Bible Commentaries
2 Samuel 5

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versets 1-25

Chapitres 5 � 24 � Royaut� sur Isra�l

V. 1-10 � La forteresse de Sion

Par esprit de vengeance contre Ish-Bosheth, Abner avait recommand� David aux onze tribus: �L��ternel a parl� touchant David, disant: Par la main de David, mon serviteur, je d�livrerai mon peuple Isra�l de la main des Philistins et de la main de tous ses ennemis� (3:18). Abner �tait, en un sens, le messager de l��ternel pour ramener � son oint le c�ur du peuple; mais il y avait un ab�me entre ses fonctions et son �tat moral. Nous devons en tirer une instruction pour nous-m�mes. Dieu peut agir par un homme qui annonce des v�rit�s selon Dieu alors que son c�ur n�a aucun rapport avec Lui. Il convenait qu�Isra�l pr�t�t l�oreille aux paroles d�Abner, mais non qu�il s�attach�t � sa personne. Lorsque nous �coutons ceux qui pr�sentent la parole de Dieu, il nous faut prendre garde de distinguer la personne de ce qu�elle annonce, et de ne pas lui attribuer une importance qui n�appartient qu�aux �critures; heureux si nous pouvons constater que la conduite de celui qui parle est cons�quente avec sa doctrine et ne s�en s�pare pas. Il en �tait ainsi de Timoth�e vis-�-vis de l�ap�tre Paul; il avait pu comprendre et suivre sa doctrine, sa conduite (2 Tim. 3:10), tant ces deux choses �taient d�accord chez le grand ap�tre des gentils. Il est bon d�insister sur ce point: le don est distinct de l��tat moral. Lorsqu�un homme a un don, il est n�cessaire qu�il se juge continuellement devant Dieu, afin de mettre son �tat moral en rapport avec ce qui lui est confi�. S�il y a un grand danger pour les auditeurs � suivre l�homme � cause de son don, il y a un �gal danger pour celui qui parle � agir sans que son c�ur et sa marche soient en rapport avec les v�rit�s qu�il pr�sente.

De fait, les paroles d�Abner n�eurent aucun r�sultat r�el pour le peuple, parce que l�Esprit de Dieu n�agissait pas dans les c�urs. Ils ne chang�rent en rien leur conduite jusqu�� ce qu�Ish-Bosheth e�t �t� supprim� et seulement, quand leur appui leur fut �t�, �toutes les tribus d�Isra�l vinrent vers David � H�bron� (v. 1).

L��tat des tribus a ceci de remarquable qu�elles connaissaient et avaient toujours connu ce que Dieu pensait de David. Le peuple dit: �Autrefois, quand Sa�l �tait roi sur nous, c��tait toi qui faisais sortir et faisais entrer Isra�l; et l��ternel t�a dit: Tu pa�tras mon peuple Isra�l, et tu seras prince sur Isra�l� (v. 2). Ils savaient cela parfaitement, mais cette connaissance n�exer�ait aucune action sur leurs consciences. Le m�me ph�nom�ne se produit aujourd�hui parmi les chr�tiens. La parole de Dieu leur est famili�re; ils connaissent les pens�es de Dieu au sujet de son Fils et de son �glise, mais ces v�rit�s restent pour eux sans r�sultat pratique. Elles ne sont pas descendues dans leurs consciences. C�est l� qu�il faut chercher la principale raison des divisions entre les enfants de Dieu. L�un suit une secte, l�autre une autre; l�un accepte telle doctrine, l�autre telle doctrine oppos�e; l�un se r�clame d�un homme, l�autre d�un autre homme. Ces divergences proviennent moins de l��tat de leur connaissance que de celui de leur conscience, et ils ne sentent pas la n�cessit� de marcher selon la v�rit� qu�ils connaissent.

