Bible Commentaries
2 Rois 18

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versets 1-37

Chapitres 18 � 20 � �z�chias, roi de Juda

L�histoire d�Isra�l �tant termin�e, nous trouvons, jusqu�� la fin du livre, celle des derniers rois de Juda. Avant d�en consid�rer les d�tails, abordons un sujet g�n�ral de la plus haute importance.

Les R�veils de la fin

Ext�rieurement, sans doute, Juda marchait �encore avec Dieu et avec les vrais saints� (Os. 12:1); mais depuis longtemps, sa ruine �tait manifeste. Elle s��tait accentu�e tout particuli�rement depuis que le pieux Josaphat avait �t� chercher l�alliance d�Achab. Tout en conservant cette apparence ext�rieure, abandonn�e par �phra�m d�s le commencement de son existence, Juda �tait moralement �loign� de Dieu. Les proph�tes �sa�e, J�r�mie, �z�chiel, nous renseignent sur son �tat int�rieur. C�est ainsi qu��sa�e, d�crivant l��tat de Juda dans cette p�riode, �crit: �Parce que ce peuple s�approche de moi de sa bouche, et qu�ils m�honorent de leurs l�vres, et que leur c�ur est �loign� de moi, et que leur crainte de moi est un commandement d�hommes enseign�, c�est pourquoi, voici, j�agirai encore merveilleusement, et je ferai une �uvre merveilleuse envers ce peuple: la sagesse de ses sages p�rira, et l�intelligence de ses intelligents se cachera� (�s. 29:13-14). Et encore: �C�est ici un peuple rebelle, des fils menteurs, des fils qui ne veulent pas entendre la loi de l��ternel� (30:9). Et encore, � la veille de l�invasion de Sankh�rib: �Les p�cheurs ont peur dans Sion; le tremblement a saisi les impies: Qui de nous s�journera dans le feu consumant? Qui de nous s�journera dans les flammes �ternelles? Celui qui marche dans la justice, et celui qui parle avec droiture, celui qui rejette le gain acquis par extorsion, qui secoue ses mains pour ne pas prendre de pr�sent, qui bouche ses oreilles pour ne pas entendre parler de sang et qui ferme ses yeux pour ne pas voir le mal� (33:14-15). Il est inutile de multiplier les citations. Nous aurons du reste occasion d�y revenir quand, � propos du r�gne de Josias, nous consulterons J�r�mie au sujet de l�histoire morale de Juda.

Au milieu de cet �tat de choses, Achaz, roi de Juda, avait pris � t�che d�alt�rer les institutions fondamentales du temple de l��ternel. On ne voit pas que le peuple ait protest� le moins du monde contre ces profanations. Il laissait faire. Aussi le courroux de l��ternel s��tait-il embras� sous le r�gne d�Achaz contre Juda (2 Chron. 28:9), en le livrant aux mains d��phra�m, et contre Achaz qui avait �rejet� tout frein en Juda et avait beaucoup p�ch� contre l��ternel� (2 Chron. 28:19). Seul l�impie Manass� d�passa plus tard l�iniquit� d�Achaz.

Mais, entre ces deux rois, Dieu suscite un t�moignage en Juda. Nous entrons dans la p�riode des R�veils proprement dits; le premier, celui d��z�chias, dont nous allons nous occuper, le second, celui de Josias. Le caract�re saillant de ces r�veils, c�est qu�ils sont le fruit absolu de la gr�ce de Dieu. Rien ne les fait pr�voir, aucun travail pr�liminaire ne les am�ne, nul signe de repentance chez le peuple ne les pr�c�de. Ils sont l��uvre directe de l�Esprit de Dieu, et ressortent d�une mani�re �clatante au milieu de la ruine de Juda. �z�chias est le fils d�un p�re profane et vou� aux abominations idol�tres; son fils, Manass�, surpasse Achaz en apostasie. Manass� a pour fils Amon, aussi apostat que lui. Mais le fils de ce dernier, petit-fils de Manass�, Josias, est l�instrument d�un second r�veil en Juda. Apr�s lui vient la p�riode de la fin, o� la lampe de David semble �teinte pour toujours.

