Bible Commentaries
Actes 2

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versets 1-47

La venue du Saint Esprit

(v. 1-4). � Les disciples demeuraient � J�rusalem selon l�ordre du Seigneur, en attendant la venue du Saint Esprit promis. Le jour de la Pentec�te ils �taient tous ensemble en un m�me lieu. �Et il se fit tout � coup du ciel un son, comme d�un souffle violent et imp�tueux, et il remplit toute la maison o� ils �taient assis. Et il leur apparut des langues divis�es, comme de feu; et elles se pos�rent sur chacun d�eux. Et ils furent tous remplis de l�Esprit Saint, et commenc�rent � parler d�autres langues, selon que l�Esprit leur donnait de s��noncer� (v. 2-4). Cet �v�nement est d�une importance capitale; car il ne s�agit rien de moins que de la venue du ciel de la troisi�me personne de la Trinit� pour demeurer sur la terre avec les croyants et en eux. Lorsque le Seigneur J�sus vint dans ce monde, seconde personne de la Trinit�, il prit un corps, parce qu�il devait �tre un homme, l�homme des conseils de Dieu, pour accomplir l��uvre de la r�demption. Le Saint Esprit, personne divine aussi, n�avait pas besoin d�un corps. Il descendit directement du ciel sur les disciples, rendus propres � le recevoir par l��uvre de Christ � la croix. Comme le Seigneur le leur avait dit au chapitre pr�c�dent, il serait en eux la puissance dont ils auraient besoin pour leur activit� comme ses t�moins dans ce monde, o� ils rencontreraient l�opposition de Satan agissant chez les Juifs, ennemis de Christ, et chez les gentils dans les t�n�bres du paganisme. C�est par les disciples, absolument impuissants en eux-m�mes, que le Seigneur allait accomplir une grande �uvre sur la terre, gr�ce � la pr�dication de l��vangile.

Le Seigneur J�sus, homme parfait, re�ut aussi le Saint Esprit au d�but de son minist�re: �J�sus qui �tait de Nazareth... Dieu l�a oint de l�Esprit Saint et de puissance, lui qui a pass� de lieu en lieu, faisant du bien� (Actes 10:38). Sur lui, le Saint Esprit descendit sous la forme d�une colombe, symbole de la gr�ce, de la bont�, de la douceur qui ont caract�ris� tout le minist�re de J�sus, lui dont on n�entendrait pas la voix dans les rues et qui n��teindrait pas le lumignon qui fume (voir Matt. 12:19, 20). Venant sur les disciples, il appara�t en langues divis�es, comme de feu, embl�me du jugement; chez le Seigneur il n�y avait rien � juger et son minist�re ne portait pas le caract�re de jugement, bien au contraire, tandis que l��uvre du Saint Esprit, au milieu d�un monde oppos� � Dieu, jugerait tout ce qui n��tait pas selon Dieu. C�est pourquoi un souffle imp�tueux se fit entendre, qui remplit toute la maison. Rien de semblable n�eut lieu lorsque le Saint Esprit descendit sur J�sus.

Une autre diff�rence dans cet �v�nement merveilleux, c�est que l�Esprit Saint vint sur les disciples �sous forme de langues�, Dieu montrant ainsi qu�il les rendrait capables d�annoncer le message de la gr�ce dans tous les dialectes parl�s alors. Le langage des hommes avait �t� diff�renci� par jugement de Dieu, lorsqu�ils voulurent construire la tour de Babel; maintenant l��vangile pourra �tre port� � tous les peuples dans leur propre langage. Ainsi �la mis�ricorde se glorifie vis-�-vis du jugement� (Jacques 2:13).

Il est int�ressant de remarquer un fait analogue, qui nous montre comment Dieu a veill� � ce que, dans tous les temps, l��vangile parvienne � tous les hommes. Par la R�formation, Dieu remit en lumi�re sa Parole qui, durant des si�cles, resta voil�e dans les t�n�bres du papisme et fut remplac�e par les enseignements des hommes �gar�s par Satan. Mais il �tait difficile de se procurer des exemplaires de la Bible; on ne l�avait qu�en manuscrits et dans les langues anciennes, inconnues au peuple. Dieu voulait qu�elle f�t lue et mise � la port�e de tous. Pour cela, il fit pr�c�der la R�formation de la d�couverte de l�imprimerie. D�s lors, on traduisit la Bible et on l�imprima en langues connues de tous, ce qui en facilita la diffusion, malgr� la violente opposition du clerg� romain. Au si�cle pass� il se produisit un r�veil g�n�ral dans le protestantisme et l��vang�lisation prit un nouvel essor. Dieu favorisa l�extension de l��vangile dans le monde entier, non par une nouvelle Pentec�te, comme quelques-uns le pr�tendent, mais en facilitant la traduction de la Bible dans une quantit� de langues. Actuellement elle est publi�e en tout ou en partie, en plus de 1 000 langues et idiomes dans les cinq continents. On voit comment Dieu a pourvu � tout pour que la bonne nouvelle du salut puisse �tre r�pandue dans le monde entier. C�est pourquoi la responsabilit� de ceux qui n�en profitent pas est grande et les cons�quences terribles.

