Bible Commentaries
1 Rois 7

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versets 1-51

V. 1-12 � Les maisons de Salomon

�Et Salomon mit treize ans � b�tir sa propre maison, et il acheva toute sa maison� (v. 1). Il avait fallu sept ans � Salomon pour b�tir la maison de l��ternel. On voit par l� l�empressement qu�il mit � cet ouvrage. H�rode mit quarante-six ans � b�tir son temple (Jean 2:20). Le service de l��ternel primait toute autre chose dans le c�ur du roi au commencement de sa carri�re. Sa propre maison, certes moins importante que le temple, lui co�ta treize ann�es de travail.

Le passage qui nous occupe nous parle de trois maisons diff�rentes.

La premi�re est celle qui est appel�e �la propre maison� de Salomon, �sa maison o� il habitait�, son domicile particulier. Il nous en est peu dit, sauf qu�au lieu du �portique du tr�ne� qui caract�risait la �maison de la for�t du Liban� (v. 7), la maison du roi avait, au-dedans du portique d�acc�s (conf. v. 6) �une autre cour� dont l�ouvrage �tait du m�me genre (v. 8). Ce n��tait pas dans cette maison que Salomon jugeait. Il y habitait. Elle nous est pr�sent�e d�une mani�re quelque peu myst�rieuse; c�est une maison d�intimit�. Mais elle est mentionn�e imm�diatement apr�s le temple et en fait comme le pendant. Dieu habitait dans le temple et y avait �plusieurs demeures� pour les siens. Le temple �tait une image de la maison du P�re. La maison que nous trouvons ici �tait la maison du Fils (1 Chron. 17:13). Si nous en cherchons l�analogue dans le Nouveau Testament, nos pens�es se portent imm�diatement vers cette �glise dont il a dit: �Sur ce roc je b�tirai mon assembl�e�.

L��glise, comme nous le savons, n��tait pas r�v�l�e dans l�Ancien Testament. C��tait un myst�re qui ne pouvait �tre connu qu�apr�s la r�surrection du Seigneur. Cependant, rien dans l�Ancien Testament ne contredit cette r�v�lation future. Bien au contraire, il semble parfois que sa place y soit marqu�e d�avance, pour l�introduire elle-m�me au moment voulu. Certains types d�passent les relations juives et en font pressentir de plus intimes. Rappelons seulement la relation d�Adam et d��ve, de Rebecca et d�Isaac, d�Abiga�l et de David. Rappelons surtout l�assembl�e du Psaume 22, mentionn�e en H�b. 2:12. Arr�tons-nous enfin � cette maison de Salomon, dont le Nouveau Testament nous pr�sente les glorieuses assises.

Le r�gne mill�naire de Christ ne sera pas seulement caract�ris� par ses relations avec son peuple et avec les nations, mais par l�intimit� glorieuse de l��glise avec Lui. Elle sera l��pouse, la femme de l�Agneau, mais, nous le r�p�tons, notre passage ne va nullement jusque-l�, et traite ces choses d�une mani�re � dessein obscure et myst�rieuse.

Il n�en est pas ainsi de �la maison de la for�t du Liban� (v. 2-7). Ce nom qui lui est donn� rappelle d�un c�t� sa construction et peut-�tre aussi son apparence architecturale. Elle �tait b�tie en bois de c�dre; elle pr�sentait partout, ext�rieurement et int�rieurement, des colonnes de c�dre qui, dispos�es en longues rang�es, pouvaient lui donner l�apparence d�une for�t imposante.

D�autre part, on peut voir dans cette appellation une belle image de ce r�gne glorieux. Le Liban regardait Tyr et m�me lui appartenait. Il y avait donc un rapport entre cette maison et les nations soumises au grand roi. C��tait l� que Salomon si�geait comme souverain et juge des nations, aussi bien que de son peuple.

