Bible Commentaries
2 Samuel 6

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versets 1-23

L�arche dans Sion

Il ne suffit pas que le si�ge de la royaut� de David � ou de Christ � soit plac� en Sion, la montagne de la gr�ce. Dieu lui-m�me veut y habiter � toujours avec son roi (conf. Apoc. 22:1, 3). Aussi David est-il enti�rement dans le courant des pens�es de Dieu, quand il va chercher l�arche pour la ramener � J�rusalem. La gloire de Dieu ne trouve son repos que dans le lieu de la gr�ce. L�arche, le tr�ne de Dieu, s�associe d�une mani�re intime au tr�ne de David, au tr�ne du Fils de Dieu. L��ternel, rest� jusque-l�, par l�infid�lit� de son peuple, sans domicile permanent, peut maintenant habiter avec lui, parce qu�il peut habiter avec son oint.

Pour aller chercher l�arche, le roi assemble toute l��lite d�Isra�l, trente mille hommes (v. 1). Cela peut para�tre singulier. Quand il s�agit des combats de l��ternel, on ne voit pas que les hommes de Dieu aient assembl� toute leur arm�e. C�est bien plut�t le contraire qui a lieu. G�d�on avec trois cents hommes, Jonathan avec un seul, en compagnie de tant d�autres capitaines, remportent les victoires les plus signal�es. Dieu combat avec eux, et que lui importe plus ou moins de soldats? Il peut lui convenir d��prouver son peuple tout entier dans la bataille, mais il n�en est pas de Lui comme des nations. Le nombre n�est pour rien dans ses victoires.

S�agit-il, au contraire, de rendre t�moignage au Dieu qui si�ge entre les ch�rubins, de l��tablir au lieu de son culte, ce n�est pas trop de tout ce qui repr�sente la force d�Isra�l. Comme cela est peu compris parmi les enfants de Dieu! Est-ce donc toute l��lite qui se rassemble autour de Christ, devant le tr�ne de Dieu le P�re, pour l�honorer en Lui rendant culte? Le culte a-t-il plus de valeur aux yeux des chr�tiens que toute l�activit�, quelque b�nie qu�elle soit, qu�ils peuvent d�ployer pour Lui! Ils font consister la vie chr�tienne dans le combat pour l��vangile, combat b�ni, sans doute, mais pour lequel il n�est nullement n�cessaire d�assembler �toute l��lite�, car on le verrait d�g�n�rer aussit�t en une �uvre bas�e sur l�association humaine � alors que le culte est ignor�, d�laiss�, m�connu, le centre du rassemblement des enfants de Dieu m�pris�, et que ces derniers restent dispers�s comme des brebis qui n�ont pas de berger!

Telle n��tait pas, gr�ce � Dieu, la pens�e de David. Le but de toute son existence errante, de toute son affliction, avait �t� d�arriver au moment o� s�ouvre notre chapitre. Nous en trouvons la preuve au Ps. 132, sur lequel nous reviendrons plus tard.

Les rapports entre les chap. 5 et 6, ne se bornent pas � ce que nous venons de relever. David, comme roi responsable, malgr� bien des manquements, �tait agr�able � Dieu. L��ternel ne lui cachait pas sa face; il l�aimait pour sa fid�lit�, pour la gr�ce de ses voies, pour son esprit humble et soumis. Il lui avait enseign�, comme nous l�avons vu, � joindre l�ob�issance � la d�pendance. David avait compris ces choses quand il s�agissait de combattre l�ennemi. Les comprendra-t-il aussi bien lors des �v�nements qui vont se d�rouler?

Le moment venu pour r�unir les tribus autour de l�arche, leur centre divin, qu�avait � faire David? � consulter l��ternel. Quand m�me, en ramenant l�arche, il �tait dans les pens�es de Dieu, le comment de cet acte ne d�pendait pas de lui et, en comprenant cela, il se serait �pargn� un s�rieux ch�timent. S�il avait consult� l��ternel et sa Parole, il aurait su de quelle mani�re il devait amener l�arche � J�rusalem.