Ce chapitre pr�sente la venue du Saint Esprit au point de vue de la puissance et des capacit�s dont les disciples avaient besoin pour accomplir leur service. En m�me temps (nous l�apprenons par d�autres portions de la Parole) ils le recevaient individuellement comme Esprit d�adoption, par lequel ils avaient la conscience qu�ils �taient enfants de Dieu (Romains 8:14-17). C�est aussi par la venue de l�Esprit Saint que Dieu est venu habiter dans sa maison, compos�e de tous les croyants qui sont sur la terre. �Vous �tes �difi�s ensemble, pour �tre une habitation de Dieu par l�Esprit� (�ph�siens 2:22). C�est encore � ce moment-l� que les disciples furent baptis�s ensemble d�un seul Esprit pour �tre un seul corps, le corps de Christ, dont lui est la t�te glorifi�e dans le ciel. �Nous avons tous �t� baptis�s d�un seul Esprit pour �tre un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit hommes libres; et nous avons tous �t� abreuv�s pour l�unit� d�un seul Esprit� (1 Cor. 12:13). En un mot, c�est par la descente du Saint Esprit que l��glise, ou l�Assembl�e, a �t� form�e sur la terre. Par le m�me Esprit le croyant devient capable de comprendre les �critures. Il est les arrhes de l�h�ritage c�leste, c�est-�-dire que, par lui, nous avons d�j� une partie de ce que nous esp�rons. Dans la gloire toute sa puissance, sans entraves, nous fera jouir de toutes nos b�n�dictions en Christ. Il y aurait beaucoup de choses � dire sur le Saint Esprit, mais ceci suffit pour faire comprendre l�importance du merveilleux �v�nement de la Pentec�te.

Ce m�me Esprit demeurera sur la terre tant que l��glise y sera. Nous n�avons donc pas besoin de demander une seconde venue du Saint Esprit, comme quelques-uns l�enseignent. Il suffit de marcher dans l�ob�issance � la Parole de Dieu pour qu�il puisse accomplir son �uvre: celle d�occuper nos c�urs de la personne du Seigneur, et il l�accomplira dans sa pl�nitude lorsque nous serons tous arriv�s dans la gloire.

L�Esprit vint du ciel � la Pentec�te, pour accomplir ce que cette f�te typifiait. La P�que, premi�re des f�tes juives, avait eu son accomplissement � la mort de Christ. Apr�s la P�que (L�vitique 23), le sacrificateur pr�sentait � l��ternel, le lendemain du sabbat, une gerbe des pr�mices de la moisson. L�accomplissement de ce type eut lieu � la r�surrection du Seigneur, premier fruit de la victoire qu�il venait de remporter sur la mort et la puissance de Satan et pr�mices de la grande moisson des rachet�s. Cinquante jours apr�s, avait lieu la f�te de la Pentec�te, type du rassemblement des croyants, fruits de l��uvre de Christ � la croix. Voil� pourquoi l�Esprit Saint vint sur les disciples ce jour-l�.

Une fois l��uvre de Christ accomplie, nous voyons que tout r�pond pleinement � ce que les types pr�figuraient.

Premiers effets du don des langues

(v. 5-36). � La f�te de la Pentec�te avait attir� � J�rusalem beaucoup de Juifs pieux qui habitaient dans les pays nomm�s aux versets 9 � 11. Dieu voulut les rendre t�moins des r�sultats merveilleux de la venue du Saint Esprit. �Le bruit de ceci�, est-il dit, �s��tant r�pandu, la multitude s�assembla, et fut confondue de ce que chacun les entendait parler dans son propre langage. Et ils �taient tous hors d�eux-m�mes, et s��tonnaient, disant: Voici, tous ceux-ci qui parlent ne sont-ils pas des Galil�ens? Et comment les entendons-nous, chacun dans son propre langage, celui du pays dans lequel nous sommes n�s?... Nous les entendons annoncer dans nos langues les choses magnifiques de Dieu� (v. 6-12).

C�est la contrepartie de la confusion des langues qui eut lieu � la tour de Babel.