Ces r�veils ont pour nous une importance toute particuli�re. Nous assistons � la fin de l�histoire de la chr�tient� qui, sauf l�idol�trie pa�enne, a la plus grande analogie morale avec la fin de l�histoire de Juda. Le jugement est prononc� depuis longtemps par la Parole sur l��tat de choses actuel (lisez 2 Tim.; 2 Pierre; Jude), et nul n�y prend garde. Au moment de leur ruine subite, les hommes crient encore: �Paix et s�ret�. La gr�ce de Dieu met momentan�ment, par des r�veils, une digue au torrent qui les emporte. Il s�en sert pour retirer de la masse, d�j� condamn�e, un plus ou moins grand nombre d��mes, rendues attentives � la voix de son �vangile; il pr�pare ainsi la venue de son Bien-aim� pour prendre les siens aupr�s de Lui, en compl�tant le nombre des �lus, en sorte que pas un d�entre eux ne manque au dernier appel du rassemblement final.

Ces r�veils de la fin n�ont pas tous le m�me caract�re, mais quand on cherche � les distinguer des retours de pi�t� qui ont pr�c�d�, l�on trouve d�abord qu�ils ne concernent pas seulement la personne du roi, mais sont partag�s par le peuple; ensuite que, malgr� leur diversit�, ils ont un caract�re commun, la rupture compl�te avec des traditions qui, par leur antiquit�, paraissaient respectables aux yeux des hommes, mais n��taient pas l�enseignement du Saint Esprit, et n�avaient point �t� institu�es de Dieu. Les r�veils de la fin sont, en un mot, la rupture avec la tradition et le retour � ce qui �tait au commencement. Ce fait nous frappe particuli�rement dans l�histoire d��z�chias et dans celle de Josias. David, le chef de la race royale, n�avait jamais sacrifi� sur les hauts lieux; il n�avait qu�un souci: trouver un lieu pour l�arche de l��ternel. Ce lieu trouv� en Sion, il s�y tient et y rend culte � Dieu. Salomon ne suit pas la marche de son p�re et s�en �carte, en ce qu�il sacrifie � l��ternel sur les hauts lieux. Pratique dangereuse, et qui porte des fruits abominables, lorsque le c�ur du roi se fut laiss� entra�ner par les femmes �trang�res (1 Rois 11:7). Depuis ce moment-l�, les sacrifices des hauts lieux, tradition du r�gne de Salomon, ne furent plus bannis de Juda, et l�on peut dire, comme nous l�avons d�j� fait remarquer, que les hauts lieux firent partie de sa religion nationale1. Nous avons donc raison d�affirmer que cette religion, tout en gardant bien des traits de la v�rit�, avait abandonn� ce qui �tait au commencement, et qui remontait, non seulement � David, mais � Mo�se (voyez Deut. 12:1-2). Elle avait favoris� l�alliance de Josaphat avec le roi d�Isra�l, car s�il n�existait pas entre eux de lien moral, la conformit� de certaines pratiques religieuses entre leurs deux peuples, aveuglait ce roi pieux sur l�impi�t� d�une pareille alliance. Ce rel�chement initial porte t�t ou tard ses fruits. L�inique Achaz s�attaque, non pas aux hauts lieux de Salomon, mais aux choses �tablies par lui, selon le mod�le communiqu� au commencement par l��ternel � David, c�est-�-dire � la maison m�me de Dieu. Il fait bon march� de tous les principes divins proclam�s dans l�arrangement du temple, comme de nos jours, on fait bon march� de tous les dogmes, sans respecter davantage la divine institution des choses du christianisme, qu�Achaz ne respectait l�autel et les cuves.

1 Nous verrons, en �tudiant le second livre des Chroniques, la mani�re, en apparence contradictoire, dont ce livre nous pr�sente cet important sujet.

