Bible Commentaries
2 Samuel 18

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versets 1-33

La mort d�Absalom et le c�ur bris� de David

David passe le peuple en revue et le range sous Joab, Abisha�, et Ittha�, le Guitthien, seul jug� digne par le roi de conduire l�arm�e au m�me rang que les chefs accr�dit�s depuis longtemps. Cependant Ittha� ��tait venu d�hier�, un �tranger sans liens avec le peuple de Dieu. Quel motif, dans ce moment critique, l�a fait �lever � un poste d�une telle importance? Son attachement sans r�serve pour David. De m�me, le Seigneur nous confie un service en vue, selon la mesure de notre amour pour Lui.

David voudrait sortir avec son peuple pour la bataille. Tous r�pondent: �Tu ne sortiras point�. De part et d�autre ces sentiments sont selon Dieu. Au lieu de sortir jadis avec le peuple, David �tait rest� � J�rusalem (11:1) et avait d� en porter les cons�quences; il comprend maintenant que sa place est avec l�arm�e; mais le peuple a aussi raison, car il appr�cie la valeur de David: �Tu es comme dix mille d�entre nous� (v. 3). Ce que la haine d�Akhitophel comprenait bien: �Je frapperai le roi seul... L�homme que tu cherches est autant que le retour de tous� (17:2, 3); l�amour du peuple le comprend bien mieux encore. Il y a des deux c�t�s la conviction que tout d�pend de David; seulement, chez le peuple, c�est la foi, pour laquelle David, absent du champ de bataille, est tout autant que David pr�sent. �Il est bon�, disent-ils, �que, de la ville, tu nous sois en secours�. David c�de � leur pri�re: �Je ferai ce qui est bon � vos yeux� (v. 3, 4). C�est ainsi que le Seigneur J�sus agit envers nous. Comme jadis pour le centurion et la Syroph�nicienne, il c�de � la foi, se laisse faire violence, car il ne peut autrement que r�pondre � ce que sa propre gr�ce a produit dans le c�ur.

Le peuple d�file devant le roi. En pr�sence de tous, David recommande aux chefs �d�user de douceur envers le jeune homme, Absalom� (v. 5). Quelle tendresse pour ce fils rebelle! � m�l�e de faiblesse peut-�tre, mais qui nous fait penser � l�amour sans r�serve du Seigneur pour ses ennemis. Ah! s�ils pouvaient revenir, se repentir � la onzi�me heure! Sa patience envers eux n�atteint-elle pas jusqu�aux derni�res limites? Ce n�est que lorsqu�elle est absolument �puis�e que Dieu verse sa col�re dans la coupe o� il ne reste plus rien de la mis�ricorde.

Ce qui suit n�a pas besoin de commentaires. Le fils impie est suspendu au bois pour sa mal�diction et sa honte. La chevelure dont il se glorifiait est l�instrument de sa ruine. Cet homme qui, d�s sa jeunesse, avant qu�il e�t des fils (v. 18, conf. 14:27), avait �rig� un monument �pour rappeler la m�moire de son nom�, est enterr� sous un tas de pierres inconnu dans la for�t d��phra�m, tandis que son monument, demeur� jusqu�� ce jour, rappelle son humiliation et son terrible jugement. Il en sera de m�me de l�Antichrist et de la B�te qui s��l�veront contre le Seigneur. Leur chute sera d�autant plus terrible qu�ils se seront exalt�s jusqu�� Dieu (�s. 14:12-20).

On voit la main de Dieu dans ce d�sastre, mais, chose effrayante, on y voit aussi la main meurtri�re de Joab. Toujours il fait le mal. Il donne ici la mesure de son respect pour la volont� et la personne du roi. Son int�r�t le porte � supprimer Absalom qui jadis humilia son orgueil (14:32, 33) et pourrait lui nuire un jour en le rempla�ant par Amasa. Il tuera Amasa lui-m�me quand le meurtre d�Absalom n�aura pas produit les r�sultats d�sir�s. Un homme du peuple avait plus de respect pour la volont� du roi, que le chef m�me de son arm�e (v. 12, 13).

La d�route est compl�te, Isra�l s�enfuit devant Juda victorieux. Akhimaats voudrait �tre le premier � porter la bonne nouvelle � David. Lui qui avait expos� sa vie pour l�avertir d�un danger mena�ant, ne veut maintenant laisser � personne le privil�ge de lui annoncer son triomphe. Joab, toujours politique et sachant les sentiments du roi pour Absalom, cherche � l�en dissuader, mais en vain. Que cela lui nuise personnellement ou entrave sa carri�re, peu importe � Akhimaats; la politique de Joab n�est pas la sienne. Quoi qu�il arrive, il veut, prostern� devant le roi, reconna�tre le premier la dignit� qui lui est rendue. C�est l� que tend toute son �nergie, car tout son c�ur appartient � David. Peut-�tre a-t-il aussi la pens�e d�amortir et d�adoucir le coup que la mort d�Absalom va porter au c�ur de son ma�tre bien-aim�; ce qui est certain, c�est qu�il n�a en vue que sa gloire. Il devance le coureur envoy� avant lui. Puissions-nous courir comme Akhimaats! courir, pour nous trouver les premiers aux pieds de notre Sauveur victorieux, sans nous laisser devancer par personne!

