Bible Commentaries
2 Jean 1

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versets 1-13

Chapitre 1er

V. 1 et 2

Dans les versets 1 et 2, l�accent est mis sur la v�rit� de la mani�re la plus forte possible. L��p�tre elle-m�me nous donne des instructions sur l�action n�cessaire pour la d�fense de la v�rit�; et la premi�re chose que nous trouvons, c�est que toutes les relations et affections chr�tiennes sont fond�es sur la v�rit�, et doivent �tre gouvern�es par elle. L�amour propre aux chr�tiens est �dans la v�rit��, puisqu�il jaillit comme le fruit de ce que nous sommes n�s de Dieu, comme la premi�re �p�tre nous l�a montr�. �tant n�s de Dieu, nous sommes �dans le V�ritable�, et l�amour selon la v�rit� jaillit dans nos c�urs. C�est pourquoi l�amour que Jean portait � la dame �lue et � ses enfants, trouve une place dans le c�ur de tous ceux qui, en tant que n�s de Dieu, ont �t� amen�s � la connaissance de la v�rit�.

V. 2

Mais cet amour ne provenait pas seulement de la connaissance de la v�rit�; il s�exprimait aussi �� cause de la v�rit��. La v�rit� est d�une importance majeure, car le monde est rempli d�erreur et d�illusion, et il nous faut �tre pr�ts � souffrir � cause de la v�rit�. Beaucoup ont souffert, allant m�me jusqu�� la mort de martyr. Ici il n�est cependant pas question de souffrir pour la v�rit�, mais d�aimer � cause d�elle. Cela nous porte dans deux directions: l�amour doit �tre sinc�re, et sans la partialit� tellement naturelle � la chair; il doit aussi �tre intol�rant vis-�-vis du mal puisque la v�rit� et l�erreur sont incompatibles. C�est la seconde de ces deux consid�rations qui est trait�e dans cette �p�tre. La troisi�me �p�tre traite de la premi�re.

Les deux affirmations du verset 2, concernant la v�rit�, sont lourdes de sens. La v�rit�: 1) �demeure en nous�, et 2) �sera avec nous � jamais�. Nous associons ces deux pens�es avec les deux d�clarations suivantes: celle de la premi�re �p�tre, �l�Esprit est la v�rit� (1 Jean 5:6), et la d�claration du Seigneur dans l��vangile, �Je suis la v�rit� (Jean 14:6).

La v�rit� �demeure en nous� du fait que l�Esprit demeure en nous, et Il est la v�rit�. Il n�est pas mentionn� dans cette courte �p�tre, mais Il est implicite dans ces mots. Il est la v�rit� subjectivement, en nous; Il ne parle pas sur Lui-m�me ou de Lui-m�me, mais Il glorifie Christ qui est la v�rit�; et prenant de ce qui est � Christ, Il nous le communique (Jean 16:14-15). C�est pourquoi tout croyant en qui l�Esprit habite, a la v�rit� demeurant en lui, un immense privil�ge, qui nous pr�serve dans un monde d�erreur.

Ce fait nous conduit � la conclusion que la d�tection et le refus d�une mauvaise doctrine ne sont pas, en premier lieu pour le croyant, une question de facult�s intellectuelles ou d�intelligence. C�est avant tout une question de ce que nous pouvons appeler l�instinct spirituel. Les simples facult�s intellectuelles ont r�guli�rement fait s��garer m�me les vrais chr�tiens. Toutes les erreurs qui ont afflig� l��glise pendant les vingt si�cles de son histoire, ont �t� lanc�es en premier lieu par des hommes poss�dant une intelligence sup�rieure. Et d�un autre c�t�, quand certains cherchaient � imposer de faux enseignements � des croyants tr�s peu cultiv�s, on a entendu ceux-ci dire: �Eh bien, je ne peux pas m�emp�cher de sentir que c�est tout faux, m�me si je ne comprend pas leurs id�es et que je ne peux pas les critiquer�. Ceci explique que l�ap�tre ait �crit les instructions de cette �p�tre � une simple dame et � ses enfants.