La maison de la for�t du Liban avait cent coud�es de longueur (quarante de plus que le temple), cinquante coud�es de largeur et trente de hauteur. Elle reposait sur quatre rangs de colonnes. Sur chacune des deux faces lat�rales s��levaient sur trois rangs de colonnes dispos�es quinze par quinze, des enfilades de chambres superpos�es, selon toute apparence, en trois �tages comme celles du temple1. Leurs fen�tres se faisaient vis-�-vis, c�est-�-dire, nous avons lieu de le penser, que les unes regardaient au-dehors, les autres au-dedans de l��difice, ayant vue sur le portique. Par-dessus ces chambres se trouvait une couverture de c�dre formant toit, et recouvrant aussi le centre de l��difice qui soutenait cette couverture par quatre rang�es de colonnes. Le centre lui-m�me �tait compos� de deux portiques, d�abord le portique � colonnes bien nomm� ainsi par ses six rang�es de colonnes lat�rales et les quatre rang�es de colonnes s��levant au milieu du portique. Ensuite le portique du tr�ne ou portique du jugement, faisant suite au premier et occupant le fond de l��difice2. Au fond de ce portique s��levait le tr�ne merveilleux sur lequel nous aurons � revenir plus tard.

1 L�expression �un jour r�pondant � un jour trois fois� (v. 5), ne peut gu�re, nous semble-t-il, �tre comprise autrement. Ces chambres contenaient les boucliers d�or que Salomon avait fait confectionner pour sa garde, car la maison de la for�t servait en m�me temps d�arsenal (10:16, 17; 14:26-28; �s. 22:8).

2 L�expression �portique � colonnes� ferait supposer que les chambres lat�rales ne s��tendaient pas au-del� de la moiti� de la longueur de l��difice et n�avaient pas vue sur le portique du tr�ne.

Devant le portique � colonnes se trouvait un portique d�entr�e, dont les dimensions ne nous sont point donn�es. Il �tait aussi garni d�une colonnade et avait un entablement ou perron par lequel on acc�dait � la maison. On peut ais�ment se repr�senter la majest� de cette construction. L��il plongeant dans la partie centrale � travers une for�t de colonnes de c�dre jusqu�au second portique, au fond duquel s��levait le tr�ne d�or et d�ivoire merveilleusement ouvrag�, pouvait contempler sur ce tr�ne le roi glorieux, Salomon le pacifique, le Jedidia bien-aim� de l��ternel, celui dont la sagesse ne fut jamais surpass�e, le roi juste et rendant la justice.

Ce portique du tr�ne �tait le �portique du jugement�. L� �tait le si�ge du gouvernement des nations, le lieu o� la justice �tait rendue. La maison de la for�t du Liban reliait le gouvernement d�Isra�l proprement dit avec celui des nations.

Cette maison o� l�on rencontrait partout des colonnes, faisait contraste avec le temple qui n�en avait point, sinon Jakin et Boaz, � l�entr�e de la maison, comme nous le verrons plus tard; du moins aucune colonne n�est mentionn�e, ni dans le lieu saint, ni dans l�oracle. La maison de Dieu se soutient par elle-m�me, et n�a besoin d�aucun appui, dans sa parfaite stabilit�. La gloire de Dieu se suffit � elle-m�me, sauf que Dieu le P�re y associe ses enfants et leur y donne une demeure. Il n�en sera pas ainsi du r�gne de Christ sur les nations. Les saints seront appel�s � le partager, � juger le monde avec Christ (1 Cor. 6:2; Ps. 2:9; Apoc. 2:26, 27). Le Seigneur aura des compagnons de son gouvernement qui demeureront toujours pr�s du roi, comme jadis les compagnons de Salomon dans la maison de la for�t du Liban, tandis que l��ternel avait des sacrificateurs, demeurant avec Lui dans son temple.

La troisi�me maison est celle de l��pouse gentile, fille du Pharaon. Il en est � peine dit davantage que de la maison habit�e par le roi. Nous savons seulement qu�elle �tait b�tie sur le plan du portique1 de la maison du Liban. Nous avons dit plus haut que l�union de Salomon avec la fille du Pharaon, ne pr�figurait pas les rapports du Seigneur avec l��glise, mais ceux des nations, autrefois oppresseurs du peuple de Dieu, avec le Messie. Cette union, glorieuse sans doute, n�offre pas la m�me intimit� que celle du Messie avec Isra�l et, � bien plus forte raison, de J�sus avec l��glise2.

1 Probablement du portique � colonnes.

2 Cette relation est cependant beaucoup plus intime que celle avec les nations aux confins du royaume. Les nations forment diverses cat�gories. Sous le r�gne de Salomon, ce qui restait des Canan�ens �tait employ� � l��uvre servile (2 Chron. 2:17, 18; 8:7-9). Les nations, comme Tyr, coop�raient librement � cette �uvre. L��gypte et l�Assyrie, autrefois oppresseurs d�Isra�l, se tourneront vers l��ternel, dans la p�riode mill�naire, et le serviront ensemble. �En ce jour-l�, Isra�l sera le troisi�me, avec l��gypte et avec l�Assyrie, une b�n�diction au milieu de la terre; car l��ternel des arm�es le b�nira, disant: B�ni soit l��gypte, mon peuple, et l�Assyrie, l�ouvrage de mes mains, et Isra�l, mon h�ritage (�s. 19:24, 25).

