Bible Commentaries
1 Timothée 3

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versets 1-16

V. 1-7

Cette parole est certaine, que si quelqu�un aspire � la surveillance, il d�sire une �uvre bonne: il faut donc que le surveillant soit irr�pr�hensible, mari d�une seule femme, sobre, sage, honorable, hospitalier, propre � enseigner, non adonn� au vin, non batteur, mais doux, non querelleur, n�aimant pas l�argent, conduisant bien sa propre maison, tenant ses enfants soumis en toute gravit�. (Mais si quelqu�un ne sait pas conduire sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l�assembl�e de Dieu?) Qu�il ne soit pas nouvellement converti, de peur qu��tant enfl� d�orgueil, il ne tombe dans la faute du diable. Or il faut aussi qu�il ait un bon t�moignage de ceux de dehors, afin qu�il ne tombe pas dans l�opprobre et dans le pi�ge du diable.

Tandis que le chap. 2 traitait d�une mani�re g�n�rale de la conduite des hommes et des femmes dans la maison de Dieu, le chapitre que nous avons sous les yeux entre dans le d�tail de l�organisation proprement dite de cette maison. Il ne faut pas oublier que Timoth�e n�avait pas, comme Tite, pour mission sp�ciale d��tablir des anciens, mais devait veiller sur l�ordre et sur la doctrine. Or la doctrine avait affaire � toute la conduite de ceux qui composaient la maison. L�ap�tre n�enseigne pas d�abord � Timoth�e comment lui, Timoth�e, doit se conduire, mais comment il faut (1 Tim. 3:15) que les divers �l�ments qui constituent la maison se conduisent, Timoth�e lui-m�me en faisant partie et ayant, comme nous le verrons, par le fait qu�il poss�de un don, certains devoirs et certaines responsabilit�s dans ce milieu.

Au sujet de la �parole certaine� du vers. 1 nous renvoyons le lecteur � l���tude sur Tite�, p. 86 et 87. � Il est incontestable que celui qui aspire � la surveillance de la maison de Dieu �d�sire une �uvre bonne� (v. 1). Le surveillant ou �v�que (episcopos) est identiquement le m�me homme que l�ancien (presbyter). En Actes 20, dans cette m�me assembl�e d��ph�se o� l�ap�tre laissait Timoth�e dans notre �p�tre, ce m�me ap�tre convoque les �anciens� et les appelle �surveillants� au v. 28. Ici, �celui qui aspire � la surveillance d�sire une �uvre bonne�, une �uvre qui a l�approbation de Dieu, une �uvre faite pour Dieu et pour Christ et accomplie dans l�int�r�t des saints1. Toutefois elle n�a ce caract�re qu�en tant qu�elle r�pond aux qualit�s d�taill�es ici. On pourrait aspirer � cette position par ambition, par orgueil, comme nous le voyons dans ce passage m�me et, dans ce cas, cette aspiration, n�ayant pour but que la satisfaction de la chair serait, non pas une bonne, mais une mauvaise �uvre.

1 � ce sujet il peut �tre utile de remarquer que le grec a deux termes pour d�signer les bonnes �uvres, l� o� nos versions n�en ont qu�un. C�est le �ergon agathon� et le �ergon kalon�. Ces deux termes ne sont pas identiques. Le premier (ergon agathon) d�signe toutes les choses bonnes qui d�coulent de l��tat moral du c�ur purifi� par le Seigneur: amour pour les fr�res, sympathie, support, tact, etc. Le second (ergon kalon) est un acte louable et visible aux yeux des hommes: aum�nes, visites, soins aux malades, etc.

Citons pour les lecteurs que ce sujet int�resse tous les passages o� se trouvent ces deux termes:

Ergon agathon: Actes 9:36; 2 Cor. 9:8; �ph. 2:10; Col. 1:10; 2 Thess. 2:17; 1 Tim. 2:10; 5:10; 2 Tim. 2:21; 3:17; Tite 1:16; 3:1; H�b. 13:21; 1 Thess. 5:15.

