�Et David dit en son c�ur: Maintenant, je p�rirai un jour par la main de Sa�l; il n�y a rien de bon pour moi que de me sauver en h�te dans le pays des Philistins et Sa�l renoncera � me chercher encore dans tous les confins d�Isra�l, et j��chapperai � sa main� (v. 1).
N�est-il pas �tonnant de voir cette d�faillance de David, apr�s tant de marques �clatantes de la protection divine! Hier encore il disait, plein d�assurance: �Que... mon �me (ma vie) soit pr�cieuse aux yeux de l��ternel, et qu�il me d�livre de toute d�tresse!� (26:24). Aujourd�hui il a perdu courage et dit: �Je p�rirai un jour par la main de Sa�l�. Il nous faut souvent faire l�exp�rience qu�une grande victoire est suivie d�un grand abattement. Quand Dieu �tait avec nous, ne nous arrivait-il pas de nous en attribuer quelque chose? Lorsque David disait � Sa�l: �L��ternel rendra � chacun sa justice et sa fid�lit� (26:23), Dieu seul sait s�il n�y avait pas quelque satisfaction de soi dans ces paroles. Alors Dieu nous laisse � nous-m�mes (certes, je ne dis pas qu�il nous abandonne), afin de nous montrer que nous ne pouvons avoir aucune confiance en la chair. Nous apprenons ainsi � sonder �la division de l��me et de l�esprit�, si subtile que, dans le combat de la foi, on ne s�aper�oit souvent pas du m�lange et que l�or affin�, ou paraissant tel, a encore besoin du creuset pour �tre d�livr� de tout alliage. Cela explique bien des d�faillances chez les croyants, au moment o� leur foi vient de briller d�un grand �clat.
�lie en est un exemple frappant (1 Rois 19). Le ciel s��tait ferm� � sa demande, il avait �chapp� � la col�re d�Achab, fait des miracles, vaincu les pr�tres de Baal, tenu t�te � tout un peuple, et voici le grand proph�te d�Isra�l qui tremble et s�enfuit devant une femme. Souvenons-nous, qu�avoir �t� employ�s de Dieu ne signifie pas encore nous conna�tre, et que la connaissance de nous-m�mes est indispensable pour nous faire appr�cier la gr�ce. Cette exp�rience, nous la faisons souvent apr�s des temps de b�n�diction sp�ciale. L�ennemi en profite pour nous faire tomber, quand, arm�s de la puissance de Dieu, nous nous faisions illusion sur nos propres forces, nous estimant nous-m�mes inattaquables. Donc, un temps de faveur et de puissance sp�ciale est souvent une occasion pour la chair. �tre introduits dans le troisi�me ciel ne nous en pr�serve pas et la discipline de Dieu a pour but, comme nous le verrons, de nous faire sonder tout cela et bien d�autres choses encore.
Est-ce Dieu qui ordonne � David de se sauver au pays des Philistins? Les exp�riences �faites � la cour d�Akish n��taient-elles pas suffisantes? (21:11-15). �tait-ce Dieu qui l�y avait jadis envoy�? Non, Dieu, par la bouche de Gad, lui avait jadis donn� l�ordre positif d�entrer dans le pays de Juda (22:5). Cet ordre �tait-il r�voqu�? Et pourquoi ne consulte-t-il pas l��ternel, comme il l�avait fait � K�hila? (23:1-13). Pr�cipitation, d�couragement, oubli de la parole de Dieu, aide cherch�e aupr�s des ennemis d�Isra�l, confiance dans ses propres inspirations, en n�gligeant de rechercher la direction divine, toutes ces faiblesses se concentrent ici en David.
La belle marche de foi qui le caract�risait semble annul�e par un seul faux pas. Mais il est bon que nos �mes aient sond� ces pr�cipices. Nous ne pouvons �tre les compagnons du Christ que si nous retenons ferme jusqu�au bout le commencement de notre assurance (H�b. 3:14). David se sauvant chez Akish ne pouvait en aucune mani�re �tre un type de Christ. Il n�y avait pas pour Abraham d�autel en �gypte; un second s�jour de David parmi les Philistins ne lui inspire pas de psaume.
C�est une chose infiniment s�rieuse � consid�rer, que souvent un faux pas nous fait perdre tout le b�n�fice d�une longue vie de foi. Un jour mes pieds gliss�rent sur un ab�me; c�en �tait fait de moi, quand la forte main de mon guide r�ussit � me retenir, emport� d�j� sur la pente. Sans lui j��tais perdu, sa main m�avait sauv� (c�est la gr�ce), mais en un instant j�avais mesur� et r�alis� la cons�quence terrible d�un �cart.