Les v. 9-12 relient la gloire de ces maisons � celle du temple et de ses parvis int�rieur et ext�rieur. Les m�mes pierres de prix �taient employ�es pour tous ces �difices. Leurs fondements �taient les m�mes. Aucun �l�ment n�y entrait qui ne correspond�t au caract�re de l��ternel et de Salomon.

Ces trois maisons et le temple nous donnent un aper�u de ce qui caract�risera le r�gne glorieux du Fils de Dieu, du Fils de l�homme et du Fils de David. On y trouvera une sph�re c�leste, la maison du P�re, o� un peuple de sacrificateurs demeurera avec Lui � une Assembl�e glorieuse, la maison du Fils, sa demeure intime et son �pouse. On y trouvera une sph�re terrestre, une �pouse gentile, participant aux b�n�dictions de l�alliance � un gouvernement de toutes les nations, soumises au sceptre du grand roi � sans parler d�Isra�l, si longtemps rejet� � cause de son infid�lit�, maintenant re�u en gr�ce, selon la nouvelle alliance, comme l��pouse juive bien-aim�e, centre du gouvernement terrestre du Messie.

V. 13-51 � Hiram et le parvis

Salomon fit appeler de Tyr Hiram, afin de lui faire confectionner les objets d�airain destin�s au parvis du temple. �Hiram �tait fils d�une femme veuve de la tribu de Nephthali, et son p�re �tait Tyrien, ouvrier en airain�.

Dans le d�sert, l��ternel avait choisi pour l��uvre du tabernacle, Betsale�l de Juda et Oholiab de Dan (Ex. 35:30-35). Aux fils d�Isra�l seuls incombait alors l�ouvrage du tabernacle. Le peuple, enti�rement s�par� des nations, ne pouvait avoir avec elles aucune �uvre commune. Sous Salomon, la sc�ne change; les nations r�concili�es s�emploient au service de Dieu avec son peuple. L�oint de l��ternel domine sur les unes et sur l�autre. Hiram appartient aux deux par sa naissance; l�alliance d�Isra�l et des gentils forme sa parent�; fait remarquable s�adaptant parfaitement � la sc�ne qui nous occupe.

Hiram ��tait rempli de sagesse et d�intelligence, et de connaissance pour faire tous les ouvrages en airain� (v. 14). Il est le repr�sentant de l�Esprit de Dieu (�s. 11:2) pour cette �uvre.

Deux m�taux, l�or et l�airain, jouent un r�le pr�pond�rant dans la construction du temple. L�or est toujours le symbole de la justice divine qui nous admet en la pr�sence de Dieu. C�est par elle que nous pouvons nous tenir devant Lui. Nous la poss�dons en Christ dans le ciel. L�airain est le symbole de la justice de Dieu, d�ployant sur la terre ce qu�il est pour l�homme p�cheur. Les ustensiles du temple �taient d�or, les ustensiles du parvis �taient d�airain et avaient trait � la terre. Hiram n�est occup� que de l�airain.

Nous avons d�j� fait remarquer que le premier livre des Rois ne nous parle pas de l�autel d�airain, dont cependant Hiram est l�artisan (conf. 2 Chron. 4:1). Cet autel repr�sente la justice de Dieu venant se manifester en faveur de l�homme p�cheur, l� o� il se trouve, et de mani�re � lui permettre de s�approcher de Dieu, en vertu du sacrifice offert sur l�autel. Le livre des Rois ne d�veloppe pas ce point de vue. Il nous parle de demeurer avec Dieu dans son temple, et quand il mentionne l�airain ce n�est pas comme une figure de la justice divine par laquelle nous approchons de Dieu, mais la manifestation aux yeux du monde de cette justice qui caract�rise le royaume et le gouvernement de Salomon ou de Christ. C�est en un mot la justice de Dieu, mais manifest�e au-dehors en gouvernement. Les ustensiles du parvis, mentionn�s dans notre chapitre, nous montrent ce qui est n�cessaire pour que cette manifestation ne soit pas entrav�e. L�Esprit de Dieu, repr�sent� par Hiram, s�emploie � cela. Nous trouvons donc, dans les chapitres qui nous occupent, Dieu nous ouvrant sa maison pour que nous y habitions avec Lui, Christ nous fournissant la justice divine (l�or) n�cessaire � ce but; le Fils, comme roi de justice, manifestant la gloire de son royaume, et l�Esprit agissant pour que cette justice soit manifest�e aux yeux de tous les hommes sur la terre, sans entrave.