Ergon kalon: Matt. 5:16; 26:10; Marc 14:6; Jean 10:32; 1 Tim. 3:1; 5:10, 25; 6:18; Tite 2:7, 14; 3:8, 14; H�b. 10:24; 1 Pierre 2:12.

Dans notre ��tude sur Tite�, nous avons fait remarquer que l��p�tre � Timoth�e mentionne quatorze qualit�s requises de l�ancien ou surveillant. Ce chiffre 14, chiffre de double pl�nitude, semble insister doublement sur les qualit�s morales requises de l�ancien quand la maison de Dieu est en ordre. L�ap�tre reviendra plus tard (5:17) sur certaines qualit�s accessoires du surveillant, qui sont aussi mentionn�es dans Tite (1:9).

Ici le mot �irr�pr�hensible� est, comme en Tite, mis en t�te de la liste, parce qu�il r�sume toutes les autres qualit�s. Nous trouvons ensuite: �mari d�une seule femme� que Tite ne mentionne pas. Cette phrase fait allusion � la coutume d�avoir plusieurs femmes, re�ue parmi les pa�ens, tol�r�e par la loi de Mo�se, non sanctionn�e par la loi divine, mais qui, si elle n�emp�chait pas l�introduction du nouveau converti dans l�Assembl�e chr�tienne, le disqualifiait n�anmoins d�une mani�re absolue pour l�administration de cette maison. Le trouble introduit dans la conduite de la famille par la pr�sence de deux femmes est assez souvent rapport� dans l��criture pour que l�on puisse comprendre cette interdiction. Pour les autres qualit�s requises de l�ancien, le lecteur se r�f�rera � l���tude sur Tite�. L��p�tre � Timoth�e met un accent particulier sur le fait que le surveillant devait �conduire honn�tement sa propre maison� et �tenir ses enfants soumis en toute gravit�; puis elle ajoute: �Mais si quelqu�un ne sait pas conduire sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l�Assembl�e de Dieu?� Devant cette t�che auguste: les soins � donner � l�Assembl�e de Dieu, qu�est-ce que ma propre maison? Mais si, dans ce dernier cas, et dans ce domaine petit et restreint, je n�ai pas su montrer mes aptitudes d�administrateur, comment les montrerais-je dans le premier? Ce passage montre en m�me temps l�immense importance qu�a pour Dieu sa maison ici-bas. Elle est le t�moignage de toutes les vertus chr�tiennes devant un monde qui les ignore. C�est ainsi qu�elle met en lumi�re l�ordre, la discipline, la d�pendance, la soumission, l�ob�issance, l�humilit�, mais avant tout la v�rit� divine.

Il faut donc que le surveillant ou ancien tienne d�abord sa propre famille dans la discipline du Seigneur. Et quelle n�gligence de ces principes �l�mentaires de la Parole ne voit-on pas l� o�, contrairement � la Parole, les anciens sont �tablis par la congr�gation. Il lui arrive, entre autres actes de d�sob�issance, de se choisir, comme anciens, des gens non mari�s ou des gens sans enfants qui, par cons�quent, n�ont jamais eu l�occasion de prouver qu�ils �taient accr�dit�s de Dieu pour cet office!

L�ap�tre ajoute deux caract�res indispensables au surveillant, et qui, s�ils n�existaient pas, risqueraient d�introduire, chose terrible, des �l�ments sataniques dans la maison de Dieu. 1� Le surveillant ne doit pas �tre nouvellement converti. Dans cet �tat il n�a pas eu suffisamment l�occasion d�exercer devant Dieu le jugement de lui-m�me et n�a pas assez l�exp�rience de ce que peut la chair chez le chr�tien, pour ne pas s�enorgueillir de la position �minente qu�il occupe dans la maison de Dieu. Or l�orgueil est la faute du diable qui a estim� comme un objet � ravir d��tre �gal � Dieu et a engag� l�homme dans le m�me chemin, ce qui a �t� sa perte. 2� Mais il y a encore un second danger pour le surveillant, c�est de ne pas avoir �un bon t�moignage de ceux de dehors�. Il ne suffit pas qu�il soit entour� de l�estime et de l�affection de ses fr�res. Il faut que le monde, habitu� � m�dire des chr�tiens comme de gens qui font le mal, soit confus en pr�sence de leur bonne conscience et de leur bonne conduite et se trouve oblig�, malgr� sa haine, � leur rendre un bon t�moignage.