Apr�s le d�luge, les hommes voulurent se faire un nom, avoir une puissance qui emp�ch�t leur dispersion sur la terre, contrairement � la pens�e de Dieu qui avait dit � No� et � ses fils: �Fructifiez et multipliez et remplissez la terre� (Gen�se 9:1). Dieu les obligea � se disperser en confondant leur langage. Ceux qui parlaient la m�me langue se group�rent et habit�rent dans un m�me lieu: ainsi se form�rent les nations. Bient�t elles s�adonn�rent � l�idol�trie et, alors, Dieu appela Abraham � sortir de son pays et de sa parent�, en vue de se former un peuple qui gard�t la connaissance du vrai Dieu. D�s lors les nations furent abandonn�es � leurs propres convoitises. Le peuple d�Isra�l s�adonna � l�idol�trie comme les gentils et subit la captivit�. Un r�sidu revint sous N�h�mie et Esdras, pour recevoir le Messie promis, qui fut rejet� et mis � mort. Dieu ayant �puis� tous les moyens de rendre les hommes heureux sur le pied de leur propre responsabilit� et n�ayant obtenu que la r�volte et le p�ch�, il ne lui restait plus qu�� ex�cuter sur eux les jugements m�rit�s. Alors il manifesta son amour en donnant son Fils, son unique, pour subir, sur la croix, le jugement � la place des coupables. La justice de Dieu contre le p�ch� �tant ainsi satisfaite, l��vangile de la gr�ce pouvait �tre proclam� � tous et en tous lieux.

Les disciples charg�s d�annoncer ce message d�amour, en pr�chant la repentance et la r�mission des p�ch�s �� toutes les nations, en commen�ant par J�rusalem� (Luc 24:47), �taient des Galil�ens illettr�s, qui ne connaissaient que leur langue. Mais comme les ressources �taient en Dieu seul pour sauver les p�cheurs, elles se trouvaient aussi en lui seul pour leur faire conna�tre ce grand salut. Il envoya, du ciel, l�Esprit Saint pour rendre ses faibles serviteurs capables de proclamer l��vangile � tous les peuples dans leur propre langage. Ainsi, le jour m�me de la Pentec�te, ces Juifs, n�s dans ces divers pays, les entendirent annoncer, dans leurs langues, �les choses magnifiques de Dieu�, le message d�un Dieu qui n�exige rien du p�cheur, qui lui offre, au contraire gratuitement, la r�mission des p�ch�s, un salut �ternel. Quelles choses magnifiques sortent du tr�sor infini de l�amour de Dieu, manifest� dans la personne et l��uvre de son Fils bien-aim�, grand sujet de l��vangile! Il y avait de quoi mettre ces gens �hors d�eux-m�mes et en perplexit�, disant l�un � l�autre: Que veut dire ceci?� (v. 12). Mais l�opposition du c�ur naturel, insensible � la gr�ce, se manifeste aussit�t. �D�autres, se moquant, disaient: Ils sont pleins de vin doux�. C�est au travers de la haine et de la duret� du c�ur de l�homme influenc� par Satan que la puissance de l�Esprit Saint, agissant chez les disciples, se frayera un chemin pour porter au monde entier la gr�ce merveilleuse de Dieu en commen�ant par J�rusalem, la ville la plus coupable qui e�t jamais exist�.

En attendant le Saint Esprit est venu sur les croyants, comme il viendra sur le r�sidu � venir, parce qu�ils se sont repentis et ont re�u le Seigneur. � ceux qui disaient: �Que ferons-nous, fr�res?� Pierre r�pondit (v. 38): �Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptis� au nom de J�sus Christ, en r�mission des p�ch�s; et vous recevrez le don du Saint Esprit�. D�s lors tous ceux qui se sont repentis en croyant au Seigneur J�sus, ont re�u le Saint Esprit. Mais la proph�tie de Jo�l ne s�accomplira pour les Juifs qu�apr�s l�enl�vement de l��glise et avant que vienne le grand jour des jugements sur les ennemis du peuple et de Christ: �Vos fils et vos filles proph�tiseront, et vos jeunes hommes verront des visions, et vos vieillards songeront en songes; et sur mes serviteurs et sur mes servantes, en ces jours-l�, je r�pandrai de mon Esprit, et ils proph�tiseront; et je montrerai des prodiges dans le ciel en haut, et des signes sur la terre en bas, du sang et du feu, et une vapeur de fum�e; le soleil sera chang� en t�n�bres et la lune en sang, avant que vienne la grande et �clatante journ�e du Seigneur. Et il arrivera que quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauv� (v. 17-21). En attendant ce jour-l�, le Saint Esprit donne aux disciples la capacit� de rendre t�moignage au Seigneur J�sus glorifi� en annon�ant l��vangile en tous lieux, et il demeurera dans l��glise jusqu�� la venue du Seigneur.

