Bible Commentaries
Actes 15

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versets 1-41

Une conf�rence � J�rusalem

(v. 1-21). � Le rassemblement des chr�tiens au milieu des nations offrait aussi � Satan un nouveau champ d�activit�. Il chercha � lui nuire depuis le dedans, comme il l�avait fait depuis le dehors et se servit des Juifs incr�dules pour susciter la pers�cution, comme nous l�avons vu dans les chapitres pr�c�dents, tandis que les Juifs convertis troubl�rent les assembl�es int�rieurement. Paul lutta constamment avec eux, car ils voulaient introduire la loi et les ordonnances chez les chr�tiens des nations. En lisant l��p�tre aux Galates, on voit combien ils avaient r�ussi dans les assembl�es de la Galatie.

Dans ce chapitre 15, nous assistons aux premiers efforts de l�ennemi pour troubler les chr�tiens et susciter de la souffrance dans le c�ur de l�ap�tre. Plusieurs Juifs croyants venus de Jud�e � Antioche, enseignaient aux fr�res qu�ils ne pouvaient �tre sauv�s � moins d��tre circoncis selon l�usage de Mo�se (v. 1). C��tait en opposition directe � l��vangile de la gr�ce, qui pr�sente le salut gratuit par la foi en l��uvre de Christ � la croix, puisque, sur le principe des �uvres, personne n�a pu ni ne peut �tre sauv�. Mais cette affirmation suscita une grande contestation entre Paul et Barnabas et ces Juifs. Ne voulant pas trancher la question � Antioche, lors m�me qu�ils l�auraient pu, on d�cida qu�ils iraient � J�rusalem vers les ap�tres et les anciens pour examiner cela. La sagesse de Dieu dicta cette r�solution, car, si Paul et Barnabas avaient d�clar� � Antioche que les croyants des nations ne devaient pas �tre plac�s sous les ordonnances de Mo�se, sans que l�assembl�e de J�rusalem se d�clar�t d�accord avec eux, une division aurait pu �clater entre les assembl�es form�es de croyants juifs, qui avaient leur centre � J�rusalem, et celles des nations qui avaient le leur � Antioche. Tel �tait le but de l�ennemi.

Accompagn�s par les fr�res d�Antioche, les ap�tres travers�rent la Ph�nicie et la Samarie, o� se trouvaient des assembl�es et racont�rent la conversion des nations, ce qui causa une grande joie � tous les fr�res. Arriv�s � J�rusalem, �ils furent re�us par l�Assembl�e et les ap�tres et les anciens; et ils racont�rent toutes les choses que Dieu avait faites avec eux�. Mais il se trouvait l� quelques pharisiens qui avaient cru, donc chr�tiens, mais sans avoir abandonn� les formes du juda�sme; aussi ils s��lev�rent en disant qu�il faut circoncire les croyants d�entre les gentils et leur enjoindre de garder la loi de Mo�se.

(v. 2-5). � �troitement attach�s au juda�sme, les pharisiens ne se permettaient ni l�incr�dulit� des sadduc�ens, ni la mondanit� des H�rodiens.

On comprend que les croyants d�entre eux demeurassent attach�s � leur religion, tout en ayant accept� le salut par Christ. Plus on tient � une religion qui s�adapte � la chair, plus on l�abandonne difficilement. Ils n�avaient pas compris que non seulement leurs p�ch�s avaient pris fin par la mort de Christ; mais que le vieil homme auquel s�adressait la loi, qu�ils n�avaient jamais pu accomplir, �tait aussi mort � la croix. On n�exige pas d�un mort qu�il accomplisse la loi. La circoncision figurait cette mort de l�homme en Adam; mais puisque, en Christ, cet homme est mort � la croix, il �tait parfaitement inutile de le circoncire.