Outre les qualit�s �num�r�es en premier lieu, nous voyons donc que l�ancien ne peut �tre choisi parmi les nouveaux convertis et doit avoir un bon t�moignage de la part du monde, sinon il tomberait dans le pi�ge du diable qui est de semer l�opprobre sur le non de Christ en le discr�ditant par la conduite r�elle ou suppos�e des siens (cf. 2 Tim. 2:26) qui n�est pas accompagn�e d�une bonne conscience.

V. 8-13

De m�me, il faut que les serviteurs soient graves, non doubles en paroles, non adonn�s � beaucoup de vin, non avides d�un gain honteux, gardant le myst�re de la foi dans une conscience pure; et que ceux-ci aussi soient premi�rement mis � l��preuve; ensuite, qu�ils servent, �tant trouv�s irr�prochables. De m�me, que les femmes soient graves, non m�disantes, sobres, fid�les en toutes choses. Que les serviteurs soient maris d�une seule femme, conduisant bien leurs enfants et leurs propres maisons; car ceux qui ont bien servi acqui�rent un bon degr� pour eux et une grande hardiesse dans la foi qui est dans le christ J�sus.

Il est digne de remarque que dans l��p�tre � Tite, d�l�gu� de l�ap�tre pour �tablir des anciens, il ne soit fait aucune mention des serviteurs de l�assembl�e ou diacres. La raison en est simple. En Actes 6, nous voyons les serviteurs choisis, non par un d�l�gu� des ap�tres, mais par les fr�res, et ensuite �tablis par les douze. Ils ne rentraient donc pas dans le mandat confi� � Tite. Dans la premi�re �p�tre � Timoth�e il s�agit, non pas tant de l��tablissement des anciens, que des qualit�s requises de ceux qui remplissent des charges dans la maison de Dieu, aussi les serviteurs et les servantes ou diaconesses y trouvent largement leur place.

Ces qualit�s ont trait avant tout � leur tenue morale. Les serviteurs doivent �tre graves. Le serviteur doit �tre connu comme repr�sentant, dans son service, la dignit� de son ma�tre et p�n�tr� lui-m�me de sa responsabilit� � cet �gard. Il ne doit pas �tre double en paroles, car il fait partie d�un ensemble destin� � t�moigner de la v�rit� et � la soutenir. Il ne doit pas �tre adonn� � beaucoup de vin qui lui ferait perdre l�attention soutenue qu�il doit vouer � son service. Il ne doit pas �tre �avide d�un gain honteux�, car il est honteux de convertir le service du Seigneur en un moyen de gagner de l�argent. Il doit enfin �garder le myst�re de la foi dans une conscience pure�.

Un myst�re est toujours une chose jadis cach�e, mais maintenant r�v�l�e. Le myst�re de la foi est l�ensemble des v�rit�s qui constituent le christianisme, et qui ont �t� pleinement mises en lumi�re par la mort et la r�surrection de Christ. Toutes les v�rit�s relatives � la position c�leste du chr�tien, r�v�l�es pour la premi�re fois � Marie de Magdala; toutes les v�rit�s d�pendant d�un Christ glorieux et assis � la droite de Dieu, v�rit�s confi�es � Paul, concernant l��glise, son union en un seul corps avec Christ, sa T�te glorieuse dans le ciel, sa dignit� d��pouse de Christ et l�esp�rance de la venue du Seigneur, toutes ces v�rit�s, et d�autres encore constituent �le myst�re de la foi�.