Soit maintenant, au temps de la gr�ce, soit dans celui qui pr�c�dera la grande et �clatante journ�e du Seigneur, �quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauv�. C�est le grand sujet de l��vangile, le seul moyen d�avoir part aux b�n�dictions pr�sentes et futures, puisque du c�t� de l�homme, il n�y a aucune ressource.

Le discours de Pierre se divise en plusieurs parties. Jusqu�ici il a r�fut� l�absurde accusation des Juifs en �tablissant, par la Parole, que ce qu�ils prenaient pour les effets du vin, marque l�accomplissement d�une proph�tie de Jo�l. Dans ce qui suit, jusqu�au v. 36, Pierre parle aux Juifs de J�sus qu�ils ont fait mourir, mais que Dieu a ressuscit� et fait asseoir � sa droite; le Saint Esprit a produit les effets dont ils �taient t�moins. �Hommes Isra�lites�, leur dit-il, ��coutez ces paroles: J�sus le Nazar�en, homme approuv� de Dieu aupr�s de vous par les miracles et les prodiges et les signes que Dieu a faits par lui au milieu de vous, comme vous-m�mes vous le savez, ayant �t� livr� par le conseil d�fini et par la pr�connaissance de Dieu, � lui, vous l�avez clou� � une croix et vous l�avez fait p�rir par la main d�hommes iniques� (v. 22, 23). L�ap�tre rappelle ici trois grands faits relatifs au Seigneur.

1� Il �tait �un homme approuv� de Dieu�. Pierre ne craint pas de nuire � la gloire de sa personne en l�appelant J�sus le Nazar�en, un homme, comme tous le virent au cours de son minist�re ici-bas. Cet homme �tait approuv� de Dieu, qui accomplit, par lui, toute l��uvre merveilleuse dont ils furent les t�moins.

2� �Il a �t� livr� par le conseil d�fini et la pr�connaissance de Dieu�. C�est le c�t� de Dieu dans l��uvre que le Seigneur a accomplie sur la croix. Il mourut selon les conseils divins. Si Dieu voulait sauver des p�cheurs et remporter la victoire sur toute l��uvre du diable, il fallait que son Bien-aim�, devenu homme, f�t livr�.

3� Les hommes sont coupables de l�avoir clou� � une croix. Le fait que le Seigneur ne pouvait mourir, s�il ne se livrait lui-m�me pour accomplir les conseils de Dieu, n�enl�ve rien � la culpabilit� des hommes. Ils le ha�ssaient et ne pouvaient le supporter plus longtemps au milieu d�eux; ils le firent mourir volontairement.

Mais s�ils donn�rent libre cours � leur haine, Dieu intervient pour ressusciter le Seigneur d�entre les morts. Pierre continue en disant: �Lequel Dieu a ressuscit�, ayant d�li� les douleurs de la mort, puisqu�il n��tait pas possible qu�il f�t retenu par elle� (v. 24). La mort fut oblig�e, pour ainsi dire, de laisser sortir le Seigneur. Il y �tait entr� par gr�ce, pour ouvrir au p�cheur repentant le passage au travers de cette terrible cons�quence du p�ch�. Il n�avait rien fait qui m�rit�t la mort; c�est pour nous en d�livrer qu�il y est entr�; elle n�avait aucun pouvoir sur lui. Par la r�surrection Dieu montra aussi combien il �tait pleinement satisfait et glorifi� par l��uvre de J�sus.

Pierre cite ensuite les v. 8 � 11 du Psaume 16 qui expriment la confiance du Seigneur, homme ici-bas, en face de la mort: il savait que son Dieu ne le laisserait pas dans le tombeau, c�est-�-dire dans l��tat o� l��me est s�par�e du corps

