Bible Commentaries
Actes 4

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versets 1-37

Intervention des chefs religieux

(v. 1-4). � La gu�rison de l�infirme et le discours de Pierre au peuple ne devaient pas tarder � attirer l�attention des autorit�s religieuses. C�est la premi�re fois que nous les voyons en contact avec les ap�tres, ou plut�t avec la puissance de l�Esprit Saint. �Mais comme ils parlaient au peuple, les sacrificateurs et le commandant du temple et les sadduc�ens survinrent, �tant en peine de ce qu�ils enseignaient le peuple et annon�aient par J�sus la r�surrection d�entre les morts� (v. 1, 2). Deux choses mettaient en �moi ces hommes oppos�s � Dieu: le fait que les ap�tres enseignaient le peuple, et qu�ils annon�aient par J�sus la r�surrection d�entre les morts. Les chefs religieux, le clerg� d�alors, revendiquaient pour eux l�enseignement. Il est probable que le miracle les aurait moins �mus s�il n�avait �t� l�occasion de placer devant le peuple la v�rit� concernant la personne de J�sus, dont la puissance avait op�r� cette gu�rison. Plus loin ils ne d�fendent pas aux ap�tres de faire des miracles, mais bien de �ne plus parler ni enseigner, en aucune mani�re, au nom de J�sus� (v. 18). Puis, nous voyons appara�tre les sadduc�ens qui niaient la r�surrection (voir Matthieu 22:23 et les passages correspondants en Marc et Luc) et dont faisait partie un certain nombre de chefs religieux (chap. 5:17). Non seulement la r�surrection de J�sus �tait contraire � leur doctrine, mais elle manifestait la victoire que le Seigneur a remport�e sur le monde et son prince, qui est Satan, elle est aussi le fondement du christianisme, ce nouvel ordre de choses qui annulait l�ancien auquel les Juifs demeuraient attach�s en m�me temps qu�elle �tablissait leur terrible culpabilit�. On comprend facilement l�irritation de tout ce monde religieux en entendant Pierre et Jean annoncer ces v�rit�s: la r�surrection de J�sus et la r�surrection d�entre les morts par J�sus. C�est sa propre r�surrection qui a inaugur� celle d�entre les morts et l�a rendue possible; � sa voix elle aura lieu pour tous les croyants. Sa r�surrection a �t� la manifestation sp�ciale de la faveur de Dieu qui reposait sur lui, parce qu�il l�avait pleinement glorifi�; � cause de l�excellence de son �uvre tous les croyants, d�log�s jusqu�au retour de Christ, sortiront de leurs tombeaux, comme objets de la m�me faveur, et laisseront dans leurs s�pulcres ceux qui n�auront pas cru, jusqu�au moment o� les morts, petits et grands, para�tront devant le grand tr�ne blanc pour le jugement dernier (Apoc. 20).

Comme il �tait d�j� tard, les chefs religieux arr�t�rent les ap�tres et les firent garder jusqu�au lendemain. �Mais plusieurs de ceux qui avaient ou� la parole crurent; et le nombre des hommes se monta � environ cinq mille� (v. 4). Nul ne saurait emp�cher l�action de la parole de Dieu; on peut emprisonner ceux qui la portent, mais non la parole, ni circonscrire ses effets. Trois mille hommes furent convertis � la premi�re pr�dication de Pierre; peu apr�s le nombre s�accrut de deux mille environ. Et � travers les dix-neuf si�cles qui se sont �coul�s depuis ces premi�res pr�dications, un nombre incalculable s�est ajout� � ces cinq mille, malgr� l�opposition constante de Satan. Il faut entendre premi�rement et croire pour �tre sauv�. Le Seigneur a dit: �Celui qui entend ma parole, et qui croit celui qui m�a envoy�, a la vie �ternelle et ne vient pas en jugement; mais il est pass� de la mort � la vie� (Jean 5:24). �Ayant entendu la parole de la v�rit�, l��vangile de votre salut; auquel aussi ayant cru, vous avez �t� scell�s du Saint Esprit...� (�ph. 1:13). �La foi est de ce qu�on entend, et ce qu�on entend par la parole de Dieu� (Romains 10:17). Tous ceux qui ont entendu la Parole de Dieu, ne serait-ce qu�une fois, sont responsables d�avoir la foi.