Consid�rons maintenant les objets que Hiram fondit pour Salomon dans la plaine du Jourdain. Ils appartiennent tous, nous le r�p�tons, au parvis du temple, c�est-�-dire � la manifestation ext�rieure du gouvernement glorieux de Christ.

V. 15-22 � Les colonnes

Les colonnes d�airain, plac�es devant le portique du temple, attiraient tout d�abord le regard. Elles repr�sentaient la manifestation ext�rieure des principes du royaume. Nous avons d�j� dit que, dans le temple, aucune autre colonne n�est mentionn�e. Elles se nommaient Jakin (il affermira) et Boaz (en lui est la force). C��taient les deux grandes v�rit�s, pr�sent�es en symbole � quiconque faisait partie du r�gne b�ni de Salomon. Tout vient de Lui: la force est en Lui, en Lui personnellement. Il se soutient par lui-m�me et n�a besoin d�aucune aide ext�rieure, quelle qu�elle soit. Sa force est employ�e � affermir, au lieu d�avoir besoin d��tre affermie.

La b�n�diction mill�naire est bas�e sur ces deux principes; notre b�n�diction actuelle aussi.

Le tr�ne de Salomon, son gouvernement, les rapports de son peuple avec Dieu, son culte, tout �tait fond�, en type, sur ce que Dieu avait fait; Il avait �tabli son r�gne. Mais, sous Salomon lui-m�me, la colonne Jakin: Il �tablira, non pas: Il a �tabli, parlait d�un �tablissement futur, dont le r�gne de Salomon n��tait que la faible image. Quant � la colonne Boaz: �En Lui est la force�, c�est une chose pass�e, pr�sente, future et �ternelle. La force est en Lui. Salomon, comme tout roi pieux en Isra�l, devait comprendre cela. Du moment que le lien avec Dieu venait � se rompre, ni le roi, ni le royaume, n�avaient plus aucune force.

Nous faisons aujourd�hui la m�me exp�rience. Philadelphie avait �peu de force�, mais sa force �tait en Christ, car il avait la clef de David, et le Seigneur lui dit: Je t��tablirai dans le temple de mon Dieu, et t�y ferai �tre une colonne. Tu seras un Jakin et un Boaz. Dans un temps futur, le pauvre r�sidu sans force sera reconnu publiquement. Christ, avec son incommensurable puissance, sera rendu admirable dans tous ceux qui auront cru.

Nous n�avons pas � attendre une p�riode future, pour en faire l�exp�rience, car il est notre force aujourd�hui, comme il le sera toujours, mais le temps viendra o� les t�moins de Christ seront �tablis et manifesteront d�une mani�re glorieuse, tout ce qui leur appartiendra pendant l��ternit�. �J��crirai sur lui le nom de mon Dieu et le nom de la cit� de mon Dieu, de la nouvelle J�rusalem, qui descend du ciel d�aupr�s de mon Dieu, et mon nouveau nom� (Apoc. 3:12).

Les colonnes se terminaient en fleurs de lys, image, nous le pensons, de la gloire de ce r�gne � son d�but (Matt. 6:28, 29). D�tail caract�ristique, elles portaient des centaines de grenades � leur chapiteau. La grenade nous semble �tre, dans la Parole, l�image du fruit port� pour Dieu. Le v�tement du souverain sacrificateur �tait garni, sur son bord, de clochettes et de grenades altern�es (Ex. 28:31-35). Les clochettes repr�sentent le t�moignage, les grenades, le fruit. Ces derni�res �taient �de bleu, de pourpre et d��carlate�, le bleu, fruit c�leste, la pourpre, fruit correspondant � la dignit� du Seigneur, et l��carlate � sa dignit� royale comme Messie. Notre fruit doit porter le caract�re de Christ, et �tre digne de Lui; il faut d�autre part qu�il corresponde � notre t�moignage et lui soit �gal, comme les grenades �galaient en nombre les clochettes d�or. On trouve souvent chez les chr�tiens plus de clochettes que de grenades, plus de paroles que de fruits.