Combien les chr�tiens qui occupent des places, dirions-nous subalternes, dans la maison de Dieu, sont loin de ce qui est exig� ici des serviteurs (ou diacres) dans l�assembl�e! Il n�en avait pas �t� ainsi d��tienne, ni de Philippe, qui �taient d�entre �les sept� choisis pour le service par les fr�res de J�rusalem (Actes 6). Tous deux avaient acquis dans leur service �un bon degr� et une grande hardiesse dans la foi qui est dans le Christ J�sus�; le premier, rendant t�moignage de tout l�enseignement donn� par le Saint Esprit envoy� du ciel, le second annon�ant puissamment dans le monde l��vangile du salut. Ainsi la pr�dication de l�ensemble de la R�v�lation divine fut remise � deux serviteurs qui s��taient acquis un bon degr� dans les humbles fonctions qui leur avaient �t� confi�es.

Ce n�est pas seulement du reste la connaissance des v�rit�s c�lestes et du myst�re de l��glise qui leur est demand�e, mais ils doivent la garder �dans une conscience pure�. Il faut qu�un �tat irr�prochable devant Dieu corresponde � cette connaissance et qu�elle ne soit pas affaire d�intelligence, mais soit ins�parable d�une conscience exerc�e devant Dieu. Il faut un �tat moral qui recommande la v�rit� que l�on pr�sente.

Les serviteurs, comme les surveillants, devaient �tre �premi�rement mis � l��preuve�. Il ne s�agit pas ici, je pense, d�une certaine p�riode d�initiation apr�s laquelle les diacres ou les anciens pouvaient �tre r�voqu�s, mais d�une �preuve et enqu�te minutieuse et pratique au moment o� ils entrent dans leur service, afin que toutes les qualit�s requises soient reconnues correspondre au tableau que la Parole nous fait ici des charges dans la maison de Dieu. Apr�s cette enqu�te, les serviteurs pouvaient entrer dans leur service.

L�ap�tre passe ensuite aux traits qui doivent caract�riser les femmes. Il ne dit pas leurs femmes, car, d�un c�t�, toutes les femmes des �diacres� pouvaient ne pas �tre des �diaconesses�; de l�autre il comprend peut-�tre aussi sous cette appellation les femmes des anciens ou surveillants. Il leur est comparativement peu demand�, mais il s�agit surtout de choses dans lesquelles la femme serait plus que d�autres en danger de faillir. Leur gravit� doit s�accorder avec celle de leur mari. Combien souvent le d�saccord entre mari et femme, quant au s�rieux � apporter dans la vie habituelle, a nui au t�moignage qu�ils �taient appel�s � rendre!

La �m�disance� est devenue chez les femmes la cons�quence de leur tendance � un vain babil, mais peut d�pendre aussi du fait qu��tant peut-�tre pr�sentes aux confidences que leurs maris re�oivent, elles ne savent pas s�imposer une r�serve doublement n�cessaire dans un service qu�elles partagent avec leur �poux. La sobri�t� peut avoir trait aux aliments vers lesquels une certaine gourmandise pourrait porter la femme, mais plut�t � la retenue qui l�emp�che de se livrer � ses impressions. Enfin les �servantes� doivent �tre �fid�les en toutes choses�; elles doivent montrer dans leur service une stricte fid�lit�, ne profitant de rien pour elles-m�mes et n�avantageant pas l�un au d�triment de l�autre.

Apr�s avoir parl� des femmes, l�ap�tre revient aux serviteurs dans leurs rapports avec leur famille. Leur devoir � l�int�rieur de la maison est le m�me que celui des anciens ou surveillants. Il faut que l�ordre de la maison de Dieu soit repr�sent� dans le domaine restreint de nos propres demeures. Quelque subalterne que soit en apparence l�office du diacre, il a une grande importance dans le t�moignage. On voit, en Actes 6, le prix que les ap�tres mettaient � ce service. Il fallait que ces hommes eussent �un bon t�moignage� et qu�ils fussent �pleins de l�Esprit Saint et de sagesse�. Il en sera des serviteurs comme il en fut d��tienne et de Philippe. S�ils servent bien �ils acqui�rent un bon degr� pour eux (autrement dit, ils montent en grade) et une grande hardiesse dans la foi qui est dans le christ J�sus�.

