Bible Commentaries
2 Samuel 1

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versets 1-27

Chapitre 1er

V. 1-16 � L�Amal�kite

Deux faits signalent le r�gne de David � son aurore: le jugement d�Isra�l et de son prince sur les montagnes de Guilboa; la victoire remport�e sur Amalek par celui qui sera roi demain. Le r�gne de Christ aura les m�mes caract�res: il ne peut �tre �tabli que par le jugement de l�antichrist et des juifs apostats et par une victoire r�duisant � l�impuissance le grand ennemi de Dieu, de son Oint et des hommes. C�est en effet, pour l�introduction du r�gne mill�naire de Christ, que Satan sera li� (Apoc. 19:19 - 20:3).

� peine la victoire sur Amalek est-elle remport�e, qu�un messager vient du camp de Sa�l, �ses v�tements d�chir�s et de la terre sur sa t�te�, avec les marques de la sympathie, du deuil et de la douleur, et avec les hommages dus � la royaut� pr�sum�e: Arriv� aupr�s de David, il tombe contre terre et se prosterne. Tout autre que l�homme de Dieu e�t �t� touch� de ces marques de d�f�rence, mais la simple communion avec le Seigneur, jointe � la prudence du serpent, quand il s�agit de relations avec le monde, lui fait �viter ce pi�ge. Nous-m�mes, en pareille occasion, nous aurons peut-�tre aussi quelque peine � d�m�ler les intentions de l�ennemi, mais �vitons toute d�cision pr�cipit�e. C�est ce que fait David. �D�o� viens-tu?� �Je me suis �chapp� du camp d�Isra�l�. �Que s�est-il pass�? raconte-le moi, je te prie�. �Comment sais-tu que Sa�l et Jonathan, son fils, sont morts?� Ce n�est qu�� la troisi�me question que le menteur se r�v�le. David, l�homme spirituel, peut d�j� soup�onner l�invraisemblance du r�cit: �Je passais par aventure sur la montagne de Guilboa�. Comment! par aventure, au fort de la bataille! �Et voici, Sa�l s�appuyait sur sa lance, et voici, les chars et les gens de cheval le serraient de pr�s�. Ici, la Parole elle-m�me convainc cet homme de mensonge. Sa�l s�appuyait sur son �p�e et ce n��taient pas les cavaliers, mais les archers qui le mena�aient (1 Sam. 31:3, 4). Tout le reste du r�cit est la fausset� m�me. Sa�l ne pouvait prier l�Amal�kite de l�achever, car celui qui portait les armes du roi ne se tua que lorsqu�il eut constat� sa mort (v. 5). Alors je me suis tenu sur lui, et je l�ai mis � mort� (1:10).

Cet esprit de mensonge �mane du grand ennemi qui ne pouvait comprendre le c�ur du fils d�Isa�. Comment aurait-il suppos�, lui, le M�chant, que David �tait plein de gr�ce, d�amour pour ses ennemis, que leur d�faite remplissait son c�ur d�une affliction d�pourvue de feinte? Mais il voulait, avant tout, amener David � recevoir de sa main la couronne de Sa�l, signe d�investissement du royaume. Sa ruse est d�jou�e. Plus tard, quand, transportant le Messie, fils de David, sur une fort haute montagne, il lui offrira tous les royaumes du monde, � la condition de lui rendre hommage, il essuiera une nouvelle et supr�me d�faite.

Le premier sentiment de David, apprenant la ruine de la royaut� et d�Isra�l, est le deuil. Que son attitude est touchante! �David saisit ses v�tements et les d�chira; et tous les hommes qui �taient avec lui firent de m�me; et ils men�rent deuil, et pleur�rent, et je�n�rent jusqu�au soir sur Sa�l et sur Jonathan, son fils, et sur le peuple de l��ternel, et sur la maison d�Isra�l, parce qu�ils �taient tomb�s par l��p�e� (v. 11, 12). L�homme de Dieu a tout oubli�, haine, emb�ches, pers�cutions, danger continuel mena�ant sa propre vie; il ne se souvient que d�une chose, c�est que l��ternel avait confi� son t�moignage � Sa�l et l�avait oint, et qu�il avait conduit jadis Isra�l � la victoire. Il m�ne deuil aussi sur Jonathan et, quelque coupable que f�t le peuple de Dieu, il ne s�en s�pare pas, comme s�il n�en faisait point partie, et pleure sur ses calamit�s.

