Bible Commentaries
Actes 21

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versets 1-40

(v. 1-14). � Les liens form�s dans les c�urs des rachet�s par la possession de la nature divine, nature du Dieu qui est amour, sont puissants et au-dessus des liens naturels. C�est ce qu��prouvaient Paul et les anciens d��ph�se, car il est dit au premier verset de notre chapitre: �Et quand, nous �tant arrach�s d�aupr�s d�eux...�. La vie des croyants est faite pour passer l��ternit� ensemble dans la contemplation du Seigneur de gloire. En attendant d��tre au ciel, dans sa glorieuse pr�sence, rien n�est plus doux pour les enfants de Dieu que de r�aliser ces relations fraternelles, surtout quand ils passent par les �preuves que l�on rencontre si fr�quemment dans ce monde, comme c��tait le cas pour Paul et pour ceux auxquels il devait s�arracher pour avancer dans un chemin de douleur tel que nous le verrons dans la suite.

Paul et ses compagnons arriv�rent en peu de temps � Cos, �le de l�Archipel, le jour suivant � Rhodes, autre grande �le non loin des c�tes et, de l�, � Patara, port de la Lycie. Ils s�y embarqu�rent sur un navire en partance pour Tyr, o� il y avait des chr�tiens et, sans doute, une assembl�e. Ils conseill�rent � Paul, par l�Esprit Saint, de ne pas monter � J�rusalem; mais il ne trouva pas � propos de renoncer � son voyage. Le jour du d�part, tous l�accompagn�rent au rivage avec femmes et enfants; apr�s qu�ils se furent embrass�s, Paul et les siens s�embarqu�rent. L�, comme � Milet, tous �taient sous l��treinte de l�amour fraternel.

Il n�est pas inutile de faire remarquer que les enfants assistaient � ce d�part. Les enfants des chr�tiens ont leur place avec leurs parents dans tous les actes de la vie chr�tienne. On voit d�j� cela en Isra�l; lorsque le roi Josaphat rassembla le peuple de Juda pour demander � l��ternel son secours contre les nombreuses arm�es qui venaient lui faire la guerre, tous furent convoqu�s: �Tout Juda se tenait devant l��ternel, avec leurs petits enfants, leurs femmes et leurs fils� (2 Chroniques 20:13). La b�n�diction de Dieu ne peut reposer sur les enfants que s�ils suivent leurs parents dans le chemin de la foi, dans l�ob�issance et la s�paration du monde. Ils participent aux joies et aux peines de la famille chr�tienne et apprennent la d�pendance de Dieu en assistant � la lecture et � la pri�re de famille. D�s l�antiquit� les croyants l�avaient compris. Dieu dit d�Abraham: �Je sais qu�il commandera � ses fils et � sa maison apr�s lui de garder la voie de l��ternel, pour pratiquer ce qui est juste et droit, afin que l��ternel fasse venir sur Abraham ce qu�il a dit � son �gard� (Gen�se 18:19). Josu� dit: �Moi et ma maison, nous servirons l��ternel� (Josu� 24:15). Il importe de consid�rer ce que la Parole enseigne quant � la marche des familles chr�tiennes, afin que les enfants soient gard�s des principes de ce monde, o� la vie de famille dispara�t de plus en plus, ce qui favorise l�esprit d�ind�pendance des enfants et par cons�quent leur ruine � tous �gards. Mais revenons � nos voyageurs.

