Bible Commentaries
Actes 23

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versets 1-35

Devant le sanh�drin

(v. 1-11). � �Et Paul, ayant arr�t� les yeux sur le sanh�drin, dit: Hommes fr�res, je me suis conduit en toute bonne conscience devant Dieu jusqu�� ce jour�. Un prisonnier, traduit devant ses juges, a des p�ch�s sur la conscience. S�il feint de n��tre pas coupable, il ne peut dire comme Paul, que devant Dieu, il s�est conduit en toute bonne conscience. La conscience est la facult�, obtenue par la chute, de discerner entre le bien et le mal. Lorsque Dieu pla�a Adam en �den, o� tout �tait bon, il n�y avait ni bien ni mal � conna�tre; l�homme se trouvait dans l�innocence, dans l�ignorance du bien et du mal, puisqu�il n�y avait aucun mal dans cette belle cr�ation, �uvre parfaite du Cr�ateur. C�est pourquoi, d�s que l�homme eut p�ch� et qu�il fut en possession de ce que Satan lui avait dit: �Vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal� (Gen. 3:5), il se r�v�la incapable de r�sister au mal pour marcher dans le bien. En effet, Dieu seul pouvait avoir la connaissance du mal, car il est Saint, il est lumi�re, il est parfait. Pour que l�homme puisse marcher dans le bien, en ayant la conscience qui lui fait distinguer le mal d�avec le bien, malgr� sa nature sans force pour faire le bien et r�sister au mal, il doit na�tre de nouveau, afin de participer � la nature divine. Autrefois enfant d�Adam, il devient un enfant de Dieu, capable d��viter le mal pour marcher dans le bien. Puis, pour �clairer sa conscience et le diriger, il lui faut la Parole de Dieu qui donne la lumi�re n�cessaire � l�action conforme � sa nouvelle nature, toujours d�accord avec la pens�e de Dieu. C��tait ainsi que Paul avait march�. La Parole de Dieu r�glait sa vie. Il pouvait dire qu�il s��tait conduit en toute bonne conscience, non selon son appr�ciation, mais devant Dieu.

Cette d�claration atteignit la conscience d�Ananias, le souverain sacrificateur qui, devant Dieu, ne pouvait en dire autant, tout en se persuadant, sans doute, qu�il valait mieux que Paul. Aussi ordonna-t-il de le frapper sur la bouche (v. 2). Chez l�homme inconverti, � moins que Dieu ne travaille d�j� dans son c�ur, la mauvaise conscience s�accompagne toujours de haine pour ceux qui marchent mieux que lui. Ignorant qu�Ananias f�t le souverain sacrificateur, Paul lui dit: �Dieu te frappera, paroi blanchie! Es-tu assis l� pour me juger selon la loi; et, contrairement � la loi, tu ordonnes que je sois frapp�?� (v. 3). En langage figur�, paroi blanchie repr�sente l�hypocrisie, une chose blanchie ext�rieurement, comme cela se pratiquait autrefois sur les s�pulcres, mais qui couvre toutes sortes de taches ou d�impuret�s. C�est bien ce qu��tait Ananias, mais avec la dignit� de la position qu�il occupait dans ce moment, il ne convenait pas de le lui dire. Lorsqu�on fit remarquer � Paul qu�il injuriait le sacrificateur, il dit: �Je ne savais pas, fr�res, que ce f�t le souverain sacrificateur; car il est �crit: Tu ne diras pas de mal du chef de ton peuple� (Exode 22:28).

Le sanh�drin se composait de pharisiens et de sadduc�ens. Attach�s � la loi, les pharisiens professaient une grande pi�t�, surtout ext�rieurement, et croyaient toutes les �critures. Les sadduc�ens n�admettaient que le Pentateuque et n�admettaient pas la r�surrection, comme on le voit par la question qu�ils pos�rent au Seigneur en Matthieu 22:23-33, ni les anges ni les esprits; par cons�quent, ils s�opposaient aux pharisiens. Connaissant cette composition du sanh�drin, Paul voulut en tirer parti pour les diviser et affaiblir leur t�moignage contre lui. Il s��cria: �Hommes fr�res, je suis pharisien, fils de pharisien; je suis mis en jugement pour l�esp�rance et la r�surrection des morts� (v. 6). Les effets de cette d�claration ne se firent pas attendre. �Il s��leva une dissension entre les pharisiens et les sadduc�ens; et la multitude fut partag�e� (v. 7). Quelques scribes du parti des pharisiens dirent: �Nous ne trouvons aucun mal en cet homme; mais si un esprit lui a parl�, ou un ange...� (v. 9). Un grand tumulte s��tant �lev�, le chiliarque, craignant pour la vie de Paul, le fit conduire � la forteresse.

