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1 Samuel 25

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versets 1-44

Samuel meurt (v. 1), et sa mort est comme le pr�lude de la derni�re p�riode de l�histoire de Sa�l. Le fid�le serviteur qui avait jug� Isra�l en des temps difficiles et avait exerc� en sa faveur l�office de la sacrificature au milieu de l�affaissement qui avait suivi la ruine de celle-ci; l�homme que Dieu avait choisi pour oindre la royaut� selon la chair, puis la royaut� selon la gr�ce; le proph�te avant tout, le premier des proph�tes, n��tait plus. Au milieu de ces temps sombres, la gr�ce de Dieu maintenait une communication avec le peuple par la parole proph�tique. Dans tous les actes importants de sa vie, Sa�l avait rencontr� le proph�te qui venait lui faire conna�tre les pens�es, les ordres, les conseils et les jugements de Dieu. Sans doute il ne les avait pas �cout�s, mais il avait pu les entendre. C�est un privil�ge immense, aussi bien qu�une immense responsabilit�, d�avoir la parole divine � sa port�e, et Sa�l avait joui de ce privil�ge. Samuel lui-m�me avait transmis de son vivant la Parole � des proph�tes suscit�s de Dieu pour l�enseigner � d�autres. Maintenant ces proph�tes eux-m�mes ne r�pondaient plus (28:6, 15). Toute cette dispensation avait pris fin pour Sa�l et pour son peuple. La sacrificature, d�truite par lui, s��tait r�fugi�e aupr�s du vrai roi. Gad, le proph�te, accompagnait David au d�sert et dans les cavernes. Isra�l et son roi �taient laiss�s comme un vaisseau d�sempar�, sans pilote et sans boussole, pouss� dans les t�n�bres vers les ab�mes, tandis qu�une aube nouvelle allait se lever pour les fid�les.

Quoi d��tonnant qu�Isra�l s�assemble et se lamente sur Samuel! Celui aussi qui interc�dait pour eux et m�me pour le roi, ardemment, sans rel�che, n��tait plus. Que leur restait-il? Terrible jugement quand Dieu retire ses gr�ces, r�solument m�pris�es! Il ne restera � Sa�l d�autre ressource que de retourner aux choses qu�il avait vomies (28:7). Ne trouvons-nous pas en lui une image de cette chr�tient� apostate, retournant � l�idol�trie quand Dieu lui retire l�Esprit de v�rit� et la laisse en proie � l�esprit de mensonge?

Mais avant de nous entretenir des derniers jours de Sa�l, Dieu d�roule dans notre chapitre une sc�ne nouvelle. Nabal, un homme violent et sans frein, m�prise et outrage l�oint de l��ternel. C�est un des caract�res de l�homme de p�ch� � la fin des temps.

Nabal, nous est-il dit (v. 3), ��tait de la race de Caleb�. Il y avait entre ces deux hommes, comme trait de famille, l��nergie de la nature, mais qui, au service de la chair, produit un Nabal, au service de la foi, un Caleb, car on peut livrer ses membres au p�ch� comme instruments d�iniquit�, ou � Dieu comme instruments de justice (Rom. 6:13).

La gr�ce n�a pour effet sur un tel homme que de l�exciter au mal et � la r�volte. Un Sa�l se laisse parfois attendrir (24:17), un Nabal, jamais.

David et ses compagnons continuent � habiter le d�sert de Juda, attendant de Dieu seul l�heure et le signal de leur d�livrance, mais l� David a l�occasion de se montrer le protecteur des faibles, expos�s a mille dangers pendant les veilles de la nuit. Rien ne manque �du leur�, tant qu�ils sont avec lui (v. 7).