�Car David dit de lui: �Je contemplais toujours le Seigneur devant moi; car il est � ma droite, afin que je ne sois pas �branl�. C�est pourquoi mon c�ur s�est r�joui, et ma langue a tressailli de joie; et plus encore, ma chair aussi reposera en esp�rance; car tu ne laisseras pas mon �me en had�s, et tu ne permettras pas que ton saint voie la corruption. Tu m�as fait conna�tre les chemins de la vie, tu me rempliras de joie par le regard de ta face�. L�ap�tre se sert des textes familiers aux Juifs, pour leur prouver que J�sus �tait bien celui dont David avait parl� dans les Psaumes. Dieu avait promis � David qu�il susciterait, apr�s lui, un de ses fils dont le tr�ne serait �tabli pour toujours (voir 1 Chroniques 17:11-14). Ce fils est J�sus, n� selon la chair, de Marie qui appartenait � la famille de David. Lorsque les mages d�Orient vinrent lui rendre hommage, parce qu�ils avaient appris la naissance du roi des Juifs, les principaux sacrificateurs surent tr�s bien dire � H�rode que le Christ devait na�tre � Bethl�hem, selon une proph�tie de Mich�e. Au lieu de se r�jouir, ils cherch�rent � mettre � mort le petit enfant et consomm�rent leur d�sir � la croix. Mais le rejet de Christ n�annulait pas les promesses faites � son sujet, car ce roi �tait non seulement le fils de David, mais aussi le fils de Dieu; il devait ressusciter. David, comme proph�te, a parl� de sa r�surrection dans le Psaume 16, dont Pierre donne l�explication dans les v. 29-31, en ajoutant: �Ce J�sus, Dieu l�a ressuscit�, ce dont nous, nous sommes tous t�moins. Ayant donc �t� exalt� par la droite de Dieu, et ayant re�u de la part du P�re l�Esprit Saint promis, il a r�pandu ce que vous voyez et entendez� (v. 32, 33). Ainsi, ces malheureux Juifs avaient devant eux, par les effets de la puissance du Saint Esprit, les preuves de la r�surrection de J�sus. Puisque Dieu l�avait exalt� par sa droite, sa puissance, il �tait bien le Christ qu�ils avaient mis � mort. Pierre cite encore une parole de David au Psaumes 110:1: �Le Seigneur a dit � mon seigneur: Assieds-toi � ma droite, jusqu�� ce que j�aie mis tes ennemis pour marchepied de tes pieds�. En disant cela, le Seigneur, ou l��ternel, ne parlait pas de David dont le tombeau �tait toujours � J�rusalem, contenant sa d�pouille; donc David n��tait pas mont� au ciel; il n�est pas encore ressuscit�. Il parlait �videmment du Christ. Aussi Pierre conclut en disant: �Que toute la maison d�Isra�l sache certainement que Dieu a fait et Seigneur et Christ ce J�sus que vous avez crucifi� (v. 36). Terrible d�monstration de la gravit� de leur culpabilit�! Quel contraste, comme nous l�avons souvent remarqu�, entre l�appr�ciation des hommes et celle de Dieu, au sujet de son Fils, comme � l��gard de toutes choses! Les hommes mettent � mort J�sus, Dieu le ressuscite et le glorifie en l��tablissant Seigneur de tout.

R�sultats du discours de Pierre

(v. 37-41). � La gr�ce de Dieu se servit de la pr�dication de Pierre pour agir sur la conscience d�un grand nombre de ses auditeurs; leur c�ur fut saisi de componction, quand ils comprirent de quelle mani�re outrageante ils avaient offens� Dieu en crucifiant celui qu�il a fait Seigneur et Christ. Ils dirent � Pierre et aux autres ap�tres: �Que ferons-nous, fr�res? Et Pierre leur dit: Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptis�... et vous recevrez le don du Saint Esprit: car � vous est la promesse et � vos enfants, et � tous ceux qui sont loin, autant que le Seigneur notre Dieu en appellera � lui. Et par plusieurs autres paroles, il conjurait et exhortait, disant: Sauvez-vous de cette g�n�ration perverse� (v. 38-40). Une fois la conscience r�veill�e au sujet de la culpabilit�, la premi�re chose � faire consiste � se repentir. La repentance n�est pas seulement le regret d�avoir mal fait, comme on le pense souvent; elle veut un retour sur soi et sur sa mani�re d�agir. Par exemple, on entend un homme tr�s satisfait de lui-m�me qui dit: �Je n�ai fait de mal � personne; je n�ai ni tu�, ni vol�. Mais, quelque temps apr�s, il ajoute: �Je suis un mis�rable p�cheur, je n�ai m�rit� que le jugement; je suis perdu�. Il s�est repenti; il ne regrette pas seulement ce qu�il a fait, mais il porte sur lui-m�me un jugement absolument oppos� � celui qu�il portait auparavant. � cet homme-l�, on peut annoncer l��vangile, lui dire que le sang de J�sus Christ purifie de tout p�ch�. La pr�dication de Pierre avait produit chez un grand nombre la profonde douleur d�avoir offens� Dieu en mettant � mort son Fils. Que faire maintenant pour se soustraire aux cons�quences in�vitables d�un si grave p�ch�? Premi�rement, se repentir, reconna�tre sinc�rement devant Dieu que la voie qu�ils avaient suivie �tait mauvaise, changer compl�tement de pens�e � leur �gard et � l��gard de celui qu�ils avaient rejet�. Puisqu�ils s��taient repentis, ils devaient passer par le bapt�me, reconna�tre dans la mort de Christ le seul moyen d�obtenir la r�mission des p�ch�s; par le bapt�me, figure de cette mort, ils entraient dans le nouvel �tat de choses chr�tien qui rempla�ait Isra�l comme t�moignage de Dieu sur la terre. Une fois l�, ils recevraient le don du Saint Esprit, promis par Dieu, dans l�Ancien Testament et appel� �la promesse�, qui appartenait au peuple terrestre de Dieu, � leurs enfants et aussi � tous ceux que le Seigneur appellerait � lui en dehors d�Isra�l. C�est ce qui eut lieu lorsque le Saint Esprit tomba sur Corneille et les siens qui �taient des gentils (chap. 10). En �sa�e 57:19, nous lisons: �Paix, paix � celui qui est loin, et � celui qui est pr�s! dit l��ternel; et je le gu�rirai�. Nous qui n��tions pas Juifs, sommes du nombre de ceux qui �taient loin, loin d�Isra�l et par cons�quent loin de Dieu, mais appel�s par lui pour nous faire gr�ce. �Ceux donc qui re�urent sa parole, furent baptis�s; et en ce jour-l� furent ajout�es environ trois mille �mes� (v. 41). Merveilleux r�sultat de cette premi�re pr�dication de l��vangile! Ce nombre fut ajout� � celui des disciples r�unis apr�s l�ascension du Seigneur et dont le nombre s��levait � environ cent vingt. Ils formaient l��glise, ou Assembl�e, t�moignage de Dieu sur la terre, habitation de Dieu par l�Esprit. Il ne pouvait habiter au milieu des Juifs, puisqu�ils l�avaient rejet� dans la personne de son Fils.