Tous nos lecteurs qui entendent la Parole de Dieu depuis longtemps, ont-ils la foi? Quelle chose terrible ce serait, dans le malheur �ternel, de se souvenir qu�on l�a entendue sans avoir cru au message de gr�ce qu�elle apportait! Celui qui se trouvera dans ce cas pourra dire �ternellement: �Je suis l� par ma propre faute, je n�ai pas voulu croire�. Dieu veuille que ce ne soit le partage d�aucun de ceux qui lisent ces lignes!

Comparution de Pierre et de Jean

(v. 5-12). � Le lendemain, une imposante assembl�e des dignitaires du peuple juif, o� figuraient les chefs, les anciens et leurs scribes, s�assembla � J�rusalem. On y voyait Anne, le souverain sacrificateur, son gendre Ca�phe, qui occupait ces fonctions � la mort de J�sus, Jean et Alexandre, probablement fils d�Anne, et tous ceux de la race souveraine sacerdotale. Ayant fait compara�tre Pierre et Jean, ils leur demand�rent: �Par quelle puissance ou par quel nom avez-vous fait ceci?� � cette occasion, Pierre r�pondit en exposant la v�rit� concernant J�sus, de mani�re � agir sur la conscience de tous, en leur pr�sentant aussi l�unique moyen d��tre sauv�s, s�ils l�acceptaient. �Alors Pierre, �tant rempli de l�Esprit Saint, leur dit: Chefs du peuple et anciens d�Isra�l, si aujourd�hui nous sommes interrog�s au sujet de la bonne �uvre qui a �t� faite � un homme impotent, et qu�on veuille apprendre comment il a �t� gu�ri, sachez, vous tous, et tout le peuple d�Isra�l, que �a �t� par le nom de J�sus Christ le Nazar�en, que vous, vous avez crucifi�, et que Dieu a ressuscit� d�entre les morts; c�est, dis-je, par ce nom que cet homme est ici devant vous plein de sant� (v. 8-10). Le Saint Esprit donna � Pierre une force et une assurance propres � confondre son auditoire. Il fait l�exp�rience de ce que le Seigneur avait dit � ses disciples lorsqu�il leur pr�disait qu�ils seraient traduits devant les gouverneurs et les rois, � cause de son nom; �Moi, je vous donnerai une bouche et une sagesse, � laquelle tous vos adversaires ne pourront r�pondre ou r�sister� (Luc 21:12-15). Les ap�tres �taient du c�t� de Dieu; toute cette assembl�e �tait contre lui. Pierre et Jean avaient la force du Saint Esprit; celle des Juifs r�sidait dans leur haine pour le Seigneur et Dieu les avait mis de c�t�. Aussi Pierre peut leur dire en face comment ils manifestaient leur opposition � Dieu, en mettant � mort J�sus Christ le Nazar�en, tandis que Dieu avait montr� toute la valeur de son Fils bien-aim� pour lui, en le ressuscitant d�entre les morts. Ce nom de J�sus avait une telle puissance que, malgr� le m�pris des hommes, il suffisait pour accomplir ce si grand miracle, comme Pierre l�avait dit aux foules au chapitre pr�c�dent.

