Bible Commentaries
Actes 13

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versets 1-52

R�sum� des douze premiers chapitres

Ce chapitre marque une division importante du livre des Actes ou plut�t de l�histoire de l��tablissement de l��glise sur la terre, qui fait le sujet de ce livre.

Dans les douze premiers chapitres, nous avons vu l��uvre de Pierre au milieu des Juifs, sous la puissance de l�Esprit Saint, la fondation de l�assembl�e fond�e � J�rusalem, � laquelle le Seigneur ajoutait tous ceux qui devaient �tre sauv�s des jugements qui allaient fondre sur la nation incr�dule (chapitre 2:47). Cependant Pierre annon�ait aux Juifs que, s�ils se repentaient et se convertissaient, Dieu enverrait J�sus Christ pour �tablir son r�gne, comme les proph�tes en avaient parl�. En r�ponse � cet appel, les Juifs lapid�rent �tienne, l�ambassadeur qu�ils d�l�gu�rent apr�s le roi pour lui dire, selon Luc 19:14: �Nous ne voulons pas que celui-ci r�gne sur nous�.

La pers�cution suscit�e � l�occasion de la mort d��tienne dispersa les croyants dans les contr�es voisines, o� ils annonc�rent l��vangile en commen�ant par la Samarie. Beaucoup le re�urent et Pierre et Jean vinrent de J�rusalem constater qu�il �tait re�u en dehors des limites exclusivement juives. Ils pri�rent pour que ces nouveaux convertis re�ussent le Saint Esprit, les baptis�rent, leur impos�rent les mains et le Saint Esprit vint sur eux. Un eunuque �thiopien re�ut l��vangile en rentrant dans son pays et fut baptis�. Saul de Tarse, converti sur le chemin de Damas, commen�a � pr�cher que le Christ est le Fils de Dieu et s�en alla trois ans en Arabie. Pendant ce temps les assembl�es se formaient dans la Jud�e, la Galil�e et la Samarie et �croissaient par la consolation du Saint Esprit� (chap. 9:31). L��uvre s��tendait beaucoup hors de J�rusalem, mais seulement au milieu des Juifs.

Au chap. 10, Pierre a une vision pour lui montrer qu�il doit aller aupr�s de Corneille, centurion romain, �craignant Dieu�. Il lui pr�senta J�sus comme objet de sa foi et aussit�t l�Esprit Saint tomba sur lui et les siens. D�s lors, la porte est ouverte aux gentils. Au chap. 11, des Grecs, � Antioche, re�oivent l��vangile par des Cypriotes, toujours au moyen de chr�tiens dispers�s qui faisaient part � d�autres de ce qu�ils poss�daient. Barnabas y est envoy� de J�rusalem et lui-m�me va chercher Paul � Tarse pour l�affermissement de ces nouveaux disciples. Une assembl�e est form�e, o� Saul et Barnabas enseignent une grande foule pendant un an.

Paul avait �t� appel� pour annoncer l��vangile aux gentils et faire conna�tre la vocation de l��glise, son caract�re c�leste, son union � Christ, t�te glorifi�e de son corps spirituel dont chaque croyant est un membre. Aussi il re�oit un appel direct du Seigneur, ind�pendamment des ap�tres qui avaient �t� avant lui. Maintenant que l��uvre pr�paratoire est termin�e, les Juifs, comme nation, sont mis de c�t�. Juifs, Samaritains et Grecs sont tous sur le m�me pied, objets de la m�me gr�ce; les croyants d�entre eux sont baptis�s, re�oivent le Saint Esprit venu le jour de la Pentec�te et forment l�Assembl�e ou �glise. Paul, le grand ap�tre des gentils, r�v�lateur du myst�re concernant l��glise (�ph. 3), peut commencer son �uvre, dont nous avons le r�cit � partir du chapitre 13.

Appel de Saul et Barnabas

(v. 1-3). � Jusqu�ici J�rusalem �tait le centre de l��uvre accomplie. Mais comme le caract�re de l��glise est c�leste, unie � un Christ c�leste, rejet� par le peuple juif, elle �tait ind�pendante de tout le syst�me juif qui avait J�rusalem pour centre de b�n�dictions terrestres, et qui allait bient�t �tre d�truite. C�est pourquoi le Seigneur fait partir l�appel de Paul d�une ville gentile. Cependant l��uvre s�est toujours accomplie en communion avec l�assembl�e de J�rusalem, car Satan n�aurait pas demand� mieux que d�amener une division entre chr�tiens juifs et gentils, ce que l�Esprit de Dieu a su �viter (chap. 15).

