Bible Commentaries
1 Timothée 1

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versets 1-20

Chapitre 1er

V. 1-2

Paul, ap�tre de J�sus Christ, selon le commandement de Dieu notre Sauveur et du Christ J�sus notre esp�rance, � Timoth�e, mon v�ritable enfant dans la foi: Gr�ce, mis�ricorde, paix, de la part de Dieu le P�re et du Christ J�sus notre Seigneur!

Les versets que nous venons de citer commencent par �tablir les seules bases selon lesquelles l�homme entre en relation avec Dieu et qui seront d�taill�es dans la suite de ce chapitre. Ces bases �taient le sujet du minist�re de l�ap�tre. Dieu se pr�sente ici avec un titre qu�on ne lui voit que dans les ��p�tres pastorales�. Non pas qu�il ne soit appel� autre part (comme, par exemple, en Luc 1:47) �Dieu mon Sauveur�, ou �notre Sauveur�, mais nous le rencontrons ici avec ce titre pour ainsi dire unique et primordial: Ce qui caract�rise, dans ce passage, sa divinit� en elle-m�me, c�est le salut. Ce salut est pr�sent� selon sa port�e universelle. En nous approchant de Dieu, nous ne le rencontrons que dans ce caract�re. Sans doute il est le Juge, le Dieu souverain, le Cr�ateur, le Saint, etc., mais, dans le jour actuel, il se r�v�le seulement comme Dieu Sauveur. Quel titre pr�cieux! Quelle gr�ce incomparable! Il faudra que les p�cheurs le rencontrent une fois comme Juge, mais actuellement il ne rev�t qu�un titre, celui du Dieu qui fait gr�ce. Quand les hommes d�aujourd�hui devront para�tre devant Lui, pourront-ils s�excuser de ne pas avoir �t� sauv�s quand il ne s��tait r�v�l� au monde sous aucun autre titre?

Paul �tait ap�tre selon son commandement. Comme Dieu �ternel, il lui avait donn� un commandement, une mission sp�ciale en vue de la r�v�lation du myst�re de l��glise (Rom. 16:25-26), mais ici le commandement �tait en vue de faire conna�tre au monde que le Dieu Sauveur s�est r�v�l� en J�sus Christ et que le salut ne peut �tre obtenu que par Lui. Ce commandement exige l�ob�issance de la foi; il est ins�parable de la personne du Christ J�sus, �notre esp�rance�, le seul auquel un p�cheur puisse se confier, la seule et unique planche de salut offerte � l�homme perdu.

Mais ces choses ne peuvent �tre proclam�es que par un homme qui a commenc� par les recevoir pour lui-m�me; et c�est ainsi que Paul les avait re�ues directement du Seigneur et que son �v�ritable enfant� Timoth�e les avait re�ues par son canal. Aussi trouvons-nous dans ces deux versets les �l�ments sur lesquels sont fond�es les relations de tout individu avec Dieu. Pour Paul, comme pour Timoth�e, le Dieu Sauveur est �notre Dieu Sauveur�, leur Dieu Sauveur � tous deux; le Christ J�sus est �notre esp�rance�; Dieu est �notre P�re� en vertu du salut; Christ notre Seigneur comme ayant acquis tous les droits sur Paul et sur Timoth�e. Ces b�n�dictions �taient acquises � tous deux par la foi et c�est par elle que Timoth�e �tait devenu l�enfant de l�ap�tre.

La salutation de Paul � Timoth�e apporte � celui-ci gr�ce et paix, mais, en outre, �mis�ricorde�, terme qui ne se trouve que dans les �p�tres adress�es � un individu1. C�est, en effet, ce dont nous ne pouvons nous passer pour notre vie de chaque jour. L�ap�tre lui-m�me, appel� par Dieu � sa mission, que serait-il devenu sans la mis�ricorde? (v. 13).

1 Dans l��p�tre � Tite la le�on est douteuse.

V. 3-7

Comme je t�ai pri� de rester � �ph�se lorsque j�allais en Mac�doine, afin que tu ordonnasses � certaines personnes de ne pas enseigner des doctrines �trang�res, et de ne pas s�attacher aux fables et aux g�n�alogies interminables, qui produisent des disputes plut�t que l�administration de Dieu, qui est par la foi... Or la fin de l�ordonnance, c�est l�amour qui proc�de d�un c�ur pur et d�une bonne conscience et d�une foi sinc�re, desquels quelques-uns s��tant �cart�s, se sont d�tourn�s � un vain babil, voulant �tre docteurs de la loi, n�entendant ni ce qu�ils disent, ni ce sur quoi ils insistent.

