Bible Commentaries
2 Samuel 11

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versets 1-27

Du chap. 11 au chap. 20, nous avons l�histoire de David, roi responsable. Ces chapitres racontent la chute terrible du roi, la discipline qui l�atteint, les cons�quences de sa faute, et enfin son rel�vement. Le eh. 20, se termine, comme nous l�avons dit plus haut (conf. 8:15-18), par l��nonc� de l�ordre de son royaume, mais d�un ordre moins complet que le premier, David n�y �tant plus le type du Messie.

Fait tr�s remarquable, le premier livre des Chroniques ne dit pas un mot de l�histoire de Bath-Sh�ba, d�Ammon et de Tamar, d�Absalom, et de la fuite de David et de la restauration du roi. Les trois premiers versets de 1 Chron. 20 contiennent le premier verset de 2 Sam. 11 et les versets 29-31 du chap. 12. Silence absolu sur tout le reste. L�explication en est simple. Cette omission est une des innombrables preuves d�un plan divin dans les diff�rents livres de la Bible. Le livre des Chroniques ne nous parle pas du roi responsable et, comme tel, mis � l��preuve, mais du roi, �tabli en gr�ce et en b�n�diction selon les conseils de Dieu.

Au chap. 21, nouvel appendice, nous montrant le jugement de la maison de Sa�l.

Les chap. 22 et 23 relient les paroles de David, type de Christ, aux paroles de David, roi responsable.

Enfin, apr�s l��num�ration des hommes forts de David, le livre se termine, au chap. 24, d�une mani�re admirable par le sacrifice de Morija qui, comme on l�a dit, �arr�te par gr�ce la col�re de Dieu et �tablit le fondement du lieu de culte o� Il peut se rencontrer avec Isra�l�.

La chute

En lisant ce chapitre, un sentiment de profonde humiliation emplit le c�ur de tout enfant de Dieu. Il y a plus de trente si�cles que ces faits se sont pass�s, mais trente si�cles �coul�s n�emp�chent pas que Dieu ait �t� d�shonor� par un de ses serviteurs. Le p�ch� a pu �tre effac�, mais l�outrage fait � Dieu subsiste.

Le p�ch� est d�autant plus grave qu�il a lieu dans la vie de cet homme qui, malgr� plus d�une faiblesse, avait re�u le t�moignage que �la m�chancet� n�avait jamais �t� trouv�e en lui (1 Sam. 25:28). Et voici qu�au milieu de sa carri�re, ce serviteur de Dieu devient adult�re, hypocrite et meurtrier! Ah! si nous avons quelque z�le pour la gloire du Seigneur, quelque affection pour ses rachet�s, pleurons de voir un David, reniant tout son pass�, fouler aux pieds la saintet� de l��ternel, lui qui devait en �tre le repr�sentant devant le monde! Qu�il est humiliant de penser que David, le bien-aim�, ait pu compromettre le nom de l��ternel invoqu� sur lui, lui qui avait �t� favoris� d�une proximit� si sp�ciale avec Dieu et combl� de gr�ces merveilleuses!

La vie des croyants offre, dans son ensemble, des caract�res tr�s diff�rents:

On voit des croyants, ou des chr�tiens, mal commencer leur carri�re, mais, apprenant � se juger sous la discipline, finir bien leur course, et parfois d�une mani�re glorieuse. Ce fut le cas de Jacob, dont les jours furent �courts et mauvais�, mais dont la vie se termina en pleine vision de la gloire.

On voit plus fr�quemment des croyants qui commencent bien leur carri�re et la finissent mal. C�est l�histoire de Lot qui, n�ayant pas la foi d�Abraham, marchait cependant sur ses traces. Sa vie se d�roule ensuite dans l�affaiblissement moral caus� par son amour pour les biens terrestres, et se termine de la mani�re la plus honteuse. C�est l�histoire de G�d�on, humble et se d�fiant de lui-m�me, courageux pour purifier sa maison des faux dieux, puis chef d�Isra�l et vainqueur de Madian � ensuite, tout � la fin, faisant p�cher sa maison et tout le peuple par un �phod dont il fait une idole. C�est enfin l�histoire de Salomon. Il avait tout: sagesse, justice pratique, oubli de lui-m�me, connaissance des pens�es de Dieu, d�sir de le glorifier, puissance. Dieu se sert de lui pour porter aux g�n�rations futures les sentences de la sagesse. Salomon finit mal. Il aime beaucoup de femmes �trang�res qui d�tournent son c�ur apr�s leurs dieux. Le serviteur du vrai Dieu devient idol�tre!