Les trois premiers versets de notre chapitre nous montrent qu�une autre chose encore manquait � Isra�l. Ils n�avaient pas d�affection pour David; leur affection �tait pour Ish-Bosheth. Quand le c�ur est du c�t� du monde, il ne peut �tre du c�t� de l�homme selon Dieu. Comment r�unirait-on les chr�tiens autour de Christ, quand leurs pens�es sont aux choses de la terre et que la gr�ce et la beaut� du Seigneur n�ont pas atteint leurs c�urs? Sa personne a peu de valeur pour un c�ur partag�; il ne la recherche pas. Mais si les consciences sont atteintes, les c�urs le seront bient�t: �Voici, nous sommes ton os et ta chair� (v. 1). Maintenant ces Isra�lites proclament leur relation avec David; ils la connaissaient bien, mais ne la reconnaissaient pas comme un fait qui dominait tout le reste. Alors ils se ressouviennent tout � coup de ce que Dieu avait dit au sujet de son bien aim�. Quand l�Esprit commence � agir dans les �mes, la conscience parle, le c�ur se porte vers Christ, et l�on est amen� � reconna�tre sa souverainet� et ses droits. �Ils oignirent David pour roi sur Isra�l� (v. 3). �David fait alliance avec eux � H�bron, devant l��ternel�, et par ce pacte il reconna�t Isra�l comme �tant d�sormais son peuple.

Ce chapitre inaugure la seconde p�riode du r�gne de David. D�sormais il sera roi sur tout Isra�l � J�rusalem. Le Saint Esprit accentue cette distinction au vers. 5: �David r�gna � H�bron, sur Juda, sept ans et six mois; et � J�rusalem, il r�gna trente-trois ans sur tout Isra�l et Juda�.

Il en sera de m�me du Christ: comme histoire typique de l��tablissement de son r�gne, ce livre, comment� par la proph�tie, est d�un int�r�t particulier. Il ne s�agit pas, dans le second livre de Samuel, r�p�tons-le, de la royaut� �tablie; elle ne le sera qu�en Salomon; mais de l��tablissement de la royaut� en David, ce qui est autre chose. Nous trouvons donc ici les voies de Dieu pour fonder le tr�ne de David, rassembler autour de lui les douze tribus, et lui soumettre les nations, en subjuguant ses ennemis.

David ayant �t� reconnu roi sur tout Isra�l, on voit se d�rouler une s�rie d��v�nements en rapport avec cette proclamation.

Le premier de ces �v�nements est d�une importance capitale (v. 6-9). Souvent des faits d�une immense port�e sont trait�s par la Parole en quelques versets. Nous ne pouvons mesurer � la longueur du r�cit la valeur que Dieu met � tel �v�nement. Une courte parenth�se contient parfois une somme de v�rit�s infinies, celle par exemple du premier chapitre aux �ph�siens qui d�roule les conseils de Dieu � l��gard de Christ et de l��glise (�ph. 1:20-23). De m�me, les trois premiers versets d�Apoc. 21, nous font entrer dans toutes les gloires de l��ternit�. De m�me encore, le Ps. 23 nous donne en six versets toute la vie, toute la conduite, toutes les exp�riences du croyant ici-bas, depuis la croix jusqu�� l�introduction dans la maison de l��ternel. On multiplierait � l�infini ces exemples. Nous en trouvons un dans le passage qui nous occupe. Il traite de la prise de J�rusalem. C�est le d�but d�une mani�re d�agir toute nouvelle de la part de Dieu: c�est l��tablissement de sa gr�ce dans la personne du roi, la puissance unie � la gr�ce pour accomplir les intentions de Dieu, lorsque, du c�t� de l�homme, tout a manqu�.