Le service confi� � Timoth�e est plus �lev� et plus �tendu que celui de Tite. D�abord, quant � la sph�re o� elle se d�ploie, l�activit� de Timoth�e s�exerce � �ph�se, lieu o� les doctrines les plus �lev�es quant � la position c�leste de l�Assembl�e avaient �t� proclam�es et re�ues dans la puissance du premier amour. En revanche, le lieu d�activit� de Tite est la Cr�te, dont l��tat moral habituel est suffisamment caract�ris� dans l��p�tre qui lui est adress�e.

Quant au mandat lui-m�me, celui de Tite est l��tablissement des anciens, mais avec insistance particuli�re sur le sain enseignement que soit eux, soit les jeunes gens, devaient retenir et garder.

Le mandat de Timoth�e va plus loin. L�ordonnance qui lui est confi�e a pour but, avant tout, la conduite de chacun dans la maison de Dieu, et non pas seulement ce qui convient � ceux qui exercent des charges dans cette maison. Au reste nous ne voyons pas qu�il soit ordonn� � Timoth�e d��tablir des anciens, mais nous trouvons l��num�ration des qualit�s qui doivent distinguer les anciens, ainsi que les diacres.

Mais c�est avant tout la bonne et la saine doctrine, la doctrine selon la pi�t�, qui est le devoir du d�l�gu� de l�ap�tre. Tout l�ordre de la maison de Dieu bas� sur la doctrine; disons plut�t sur la foi (v. 4) qui est ici l�ensemble de la doctrine chr�tienne re�u par la foi. On apprend ainsi comment il faut se conduire dans cette maison afin que le t�moignage de Christ qui lui est confi� ait toute sa valeur devant le monde.

Mais voici qu�� peine confi� � la responsabilit� des saints, ce t�moignage �tait en danger de p�rir par les ruses ou sous les attaques ouvertes de l�Ennemi. �Certaines personnes� opposaient un enseignement, bas� sur autre chose que sur Christ, � la saine doctrine de l�ap�tre. C�est ce que ce dernier qualifie d�un seul mot grec: �Enseigner des doctrines �trang�res1. Il s�agissait de leur r�sister avec autorit�. �L�ordonnance� (vers. 3, 5) �tait confi�e � Timoth�e pour cela; tout droit lui �tait conf�r� de commander � ces gens. Tant que subsistait l�autorit� apostolique, cette mission �tait n�cessaire pour que l�Assembl�e p�t subsister comme t�moignage ext�rieur dans ce monde et que des �mes simples, incapables de discerner entre la vraie et la fausse doctrine, fussent mises � l�abri. Ces �doctrines �trang�res� n��taient pas des �saines paroles�, �celles de notre Seigneur J�sus Christ�; elles n�avaient pas pour base et pour origine les paroles de Christ telles qu�elles sont contenues dans les �critures; elles n�avaient pas pour but �la pi�t� (6:3). Elles devaient donc �tre r�prim�es avec autorit�.

1 H�t�rodidaskale�, traduit aussi �enseigner autrement� au chap. 6:3.

Enseigner autrement (v. 4) conduit n�cessairement aux fables qui sont nomm�es en Tite 1:14 les fables juda�ques1. Au chap. 4:7 de notre �p�tre elles sont qualifi�es de �fables profanes et de vieilles femmes�. Les �vangiles apocryphes, les livres talmudiques en sont remplis.

1 Voyez �tude sur l��p�tre � Tite, par H. R.

Ces doctrines qui n�ont pas Christ pour source et pour objet n�ont aucunement et n�auront jamais pour r�sultat �l�administration�, c�est-�-dire la g�rance, l�ordre, de la maison de Dieu. Au lieu d��difier cette maison, elles la d�truisent, la livrent au d�sordre et � la ruine. Cela se passe encore tous les jours sous nos yeux. C�est le foin et le chaume introduits dans cette construction et qui seront finalement br�l�s avec la maison qu�ils pr�tendent �difier.

