� � la promesse de Dieu, de cette indiff�rence au culte de l��ternel, sort l��tablissement par J�roboam d�un culte national, distinct de celui que Dieu avait institu� � J�rusalem. Du moment que ce culte n��tait pas celui de l��ternel, que pouvait-il �tre? Un culte d�idoles.

Abandonner le culte du vrai Dieu, c�est tomber dans l�idol�trie, quelque forme qu�elle puisse rev�tir. En religion il n�y a pas de terme moyen. J�roboam croit sans doute l�avoir trouv�: il n�adopte pas les faux dieux des nations environnantes, il veut �tablir une religion populaire pour Isra�l. Ne connaissant pas de c�ur le Dieu qui lui avait parl�, il prend conseil avec lui-m�me et fait deux veaux d�or. �Voici, dit-il, tes dieux, Isra�l! qui t�ont fait monter du pays d��gypte�. Il remet en honneur l�idol�trie juive, pratiqu�e par le peuple au pied du Sina�, et qui avait attir� sur lui le jugement de Dieu. Seulement il va plus loin que l�Isra�l du d�sert; l�abandon de Dieu est plus complet: �Voici tes dieux� tandis que le peuple avait dit: �C�est ici ton dieu� (Ex. 32:4, 5). Il n�ajoute pas comme Aaron: �Demain une f�te � l��ternel!� L��ternel est enti�rement laiss� de c�t�.

J�roboam est un politique habile. Il place un veau � B�thel, sur la limite de Juda, l�autre � Dan, fronti�re nord du territoire. Il organise son culte sur le mod�le du culte prescrit par la loi de Mo�se. �La maison des hauts lieux� remplace le temple: la sacrificature prise d�entre les fils de L�vi, est remplac�e par �des sacrificateurs pris d�entre toutes les classes du peuple�. Comme Isra�l avait sa f�te des tabernacles, J�roboam �tablit aussi une f�te, mais un mois plus tard. Correspondant � l�autel d�airain, il dresse un autel � B�thel, le place devant l�idole, et au lieu de l�holocauste y fait fumer l�encens (v. 31-33). Il avait �imagin� cela dans son propre c�ur!�

Ainsi, malgr� ses formes ext�rieures trompeuses, cette religion �tait l�abandon complet du culte de l��ternel; un instrument politique entre les mains du gouvernement. Berc�es de fausses apparences, les �mes �taient retenues loin du vrai Dieu, et le roi de la lign�e de David devenait un �tranger pour elles.

Ne pourrions-nous pas trouver des principes semblables dans les religions de nos jours? Sont-elles bas�es sur la foi en la parole de Dieu, ou sur des pratiques n�ayant qu�une vague ressemblance avec le culte de Dieu, religion arbitraire, culte volontaire, abandon de la maison de Dieu, de l�Assembl�e du Dieu vivant, n�gation du culte rendu par l�Esprit, les fonctions sacerdotales confi�es � d�autres qu�aux vrais adorateurs, l�efficace du sacrifice remplac�e par le parfum, en sorte qu�on vient adorer et qu�on pr�tend s�approcher de Dieu, sans avoir �t� rachet� par le sang de l�Agneau! Sans doute, pas d�idol�trie proprement dite, comme dans le faux culte de J�roboam, mais nous savons par la Parole qu�elle ne tardera pas � faire partie de la religion sans vie qui caract�rise aujourd�hui la chr�tient� professante, et que cette derni�re, laiss�e � elle-m�me, sans liens avec Christ, faisant de la religion affaire d�intelligence, non de conscience et de foi, finira par retourner aux idoles et se prosternera devant l��uvre de ses mains.

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bibliography-text="Commentaire sur 1 Kings 12". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/1-kings-12.html.