De Tyr, le bateau toucha Ptol�ma�s, o� se trouvaient aussi des fr�res avec lesquels Paul et ses compagnons demeur�rent un jour. Le lendemain, ils abord�rent � C�sar�e; l� se termina le voyage par mer. Ils entr�rent chez Philippe l��vang�liste, un des sept diacres choisis au chap. 6 pour distribuer des secours aux veuves n�cessiteuses. Nous l�avons d�j� vu pr�chant l��vangile en Samarie, apr�s la mort d��tienne, ensuite sur le chemin de Gaza pour enseigner l�eunuque d��thiopie. De l�, l�Esprit l�enleva et il fut trouv� � Azot, l�ancienne Asdod des Philistins; puis il �vang�lisa toutes les villes jusqu�� C�sar�e, o� il demeura, para�t-il, jusqu�alors. Sa famille avait march� sur les traces de son chef. Il avait quatre filles qui proph�tisaient, c�est-�-dire qu�elles annon�aient la Parole � d�autres. Certaines personnes se basent sur cette mention, pour �tablir que les femmes peuvent parler dans les assembl�es. Il n�est pas dit qu�elles proph�tisaient dans l�assembl�e. Toute femme ou fille chr�tienne peut parler de la Parole de Dieu � d�autres, chaque fois que l�occasion leur en est fournie. Nous voyons, en 1 Cor. 14:3, ce que signifie actuellement �proph�tiser�; c�est parler pour �l��dification, et l�exhortation, et la consolation�, c�est-�-dire, faire valoir la Parole de Dieu selon les besoins de ceux qui �coutent, besoins qui ne sont souvent connus que de Dieu et non de celui qui parle ou �proph�tise�. La proph�tie annon�ant des choses qui doivent arriver non encore r�v�l�es, ne s�exerce plus maintenant que la r�v�lation de Dieu est compl�te. La Parole de Dieu nous fait conna�tre tout ce qui arrivera jusqu�� la fin du monde.

Il y avait � C�sar�e un proph�te nomm� Agabus, venu de Jud�e, qui avait d�j� annonc�, au chap. 11:28, qu�une grande famine aurait lieu. Celui-l� �tait un proph�te qui annon�ait des choses � venir. Il vint aupr�s de Paul et, ayant pris sa ceinture, s�en lia les pieds et les mains et dit �L�Esprit Saint dit ces choses: L�homme � qui est cette ceinture, les Juifs � J�rusalem le lieront ainsi et le livreront entre les mains des nations�. Agabus ne dit pas � Paul de ne point aller � J�rusalem, comme l�avaient fait les disciples de Tyr; il indiqua simplement ce qui lui arriverait. En entendant ces paroles, les compagnons de Paul et les disciples de C�sar�e le suppli�rent de ne pas aller � J�rusalem. Mais il leur r�pondit: �Que faites-vous en pleurant et en brisant mon c�ur? Car pour moi, je suis pr�t, non seulement � �tre li�, mais encore � mourir � J�rusalem pour le nom du Seigneur J�sus� (v. 13). Comme nous le verrons au v. 18 du chapitre suivant, le Seigneur avait averti Paul de sortir de J�rusalem, parce qu��ils ne recevraient pas son t�moignage�. Mais il d�sirait ardemment �tre utile � ses fr�res Juifs en leur portant des secours de leurs fr�res de la Mac�doine et de l�Acha�e (voir Romains 15:25-33; 1 Corinthiens 16:1-3; 2 Corinthiens, chap. 8 et 9). Il n�allait pas dans le but de travailler au milieu des Juifs incr�dules, car il se proposait, apr�s avoir accompli son service d�amour envers ses fr�res, d�aller � Rome et en Espagne. Il ne cherchait pas � se m�nager ni � sauver sa vie, son �uvre �tait toute de d�vouement. Il nous arrive, pour �viter des difficult�s, de ne pas suivre le chemin trac� par le Seigneur; ce n��tait pas le cas pour l�ap�tre qui �tait pr�t � mourir pour le nom du Seigneur J�sus. Mais il aurait mieux fait de se laisser guider par la parole du Seigneur plut�t que par son amour pour ses fr�res. Seulement, il ne nous appartient pas de le critiquer, nous qui avons si peu d�amour pour nos fr�res et qui sommes si loin de donner notre vie pour eux. Ayant vu la ferme d�cision de Paul, les disciples se turent, disant: �La volont� du Seigneur soit faite!�

Arriv�e de Paul � J�rusalem

(v. 15-26). � Paul et ses compagnons mont�rent � J�rusalem, accompagn�s de quelques disciples de C�sar�e, entre autres d�un certain Mnason, originaire de l��le de Chypre, mais qui avait une maison � J�rusalem, puisque Paul devait loger chez lui avec ceux qui l�accompagnaient. Les fr�res de J�rusalem les re�urent avec joie. Le lendemain, ils se rendirent chez Jacques, un des principaux anciens de l�assembl�e, o� tous les autres anciens se rendirent (v. 15-18). L�, Paul leur �raconta une � une les choses que Dieu avait faites parmi les nations par son service� (v. 19). � l�ou�e de ce r�cit, ils glorifi�rent Dieu, car les chr�tiens juifs admettaient pleinement que l��vangile f�t pr�ch� aux nations, d�apr�s ce que nous avons vu au chap. 15. Jusque-l� tout alla bien; mais si les chr�tiens juifs �taient heureux de voir les gentils accepter l��vangile, ayant compris qu�il ne fallait pas les placer sous la loi, ce n��tait pas ce qu�ils pensaient pour eux-m�mes, au moins pour un assez grand nombre d�entre eux, ce qui causa toujours beaucoup de peine � Paul, comme nous le voyons par l��p�tre aux Galates. Les anciens lui dirent: �Tu vois, fr�re, combien il y a de milliers de Juifs qui ont cru, et ils sont tous z�l�s pour la loi. Or ils ont ou� dire de toi, que tu enseignes � tous les Juifs qui sont parmi les nations de renoncer � Mo�se, disant qu�ils ne doivent pas circoncire leurs enfants, ni vivre selon les coutumes� (v. 20, 21). Qu�il s�agisse des Juifs ou des gentils, le m�lange du juda�sme et du christianisme est impossible et inutile. L�un remplace l�autre. Les ordonnances de Mo�se �taient �tablies de Dieu pour faire l�exp�rience de l�homme dans son �tat naturel, en l��prouvant pour voir s�il �tait capable de plaire � Dieu et de vivre par l�observation de la loi. Il est dit: �Vous garderez mes statuts et mes ordonnances, par lesquels, s�il les pratique, un homme vivra� (L�vitique 18:5). Comme personne ne les a pratiqu�s, personne n�a re�u la vie par ce moyen. C�est pourquoi le Seigneur J�sus vint dans ce monde; par sa mort il obtint le pardon des p�ch�s pour les coupables et la vie �ternelle pour quiconque croit. D�s lors, inutile de pratiquer les ordonnances incapables de donner la vie. Le chr�tien doit bien faire les choses agr�ables � Dieu, mais il prend le Seigneur J�sus comme mod�le de la vie qu�il lui a donn�e. Il peut l�imiter parce qu�il est sa vie. Ces croyants juifs ne l�avaient pas compris et, par orgueil religieux, voulaient conserver ce qui les avait distingu�s des gentils, mais s�opposait � l��uvre de la croix et � ses cons�quences b�nies.

Les anciens de J�rusalem voulurent que Paul accompl�t un acte par lequel il ferait croire � ces croyants z�l�s pour la loi qu�il n�enseignait pas � renoncer aux coutumes juives. Aux prises avec les fr�res de J�rusalem, l�ap�tre c�da � leur d�sir et s�associa, sur leur conseil, � quatre hommes qui avaient fait un v�u selon les ordonnances de la loi. Ils lui dirent: �Purifie-toi avec eux, et paye leur d�pense, afin qu�ils se rasent la t�te, et tous sauront que rien n�est vrai des choses qu�ils ont ou� dire de toi, mais que toi aussi, tu marches gardant la loi� (v. 22-24). En acceptant cette proposition, Paul faisait une chose absolument contraire � ce qu�il enseignait. Cela para�t �trange de sa part, mais il n�eut pas la force de r�sister, parce qu�il n�aurait pas d� se trouver � J�rusalem � ce moment-l�. Pour avoir la force de rendre t�moignage fid�lement, que l�on soit ap�tre ou simple chr�tien, il faut �tre l� o� Dieu veut que nous soyons. Paul dut souffrir cruellement de cette obligation. Mais le Seigneur eut piti� de son serviteur en ne permettant pas que l�acte propos� par les anciens e�t son entier accomplissement. D�apr�s la loi, lorsqu�on avait fait un v�u, il fallait pr�senter, sept jours plus tard, un sacrifice de gros ou de menu b�tail (L�vitique 22:21), ce qui e�t �t� en pleine contradiction avec la valeur du sacrifice de Christ dont Paul avait si pleinement montr� la suffisance dans ses enseignements. Heureusement une �meute des Juifs l�emp�che d�aller jusqu�au bout (v. 27). Arr�t� et d�s lors priv� de sa libert�, il dut laisser � toujours, � leurs v�ux et leurs sacrifices, ses fr�res juda�sants de J�rusalem, cause, involontaire sans doute, de sa captivit� qui dura quatre ans, comme nous le verrons: deux ans � C�sar�e et deux � Rome.