Paul usa d�un moyen humain pour amener la confusion dans l�auditoire. Il e�t mieux valu qu�il pr�sent�t simplement la v�rit� en se confiant dans le Seigneur pour les r�sultats. C�est p�nible d�entendre traiter l�ap�tre de pharisien; car il ne l��tait plus. Il souffrait bien pour l�esp�rance et la r�surrection des morts, mais pr�sentait cette grande v�rit� telle que les pharisiens l�admettaient. Quoique ap�tre, Paul, comme un homme, eut ses moments de faiblesse que la Parole ne cache pas. Fr�quemment les auteurs de biographies ont soin de ne faire ressortir que les beaux c�t�s de leur h�ros; mais la Parole de Dieu �tant la v�rit�, rapporte les faiblesses et les fautes des hommes de Dieu, lorsque cela nous est utile, et non pour que nous les m�sestimions, mais pour que nous prenions garde, nous qui marchons moins fid�lement qu�eux.

Malgr� la faiblesse de son serviteur, le Seigneur se tint pr�s de lui la nuit suivante et lui dit: �Aie bon courage; car comme tu as rendu t�moignage des choses qui me regardent, � J�rusalem, ainsi il faut que tu rendes t�moignage aussi � Rome� (v. 11). �tres faibles et souvent incons�quents, nous avons � faire � celui qui nous conna�t et nous aime. �Il sait de quoi nous sommes form�s, il se souvient que nous sommes poussi�re� (Psaumes 103:14). Au lieu de lui reprocher sa mani�re d�agir, le Seigneur encourage son serviteur, accabl� de maux et de tristesse. Il savait quel c�ur il avait pour lui, pour son service et ses rachet�s. C�est ce grand amour qui l�avait conduit entre les mains de ses ennemis. Il avait rendu t�moignage � J�rusalem: il en ferait autant � Rome, o� il alla en effet deux ans plus tard comme prisonnier, non des m�chants, mais du Seigneur qui, au-dessus de la sc�ne visible, dirigeait tout pour sa gloire et pour le bien de son serviteur; il lui accorderait d�accomplir toute l��uvre � laquelle il l�avait appel�. Gr�ce merveilleuse que celle d��tre les objets d�un amour tel que celui du Seigneur J�sus! Combien cela doit nous encourager � lui �tre fid�les, petits ou grands, car nous sommes tous � son service. Parce qu�il nous a rachet�s, tout ce que nous faisons doit �tre fait pour Lui.

Un complot des Juifs

(v. 12-22). � Remplis de haine pour Paul, comprenant sans doute que, devant un tribunal romain, ils n�obtiendraient pas sa mort, les Juifs s�engag�rent par serment, au nombre de quarante, � ne rien manger ni boire jusqu�� ce qu�ils l�eussent tu�. Ils communiqu�rent cette d�cision aux sacrificateurs et aux anciens, afin d�avoir leur concours pour ex�cuter leur criminel dessein: �Vous donc, maintenant, avec le sanh�drin, avertissez le chiliarque, pour qu�il le fasse descendre vers vous, comme si vous vouliez vous informer plus exactement de ce qui le regarde; et, avant qu�il approche, nous sommes pr�ts pour le tuer� (v. 15). Ils ignoraient que le Seigneur avait dit � Paul, la nuit pr�c�dente, qu�il rendrait t�moignage de lui � Rome. La vie de son serviteur �tait entre ses mains, non entre celles de ses ennemis. Si ces m�chants avaient � leur disposition le sanh�drin des Juifs, le Seigneur employa un jeune gar�on pour annuler leur projet. Un neveu de Paul ayant entendu parler de ce guet-apens, alla le rapporter � son oncle. Celui-ci appela un centurion et lui dit de conduire le jeune homme au chiliarque. Il lui r�v�la ce qui suit: �Les Juifs se sont entendus pour te prier que demain tu fasses descendre Paul devant le sanh�drin, comme si tu voulais t�enqu�rir plus exactement � son sujet. Toi donc n�y consens pas, car plus de quarante hommes d�entre eux lui dressent un guet-apens, lesquels se sont oblig�s par un serment d�ex�cration de ne manger ni ne boire jusqu�� ce qu�ils l�aient tu�; et ils sont maintenant pr�ts, attendant de toi la promesse� (v. 20, 21). Apr�s avoir �cout� avec bienveillance le neveu de Paul, le chiliarque le renvoya, en lui disant de ne rien divulguer. Il voulait agir selon sa propre responsabilit�, sans que les Juifs vinssent compliquer son action, en apprenant par quel moyen leur complot avait �t� d�jou�.