L�ap�tre va plus loin en faisant ressortir la culpabilit� des chefs du peuple: il dit: �Celui-ci est la pierre m�pris�e par vous qui b�tissez, qui est devenue la pierre angulaire; et il n�y a de salut en aucun autre; car aussi il n�y a point d�autre nom sous le ciel, qui soit donn� parmi les hommes, par lequel il nous faille �tre sauv�s� (v. 11, 12). Pierre fait allusion au Psaumes 118:22: �La pierre que ceux qui b�tissaient avaient rejet�e, est devenue la t�te de l�angle�. Cela veut dire que tout l��difice de la b�n�diction pour Isra�l reposait sur la personne du Seigneur J�sus. Les b�tisseurs, ceux qui avaient une responsabilit� au milieu du peuple, et qui savaient que leur b�n�diction devait provenir du Christ, au lieu de conduire le peuple � le recevoir, le pouss�rent � le mettre � mort. Ils m�pris�rent cette pierre angulaire qui devait soutenir tout l��difice. Mais, malgr� leur m�pris, elle demeure la ma�tresse pierre de l�angle, sur laquelle repose l�accomplissement des promesses de Dieu pour le peuple terrestre dans l�avenir et, par la foi, le salut de tout homme jusque-l�. Nous lisons en �sa�e 28:16: �Voici, je pose comme fondement, en Sion, une pierre, une pierre �prouv�e, une pr�cieuse pierre de coin, un s�r fondement: celui qui se fie � elle ne se h�tera pas� (en note: �avec frayeur�). Le r�sidu juif futur pourra compter sur elle, malgr� toutes les apparences contraires, lorsqu�il traversera la grande tribulation, une d�tresse sans pareille. En attendant les temps � venir, il dira: �B�ni soit celui qui vient au nom du Seigneur�, le nom de J�sus est le seul qui soit donn� aux hommes par lequel il leur faille �tre sauv�s. Pierre dit: �nous�; il se met au nombre de ceux qui pouvaient profiter de ce salut en croyant en J�sus, dans ce temps-l�, o� il y avait encore espoir pour la nation, si J�sus �tait re�u, comme il leur dit au chapitre pr�c�dent. Dans le chapitre 2 de sa premi�re �p�tre, le m�me ap�tre dit, apr�s avoir cit� le passage d��sa�e 28: �C�est pour vous qui croyez qu�elle a ce prix; mais pour les d�sob�issants, la pierre que ceux qui b�tissaient ont rejet�e, celle-l� est devenue la ma�tresse pierre du coin, et une pierre d�achoppement et un rocher de chute, lesquels heurtent contre la Parole, �tant d�sob�issants� (v. 7, 8). En Matthieu 21:44, le Seigneur cite aussi le passage du Psaume 118 pour montrer aux Juifs combien ils sont coupables de ne pas le recevoir; puis il en annonce les cons�quences: �Celui qui tombera sur cette pierre sera bris�. C�est ce qui est arriv� au peuple. Dieu l�a rejet� pour un temps, et le Seigneur ajoute: �Mais celui sur qui elle tombera, elle le broiera�. Le Seigneur rejet� est mont� au ciel, o� il demeure jusqu�� son retour en gloire, mais lorsqu�il viendra, ce sera en jugement, comme une pierre qui tombera sur Isra�l incr�dule et le broiera, tandis que le r�sidu sera sauv� parce qu�il aura cru en lui.

En attendant que le peuple re�oive les b�n�dictions que le Seigneur lui apportera � son retour glorieux, il est le fondement sur lequel repose l��glise; par son nom quiconque croit est sauv�.