Le livre des Juges et le premier livre de Samuel (sans parler des livres de Mo�se) nous ont pr�sent� cette derni�re v�rit�, la ruine compl�te, entre les mains de l�homme, de tout ce que Dieu avait confi� � sa responsabilit�. Isra�l, plac� sous la loi, �tait ruin� comme peuple, ruin�s les juges, ruin�e la sacrificature, ruin�e la royaut� selon la chair; tout cela termin� sans retour. En pr�sence de toutes ces ruines, �qu�est-ce que Dieu a fait?� (Nombres 23:23). Sa gr�ce se manifeste quand la fin de l�histoire du peuple sous la loi est d�j� manifest�e; elle ne serait pas la gr�ce si elle ne s�occupait pas d��tres d�chus. Sa pl�nitude �clate, lorsque l�histoire du peuple responsable a abouti � une ruine irr�m�diable. Dieu choisit le moment o� la royaut� selon son c�ur est proclam�e, pour occuper J�rusalem et la donner � David.

Quelle raison Dieu avait-il de s�int�resser � cet endroit plus qu�� un autre? Aucune, sinon d�avoir aim� cette ville qui �tait au pouvoir des J�busiens, des ennemis de l��ternel et de son Oint. Mais son c�ur �tait attach� � ce lieu, car il voulait y �tablir d�finitivement le tr�ne de sa gr�ce ici-bas. �L��ternel a choisi Sion; il l�a d�sir�e pour �tre son habitation: C�est ici mon repos � perp�tuit�; ici j�habiterai, car je l�ai d�sir�e� (Ps. 132:13, 14). �La fondation qu�il a pos�e est dans les montagnes de saintet�. L��ternel aime les portes de Sion plus que toutes les demeures de Jacob� (Ps. 87:1, 2).

Voil� ce que Dieu dit de Sion: il l�aimait. Quand ses yeux parcouraient la terre, ils se sont arr�t�s sur cette place sp�ciale pour en faire son habitation. �Pourquoi, montagnes � plusieurs sommets, regardez-vous avec jalousie la montagne que Dieu a d�sir�e pour y habiter? Oui, l��ternel y demeurera pour toujours� (Ps. 68:17). C�est donc l�endroit choisi de Dieu, le lieu de son bon plaisir, parce qu�il y introduit et �tablit son roi en gr�ce. N�est-ce pas l� aussi que le Fils de David devait poser le fondement du salut �ternel? J�sus, la racine de David, est le roi de gr�ce quand tout est ruin�, comme J�sus, la post�rit� de David, vrai Salomon, sera le roi de gloire.

La montagne de Sion offre le contraste le plus absolu avec celle de Sina�. En H�b. 12:22, l�ap�tre dit aux Juifs, affranchis de la loi et devenus chr�tiens: �Vous �tes venus � la montagne de Sion, et � la cit� du Dieu vivant, la J�rusalem c�leste�. C�est un changement absolu dans les voies de Dieu envers Isra�l. Les versets 6 � 9 de notre chapitre 5, nous indiquent le moment historique o� ce changement a eu lieu, o� Dieu choisit une nouvelle montagne, en contraste avec Sina�, pour y �tablir � jamais la forteresse de David. De fait, la chose n�a pu �tre r�alis�e alors pour Isra�l, � cause de l�infid�lit� du roi responsable, et il faudra que le peuple attende l��tablissement du r�gne de Christ pour �tre introduit dans les b�n�dictions de cette nouvelle alliance. Pour nous, chr�tiens, la chose a eu lieu. �Vous �tes venus � la montagne de Sion�, dit l�ap�tre. Aucune des exigences, ni des terreurs de Sina�, n�existe plus pour ceux qui croient. Nous avons trouv� ici-bas la montagne de la gr�ce au lieu o� fut �rig�e la croix de Christ, et notre pied s�est pos� sur ce s�r fondement, premier �chelon pour monter dans toutes les b�n�dictions c�lestes, depuis la �cit� du Dieu vivant� jusqu�� �l�assembl�e des premiers-n�s, �crits dans les cieux�. Toutes ces choses nous appartiennent maintenant; bient�t nous les poss�derons dans la gloire.