�Il y avait � Antioche, dans l�assembl�e qui �tait l�, des proph�tes et des docteurs: et Barnabas, et Sim�on, appel� Niger, et Lucius le Cyr�n�en, et Manahem, qui avait �t� nourri avec H�rode le t�trarque, et Saul� (v. 1). On voit que l�assembl�e ne manquait pas de dons et d�hommes �minents. Lucius fut probablement un des premiers � annoncer la parole et Manahem, un personnage haut plac�, �lev� avec H�rode le t�trarque (Luc 3:1), qu�il ne faut pas confondre avec H�rode frapp� par un ange � C�sar�e. Mais si importants que fussent ces hommes selon le monde, leur grandeur selon Dieu venait de la gr�ce qui avait agi envers eux et du service qu�ils accomplissaient � Antioche.

�Comme ils servaient le Seigneur et je�naient, l�Esprit Saint dit: Mettez-moi maintenant � part Barnabas et Saul, pour l��uvre � laquelle je les ai appel�s. Alors, ayant je�n� et pri�, et leur ayant impos� les mains, ils les laiss�rent aller� (v. 2, 3). �Ils servaient le Seigneur et je�naient�, est-il dit. Pour conna�tre la pens�e du Seigneur et le servir avec intelligence, il faut avoir l�esprit libre, non influenc� par ce qui satisfait la chair, m�me dans les choses les plus l�gitimes, comme la nourriture, cette libert� de l�esprit s�obtient par le je�ne mat�riel, figure du je�ne spirituel. Si l�on mange et boit � l�exc�s, on appesantit l�esprit et l�on perd la capacit� d�appr�cier la valeur des choses et de leurs rapports entre elles. Les sacrificateurs devaient s�abstenir de vin et de boissons fortes, afin de pouvoir discerner �entre ce qui est saint et ce qui est profane, et entre ce qui est impur et ce qui est pur� (L�v. 10:9, 10). Sans supprimer enti�rement le je�ne mat�riel, son sens demeure: l�abstention de tout ce qui satisfait la chair et l�excite n�importe comment, et de ce qui, au point de vue spirituel, alourdit les facult�s et emp�che de comprendre la volont� de Dieu, telle que sa Parole la pr�sente. Si, par exemple, on se laisse absorber par des lectures profanes, plus ou moins saines, et que l�on prenne ensuite sa Bible pour en lire une portion, on ne la comprendra pas facilement. Certains �coliers apprennent plus facilement leurs le�ons avant d�jeuner qu�apr�s souper. Le je�ne se pratiquait aussi anciennement dans des circonstances douloureuses, pour montrer que, vu leur solennit�, on ne s�accordait pas de satisfactions charnelles (Juges 20:26; 2 Sam. 12:16; Esther 4:3). Dans notre chapitre, on le voit souvent uni � la pri�re, pour lib�rer l�esprit et le rendre apte � comprendre ce que l�on doit demander � Dieu et pour discerner sa r�ponse.

C�est dans cette attitude que ces proph�tes et docteurs se trouvaient pour recevoir l�appel concernant Barnabas et Saul. Avant leur d�part, ils je�n�rent et pri�rent encore et leur impos�rent les mains, acte qui indique une pleine identification avec eux et leur service. Aussi pouvaient-ils partir en comptant sur les secours de l�Esprit et la communion fraternelle. Ce qui doit toujours arriver lorsqu�un fr�re se voue au service du Seigneur.

L��vangile dans l��le de Chypre

(v. 4-12). � Comme nous l�avons remarqu� en commen�ant ce livre, nous y voyons constamment l�action de l�Esprit Saint. Il fait mettre � part Barnabas et Saul, les envoie, et les dirige tout au long de leur activit�.

Ils descendirent � S�leucie, port de mer le plus rapproch� d�Antioche, et de l� �firent voile pour Chypre. Et quand ils furent � Salamine, ils annon�aient la parole de Dieu dans les synagogues des Juifs; et ils avaient aussi Jean pour serviteur� (v. 4, 5). Partout o� il y avait une synagogue, Paul commen�ait par y aller, afin de pr�cher premi�rement aux Juifs. � Philippes (chap. 16) o�, para�t-il, il n�y en avait pas, les Juifs se r�unissaient pour la pri�re au bord du fleuve; c�est l� que Paul se rendit. �Au Juif premi�rement et au Grec�, dit-il en Romains 1:16. La nation mise de c�t� par Dieu, les jugements allaient l�atteindre; mais individuellement, les Juifs �taient des objets de gr�ce, comme tous les hommes, et b�n�ficiaient d�une priorit� sur les gentils, � cause des relations que Dieu avait entretenues avec ce peuple. Ils �taient toujours �bien-aim�s � cause des p�res� (Rom. 11:28).