Entre ces deux chemins, nous voyons celui d�un croyant qui, du commencement � la fin, marche fid�lement, sans broncher, dans l�esprit de saintet� personnelle et de s�paration du monde. Ce fut le cas d�Abraham, dont la foi et la d�pendance ne se d�mentirent que rarement, et qui jugeait toujours sa marche quand elle avait troubl� sa communion avec Dieu. Mais ce fut, avant tout, le chemin de Christ, le sentier uni du parfait serviteur, comme nous le trouvons au Ps. 16. L� pas une tare: confiance absolue, compl�te ob�issance, d�pendance parfaite, justice pratique sans d�faut, saintet� divine dans un homme, foi in�branlable, amour sans limite, esp�rance sans d�faillance. Devant un tel chemin il ne reste qu�� adorer. Mais nous pouvons le suivre et il nous en donne la capacit� et la puissance. Il y aura toujours entre Lui et nous la diff�rence du parfait � l�imparfait, du fini � l�infini, mais, tant que nos regards ne se d�tournent pas de Lui, nous trouvons le secret d�une marche qui le glorifie jusqu�au bout dans ce monde.

Le cas de David est rare, mais non unique, dans l��criture. David a bien commenc� et bien fini, mais le milieu de sa carri�re a �t� un effondrement moral. On pourrait citer aussi l�histoire de l�ap�tre Pierre sur laquelle nous n�insisterons pas.

Pourquoi Dieu a-t-il permis cette chute de David? La r�ponse est pleine d�instruction et, dans un sens, tr�s pr�cieuse pour nous. Comme Abraham est un mod�le de foi, David, dans le premier livre de Samuel, est un mod�le de gr�ce. Partout la gr�ce s��panouit chez lui et domine ses voies. Vis-�-vis de ses ennemis, de ses amis, de tous ceux qui l�entourent, il la manifeste toujours. Son c�ur est rempli de l�amour de Dieu, p�n�tr� d�une ineffable tendresse. Sinc�res sont les larmes qu�il r�pand sur Sa�l, son pers�cuteur; il a tout oubli�, et il ne reste place dans son c�ur que pour la gr�ce. Et cependant il a suffi que cet homme f�t livr� un moment � lui-m�me pour qu�il f�t plong� dans les t�n�bres et que toute trace de ce qui le remplissait auparavant f�t effac�e.

Il nous faut des exemples pareils pour apprendre � conna�tre la chair en nous: �En moi, c�est-�-dire en ma chair, il n�y a point de bien�. Il n�y a pour elle ni culture, ni purification, ni am�lioration possible; la seule place qui lui convienne est d��tre clou�e � la croix.

Apr�s la confession du p�ch� devant Dieu, cette chute si rapide est suivie d�un travail long et douloureux de rel�vement. Pierre versait des larmes am�res en sortant de la cour, t�moin de son reniement, mais ce n�est pas alors qu�il retrouve la communion avec le Seigneur. De m�me pour David, ce ne fut que plus tard qu�il put c�l�brer la gr�ce d�un c�ur parfaitement libre. Il ne suffisait pas qu�il l�e�t manifest�e plus ou moins fid�lement dans sa carri�re; Dieu voulait lui montrer sa gr�ce � Lui, pleine et enti�re, en des circonstances qui avaient fait de David un meurtrier. Mis�rable objet de jugement, il devient celui dans lequel Dieu exalte et glorifie sa gr�ce triomphante.

Mais comment un homme de Dieu a-t-il pu tomber d�une telle hauteur? L��ternel lui avait confi� une autorit� et une responsabilit�. Il devait en user dans l�activit� incessante de la foi, pour servir l��ternel et son peuple. Que fait David? Il se repose. C��tait en la saison o� les rois de la terre se mettent en campagne; car les gens du monde d�ploient souvent plus d�activit� pour la r�ussite de leurs desseins, que les chr�tiens pour le service de Christ. Ces derniers pensent pouvoir se reposer un moment, s�asseoir au bord du chemin. Mais nous n�avons pas �t� engag�s comme serviteurs pour �tre des esclaves paresseux.

�Alors David envoya Joab et ses serviteurs avec lui, et tout Isra�l�. Ce qu�il avait appris � la fin du chap. 10, aurait d� le placer, cette fois encore, � la t�te de son arm�e. Tel est le d�but, souvent insignifiant, d�une chute. Une fois, deux fois, Dieu parle � son serviteur pour le reprendre; il manque, Dieu le restaure: il retombe, Dieu le laisse suivre son chemin. David reste � J�rusalem; un peu d�oisivet� le d�tache des int�r�ts de la guerre. Un passant survient: c�est la convoitise. Les yeux du roi sont attir�s par un objet qui lui para�t d�sirable; sa chair est conquise; l�autorit� dont il dispose sert son d�sir; le mal est consomm�; l�oint de l��ternel est un adult�re!