V. 14-16

Je t��cris ces choses, esp�rant me rendre bient�t aupr�s de toi; mais si je tarde, � afin que tu saches comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l�assembl�e du Dieu vivant, la colonne et le soutien de la v�rit�. Et, sans contredit, le myst�re de la pi�t� est grand: � Dieu a �t� manifest� en chair, a �t� justifi� en Esprit, a �t� vu des anges, a �t� pr�ch� parmi les nations, a �t� cru, au monde, a �t� �lev� dans la gloire.

Apr�s avoir montr� quels doivent �tre le caract�re moral et la conduite des surveillants, des serviteurs et des servantes dans la maison de Dieu: dans ce milieu dont, � l�origine, les principes sont absolument oppos�s � ceux du monde; dans ce domaine de la foi et de la profession chr�tienne, dont les habitants sont appel�s � manifester devant le monde un bel ordre moral selon Dieu � apr�s avoir, dis-je, expos� ces choses, la pens�e de l�ap�tre revient � son cher fils Timoth�e. Quoique Timoth�e soit appel� � surveiller l�ordre de la maison de Dieu jusqu�au retour de l�ap�tre, et au milieu de tous ceux qui sont appel�s � observer cet ordre, il doit savoir, lui-m�me aussi, comment il doit se conduire dans cette maison, et quel r�le il doit y tenir. Or c�est la conduite individuelle de Timoth�e que nous pr�sentera particuli�rement le chap. 4 qui va suivre.

Il y eut un moment, d�crit dans les premiers chapitres des Actes, o�, par suite de l�effusion du Saint Esprit � la Pentec�te, il n�existait pas de diff�rence entre les mat�riaux dont Dieu �difiait sa maison, et ceux avec lesquels l�homme la b�tissait, Dieu ayant confi� ces mat�riaux � la responsabilit� de l�homme, qu�il s�ag�t de personnes ou de doctrines. Ce moment fut de peu de dur�e. Au d�but la foi vivante et la profession �taient ins�parables. Tous les membres de la famille chr�tienne avaient part aux privil�ges de la maison de Dieu, de l�assembl�e du Dieu vivant. Mais � peine fut-elle confi�e � la responsabilit� de ceux qui en faisaient partie, que le d�clin commen�a et qu�elle fut g�t�e de mille mani�res. Les exemples d�Ananias et de Sapphira, mentant au Saint Esprit qui habite cette maison, ensuite les murmures, les divisions, les sectes, l�impuret�, le l�galisme, les mauvaises doctrines, furent les �l�ments de ce d�clin. Plus tard vinrent �les loups redoutables�, �les doctrines perverses� et graduellement, m�me du temps des ap�tres, l��tat mentionn� dans la seconde �p�tre � Timoth�e, en Jude, en 2 Pierre, �tat que nous avons aujourd�hui sous les yeux, seulement beaucoup plus d�velopp� et qui aboutira � l�apostasie finale sous la forme de �la grande prostitu�e� de l�Apocalypse.

En 1 Timoth�e et Tite, la force pour combattre le mal, ainsi que la fid�lit� chr�tienne, se trouvent encore l� chez le grand nombre; et ceux qui s�opposent � la saine doctrine dans l�assembl�e ne sont que quelques-uns (1 Tim. 1:3; 4:1). L�ap�tre peut enseigner � son fid�le disciple �comment il faut se conduire dans la maison de Dieu�. Ce terme caract�rise de fait tout le contenu de la premi�re �p�tre � Timoth�e.