Les ap�tres et les anciens s�assembl�rent pour examiner cette grave question. Une grande discussion ayant eu lieu, Pierre se leva et rappela que Dieu l�avait choisi pour annoncer aux nations la parole de l��vangile, afin qu�elles crussent; il fit allusion � son appel aupr�s de Corneille, en d�clarant que Dieu leur avait donn� l�Esprit Saint comme aux Juifs et qu�il n�a �tabli aucune diff�rence entre les Juifs et les nations, puisqu�il a purifi� leurs c�urs par la foi. Il ajouta: �Maintenant donc, pourquoi tentez-vous Dieu, en mettant sur le cou des disciples un joug que ni nos p�res ni nous n�avons pu porter? Mais nous croyons �tre sauv�s par la gr�ce du Seigneur J�sus, de la m�me mani�re qu�eux aussi� (v. 6-11). Il affirme clairement la suffisance de l��uvre de Christ pour �tre sauv�; quant au salut, il met Juifs et Gentils sur un pied d��galit�, ce qui froissait l�orgueil de ces pharisiens convertis. En pla�ant ces chr�tiens sous la loi, on tentait Dieu, c�est-�-dire qu�on exigeait de lui une preuve que ce qu�il dit est vrai. Lorsque Dieu a parl�, cela suffit. Le Seigneur dit � Satan: �Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu�. Dieu avait dit proph�tiquement, en parlant du Messie: �Il commandera � ses anges � ton sujet, de te garder en toutes tes voies: ils te porteront sur leurs mains, de peur que tu ne heurtes ton pied contre une pierre� (Psaumes 91:11, 12). Il n��tait donc pas n�cessaire de se jeter en bas du temple pour voir si ce que Dieu avait dit �tait vrai. De m�me on ne pouvait exiger de Dieu qu�il recommen��t l�exp�rience faite de l�homme naturel; puis la loi et la gr�ce ne se m�langent pas. C�est l�une ou l�autre. Demeurer sous la loi, c�est la perdition; accepter la gr�ce, c�est le salut.

Apr�s le discours concluant de Pierre, la multitude se tut. Barnabas et Paul racont�rent les miracles que Dieu avait accomplis par leur moyen parmi les nations (v. 12), et qui devaient impressionner ces chr�tiens juifs; ils savaient bien qu�ils venaient de Dieu seul, et que s�il les faisait par les ap�tres chez les gentils, c�est qu�il approuvait leur minist�re.

Apr�s Paul et Barnabas, Jacques prit la parole. C��tait l�ancien le plus estim� de l�assembl�e de J�rusalem, auteur de l��p�tre qui porte son nom, et, d�apr�s Galates 1:19, un des fr�res du Seigneur. Ses paroles avaient donc du poids pour ses auditeurs juifs. Dans son discours, il montre que Pierre, en disant que Dieu avait visit� les nations pour en tirer un peuple pour son nom, �tait en accord avec les paroles des proph�tes; il cite Amos 9:11, 12: �Apr�s ces choses, je retournerai et je r��difierai le tabernacle de David, qui est tomb�, et je r��difierai ses ruines et je le rel�verai, en sorte que le r�sidu des hommes recherche le Seigneur, et toutes les nations sur lesquelles mon nom est r�clam�, dit le Seigneur, qui fait ces choses, connues de tout temps� (v. 15-18). Ce passage s�applique litt�ralement � ce que Dieu fera pour r�tablir le peuple d�Isra�l apr�s les jugements qui seront tomb�s sur lui; cela am�nera la b�n�diction des nations. En attendant l�accomplissement entier de cette proph�tie, elle se r�alisait en ce que les b�n�dictions parvenaient aux nations par l��vangile pour en faire un peuple c�leste; lorsque le temps de l��glise aura pass�, le tabernacle de David sera r��difi�; Dieu reprendra ses relations avec son peuple terrestre mis de c�t� pour le moment. Appuy� par le t�moignage de Pierre, de Paul et des proph�tes, Jacques est d�avis �de ne pas inqui�ter ceux des nations qui se tournent vers Dieu, mais de leur �crire qu�ils s�abstiennent des souillures des idoles, et de la fornication, et de ce qui est �touff�, et du sang; car Mo�se, d�s les g�n�rations anciennes, a dans chaque ville ceux qui le pr�chent, �tant lu dans les synagogues chaque sabbat� (v. 19-21). Cela suffisait pour les Juifs qui restaient sous la loi. Mais les croyants d�entre les gentils n�avaient rien � faire avec la synagogue, pas plus qu�avec la loi de Mo�se. Ce qu�ils devaient observer n�avait rien de sp�cial pour les Juifs et liait tous les hommes; tous ont la responsabilit� de se conformer � la Parole de Dieu, d�s le commencement et doivent, Juifs ou non, s�abstenir de l�idol�trie, de la fornication et de l�usage du sang interdit d�s le jour o� un nouveau monde recommen�a avec No�, alors que Dieu ajouta � l�alimentation humaine la chair (Gen�se 9:4). L�ordre fut renouvel� � Mo�se lorsque Dieu donna ses commandements au peuple juif (L�vitique 7:26; 17; 12:13; Deut�ronome 12:16, 23; 15:23). De nouveau Dieu maintient pour les chr�tiens ce qu�il a ordonn� � chacun.