Ils prirent aussi comme serviteur Marc, appel� Jean, neveu de Barnabas (Colossiens 4:10), fils de sa s�ur, chez qui les disciples �taient r�unis pour la pri�re au chapitre pr�c�dent.

De Salamine, ils travers�rent l��le et arriv�rent � Paphos, o� ils trouv�rent un magicien, faux proph�te juif, li� avec le proconsul Serge Paul, �homme intelligent�, est-il dit, qui fit appeler Barnabas et Saul pour entendre la parole de Dieu.

�Mais Elymas, le magicien, leur r�sistait, cherchant � d�tourner le proconsul de la foi� (vers. 6-8). Alors Saul, qui d�s ce moment est appel� de son nom grec de Paul, �fixant ses yeux sur lui, dit: � homme plein de toute fraude et de toute m�chancet�, fils du diable, ennemi de toute justice, ne cesseras-tu pas de pervertir les voies droites du Seigneur? Et maintenant voici, la main du Seigneur est sur toi, et tu seras aveugle, sans voir le soleil pour un temps. Et � l�instant une obscurit� et des t�n�bres tomb�rent sur lui; et, se tournant de tous c�t�s, il cherchait quelqu�un qui le conduis�t par la main� (v. 9-11). Cet homme repr�sente le peuple juif qui s�opposait toujours � Christ et � ses serviteurs et voulait emp�cher le salut de parvenir aux nations. Un aveuglement moral et temporaire tomba sur lui, comme jugement de Dieu, durant le temps o� l��vangile est pr�ch� aux nations pour le rassemblement de l��glise. Ensuite, Isra�l sera sauv�: �Un endurcissement partiel est arriv� � Isra�l jusqu�� ce que la pl�nitude des nations soit entr�e (dans l��glise); et ainsi tout Isra�l sera sauv� (Rom. 11:25, 26). �Le proconsul, voyant ce qui �tait arriv�, crut, �tant saisi par la doctrine du Seigneur� (v. 12). L�incr�dulit� d�Isra�l am�ne la conversion des gentils; mais l��uvre s�accomplit par la parole du Seigneur. Les manifestations de puissance confirmaient la doctrine que les ap�tres pr�chaient.

Discours de Paul � Antioche de Pisidie

(v. 13-41). � Paul et ses compagnons quitt�rent Chypre pour Perge de Pamphylie (en Asie Mineure). L� Marc les quitta pour retourner � J�rusalem. Il n��tait, sans doute, pas assez affranchi du juda�sme et trop faible en la foi, pour supporter l�opposition que rencontrait le christianisme de la part de ses compatriotes. Mais, plus tard, nous voyons qu�il fit des progr�s, car Paul, � la fin de sa carri�re, dit � Timoth�e: �Prends Marc (voir Actes 15:37) et am�ne-le avec toi, car il m�est utile pour le service� (2 Timoth�e 4:11). Il fit d�utiles exp�riences dans le service du Seigneur, puisque l�Esprit Saint se servit de lui pour �crire l��vangile qui porte son nom et pr�sente le Seigneur sous le caract�re de Serviteur.