Le fruit et le t�moignage ne peuvent �tre port�s et rendus qu�en vertu de l�huile de l�onction, c�est-�-dire du Saint Esprit, qui �coule de la t�te d�Aaron jusqu�au bord de ses v�tements� (Ps. 133:2). Le bord du v�tement de notre Souverain Sacrificateur, c�est nous-m�mes qui ne pouvons pr�tendre au titre de chr�tiens, si nous ne rendons pas t�moignage � Christ et ne portons pas du fruit pour Dieu, dans la puissance de l�Esprit Saint.

Les grenades d�airain ornaient le sommet des colonnes. Comment le caract�re divin peut-il �tre d�clar� devant tous, sans porter un fruit abondant de justice? Le Seigneur veut �tre couronn� de fruit. Si la force est en Lui, c�est pour produire du fruit. Il est le vrai cep ici-bas, et, comme tel, il n�a pas d�autre fonction. Tout le soin qu�il prend des siens, toute sa discipline, ont pour but de les faire porter du fruit. Il faut qu�il se montre � tous les yeux comme Celui qui le produit.

L�Esprit de Dieu a dress� publiquement une colonne. Cette colonne est Christ. Il porte les siens, sans force si ce n�est en Lui. �Hors de moi, vous ne pouvez rien faire�. Ce que Dieu �tablit, ce qui tire sa force de Christ, porte n�cessairement du fruit en abondance. Notre passage s�applique proprement au fruit de justice manifest� sous le r�gne et le gouvernement du Seigneur.

S�agit-il du r�gne de Salomon, les colonnes d�airain n�ont pu �tre conserv�es � cause de l�infid�lit� du roi et de ses successeurs. Elles ont �t� bris�es par les Chald�ens (J�r. 52:17-23). Son royaume n�a pu �tre �tabli, parce qu�il n�a pas cherch� sa force en Dieu, mais si les colonnes mat�rielles ont disparu, les colonnes morales demeurent: le jour viendra, o� l��ternel en qui est la force, montrera aux yeux de tous qu�il a �tabli en justice un royaume qui ne sera jamais �branl�. Alors il sera dit: �L��ternel r�gne, il s�est rev�tu de majest�; l��ternel s�est rev�tu, il s�est ceint de force: aussi le monde est affermi, il ne sera pas �branl�. Ton tr�ne est �tabli d�s longtemps; tu es d�s l��ternit� (Ps. 93:1, 2).

V. 23-26 � La mer d�airain

Apr�s les colonnes, le parvis du temple contenait la mer d�airain. Il nous est dit express�ment (1 Chron. 18:8) que Salomon �fit la mer d�airain, les colonnes et les vases d�airain� avec l�airain pris par David des villes d�Hadar�zer. L�airain, nous l�avons vu, repr�sente ici la justice de Dieu, venant rencontrer l�homme o� il se trouve pour le d�livrer et se manifester au-dehors, telle qu�on la verra sous le r�gne glorieux de Christ. Cette justice se montre ici dans l�an�antissement de la puissance de l�ennemi que David avait vaincu. Nous savons que cela eut d�j� lieu � la croix de Christ, mais, sous son r�gne de justice, la puissance de Satan, li� pour mille ans, sera annul�e, afin qu�elle n�entrave plus la purification pratique des saints qui serviront le Seigneur.

La mer d�airain diff�re de l�autel d�airain. Ce dernier repr�sente la justice divine venant rencontrer l�homme p�cheur pour expier son p�ch� par le sang de la victime et le purifier par la mort, en sorte qu�il puisse s�approcher de Dieu. C�est du c�t� perc� de Christ que sont sortis le sang qui expie et l�eau qui purifie. Sous la loi, le lavage des sacrificateurs lors de leur cons�cration, correspond � la purification par la mort. Ils �taient lav�s tout entiers et une fois pour toutes (Ex. 29:4; L�v. 8:6). Cette c�r�monie ne se faisait pas dans la cuve d�airain, ni dans la mer d�airain. Elle n��tait jamais r�p�t�e. Elle figurait le �lavage de la r�g�n�ration� (Tite 3:5), la mort du vieil homme et la purification qui place le croyant dans une position enti�rement nouvelle, celle de Christ devant Dieu (conf. Jean 13:10).