C�est aussi un fait, gr�ces � Dieu, que la v�rit� �sera avec nous � jamais�, vu que Christ est la v�rit� objectivement, et que nous ne serons jamais s�par�s de Lui. La v�rit� et la gr�ce sont arriv�es pleinement sur la sc�ne quand le Seigneur J�sus est venu. En Lui tout ce que Dieu est, est pleinement r�v�l�. En Lui la lumi�re et la v�rit� ont brill� sur toutes choses; les t�n�bres, l�erreur et les fictions ont disparu. En tournant nos yeux sur J�sus, nous contemplons Celui en qui la v�rit� est personnifi�e. La v�rit� est �avec nous� pour �tre consid�r�e, et admir�e avec adoration, et tout peut �tre test� par elle, en se servant d�elle comme d�un �talon de mesure.

Ceci est d�une tr�s grande importance pour nous, dans le temps actuel, tandis que Satan le trompeur est encore en libert�. Mais nous aurons toujours besoin d�avoir la v�rit� personnifi�e (J�sus) devant nos yeux, et Il sera toujours avec nous. N�oublions pas que, pour les cas urgents actuels, Lui en tant que v�rit� est le test pour tout ce qui pourrait se pr�senter � nous en mati�re de doctrine, et que l�Esprit qui demeure en nous, et qui forme nos instincts, est aussi la v�rit�.

V. 3

Puisque Christ est la v�rit� objectivement devant nos yeux, toute erreur dont Satan est l�instigateur est dirig�e contre Lui, que ce soit directement ou indirectement. Ce n�est donc pas sans raison que Sa gloire est d�ploy�e si compl�tement au verset 3. J�sus est d�clar� �tre non seulement Seigneur et Christ, mais aussi �le Fils du P�re�. C�est le seul endroit o� l�on trouve cette expression telle quelle, bien qu�Il soit fr�quemment appel� le Fils de Dieu. Le P�re de notre Seigneur J�sus Christ a beaucoup de [ou: plusieurs] familles, � la fois dans les cieux et sur la terre, comme nous le dit �ph�siens 3:14-15, mais Il est le Seul � avoir la place supr�me de Fils du P�re, l�Objet supr�me de Son amour: Voil� qui Il est; un peu plus loin dans l��p�tre nous verrons ce qu�Il est devenu.

V. 4

L�ap�tre avait beaucoup de joie d�avoir trouv� des enfants de la dame �lue marchant dans la v�rit�. Ils ne se bornaient pas � confesser la v�rit�, et � la d�tenir, mais ils marchaient en elle, c�est-�-dire que leurs voies et leurs activit�s �taient gouvern�es par la v�rit�. C�est ce que le P�re lui-m�me a command�: Sa v�rit� nous a atteints afin que nous soyons gouvern�s par elle. Il ne faut rien moins que cela pour Lui plaire. Et maintenant, se tournant vers la dame �lue elle-m�me, l�ap�tre la supplie de poursuivre dans cette m�me direction, ayant en vue l�instruction qu�il va lui donner � l��gard de ceux qui ne propagent pas la v�rit� mais l�erreur.

V. 5

Tout d�abord cependant, au verset 5, il fait valoir le grand commandement que �nous nous aimions les uns les autres�, ce commandement qui nous est d�j� bien familier par la premi�re �p�tre. Il r�p�te ici que ce n�est pas un commandement nouveau, quelque chose qui viendrait juste de para�tre. C�est le commandement que nous avons eu d�s le commencement, depuis le tout premier moment o� la vraie lumi�re a commenc� � briller en Christ. L�amour de Dieu a �t� manifest� en Christ, et il r�clamait et produisait l�amour chez ceux qui en �taient les b�n�ficiaires.

V. 6

Mais alors l�amour se manifeste pratiquement dans l�ob�issance � la volont� de Dieu. Il peut y avoir de l�amour sur les l�vres sans qu�il y ait d�ob�issance dans la vie; mais l�amour dans le c�ur doit produire l�ob�issance dans la vie. Et en particulier le commandement d�aimer implique que nous marchions, et que nous continuions � marcher dans tout ce qui, depuis le commencement, nous a �t� donn� � conna�tre en Christ. Le danger qui menace maintenant est que, sous des pr�textes vari�s et sp�cieux, certains soient entra�n�s � suivre et � ob�ir � des id�es �trang�res � ce qui �tait d�s le commencement.