La gr�ce seule est capable de pr�venir notre perte, mais souvent il nous faudra �prouver pendant longtemps les cons�quences d�une marche qui n�avait pas l�approbation du Seigneur. Cette marche d�livre David de la poursuite de Sa�l: �Et on rapporta � Sa�l que David s��tait enfui � Gath; et il ne le chercha plus� (v. 4); � quel prix! Les chapitres suivants nous l�apprennent, mais d�j� celui-ci nous renseigne.
Le s�jour � Gath engendre la fausset�. Sous peine de leur para�tre un ennemi, on ne peut dire aux Philistins qu�on est du parti d�Isra�l. On a quelque succ�s contre les Gueshuriens, les Guirziens et les Amal�kites, mais se dire ouvertement leur adversaire, serait s�exposer � bien des dangers. David est l�h�te du Philistin qui de ce fait estime l�avoir asservi: �Il sera mon serviteur � toujours� (v. 12) et comment ferait-on la guerre � leur race? On use de paroles � double entente pour cacher ses vraies sympathies (28:2). Voyez donc combien de cons�quences graves entra�ne la recherche de l�appui du monde! Le chr�tien, submerg� par les �convenances sociales� auxquelles il s�est assujetti, y perd son vrai caract�re et n�a plus aucune action sur les consciences de ceux qui l�entourent. Il vit dans la crainte de d�plaire au monde qui le prot�ge; il cherche, comme David, � an�antir tous les t�moins qui viendraient d�poser de son hostilit� contre les ennemis du peuple de Dieu; il n�a plus bonne conscience. Quoique enfant de Dieu, il suit un chemin d�hypocrisie.
�Akish crut David�. Le monde nous croit et se flatte d�avoir rompu les liens qui nous unissent au peuple de Dieu (v. 12). David, par la gr�ce de Dieu, sera restaur� et, dans la suite, sa conduite d�trompera Akish; mais combien de chr�tiens, enlac�s dans ce filet, ne d�trompent jamais le monde, y perdent leur force, leur repos et leur joie, y sacrifient leur t�moignage et quittent enfin la sc�ne pour aller vers le Seigneur avec le sentiment de n�avoir rien �t� pour Lui, pendant leur vie, pour Lui qui cependant a tout fait pour eux!
versets 1-12
�Et David dit en son c�ur: Maintenant, je p�rirai un jour par la main de Sa�l; il n�y a rien de bon pour moi que de me sauver en h�te dans le pays des Philistins et Sa�l renoncera � me chercher encore dans tous les confins d�Isra�l, et j��chapperai � sa main� (v. 1).
N�est-il pas �tonnant de voir cette d�faillance de David, apr�s tant de marques �clatantes de la protection divine! Hier encore il disait, plein d�assurance: �Que... mon �me (ma vie) soit pr�cieuse aux yeux de l��ternel, et qu�il me d�livre de toute d�tresse!� (26:24). Aujourd�hui il a perdu courage et dit: �Je p�rirai un jour par la main de Sa�l�. Il nous faut souvent faire l�exp�rience qu�une grande victoire est suivie d�un grand abattement. Quand Dieu �tait avec nous, ne nous arrivait-il pas de nous en attribuer quelque chose? Lorsque David disait � Sa�l: �L��ternel rendra � chacun sa justice et sa fid�lit� (26:23), Dieu seul sait s�il n�y avait pas quelque satisfaction de soi dans ces paroles. Alors Dieu nous laisse � nous-m�mes (certes, je ne dis pas qu�il nous abandonne), afin de nous montrer que nous ne pouvons avoir aucune confiance en la chair. Nous apprenons ainsi � sonder �la division de l��me et de l�esprit�, si subtile que, dans le combat de la foi, on ne s�aper�oit souvent pas du m�lange et que l�or affin�, ou paraissant tel, a encore besoin du creuset pour �tre d�livr� de tout alliage. Cela explique bien des d�faillances chez les croyants, au moment o� leur foi vient de briller d�un grand �clat.
�lie en est un exemple frappant (1 Rois 19). Le ciel s��tait ferm� � sa demande, il avait �chapp� � la col�re d�Achab, fait des miracles, vaincu les pr�tres de Baal, tenu t�te � tout un peuple, et voici le grand proph�te d�Isra�l qui tremble et s�enfuit devant une femme. Souvenons-nous, qu�avoir �t� employ�s de Dieu ne signifie pas encore nous conna�tre, et que la connaissance de nous-m�mes est indispensable pour nous faire appr�cier la gr�ce. Cette exp�rience, nous la faisons souvent apr�s des temps de b�n�diction sp�ciale. L�ennemi en profite pour nous faire tomber, quand, arm�s de la puissance de Dieu, nous nous faisions illusion sur nos propres forces, nous estimant nous-m�mes inattaquables. Donc, un temps de faveur et de puissance sp�ciale est souvent une occasion pour la chair. �tre introduits dans le troisi�me ciel ne nous en pr�serve pas et la discipline de Dieu a pour but, comme nous le verrons, de nous faire sonder tout cela et bien d�autres choses encore.