Embarras du Sanh�drin

(v. 13-22). � �Et, voyant la hardiesse de Pierre et de Jean, et s��tant aper�us qu�ils �taient des hommes illettr�s et du commun, ils s�en �tonnaient, et ils les reconnaissaient pour avoir �t� avec J�sus� (v. 13). Ces chefs religieux, frapp�s par ce qu�ils appellent la hardiesse de Pierre et de Jean, et qui n��tait autre que la puissance de leurs paroles sous l�action de l�Esprit Saint, constatent le fait sans en savoir la cause. S�ils avaient �t� des hommes instruits, on aurait attribu� ce fait � leur �rudition; mais c��taient des illettr�s, c�est-�-dire qu�ils n�avaient pas l�instruction des rabbins. L�auraient-ils eue que leur parole n�aurait pas poss�d� plus de puissance. On fit la m�me remarque � propos du Seigneur. �Comment celui-ci conna�t-il les lettres, vu qu�il ne les a point apprises?� (Jean 7:15). �Les foules s��tonnaient de sa doctrine; car il les enseignait comme ayant autorit�, et non pas comme leurs scribes� (Matthieu 7:28, 29). La divine puissance de la parole du Seigneur et des ap�tres demeurait en dehors de toute question d�instruction et de sagesse humaine. Le Saint Esprit se sert d�hommes �rudits lorsqu�il en a besoin, aussi bien que d�hommes simples; mais les uns et les autres ne doivent �tre que des canaux, aliment�s � une source divine, communiquant ce qui porte le caract�re divin. Chez le Seigneur c��tait parfait; chez lui jamais rien n�entravait l�action de l�Esprit, ni chez les ap�tres dans leur merveilleux d�but, car ils �taient �remplis de l�Esprit Saint�, lit-on � mainte reprise. Aujourd�hui encore, au milieu de la ruine de cette Assembl�e qui avait commenc� sous la puissante action de l�Esprit de Dieu, la Parole de Dieu peut �tre pr�sent�e sous l�action du Saint Esprit de mani�re � op�rer son �uvre chez les auditeurs, lorsque ceux qui la pr�sentent demeurent sous l�action de l�Esprit dans la conscience de leur grande faiblesse. Car l�Esprit Saint demeurera dans l��glise et dans le croyant, sur la terre, jusqu�� la venue du Seigneur.

Ceux qui entendaient Pierre et Jean les reconnurent pour avoir �t� avec J�sus. Il y avait dans leur langage et leur attitude quelque chose qui rappelait le Seigneur, lorsqu�il �tait ici-bas; ils le reproduisaient en quelque sorte; J�sus �tait en eux. Non seulement ceux que le Seigneur emploie pour annoncer sa Parole, mais tous les croyants, petits et grands, devraient toujours et partout porter ce caract�re. Pour cela, ils doivent s�occuper de lui, de sa Parole, vivre avec lui, par la foi; immanquablement leur attitude, leur langage et toute leur mani�re de se comporter les ferait reconna�tre pour avoir v�cu avec J�sus, et ils se manifesteraient ainsi pratiquement comme la �lettre de Christ�, lisible pour tous (voir 2 Corinthiens 3:2, 3).

La pr�sence de l�infirme gu�ri fournissait une autre preuve irr�cusable de la puissance du nom de J�sus. �Et, voyant l� pr�sent avec eux l�homme qui avait �t� gu�ri, ils n�avaient rien � opposer� (v. 14). Cependant, que ne devaient-ils pas penser en ayant entendu Pierre les accuser si fortement d�avoir fait mourir le Seigneur? Leur conscience devait �tre quelque peu atteinte, car ils ne trouv�rent rien � opposer � ce qu�ils entendaient et voyaient. Aussi ordonnent-ils aux ap�tres de sortir du sanh�drin pour discuter entre eux sur les mesures � prendre en vue d�annuler l�effet produit sur le peuple par la gu�rison de l�infirme. �Que ferons-nous � ces hommes?� disent-ils, �car il est apparent pour tous les habitants de J�rusalem, qu�un miracle notoire a �t� fait par eux, et nous ne pouvons le nier; mais afin que cela ne soit pas r�pandu davantage parmi le peuple, d�fendons-leur avec menaces, de parler davantage en ce nom � qui que ce soit�.