Les divers passages de ce chapitre correspondent � d�autres passages du premier livre des Chroniques, qui nous donnent parfois des d�tails suppl�mentaires sur ces �v�nements. La prise de J�rusalem y est relat�e au chap. 11:4-9. Dans notre chapitre, les J�busiens disent � David: �Tu n�entreras point ici mais les aveugles et les boiteux te repousseront� (v. 6). Ils comptaient si bien sur leurs murailles et sur leur forteresse imprenable, qu�ils ne jugeaient pas n�cessaire d�employer des hommes valides pour repousser l�attaque du roi; les infirmes m�me, pensaient-ils, suffiraient amplement � cette t�che. �Mais David prit la forteresse de Sion� (v. 7). Pas un mot de plus; la chose a lieu, aussi simple que si elle n�avait rien co�t�. En effet, cette victoire ne co�te rien � Dieu. C�est ainsi qu�il combattra toute l�inimiti� de l�homme contre Lui et contre son Oint. Quelle divine ironie! �Rompons leurs liens, disaient-ils, et jetons loin de nous leurs cordes!� Dieu r�pond: �Celui qui habite dans les cieux se rira d�eux, le Seigneur s�en moquera� (Ps. 2:4).

David se montre indign� de ces paroles outrageantes des J�busiens, et son indignation est selon Dieu. Quand nous voyons le monde occuper le domaine de Dieu, tout en �tant ennemi de Christ, nos c�urs, anim�s par le Saint Esprit, peuvent bien �tre remplis d�indignation. Nous pouvons d�sirer ardemment que le Seigneur ait finalement la place qui lui revient de droit, qu�il ne soit plus bafou� par un monde qui l�a rejet� et que son r�gne s��tablisse sur la terre, apr�s le jugement des vivants. Ce sentiment est l�gitime.

Mais nous trouvons un autre sentiment, moins avouable, dans le c�ur de David. Il est, � c�t� du personnage typique, l�homme �nergique auquel Dieu a confi� la puissance. Son autorit� est contest�e; il est saisi d�une indignation humaine et ses paroles le prouvent (1 Chr. 11:6): �Quiconque frappera le premier les J�busiens, sera chef et capitaine�. Qu�arrive-t-il? �Joab, fils de Tseru�a, monta le premier, et fut chef�. Joab, l�homme dont nous avons vu les ruses d�s le commencement , Joab, dont David a reconnu la m�chancet�, qu�il a stigmatis� devant tout le peuple du nom de �fils d�iniquit�, sur la t�te duquel il a invoqu� le jugement de Dieu (3:28-30), qu�il a d�clar� �tre �trop dur pour lui�, Joab est l�homme auquel la parole de David fournit l�occasion d��tre g�n�ral en chef.

Le fait que Joab se trouve port� � la t�te de l�arm�e, est un des plus f�cheux du r�gne de David, et nous constatons ici la faiblesse du roi. Une seule parole qui n��tait pas dict�e par le Saint Esprit et tendait � l��mulation de la chair, suffit pour porter de telles cons�quences. Combien facilement l�homme abuse de la puissance que Dieu lui a confi�e, pour s�en servir d�une mani�re ind�pendante! Ce fait devrait nous donner � r�fl�chir. Une parole selon la chair porte souvent des fruits plus pernicieux qu�une mauvaise action.