La mer d�airain servait � la purification journali�re des sacrificateurs. Ils y lavaient leurs mains et leurs pieds. Ils �taient ainsi qualifi�s pour accomplir leur service et demeurer (car il s�agit toujours dans ce livre de demeurer, non de s�approcher) o� demeurait l��ternel. De m�me, les disciples ne pouvaient avoir aucune part avec Christ, dans la maison du P�re, s�il ne lavait leurs pieds (Jean 13:8). Ce lavage s�op�re par la parole de Dieu en vertu de l�intercession de Christ comme avocat. Sous la loi, ce lavage s�appliquait aux mains et aux pieds, c�est-�-dire aux �uvres et � la marche. Sous la gr�ce, il ne s�applique qu�� la marche, car nous avons �t� purifi�s des �uvres mortes pour servir le Dieu vivant, et cela a eu lieu une fois pour toutes, ce que la loi ne pouvait faire.

La cuve d�airain du tabernacle diff�re en quelque mesure de la mer d�airain du temple. Nous venons de voir que cette derni�re �tait la manifestation de la justice divine brisant la puissance de l�ennemi pour rendre possible la purification journali�re des sacrificateurs. Au d�sert, cette victoire n��tait pas remport�e. La cuve ne fut pas fondue avec l�airain pris � l�ennemi, mais avec �les miroirs des femmes qui s�attroupaient � l�entr�e de la tente d�assignation� (Ex. 38:8). Ce passage fait allusion � ce qui suivit le p�ch� du veau d�or. Mo�se avait dress� une tente hors du camp et l�avait appel�e la �tente d�assignation�. Tout le peuple devait, en signe d�humiliation, se d�pouiller de ses ornements, et ceux qui cherchaient l��ternel sortirent vers la tente d�assignation, hors du camp (Ex. 33:4-7). Les miroirs des femmes d�Isra�l repentantes servirent � confectionner la cuve d�airain. Elles venaient reconna�tre leur p�ch� et s�en humilier; elles se d�pouillaient de ce qui, jusqu�alors, avait servi � leur vanit�. Comment se seraient-elles encore complues � consid�rer leurs faces naturelles? Elles ne voulaient, ne pouvaient plus se voir. Elles se jugeaient r�ellement elles-m�mes, leur �go�sme, leur l�g�ret�, tout ce qui avait contribu� � leur faire abandonner Dieu pour une idole. Il fallait que ce qui les repr�sentait dans leur �tat de p�ch� f�t an�anti. La cuve d�airain est donc la justice de Dieu pronon�ant le jugement sur le vieil homme, mais afin que le croyant puisse obtenir la purification pratique et journali�re par la Parole. Pour nous d�livrer, cette justice s�est exerc�e sur Christ. C�est en Lui que nous r�alisons maintenant le �connais-toi toi-m�me�, impossible � l�homme p�cheur.

L�obstacle que la chair et Satan opposaient � notre purification journali�re �tant �t�, l�eau de la mer d�airain nous apprend que, sans cette purification, nous ne pouvons avoir communion avec Dieu, dans notre service et notre marche, et que toute manifestation de la chair doit �tre supprim�e dans la pratique.

En Apoc. 4:6, nous retrouvons la mer, comme dans le parvis de Salomon, mais une �mer de verre, semblable � du cristal�. C�est le r�sultat d�finitif de la justice qui a remport� la victoire sur Satan et l�a an�anti. Ceux qui se tiennent l� devant Dieu, s�y trouvent dans une condition permanente de saintet� et de puret�, ayant atteint leur caract�re immuable et, pour ainsi dire, cristallis�s pour toujours. On ne peut plus se laver dans la mer de cristal; on est ce qu�elle repr�sente, devant Dieu, �ternellement.

En Apoc. 15:2, nous trouvons de nouveau une sc�ne c�leste. C�est une mer de verre, m�l�e de feu, sur laquelle se tiennent les vainqueurs de la B�te et de son image. Ce sont les fid�les d�entre les nations qui, apr�s avoir travers� la tribulation et tenu ferme jusqu�au martyre, ont part � la premi�re r�surrection. Ils ne poss�dent la puret� absolue et d�finitive qu�apr�s avoir subi le bapt�me du feu.