V. 7

Au verset 7, Jean parle tr�s nettement. Plusieurs �taient �sortis� dans le monde, qui n��taient rien d�autre que des s�ducteurs. Vous remarquerez qu�il ne dit pas: �sortis dans l��glise�, mais �dans le monde�. Il fait allusion apparemment au m�me genre de gens que ceux contre lesquels il nous mettait en garde au chapitre 2 de sa premi�re �p�tre. Ceux-ci, disait-il, ��taient sortis du milieu de nous�, abandonnant toute pr�tention � �tre rattach�s � l��glise. Ils avaient tourn� le dos, semble-t-il, � l��glise de Dieu, et �taient all�s dans le monde comme missionnaires d�une �lumi�re� plus grande qu�aucune de celles que l��glise avait jamais poss�d�es. Influenc�s par les puissances des t�n�bres, ils �taient devenus des h�rauts de notions constitu�es d�un habile m�lange de philosophies pa�ennes et de vocabulaire chr�tien. Ils parlaient encore de Christ, mais leur �Christ� n��tait pas le Christ de Dieu.

Tout au long des vingt si�cles, des id�es mortelles de ce genre ont �t� avanc�es, les formes les plus pr�coces �tant celles auxquelles il est fait allusion ici: la n�gation que J�sus Christ soit venu en chair. Ce point particulier est aussi mentionn� au d�but de 1 Jean 4. Quand nous avons consid�r� ce passage, nous avons vu que cette n�gation porte � la fois sur Sa d�it� et sur Son humanit�; car le fait d��tre venu �en chair� montre qu�Il �tait effectivement un homme, et le fait qu�Il existait pour �venir� de cette mani�re montre qu�Il �tait plus qu�un homme, qu�il �tait Dieu m�me. La non confession de la v�rit� concernant Christ caract�risait ces propagandistes comme �tant des trompeurs et des antichrists.

V. 8

Le verset 8 contient une parole salutaire pour tous ceux qui travaillent dans la Parole et dans la doctrine. Si les saints dont ils s�occupent se d�tournent de la v�rit�, ils ne peuvent pas s�attendre � un plein salaire dans le jour qui vient. Leur r�compense est li�e � la fid�lit� et � la prosp�rit� des saints. Dans cette note d�avertissement �mise par Jean, il y a quelque chose qui nous rappelle les paroles remarquables prononc�es par Paul selon Actes 20:31.

V. 9

Cependant le verset 8 est une parenth�se, le verset 9 faisant suite au verset 7. Ces trompeurs antichr�tiens ne demeuraient pas dans la doctrine de Christ. Ils menaient en avant, pensaient-ils, vers des choses novatrices et meilleures. Nous avons ce genre de choses dans leur plein d�veloppement dans ce qui est connu comme le �Modernisme�. Les Modernistes croient que la religion ou la th�ologie est une science humaine et que, comme toutes les sciences, elle ne doit pas rester fig�e, mais avancer avec son �poque et avec l�augmentation des connaissances humaines. Il m�ne donc en avant avec beaucoup de confiance vers ce qu�il pense �tre une plus grande lumi�re. Aucune doctrine n�est sacr�e pour le parfait Moderniste. Il n�est gu�re de doctrine de l��criture qu�il laisse intacte.

Certaines formes de modernisme ne pourraient gu�re �tre class�es comme �Modernistes� dans le monde religieux, mais n�en sont pas moins pernicieuses dans ce domaine. Il se peut qu�elles ne m�nent en avant que sur certains points. Mais c�est toute l�id�e �d�aller en avant� qui est fausse. S�il peut y avoir un d�veloppement sur certains d�tails de la foi, pourquoi pas sur tous?

Nous devrions bien progresser dans notre appr�hension de la v�rit�, mais c�est tout autre chose, et le chapitre 2 de la premi�re �p�tre le d�clare clairement et y insiste avec force. Le petit enfant devrait devenir un jeune homme, et le jeune homme devrait devenir un p�re en son temps, au fur et � mesure de ce que s�accro�t notre compr�hension de ce qui a �t� donn� � conna�tre d�s le commencement. La foi de Christ est divine. Elle est venue de Dieu et, par cons�quence, ne peut pas �tre am�lior�e ni d�velopp�e. Tenons ce fait tr�s fermement.

Il est possible, bien s�r, de soutenir que la v�rit� est venue de Dieu, et cependant ne pas demeurer dans la doctrine de Christ, parce que la simple foi a sombr� dans l�intellectualisme et les raisonnements. Ce danger menace sp�cialement ceux qui pensent plus � parler de la v�rit� qu�� marcher en elle. Cela peut en effet conduire tout autant � s��loigner de la doctrine de Christ.

Or un tel �loignement signifie que celui qui m�ne en avant n�a pas Dieu. Il n�a ni le P�re ni le Fils, car il est impossible d�avoir l�Un sans l�Autre. Celui qui demeure dans la doctrine, c�est-�-dire dans la v�rit�, a les deux.