� la fin du vers. 8, nous lisons: �Les boiteux et les aveugles qui sont ha�s de l��me de David! ... C�est pourquoi on dit: L�aveugle et le boiteux n�entreront pas dans la maison�. Qui parle ainsi? C�est David lui-m�me. Comme il diff�re en cela de Christ! Le Seigneur J�sus, entrant dans ce monde, fait exactement le contraire: �Les aveugles recouvrent la vue et les boiteux marchent� (Matt. 11:5); il ne peut rencontrer un seul de ces d�sh�rit�s sans que son amour et sa puissance s�accordent pour le gu�rir. M�me dans le cas o� sa col�re, une col�re divine, se donne cours, n�est-il pas merveilleux de la voir, ouvrant les �cluses � sa gr�ce? �J�sus entra dans le temple de Dieu, et chassa dehors tous ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple; et il renversa les tables des changeurs et les si�ges de ceux qui vendaient les colombes; et il leur dit: Il est �crit: Ma maison sera appel�e une maison de pri�re; mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs. Et des aveugles et des boiteux vinrent � lui dans le temple, et il les gu�rit� (Matt. 21:12-14). Sa col�re et son indignation se montrent dans le z�le de la maison de Dieu qui le d�vore (Ps. 69:10), mais il purifie sa maison, non pas pour emp�cher, comme David, les aveugles et les boiteux d�y entrer, mais pour les y introduire en les gu�rissant. Nous en trouvons un second exemple dans la parabole du souper. Tous les invit�s se sont excus�s de n�y pas venir. �Alors le ma�tre de la maison, en col�re, dit � son esclave: Va-t�en promptement dans les rues et dans les ruelles de la ville, et am�ne ici les pauvres, et les estropi�s, et les aveugles, et les boiteux� (Luc 14:21). La col�re du ma�tre contre les invit�s a pour r�sultat de faire asseoir les aveugles et les boiteux � la table de son grand festin.

Il nous en est arriv� de m�me. L�indignation du ma�tre envers ce peuple qui n�a pas voulu son appel de gr�ce, a ouvert la porte du souper des noces � de pauvres gentils, �trangers � ses promesses, incapables de le voir ou d�aller � Lui.

Tous ces faits nous prouvent combien il importe, pour une vraie intelligence de cette partie des �critures, de maintenir la diff�rence entre David homme et David type de Christ.

V. 10-25 � Victoires

L��tablissement du tr�ne sur la montagne de Sion a pour premier r�sultat de faire reconna�tre David par les nations. �Hiram, roi de Tyr, envoya des messagers � David, et des bois de c�dre, et des charpentiers, et des tailleurs de pierre pour les murailles; et ils b�tirent une maison � David� (v. 11), car Hiram voulait contribuer, dans sa mesure, � l��clat du r�gne qui commen�ait. Plus tard, sous Salomon, ce m�me Hiram travaille � l��dification du temple. Il joue, dans cette histoire, un r�le important comme repr�sentant des nations amies qui viendront, de bonne volont�, se soumettre au r�gne du Messie.

L�histoire de David, type de Christ, continue � se d�rouler dans ce chapitre. Parmi les nations, il y en aura qui ne reconna�tront point sa supr�matie et chercheront � secouer son joug. Les Philistins montent contre David; la r�volte commence par l�ennemi du dedans qui occupe l�h�ritage du peuple. Nous verrons plus loin les nations situ�es sur les confins d�Isra�l, Moab et les fils d�Ammon, puis la Syrie et l�Assyrie, se r�volter � leur tour. La victoire sur les nations, comme la soumission des tribus, a lieu d�une mani�re graduelle. La Philistie est subjugu�e, et le Seigneur dira d�elle, par la bouche de David: �Sur la Philistie je pousserai des cris de triomphe� (Ps. 108:10), car il ne faut pas oublier � la proph�tie est tr�s explicite � ce sujet � que les anciens ennemis d�Isra�l, maintenant disparus en partie, rena�tront au temps de la fin, soit pour subir leur jugement d�finitif, soit pour avoir part, avec le peuple de Dieu, aux b�n�dictions mill�naires. Les Philistins sont subjugu�s, leurs idoles an�anties.

En m�me temps que l�histoire de David, type du Messie, celle de David, roi responsable, continue aussi � se d�rouler. Elle nous pr�sente mainte faiblesse, n�cessitant une discipline qui am�ne David � se juger lui-m�me, afin que, restaur�, il retrouve la communion avec Dieu. Il nous est infiniment profitable d�apprendre � nous reconna�tre dans cette histoire, et de comprendre les exigences de la saintet� de Dieu et ses voies envers nous.