Cependant il ne faut pas penser que, parce que le mal a tout envahi et que la maison de Dieu est devenue �une grande maison� (2 Tim. 2:20), le chr�tien ne puisse pas r�aliser ce que �la maison de Dieu, qui est l�assembl�e du Dieu vivant�, doit �tre, malgr� l�abandon g�n�ral de la v�rit� qui la caract�rise aujourd�hui. Le conseil de Dieu est immuable; ce qu�il a d�cr�t�, il l��tablira pour toujours. Qui pourra d�truire l�Unit� de l��glise, corps de Christ? Qui pourra emp�cher l��glise d��tre l��pouse de Christ? Si l�unit� de l��glise n�est plus visible dans ce monde, elle peut y �tre manifest�e par deux ou trois, r�unis � la table du Seigneur. Si l��glise, comme �pouse de Christ, lui est devenue infid�le, ces m�mes deux ou trois peuvent r�aliser par la foi cette parole: �L�Esprit et l��pouse disent: Viens!� Si l��glise, habitation de Dieu par l�Esprit, est en ruines, quelques-uns peuvent r�aliser son bon ordre, comme Dieu l�a �tabli, et continuer � rendre t�moignage � la v�rit� dont elle est la colonne et le soutien.

De cette mani�re, les exhortations contenues ici sont aussi r�alisables qu�aux plus beaux jours de l��glise. Appliquons-nous en donc s�rieusement le contenu. R�pondons au v�u de l�ap�tre qui d�sire que nous sachions comment nous conduire dans cette maison. Gr�ce � Dieu, elle existe; l�Esprit de Dieu y habite; la v�rit� s�y trouve; la parole de Dieu y est pr�ch�e; ceux qui maintiennent ces v�rit�s sont bienheureux et �prouvent ce que c�est d�avoir la puissance de Dieu comme secours au milieu de leur extr�me faiblesse. D�tournons nos regards de ce que l�homme en a fait; contemplons-la avec les yeux de Dieu; voyons comment il l��tablira quand tous ses conseils � son �gard seront r�alis�s.

Nous apprenons par la Parole de Dieu comment nous devons nous y conduire. Suivons scrupuleusement, consciencieusement, chacune de ces instructions et, quand m�me nous ne serions que deux ou trois pour les mettre en pratique, nous resterions encore, semblables � Philadelphie, le t�moignage, devant le monde, de ce qu�est cette maison.

Elle est �la maison de Dieu�. La maison de Dieu est b�tie et �tablie ici-bas, car il n�est pas question ici, comme nous l�avons dit en commen�ant, du corps de Christ et de sa position c�leste en union avec sa T�te glorieuse dans le ciel. La maison de Dieu est �tablie afin que le monde qui l�entoure apprenne ce que Dieu est, en voyant cet organisme fonctionner normalement selon les pens�es de Dieu.

Elle est �l�Assembl�e du Dieu vivant�. C�est de cette assembl�e, form�e de pierres vivantes, que le Fils du Dieu vivant est �la pierre angulaire�. C�est l� que la puissance de la vie divine agit par le Saint Esprit; c�est l� qu�il habite. Christ qui b�tit cette assembl�e l�a fait en vertu de sa r�surrection d�entre les morts, comme Fils du Dieu vivant.

Elle est �la colonne et le soutien de la v�rit�. Cette maison a un t�moignage public � rendre devant le monde. Ce t�moignage est la v�rit�, non pas certains c�t�s de la v�rit�, mais la v�rit� tout enti�re. Donc ces deux choses, la pr�sence du Dieu vivant, dans la personne de Christ, par le Saint Esprit, et la v�rit� sont ce qui la caract�rise. Notons encore une fois que c�est l��glise, telle que Dieu l�a �tablie ici-bas pour rendre t�moignage devant le monde, dont il est question ici, et non pas l��glise corrompue et travestie telle que l�homme l�a faite. Dieu a donn� cette mission � son assembl�e, et cette mission subsiste. Il veut, par elle, faire conna�tre ses pens�es dans le monde. Cette maison est donc l�endroit o� la v�rit� est proclam�e et o� sa �profession� est maintenue, et nulle part ailleurs. Tout ce que l�Ennemi a fait pour �branler la v�rit� ne sert qu�� la mettre en lumi�re.