Nous avons dit que le caract�re commun des r�veils de la fin est la s�paration de la religion courante, pour revenir � ce qui a �t� enseign� au commencement dans la parole de Dieu.

De l�, sous �z�chias, la destruction compl�te (encore plus radicale sous Josias qui la poursuit dans tout le territoire de Canaan) de tout ce qui se rapportait aux hauts lieux, statues, ash�res, encens, sacrificateurs, et de toute cette religion de pronostiqueurs, spirites et autres, vers laquelle Isra�l �tait entra�n�. En comparant l�histoire de Josias avec celle d��z�chias, nous noterons les caract�res distinctifs de ces r�veils, car, nous l�avons dit, chacun a un caract�re sp�cial, selon les �poques diverses dont Dieu conna�t les besoins. Bornons-nous, pour le moment, � consid�rer le r�veil qui caract�rise le r�gne d��z�chias.

Chapitre 18

V. 1-18 � �z�chias et le premier r�veil

La m�re d��z�chias �tait probablement de race sacerdotale ou l�vitique et, sans doute, comme nous l�avons souvent not�, le Seigneur l�employa dans l��ducation de son fils, alors qu�Achaz, p�re d��z�chias, ne pouvait avoir sur lui qu�une influence n�faste. Mais, quoiqu�il en soit de ces influences favorables ou contraires, une chose demeure, c�est que la gr�ce seule explique les caract�res d��z�chias et de Josias, et les derniers rois de Juda, impies malgr� leurs m�res juives ou leurs p�res pieux, en sont la preuve.

�Il fit ce qui est droit aux yeux de l��ternel, selon tout ce que fit David son p�re� (v. 3). Dieu fait remonter sa fid�lit� � l�exemple donn� par David, fait d�autant plus remarquable que cela n�est pas dit de ses pr�d�cesseurs. Jotham �fit ce qui est droit aux yeux de l��ternel, selon tout ce qu�avait fait Ozias son p�re� (15:34). Ozias �selon ce qu�avait fait Amatsia� (15:3); Amatsia �selon ce qu�avait fait Joas� (14:3). La parole de Dieu fait la m�me remarque pour Josias que pour �z�chias (22:2), confirmant ainsi le fait que ces deux rois retourn�rent � ce qui �tait au commencement. On ne peut parler aujourd�hui d�un r�veil v�ritable qui n�ait pas ce caract�re1. Il en fut de m�me aux jours d�Esdras et de N�h�mie. Au sein m�me de la ruine, le peuple revint aux fondements divins et � la parole de Dieu, se s�parant en m�me temps de toute action commune et de toute alliance avec le monde. De nos jours, on pr�tend cr�er des r�veils, tout en les laissant alli�s avec le christianisme professant qui d�shonore Dieu, le Seigneur J�sus, le Saint Esprit et la Parole! Il n�en fut pas ainsi d��z�chias. Il ne pactisa nullement avec la corruption qui s��tait introduite en Juda. Seulement, ce qui le distingue de nous, simples chr�tiens quant aux principes, c�est qu��z�chias avait une autorit� et une responsabilit� sp�ciales comme roi, de la part de Dieu, et que son devoir �tait d�user de sa propre autorit� pour purifier le peuple, acte qui aurait pu, comme pour les r�gnes pr�c�dents, laisser ses sujets plus ou moins indiff�rents � sa pi�t� personnelle. Le r�veil s�accomplissait dans le c�ur du roi, le roi en �tait l�agent, et la question surgissait d�s lors si le c�ur et la conscience du peuple suivaient l�impulsion donn�e. Or, nous voyons en 2 Chron. 30:10-44 et 31:1, que le z�le d��z�chias porta ses fruits et fut suivi chez le peuple d�humiliation et d�unit� de c�ur et de pens�e pour se purifier du mal. Ce ne furent pas seulement ceux de Juda, mais les restes d��phra�m apr�s la transportation, qui ressentirent les effets b�nis de la pi�t� du roi, en sorte que la destruction des instruments de l�idol�trie s��tendit, non seulement � Juda et Benjamin, mais aussi � �phra�m et Manass�.