(v. 14-17). Avec leurs pr�tentions et leur autorit� illusoire, ils se doutaient peu du ridicule de leur d�cision. Si coupables, n�ayant plus Dieu avec eux puisqu�ils l�ont rejet� dans la personne de son Fils, aveugl�s par leur haine contre lui, pourront-ils arr�ter en quelque mani�re que ce soit l�exercice de la puissance du Saint Esprit, troisi�me personne de la Trinit�, envoy�e du ciel par J�sus glorifi�, pour accomplir les desseins de Dieu dans ce monde? Ils appel�rent donc Pierre et Jean et �leur enjoignirent de ne plus parler ni enseigner, en aucune mani�re, au nom de J�sus� (v. 18). Voil� l�ordre donn� des hommes. Au chapitre 1:8, le Seigneur dit aux disciples: �Vous recevrez de la puissance, le Saint Esprit venant sur vous; et vous serez mes t�moins � J�rusalem et dans toute la Jud�e et la Samarie, et jusqu�au bout de la terre�. Voil� l�ordre divin. Les ap�tres en ont pleinement conscience et r�pondent: �Jugez s�il est juste devant Dieu de vous �couter plut�t que Dieu. Car, pour nous, nous ne pouvons pas ne pas parler des choses que nous avons vues et entendues� (v. 19, 20).

Cette r�ponse fait constater la d�ch�ance du syst�me juif que ces hommes repr�sentaient et que Dieu mettait de c�t�. Jusqu�� Christ, les sacrificateurs, lien entre Dieu et le peuple, devaient �tre �cout�s; ils us�rent de leur autorit� sur le peuple pour que J�sus f�t crucifi�. Les b�tisseurs n�ont plus rien en mains de la part de Dieu. Ils s�opposeront � la pr�dication de la gr�ce dans la mesure o� Dieu les laissera faire, mais en vain. La puissance appartiendra aux disciples de J�sus de Nazareth. Comme tous les hommes, les sacrificateurs doivent reconna�tre que Dieu parle au moyen des ap�tres. C�est pourquoi Pierre et Jean leur disent: �Jugez s�il est juste devant Dieu de vous �couter plut�t que Dieu�, ce qui signifiait clairement: �nous ne vous �couterons pas; Dieu ne parle plus par votre moyen�. C��tait fort autant que vrai; il y avait de quoi les irriter, mais ils continrent leur col�re et se born�rent � menacer les ap�tres en les rel�chant, non parce qu�ils �taient convaincus, mais afin de ne pas indisposer le peuple contre eux, voulant garder sur lui le prestige et l�autorit� qu�ils avaient perdus sur les ap�tres. �Apr�s les avoir menac�s, ils les rel�ch�rent, ne trouvant pas comment ils pourraient les punir, � cause du peuple; parce que tous glorifiaient Dieu de ce qui avait �t� fait. Car l�homme en qui avait �t� faite cette miraculeuse gu�rison, avait plus de quarante ans� (v. 21, 22).

De tout temps le clerg� a pr�tendu bien servir Dieu, mais il veut retenir pour lui la gloire qui revient � Dieu, et, s�il n�a pas l�approbation divine, il veut au moins avoir la faveur du peuple.

Pri�re des disciples

(v. 23-31). � �Et ayant �t� rel�ch�s, ils vinrent vers les leurs et leur rapport�rent tout ce que les principaux sacrificateurs et les anciens leur avaient dit� (v. 23). C�est une grande faveur que Dieu nous accorde encore aujourd�hui, d�avoir �les n�tres�, ceux avec lesquels nous avons les m�mes pens�es, parce que nous poss�dons la m�me vie, le m�me objet, la m�me esp�rance, et que la m�me Parole nous enseigne. Nous nous trouvons en dehors du monde et de tout ce qui le caract�rise. Les croyants ont � marcher ensemble, � se rechercher pour se fortifier dans la foi et s�encourager � sentir leur isolement au milieu du monde qui ne conna�t pas leur Sauveur et Seigneur. Ensemble ils peuvent faire monter � Dieu leurs pri�res, placer devant lui leurs sujets d�inqui�tude, lui parler, comme les disciples, de l�opposition de l�adversaire, afin de recevoir la force et la sagesse pour rendre t�moignage au milieu du monde o� le Seigneur les laisse comme t�moins, �trangers et forains.