De Perge, Paul et ses compagnons arriv�rent � Antioche de Pisidie. Ils entr�rent dans la synagogue le jour du sabbat et s�assirent comme de simples auditeurs, sans aucune pr�tention et d�pendant du Seigneur qui les avait envoy�s. Cependant, ils attir�rent l�attention des chefs de la synagogue qui, apr�s la lecture de la loi et des proph�tes, habituelle le jour du sabbat (Luc 4:16, 17), leur envoy�rent dire: �Hommes fr�res, si vous avez quelque parole d�exhortation pour le peuple, parlez� (v. 15). Paul avait en effet � les exhorter � croire au Christ que leurs compatriotes de Jud�e avaient crucifi�. �Paul, s��tant lev� et ayant fait signe de la main, dit: Hommes isra�lites, et vous qui craignez Dieu, �coutez� (verset 16). Il r�capitula d�abord bri�vement l�histoire du peuple juif depuis l�appel des p�res: Abraham, Isaac et Jacob, jusqu�au rejet de Christ. Le peuple descendit en �gypte, d�o� il sortit plus tard par la grande puissance de Dieu qui �prit soin d�eux dans le d�sert comme une m�re, environ quarante ans�. Apr�s avoir d�truit sept nations des Canan�ens �il leur en donna le pays en h�ritage�. Apr�s quatre cent cinquante ans, temps approximatif qui s��coula depuis la sortie d��gypte jusqu�au r�gne de David, le peuple demanda un roi. Dieu leur donna Sa�l, roi de leur choix, tandis que Dieu trouva en David �un homme selon mon c�ur qui fera toute ma volont� (1 Samuel 13:13, 14); en contraste avec Sa�l qui avait refus� de faire la volont� de Dieu. �De la semence de cet homme (David), Dieu, selon sa promesse, a amen� � Isra�l un Sauveur, J�sus, � Jean ayant d�j�, imm�diatement avant son arriv�e, pr�ch� le bapt�me de repentance � tout le peuple d�Isra�l. Et comme Jean achevait sa course, il dit: Qui pensez-vous que je sois? Je ne le suis pas, moi; mais voici, il en vient un apr�s moi, des pieds duquel je ne suis pas digne de d�lier la sandale� (v. 23-25).

Paul �tablit clairement, par l�histoire succincte du peuple, que J�sus devait venir et qu�il est venu. Maintenant il va leur pr�senter son rejet: �Hommes fr�res, fils de la race d�Abraham, � vous et � ceux qui parmi vous craignent Dieu, la parole de ce salut est envoy�e�. Il marque la diff�rence entre eux et ceux de J�rusalem, coupables de la mort du Seigneur: �Ceux qui habitent � J�rusalem et leurs chefs, n�ayant pas connu J�sus, ni les voix des proph�tes qui se lisent chaque sabbat, ont accompli celles-ci, en le jugeant� (v. 26, 27). Les proph�tes annon�aient la mort de J�sus aussi bien que sa naissance; si les Juifs ont accompli la proph�tie en le mettant � mort, ils n�en demeurent pas moins responsables de cela; ils en portent et en porteront encore les terribles cons�quences sous les jugements de Dieu. Paul rappelle l�accomplissement de tout ce qui avait �t� dit concernant la mort du Seigneur et son ensevelissement, puis il ajoute: �Mais Dieu l�a ressuscit� d�entre les morts�. Voil� le grand t�moignage qui devait �tre rendu par les ap�tres; le grand sujet de leurs pr�dications. Des t�moins, parmi le peuple, virent le Seigneur, apr�s sa r�surrection, pendant plusieurs jours; Paul et ses compagnons l�annon�aient aux Juifs d�Antioche: �Et nous, nous vous annon�ons la bonne nouvelle quant � la promesse qui a �t� faite aux p�res, que Dieu l�a accomplie envers nous, leurs enfants, ayant suscit� J�sus; comme aussi il est �crit dans le psaume second: �Tu es mon Fils, moi je t�ai aujourd�hui engendr�.

Ce passage �tablit que J�sus �tait bien le Fils de Dieu, malgr� tout le m�pris qui l�avait accueilli et la haine qui le poursuivit jusqu�� sa mort. Les proph�tes avaient annonc� l�accomplissement des b�n�dictions promises � David: �Je vous donnerai les gr�ces assur�es de David� (�sa�e 55:3), c�est-�-dire le royaume glorieux promis � la semence de David, qui ne s��tait pas �tabli sous le r�gne de ce roi, ni de ses successeurs. Que le Seigneur ressuscitera, le Psaumes 16:10, le dit: �Tu ne permettras point que ton saint voie la corruption�. Les promesses quant au r�gne glorieux qui s��tablira sur la terre, ne pouvaient s�accomplir par David, puisqu�il �tait mort: �Car David, apr�s avoir... servi au conseil de Dieu s�est endormi, et a �t� r�uni � ses p�res, et a vu la corruption�. Son tombeau �tait toujours � J�rusalem, comme dit Pierre au chap. 2:29, tandis que �Celui que Dieu a ressuscit�, n�a pas vu la corruption� (v. 33-37).