Heureux d�buts de l��glise

(v. 42-47). � Aux versets 42 � 47, nous voyons ce qui caract�risait cette Assembl�e de croyants dans toute la fra�cheur de leur d�but et o� le Saint Esprit agissait avec puissance. Rien ne l�attristait, comme c�est le cas aujourd�hui � cause du triste �tat de l��glise qui a bient�t abandonn� son premier amour (Apocalypse 2:4). Il est dit qu�ils �pers�v�raient dans la doctrine et la communion des ap�tres, dans la fraction du pain et les pri�res�. Apr�s avoir re�u la v�rit�, il faut y pers�v�rer, car en dehors, tout est en �uvre pour nous en d�tourner. Malgr� la ruine actuelle, nous pouvons r�aliser toutes les pr�cieuses v�rit�s contenues dans ce passage; choses qui demeurent et dont la foi s�empare dans tous les temps. Quand on les a re�ues, on doit y pers�v�rer et ne pas �couter toutes les voix qui se font entendre, pour d�tourner de la b�n�diction qui d�coule de l�ob�issance � la Parole. Les ap�tres communiquent alors leur doctrine oralement; aujourd�hui nous la poss�dons en entier dans la Parole de Dieu, � laquelle nous devons une enti�re soumission, afin de ne pas faire valoir nos propres pens�es et nos opinions. Soumis � la Parole, nous r�aliserons la communion des ap�tres et la communion les uns avec les autres. Avoir communion, c�est avoir une m�me part en commun. Tous avaient communion avec les ap�tres dans les choses qu�ils pr�sentaient. L�ap�tre Jean dit: �Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l�annon�ons, afin que vous aussi vous ayez communion avec nous: or notre communion est avec le P�re et avec son Fils J�sus Christ� (1 Jean 1:3). Rien n�est plus grand et pr�cieux, en attendant la gloire, que d�avoir des choses en commun avec le P�re, avec le Fils, et les uns avec les autres, puisque nous poss�dons la m�me vie.

Ils pers�v�raient aussi dans la fraction du pain et les pri�res, ce que nous avons le grand privil�ge de faire encore maintenant. De bonne heure, les chr�tiens cess�rent de pers�v�rer dans la fraction du pain. Au lieu de le faire chaque premier jour de la semaine, comme la Parole nous l�enseigne, ils le firent � de longs intervalles, et beaucoup de croyants ne le font jamais, refusant ainsi le m�morial du Seigneur mort pour �ter nos p�ch�s. L�ennemi fait de grands efforts pour priver nombre d�enfants de Dieu de ce grand privil�ge.

Il faut aussi une grande �nergie pour pers�v�rer dans la pri�re, soit individuellement, soit en famille, soit dans l�Assembl�e. Satan sait que le croyant sera affaibli spirituellement s�il ne pers�v�re pas dans la lecture de la Parole et dans la pri�re; ses efforts tendent � le priver de cette source de puissance et de joie. Pers�v�rer dans la doctrine, ce n�est pas seulement s�occuper de la Parole qui renferme la doctrine des ap�tres, c�est mettre en pratique ce qu�elle enseigne quant � l�Assembl�e aussi bien qu�individuellement.