Ayant entendu le r�cit de Pierre et de Jean, �ils �lev�rent d�un commun accord leur voix � Dieu, et dirent: � Souverain! toi, tu es le Dieu qui as fait le ciel et la terre, et la mer, et toutes les choses qui y sont�. Ils reconnaissent sa souverainet� et sa puissance, sachant qu�ils peuvent se confier en lui. Mais ils lui rappellent non seulement ce qu�il a fait, mais aussi ce qu�il a dit par la bouche de David son serviteur: �Pourquoi se sont d�cha�n�es les nations, et les peuples ont-ils projet� des choses vaines? Les rois de la terre se sont trouv�s l�, et les chefs se sont r�unis ensemble, contre le Seigneur et contre son Christ� (v. 25, 26), citation du Psaumes 2:1, 2, dont l�accomplissement litt�ral aura lieu lorsque les nations se rassembleront autour de J�rusalem, contre le Seigneur, venu pour �tablir son royaume en gloire. Mais ces paroles se r�alis�rent partiellement le jour o� Satan r�unit les repr�sentants du monde entier, pour faire mourir J�sus. C�est l�application que les disciples font de ces paroles dans leur pri�re. �Car en effet, dans cette ville, contre ton saint serviteur J�sus que tu as oint, se sont assembl�s et H�rode et Ponce Pilate, avec les nations et les peuples d�Isra�l, pour faire toutes les choses que ta main et ton conseil avaient � l�avance d�termin� devoir �tre faites� (v. 27, 28).

Lorsque le Seigneur viendra en gloire, il an�antira les nations et les rois qui se seront �lev�s contre lui. Mais il n�a pas agi de la sorte vis-�-vis de ceux qui le crucifi�rent, et qui, � leur insu, comme nous l�avons vu au chapitre pr�c�dent, accomplirent ce que Dieu avait d�cid� dans ses conseils, savoir l��uvre de la r�demption. Les nations subsistent, le monde s�oppose toujours au Seigneur et � ses t�moins. Jusqu�� sa venue, son opprobre est la part de l��glise, haie du monde que Dieu laisse subsister pour l�heure de son jugement. Pour accomplir fid�lement leur service pendant ce temps, les croyants peuvent compter sur la puissance du Souverain, cr�ateur du ciel et de la terre, et sur le secours de l�Esprit Saint envoy� pour eux. Les ap�tres l�avaient compris; aussi, ayant saisi la pens�e de Dieu, ils ne lui demandent pas qu�il d�truise leurs ennemis, mais: �Et maintenant, Seigneur, regarde � leurs menaces et donne � tes esclaves d�annoncer ta parole avec toute hardiesse, en �tendant ta main pour gu�rir, et pour qu�il se fasse des miracles et des prodiges par le nom de ton saint serviteur J�sus� (v. 29, 30). Les disciples connaissent la vanit� de ce que les hommes projettent contre Dieu. Comment l�emp�cheraient-ils d�accomplir ses desseins? Semblables au vent qui soul�ve les vagues de la mer, ils peuvent effrayer les faibles serviteurs du Seigneur, s�opposer � eux, mais jamais vaincre la puissance qui les soutient. Le Cr�ateur, et plus encore, Celui qui les a aim�s, qui les a sauv�s d�un p�ril bien plus grand, celui de la mort �ternelle, et qui les a envoy�s dans le monde porter le message du salut, les accompagnera et les prot�gera par la puissance de son Saint Esprit. Toutes nos difficult�s, petites ou grandes, cr�ent une occasion pour faire intervenir Dieu dans le sentiment de notre faiblesse, mais dans une pleine confiance en sa force et en son amour. Les disciples ne demandent que de pouvoir annoncer la parole en toute hardiesse et Dieu leur r�pond par une manifestation imm�diate de sa puissance: �Et comme ils faisaient leur supplication, le lieu o� ils �taient assembl�s fut �branl�, et ils furent tous remplis du Saint Esprit, et annon�aient la parole de Dieu avec hardiesse� (v. 31).

