Bible Commentaries
1 Samuel 19

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versets 1-24

Au chapitre pr�c�dent, Sa�l avait us� de voies d�tourn�es pour se d�barrasser de l�oint de l��ternel il ourdit ici une v�ritable conspiration contre lui �Sa�l parla � Jonathan, son fils, et � tous ses serviteurs, de faire mourir David� (v. 1). Jonathan pr�che la gr�ce � son p�re, en lui repr�sentant ce que David �tait, ce qu�il avait fait pour lui, au prix de sa propre vie, et en lui rappelant que lui-m�me, Sa�l, s�en �tait r�joui d�abord, apr�s avoir �t� t�moin de ces choses: �Tu l�as vu et tu t�en es r�joui� (v. 5). Comme l�activit� de David �tait sup�rieure � tout ce que Jonathan avait pu faire pour lui (et il en avait conscience), quoiqu�il aim�t David comme son �me!

Sa�l �couta la voix de Jonathan et jura: �L��ternel est vivant, si on le fait mourir� (verset 6). En pr�sentant la gr�ce au c�ur de l�homme naturel, Dieu permet que le mal y subisse un arr�t de d�veloppement momentan�; mais ce n�est point la conversion. La pens�e meurtri�re de Sa�l est chang�e, et cependant il ne se repent pas. Il revient de sa d�cision, prend une r�solution nouvelle devant les exhortations d�un homme de foi, mais � peine est-elle prise qu�il ne se montre en aucune mani�re libre de ses mouvements, et prouve par sa conduite qu�il est un pauvre esclave de Satan.

David, lui, ne change pas. �Il fut devant Sa�l comme auparavant� (v. 7). La gr�ce qui l�a conduit jusqu�ici reste empreinte sur lui et sur sa conduite.

Un nouveau triomphe de David r�veille le mauvais esprit qui s�est empar� de Sa�l. Tant que le croyant ne trouble pas Satan par des victoires remport�es sur ses cr�atures, son hostilit� reste comme endormie, mais sa haine mortelle se r�veille bient�t. On le voit pour David au moment m�me o� le mauvais esprit semble dompt� par les secours de gr�ce que David procure au roi. Il arrive alors un moment o� tout ce que le croyant peut faire, c�est de fuir, et d��chapper comme l�oiseau du filet de l�oiseleur. Maintenant la mort de David est d�cr�t�e irr�vocablement. Mical ayant pour motif l�affection naturelle qu�elle porte � David, lui vient en aide � sa mani�re, Dieu se servant ici des sentiments humains qui la faisaient agir (v. 11-17).

Ce passage nous apprend aussi qu�il y avait un th�raphim dans la maison de David. Certes, il ne lui rendait pas culte, mais sa pr�sence nous permet de conclure qu�il le supportait. Le th�raphim n��tait pas proprement une idole, et la Parole a soin de les distinguer l�un de l�autre (voyez Os. 3:4; Zach. 10:2; 1 Sam. 15:22, 23; 2 Rois 23:24; �z�ch. 21:26; Gen. 31:19, 30, 32-35; Jug. 17:3-5; 18:17, 18, 20). Le th�raphim est quelque chose d�inf�rieur � l�idole, une esp�ce de demi-dieu, ayant pour domaine la maison, rev�tu d�une certaine importance, et qu�on consulte m�me � l�occasion. De telles superstitions conduisent vite aux vraies idoles; c�est bien ainsi que Jacob en avait jug�, quand il disait � Laban de reprendre �ses dieux� (Gen. 31:32). Souvent le croyant manque d��nergie pour bannir de sa famille ces occasions de chute, et chacun de nous doit y prendre s�rieusement garde, alors m�me que, semblables � Jacob et David, nous ne leur attribuerions personnellement aucune influence sur notre vie. �videmment le th�raphim avait �t� introduit dans la maison de David par Mical, cette fille de Sa�l, qui �tait ainsi en pi�ge � l�homme de Dieu.

Mical �vite la col�re de son p�re en se donnant, vis-�-vis de lui, l�apparence d��tre une ennemie de David, contrainte par ses menaces � le laisser �chapper: �Laisse-moi aller, pourquoi te tuerais-je?� (v. 17). Combien son c�ur diff�re de celui de Jonathan, qui prenait ouvertement, � ses propres risques et p�rils, la d�fense de celui qu�il aimait tendrement.

�David s�enfuit, et il �chappa; et il vint vers Samuel � Rama, et lui rapporta tout ce que Sa�l lui avait fait: et ils s�en all�rent, lui et Samuel, et ils habit�rent � Na�oth� (v. 18). David va tout dire � Samuel, repr�sentant de Dieu et proph�te. Il devient son compagnon, et tous deux habitent ensemble. Tel est, pour David, le r�sultat de l��preuve.