Toutes ces grandes v�rit�s �tant ainsi �tablies irr�futablement, Paul annonce � ces Juifs d�Antioche quelles en sont pour eux les cons�quences: �Sachez donc, hommes fr�res, que par lui vous est annonc�e la r�mission des p�ch�s, et que de tout ce dont vous n�avez pu �tre justifi�s par la loi de Mo�se, quiconque croit est justifi� par lui� (v. 38, 39). Le Roi ayant �t� rejet�, l�ap�tre ne pouvait leur dire que le royaume allait s��tablir sur la terre; mais en attendant qu�il le f�t, une �uvre encore plus merveilleuse s�accomplissait en leur faveur, �la r�mission des p�ch�s�; la gr�ce offrait � tous le pardon des p�ch�s par la foi au Seigneur J�sus. C�est ce qui est pr�ch� d�s lors jusqu�� nos jours, mais ne le sera bient�t plus, car le Seigneur vient pour enlever son �glise, avant de faire tomber ses jugements sur ce monde. Les Juifs n�avaient pu �tre justifi�s par la loi de Mo�se, parce qu�elle les condamnait tous, car tous l�avaient viol�e. Un homme justifi� est celui sur le compte duquel on ne peut mettre aucun p�ch�, puisque le Seigneur en a port� tout le poids sous le jugement de Dieu � la croix. Dieu est juste. Satisfait de l��uvre expiatoire de son Fils, il ne voit plus un seul p�ch� chez celui qui croit. On comprend que le refus volontaire d�un message pareil expose au jugement �ternel, ce dont Paul avertit ses auditeurs: �Prenez donc garde qu�il ne vous arrive ce qui est dit dans les proph�tes: �Voyez, contempteurs, et �tonnez-vous, et soyez an�antis; car moi, je fais une �uvre en vos jours, une �uvre que vous ne croiriez point, si quelqu�un vous la racontait� (Habacuc 1:5). Ce passage, avec beaucoup d�autres, annonce les jugements qui allaient fondre sur la nation � cause de son idol�trie; mais ils n��taient qu�une figure de ceux qui atteindraient les Juifs pour avoir rejet� leur Messie et la gr�ce offerte en vertu de l��uvre de la croix. Ils frapperont � nouveau le peuple incr�dule dans les temps futurs, ainsi que toutes les nations qui auront �t� �vang�lis�es durant le temps de la patience de Dieu. Le contempteur traite avec m�pris une chose bonne: �Comment �chapperons-nous, si nous n�gligeons un si grand salut�, qui a n�cessit� la venue du Fils de Dieu dans ce monde, ses souffrances et sa mort?

Nous aimons � penser qu�aucun de nos lecteurs ne sera un contempteur.

Nouveau discours de Paul

(v. 42-52). � �Et comme ils sortaient, ils demand�rent que ces paroles leur fussent annonc�es le sabbat suivant�. Mais plusieurs n�attendirent pas pour entendre les ap�tres. Des Juifs et des pros�lytes, serviteurs de Dieu, suivirent Paul et Barnabas, qui les exhortaient � pers�v�rer dans la gr�ce. Ils d�siraient que l�effet de ces paroles dur�t. C��tait la gr�ce qui leur avait �t� annonc�e, non le royaume en gloire, comme cons�quence de la venue de Christ. Ils devaient y pers�v�rer, car ils rencontreraient de l�opposition de la part des Juifs et du monde. Le c�ur naturel n�aime pas la gr�ce: l�accepter, c�est avouer qu�on ne peut rien offrir � Dieu et qu�on ne vaut rien. On ne peut faire gr�ce qu�� un coupable; un homme parfait n�en a pas besoin. Pierre �crivait � des chr�tiens sortis du juda�sme: �Vous exhortant, et attestant que cette gr�ce dans laquelle vous �tes est la vraie gr�ce de Dieu� (1 Pierre 5:12). La forme sous laquelle la gr�ce de Dieu leur �tait pr�sent�e et qu�ils avaient re�ue, �tait le christianisme qui rempla�ait le juda�sme.