S�rieuse le�on pour nous! Le jugement est d�j� prononc�, pr�s de tomber sur cette chr�tient� qui hait et m�prise et souvent pers�cute les vrais t�moins de Christ. Avons-nous envers elle et ses conducteurs les vrais sentiments de David? Menons-nous deuil, au lieu de nous r�jouir, d�chirant nos v�tements, au lieu de la condamner? La pens�e que Satan trouve son compte � l�an�antissement de ce qui porte le nom de Christ, ou fait profession de lui appartenir, remplit-elle nos c�urs d�affliction? Il devrait toujours en �tre ainsi: ces larmes sur la ruine, cette gr�ce, cette piti� pour ceux qui sont �gar�s, parlent plus au c�ur des brebis du Seigneur m�l�es � cet �tat de choses, que les plus justes critiques, et leur ouvre les yeux sur la n�cessit� de chercher leur refuge aupr�s du Berger d�Isra�l, quand d�j� l��p�e est lev�e pour d�truire.

Le porteur de nouvelles assiste silencieux � ce spectacle d�affliction, sans en comprendre le sens et sans se douter du sort suspendu sur sa t�te. C�est seulement alors que David lui adresse sa derni�re question: �D�o� es-tu?� Lorsque Satan qui sait se d�guiser en ange de lumi�re, cherche � nous tenter, obligeons-le � nous r�pondre sur ses origines, � nous donner son vrai nom. Si nous sommes avec Dieu, il se trahira toujours � la fin. D�j� le nom de son peuple avait �chapp� � ce menteur, quand il rapportait l�entretien suppos� avec Sa�l, lui qui, probablement, n��tait venu � Guilboa que pour d�pouiller les morts. Maintenant il ne pourrait se contredire. �Je suis fils d�un homme �tranger, d�un Amal�kite� (v. 13). �Comment n�as-tu pas craint�, dit David, �d��tendre ta main pour tuer l�oint de l��ternel?... Ta bouche a t�moign� contre toi� (v. 14-16). Non, il ne peut y avoir rien de commun entre David et Amalek, et jamais David ne recevra la couronne de sa main. Si nos c�urs peuvent �tre pleins de mis�ricorde quand il s�agit des n�cessit�s, des tribulations du peuple de Dieu infid�le et de ceux qui, rejet�s comme Sa�l, ont n�anmoins port� son t�moignage, ils doivent �tre sans merci pour les instruments envoy�s par Satan en vue de nous tenter; ils doivent, sans aucune h�sitation, appeler le mal, mal, et l�ennemi un ennemi.

V. 17-27 � Le chant de l�Arc

�David pronon�a cette complainte sur Sa�l et sur Jonathan�. Il y exprime sa douleur sur le d�sastre des chefs d�Isra�l et de leur arm�e, mais ce chant de l�Arc doit �tre appris par les fils de Juda (v. 18). Il est un enseignement pour eux. T�moins du d�sastre d�Isra�l, ils devaient savoir comment l��viter eux-m�mes � l�avenir. Sa�l avait �t� vaincu par les archers (1 Sam. 31:3), quand lui-m�me �tait priv� de cette arme. Nous apprenons en effet par 1 Chron. 12:1-7, qu�avant la d�faite de Sa�l le corps des archers, appartenant � la tribu de Benjamin et, en grande partie, � la famille du fils de Kis, s��tait ralli� � David et l�avait rejoint � Tsiklag. De l� cette �tr�s grande peur� de Sa�l devant les archers.

Ce chant de l�Arc a un refrain poignant: �Comment les hommes forts sont-ils tomb�s?� (1:19). �Comment les hommes forts sont-ils tomb�s au milieu de la bataille?� (v. 25). �Comment sont tomb�s les hommes forts, et sont p�ris les instruments de guerre!� (v. 27). Que leur avait-il donc manqu�? L�arc par lequel aussi Sa�l avait �t� vaincu!

Partout, dans l��criture, l�arc est l�embl�me de la force pour vaincre l�ennemi. Avec l��p�e, on l�attaque corps � corps; avec l�arc, on le combat � distance, en s�opposant � son approche. L�archer voit venir l�ennemi de loin, se rend compte de ses mouvements et de ses desseins et le couche � terre avant qu�il ait attaqu�. L�arc est une arme plus intelligente que l��p�e, mais elle est avant tout le symbole de la force, car il faut des mains et des bras puissants pour le bander et s�en servir.