Lettre adress�e aux assembl�es des nations

(v. 22-35). � On d�cida de communiquer aux assembl�es des nations le r�sultat de cette conf�rence, afin de les rassurer en annulant ce que certains hommes leur avaient dit quant � la loi de Mo�se. �Alors il sembla bon aux ap�tres et aux anciens, avec toute l�assembl�e, de choisir parmi eux des hommes, et de les envoyer � Antioche avec Paul et Barnabas: savoir Judas appel� Barsabbas, et Silas, hommes d�entre ceux qui tenaient la premi�re place parmi les fr�res� (v. 22). On voit par le choix des hommes que l�on envoyait avec Paul et Barnabas, l�importance de ce message, o� l�on constate le parfait accord entre les fr�res de J�rusalem et ceux qui travaillaient au milieu des nations. Ainsi, toute division fut �vit�e. Voici les termes de la lettre: �Aux fr�res d�entre les nations qui sont � Antioche et en Syrie et en Cilicie: Salut! Comme nous avons ou� dire que quelques-uns qui sont sortis d�entre nous, vous ont troubl�s par des discours, bouleversant vos �mes, disant qu�il faut �tre circoncis et garder la loi (auxquels nous n�avons donn� aucun ordre), il nous a sembl� bon, �tant tous d�accord, de choisir parmi nous des hommes et de les envoyer vers vous avec nos bien-aim�s Barnabas et Paul, hommes qui ont expos� leurs vies pour le nom de notre Seigneur J�sus Christ. Nous avons donc envoy� Judas et Silas, qui vous annonceront de bouche les m�mes choses. Car il a sembl� bon au Saint Esprit et � nous de ne mettre sur vous aucun autre fardeau que ces choses-ci qui sont n�cessaires: qu�on s�abstienne des choses sacrifi�es aux idoles, et du sang, et de ce qui est �touff�, et de la fornication. Si vous vous gardez de ces choses, vous ferez bien. Portez-vous bien� (versets 23-29). Par cette lettre, les fr�res de J�rusalem d�clarent aux assembl�es des nations qu�il n�y a aucune solidarit� entre eux et ceux qui les avaient troubl�s. C��tait important pour le cas o� d�autres viendraient se r�clamer de l�autorit� de J�rusalem pour imposer les ordonnances de Mo�se.

Arriv�s � Antioche, ces fr�res convoqu�rent l�assembl�e et remirent la lettre aux fr�res. Apr�s en avoir pris connaissance, �ils se r�jouirent de la consolation�.

Le s�jour des fr�res venus avec les ap�tres fut une b�n�diction pour l�assembl�e, car Judas et Silas �qui eux aussi �taient proph�tes, exhort�rent les fr�res par plusieurs discours et les fortifi�rent. Et apr�s avoir s�journ� l� quelque temps, ils furent renvoy�s en paix par les fr�res vers ceux qui les avaient envoy�s� (v. 32, 33). De bonnes relations �taient �tablies entre les fr�res de J�rusalem et ceux des nations. C��tait aussi un grand encouragement et une force pour Paul de pouvoir dire d�sormais aux juda�sants ce que l�assembl�e de J�rusalem avait d�cid�.

�Paul et Barnabas s�journ�rent � Antioche, enseignant et annon�ant, avec plusieurs autres aussi, la parole du Seigneur� (v. 35). D�s le d�but, Dieu a pourvu � ce qu�il y ait parmi les nouveaux convertis des hommes capables d�enseigner.

