Bible Commentaries
1 Pierre 3

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versets 1-22

Pareillement vous, femmes, soyez soumises � vos propres maris, afin que, si m�me il y en a qui n�ob�issent pas � la Parole, ils soient gagn�s sans la Parole, par la conduite de leurs femmes, ayant observ� la puret� de votre conduite dans la crainte, � vous, dont la parure ne doit pas �tre une parure ext�rieure qui consiste � avoir les cheveux tress�s et � �tre par� d�or et habill� de beaux v�tements, mais l�homme cach� du c�ur, dans l�incorruptibilit� d�un esprit doux et paisible qui est d�un grand prix devant Dieu; car c�est ainsi que jadis se paraient aussi les saintes femmes qui esp�raient en Dieu, �tant soumises � leurs propres maris, comme Sara ob�issait � Abraham, l�appelant seigneur, de laquelle vous �tes devenues les enfants, en faisant le bien et en ne craignant aucune frayeur. (v. 1-6)

Nous avons vu plus haut que l�ap�tre met une importance particuli�re � la conduite (2:12), mais surtout ici, o� le t�moignage public confi� � la femme ne consiste pas dans ce qu�elle peut avoir � dire, ni dans sa parure, mais dans l�homme cach� du c�ur. Ces femmes auxquelles l�ap�tre s�adressait pouvaient �tre li�es � des maris juifs sur lesquels la Parole de Christ n�avait encore eu aucune influence, de l� ce qui est dit ici: �S�il y en a qui n�ob�issent pas � la Parole� (v. 1). Or nous avons vu que ce qui distinguait le christianisme du juda�sme c��tait pr�cis�ment cette ob�issance appel�e en 1:2 l�ob�issance de J�sus Christ. En admettant chez le mari cette incr�dulit� et cet �tat de d�sob�issance quant � Christ, la femme pouvait �tre tent�e de le convaincre en lui parlant, de raisonner avec son mari pour le gagner � la v�rit�; mais la femme devait �tre convaincue que son mari pouvait �tre converti et gagn� par sa conduite � elle, sans la parole, et parce qu�il avait devant les yeux une conduite pure, exempte des souillures du monde, et dirig�e par la crainte de Dieu (2:17). Ce qui devait distinguer la femme chr�tienne, ce n��tait pas une parure semblable � celle que le monde recherche, mais une parure incorruptible, non du corps, mais de l�esprit, caract�ris�e par la douceur et la paix qui, devant Dieu, est d�un grand prix. C��tait le caract�re des saintes femmes d�autrefois. Leur habitude �tait la soumission � leurs maris; elles avaient l�exemple de Sara, dont, tout en �tant chr�tiennes, elles �taient devenues les enfants et ne craignaient rien, en faisant le bien. �Faire le bien�, cela ne caract�rise-t-il pas la conduite de Christ au m�me degr� que l�ob�issance? (3:6; 2:20; Act. 10,38).

Pareillement, vous, maris, demeurez avec elles selon la connaissance, comme avec un vase plus faible, c�est-�-dire f�minin, leur portant honneur comme �tant aussi ensemble h�ritiers de la gr�ce de la vie, pour que vos pri�res ne soient pas interrompues. (v. 7)

L�ap�tre s�adresse maintenant aux maris chr�tiens de femmes chr�tiennes. Le mari chr�tien doit demeurer avec sa femme selon la connaissance, partageant avec elle les int�r�ts de Dieu et de Christ, ne la m�prisant aucunement, mais tenant compte que le vase f�minin n�a pas la r�sistance du masculin, et doit �tre trait� avec m�nagement. Seulement la femme ne doit en aucune mani�re �tre trait�e avec m�pris. Il faut lui porter honneur. N�ont-ils pas, maris et femmes, un h�ritage commun, o� l�un n�est pas plus privil�gi� que l�autre? Nos pri�res communes seraient interrompues si le mari avait un domaine dans lequel il pourrait seul entrer et auquel sa femme serait �trang�re.

Enfin, soyez tous d�un m�me sentiment, sympathiques, fraternels, compatissants, humbles, ne rendant pas mal pour mal, ou outrage pour outrage, mais au contraire b�nissant, parce que vous avez �t� appel�s � ceci, c�est que vous h�ritiez de la b�n�diction; �car celui qui veut aimer la vie et voir d�heureux jours, qu�il garde sa langue de mal, et ses l�vres, de prof�rer la fraude; qu�il se d�tourne du mal et qu�il fasse le bien; qu�il recherche la paix et qu�il la poursuive; car les yeux du Seigneur sont sur les justes et ses oreilles sont tourn�es vers leurs supplications; mais la face du Seigneur est contre ceux qui font le mal�. (v. 8-12)

Maintenant l�ap�tre les comprend tous indistinctement dans une commune cat�gorie, celle de la famille chr�tienne. Le tableau qu�il nous pr�sente nous arr�te pour ainsi dire � chaque mot et, tout en citant longuement l�Ancien Testament, fait ressortir, comme nous allons le voir, l�impossibilit� pour le peuple juif de reproduire un tel tableau.