1 Nous ne parlons pas ici, cela va sans dire, de l��vang�lisation du monde et de la conversion des p�cheurs.

�Il �ta les hauts lieux, et brisa les statues, et coupa les ash�res, et mit en pi�ces le serpent d�airain que Mo�se avait fait, car jusqu�� ces jours-l�, les fils d�Isra�l lui br�laient de l�encens; et il l�appela: Nehushtan (morceau d�airain)� (v. 4). Ici, cette purification est attribu�e au roi seul. Elle fut compl�te de sa part et alla jusqu�au serpent d�airain que Mo�se avait fait. N�est-il pas frappant de constater que la Parole ne fait aucune mention du serpent d�airain, depuis le temps o� Mo�se l��rigea dans le d�sert, et cependant, Isra�l l�avait conserv� soigneusement depuis plus de 700 ans, sans doute en souvenir de la merveilleuse d�livrance op�r�e par ce moyen en faveur du peuple? Isra�l avait �t� gu�ri par lui, et n��tait-il pas naturel qu�il voul�t le garder comme un t�moignage visible de cette gu�rison? C��tait une chose respectable, un type antique de la d�livrance du p�ch� et de ses cons�quences par le sacrifice de Christ, mais cet objet �tait devenu, entre les mains de l�Ennemi, un moyen d�idol�trie pour le peuple qui lui br�lait de l�encens. Il fallut l�intervention du fid�le �z�chias pour signaler et d�truire cette idol�trie cach�e, rev�tue d�une forme d�institution divine. Ce serpent �tait un symbole, et non pas une chose ayant en elle-m�me une propri�t� miraculeuse. L�occasion unique o� il avait �t� employ� ne s��tant pas renouvel�e et ne pouvant l��tre, il n�avait pas plus de valeur en lui-m�me que tout autre Nehushtan, ou morceau d�airain. Les Nehushtans, idol�trie plus cach�e, mais aussi grossi�re que l�idol�trie ordinaire, sont toujours nombreux dans la chr�tient�. Comme Nehushtan, la croix de Christ a donn� lieu � des pratiques superstitieuses. Poss�der un morceau de la �vraie croix�, le baiser, ou r�v�rer un morceau de bronze ou d�ivoire repr�sentant le Seigneur mourant sur la croix, sont des pratiques g�n�rales dans une grande partie de la chr�tient�. L�homme s�attache au symbole et lui reconna�t quelque valeur ou propri�t� particuli�re. Il fait du symbole son Dieu. Est-ce meilleur que l�idol�trie divinisant les attributs de Dieu? Non, certes; c�est une idol�trie tout aussi grossi�re, mais encore plus dangereuse, parce qu�elle s�empare de ce qu�il y a de plus sacr�, de plus �lev�, de la croix, centre de tous les conseils de Dieu, du symbole de l�amour �ternel, pour en faire une idole que les yeux de la chair voient, que baisent les l�vres de la chair, une idole qui n�a elle-m�me ni yeux pour voir, ni oreilles pour entendre. La foi se d�barrasse de ces choses et les prend pour ce qu�elles sont, ni plus, ni moins, qu�un morceau de bois ou d�airain.

�Il mit sa confiance en l��ternel, le Dieu d�Isra�l� (v. 5). Nous trouvons ici le caract�re particulier et tr�s frappant d��z�chias, et du r�veil qui accompagne son r�gne. C�est la confiance en Dieu. Cette confiance lui fait repousser toute aide humaine. Il ne va pas, comme d�autres rois, chercher du secours en �gypte pour �chapper � l�Assyrie (�s. 30:1-5; 31:1-3), ou s�appuyer, comme son p�re, sur l�Assyrien, contre d�autres ennemis du dehors. Et cependant sa foi pr�sente, m�me de ce c�t�-l�, des d�faillances, comme nous le verrons.