�L�administration� bas�e sur la r�v�lation de la gr�ce de Dieu et sur le myst�re de l��glise avait �t� confi�e � Paul (�ph. 3:2, 9). Il fallait maintenant qu�il f�t bien manifeste qui �difiait sur ce fondement ou sur des doctrines �trang�res, car �l�administration de Dieu est par la foi�, c�est-�-dire par une doctrine divine qui s�adresse � la foi pour �tre re�u et cela en contraste avec la loi, comme nous allons le voir.

Mais auparavant l�ap�tre s�interrompt pour montrer (v. 5) �la fin�, le but final de l�ordonnance confi�e (v. 3) � Timoth�e. Ce but est enti�rement moral. C�est l�amour, mais l�amour ins�parable d�un bon �tat d��me devant Dieu, et l�on ne pourrait faire en quelques mots une description plus compl�te de cet �tat. L�amour s�appuie sur trois piliers, et, s�il en est ainsi, jamais on ne sera tromp� par de fausses apparences, si fr�quentes dans le monde, et qui devraient �tre �trang�res � la maison de Dieu. Ces trois piliers sont le c�ur, la conscience et la foi. �Un c�ur pur� ne signifie pas un c�ur exempt de souillure, parce que pur par lui-m�me, mais un c�ur purifi� par le lavage de la Parole (Jean 13:8-10; 15:3; 1 Pierre 1:22; 2 Timoth�e 2:22).

�Une bonne conscience� est une conscience qui, � la suite de la purification de nos c�urs, n�a rien � cacher � Dieu et cons�quemment, rien � se reprocher (H�b. 10:22).

�Une foi sinc�re� est une foi exempte de toute hypocrisie. Ce mot de foi qui revient 17 fois dans cette �p�tre y a deux acceptions un peu diff�rentes, comme on a d�j� pu s�en apercevoir. D�abord, dans son sens habituel, la foi est l�acceptation, par la gr�ce, de ce que Dieu a dit au sujet de son Fils; en un mot, la r�ception du Sauveur. Ensuite elle est l�ensemble de la doctrine chr�tienne re�ue par la foi. Ainsi, au v. 19 de notre chapitre on �garde la foi�; au chap. 3:9, la foi est l�ensemble des choses jusqu�ici cach�es, mais maintenant r�v�l�es et que la foi saisit; au chap. 4:1, �apostasier de la foi� c�est abandonner ce que la doctrine chr�tienne nous r�v�le; au chap. 5:8, on la renie.

La foi est souvent mentionn�e comme associ�e � une bonne conscience (1:5, 19; 3:9). C�est une chose tr�s dangereuse, pour le chr�tien, de n�avoir pas, pour quelque raison que ce soit, une bonne conscience devant Dieu et l�on ne saurait trop s�rieusement insister l�-dessus. Elle nous fait nous �carter de la foi et nos discours ne sont plus d�sormais qu�un �vain babil� sans aucune port�e pour les �mes.

L�amour donc, but de toute l�activit� de Timoth�e, devait s�appuyer sur le c�ur, la conscience et la foi. Si cet amour �tait r�ellement actif, il ne serait plus n�cessaire de faire des efforts pour entraver le mal, et il n�y aurait plus besoin de lutte pour maintenir ou r�tablir l�ordre dans l�Assembl�e. Mais, au lieu de cela, l�ordre �tait troubl� � �ph�se par certaines personnes qui �taient �trang�res � l��tat pratique du c�ur et de la conscience dont nous venons de parler. Quelle en �tait la cons�quence? Ces gens, au lieu de chercher le bien des �mes, ne songeaient qu�� eux-m�mes et � se faire reconna�tre comme docteurs de la loi. De telles pr�tentions, sans l��tat moral qui pourrait les faire accepter, ne font que mettre en lumi�re l�extr�me pauvret� spirituelle et l�ignorance de ceux qui les affichent. Leurs paroles n�ont aucune valeur: elles sont un �vain babil�. � quoi sont-elles utiles? Ceux qui les prononcent ne comprennent pas eux-m�mes le sens de ce sur quoi ils insistent. Ce tableau frappant de la pr�tention � enseigner la Parole sans la foi, sans un c�ur purifi�, sans une bonne conscience, a tout autant d�actualit� aujourd�hui que du temps de l�ap�tre. L�action de telles gens aura du reste toujours un caract�re l�gal; mais comprennent-ils m�me ce que la loi signifie?