Les Philistins (1 Sam. 6:7) avaient plac� l�arche sur un �chariot neuf� pour la renvoyer sur le territoire d�Isra�l. Ils agissaient par ignorance, et Dieu, au lieu de leur exprimer sa d�sapprobation, avait tenu compte de la crainte qui les faisait agir. �videmment, David se souvenait de ce fait, lorsqu�il suivait la mani�re des nations pour ramener l�arche au lieu qu�elle devait occuper. �Ils mont�rent l�arche de Dieu sur un chariot neuf et l�emmen�rent de la maison d�Abinadab qui �tait sur la colline� (v. 3).

Mais si Dieu pouvait avoir �gard � l�ignorance des Philistins, il ne supporte pas, chez ceux qui lui appartiennent, une d�sob�issance positive � sa Parole. Il �tait express�ment ordonn� aux l�vites de porter l�arche, ainsi que tous les vaisseaux du sanctuaire (Nomb. 4:15).

Ce que fit David devrait parler � la conscience des enfants de Dieu. On organise un culte volontaire selon les syst�mes et les pens�es de l�homme, qui sont toujours l�oppos� des pens�es de Dieu. Or il est de toute importance aux yeux de Dieu que les siens ob�issent quand il s�agit du culte, la plus haute expression de la vie chr�tienne, comme aussi dans les moindres d�tails de cette vie, et Dieu doit tenir compte de la d�sob�issance de ses enfants.

Tout en montrant un c�ur rempli de pi�t� envers Dieu, David d�sob�it, parce qu�il ignore la port�e et les cons�quences de son acte; mais David n�a pas d�excuse, parce qu�il ne devait pas l�ignorer. Cela est d�autant plus frappant qu�il �tait rempli de joie � la pens�e de donner enfin � son Dieu la place qui lui �tait due. �David et toute la maison d�Isra�l s��gayaient devant l��ternel avec toutes sortes d�instruments de bois de cypr�s: avec des harpes, et des luths, et des tambourins, et des sistres, et des cymbales� (v. 5). Rien ne manquait � l�expression de leur joie... et cependant il y manquait quelque chose. Les trompettes n�y �taient pas, ces trompettes d�argent qui devaient sonner quand l�arche se mettait en mouvement (Nomb. 10:1-10; conf. Ps. 150 et le v. 15 de notre chapitre). Ce n��tait qu�un d�tail, direz-vous, comme le chariot neuf; mais ce d�tail r�v�lait un fait d�une haute gravit�, c�est que David n�avait pas pris la parole de Dieu pour r�gle de sa conduite.

Hormis cela, toute la maison d�Isra�l �tait en joie. Il y avait beaucoup de pi�t� dans cette c�r�monie auguste, mais elle �tait g�t�e par quelque arrangement humain. Pour la jouissance des c�urs, cela avait peu d�importance, mais beaucoup pour Celui qui a dit: ��couter est meilleur que sacrifice�. Il arrive un moment o� l�immixtion de l�homme dans le culte de Dieu fait boiter ce culte en quelque endroit. �Les b�ufs bronchent� (v. 6), et naturellement les hommes pensent qu�ils doivent leur venir en aide, appuyer de leur bras le syst�me qui chancelle. Ils oublient que c�est folie profane de vouloir venir en aide � Dieu. C�est le cas d�Uzza, fils d�Abinadab, le premier, le principal agent de ce transport. Il sent le besoin tout naturel de soutenir ce qu�il a fait et ne se rend pas compte qu�il porte la main sur Dieu. �Ils arriv�rent � l�aire de Nacon, et Uzza �tendit la main vers l�arche de Dieu et la saisit, parce que les b�ufs avaient bronch� (v. 6).