Lorsque nos pri�res ont pour but la gloire de Dieu, nous avons l�assurance de leur exaucement, pas imm�diat peut-�tre, car Dieu doit souvent op�rer en nous une �uvre avant de pouvoir nous accorder ce que nous lui demandons. Dans le cas des disciples, rien n�emp�chait Dieu de leur r�pondre; ils �taient de son c�t� en dehors du monde qui s�opposait � lui. Aussi, il leur donna une preuve visible que sa puissance serait avec eux pour accomplir leurs d�sirs: �Ils furent tous remplis du Saint Esprit�. Nous aurons l�occasion de voir de quelle mani�re merveilleuse cette puissance, qui avait �branl� le lieu o� les ap�tres �taient assembl�s, les accompagna dans la suite.

Effets de la Parole

(v. 32-37). � �La multitude de ceux qui avaient cru �tait un c�ur et une �me; et nul ne disait d�aucune des choses qu�il poss�dait, qu�elle f�t � lui; mais toutes choses �taient communes entre eux� (v. 32). Ces chr�tiens r�alisaient ce que le Seigneur demandait � son P�re dans sa merveilleuse pri�re du chapitre 17 de Jean, en parlant de ceux qui croiraient par la parole de ses envoy�s: �Afin que tous soient un, comme toi, P�re, tu es en moi, et moi en toi; afin qu�eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que toi tu m�as envoy� (v. 21). Du moment que les croyants poss�dent tous la m�me vie divine, ils sont un c�ur et une �me, et cette vie manifestant chez tous les m�mes effets, il en r�sulte ce que l�on a appel� l�unit� de communion. Le Saint Esprit agissait non seulement chez ceux qui pr�chaient la parole, mais aussi en ceux qui l�avaient re�ue par la foi; car il est la puissance de la vie divine. � ce moment il n��tait attrist� en rien et pouvait manifester les caract�res de cette vie dans leur puret�. Un c�ur et une �me, provenant d�une m�me vie, caract�risaient cette foule qui avait cru.

Cette manifestation de la vie de Christ n�a plus lieu dans la m�me mesure aujourd�hui; mais la vie �tant toujours la m�me, si elle est libre de se manifester, elle le fait avec les m�mes caract�res. Pour cela, il ne faut pas attrister le Saint Esprit par des fruits de la vieille nature, le p�ch�, afin qu�il puisse agir en chaque croyant, ainsi cette unit� de pens�e, de sentiment, dans une pleine communion et dans l�amour, caract�rise leur vie tout enti�re en t�moignage devant le monde, qui devrait pouvoir reconna�tre en cela que le P�re avait envoy� son Fils. Chez ces premiers chr�tiens, l�amour bannissait tellement l��go�sme de la nature humaine, que ce qui �tait � soi appartenait � tous. Ce n��tait pas le communisme qui dit: �Ce qui est � toi est � moi�, mais l�amour qui dit: �Ce qui est � moi est � toi�. Les biens mat�riels n�avaient de valeur que mis au service de l�amour. C�est aussi ce que l�on voit aujourd�hui, dans une mesure, l� o� la vie divine est active sous l�action de l�Esprit de Dieu, en ob�issance � la Parole.

�Les ap�tres rendaient avec une grande puissance le t�moignage de la r�surrection du Seigneur J�sus; et une grande gr�ce �tait sur eux tous� (v. 33). Sur cette grande v�rit� de la r�surrection du Seigneur, base de toute la pr�dication de l��vangile et de tout le christianisme, il importe d�insister aujourd�hui encore, car beaucoup la nient. Paul dit: �Si Christ n�a pas �t� ressuscit�, votre foi est vaine, vous �tes encore dans vos p�ch�s� (1 Corinthiens 15:17). Si le Seigneur J�sus n�avait pas �t� ressuscit�, la mort dominerait sur lui, comme sur tous les hommes, et, comment saurait-on qu�il a port� nos p�ch�s sur la croix et qu�ils sont expi�s? C�est le Saint Esprit, venu dans ce monde � la suite de la glorification de Christ, qui nous l�apprend. Il fallait, en effet, une grande puissance pour annoncer la r�surrection de J�sus au milieu des Juifs, car aucun homme ne le vit ressuscit�, sinon les disciples. Le mensonge des principaux sacrificateurs, disant que ceux-ci, venus de nuit, avaient d�rob� son corps, trouva facilement cr�ance (voir Matthieu 28:11-15). Il fallait la foi en un Christ mort et ressuscit� pour �tre sauv�, alors comme aujourd�hui. La foi saisit les choses invisibles: c�est pourquoi le Seigneur n�est apparu ressuscit� qu�� ceux qui avaient cru en lui avant sa mort.