Revenons � la mer d�airain. Elle �tait pos�e sur douze b�ufs regardant, trois par trois, les quatre coins de l�horizon. Le b�uf est l�un des quatre animaux qui forment les attributs du tr�ne (Apoc. 4), et repr�sentent les qualit�s actives de Dieu, les principes de son gouvernement. Le b�uf, comme nous l�avons d�j� vu, est la fermet� et la patience de Dieu dans ses voies. Les douze b�ufs d�airain sont la manifestation compl�te et en tout sens de la patience de Dieu dans ses voies, par lesquelles il a r�ussi � amener Isra�l sous le sceptre du Messie, en le rendant capable de se tenir dans la saintet� devant Lui. Cela ne signifie pas que dans le r�gne mill�naire, dont celui de Salomon est le type, la purification d�un peuple de sacrificateurs ne soit plus n�cessaire. Le p�ch� n�aura pas encore �t� �t� du monde. Sans doute, il sera restreint, et ses manifestations emp�ch�es, car Satan sera li�, mais la chair ne sera pas chang�e (elle ne peut l��tre), encore moins abolie (elle le sera), et l�eau de la mer d�airain, la Parole entre les mains du Christ Souverain Sacrificateur, aura toujours sa vertu purifiante.

Il est int�ressant de constater que la mer n�est pas mentionn�e dans le temple d��z�chiel, non qu�elle ne s�y trouve pas, mais son importance est comme rel�gu�e � l�arri�re-plan. En revanche, l�autel y domine, et quoique le sacrifice pour le p�ch� y soit offert, le r�le principal y est donn� � l�holocauste et au sacrifice de prosp�rit�s.

Comme les colonnes, la mer fut bris�e par les Chald�ens (J�r. 52:20).

V. 27-40 �Les cuves et leurs bases

La mer d�airain servait � la purification des sacrificateurs, les dix cuves, cinq � droite, cinq � gauche du parvis, � �laver ce qu�on pr�parait pour l�holocauste� (2 Chron. 4:6). Nous voyons en L�v. 1:9, que le sacrificateur lavait avec de l�eau �l�int�rieur et les jambes� de la victime. Il fallait que ce type correspond�t � la r�alit� future, � l�offrande de Christ � Dieu dans une puret� parfaite. Celui qui s�est offert en odeur de bonne senteur �tait la saintet� m�me et n�avait nul besoin d��tre lav�, mais le type devait l��tre, afin de pouvoir montrer la perfection de l�offrande de Christ.

L�holocauste repr�sente le sacrifice de Christ s�offrant � Dieu, le glorifiant dans tout ce qu�il est, et cela, � l��gard du p�ch�. Selon la perfection de ce sacrifice, Dieu peut nous recevoir. La victime ne devant pr�senter � Dieu aucune souillure, il fallait d�montrer qu�elle �tait parfaite, que cette puret� s��tendait non seulement � la conduite, mais � tout �l�int�rieur� de l�offrande. Cette v�rit� �tait pr�sent�e par l�eau des cuves. La �mer unique� lavait les sacrificateurs. Tous avaient recours � ce seul moyen pour �tre purifi�s des souillures de leur marche; Christ, fait p�ch�, est la source de la purification des siens; sa Parole en est le moyen. Il fallait dix cuves pour laver les victimes qui devaient repr�senter la puret� devant Dieu; elles �taient, nous n�en doutons pas, le symbole de la puret� absolue de Christ.

Les cuves n�appartenaient pas au tabernacle du d�sert, quoique ce dernier offr�t, sans doute, des vases propres � laver l�holocauste (Ex. 27:19; 38:30). Elles manifestaient dans le royaume la perfection de l�holocauste, fondement de l�acceptation du peuple devant Dieu. Cette puret�, cette saintet� du sacrifice, satisfaisaient � toutes les exigences du gouvernement de Dieu. Aussi voyons-nous les bases et les chapiteaux des bases sur lesquelles les cuves �taient pos�es, proclamer par leurs ornements tous les attributs de ce gouvernement1.

1 Sauf les aigles. Nous avons d�j� dit plus haut que la promptitude des jugements n�avait pas de rapport avec un r�gne de justice et de paix.

Sur les bases m�mes �taient sculpt�s �des lions, des b�ufs et des ch�rubins�1; la force, la patience et l�intelligence divines. L�holocauste est pr�sent� pur selon ces choses. Il est manifest� qu�elles ont �t� employ�es � �tablir une offrande selon laquelle le peuple pouvait �tre agr�� de Dieu, �tant identifi� avec la victime. On pouvait lire sur les �bases�, ce qu��tait le Dieu qui avait fourni � son peuple un moyen de demeurer avec Lui.