� cela ne se borne pas l�activit� de David en gr�ce. Si, comme le Seigneur ici-bas, il d�pend de l�homme pour quelque rafra�chissement, lui, auquel de droit tout appartient, il apporte en �change au p�cheur, � Nabal, la paix par ses messagers. �Paix te soit, et paix � ta maison, et paix � tout ce qui t�appartient� (v. 6). Nabal voudra-t-il de cette paix, apr�s la protection si manifeste de ses gens et de ses troupeaux? Pour tant de gr�ce et de courtoisie, David n��tait-il pas en droit de lui demander quelque preuve de reconnaissance? Que r�pond Nabal? �Qui est David? Et qui est le fils d�Isa�? Aujourd�hui ils sont nombreux les serviteurs qui se sauvent chacun de son ma�tre. Et je prendrais mon pain et mon eau, et ma viande que j�ai tu�e pour mes tondeurs, et je les donnerais � des hommes dont je ne sais d�o� ils sont?� (v. 10, 11). Cette m�me parole sortit plus tard de la bouche des principaux en pr�sence de l��uvre du Seigneur. �Pour celui-ci, nous ne savons d�o� il est� (Jean 9:29). C�est ainsi que l�homme a trait� J�sus rejet�; il m�prise sa gr�ce souveraine sans appr�hender sa puissance en jugement et sans penser que ce jugement est � la porte. Nabal parle de son pain, de son eau, de ses viandes et de ses biens, comme s�ils �taient � lui, dans le moment o� la calamit� va l�atteindre lui-m�me, avec tout ce qui lui appartient. Quand il aurait d� se jeter � genoux devant celui qui volontairement s��tait fait son serviteur, il le traite avec m�pris de �serviteur �chapp� � son ma�tre!� Sans scrupule, et sans penser que c�est le rejeter lui-m�me, il rejette ses messagers. �Celui qui vous rejette�, dit le Seigneur � ses disciples, �me rejette; et celui qui me rejette, rejette Celui qui m�a envoy� (Luc 10:16). Leur ma�tre les envoyait pour b�nir, et Nabal s�emporte contre eux (v. 14).

David est en danger de laisser libre cours � son indignation et �de se faire justice� par sa main (v. 26, 34). C�est ici que se place, me semble-t-il, l�exp�rience du Ps. 35: �Ils m�ont rendu le mal pour le bien� (v. 12; conf. 25:21). �Ils ne parlent pas de paix� (v. 20; conf. 25:6). �J�ai march� comme si c�e�t �t� mon compagnon, mon fr�re� (v. 14). �Ceux qui sont � tort mes ennemis� (v. 19; conf. 25:26). Mais David a appris ce que Dieu voulait lui enseigner. Au lieu de se faire droit lui-m�me, il a remis sa cause � l��ternel: ��veille-toi, r�veille-toi, pour me faire droit, mon Dieu et Seigneur, pour soutenir ma cause� (v. 23). �Que ceux qui s��l�vent orgueilleusement contre moi soient couverts de honte et de confusion� (v. 26), et il Lui remet le jugement: �Qu�une ruine qu�il n�a pas connue vienne sur lui!� (v. 8).

Avant d�avoir re�u cet enseignement par la bouche de la pieuse Abiga�l, David avait ceint son �p�e et ordonn� � ses compagnons de faire de m�me. Il devan�ait le moment; l�heure du jugement n�avait pas sonn�; elle arrivera par le moyen d�un plus grand que David. Il est dit de lui: �Ceins ton �p�e sur ton c�t�, homme vaillant, dans ta majest� et ta magnificence� (Ps. 45:4); mais le temps de la gr�ce durait encore, tant que David �tait un �tranger dans son h�ritage.

La foi d�Abiga�l a compris cela. Cette faible femme, connaissant ce qui convient � la gr�ce, devient un instrument de Dieu pour garder du mal le plus grand de ses serviteurs, l�oint de l��ternel lui-m�me. Un seul homme, la Gr�ce en personne, la gr�ce de Dieu qui est apparue � tous les hommes, n��tant pas faillible, n�a jamais eu besoin d��tre rappel� au sentiment de ce qui convenait � la position qu�il avait prise ici-bas.

Nous pouvons tous apprendre � l��cole d�Abiga�l. On rencontre rarement, une affection plus d�sint�ress�e, bas�e sur les perfections que sa foi discernait en David.