Ceci nous am�ne � consid�rer les Psaumes qui nous parlent des afflictions de David. Nous supposons qu�aucun de nos lecteurs n�ignore que les Psaumes sont des chants proph�tiques, d�crivant les circonstances morales que traversera le r�sidu croyant d�Isra�l aux derniers jours. Ce r�sidu sera soutenu dans la tribulation par l�Esprit de Christ, de Celui qui a pass� en gr�ce par des circonstances analogues, mais bien plus terribles, puisque Sa marche d�ob�issance, de d�pendance, d�int�grit�, de saintet� et d�amour, n�a eu d�autre r�sultat que la mort, et qu�il n�a �t� d�livr� que �d�entre les cornes des buffles�. Il est donc naturel de voir David employ� comme organe principal pour exprimer proph�tiquement les sentiments du r�sidu et ceux de Christ. Sa vie n�est-elle pas, comme nous l�avons d�j� constat� tant de fois, un type frappant de celle du Messie qui devait venir, et n�a-t-il pas pass� comme tel, � travers toutes les phases d�un rejet, d�humiliations et de pers�cutions qui, sauf la mort, repr�sentent les souffrances du Sauveur! Nous ne disons pas ces mots avec le dessein d�entrer plus longuement dans ce sujet, si souvent trait� en d�tail par d�autres, mais afin de faire ressortir que les Psaumes de David, qui nous portent si haut et si loin dans l�avenir proph�tique, sont, en tout premier lieu, sortis de ses exp�riences personnelles, et qu�on peut y trouver une expression fid�le de l��tat de son c�ur dans l��preuve, des r�sultats produits par la discipline de Dieu � son �gard, et des ressources qui furent sa part quand la tribulation s�abattait sur lui. C�est uniquement � ce point de vue restreint que nous consid�rerons, au fur et � mesure des �v�nements, les Psaumes qui s�y rapportent.

Le r�cit de ce chapitre a sa contrepartie au Ps. 59, inspir� �quand Sa�l envoya et qu�on surveilla la maison de David, afin de le faire mourir�. Tandis que les envoy�s de Sa�l, hommes de sang, assembl�s contre lui, faisaient la nuit le tour de la ville, le c�ur de David s�adressait en supplications � l��ternel, attendant de Lui la d�livrance (v. 1, 2), certain qu�il userait de gr�ce envers lui (v. 10), car ce n��tait ni pour �sa transgression, ni pour son p�ch� qu�on cherchait sa vie, mais parce qu�il appartenait � l��ternel. Il ne demande pas, pour le moment, que Dieu extermine ses ennemis (v. 11), qu�il tue Sa�l, afin que le peuple de David n�oublie pas ces choses. Il faut que le roi profane reste debout, jusqu�� ce que la patience de l�oint de l��ternel ait eu son �uvre parfaite. Plus tard, Dieu consumera l�ennemi, afin d��tablir son r�gne.

N�est-il pas touchant de voir cet homme de Dieu, au moment m�me o� il est serr� de si pr�s, et o� sa vie peut �tre tranch�e, tout occup� du Seigneur, de ses desseins et de ses d�livrances? En effet, il ne met en question ni l�amour de Dieu, ni sa volont� de le d�livrer. �Et moi je chanterai ta force, et, d�s le matin, je c�l�brerai avec joie ta bont� (v. 16). D�s le matin! alors que les ennemis �hurlaient comme des chiens�, dans cette angoissante nuit, en surveillant sa maison et en faisant le tour de la ville! Il �tait donc s�r de la d�livrance, parce qu�il comptait sur Dieu, et il peut ajouter, dans ce p�ril extr�me, anticipant cette d�livrance: �Tu m�as �t� une haute retraite et un refuge au jour o� j��tais dans la d�tresse!� (v. 16).

Revenons � notre chapitre. Aux v. 19-24, tout l�effort de Sa�l contre David �choue, et cependant il le fait poursuivre par ses messagers sous l��gide m�me de Samuel. Ces instruments de l�ennemi subissent, contre leur gr�, l�influence de l�Esprit de Dieu par lequel ils proph�tisent, s�rieux avertissement qui ne les convertit ni ne les sauve. Sa�l m�me, et non pour la premi�re fois de sa vie, est oblig� ici de proph�tiser par l�Esprit de Dieu. Au chap. 18:10, il l�avait fait par le mauvais esprit qui s��tait empar� de lui. Dieu peut parler par la bouche d�un Sa�l qui, � d�autres moments, est le porte-voix de Satan; il peut le faire aussi par la bouche d�un Balaam ou d�un Ca�phe. Cela prouve seulement que Dieu se sert de tous les hommes comme d�instruments, si cela lui convient; mais il faut distinguer entre l�action vivifiante du Saint Esprit et ses diverses op�rations en puissance. La puissance peut communiquer une grande connaissance de la Parole, peut-�tre aussi l��nergie qui utilise cette connaissance pour d�autres; la puissance peut op�rer des miracles, mais jamais elle ne nous am�ne � nous juger nous-m�mes et � saisir Christ comme r�pondant � nos besoins. Elle ne donne ni la repentance, ni la foi; il faut une �uvre de l�Esprit dans le c�ur pour atteindre la conscience, pour donner le sentiment du p�ch�, pour amener l��me � Dieu. Sans cela il n�y a pas de vie nouvelle. Le c�ur de Sa�l et de ses messagers n��tait pas chang�, mais Dieu s��tait empar� de leurs esprits par la proph�tie, afin de mettre � nu leur folie et de sauver David, son bien-aim�.

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bibliography-text="Commentaire sur 1 Samuel 19". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/1-samuel-19.html.