Sous le rapport de la confiance, �z�chias n�eut pas son �gal parmi les rois de Juda. Cette confiance est ins�parable de l�ob�issance: �Il s�attacha � l��ternel; il ne se d�tourna point de lui, et il garda ses commandements, que l��ternel avait command�s � Mo�se� (v. 6). D�fions-nous d�une soi-disant confiance en Dieu qui s�allie avec la d�sob�issance � sa Parole. Si j�ai confiance en lui, je m�attache � lui; si je m�attache � lui, je garde sa Parole, et je la garde, telle qu�il me l�a confi�e au commencement comme �z�chias garda �les choses command�es � Mo�se�. On peut trouver, sans doute, de la confiance en Lui, m�l�e de beaucoup d�ignorance, mais l�ignorance n�est pas la d�sob�issance. Seulement, du moment que l��me est mise en rapport avec la claire r�v�lation de la pens�e de Dieu et qu�elle lui pr�f�re ses formes religieuses, ses hauts lieux et ses Nehushtans, elle n�aura jamais une vraie confiance en Dieu. Oui, confiance, attachement au Seigneur et ob�issance sont choses ins�parables. Le r�sultat de la foi d��z�chias ne se fait pas attendre: �L��ternel fut avec lui: partout o� il allait, il prosp�ra� (v. 7). Quel heureux cercle de b�n�dictions! La faveur de Dieu, la prosp�rit� spirituelle accompagnent la fid�lit�. Que ces b�n�dictions, cher lecteur, soient les n�tres! Amen.

Il nous est dit ensuite qu��z�chias �se r�volta contre le roi d�Assyrie et ne le servit pas� (v. 7). C��tait agir en sens inverse de son p�re Achaz qui, averti solennellement par �sa�e de ne pas craindre l�attaque de Retsin, roi de Syrie, et de P�kakh, fils de Remalia, et exhort� � demander de la part de l��ternel un signe que sa promesse s�accomplirait, avait pr�f�r� recourir � l�Assyrien. Dieu lui d�clara alors que ce roi d�Assyrie, auquel il se confiait, �remplirait la largeur du pays d�Emmanuel, du d�ploiement de ses ailes� (�s. 7:1-17; 8:8). �z�chias, nous para�t-il, agissait selon Dieu en ne reconnaissant pas cette autorit�. Il n�en fut pas de m�me, plus tard, pour Juda, lorsqu�il s�agit de Babylone, comme nous pouvons le voir en J�r�mie et � la fin de notre livre. Se r�volter contre Nebucadnetsar, quand Dieu lui avait transf�r� l�empire et employait ce joug comme jugement sur Juda, c��tait se r�volter contre Dieu. Dans le cas d��z�chias, c��tait ne pas reconna�tre � l�Assyrien une autorit� que Dieu ne lui avait nullement conf�r�e � l��gard de Juda, dans ce moment-l�. �z�chias �tait serviteur de Dieu et ne pouvait l��tre du roi d�Assyrie. Aussi la victoire sur les Philistins (v. 8), lui est-elle accord�e � la suite de cette confiance en Dieu qui lui avait fait secouer ce joug.