Lorsqu�elle apprend que �le mal est d�cid� contre Nabal et contre toute sa maison, elle se h�te de pr�parer tout ce que cet homme avait refus� � David, et bien au-del� encore, sans compter, et d�aller � sa rencontre. Ah! puissent les �mes qui ont entendu dire que le mal est d�cid� contre elles, faire de m�me. Il s�agit de ne pas perdre de temps, de se h�ter; le vengeur est d�j� en marche. Quand l�annonce du jugement est re�ue comme un t�moignage divin, on se h�te pour y �chapper. C�est la foi. Il n�y a pas d�autre ressource que d�aller au-devant de Celui qui va juger. Abiga�l n�avait qu�une crainte, c��tait de ne pas rencontrer David avant que son �p�e f�t tir�e. Elle savait qu�alors il serait trop tard. Mais elle �tait sans crainte quant au r�sultat de la rencontre, car elle connaissait le caract�re de celui auquel elle allait s�adresser.

�Et Abiga�l vit David, et elle se h�ta et descendit de dessus son �ne; et elle tomba sur sa face devant David et se prosterna contre terre. Et elle tomba � ses pieds, et dit: � moi l�iniquit�, mon seigneur!� (v. 23, 24). Ici encore Abiga�l se h�te; elle se h�te de reconna�tre la seigneurie de David, ses droits sur elle et sa propre indignit�. Elle s�adresse � lui en suppliante et reconna�t ainsi qu�elle d�pend de son bon plaisir. Bien plus, en prenant cette attitude, elle, la femme de foi, se reconna�t coupable, prend sur elle toutes les cons�quences de son association avec Nabal. Elle ne vient pas plaider son innocence, quoiqu�elle n�ait point eu connaissance de ce qui �tait arriv� (v. 25). Devant David elle ne veut se trouver que coupable et se h�te de le proclamer, car elle conna�t la gr�ce de David.

Une fois encore elle se h�te, vers la fin du chapitre (v. 42). C�est quand elle est appel�e par David � devenir la compagne de ses souffrances (conf. 27:3), et plus tard � partager son r�gne. �Et David envoya parler � Abiga�l, afin de la prendre pour femme... Et Abiga�l se leva en h�te... et elle s�en alla apr�s les messagers de David, et fut sa femme� (v. 39-42). Point de temporisation; elle se h�te d�aller au-devant de celui qui l�aime, du roi de gr�ce; elle ne remet pas son d�part � des temps meilleurs o� le tr�ne de David serait consolid�. Elle quitte tout, sans penser un instant � ce qu�elle laisse en arri�re. Et m�me elle se d�clare indigne d�un tel honneur; car la plus humble condition lui appartient. Une telle destin�e ne peut, d�autre part, l�enorgueillir, car elle comprend que, si la faveur du roi l�appelle � partager ses souffrances pour l��lever ensuite � la premi�re place, le service du roi doit l�abaisser � la derni�re. �Voici, ta servante sera une esclave pour laver les pieds des serviteurs de mon seigneur�. Quelle humilit� chez cette �pouse du roi! Seule, la communion avec la gr�ce, avec J�sus, nous rend capables de nous abaisser ainsi dans la poussi�re, mais par l� m�me qu�Abiga�l s�abaisse, le roi grandit en dignit� et en majest�, et c�est ce que le c�ur de l��pouse d�sire.

N�oublions donc pas, chers lecteurs chr�tiens, que l�un des caract�res de la foi est de se h�ter. Abraham se h�tait quand il �tait question du service de l��ternel (Gen. 18:6-8); Zach�e, quand le Sauveur l�invitait � le recevoir dans sa maison (Luc 19:6); Marie, quand le Seigneur l�appelait � Lui (Jean 11:29). S�il s�agit de Lui et de sa personne, pouvons-nous jamais nous h�ter assez! Mais d�autre part, n�avons-nous pas � nous garder de la h�te qui si souvent caract�rise la chair et le vieil homme! �Leurs pieds courent au mal, et ils se h�tent pour verser le sang� (Prov. 1:16; 6:18), �pour contester� (25:8), �pour s�enrichir� (28:20, 22). D�s qu�il s�agit de nous-m�mes, ne faisons pas comme le monde dont il est parl� ici, car il est dit d�autre part: �Celui qui croit en Lui ne se h�tera pas� (�s. 28:16; Rom. 9:33).