La fin de ce chapitre nous donne une instruction particuli�re. Lorsque Hiram vient se soumettre au roi, il se passe un fait touchant et caract�ristique. Un trait particulier du caract�re de David est l�absence compl�te de confiance en lui-m�me; il �tait humble et avait gard� ce caract�re depuis que Dieu l�avait �pris d�aupr�s des parcs des brebis�. Tout en appr�ciant la faveur que Dieu lui faisait en lui donnant un tr�ne glorieux, il n�avait pas une haute opinion de lui-m�me. �David connut que l��ternel l�avait �tabli roi sur Isra�l, et qu�il avait �lev� son royaume � cause de son peuple Isra�l� (v. 12); � cause, non pas de lui-m�me � il dispara�t � ses propres yeux � mais � cause de son peuple Isra�l. Sachant que ce royaume, dont il est le chef, est �lev�, parce que Dieu pensait � son peuple dont il avait en vue la b�n�diction, il ne se place pas au-dessus du peuple pour le dominer, par la revendication de ses droits, mais au-dessous de lui, n�ayant en vue que son bonheur. Il voit la place qu�Isra�l poss�de dans le c�ur de Dieu et reconna�t que Dieu a conduit toutes choses en vue de son peuple. Notre mod�le parfait, le Seigneur J�sus, a acquis par ses souffrances une place dans la gloire, mais il l�a prise pour nous, son peuple, son �glise bien-aim�e. Ainsi le caract�re de David, comme homme, r�pond � celui de Christ, ce qui devrait toujours �tre notre cas.

Mais voici que ce qui s��tait produit � H�bron (3:2-5), se reproduit � J�rusalem (v. 13-16). Nous avons dit plus haut que les marques d�ind�pendance chez David, r�sultaient du fait qu�il �tait investi de l�autorit� souveraine. Il emploie sa puissance pour lui-m�me et agit ainsi en opposition avec les pens�es de Dieu (Deut. 17:17-19). David, outre ses raisons politiques et autres pour prendre un grand nombre de femmes, pouvait avoir oubli� la d�fense de Dieu. Il n�aurait pas d� l�oublier: �Il arrivera�, avait dit l��ternel, �lorsqu�il sera assis sur le tr�ne de son royaume, qu�il �crira pour lui, dans un livre, une copie de cette loi, faite d�apr�s le livre qui est devant les sacrificateurs et les l�vites. Et il l�aura aupr�s de lui; et il y lira tous les jours de sa vie�. La plus grande partie de nos d�sob�issances provient de ce que nous ne restons pas en contact vivant et journalier avec la parole de Dieu. Suivre nos propres pens�es en n�gligeant cette direction positive et absolue, c�est la d�sob�issance.

Deux choses doivent caract�riser la marche de tout enfant de Dieu. La carri�re de David, au premier livre de Samuel, illustre la premi�re qui est la d�pendance. Mais il est un second caract�re auquel nous ne sommes pas habitu�s � donner l�importance du premier, c�est l�ob�issance. La d�pendance et l�ob�issance ne devraient jamais �tre s�par�es chez l�enfant de Dieu.

Nous venons de voir David d�sob�issant, nous allons le voir d�pendant, sans que, pour le moment, ce d�saccord influe sur sa vie spirituelle. Mais si David est � l��cole de Dieu, il apprendra � ne jamais dissocier � l�avenir ces deux caract�res. � la fin de notre chapitre, Dieu l�oblige, pour ainsi dire, � les joindre l�un � l�autre et lorsque, plus tard, dans le chapitre suivant, manquant � cette obligation, il ne suit pas la volont� de Dieu, exprim�e dans sa Parole, nous le voyons tomber sous la discipline.