Mais l� m�me, quant au caract�re dominant de sa foi, nous voyons, d�s le d�but de son r�gne, chanceler la confiance de ce roi pieux. Dieu permet souvent des faits pareils, afin de nous apprendre � conna�tre nos c�urs et � ne mettre aucune confiance en nous-m�mes. L�histoire des hommes de foi, depuis Abraham � David, en passant par Mo�se, nous en offre de nombreux exemples. C�est quant � la confiance m�me, qui caract�rise avant tout sa marche, qu��z�chias fait son premier faux pas. Le terrible d�sastre d�Isra�l par l�invasion de Shalman�ser pr�pare, sans doute, l��branlement de cette confiance, mais quand �z�chias voit toutes les villes de Juda tomber aux mains du roi d�Assyrie, le c�ur lui manque. Il envoie vers lui � Lakis, disant: �J�ai p�ch�, retire-toi de moi; ce que tu m�imposeras, je le supporterai� (v. 14). La peur s�empare de lui. Comme Pierre, il regarde le vent et les vagues, et perd de vue le Seigneur. Il se compare au roi d�Assyrie, au lieu de comparer celui-ci � l��ternel. Le roi lui impose un tribut; �z�chias se d�pouille de tout pour le payer, jusqu�� enlever l�or des portes et des piliers du temple de l��ternel. � quoi cela lui sert-il? Le roi n�en tient aucun compte. Que lui importe de rompre sa parole, quand il s�agit du serviteur d�test� de l��ternel?1 Les Chroniques (2 Chron. 32:1-8) se taisent sur cette d�faillance pour en venir, comme �sa�e 36, au r�cit de ce qui suit dans notre chapitre, depuis le v. 17. C�est que, comme nous l�avons souvent vu dans le cours de ces m�ditations, il s�agit ici de l�histoire du roi responsable, tandis que les Chroniques nous montrent l�action de la gr�ce de Dieu, dans le c�ur de ceux qu�il emploie � son service. Cette discipline fut pleine de b�n�dictions pour le c�ur d��z�chias, comme nous le verrons dans la suite.

1 On a suppos� qu��z�chias n�avait pu s�acquitter de la totalit� du tribut qui s��levait � une somme �norme, mais les inscriptions confirment le r�cit biblique et montrent qu�il s�en est acquitt� � la lettre. Il y avait donc f�lonie du monarque assyrien, et Dieu s�en servit pour la discipline d��z�chias.

Avant d�aller plus loin, remarquons que le r�cit des Chroniques (2 Chron. 29-31), insiste beaucoup sur une partie de l�activit� d��z�chias au commencement de son r�gne, activit� que le r�cit des Rois passe enti�rement sous silence. En effet, les Chroniques nous pr�sentent, tout au long, le z�le d��z�chias pour restaurer le culte et la maison de l��ternel, tandis que notre r�cit d�peint son �nergie pour se s�parer du mal et en purifier le peuple. Ces deux caract�res sont ins�parables d�un vrai r�veil, et l�on peut dire que le premier, le retour � Dieu, doit n�cessairement primer le second ou, pour m�exprimer plus clairement, que la s�paration du mal suit la restauration de nos rapports avec Dieu. Cela est si vrai, que les Chroniques nous montrent �z�chias, comme �ayant � c�ur de faire alliance avec l��ternel� �au premier mois de la premi�re ann�e de son r�gne�, et que la sanctification du temple commen�a �le premier jour du premier mois� (2 Chron. 29:3, 17; cf. v. 10). Ainsi, d�s le premier jour de son r�gne, ce roi de 25 ans entreprend r�solument la cause de Dieu. Il arrive au tr�ne, jeune, inexp�riment�, n�ayant assist�, sous le r�gne de son p�re, qu�� des spectacles faits pour d�tourner les �mes de l��ternel. Comment donc expliquer son attitude? Il entre dans sa carri�re avec la foi seule, avec le fruit de la gr�ce!

�Et la quatorzi�me ann�e du roi �z�chias, Sankh�rib, roi d�Assyrie, monta contre toutes les villes de Juda et les prit� (v. 13). Ici, une remarque historique qui a son importance. �z�chias r�gna 29 ans. La quatorzi�me ann�e de son r�gne, Sankh�rib monte contre lui. Le chap. 20 nous dit qu�ensuite de sa supplication, quand il fut malade � la mort, �l��ternel ajouta quinze ann�es � ses jours�. La maladie d��z�chias eut donc lieu au commencement de l�invasion de l�Assyrien et avant la d�faite de ce dernier, et ne nous est pas pr�sent�e dans l�ordre chronologique1. Aussi ces faits sont-ils mentionn�s d�une mani�re peu pr�cise: �En ces jours-l�, �z�chiel fut malade � la mort� (20:1). Par ce fait, nous pouvons mesurer la profondeur de l��preuve que dut traverser cet homme de Dieu. D�un c�t�, l�envahissement de tout son pays, sauf J�rusalem (18:13), de l�autre, une maladie mortelle, et cela, au moment o� il avait rendu � son peuple le culte du vrai Dieu, extermin� l�idol�trie, affranchi Juda de l�esclavage assyrien! On comprend que sa foi, mise � cette terrible �preuve, ait chancel�, que la confiance en Dieu se soit obscurcie un moment dans son c�ur.