Elle est admirable, cette Abiga�l, par son appr�ciation de David. On trouve tout chez elle, depuis le sentiment de la dignit� de son seigneur, qui la fait se prosterner devant lui, jusqu�au ravissement que produit la beaut� de son caract�re. �Mon seigneur combat les combats de l��ternel, et la m�chancet� n�a jamais �t� trouv�e en toi� (v. 28). Comment son c�ur ne serait-il pas attir� par la vue de la perfection dans un homme? Et cependant David, type de Christ, n�est en lui-m�me qu�un homme imparfait. Jamais J�sus n�aurait �t� en danger de se faire justice � lui-m�me. La gr�ce de Dieu seule en pr�serve David, quand d�j� sa r�solution �tait prise de ne laisser de reste aucun de ses ennemis. Abiga�l est l�instrument employ� de Dieu pour le faire revenir de sa d�cision et l�aider � ne pas perdre le caract�re de gr�ce qui convient � l�oint de l��ternel.

Tout ce que dit Abiga�l est le fruit de sa communion avec les pens�es de Dieu. Ce n�est pas de la proph�tie, mais elle sait ce qui arrivera � David, parce qu�elle sait ce que Dieu pense de lui. �La vie de mon seigneur est li�e dans le faisceau des vivants par devers l��ternel, ton Dieu; et l��me de tes ennemis, il la lancera du creux de la fronde� (v. 29), et Dieu t��tablira �prince sur Isra�l� (v. 30). Sa�l, le roi d�Isra�l, n�est pour Abiga�l qu��un homme qui s�est lev� pour te poursuivre et pour chercher ta vie�. Dans son antagonisme au fils d�Isa�, il ne m�rite pas m�me la mention de son nom.

On voit bien que le discours d�Abiga�l n�est pas inspir� par la crainte de ce qui pourrait arriver � sa maison, mais elle est indign�e du mal qu�on osait souhaiter � un tel homme; elle d�sire que son caract�re ne soit pas d�shonor�; elle admire sans r�serve le futur roi d�Isra�l.

Aussi David la b�nit. Il se souviendra d�elle selon sa demande. Le �souviens-toi de ta servante� trouve une oreille aussi attentive que, plus tard, le �souviens-toi de moi� du brigand converti. Il la renvoie dans sa maison avec cette paix dont Nabal n�avait pas voulu, et avec l�assurance de sa faveur (v. 6, 35). C�est l� qu�elle attendra patiemment le message du bien-aim� l�appelant � lui.

Mais pendant ce temps le jugement atteint Nabal. �Il faisait dans sa maison un festin comme un festin de roi�. Voil� l�homme! Nabal se substitue � David et ne pense qu�� se faire du bien. Il s�enivre et ne peut rien conna�tre de ce qui l�attend. Son sort est fix�. Quand il l�apprit, �son c�ur mourut au dedans de lui, et il devint comme une pierre�. Il est mort d�avance, avant d��tre frapp� dix jours plus tard.

Le sort des hommes d�pend de cette alternative: qu�ils m�prisent Christ aujourd�hui pendant sa r�jection, ou qu�ils l�estiment comme Dieu l�estime et s�adressent � sa gr�ce qui seule peut les �accueillir avec faveur�.

Heureux David! Il a trouv� une femme selon son c�ur, une femme qu�il b�nit et dont il b�nit la sagesse (v. 33), une aide v�ritable dans les difficult�s de sa carri�re. Il la b�nit de ce qu�elle l�a emp�ch� de faire le mal qui aurait d�shonor� son Dieu, tandis que Sa�l avait b�ni les Ziphiens qui s�offraient pour accomplir ses mauvais desseins contre David, et avait salu� comme lib�rateurs au nom de l��ternel, ceux qui l�aidaient � faire la guerre � son oint!

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bibliography-text="Commentaire sur 1 Samuel 25". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/1-samuel-25.html.