Lorsque Cush annonce la fatale nouvelle, le c�ur de David est bris� d�une douleur inconsolable: �Mon fils Absalom! mon fils! mon fils Absalom! Fuss�-je mort � ta place! Absalom, mon fils, mon fils!� (v. 33).

�Fuss�-je mort � ta place!� David ne le pouvait pas. Cela �tait r�serv� � un seul qui mourut pour des impies, le seul qui fut compt� parmi les transgresseurs et qui porta les p�ch�s de plusieurs (�s. 53:12). Mais David pouvait donner essor � sa douleur au sujet de la perte d�finitive de celui dont il avait si ardemment d�sir� le salut.

� tout ce deuil se m�laient sans doute des sentiments humains, c�est pourquoi David dut avoir le c�ur bris�. Tout en �tant beaucoup, l�esprit bris� (Ps. 51:19) ne suffit pas. Avec un esprit bris�, la volont� propre ne peut agir. Avant d�avoir l�esprit bris�, David avait suivi sa volont�, qui l�avait conduit � l�adult�re et au meurtre d�Urie. Un esprit bris� fait l�abandon de sa volont� pour d�pendre de Dieu (15:25, 26; 16:10-12; 18:4). Il n��tait pas n�cessaire que l�esprit de J�sus f�t bris�. Ne dit-il pas, en entrant dans le monde: �Me voici, pour faire, � Dieu, ta volont�?

Mais il faut t�t ou tard que notre c�ur soit bris�, aussi bien que notre esprit. Dieu commence tant�t par l�un, tant�t par l�autre. Pierre, quand il pleura am�rement, avait r�ellement le c�ur bris� et humili�, car le brisement de c�ur ne va pas sans l�humiliation (Ps. 51:19). Pierre n�a l�esprit bris� que plus tard: �Quand tu �tais jeune�, lui dit J�sus, �tu te ceignais, et tu allais o� tu voulais; mais quand tu seras devenu vieux, tu �tendras les mains, et un autre te ceindra, et te conduira o� tu ne veux pas� (Jean 21:18).

Souvent le c�ur ne se brise pas en une fois; celui de David le fut en trois occasions: � la cour d�Akish, quand il vit qu�il avait d�shonor� le Seigneur et que lui-m�me �tait dans la poussi�re (Ps. 34:19); apr�s la perte de son enfant (Ps. 51:17); enfin, dans notre chapitre. Ici l�humiliation �tait d�j� compl�te, et cependant il fallait encore que les affections naturelles fussent consum�es et r�duites en cendres, pour que des affections divines occupassent seules le c�ur de David. Dieu n�obtient ce r�sultat que par ce moyen. Ce n�est que dans un c�ur bris� que le Seigneur peut occuper toute la place.

Le c�ur de Christ fut aussi bris�, mais d�une mani�re toute diff�rente du n�tre. Son amour m�connu, voil� ce qui lui brisait le c�ur. Plus cet amour se montrait, plus la haine s��levait contre lui. �L�opprobre m�a bris� le c�ur� (Ps. 69:21). Il n�avait pas besoin, comme nous, de ce brisement pour �tre d�pouill�. Il �tait l�amour m�me, mais son c�ur humain �tait bris� par l�impossibilit� de montrer cet amour en face de la haine de l�homme, dont la seule r�ponse � tant de gr�ce �tait l�opprobre et l�ignominie de la croix. Et malgr� cela, le c�ur bris� du Sauveur a support� la mal�diction et tout le poids du jugement de Dieu, afin de sauver ceux qui l�injuriaient et lui crachaient au visage. .

Mais n�oublions pas que pour nous un brisement continuel est n�cessaire. Chaque fois que Dieu veut montrer en nous quelque nouveau caract�re de Christ, il brise notre c�ur pour le faire appara�tre. Il en fut ainsi de l�ap�tre Paul. La lumi�re et la vie de J�sus, sortant d�un vase bris�, r�chauffaient et vivifiaient l��me de ses fr�res.

D�sormais Dieu n�a plus besoin de briser David. Le soleil enfin se l�ve radieux; son c�ur est rempli d�une gr�ce qui sort de sa cruelle �preuve, et il va devenir pour d�autres le dispensateur de cette gr�ce divine.

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bibliography-text="Commentaire sur 2 Samuel 18". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/2-samuel-18.html.