1 Ce que nous disons de la date de la maladie d��z�chias est confirm� par les paroles de l��ternel lors de sa gu�rison: J�ajouterai quinze ann�es � tes jours et je te d�livrerai toi et cette ville de la main du roi d�Assyrie, et je prot�gerai cette ville (2 Rois 20:6)

Le roi d�Assyrie, qui avait assi�g� et conquis Lakis, envoie � J�rusalem ses serviteurs, le Thartan ou g�n�ral en chef de ses arm�es, le Rab-Saris (chef des t�tes) dont les fonctions ne sont pas bien connues, et le Rab-Shak�, chef politique de la maison du roi et son porte-parole dans les occasions importantes. Ils se tiennent devant J�rusalem, et les serviteurs d��z�chias, �liakim, Shebna et Joakh sortent vers eux. Depuis ce moment, notre r�cit concorde presque mot � mot avec celui d��sa�e (36-37).

V. 19-37 � Le discours du Rab-Shak�

La premi�re partie du discours du Rab-Shak� (v. 19-25) a trait � la confiance d��z�chias en l��ternel, confiance qui, nous l�avons vu, caract�risait sa pi�t�. �Quelle est cette confiance que tu as?� �En qui te confies-tu, que tu te r�voltes contre moi?� (v. 19, 20). Ici, le formidable orgueil de l�Assyrien se montre � nu. �z�chias, priv� de son territoire, enferm� dans J�rusalem comme un oiseau dans une cage, pourra-t-il r�sister � l�arm�e de l�Assyrien? La derni�re pens�e qui vienne � l�ennemi, c�est qu�on puisse se confier en un Dieu invisible et qu��z�chias puisse avoir d�autres principes dirigeants, d�autres appuis que le monde. S�il se confie en quelqu�un, ce doit �tre en l��gypte. Cette pens�e accro�t la col�re du roi contre �z�chias. L��gypte �tait pr�cis�ment l�adversaire contre lequel son exp�dition �tait dirig�e, et si �z�chias se r�voltait, c��tait, selon lui, qu�il en attendait du secours. Il en �tait ainsi de toutes les nations environnantes, qui avaient secou� le joug pesant de l�Assyrie. �z�chias diff�rait-il d�elles toutes? Peut-�tre pr�tendait-il se confier en l��ternel? �Si vous me dites: Nous nous confions en l��ternel notre Dieu..� (v. 22). Vaines paroles! Ce Dieu, ��z�chias en avait �t� les hauts lieux et les autels�, car Sankh�rib ignore le vrai Dieu et le confond avec les idoles que la fid�lit� d��z�chias avait abolies. Tu as beau dire, �tu mets ta confiance en l��gypte!� Jamais le monde ne peut imaginer que les chr�tiens ne cherchent pas leurs alliances avec le monde et, de fait, il n�y a rien d��tonnant � ce scepticisme, quand nous voyons l��tat de la chr�tient� qui nous entoure. La religion est-elle menac�e d�un danger, subit-elle une attaque ou une pers�cution? le monde chr�tien recourt imm�diatement au gouvernement du monde pour l��viter ou en �tre d�livr�. La conduite, les �uvres de la chr�tient� sont bas�es sur l�influence du monde ou sur son aide p�cuniaire. Les bonnes �uvres n�ont pas d�autre soutien. L�incr�dule est justifi� quand il nous dit: �Que si tu dis: Nous nous confions en l��ternel�� au fond, tu ne t�y confies pas plus que nous! Il n�en �tait pas de m�me d��z�chias. Il pouvait laisser dire l�Assyrien, car il savait de quels dieux il avait purifi� son peuple; il savait sur quel Dieu il pouvait compter.