V. 8-11

Mais nous savons que la loi est bonne, si quelqu�un en use l�gitimement, sachant ceci, que la loi n�est pas pour le juste, mais pour les iniques et les insubordonn�s, pour les impies et les p�cheurs, pour les gens sans pi�t� et les profanes, pour les batteurs de p�re et les batteurs de m�re, pour les homicides, pour les fornicateurs, pour ceux qui abusent d�eux-m�mes avec des hommes, pour les voleurs d�hommes, les menteurs, les parjures, et s�il y a quelque autre chose qui soit oppos�e � la saine doctrine, suivant l��vangile de la gloire du Dieu bienheureux, qui m�a �t� confi�.

Ici l�ap�tre �tablit le contraste le plus complet entre la loi, � laquelle ces soi-disant docteurs voulaient ramener les chr�tiens, et l��vangile. Le premier point sur lequel il insiste, c�est que la loi est bonne. Nous trouvons cette m�me affirmation absolue en Rom. 7:16. Toute la question revient donc � en user l�gitimement, � savoir l�emploi qu�on en doit faire. Elle ne s�adresse pas aux justes, car comment condamnerait-elle un juste? Elle est donn�e pour condamner le mal. Ici l�ap�tre passe bri�vement en revue les personnes auxquelles la loi s�adresse et contre lesquelles elle s�vit l�gitimement. En quelques mots il caract�rise leur �tat moral: la propre volont�, la d�sob�issance, l�impi�t� et l�esprit profane � l��gard de Dieu, l�absence de tout respect vis-�-vis des parents et les s�vices contre eux, la violence et le meurtre, la souillure de la chair, les passions inf�mes, le mensonge et le parjure et bien d�autres vices encore, tombent sous la condamnation de la loi.

Ici, l�ap�tre revient au sujet principal de son �p�tre: La loi s�vit contre tout ce qui s�oppose � la saine doctrine, � l�ensemble des v�rit�s qui constitue le christianisme ou la doctrine qui est selon la pi�t� (6:3). Or l��vangile est conforme � cette doctrine. Il ne contredit nullement la loi, mais introduit une chose toute nouvelle qui n�a absolument aucun point de contact avec la loi. Il est l��vangile de la gloire du Dieu bienheureux, confi� � l�ap�tre. Ces quelques mots nous ouvrent une sph�re de b�n�dictions dans laquelle l�esprit et le c�ur peuvent se mouvoir librement sans jamais en trouver les limites. Jugez-en: L��vangile est la bonne nouvelle qui annonce aux hommes que la gloire de Dieu a �t� pleinement manifest�e en Christ. La gloire de Dieu, c�est-�-dire l�ensemble des perfections divines: justice, saintet�, puissance, lumi�re et v�rit� et par-dessus tout son amour et sa gr�ce � cette gloire a �t� pleinement r�v�l�e et mise � notre port�e dans la personne d�un homme, le christ J�sus, notre Sauveur. Elle a �t� manifest�e en notre faveur et c�est la merveille de l��vangile. Toute cette gloire ne se cache ni ne se voile; nous la voyons resplendir dans la face d�un homme, mais, bien plus, elle est pour nous, elle nous appartient. L��uvre de Christ nous la conf�re; tout ce qu�Il est devant Dieu, ceux qui croient en Lui, le sont d�sormais. Oui, la gloire de Dieu ne tr�ne plus dans sa solitaire et inabordable perfection; elle est devenue, dans un homme, la part de tous ceux qui croient en Lui. Nous sommes, en vertu de son sacrifice qui a aboli le p�ch�, parfaits devant Dieu comme Lui-m�me. Il nous est fait, de la part de Dieu, sagesse, justice, saintet� et r�demption. Nous sommes lumi�re dans le Seigneur. L�amour de Dieu a �t� vers� dans nos c�urs par le Saint Esprit qui nous a �t� donn�. Tout cela est le libre don de la gr�ce � de pauvres p�cheurs justifi�s par la foi.