Les Philistins montent contre David (v. 17-21); le roi l�apprend et descend dans la forteresse. Sa retraite �tait le lieu o� Dieu voulait habiter. �David interrogea l��ternel, disant: Monterai-je contre les Philistins? Les livreras-tu en ma main!� (v. 19). Le voici d�pendant de Dieu, selon son habitude. S�agit-il de monter contre l�ennemi, il ne sait que faire; Dieu seul peut le savoir, et il s�adresse � Lui: �Que ferai-je?� imm�diatement Dieu lui r�pond: �Monte, car certainement je livrerai les Philistins en ta main�. David monte; une br�che est faite dans la digue que l�ennemi cherche � lui opposer, et David et son arm�e se r�pandent comme un torrent d�bord� qui engloutit les Philistins et leurs idoles. En 1 Chron. 14:11-22, nous voyons ce que le roi fit de ces idoles: �Ils laiss�rent la leurs dieux, et David commanda qu�on les br�l�t au feu�. Ainsi seront d�truites, � la fin, les idoles des nations (�s. 2:18).

Mais tout n�est pas termin�; l�attaque de l�ennemi se renouvelle dans les conditions de la premi�re, par le m�me peuple, de la m�me mani�re, au m�me endroit. David aurait pu se dire: Puisqu�il en est ainsi, j�agirai comme � la premi�re attaque. Loin de l�; il se fie enti�rement � la direction de l��ternel. Bien lui en prend, car l��ternel lui donne, cette fois-ci, une tout autre r�ponse: �Tu ne monteras pas�. Pourquoi donc, les circonstances de l�attaque �tant les m�mes, Dieu indique-t-il � David une tout autre mani�re de combattre? �Tourne-les par derri�re, et tu viendras contre eux vis-�-vis des m�riers; et aussit�t que tu entendras sur le sommet des m�riers un bruit de gens qui marchent, alors tu t��lanceras, car alors l��ternel sera sorti devant toi, pour frapper l�arm�e des Philistins� (v. 23, 24). C�est que Dieu veut r�unir, dans le c�ur de son serviteur, ces deux choses qu�il avait de la tendance � s�parer plus ou moins, comme nous l�avons vu dans ce qui pr�c�de. Il s�agissait pour David, non seulement de d�pendre de Dieu, mais d�ob�ir � sa parole, qu�il la compr�t ou non. Il devait ob�ir en suivant l�ordre donn� par Dieu, afin d�obtenir une victoire nouvelle. �David fit ainsi, comme l��ternel lui avait command�; et il frappa les Philistins depuis Gu�ba jusqu�� ce que tu viennes vers Gu�zer.�

C�est ainsi que, dans sa bont�, Dieu donne � David l�exp�rience des b�n�dictions qui accompagnent la d�pendance unie � l�ob�issance. David aurait pu s�attribuer quelque m�rite de cette seconde victoire et peut-�tre s�enorgueillir, mais Dieu ne le veut pas. Il faut que son serviteur comprenne qu�il doit ob�ir et, dans ce but, Dieu lui donne certains signes � observer. L�arm�e en marche, dont on entend le bruit sur le sommet des m�riers, c�est l��ternel lui-m�me et son arm�e. Lorsque David entendit ce bruit, il pouvait, du poste qui lui �tait assign�, s��lancer en avant, car, � la parole de Dieu, il prenait l�ennemi � dos. Vis-�-vis de lui s��levaient les m�riers. Il savait que l��ternel allait attaquer l�ennemi de front et lui, se lan�ant sur ses arri�res, la d�route �tait compl�te. Le r�le principal �tait � l��ternel; David restait dans l�humilit�. Il �coute, accomplit ce que l��ternel lui a command�: c�est l�ob�issance. Il remporte la victoire.

Combien cela est important pour nous! Il faut que notre d�pendance et notre ob�issance se manifestent, non seulement, comme ici, dans les grandes circonstances, mais dans le d�tail journalier de la vie. Si nous y manquons, nous nous exposons � des ch�timents, et David va nous en donner l�exemple.

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