Soyez tous d�un m�me sentiment. C�est la r�alisation pratique de l�amour qui ne peut d�couvrir chez nos fr�res aucune occasion � divergence et coupe court � toute dispute. Sympathiques. L�attachement � Christ seul peut nous porter � aider le plus petit d�entre ses fr�res (Matt. 25:38-40). Fraternels. Ce sentiment est plus intime encore. Mes fr�res me sont chers, � la fois parce qu�ils sont de la famille de Christ et parce que je fais partie de la m�me famille. Compatissants. Employant la gr�ce � venir en aide � ceux qui souffrent et ne m�ritent peut-�tre m�me aucun secours. Humbles. La mis�ricorde n�est pas employ�e � me faire valoir. La communion avec le Seigneur m�a montr� � moi-m�me ce que je suis et c�est sans effort que j�ai pu prendre la derni�re place. Ne rendant pas mal pour mal, ou outrage pour outrage, mais au contraire b�nissant. L�esprit de vengeance est absolument �tranger au c�ur. Ceux qui nous veulent du mal ne re�oivent en �change que b�n�diction, car notre h�ritage est la b�n�diction, comme au v. 7 il �tait la gr�ce de la vie. Un tel h�ritage n�a aucune place r�serv�e pour le mal. L�h�ritage occupe une grande place dans les �p�tres de Pierre parce que, comme nous l�avons d�j� dit, la seule b�n�diction actuelle est le salut de son �me et qu�il n�a, ni sur la terre, ni dans le ciel, l�entr�e en possession de b�n�dictions pr�sentes. Nous sommes r�g�n�r�s pour cet h�ritage futur (chap. 1:4); nous sommes appel�s � h�riter de la b�n�diction (3:9), de la gr�ce de la vie (3:7). Le passage du Psaumes 34:13-17 cit� ensuite est de toute importance pour nous. Il nous enseigne � garder notre langue du mal, si nous voulons aimer la vie et voir d�heureux jours; � nous d�tourner du mal et � faire le bien, la premi�re de ces conditions ne suffisant pas; � rechercher la paix et, si elle fuit, � la poursuivre pour l�atteindre. Puis il nous montre que les yeux du Seigneur sont sur les justes; que ses oreilles les entendent; que sa face est contre ceux qui font le mal.

Tout se r�sume � faire le bien, ce que le Seigneur, allant de lieu en lieu, selon la parole de Pierre � Corneille, faisait toujours (Actes 10:38). Et, de fait, toute l�exhortation de l�ap�tre dans cette �p�tre, se r�sume � ceci: �Suivre Christ ici-bas�.

La citation du Psaume 34 est d�autant plus frappante qu�il n�y est parl� que de Christ et du R�sidu fid�le qui suit ses traces. La nation juive, comme telle, n�a aucune part quelconque � ces b�n�dictions. J�ai intitul� ce Psaume: �un Psaume de Christ� (voyez v. 5, 7, 9, 12, 20, 21, 22), mais il est aussi un Psaume du R�sidu fid�le marchant sur ses traces (voyez 6, 8, 10, 16, 23). Combien cette citation est � sa place ici o� il est montr� que les chr�tiens seuls sont capables de suivre ici-bas la marche, la conduite et les caract�res du Sauveur!

Et qui est-ce qui vous fera du mal, si vous �tes devenus les imitateurs de Celui qui est bon? Mais, si m�me vous souffrez pour la justice, vous �tes bienheureux; �et ne craignez pas leurs craintes, et ne soyez pas troubl�s, mais sanctifiez le Seigneur, le Christ dans vos c�urs�; et soyez toujours pr�ts � r�pondre, mais avec douceur et crainte, � quiconque vous demande raison de l�esp�rance qui est en vous, ayant une bonne conscience, afin que, quant aux choses dans lesquelles ils m�disent de vous comme de gens qui font le mal, ceux qui calomnient votre bonne conduite en Christ, soient confus. (v. 13-16)