Mais notez que cet �vangile est celui de la gloire du Dieu bienheureux. En nous le faisant conna�tre, Dieu veut nous rendre heureux comme Lui-m�me; le bonheur dont il jouit est devenu notre bonheur! Y a-t-il un contraste plus complet que celui-ci entre la loi qui maudit le p�cheur et la gr�ce qui le transporte dans la jouissance de la gloire et du bonheur de Dieu, en attendant qu�il en jouisse dans la perfection d�une �ternit� sans nuage?

V. 12-14

Et je rends gr�ces au christ J�sus, notre Seigneur, qui m�a fortifi�, de ce qu�il m�a estim� fid�le, m�ayant �tabli dans le service, moi qui auparavant �tais un blasph�mateur, et un pers�cuteur, et un outrageux; mais mis�ricorde m�a �t� faite, parce que j�ai agi dans l�ignorance, dans l�incr�dulit�; et la gr�ce de notre Seigneur a surabond� avec la foi et l�amour qui est dans le christ J�sus.

Or qui �tait ce Paul auquel un �vangile d�un tel prix avait �t� confi�? Chose �tonnante! c��tait un homme qui violait le premier commandement: �Tu aimeras Dieu�. Il ha�ssait Dieu en croyant le servir, car il le ha�ssait dans la personne de son Fils. Ce Christ, il le blasph�mait en contraignant les saints de le blasph�mer (Actes 26:11); il le pers�cutait dans son �glise bien-aim�e; il le couvrait d�outrages dans ceux qui croyaient en Lui et le servaient fid�lement.

Une telle attitude n�aurait pu �tre pardonn�e si Paul n�avait pas fait ces choses �par ignorance dans l�incr�dulit�, la foi n��tant autre chose que la r�ception, dans le c�ur, de Christ comme Fils de Dieu. C�est pour cela que mis�ricorde lui avait �t� faite, sinon il aurait �t� condamn� sans r�mission. Quant aux Juifs, cette mis�ricorde n�avait pu leur �tre continu�e. Sur la croix, J�sus, interc�dant pour le peuple avait dit: �P�re, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu�ils font�. Il avait invoqu� la mis�ricorde de son P�re � cause de leur ignorance. C�est aussi ce que Pierre leur disait en Actes 3:17. Mais ensuite, quand ils lapidaient �tienne, ils savaient ce qu�ils faisaient; ils rejetaient le Saint Esprit qui leur �tait envoy� par J�sus Christ ressuscit� (Actes 7:51). Ce p�ch� ne pouvait leur �tre pardonn�. Saul de Tarse qui consentait � la mort d��tienne (Actes 7:58; 8:1) n��tait-il pas sur le m�me pied que son peuple? Quelle ressource lui restait-il donc? Aucune! et cependant il en restait une encore: �la gr�ce surabondante� qui pouvait estimer fid�le un tel homme, et l��tablir dans le service! Il n�y avait que la foi par laquelle p�t �tre an�antie son incr�dulit� pr�c�dente. Il n�y avait que �l�amour qui est dans le christ J�sus� qui p�t remplacer la haine dont son c�ur avait �t� rempli jusque-l� et cet amour ne pouvait �tre connu que par la foi. Ce verset 14 est donc la preuve de ce que la gr�ce donne quand elle s�occupe m�me du �premier des p�cheurs�. Elle le retire d�entre les p�cheurs par une gr�ce surabondante, lui donne la foi, et, par elle, lui fait conna�tre l�amour qui est en Lui.

V. 15-17

Cette parole est certaine et digne de toute acceptation, que le christ J�sus est venu dans le monde pour sauver les p�cheurs, dont moi je suis le premier. Mais mis�ricorde m�a �t� faite, � cause de ceci, savoir afin qu�en moi, le premier, J�sus Christ montr�t toute sa patience, afin que je fusse un exemple de ceux qui viendront � croire en lui pour la vie �ternelle. Or, qu�au roi des si�cles, l�incorruptible, invisible, seul Dieu, soit honneur et gloire aux si�cles des si�cles! Amen.

D�s que cette �uvre de l�Esprit de Dieu a eu lieu dans son c�ur, Paul peut annoncer Christ et le salut. Ce que nous trouvons ici, c�est l��vangile dans sa plus simple expression. �Cette parole est certaine et digne de toute acceptation�. Il y a beaucoup de �paroles certaines� dans les �p�tres � Timoth�e et � Tite. Nous nous en sommes expliqu�s dans notre ��tude sur Tite�, mais ici l�ap�tre ajoute ces mots: �et digne de toute acceptation�, afin de montrer les r�sultats immenses de cette parole pour toute �me qui la re�oit. Nous y reviendrons au chap. 4:9.