Combien a-t-elle dur�, la satisfaction de sa chair? � peine la faute est-elle commise qu�elle porte ses fruits... une grossesse. La circonstance est grave, le roi est plein d�appr�hension. Son caract�re est compromis, son p�ch� va �tre d�voil�; il faut le cacher. On agit toujours ainsi quand on a perdu le sentiment de la pr�sence de Dieu. David est aux prises avec les circonstances; il s�y d�bat, veut les diriger, et, dans son aveuglement, ne voit pas que Dieu les conduit.

Il fait venir Urie du camp, s�enquiert hypocritement de Joab, du peuple, de la guerre (v. 7). En avait-il cure? Toutes ses pens�es n��taient-elles pas tendues vers le seul but de cacher son p�ch�? Urie, envoy� par le roi aupr�s de sa femme, a couch�, avec tous les serviteurs, � l�entr�e du palais. �Pourquoi�, dit le roi, �n�es-tu pas descendu dans la maison!� Belle r�ponse d�Urie: �L�arche, et Isra�l, et Juda, habitent sous des tentes; et mon seigneur Joab et les serviteurs de mon seigneur campent dans les champs, et moi, j�entrerais dans ma maison?� (v. 11). C��tait � l��cole de David qu�il avait appris ce d�vouement. Au chap. 7:2, David ne disait-il pas � Nathan: �Regarde, je te prie; moi j�habite dans une maison de c�dres, et l�arche de Dieu habite sous des tapis�! Ce d�sir pieux et ce t�moignage de David avaient �t� re�us, avaient port� des fruits dans son entourage. Urie parle comme le David d�autrefois. Quel reproche involontaire il adresse � son ma�tre v�n�r�! Cet homme est un simple et noble c�ur. Dieu, dit-il, m�appelle � un service, � une activit� pour Lui, et tant qu�il ne se repose pas, je ne puis me reposer.

David ne tient aucun compte de ces paroles s�rieuses; sa seule pr�occupation est de pousser Urie � l�acte par lequel le roi puisse couvrir son p�ch�. Il enivre son serviteur et, malgr� cela, Urie reste ferme dans sa d�cision. David se d�bat, comme un oiseau dans sa cage, sans ressource contre la main qui l�y a enferm�. Satan lui sugg�re le seul moyen d��chapper � la publicit� de sa faute; il devient le meurtrier d�Urie, responsable du m�me p�ch� que son peuple commettra plus tard, en mettant � mort �le juste� qui ne lui r�siste pas (Jacq. 5:6). Il prend Joab, meurtrier lui-m�me, pour complice, lui qui avait dit: �Que le sang d�Abner tombe sur la t�te de Joab� (3:28, 29), et devient l�esclave de l�homme qui avait tout int�r�t � l�asservir.

� la nouvelle de la mort d�Urie, tu� pr�s de la muraille de Rabba avec quelques-uns des �hommes forts�, David fait dire � Joab: �Que cela ne soit pas mauvais � tes yeux, car l��p�e d�vore tant�t ici, tant�t l� (v. 25). Arriv� � ses fins il rassure son complice, puis il prend dans sa maison Bath-Sh�ba qui devient sa femme et lui donne un fils.

L�histoire, au lieu d��tre termin�e, ne fait que commencer. � la fin de ce chapitre, rempli de corruption et de honte, on trouve un petit mot, la seule chose � laquelle David n�e�t pas pens�, la seule dont il e�t d� se souvenir: �La chose que David avait faite fut mauvaise aux yeux de l��ternel�.

Prenons garde � nos voies. Pour tomber il ne faut qu�un instant, mais pour �viter une chute nous avons � veiller longuement sur ce qui la pr�c�de. Oui, que notre vigilance soit journali�re, pour ne pas marcher dans un �chemin de chagrin� et pour �tre conduits �dans la voie �ternelle� (Ps. 139:24). Dans cette voie tout est paix pour nos �mes; c�est le chemin de la vie qui aboutit � la jouissance sans nuages de la pr�sence de Dieu: �Ta face est un rassasiement de joie, il y a des plaisirs � ta droite pour toujours� (Ps. 16:11).

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bibliography-text="Commentaire sur 2 Samuel 11". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/2-samuel-11.html.