Comme nous venons de le dire: �Suivre Christ ici-bas�, telle est la pens�e qui a poursuivi l�ap�tre Pierre, ce cher serviteur de Dieu, tout le long de sa carri�re. Le Seigneur ne lui avait-il pas dit avant de le quitter: �Toi, suis-moi� (Jean 21:22). Et combien cette exhortation est � sa place dans une �p�tre pleine du p�lerinage chr�tien et qui qualifie le croyant de forain et d��tranger! Lui �tait Celui qui est bon; qui pourrait nous faire du mal si nous l�imitons? Mais, de fait, Lui a souffert et souffert pour la justice, c�est-�-dire pour maintenir, par l�absence absolue du p�ch�, le caract�re de Dieu vis-�-vis d�un monde injuste. Si nous devons suivre ce chemin, nous en plaindrons-nous? C�est le chemin de Christ; estimons-nous bienheureux de le suivre! Craindrions-nous de souffrir ainsi? En aucune fa�on! Le proph�te �sa�e n�a-t-il pas dit: �Ne craignez pas leurs craintes, et ne soyez pas troubl�s; mais sanctifiez le Seigneur, le Christ, dans vos c�urs� (�s. 8:12, 13). Dieu est avec nous; eux seront bris�s. Mon secret, c�est que Lui soit ma seule ressource. Cette attitude (v. 15) me rend libre de r�pondre � tous ceux qui me demandent raison de mon esp�rance, mais je dois le faire �avec douceur et crainte�. Je n�ai pas � prendre vis-�-vis de ce monde hostile une tournure agressive. C�est ce qu�ont fait plus d�une fois ceux qui connaissent la v�rit�, sans se conna�tre eux-m�mes. Le monde les traite d�orgueilleux et non sans raison; cela ne convient pas � un serviteur. En outre, nous avons � montrer la crainte de Dieu dans nos paroles et en toutes choses, tandis qu�il nous est dit (v. 14) que nous n�avons pas � craindre leurs craintes.

Combien cette pens�e: la crainte, remplit notre texte! Elle caract�rise la femme chr�tienne (v. 2, 6). Elle est � la base de toutes les perfections des versets 8 � 13. Au v. 14, elle est la source de l�absence compl�te de crainte du monde. Cette r�ponse avec douceur et crainte quand on nous interroge sur notre esp�rance peut couvrir de confusion ceux qui �calomnient notre bonne conduite en Christ� (car la conduite chr�tienne est toujours le grand sujet pr�sent� ici par l�ap�tre) et peut les amener � d�couvrir le mensonge de ceux qui m�disent de nous comme de gens qui font le mal. De cette mani�re les Juifs chr�tiens auxquels cette �p�tre est adress�e �taient diff�renci�s, vis-�-vis de tous, des membres non convertis de leur nation.

Car il vaut mieux, si la volont� de Dieu le voulait, souffrir en faisant le bien, qu�en faisant le mal; car aussi Christ a souffert une fois pour les p�ch�s, le juste pour les injustes, afin qu�il nous amen�t � Dieu, ayant �t� mis � mort en chair, mais vivifi� par l�Esprit (v. 17, 18).

Il peut convenir � la volont� de Dieu que nous souffrions, mais souffrirons-nous pour avoir bien fait ou mal fait? Dans le dernier cas, notre souffrance peut �tre ordonn�e de Dieu comme discipline; dans le premier cas, elle nous donne communion avec la marche de Christ ici-bas. Cette marche de Christ l�a amen� � souffrir une fois pour les p�ch�s1 (sans parler d�une vie o� chaque pas �tait une souffrance) lui juste (tel est son caract�re absolu) pour les injustes (tel est notre caract�re tout aussi absolu) afin qu�il nous amen�t � Dieu. Nous avons ici le but de toutes ses souffrances.

1 L�ap�tre Pierre ne parle jamais, comme Paul, du p�ch� comme �tat, mais des p�ch�s comme actes.

Il nous est donn� de pouvoir souffrir pour faire le bien; Lui aussi l�a fait dans sa perfection absolue; mais Lui seul pouvait souffrir pour nous r�concilier avec Dieu, pour que nous devinssions des enfants de Dieu. Son �uvre en notre faveur a deux c�t�s: 1� Il a �t� mis � mort en chair; il a pass� � travers l�absolue condamnation qui nous �tait due pour nos p�ch�s et qui ne pouvait se terminer que par la mort. Mais il a pass� de l�autre c�t� de la condamnation; il a �t� vivifi� par l�Esprit. L�Esprit a trouv� cet homme dans la mort et lui a rendu la vie, une vie � jamais triomphante de la mort et des p�ch�s!