Mais une chose bien s�rieuse � consid�rer, c�est que l�infid�lit� de Juda donne � l�ennemi l�occasion de blasph�mer le vrai Dieu et de nier son existence. Puisque vous aviez des hauts lieux et des autels, ils �taient pour vous l��ternel, dit-il. Il ne conna�t l��ternel que par les idoles dont Juda avait fait ses dieux. Il avait le droit de leur dire: Vous aviez les m�mes dieux que moi et vous les serviez tout comme moi. Et maintenant, vous dites: Nous nous confions en l��ternel! En quel �ternel, je vous prie? Celui des hauts lieux, ou celui de l�autel que vous venez d��riger? Diff�rent-ils les uns des autres?

Et maintenant, c�est l��ternel qui �m�a dit: Monte contre ce pays, et d�truis-le� (v. 25). L�Assyrien n�avait-il pas aussi le droit de parler de l��ternel? J�ai le m�me Dieu que vous, je le connais tout aussi bien que vous. N�entend-on pas journellement ces paroles dans le monde? La guerre �clate entre deux nations. Laquelle a Dieu pour elle? Toutes deux l�invoquent, s�res de la victoire. O� est-il, le vrai Dieu? H�las! m�me parmi les nations chr�tiennes, ni d�un c�t�, ni de l�autre. Le vrai Dieu est ignor� de tous. Il n�en �tait pas ainsi d��z�chias. Sa confiance en Dieu �tait mise en question par l�ennemi qui l�outrageait et se moquait de lui. Que faire? Laisser dire et se taire, en regardant humblement � Dieu. L�ennemi dit: L��ternel est avec moi contre toi. Laisse dire, �z�chias, et confie-toi en ton Dieu que l�ennemi ne conna�t pas!

Le Rab-Shak� parle en h�breu au peuple qui se tient sur la muraille. Les serviteurs d��z�chias le prient de parler en syriaque; il s�y refuse avec des paroles d�outrage et de m�pris. Le danger de voir le peuple se d�courager pourrait remplir �z�chias d�angoisse. M�me ce danger laisse tranquille et paisible l��me du croyant. Il n�a qu�� se taire. Sa confiance en Dieu r�pond � tout.

Et maintenant, le Rab-Shak� s�attaque � la personne du roi. �z�chias est un trompeur, un s�ducteur (v. 29, 30). Il vous ment, en vous engageant � mettre votre confiance en l��ternel (v.30). N��coutez pas �z�chias (v. 31, 32). �coutez le roi d�Assyrie (v. 28). Celui-ci vous laissera tranquilles, puis il vous transportera dans �un pays de bl� et de mo�t, un pays de pain et de vignes, un pays d�oliviers � huile et de miel� (v. 32), un pays aussi plein de bonnes choses que la terre de Canaan. C�est l� que vous trouverez la vraie abondance (cf. Deut. 8:7-10). Sans doute, vous aurez l�esclavage en plus, mais l�Assyrien fera votre bonheur! C�est ainsi que Satan a toujours parl� au c�ur des hommes. Malheur � celui qui l��coute, car jamais le prince du monde ne rend un homme heureux. Faut-il raisonner avec lui, entrer en controverse ou m�me en conversation avec lui, faut-il lui r�pondre? Nos premiers parents n�en ont que trop fait l��preuve, pour leur ruine et celle de toute leur post�rit�; l�homme de foi n�est point tent� de lui r�pondre. �Et le peuple se tut, et ne lui r�pondit pas un mot; car c��tait l� le commandement du roi, disant: Vous ne lui r�pondrez pas� (v. 36). Il n�y a qu�� se taire et � laisser l�ennemi � ses menaces ou � ses paroles mielleuses. Le peuple a confiance en la parole du roi, son conducteur, et imite sa foi. Dieu se sert de cette attaque ouverte de l�Assyrien contre Dieu et contre son Oint, pour affermir et r�veiller le peuple.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 2 Kings 18". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/2-kings-18.html.