La simple v�rit� qui est � la base de toute relation entre l�homme p�cheur et le Dieu Sauveur est exprim�e ici de la mani�re la plus solennelle: �Le christ J�sus est venu dans le monde pour sauver les p�cheurs�: Dieu fait homme, dans la personne de J�sus, et venant ici-bas pour sauver les p�cheurs � non pas des p�cheurs, mais pour accomplir une �uvre d�une port�e universelle, offerte � tous et dont nul p�cheur, m�me le plus indigne, n�est exclu d�avance. Le but de Dieu en venant dans le monde �tait de sauver les p�cheurs; au chap. 2:4, nous voyons que c�est aussi sa volont�. Du c�t� de Dieu il n�y a donc aucun obstacle; tout concourt en Lui � ce dessein arr�t�; mais l�homme, chose terrible � constater, m�conna�t le but de Dieu et s�oppose de la mani�re la plus formelle, � Sa volont�. Au milieu de cette r�volte de l�homme contre Lui, sa �gr�ce surabondante� peut seule contraindre l�homme et faire d�un Saul de Tarse l�agent pour pr�senter le salut � d�autres.

Nous avons vu, au v. 11, le c�t� de Dieu dans l��vangile; nous voyons ici, au v. 15, le c�t� de Christ, son abaissement pour accomplir ce glorieux r�sultat: le salut. Or ce salut est, non seulement la d�livrance du p�ch� et du joug de Satan, mais l�introduction de l�homme en des relations �ternelles avec le Dieu de gloire. La d�livrance du p�ch�, nous l�avons ici dans toute sa simplicit�, quand l�ap�tre nous parle d�une chose certaine et digne de toute acceptation; les relations nouvelles nous les trouvons dans la proclamation de l��vangile de la gloire au v. 11.

Ici Paul s�intitule �le premier des p�cheurs�. Aucun autre homme ne peut s�appeler de ce nom. Paul, n��tant encore que Saut de Tarse, s��tait mis � la t�te d�une arm�e dont Satan �tait, sans qu�il s�en dout�t, le Chef occulte, avec le but d�extirper de ce monde le peuple de Dieu et le nom m�me de son Chef et Seigneur, pour le triomphe de la religion juive. Avec toute son �nergie charnelle, avec toute sa conscience religieuse, et elle �tait fort grande, Saut voulait an�antir et �ter du monde le nom de Christ, car il �tait enti�rement incr�dule quant � sa r�surrection. Oui, cette triste place pr�pond�rante, il l�occupait � la t�te des ennemis de Christ, ce qui lui fait dire: �dont moi je suis le premier�.

Depuis que, dans l��vang�lisation courante, beaucoup d�orateurs ont pour habitude de raconter leur conversion, en exag�rant � plaisir le tableau de leur propre mis�re (ce qui faisait dire � Spurgeon que ces confessions publiques lui faisaient l�effet de la sonnette annon�ant le passage du char des balayures), on les entend s��crier �Je suis le premier des p�cheurs�. Ce mot n�est pas vrai, et de fait, chose triste � dire, pas un de ceux qui parlent ainsi ne le croit r�ellement. Cette parole leur offre m�me un moyen de s�enorgueillir et leur fournit l�occasion d�occuper leurs auditeurs d�eux-m�mes et de leur propre humilit�, plut�t que de n�en rien dire. Mais ce que l�ap�tre disait ici de lui-m�me, comme dans ses trois discours des Actes, �tait une frappante r�alit� et avait pour but d�expliquer la port�e immense de la mission qui lui avait �t� confi�e: Si, dans cet �tat d�affreuse r�volte contre Christ, il avait �t� fait mis�ricorde � Saul de Tarse, c��tait, dit-il, �� cause de ceci, afin qu�en moi, le premier, J�sus Christ montr�t toute sa patience, afin que je fusse un exemple de ceux qui viendront � croire en Lui pour la vie �ternelle�.