D�part de Paul pour son second voyage

(v. 36-41). � �Et quelques jours apr�s, Paul dit � Barnabas: Retournons maintenant visiter les fr�res par toutes les villes o� nous avons annonc� la parole du Seigneur, pour voir comment ils vont� (v. 36). Comme nous l�avons d�j� remarqu�, Paul ne se bornait pas � �vang�liser; il avait � c�ur l��dification et la prosp�rit� des assembl�es qu�il avait form�es, car elles constituaient le t�moignage du Seigneur: fait tr�s important � retenir aujourd�hui, car, malgr� la ruine de l��glise professante, les vrais croyants qui se trouvent au milieu d�elle constituent la v�ritable �glise, ou Assembl�e, et sont responsables de marcher selon les enseignements de Paul auquel le Seigneur avait confi�, comme � un sage architecte, l��dification de l�Assembl�e, vue comme �l��difice de Dieu� (1 Corinthiens 3:10, 11). Si tout a �t� g�t� dans l��glise par l��uvre de serviteurs infid�les, la Parole de Dieu demeure, elle ne peut changer. Ainsi au milieu du d�sordre actuel, en ob�issance � cette Parole, les croyants doivent avoir � c�ur, ceux surtout que le Seigneur appelle � son service, non seulement l��vang�lisation, �uvre importante puisque c�est par elle que les pierres s�ajoutent � l��difice, mais aussi le rassemblement des enfants de Dieu selon la Parole et leur �dification.

Au chapitre 13 nous avons vu que Jean, ou Marc, le neveu de Barnabas, avait quitt� les ap�tres � Perge, pour retourner � J�rusalem. Pour ce second voyage, Barnabas voulait le reprendre avec eux, mais Paul s�y opposa, vu qu�il les avait abandonn�s. Ce d�saccord amena entre eux de l�irritation, et ils se s�par�rent. Barnabas prit avec lui son neveu et partit pour Chypre, son pays. Paul fixa son choix sur Silas, d�s lors son fid�le compagnon, et partit apr�s que les fr�res l�eurent recommand� � la gr�ce du Seigneur. Ils parcoururent la Syrie et la Cilicie, o� ils fortifi�rent les assembl�es.

Ce petit incident, survenu entre les serviteurs du Seigneur, nous montre que, pour �tre un instrument docile dans la main du ma�tre, il ne faut prendre en consid�ration que sa volont� et mettre de c�t� tout motif personnel. Paul le r�alise dans une grande mesure. Il avait compris, d�s le d�but, ce qu�il dit � Agrippa (chap. 26:17) que le Seigneur, l�ayant retir� du peuple et des nations, il �tait ind�pendant des uns et des autres, en ne prenant en consid�ration que la volont� du Seigneur. Le d�vou� Barnabas �tait moins affranchi des liens qui le rattachaient � sa famille et � son pays. Le fait que Marc �tait son neveu et Chypre son pays constituait un poids qui l�entra�na loin de Paul et le priva de son r�le de collaborateur dans une �uvre aussi merveilleuse que celle qui l�attendait (chap. 13:2). Il ne cessait pas de travailler pour le Seigneur, quoiqu�il n�y ait plus qu�une mention de lui en 1 Corinthiens 9:6. Dieu regarde aux motifs qui nous font agir; ils d�terminent la valeur de nos �uvres. Pour servir le Seigneur il ne faut songer qu�� lui plaire et, pour cela, ob�ir � sa parole, v�rit� � retenir d�s le jeune �ge; car, petits ou grands, tout ce que nous faisons doit �tre fait pour le Seigneur. C�est ainsi que chacun peut le servir, car les �vang�listes et les missionnaires ne sont pas seuls � servir le Seigneur; tous les croyants sont ses serviteurs, du plus jeune au plus �g�, s�ils font pour lui tout ce qu�il place devant eux, depuis les plus simples devoirs aux choses qui paraissent les plus importantes. Rien de ce qui se fait en son nom ne perdra sa r�compense, m�me le don d�un verre d�eau froide, dit le Seigneur en Matthieu 10:42.

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bibliography-text="Commentaire sur Acts 15". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/acts-15.html.