La v�rit� est la pens�e de Dieu sur toutes choses, sur ce qu�Il est Lui-m�me, sur ce qu�est l�homme, sur ce qu�est le ciel, la terre et l�enfer, et Satan, et le monde. En un mot la v�rit� embrasse toutes choses aux yeux et dans les pens�es de Dieu. Cette v�rit� nous est pleinement r�v�l�e dans la personne de Christ, par sa Parole et par son Esprit. C�est pourquoi Christ, la Parole, et l�Esprit sont appel�s �la v�rit�, mais la v�rit� se r�sume dans cette personne, proclam�e et r�v�l�e (voyez Jean 14:6; 17:17; 1 Jean 5:7). Le monde doit voir dans et par l�assembl�e tout ce que celle-ci conna�t de Christ, tout ce qui fait d�elle son t�moin.

L�assembl�e est la colonne sur laquelle le nom de Christ, la v�rit�, est �crit, pour le faire conna�tre au monde entier. Quelle vaste mission! C�est en cela que consiste le t�moignage de l��glise. M�me au cas o� la Parole serait enti�rement inconnue, l�Assembl�e devrait, par toute sa conduite, faire resplendir la v�rit�, Christ, � tous les yeux. L�assembl�e est le soutien de la v�rit�. Elle est la plateforme sur laquelle la v�rit� est �difi�e, la base sur laquelle Dieu l�a plac�e.

Comme est l�ensemble, l�Assembl�e du Dieu vivant, tel aussi l�individu. Si le Christ habite par la foi dans nos c�urs, nous devenons individuellement ses t�moins dans le monde, une lettre de Christ, connue et lue de tous les hommes, en sorte que, comme disait un fr�re, celui qui s�approche de cette habitation voie, au premier coup d��il, Christ � la fen�tre. L�ap�tre, parlant de lui-m�me, dit: �Nous recommandant nous-m�mes � toute conscience d�homme devant Dieu, par la manifestation de la v�rit�� (2 Cor. 4:2).

Apr�s avoir parl� de la v�rit� qui, comme nous l�avons vu, est concentr�e dans la personne de Christ, de sa Parole et de son Esprit et qui est proclam�e par l�Assembl�e du Dieu vivant sur laquelle la v�rit� est �crite et �tablie, l�ap�tre aborde un sujet qui se lie intimement au sujet pr�c�dent, c�est-�-dire celui de la pi�t�, des relations de l��me avec Dieu, et montre ce qui produit ces relations et les entretient. Car ce n�est pas tout que d�appartenir � cette maison de Dieu, colonne et soutien de la v�rit�; il faut aussi chez ceux qui composent cette maison la pi�t�, c�est-�-dire les rapports individuels de leur �me avec Dieu. Comment ces rapports peuvent-ils �tre produits et maintenus? C�est l� le myst�re, ou secret de la pi�t�. Notez que, dans le Nouveau Testament un myst�re n�est jamais une chose cach�e, mais, au contraire, un secret pleinement r�v�l�.1

1 Ceux qui d�sireraient �tudier ce sujet: le myst�re, en trouveront tous les �l�ments dans les passages suivants: Matt. 13:11; Rom. 11:25; 16:25; 1 Cor. 2:7; 4:1; 13:2; 15:51; �ph. 1:9; 3:3; 4:9; 5:32; 6:19; Col. 1:26-27; 2:2; 4:3; 2 Thess. 2:7; 1 Tim. 3:9, 16; Apoc. 1:20; 10:7; 17:5, 7.

La pi�t� est un compos� de deux sentiments qui vont grandissant dans l��me, � mesure que ses relations avec Dieu deviennent plus habituelles et plus intimes; aussi le chr�tien est-il tenu de �s�y exercer� (4:7). Ces sentiments sont, en premier lieu, la crainte de Dieu1. L��me, d�s qu�elle est admise dans la pleine lumi�re de Sa pr�sence, apprend � ha�r le mal, parce que Dieu le hait, et � aimer le bien, parce que Dieu l�aime. Cette crainte, loin de nous faire fuir la pr�sence de Dieu, nous rapproche de Lui et nous remplit de confiance, car nous savons que Lui seul est capable de nous conduire et de nous maintenir jusqu�au bout dans cette voie. Toutes les b�n�dictions de notre marche chr�tienne d�pendent de la pi�t�; de l� l�importance d�en conna�tre le secret et de quelle mani�re elle peut �tre produite et s�accro�tre chez les siens.