Dieu choisissait Saul de Tarse comme un exemple de Ses voies envers ceux qui viendraient � croire par son minist�re. S�il pouvait agir ainsi envers un blasph�mateur et un pers�cuteur, y avait-il un seul homme qui p�t dire: J�sus Christ n�aura pas patience envers moi? Non, car d�j� J�sus Christ avait montr� toute sa patience envers Paul. Ainsi, comme le salut �tait pour tous les p�cheurs, la patience �tait pour tous. Et certes cette patience avait une valeur immense. Il suffisait maintenant de croire en Lui, et l�on obtenait ainsi la vie �ternelle. Arriv� � ce mot final qui introduit l��me dans la possession d�une f�licit� sans fin, un hymne de louange s��l�ve du c�ur de l�ap�tre et monte jusque dans les profondeurs du troisi�me ciel.

Cet hymne est adress� au Dieu Souverain de qui descend le don supr�me de la vie �ternelle sur tous ceux qui croient. Leur �me est, par la vie �ternelle, mise en rapport direct avec Lui. Il est le roi des si�cles, le seul devant qui le temps et l��ternit� n�ont pas de limite et qui les domine. Il est l�incorruptible, le seul qui soit au-dessus de tout ce qui est livr� � la corruption et ne puisse �tre atteint par elle, comme l�ont �t� la Cr�ation, les hommes et m�me les anges. Il est l�invisible. Celui qui est au dessus de toute chose visible et que nul �il ne peut voir. Il est seul Dieu!

C�est autour d�un tel Dieu que monteront �ternellement nos hommages. Il ne s�agit pas ici du Dieu Sauveur, ni du christ J�sus, venu pour sauver les p�cheurs. Un trait manquerait � sa gloire, s�il n��tait encore exalt� d�une autre mani�re. Il est le Dieu qui, de sa gloire inaccessible, a daign� abaisser ses regards sur sa cr�ature d�chue, pour lui donner la vie �ternelle, une vie capable de le conna�tre et de le comprendre, une vie qui r�pond � sa propre nature! � Lui soit honneur et gloire aux si�cles des si�cles! Amen.

Il est bien remarquable qu�au chap. 6:15-16 de cette m�me �p�tre nous retrouvions un passage qui a une port�e analogue � celui-ci, tandis que nous n�en trouvons nulle autre part de semblable. Au reste, l�expression de la louange spontan�e devant les myst�res de la gr�ce revient plus d�une fois dans les �p�tres; ainsi en Rom. 11:32-36; en H�b. 13:21; en �ph. 3:20, 21.

V. 18-20

Je te confie cette ordonnance, mon enfant Timoth�e, selon les proph�ties qui ont �t� pr�c�demment faites � ton sujet, afin que par elles tu combattes le bon combat, gardant la foi et une bonne conscience, que quelques-uns ayant rejet�e, ils ont fait naufrage quant � la foi; du nombre desquels sont Hym�n�e et Alexandre, que j�ai livr�s � Satan, afin qu�ils apprennent � ne pas blasph�mer.

L�ap�tre revient maintenant � �l�ordonnance�, au mandat qui avait �t� confi� � Timoth�e et dont il avait parl� aux vers. 3 et 5 de ce chapitre. Il entre dans le sujet propre de l��p�tre, apr�s avoir termin� comme nous l�avons vu, par un chant de triomphe et un Amen! le magnifique expos� qui se d�roule du v. 5 au v. 17.

Nous allons trouver les d�tails de ce mandat dans les chapitres qui suivent. Au chap. 1:3-4, l�ap�tre n�avait encore parl� que du danger imm�diat qui mena�ait les saints d��ph�se et auquel Timoth�e devait parer avec l�autorit� qui lui �tait conf�r�e. Ce danger ne se r�sumait encore que dans l�activit� de �certaines personnes�. Mais auparavant Paul place devant son fid�le disciple et enfant dans la foi, l�importance, aux yeux de Dieu, de l�ordonnance qui lui avait �t� confi�e. (1 Tim. 4:14; 2 Tim. 1:6). Des proph�ties avaient �t� faites auparavant au sujet du don que devait recevoir ce fid�le collaborateur de l�ap�tre. Il l�avait donc re�u par proph�tie, mais il lui avait �t� communiqu� par l�imposition des mains de Paul. Ce don avait �t� accompagn� de l�imposition des mains du corps des anciens. Ce dernier fait signifiait l�identification des anciens avec Timoth�e dans son service et la sanction qu�ils y apportaient, car ils ne lui communiquaient rien. (Nomb. 8:10). Il appartenait � l�autorit� apostolique et � nulle autre de transmettre occasionnellement le don, qu�il f�t un �don de gr�ce� ou le �don du Saint Esprit�, don qui, du reste, le plus souvent �tait envoy� directement d�en haut par le Seigneur, mais jamais on ne voit les anciens le communiquer.