Je parle ici du culte des enfants de Dieu, mais que ne devrait-on pas ajouter sur le soi-disant culte du monde? Ce n�est plus par quelques points qu�il p�che, car sous des formes qui lui donnent une apparence de culte divin, il n�y a pas l�ombre d�une r�alit�. Cependant on ne voit pas que le jugement de Dieu tombe sur cet �tat de choses. La raison en est simple: Dieu en est absent. Il en fut autrement dans le cas d�Uzza: �La col�re de l��ternel s�embrasa contre Uzza, et Dieu le frappa l�, � cause de sa faute; et il mourut l�, pr�s de l�arche de Dieu� (v. 7). Son jugement fut imm�diat, car quand il est question des enfants de Dieu que le Seigneur a plac�s dans une position de t�moignage, il ne leur permet pas d�introduire un �l�ment humain dans le culte, sans leur faire sentir son jugement.

Ce qui arrive ici � David arriva aux Corinthiens qui avaient introduit un �l�ment charnel � la table du Seigneur. Dieu ne pouvait tol�rer la chose. �C�est pour cela�, dit l�ap�tre, �que plusieurs sont faibles et malades parmi vous, et qu�un assez grand nombre dorment� (1 Cor. 11:30). Dieu �tait un feu consumant pour eux, comme pour Uzza, et nous avons � nous en souvenir. David a �t� forc� de le comprendre. Lui devant qui l��ternel avait fait nue br�che contre les Philistins � Baal-Peratsim, c�est aujourd�hui contre lui que le jugement de Dieu fait la br�che. �Il appela ce lieu-l� du nom de P�rets-Uzza (br�che d�Uzza)� (v. 8).

Le premier sentiment du roi est l�irritation: �David fut irrit� de ce que l��ternel avait fait une br�che�. Cela se comprend, mais ne s�excuse pas. Voici un homme, rempli du d�sir de servir l��ternel, de lui rendre l�honneur qui lui est d�; le voici rempli de joie et de louanges; ayant tout ordonn� pour r�tablir le culte de son Dieu; � il manque dans un d�tail, et la col�re de l��ternel s�embrase contre lui! David avait un c�ur plus pieux que le n�tre. Quelle blessure � ses affections! Comment! � pouvait-il dire � me juger de cette mani�re, quand Il voyait mon intention de le glorifier!

Au v. 9, un second sentiment s��l�ve dans le c�ur du roi, sentiment tout aussi peu excusable que le premier. �David eut peur de l��ternel en ce jour-l�. Il d�tourne l�arche de son chemin. �Comment l�arche de l��ternel entrerait-elle chez moi? Et David ne voulut pas retirer l�arche de l��ternel chez lui, dans la ville de David, mais David la fit d�tourner dans la maison d�Obed-�dom, le Guitthien� (v. 9, 10). � cause de la discipline, David consid�re l��ternel comme un juge sans piti� et s�irrite contre lui. Il oublie dans ce moment que c��tait un Dieu de gr�ce qui l�avait choisi, conduit, gard�, rendu vainqueur, qui avait fait de lui le porteur de la royaut� sur la montagne de Sion. Il ne peut comprendre que la gr�ce puisse le juger et que, plus on est pr�s de Dieu, moins il souffre dans les siens ce qui le d�shonore. Mais Dieu va lui prouver que d�autres profitent de ce dont il s�est priv� � son grand dommage. La pr�sence de l�arche est une source d�abondantes b�n�dictions pour la maison d�Obed-�dom, le Guitthien; �et l��ternel b�nit Obed-�dom et toute sa maison� (v. 11).

Enfin David a appris sa le�on! On lui rapporte (v. 12) ce qui s��tait pass�, et l�on voit que ces faits ont port� leur fruit pour sa conscience. En 1 Chron. 15:12-13, au sujet de ce m�me �v�nement, David appela les sacrificateurs et les l�vites, et leur dit: �Sanctifiez-vous, vous et vos fr�res, et faites monter l�arche de l��ternel, le Dieu d�Isra�l, au lieu que je lui ai pr�par�. Car, parce que vous ne l�avez pas fait la premi�re fois, l��ternel, notre Dieu, a fait une br�che parmi nous; car nous ne l�avons pas recherch� conform�ment � l�ordonnance�. Cette br�che, David comprend qu�elle a �t� faite � cause de sa d�sob�issance et qu�il ne peut y avoir de saintet� que dans un chemin d�ob�issance.