1 Voyez H�b. 5:7 l�identification de la pi�t� avec la crainte de Dieu.

Ce secret consiste � n��tre occup� que d�un seul objet, de Dieu �venu en chair�, de Christ-homme.

La doctrine qui est selon la pi�t� (6:3) contient beaucoup de choses, et il est � d�sirer que nous n�en n�gligions aucune; mais la pi�t� elle-m�me n�a qu�un objet: l�homme Christ J�sus, connu personnellement; elle d�coule de cette connaissance.

Nous avons d�j� vu ce qu�est �le myst�re de la foi� (3:9). Malgr� son immense �tendue et sa richesse, ce dernier n�est pas appel� grand comme celui de la pi�t�. Il est compos� de toutes les v�rit�s qui sont la cons�quence de la r�demption. Le myst�re de la pi�t� n�est pas un ensemble de doctrines; c�est la r�v�lation d�une personne, la r�v�lation de Dieu, autrefois le Dieu invisible, mais maintenant rendu visible dans la personne d�un homme.

Ce mot: �la pi�t� se rencontre, d�une mani�re presque exclusive dans la seconde �p�tre de Pierre et dans les �p�tres pastorales, mais, avant tout dans l��p�tre que nous �tudions. La pi�t� ne peut se former que sur ce qui a �t� r�v�l� dans la personne de Christ

Dieu, lumi�re et amour, a �t� manifest� en chair, c�est-�-dire dans la personne d�un homme. Dieu, manifest� de cette mani�re, a �t� justifi� en Esprit. D�abord l��vidence de l�absence, chez lui, de tout p�ch� a �t� d�montr�e pendant sa vie par la puissance du Saint Esprit; ensuite Il a �t� justifi�, selon ce m�me Esprit, par sa r�surrection d�entre les morts.

S�agit-il pour moi de conna�tre Dieu, d�apprendre ce qu�est sa justice, de le voir, de l�entendre, de croire en Lui, je trouve tout cela en Christ homme; c�est sur cet homme que sont fond�es toutes les relations entre Dieu et les hommes.

A �t� vu des anges�. Dieu a �t� rendu visible aux anges quand Il s�est manifest� en chair, dans un homme. Les anges ne peuvent voir le Dieu invisible. Du moment qu�Il est venu ici-bas, comme petit enfant dans une cr�che, ils le voient. �tendu dans le s�pulcre, les anges le contemplent. Ils sont les premiers � sa naissance, les premiers � sa r�surrection.

Pr�ch� parmi les nations�. Dieu venu en chair est le sujet du t�moignage, non seulement parmi les Juifs, mais dans le monde entier.

Cru au monde�, ce Dieu manifest� en chair est un objet de foi, non de vue, dans ce monde.

�lev� dans la gloire�. Venu comme homme ici-bas, il est mont� comme homme dans la gloire. C�est maintenant l� que la pi�t� le voit, le conna�t, s�entretient avec Lui, cherche � lui plaire, s�adresse � Lui. Tous les sentiments de la pi�t� tournent autour de Lui qui en est le centre.

Le secret de la pi�t�, des relations de l��me avec Dieu, bas�es sur la crainte de Dieu et la confiance en lui, nous le retrouvons donc dans la connaissance de la personne de Christ. En 2 Thess. 2:7, on trouve, terrible contraste, le myst�re d�iniquit� qui est pr�cis�ment la n�gation de J�sus Christ, venu en chair, auquel Satan substituera l�Antichrist (1 Jean 4:12).

Dans les trois premiers chapitres de notre �p�tre, nous avons trouv� en 1:15, l��uvre de Christ pour les croyants; en 2:4 son �uvre pour tous les hommes; en 3:15 sa personne comme �tant la v�rit� elle-m�me; en 3:16, sa personne comme base unique de toute pi�t�.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 1 Timothy 3". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/1-timothy-3.html.