C�est le Seigneur qui inclina le c�ur du chiliarque en faveur de Paul, car il aurait pu ne pas tenir compte de ce que lui disait ce jeune gar�on, la vie d�un de ces Juifs, si difficiles � gouverner, n�avait pas d�importance pour un Romain. Mais le Seigneur de Paul �tait celui qui avait plac� les Juifs sous l�autorit� des gentils. Au-dessus de la sc�ne visible, il dirigeait tout pour l�accomplissement de ses desseins. Il en va de m�me aujourd�hui. Si les chr�tiens subsistent au milieu du monde, s�ils sont prot�g�s par les autorit�s, c�est parce que Dieu les a �tablies. Malgr� tous les efforts de Satan pour les renverser, il ne le pourra pas, parce que les enfants de Dieu sont encore ici-bas. L��glise enlev�e, le Seigneur l�chera la bride au mal et des choses terribles se passeront dans ce monde o� Satan exercera tout son pouvoir sur les hommes, puisqu�il ne sera plus brid� par la puissance de l�Esprit Saint, mont� au ciel avec ceux qui attendent le Seigneur et tous les saints ressuscit�s.

Paul conduit � C�sar�e

(v. 23-25). � Le chiliarque appela deux centurions et leur dit de pr�parer deux cents soldats, soixante-dix cavaliers et deux cents porte-lances pour conduire Paul en s�ret� � C�sar�e aupr�s du gouverneur F�lix. Ils devaient se procurer des montures et se tenir pr�ts � partir d�s qu�il ferait tout � fait nuit. Ainsi l�ap�tre fut soustrait � la haine de ses ennemis et escort� par une v�ritable arm�e, comme un grand homme de ce monde; il avait un grand prix pour son Seigneur qui dispose de tout pour faire ce qui lui est agr�able. Il incline le c�ur des rois � tout ce qui lui pla�t (voir Prov. 21:1).

Le chiliarque �crivit � F�lix pour lui expliquer pourquoi il lui envoyait ce prisonnier. Nous citerons en entier cette lettre, mod�le de clart� et de concision: �Claude Lysias, au tr�s excellent gouverneur F�lix, salut! Cet homme ayant �t� saisi par les Juifs et �tant sur le point d��tre tu� par eux, je suis survenu avec la troupe et je l�ai d�livr�, ayant appris qu�il est Romain. Et voulant conna�tre le motif pour lequel ils l�accusaient, je l�ai fait descendre devant leur sanh�drin; et j�ai trouv� qu�il �tait accus� touchant des questions de leur loi, mais qu�il n��tait sous le coup d�aucune accusation qui m�rit�t la mort ou les liens. Et ayant �t� averti des emb�ches que les Juifs allaient dresser contre cet homme, je te l�ai aussit�t envoy�, ayant donn� l�ordre � ses accusateurs aussi de dire devant toi les choses qu�ils ont contre lui. Porte-toi bien� (v. 26-30).

Les soldats conduisirent Paul jusqu�� Antipatris, ville qui se trouvait � soixante-quatre kilom�tres de J�rusalem et � quarante-cinq de C�sar�e. De l�, les cavaliers continu�rent seuls. Ils remirent la lettre de Lysias au gouverneur et lui pr�sent�rent Paul. F�lix lui demanda de quelle province il venait, puisqu�il �tait Romain. Apprenant qu�il �tait de Cilicie, il lui dit: �Je t�entendrai � fond quand tes accusateurs aussi seront arriv�s. Et il donna ordre qu�il f�t gard� au pr�toire d�H�rode� (v. 31-35). Paul avait pass� son enfance � Tarse, capitale de la Cilicie et ville riche et populeuse.

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