Paul est saisi dans le temple

(v. 27-40). � �Et comme les sept jours allaient s�accomplir, les Juifs d�Asie l�ayant vu dans le temple, soulev�rent toute la foule et mirent les mains sur lui, s��criant: Hommes isra�lites, aidez-nous! C�est ici l�homme qui partout enseigne tout le monde contre le peuple, et la loi, et ce lieu; et qui de plus a aussi amen� des Grecs dans le temple, et a profan� ce saint lieu� (v. 27, 28). Ces Juifs d�Asie se trouvaient l�, sans doute, pour la f�te de Pentec�te, o� Paul avait aussi d�sir� se rendre. Ils avaient eu l�occasion de le voir dans ses pr�c�dents voyages en Asie, et l�entendirent pr�cher l��vangile aux gentils, lorsque les Juifs refusaient de le recevoir. Comme ils le ha�ssaient tout particuli�rement, l�ennemi se servit d�eux pour mettre un terme � sa libert� dans le service du Seigneur, qu�il continua sous une autre forme en rendant t�moignage comme prisonnier � C�sar�e devant Agrippa et � Rome devant N�ron, alors empereur, et aussi, par ses �p�tres qu�il �crivit de Rome; car, comme il le dit en 2 Timoth�e 2:9: �Toutefois la Parole de Dieu n�est pas li�e�.

Ces m�chants pr�tendaient que Paul amenait des Grecs dans le temple, une profanation sous la loi, parce qu�ils avaient vu Trophime d��ph�se avec lui (v. 29). Toute la ville fut en �moi; ils saisirent Paul, le tra�n�rent hors du temple et cherch�rent � le tuer. Mais le chiliarque (commandant de la cohorte), apprenant que tout J�rusalem �tait en confusion, intervint avec la force arm�e, ce que voyant, les Juifs cess�rent de battre Paul (v. 30-32). Le chiliarque ordonna de l�encha�ner et demanda qui il �tait et ce qu�il avait fait. N�obtenant que des r�ponses contradictoires, il le fit conduire dans la forteresse. � cause de la violence de la foule, les soldats durent le porter pour le soustraire � la rage de ses ennemis qui criaient: ��te-le� (v. 33-36).

L�ap�tre suivait de pr�s son Seigneur et Ma�tre, passant par des circonstances semblables, rejet� comme lui par son peuple, qui criait aussi au gouverneur romain: ��te, �te, crucifie-le!� (Jean 19:15) et, comme lui, livr� entre les mains des gentils. Le Seigneur avait pr�venu ses disciples qu�ils seraient trait�s de la sorte: �Ils feront ces choses, parce qu�ils n�ont connu ni le P�re, ni moi� (Jean 16:3).

Au moment o� l�on allait introduire Paul dans la forteresse, il demanda au chiliarque la permission de dire quelque chose. L�officier lui r�pondit: �N�es-tu pas l��gyptien qui, ces jours pass�s, a excit� une s�dition et emmen� au d�sert les quatre mille hommes des assassins?� (v. 38). Paul r�pondit: �Je suis Juif, de Tarse, citoyen d�une ville de la Cilicie qui n�est pas sans renom; je te prie, permets-moi de parler au peuple� (v. 37-39). Ayant obtenu la permission, il se tint sur les degr�s et d�un signe de main, imposa le silence. Puis il pronon�a en h�breu un discours, rapport� dans le chapitre suivant.

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