Les hommes forts d�Isra�l, Sa�l en t�te, avaient rencontr� l�arc d�un ennemi qui �tait plus fort qu�eux. L�erreur qui les avait conduits � la ruine �tait d�avoir estim� leur force suffisante. Mais la force ne va pas sans la d�pendance, car elle n�est pas en nous-m�mes, mais en Celui qui la poss�de infaillible pour nous. J�sus Christ homme en est l�exemple. Il n�a voulu chercher sa force qu�en Dieu et n�aurait pas �t� l�homme parfait sans cela. Perc� par les archers (Gen. 49:23, 24), sa force ne l�a pas abandonn�. Lorsqu�en apparence sa faiblesse succombait sous la puissance de l�ennemi, son arc �tait demeur� ferme, sa force en son entier. Elle n�existait que dans la d�pendance: Les bras de ses mains �taient souples �par les mains du Puissant de Jacob�.

Dans sa vie, n�avait-il pas d�j� manifest� la puissance de Dieu par une d�pendance compl�te de Lui? Tous ses actes en faisaient foi. C�est ainsi qu�au tombeau de Lazare, montrant sa force par la r�surrection d�un mort, il ajoute: �P�re, je te rends gr�ces de ce que tu m�as entendu� (Jean 11:41).

Dans sa mort, quoique crucifi� en faiblesse, il fut n�anmoins la puissance de Dieu. Devant la croix, toute la force de l�homme et de Satan furent r�duites � n�ant. Par la mort, il a vaincu celui qui avait la puissance de la mort. C�est l� surtout que son arc est demeur� ferme, que les bras de ses mains furent souples par les mains du Puissant de Jacob.

Sa r�surrection est la d�monstration publique de cette puissance de Dieu, dans laquelle il se confiait. Dieu l�a d�clar� Fils de Dieu, en puissance, en le ressuscitant d�entre les morts. Il avait le pouvoir de reprendre sa vie, comme de la laisser, mais, m�me pour sa r�surrection, son �me d�pendante s�attendait � la puissance de Dieu: �Tu n�abandonneras pas mon �me au sh�ol, tu ne permettras pas que ton Saint voie la corruption� (Ps. 16:10). �Tu m�as r�pondu d�entre les cornes des buffles� (Ps. 22:22). �Il m�a fait monter hors du puits de la destruction, hors d�un bourbier fangeux; et il a mis mes pieds sur un roc� (Ps. 40:2). Il a �t� �ressuscit� d�entre les morts par la gloire du P�re� (Rom. 6:4). �L�excellente grandeur� de la puissance de Dieu... a �t� �op�r�e dans le Christ, en le ressuscitant d�entre les morts� (�ph. 1:19, 20).

Ce n�est pas tout. Son arc demeurera ferme, sa force en son entier, � toujours. Quand le Fils de l�homme viendra pour juger les peuples, l�arc d�airain qui atteindra les p�cheurs sera dans sa main. L� encore, ce sera son Dieu qui le ceindra de force, qui enseignera ses mains � combattre (Ps. 18:33, 35). C�est dans cette d�pendance qu�il transpercera ses ennemis, sans qu�ils puissent se relever (v. 38). Ses fl�ches seront aigu�s et atteindront le c�ur des ennemis du roi (Ps. 45:6).

Oui, son arc demeure ferme et les bras de ses mains sont souples par les mains du Puissant de Jacob, jusqu�� ce qu�il vienne s�asseoir � toujours sur le tr�ne de sa puissance.

L�homme peut avoir un arc, mais, entre ses mains, il fait d�faut au moment de s�en servir. �Les fils d��phra�m, arm�s et tirant de l�arc, ont tourn� le dos le jour du combat� (Ps. 78:9), et quant aux ennemis du Seigneur, �l�arc des puissants est bris� (1 Sam. 2:4; Ps. 46:10; J�r. 49:35; Os�e 1:5; 2:18).