�Le sabbat suivant, presque toute la ville fut assembl�e pour entendre la parole de Dieu; mais les Juifs, voyant les foules, furent remplis de jalousie et contredirent � ce que Paul disait, contredisant et blasph�mant� (v. 44, 45). Ces Juifs, qui ne voulaient pas la gr�ce, jaloux de ce qu�on la pr�sent�t aux gentils, comprenaient que l��vangile pla�ait les nations au m�me rang qu�eux, puisqu�il s�adressait � tous sans distinction; mais leur orgueil national se refusait � l�admettre. Dieu tenait compte de leurs anciennes relations avec lui en leur faisant annoncer l��vangile en premier lieu. Mais ils le repoussaient et d�tournaient d�eux le fleuve de la gr�ce qui allait r�pandre ses bienfaits aupr�s des gentils, ce dont ils n�avaient pas lieu de se plaindre: �C��tait � vous premi�rement�, leur dirent Paul et Barnabas, �qu�il fallait annoncer la parole de Dieu; mais puisque vous la rejetez, et que vous vous jugez vous-m�mes indignes de la vie �ternelle, voici, nous nous tournons vers les nations, car le Seigneur nous a command� ainsi: �Je t�ai �tabli pour �tre la lumi�re des nations, afin que tu sois en salut jusqu�au bout de la terre� (v. 46, 47). L�ap�tre applique � son minist�re un passage d��sa�e 49 qui parle de l��uvre du Seigneur au milieu d�Isra�l, mais resta sans r�sultat. Mais le Seigneur dit par l�Esprit: �Quoique Isra�l ne soit pas rassembl�, je serai glorifi� aux yeux de l��ternel, et mon Dieu sera ma force...� Dieu lui r�pond: �C�est peu de chose que tu me sois serviteur pour r�tablir les tribus de Jacob et pour ramener les pr�serv�s d�Isra�l; je te donnerai aussi pour �tre une lumi�re des nations, pour �tre mon salut jusqu�au bout de la terre� (�sa�e 49:5, 6). Ce passage aura son application litt�rale dans le mill�nium; en attendant il s�applique au temps de la gr�ce o� les gentils sont introduits dans l��glise aussi bien que les Juifs croyants, o� ils poss�dent des b�n�dictions spirituelles et c�lestes infiniment plus excellentes que celles du r�gne de Christ qui seront pour la terre, quoique glorieuses.

En entendant les paroles de Paul et Barnabas, ceux des nations �s�en r�jouirent, et ils glorifi�rent la parole du Seigneur; et tous ceux qui �taient destin�s � la vie �ternelle crurent. Et la parole du Seigneur se r�pandait par tout le pays� (v. 48, 49). L��vangile fit ainsi son entr�e au milieu des nations. Mais Paul dut r�aliser ce que le Seigneur avait dit � Ananias lorsqu�il l�envoya aupr�s de lui pour qu�il recouvr�t la vue: �Je lui montrerai combien il doit souffrir pour mon nom� (chap. 9:16). Il l�endura surtout de la part des Juifs qui s�oppos�rent toujours � son minist�re. Pour rendre plus efficace leur r�sistance, �les Juifs excit�rent les femmes de qualit� qui servaient Dieu et les principaux de la ville; et ils suscit�rent une pers�cution contre Paul et Barnabas, et les chass�rent de leur territoire� (v. 50). Ces pros�lytes pieuses s�attachaient fortement au juda�sme qu�elles avaient embrass� apr�s avoir abandonn� l�idol�trie. On comprend qu�elles tinssent � cette religion qui leur avait fait conna�tre le vrai Dieu, tel qu�il s��tait r�v�l� � Isra�l. Ainsi elles servaient d�instruments aux Juifs pour s�opposer � l��vangile qui ne distingue pas entre Juifs et gentils, mais s�adresse � l�homme perdu, ce qu�ils �taient tous. Au chap. 17:12, nous voyons ces �femmes de qualit� recevoir l��vangile.

En quittant ces lieux, Paul et Barnabas firent comme le Seigneur l�avait enseign� � ses disciples, en Matthieu 10:14. �Ayant secou� contre eux la poussi�re de leurs pieds, ils s�en vinrent � Iconium�. Ils montraient ainsi que tout �tait fini entre eux et leurs pers�cuteurs. Mais les ap�tres laissaient derri�re eux une assembl�e, des disciples �remplis de joie et de l�Esprit Saint� (v. 52). Ce n��taient pas les ennemis du Seigneur qui avaient triomph�, mais sa parole de gr�ce et de puissance avait form�, dans cette ville, un t�moignage au Seigneur rejet�, mais glorifi�, auquel toute puissance appartient dans le ciel et sur la terre, active pour sauver des p�cheurs, en attendant de l��tre pour �tablir son r�gne ici-bas, alors que ses ennemis seront mis pour marchepied de ses pieds.

La pers�cution obligeait les ap�tres � aller d�un lieu � l�autre pour y pr�cher l��vangile, ce qui eut lieu si souvent durant leur minist�re.

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