Quand l�arche avait �t� mise sur le chariot neuf, les sacrificateurs et les l�vites n�avaient pas eu besoin de se sanctifier, mais quand ils avaient � la porter eux-m�mes, ils sont bien oblig�s de le faire; ils ne pouvaient, sans se juger, entrer en contact avec les objets du sanctuaire.

Les sacrificateurs occupent donc la place que Dieu leur a assign�e, mais de plus, David entre, quant au culte, dans un ordre de choses absolument conforme aux pens�es de Dieu. �Il arriva que quand ceux qui portaient l�arche de l��ternel avaient fait six pas, il sacrifiait un taureau et une b�te grasse� (v. 13). David fait du sacrifice le centre m�me du culte. La premi�re fois, chose �tonnante, on avait oubli� les sacrifices! Le chariot (voyez l�importance d�un d�tail omis) n�avait pas besoin de s�arr�ter, tandis que les sacrificateurs et les l�vites portant l�arche, il fallait des pauses pendant lesquelles les sacrifices �taient offerts.

Et les trompettes, et la joie, et David exultant de toute sa force devant l��ternel! Le roi �tait v�tu d�un �phod de lin (v. 14), v�tement distinctif des sacrificateurs. Le voici redevenu un type de Christ dans sa gloire future. Il y a un peu de Melchis�dec dans la personne de David, tel qu�il nous est pr�sent� ici. C�est la royaut� unie � la sacrificature. La b�n�diction s��l�ve du peuple � Dieu, par la bouche de David, elle descend de Dieu sur tout le peuple par son interm�diaire (v. 17, 18).

�David dansait de toute sa force devant l��ternel� (v. 14). Il se rendait ridicule; c�est du moins ce que Mical, fille de Sa�l, sent et exprime en voyant son mari oublier sa dignit� pour exalter l��ternel seul. Il arrive souvent au monde de juger ridicule le culte rendu � Dieu par ses enfants; et plus il sera selon Dieu, plus ceux qui le rendent seront m�pris�s. C�est que l�adorateur ne fait pas cas de lui-m�me. �Nous�, dit l�ap�tre, �qui rendons culte par l�Esprit de Dieu, et qui nous glorifions dans le Christ J�sus, et qui n�avons pas confiance en la chair� (Phil. 3:3). David, pour lui-m�me, n��tait rien; il �tait vil: �Je me rendrai plus vil encore que cela, et je serai abaiss� � mes yeux� (v. 22). Cela ne peut convenir au monde, mais gr�ce � Dieu, il y a des �mes simples qui comprennent cet abaissement et l�estiment un honneur quand il s�agit de l��ternel: �Aupr�s des servantes dont tu as parl�, aupr�s d�elles, je serai honor�.

David dansait devant l��ternel et le faisait pour Lui, s�oubliant lui-m�me afin que Dieu f�t glorifi�. La dignit� royale �tait d�pouill�e; il n��tait plus qu�un simple adorateur, rempli de joie en pr�sence de l��ternel des arm�es qui si�ge entre les ch�rubins, et qui venait d�finitivement faire sa demeure au milieu de son peuple.

�Ils amen�rent l�arche de l��ternel, et la plac�rent en son lieu, dans la tente que David avait tendue pour elle� (v. 17). Tout le peuple est b�ni et rassasi�; Mical, laiss�e dans son orgueilleuse solitude, � sa honte, est frapp�e de st�rilit� jusqu�� sa mort. Elle est d�sormais une inconnue pour David. Le caract�re de cette fille de Sa�l �tait digne de celui de son p�re. Chez Sa�l, haine; chez Mical, m�pris de l�oint de l��ternel. Il ne peut plus y avoir aucune communion entre elle et le roi qui abandonne au jugement la fille de la race d�chue, tandis que lui, l��lu de l��ternel, est �tabli prince sur son peuple, sur Isra�l.

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