Quant � nous, chr�tiens, notre arc peut rester en son entier � condition que nous mettions notre confiance en Dieu qui nous communique sa force. �Va avec cette force que tu as�, dit l��ternel � G�d�on (Juges 6:14), et l�ap�tre lui-m�me faisait l�exp�rience que, quand il �tait faible, alors il �tait fort (2 Cor. 12:10). Rien n�est plus faible qu�un chr�tien qui a abandonn� Christ comme sa force. Sachons donc nous servir de notre arc et, semblables � Christ, les bras de nos mains seront souples par les mains du Puissant de Jacob. Apprenons le chant de l�arc, en nous exer�ant � le bander, � y ajuster la fl�che pour atteindre le but. Plus nous nous en servirons, plus nous deviendrons forts contre l�ennemi. Les archers de Benjamin qui s��taient r�fugi�s aupr�s du fils d�Isa�, fid�les de la onzi�me heure, peu avant la d�faite d�Isra�l, montraient par l� qu�ils ne se confiaient pas en leur arc, avec Sa�l pour ma�tre, mais dans la force de David m�pris�. Faisons comme eux; entourons le roi rejet�. Ne g�missons pas sur notre faiblesse, comme si elle �tait sans ressource; ce ne serait ni la foi, ni la confiance en Christ. Comptons, avec une tr�s humble d�pendance, sur sa force qui affermira nos mains, afin de combattre pour Lui, jusqu�au jour o�, la lutte termin�e, nous entrerons dans son repos �ternel.

La complainte de David est l�expression touchante des affections de cet homme de Dieu. Un c�ur rempli d�amour n�a pas de place pour le ressentiment et les griefs. S�il avait autrefois g�mi sous les accusations injustes de la haine, il a maintenant tout oubli�. Pas un mot de reproche contre celui dont les os reposaient sous le tamarisc de Jab�s. Mais oublier n�est pas assez pour ce c�ur admirable; il aime � se souvenir; il se rappelle que Sa�l a �t� l�oint de l��ternel, le porteur de son t�moignage, qu�il a conduit son peuple � la victoire; il reconna�t les dons naturels qui le rendaient aimable pendant sa vie et attiraient sur lui l�amour d�Isra�l; il le voit rev�tant magnifiquement les filles de son peuple. Son chant exprime le respect et la douleur au sujet de celui qui l�avait toujours ha� et pers�cut�. S�agit-il d�Isra�l, qu�en un jour de faiblesse il avait pens� combattre en se joignant aux Philistins, David s�identifie maintenant avec lui et pleure avec ses larmes. La joie peut �tre la part des filles des incirconcis, David ne la partagera jamais. Que les montagnes de Guilboa, t�moins de la d�faite du peuple de Dieu, soient maudites!

Son angoisse au sujet de Jonathan est sans bornes. Ah! comme le c�ur tendre du fils d�Isa� estimait l�affection de son ami! �Je suis dans l�angoisse � cause de toi, Jonathan, mon fr�re! Tu �tais pour moi plein de charmes; ton amour pour moi �tait merveilleux, plus grand que l�amour des femmes� (v. 26) affection enti�rement d�sint�ress�e, ce que serait difficilement celle d�un autre sexe. En effet, Jonathan s��tait d�pouill� de ses dignit�s et de sa gloire et de l�arc de sa force, pour en parer David, au jour de sa victoire sur Goliath, puis, avec toute la chaleur de ses convictions, il avait plaid� la cause de son ami; enfin, son admiration pour le fils d�Isa� n�avait pas diminu� dans l�opprobre et l�exil o� il l�avait visit�, sans avoir, il est vrai, le courage de l�y suivre. Sur ce dernier point, David ne dit pas un mot. Il couvre la m�moire de son ami d�une ineffable tendresse. Il ne parle pas de son amour � lui, mais il le prouve en exaltant l�amour de Jonathan.

Oh! comme toutes ces paroles ont la saveur et le parfum du c�ur de Christ! Seulement David avait d� �tre form� par la discipline � de pareilles effusions; le c�ur de Christ n�en avait nul besoin. Sa vie tout enti�re n�est qu�amour et gr�ce. �Je vous ai appel�s amis�, dit-il � ceux qui �taient sur le point, soit de le renier, soit de fuir en le laissant seul. �Vous �tes ceux qui avez pers�v�r� avec moi dans mes tentations�, dit-il (Luc 22:28) � ceux qui, peu de temps apr�s, ne pouvaient pas m�me veiller une heure avec Lui! Prenons exemple sur ce mod�le parfait!

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