Si tant de choses ont chang� dans l��glise au cours des si�cles �coul�s depuis sa formation, cela ne vient que de l�infid�lit� de l�homme. Mais ce qui est de Dieu est rest� intact d�s le commencement et ne peut changer. Sa Parole, son Esprit, demeurent avec nous. La m�me Parole enseignait les saints au commencement; le m�me Esprit les occupait du Seigneur. Dieu ne change pas, le Seigneur non plus. Nous pouvons user librement de la pri�re; ce moyen b�ni par lequel nous pla�ons tous nos besoins devant Dieu, le faisant intervenir en toute circonstance pour recevoir la sagesse, l�intelligence, la force n�cessaire pour le servir fid�lement et l�honorer dans toute notre vie. Dieu �coute le plus jeune enfant comme le chr�tien le plus avanc�.

En pr�sence de tous les effets merveilleux de la puissance de l�Esprit Saint, �toute �me avait de la crainte�. Cette crainte, quoique dans une plus faible mesure, peut encore se produire chez les t�moins de la marche fid�le d�un croyant, car le monde remarque une manifestation quelconque de la vie divine, quoiqu�il ne veuille pas toujours en convenir.

�Beaucoup de prodiges et de miracles se faisaient par les ap�tres�. Nous n�avons plus les ap�tres pour faire des miracles, n�cessaires pour l��tablissement du christianisme, mais qui ne nourrissaient pas, ni n��difiaient les assembl�es. Ils s�adressaient aux gens du dehors; ils accompagnaient la pr�dication de la Parole, frappaient le monde d��tonnement; mais par eux-m�mes ne communiquaient la vie � personne. Toute l��uvre de Dieu chez les inconvertis, chez les croyants et dans l�Assembl�e, se fait au moyen de la Parole de Dieu, appliqu�e par le Saint Esprit. Le christianisme existe depuis dix-neuf si�cles. Les miracles, destin�s � son �tablissement au milieu de Juifs hostiles et de pa�ens superstitieux, n�ont donc plus leur raison d��tre. Il est vrai que Dieu travaille pour sauver des p�cheurs au milieu de nations qui professent le christianisme, mais sa Parole suffit. �La foi vient de ce qu�on entend, et ce qu�on entend par la parole de Dieu� (Rom. 10:17). L�homme riche dans les tourments (Luc 16) aurait voulu qu�un miracle s�accompl�t pour que ses fr�res ne vinssent pas dans le lieu o� il �tait. Mais il lui est r�pondu: �Ils ont Mo�se et les proph�tes � savoir les �critures � qu�ils les �coutent... S�ils n��coutent pas Mo�se et les proph�tes, ils ne seront pas persuad�s non plus si quelqu�un ressuscitait d�entre les morts�. Le Seigneur prouve par cela que la Parole de Dieu seule op�re le salut dans les c�urs. La puissance miraculeuse, que l�on r�clame tant dans certains milieux, n�est absolument pas n�cessaire, ni pour convertir, ni pour �difier les croyants. Tout ce qu�il faut pour op�rer de la part de Dieu est demeur� intact d�s le commencement, comme nous l�avons vu au v. 42. Le croyant n�a qu�� pers�v�rer dans la v�rit�, � ob�ir � la Parole de Dieu. Il ne sert � rien de dire que Dieu peut toujours faire des miracles quand il le trouve � propos; mais c�est tout autre chose que la pr�tention d�en faire dans le triste �tat o� se trouve la chr�tient�.

Les versets 44 et 45 nous d�crivent les effets merveilleux de la vie divine dans sa fra�cheur premi�re: �Tous les croyants �taient en un m�me lieu, et ils avaient toutes choses communes; et ils vendaient leurs possessions et leurs biens, et les distribuaient � tous, selon que quelqu�un pouvait en avoir besoin�. La vie �ternelle, vie divine et c�leste, manifestait nettement ses caract�res propres.

Premi�rement, c�est l�amour actif, qui se montre par le besoin de se trouver ensemble: �Tous les croyants �taient en un m�me lieu�. Ce besoin se fait sentir encore aujourd�hui partout o� la vie de Dieu est quelque peu libre et active. Dieu est amour et veut rassembler un jour tous ses rachet�s autour du Seigneur dans la gloire. Ceux qui poss�dent la vie divine d�sirent donc naturellement se rassembler d�j� ici-bas, mais ne sauraient se rencontrer tous en un m�me lieu, puisque, par la gr�ce de Dieu, il y a des rachet�s dans le monde entier. �L� o� deux ou trois sont assembl�s en mon nom�, dit le Seigneur, �je suis l� au milieu d�eux�. L� ils jouissent de sa pr�sence et peuvent s�entretenir de leurs b�n�dictions en attendant son retour pour les rassembler tous autour de lui dans la maison du P�re.