Par lequel (Esprit) aussi �tant all�, il a pr�ch� aux esprits qui sont en prison, qui ont �t� autrefois d�sob�issants, quand la patience de Dieu attendait dans les jours de No�, tandis que l�arche se construisait, dans laquelle un petit nombre, savoir huit personnes, furent sauv�es � travers l�eau. (v. 19, 20)

Comme nous avons vu, au v. 18, le r�le de l�Esprit dans la r�surrection de Christ, nous le voyons au d�but du jugement de la cr�ation d�alors, et de son renouvellement par les eaux du d�luge. C��tait par l�Esprit que Christ �tait all� jadis avertir les incr�dules qui, selon le caract�re de toute cette �p�tre, sont appel�s les d�sob�issants, et que Dieu avait support�s avec patience jusque l�. L�Esprit qui parlait � ces incr�dules par le moyen de No� pour les sauver du d�sastre final, �tait le m�me Esprit qui avait proclam� le salut accompli par la r�surrection de Christ d�entre les morts. Dieu avait montr� jadis toute sa patience envers le monde d�alors, mais il arrive un moment o� la patience prend fin. L�arche que No� et ses fils avaient mis tant d�ann�es � construire, telle �tait la pr�dication de No�. Elle �condamnait le monde� sans avoir besoin de paroles pour s�expliquer et ce qui semblait une folie aux yeux des incr�dules fut ce qui sauva le patriarche et sa famille � travers les eaux de la mort. Ces hommes pouvaient �tre sauv�s par la foi de la m�me mani�re que nous; maintenant ils sont des �esprits en prison�. D�pouill�s de leurs corps, ils sont retenus dans le had�s, dans le �grand gouffre infranchissable fermement �tabli� entre les croyants et les incr�dules, en attendant le jugement du grand jour. La g�n�ration croyante de Seth avait �t� retir�e � temps du d�sastre. Seules huit personnes avaient �t� sauv�es, mais en passant � travers la mort que l�eau, dans la Parole, repr�sente toujours, tout en signifiant aussi la vie dans laquelle la mort introduit le croyant. Il en �tait de m�me de ceux auxquels cette �p�tre s�adresse. Ils �taient sortis par gr�ce de la masse de ceux qui ne croyaient pas, pour appartenir � une g�n�ration nouvelle, � la veille m�me du jugement qui allait atteindre la nation juive incr�dule.

Or cet antitype vous sauve aussi maintenant, c�est-�-dire le bapt�me, non le d�pouillement de la salet� de la chair, mais la demande � Dieu d�une bonne conscience, par la r�surrection de J�sus Christ, qui est � la droite de Dieu (�tant all� au ciel), anges, et autorit�s, et puissances lui �tant soumis. (v. 21, 22)

Tout cela �tait une figure. D�abord le salut de quelques-uns reste toujours une v�rit� capitale comme au temps du d�luge, v�rit� d�autant plus importante que ces chr�tiens �taient � la veille de voir l�effondrement de leur nation sous le jugement. Ensuite l�ap�tre insiste sur la v�rit� capitale qu�on n�est sauv� qu�� travers l�eau. Ou bien l�eau, la mort, nous engloutit, ou bien elle nous sauve quand nous avons l�arche pour refuge. Mais cette m�me figure, l�eau de la mort, nous sauve aussi maintenant. Combien cela �tait important � pr�senter � ces Juifs devenus chr�tiens! Ils �taient sortis du juda�sme par le bapt�me qui �tait en figure ce qui avait sauv� No� et les siens: Si un Juif n��tait pas baptis�, il n��tait pas sauv� du tout. C�est pourquoi l�ap�tre dit: vous sauve (non pas nous sauve). Il ajoute: vous sauve maintenant, faisant allusion au d�luge de jadis. Les Juifs avaient aussi une eau de purification, mais elle ne les d�pouillait que de la salet� de la chair, tandis que le bapt�me chr�tien �tait une tout autre chose. Dans le bapt�me, qui signifie la mort de Christ, l�homme demande d�avoir une bonne conscience, en �tant sauv�, � travers la mort, par la r�surrection de Celui avec lequel il a travers� la mort. C��tait le cas au d�luge. L�arche, un Christ qui a travers� la mort, porte en r�surrection � l�autre bord ceux qui ont trouv� leur refuge en Lui. Comme l�arche, sur le mont Ararat, notre Arche s�est arr�t�e en haut. L��uvre est compl�te; je puis avoir une bonne conscience. Dieu ne se souvient plus de mes p�ch�s et celui qui me donne cette bonne conscience est au ciel. Je n�y suis pas maintenant, selon la doctrine de l�ap�tre Pierre, quoique ayant l�heureuse et compl�te certitude que l��uvre qui m�y donnera acc�s est accomplie pour toujours. Celui qui m�a acquis cette part, est � la droite de Dieu, ayant anges, autorit�s et puissances sous ses pieds. C�est l� que m�introduit le bapt�me chr�tien!

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