Est-ce Dieu qui ordonne � David de se sauver au pays des Philistins? Les exp�riences �faites � la cour d�Akish n��taient-elles pas suffisantes? (21:11-15). �tait-ce Dieu qui l�y avait jadis envoy�? Non, Dieu, par la bouche de Gad, lui avait jadis donn� l�ordre positif d�entrer dans le pays de Juda (22:5). Cet ordre �tait-il r�voqu�? Et pourquoi ne consulte-t-il pas l��ternel, comme il l�avait fait � K�hila? (23:1-13). Pr�cipitation, d�couragement, oubli de la parole de Dieu, aide cherch�e aupr�s des ennemis d�Isra�l, confiance dans ses propres inspirations, en n�gligeant de rechercher la direction divine, toutes ces faiblesses se concentrent ici en David.
La belle marche de foi qui le caract�risait semble annul�e par un seul faux pas. Mais il est bon que nos �mes aient sond� ces pr�cipices. Nous ne pouvons �tre les compagnons du Christ que si nous retenons ferme jusqu�au bout le commencement de notre assurance (H�b. 3:14). David se sauvant chez Akish ne pouvait en aucune mani�re �tre un type de Christ. Il n�y avait pas pour Abraham d�autel en �gypte; un second s�jour de David parmi les Philistins ne lui inspire pas de psaume.
C�est une chose infiniment s�rieuse � consid�rer, que souvent un faux pas nous fait perdre tout le b�n�fice d�une longue vie de foi. Un jour mes pieds gliss�rent sur un ab�me; c�en �tait fait de moi, quand la forte main de mon guide r�ussit � me retenir, emport� d�j� sur la pente. Sans lui j��tais perdu, sa main m�avait sauv� (c�est la gr�ce), mais en un instant j�avais mesur� et r�alis� la cons�quence terrible d�un �cart.
La gr�ce seule est capable de pr�venir notre perte, mais souvent il nous faudra �prouver pendant longtemps les cons�quences d�une marche qui n�avait pas l�approbation du Seigneur. Cette marche d�livre David de la poursuite de Sa�l: �Et on rapporta � Sa�l que David s��tait enfui � Gath; et il ne le chercha plus� (v. 4); � quel prix! Les chapitres suivants nous l�apprennent, mais d�j� celui-ci nous renseigne.
Le s�jour � Gath engendre la fausset�. Sous peine de leur para�tre un ennemi, on ne peut dire aux Philistins qu�on est du parti d�Isra�l. On a quelque succ�s contre les Gueshuriens, les Guirziens et les Amal�kites, mais se dire ouvertement leur adversaire, serait s�exposer � bien des dangers. David est l�h�te du Philistin qui de ce fait estime l�avoir asservi: �Il sera mon serviteur � toujours� (v. 12) et comment ferait-on la guerre � leur race? On use de paroles � double entente pour cacher ses vraies sympathies (28:2). Voyez donc combien de cons�quences graves entra�ne la recherche de l�appui du monde! Le chr�tien, submerg� par les �convenances sociales� auxquelles il s�est assujetti, y perd son vrai caract�re et n�a plus aucune action sur les consciences de ceux qui l�entourent. Il vit dans la crainte de d�plaire au monde qui le prot�ge; il cherche, comme David, � an�antir tous les t�moins qui viendraient d�poser de son hostilit� contre les ennemis du peuple de Dieu; il n�a plus bonne conscience. Quoique enfant de Dieu, il suit un chemin d�hypocrisie.
�Akish crut David�. Le monde nous croit et se flatte d�avoir rompu les liens qui nous unissent au peuple de Dieu (v. 12). David, par la gr�ce de Dieu, sera restaur� et, dans la suite, sa conduite d�trompera Akish; mais combien de chr�tiens, enlac�s dans ce filet, ne d�trompent jamais le monde, y perdent leur force, leur repos et leur joie, y sacrifient leur t�moignage et quittent enfin la sc�ne pour aller vers le Seigneur avec le sentiment de n�avoir rien �t� pour Lui, pendant leur vie, pour Lui qui cependant a tout fait pour eux!