Ensuite ces premiers chr�tiens avaient compris que leurs biens �taient c�lestes et que le Seigneur allait venir; aussi mettaient-ils leurs biens mat�riels au service de l�amour; ils n�avaient de valeur que pour subvenir aux besoins des fr�res n�cessiteux. Ceux qui en poss�daient les vendaient. Actuellement on ne peut agir de m�me; mais lorsque la vie divine agit, elle s�affiche avec les m�mes caract�res. Les croyants dont le c�ur est rempli de l�amour de Dieu et qui appr�cient � leur valeur leurs b�n�dictions spirituelles, savent se servir de leurs biens mat�riels pour aider � leurs fr�res n�cessiteux et pour servir les int�r�ts du Seigneur. Ils ne les vendent pas, mais les consid�rent comme la propri�t� du Seigneur, dont ils sont les administrateurs.

Cette mani�re d�agir selon la pens�e de Dieu est loin de ressembler au communisme dont on parle tant maintenant et qui exige de ceux qui poss�dent des biens qu�ils les partagent. C�est l�amour de Dieu actif dans le c�ur qui fait penser aux autres, et non � soi-m�me; il n�exige rien de personne, mais trouve son bonheur � faire le bien. L�amour donne et ne demande rien.

�Et tous les jours ils pers�v�raient d�un commun accord dans le temple; et, rompant le pain dans leurs maisons, ils prenaient leur nourriture avec joie et simplicit� de c�ur, louant Dieu, et ayant la faveur de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait tous les jours � l�assembl�e ceux qui devaient �tre sauv�s� (v. 46, 47). Ces chr�tiens juifs reconnaissaient encore le temple comme la maison de l��ternel et le consid�raient avec tous les sentiments religieux dus � cet �difice. Mais pour rompre le pain, ils se retiraient dans leurs maisons, � part du peuple et du temple, car ils ne pouvaient se souvenir l� du Seigneur mort, rejet� par le peuple et les chefs religieux. L�acte de rompre le pain appartenait au nouvel ordre de choses, � l�assembl�e, dont ils faisaient partie, et ne pouvait se m�langer au juda�sme. Plus tard les croyants juifs apprirent � rompre enti�rement avec tout ce qui constituait le culte l�vitique.

Ces croyants prenaient aussi leur nourriture avec joie et simplicit� de c�ur et louaient Dieu. Ils excluaient de leur vie tout avantage charnel. Ils ne trouvaient pas davantage leur plaisir dans la bonne ch�re que dans la possession de leurs biens mat�riels. L�amour, la joie, la louange caract�risaient leur existence; ils jouissaient de la faveur de tout le peuple, t�moin de cette vie merveilleuse.

Il est dit que le Seigneur �ajoutait tous les jours � l�Assembl�e ceux qui devaient �tre sauv�s�. Pourquoi n�est-il pas dit: tous ceux qui �taient sauv�s? Ce passage parle de ceux qui sont sauv�s des jugements qui allaient tomber sur la nation juive pour avoir crucifi� son Roi. Dans l�Assembl�e, nouveau t�moignage de Dieu au milieu des hommes, les croyants se trouvaient en s�curit�. Aujourd�hui, nous savons que les jugements atteindront la chr�tient� et le monde entier. Comme autrefois, le Seigneur ajoute � l�Assembl�e ceux qui doivent en �tre �pargn�s, non pas gr�ce � la protection du monde, mais parce qu�ils seront ravis � la rencontre du Seigneur en l�air, pour �tre avec lui. Nous avons �t� tourn�s �des idoles vers Dieu, pour servir le Dieu vivant et vrai, et pour attendre des cieux son Fils qu�il a ressuscit� d�entre les morts, J�sus, qui nous d�livre de la col�re qui vient� (1 Thess. 1:9, 10).

Que le Seigneur donne � tous, jeunes et vieux, de mettre � profit les enseignements de ce merveilleux chapitre. Soyons fid�les en attendant qu�il vienne chercher tous les siens! Alors nous serons tous ensemble dans un m�me lieu, la maison du P�re; l� le bonheur de tous sera parfait et surtout le sien. Nous le verrons face � face; nous n�aurons plus besoin de nous souvenir de lui par la fraction du pain. La vie divine, que nous poss�dons d�j� ici-bas se d�ploiera en plein; nous devons la montrer � ceux qui nous entourent.

Tous mes lecteurs ont-ils cette vie? Le Seigneur vient! Que tous ceux qui ne la poss�dent pas s�empressent non pas de la rechercher, mais de l�accepter: elle est offerte � tous gratuitement. �Qui croit au Fils a la vie �ternelle� (Jean 3:36). Pour celui qui croit et qui doute s�il la poss�de, le m�me ap�tre dit: �Je vous ai �crit ces choses afin que vous sachiez que vous avez la vie �ternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu (l Jean 5:13).

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Acts 2". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/acts-2.html.