Les proph�ties, faites pr�c�demment au sujet de Timoth�e, annon�aient que celui-ci �tait d�sign� de Dieu pour �combattre le bon combat�, un combat n�cessaire, destin� � soutenir la saine doctrine dans la maison de Dieu et � d�jouer les ruses de l�Ennemi. Cette victoire ne pouvait avoir lieu que si Timoth�e gardait la foi, c�est-�-dire l��tat de l��me qui est fermement attach�e � l�ensemble de l�enseignement de Dieu dans sa Parole. La foi n�est plus sinc�re (v. 5), quand la conscience n�est plus bonne et cherche � se soustraire, en quelque mani�re que ce soit, au contr�le de Dieu. Alors il y a de la fraude dans le c�ur. Cet �tat est des plus dangereux. L��me s�habitue � �viter la lumi�re de la pr�sence du Seigneur et de sa Parole.

Rejeter une bonne conscience am�ne t�t ou tard l��me � abandonner la foi. Toutes les h�r�sies ont leur source dans un mauvais �tat de la conscience qui, fuyant l�occasion de rencontrer Dieu, est livr�e � elle-m�me et, dans cet �tat, abandonne la v�rit� telle que Dieu nous l�a enseign�e dans sa Parole. Hym�n�e et Alexandre en �taient arriv�s l�. Il ne nous est pas dit ce qu�ils enseignaient, mais la Parole a soin de nous dire que c��taient des blasph�mes, sans doute des blasph�mes contre Christ, peut-�tre en rapport avec la loi, car Paul nous dit, en d�crivant son �tat d�inimiti� contre Christ, qu�il �tait lui-m�me un �blasph�mateur� (v. 13). On voit en Actes 26:11, de quelle mani�re cela avait lieu. Au chap. 4:1 de notre �p�tre, l�ap�tre nous dit que �quelques-uns apostasieront de la foi�, c�est-�-dire rejetteront enti�rement la doctrine chr�tienne. Ici, le mal n��tant pas encore arriv� � son apog�e, c��tait plut�t qu�au lieu d�employer leur activit� pour le maintien de la foi, ils avaient fait personnellement naufrage et que, n�ayant plus de boussole pour se diriger, ils avaient perdu tout sentiment de la valeur, de la dignit�, de la saintet� du Seigneur.

Il est possible que l�on retrouve ce m�me Hym�n�e en 2 Tim. 2:17, mais associ� � Phil�te et soutenant une doctrine qui fermait le ciel aux rachet�s et les �tablissait d�finitivement sur la terre. On pourrait aussi supposer, mais sans plus de preuves, qu�Alexandre, en 2 Tim. 4:14, est devenu l�ennemi acharn� de l�ap�tre. L�acte de livrer � Satan avait eu lieu effectivement dans notre passage. En 1 Cor. 5:5, il nous est pr�sent� comme �tant l�intention de Paul qui n�eut pas besoin de le mettre � ex�cution. Cet acte d�autorit� apostolique n��tait nullement assimilable � celui de l�assembl�e dont le devoir �tait d��ter le m�chant de son sein.

Les deux hommes dont il est parl� ici, ayant �t� abandonn�s entre les mains de Satan, �taient d�sormais hors de l�assembl�e, priv�s de son contr�le et de son influence dont ils avaient joui jusqu�alors, devenus, par ce fait, comme la propri�t� de l�Ennemi qui n�avait d�sormais d�autre but que de les s�parer � tout jamais de Christ, sans espoir de retour. Cependant, l� encore, au milieu de ce terrible jugement, Dieu avait une intention de gr�ce. La mis�re, probablement morale et physique, o� ils �taient plong�s pouvait �leur apprendre � ne plus blasph�mer�, rendant ainsi leur restauration possible.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 1 Timothy 1". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/1-timothy-1.html.