L�Esprit de Dieu aime � rappeler dans les v. 34 � 35 ce qu�il a d�j� dit dans les versets 44 � 46 du chap. 2, � savoir que tous ceux qui poss�daient des biens les vendaient. Ces biens faisaient partie des choses terrestres. Les croyants r�alisaient dans une si grande mesure qu�ils �taient du ciel et que l� �taient leurs vrais biens, qu�ils n�attribuaient d�autre valeur � ce qu�ils poss�daient que celle de leur utilit� pour manifester l�amour entre eux. Aussi il n�y avait parmi eux aucune personne n�cessiteuse, tout le produit de la vente de leurs propri�t�s, ils le d�posaient aux pieds des ap�tres qui administraient sagement cette abondance selon les besoins. Un Cypriote, nomm� Joseph, mais que les ap�tres nomm�rent Barnabas (fils de consolation), avait remis, lui aussi, le produit de la vente d�une terre. L�Esprit de Dieu nomme ce disciple parce qu�il sera un instrument b�ni dans l��uvre, o� nous le verrons agir selon la signification de son nom. Il est m�me nomm� ap�tre au chap. 14:14.

Il est bon de se souvenir que, dans la mani�re dont les disciples agissaient avec leurs biens au commencement, nous voyons la manifestation de la vie divine et les principes d�apr�s lesquels elle agissait. Nous pouvons en faire autant, sans vendre et distribuer ce que nous poss�dons. Si nous avons des biens terrestres, nous n�avons qu�� les consid�rer comme la possession du Seigneur, et nous comme les administrateurs de choses qui ne nous appartiennent pas. Le Seigneur l�enseigne en Luc 16: comme l��conome, nous pouvons utiliser les biens de notre Ma�tre pour d�autres en vue de l�avenir. Paul ne dit pas � ceux qui sont riches dans le pr�sent si�cle de vendre leurs biens; mais d��tre �prompts � donner, lib�raux, s�amassant comme tr�sor un bon fondement pour l�avenir, afin qu�ils saisissent ce qui est vraiment la vie� (1 Timoth�e 6:17-19). Le m�me ap�tre enseigne aussi que ce ne sont pas seulement les riches qui doivent donner: �Que celui qui d�robait ne d�robe plus, mais plut�t qu�il travaille en faisant de ses propres mains ce qui est bon, afin qu�il ait de quoi donner � celui qui est dans le besoin� (�ph�siens 4:28). C�est une grande faveur, de la part de Dieu, de poss�der une vie telle que celle dont nous voyons la manifestation si merveilleuse chez les premiers chr�tiens; elle nous aide � agir selon les m�mes principes d�amour, de d�vouement, d�abn�gation; ils contrastent avec l��go�sme du c�ur naturel qui s��tale au grand jour au milieu du monde devant lequel nous sommes appel�s � luire comme des luminaires. Pour que cette vie se d�veloppe et se manifeste, nous devons non seulement consid�rer ces premiers chr�tiens, mais contempler le Seigneur ici-bas, la manifestation parfaite de la vie que nous poss�dons, notre mod�le sans tache et sans faiblesse. Que Dieu nous donne � tous, grands et petits, de le faire sans nous laisser distraire par les int�r�ts de ce monde!

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