V. 10-11

Pour qu�il y ait ob�issance au commandement �comme vous l�avez entendu d�s le commencement, que vous y marchiez� (v. 6), il doit y avoir un refus cat�gorique de tout ce qui nie ou ne confesse pas la v�rit� quant � Christ; le verset 10 le dit clairement. Le refus du mal et de l�erreur n�est pas incompatible avec l�amour selon Dieu, il en est plut�t une expression. M�me parmi les hommes, si le p�re ou la m�re a un amour vrai pour l�enfant, cet amour s�exprimera autant dans le refus de tout ce qui pourrait le mettre en p�ril, qu�en le nourrissant de tout ce qui est lui est b�n�fique.

Ainsi m�me cette dame et ses enfants ne devaient rien avoir � faire avec l�homme qui venait chez eux en n�apportant pas la vraie doctrine de Christ. Ils ne devaient pas le laisser entrer dans la maison, ni m�me le saluer. Ils devaient lui opposer le refus le plus complet. Il est tr�s frappant qu�une pareille action incombe � une dame et � ses enfants. D�ordinaire on penserait que de telles personnes ont moins de responsabilit� � l��gard de tels sujets que les autres chr�tiens. Ce que cela implique est �vident: il y a l� une responsabilit� qui p�se sur chacun de nous individuellement, et on ne peut pas la mettre de c�t� impun�ment.

Il ne nous est pas demand� de juger l��tat spirituel de l�homme qui vient, nous devons seulement juger la doctrine qu�il apporte. Il ne s�agit pas de savoir s�il est bien instruit, ou non, quant aux d�tails, qu�ils soient dispensationnels, proph�tiques, ou autres; mais il s�agit seulement de ceci: Apporte-t-il, ou non, la doctrine de Christ? Une femme chr�tienne ou ses enfants est suppos�e �tre capable de discerner ceci, et agir en cons�quence.

Remarquez aussi que l�homme qui vient est un propagandiste, un pr�dicateur ambulant. Il vient � votre porte comme le h�raut de quelque chose de meilleur que ce que vous avez connu. Le cas envisag� n�est pas celui d�un croyant ayant une faible compr�hension, qui se laisse embrouiller dans ce qui est faux quant � Christ. Bien trop souvent de nos jours, alors qu�un grand nombre d�erreurs sont diffus�es, de vrais croyants font des confusions, vacillent et tombent sous l�influence de ce qui est faux. De tels croyants doivent �tre trait�s diff�remment, comme l�indiquent Galates 6:1, Jude 22, 23 et autres.

Quand l�homme qui pr�che un faux Christ vient � votre porte, le refus de cette personne et de sa doctrine ne saurait �tre trop entier. M�me le saluer, c�est participer � son mal. Nous ne devons pas nous pr�ter � la moindre association, si l�g�re qu�elle soit, avec une telle chose.

Ceci devrait nous dire � quel point la doctrine de Christ est extr�mement pr�cieuse, et quel prix elle a. C�est la pierre d�angle de notre tr�s sainte foi; si elle est �branl�e, tout s��croulera en ruine. Elle doit �tre gard�e � tout prix.

V. 12-13

Le verset 12 indique aussi ceci. Il y avait bien d�autres choses que l�ap�tre avait � dire � la dame �lue et � ses enfants � des choses, sans aucun doute importantes spirituellement. Il esp�rait pouvoir communiquer ces choses de vive voix dans un avenir pas tr�s �loign�, � une mani�re de faire bien plus heureuse. Mais le sujet � propos duquel il �crivait ne souffrait aucun d�lai. Le papier et l�encre sont des moyens moins bons, mais il �tait urgent de les mettre en garde pour la d�fense de la v�rit�.

Pour finir, remarquez que, bien que Jean ne mentionne pas son nom; il parle de lui comme �l�ancien�. Cette �p�tre nous fournit un exemple du genre de service rendu par les anciens aux temps bibliques. Ils exer�aient une surveillance spirituelle. Ils donnaient des conseils, par le moyen d�indications pratiques, � ceux qui �taient moins instruits dans les voies de Dieu. Ils paissaient le troupeau de Dieu.

L�ap�tre Jean par cette lettre br�ve, mais inspir�e, faisait le pasteur vis-�-vis des �mes de la dame �lue et de ses enfants, et les prot�geait des ravages mena�ants de quelques-uns des loups de Satan.

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