1 Ces derniers portent simplement ici la figure humaine, comme sur les murailles du temple. En �z�ch. 41:19, ils ont deux faces, celle d�un lion et celle d�un homme, la puissance et l�intelligence qui caract�risent seules le r�gne de Christ d�finitivement �tabli. En �z�ch. 1, les quatre animaux ont chacun quatre faces, car il �tait question de caract�riser le tr�ne de Dieu en jugement.

Ces cuves, continuellement pouss�es sur leurs roues, venaient se placer � la port�e de la plateforme de l�autel, afin que les victimes fussent continuellement pr�sent�es comme pures.

Le chapiteau, c�est-�-dire le couronnement de la �base�, ne portait plus que des ch�rubins (hommes), et des lions avec des palmiers, comme sur les murailles du temple d��z�chiel1 (�z�ch. 41:18, 19). La force et l�intelligence couronnent le fondement des voies de Dieu en gouvernement. Si Salomon �tait fid�le, il n��tait plus besoin de patience; elle �tait arriv�e � ses fins. La force et l�intelligence divines auraient pu alors, comme dans le temple mill�naire, regarder du c�t� des palmiers, symboles de triomphe et de protection paisible. Paix sur la terre! Le r�gne de paix �tait �tabli en justice; les cuves de l�holocauste le proclamaient, comme les murailles du temple.

1 Dans notre livre, les murailles portaient en outre des fleurs entrouvertes, peut-�tre parce que ce n��tait pas encore le plein �panouissement du r�gne. Ces fleurs entrouvertes manquent en 2 Chron. 3:5-7.

Dieu avait �t� glorifi� par l�holocauste. Tout ce qu�il �tait avait �t� manifest� par l�offrande sainte, et cela �tait d�clar� publiquement. Sous le r�gne glorieux de Salomon, le peuple d�Isra�l avait partout ces choses devant les yeux, mais ce r�gne, confi� � la responsabilit� de l�homme, allait-il pouvoir se maintenir?

Il est � remarquer que les cuves, dont il est fait une simple mention en 2 Chron. 4:6, sont d�crites ici dans le plus grand d�tail, parce qu�il s�agit de la manifestation ext�rieure de ce que Dieu est dans son gouvernement et dans son royaume. Cette manifestation de Dieu se montre en Christ qui r�gne � la vue du monde.

Ici se termine l��uvre d�Hiram. Elle �tait, en type, le d�veloppement, dans ce monde, par la puissance du Saint Esprit, de ce que Christ est, et de ce qu�est Dieu lui-m�me dans son gouvernement.

V. 48-51 � Les objets d�or

Les objets d�or sont pr�sent�s, ainsi qu�en 2 Chron. 4, comme �tant l�ouvrage, non de Hiram, mais de Salomon. Salomon s�occupe de tous les objets par lesquels est montr�e la justice divine dans son essence glorieuse. Christ seul peut la manifester. L�intercession (autel d�or), la pr�sentation en Christ (table de proposition), la lumi�re de l�Esprit (chandelier), les moindres ustensiles du sanctuaire, correspondent � cette justice �tablie par Lui. Les portes m�me du sanctuaire tournent sur des gonds d�or: sans justice divine, comment entrer dans le lieu tr�s saint et y demeurer?

Nous avons vu dans ce chapitre la manifestation ext�rieure du royaume, et, comme y appartenant, un temple glorieux qui correspond en figure � la partie c�leste de ce m�me royaume, et dans lequel les sacrificateurs habitent avec Dieu.

Tout ce qui avait �t� pr�par� sous le r�gne de la gr�ce, vient orner la maison de l��ternel sous le r�gne de la gloire. Le plan du tout provenait de David et non de Salomon, encore moins de Hiram, comme le pr�tendent les rationalistes (1 Chron. 28:11-13). Le premier r�gne avait pr�par� la gloire du second. Un Christ souffrant et rejet� inaugure un Christ glorieux. Ce que David avait fait �tait moindre en apparence que l��uvre de Salomon, les mat�riaux moindres que l�ouvrage d�finitif, mais en r�alit� le travail de David servait de base indispensable � ce qui repr�sente toute la b�n�diction mill�naire.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 1 Kings 7". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/1-kings-7.html.