Bible Commentaries
Actes 5

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versets 1-42

Ananias et Sapphira

(v. 1-11). � Jusqu�ici nous avons vu la formation de l��glise et son d�veloppement dans toute sa fra�cheur. L�Esprit Saint, agissant librement, emp�chait toute manifestation du c�ur naturel. Ce qui vient de Dieu est toujours pur et porte ses caract�res divins, contrastant avec ceux de l�homme naturel. Mais ce que Dieu a confi� � la responsabilit� de l�homme se ternit bient�t, se g�te et se d�nature par l�activit� du c�ur naturel, incorrigible et d�sesp�r�ment mauvais, que le croyant porte toujours en lui.

Au d�but de l�histoire de l�humanit�, Dieu cr�a Adam parfait, innocent, mais responsable de lui ob�ir sur un point seulement; il ne le fit pas et tomba. Apr�s le d�luge Dieu recommen�a avec un monde nouveau, et en confia le gouvernement � No�, qui se d�shonora. La m�me d�ch�ance eut lieu avec la sacrificature par �li (1 Samuel 2), avec la royaut� par Sa�l et toute la famille de David. La seule exception � cette r�gle humiliante aurait d� se produire avec l��glise, car, depuis l��uvre accomplie � la croix, Dieu a agi tout autrement envers les hommes que dans les �conomies pr�c�dentes, en ce qu�il a donn� aux croyants la vie divine, manifest�e en Christ, et le Saint Esprit, puissance de cette vie pour agir en chacun d�eux; ainsi la mauvaise nature qui habite en eux ne doit plus les caract�riser, puisqu�ils ont le pouvoir et le devoir de se tenir pour morts au p�ch�, afin de manifester la vie de Christ. Mais l��tat de l��glise en ruine nous dit ce qui en est advenu durant les dix-neuf si�cles de son existence, o� l�on ne reconna�t que fort peu ce qui la distinguait dans ces quatre premiers chapitres des Actes. � peine un faible r�sidu en porte-t-il quelques caract�res dont le Seigneur seul peut appr�cier la r�alit�.

Le chap. 5 signale le d�but du mal. �Mais un homme nomm� Ananias, avec Sapphira sa femme, vendit une possession, et, de connivence avec sa femme, mit de c�t� une partie du prix, et, en apportant une partie, la mit aux pieds des ap�tres� (v. 1, 3). Entra�n�s par le mouvement puissant que produisait l�Esprit Saint sur les croyants, Ananias et sa femme ne voulurent pas rester en arri�re; mais le sacrifice qu�ils faisaient d�passait leur �tat spirituel. Il arrive souvent que l�on imite les bonnes actions d�autrui, sans que le mouvement provienne d�un c�ur enti�rement soumis au Seigneur. La chair non jug�e veut avoir sa part de gloire en conservant pour elle ce qu�aux yeux des autres elle para�t avoir sacrifi�. �Mais toutes choses sont nues et d�couvertes aux yeux de celui � qui nous avons affaire� (H�b. 4:13). C�est ce dont Ananias et Sapphira firent l�exp�rience. Pierre dit: �Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton c�ur, que tu aies menti � l�Esprit Saint et que tu aies mis de c�t� une partie du prix de la terre? Si elle f�t rest�e non vendue, ne te demeurait-elle pas? Et vendue, n��tait-elle pas en ton pouvoir? Comment t�es-tu propos� cette action dans ton c�ur? Tu n�as pas menti aux hommes, mais � Dieu� (v. 3, 4). La pr�sence manifeste du Saint Esprit d�ployant une si grande puissance au milieu des disciples constituait la gravit� de ce mensonge. L�amour de l�argent, actif dans le c�ur d�Ananias et de Sapphira, n�avait pas �t� jug� et les avait soustraits � l�influence divine de l�Esprit Saint, en les poussant � pr�m�diter cet acte, chose tr�s grave aussi, qui montre que, froidement, ils d�cid�rent ensemble de mentir � l�Esprit Saint, ce qui �tait mentir � Dieu. Tout p�ch� est un acte tr�s grave puisqu�il offense Dieu. Il est bon de s�en souvenir, parce que nous sommes habiles � justifier nos fautes. Il faut avoir soin de juger toute pens�e mauvaise d�s qu�elle appara�t, sinon, nous nous familiarisons avec elle et perdons la conscience de la gravit� du mal: �La convoitise, ayant con�u, enfante le p�ch�; et le p�ch�, �tant consomm�, produit la mort� (Jacques 1:15). C�est ce qui arriva � Judas; Ananias et Sapphira en sont aussi un exemple frappant.

Nous voyons, dans ce que Pierre dit � Ananias, qu�il �tait parfaitement libre de vendre sa propri�t� ou de la garder, et, vendue, d�en conserver la valeur en tout ou en partie. La parole de Dieu, qui dirige la vie divine chez le croyant, n�est pas une loi impos�e; la vie du Seigneur � ses paroles � font autorit�. Personne n�avait dit � ces croyants de vendre leurs biens et de les distribuer; l�amour actif, dans la fra�cheur et la puissance de la vie divine, les portait � le faire pour secourir leurs fr�res dans le besoin. Chez Ananias et sa femme, cet amour s�affaiblissait par celui de l�argent; leurs motifs n��taient pas purs, et leur acte ne pouvait �tre bon.

Dans ce temps-l�, o� la pr�sence de Dieu par l�Esprit Saint �tait si manifeste, un tel p�ch� ne pouvait recevoir le pardon sous le gouvernement de Dieu. Aussi, en entendant Pierre, Ananias tomba mort. �Et une grande crainte s�empara de tous ceux qui entendirent ces choses. Et les jeunes hommes, se levant, le couvrirent, et l�ayant emport� dehors, l�ensevelirent� (v. 5, 6). Si Dieu a manifest� sa gr�ce et son amour en nous sauvant et en faisant de nous ses enfants bien-aim�s, il est toujours le Dieu juste et saint qui a les yeux trop purs pour voir le mal. Nous sommes exhort�s � le servir avec r�v�rence et avec crainte, car, est-il dit, �notre Dieu est un feu consumant� (H�b. 12:28, 29). Il faisait trembler et fumer la montagne de Sina�; il accompagnait son peuple dans le d�sert, mais aussi il s�est r�v�l� � nous comme P�re. Mais il ne peut supporter le p�ch�.

�Et il arriva, environ trois heures apr�s que sa femme, ne sachant pas ce qui �tait arriv�, entra; et Pierre lui r�pondit: �Dis-moi, avez-vous donn� le champ pour tant? Et elle dit: Oui, pour tant. Et Pierre lui dit: Comment �tes-vous convenus entre vous de tenter l�Esprit du Seigneur? Voici, les pieds de ceux qui ont enseveli ton mari sont � la porte, et ils t�emporteront aussi. Et � l�instant elle tomba � ses pieds et expira. Et les jeunes hommes, entrant, la trouv�rent morte; et ils l�emport�rent dehors, et l�ensevelirent aupr�s de son mari� (v. 7-10). � Sapphira, Pierre dit: �Comment �tes-vous convenus entre vous de tenter l�Esprit du Seigneur?� et � Ananias: �Pourquoi Satan a-t-il rempli ton c�ur, que tu aies menti � l�Esprit Saint?� Ce p�ch� avait deux caract�res, intimement li�s: mentir � l�Esprit Saint, auquel on ne peut rien cacher, et en m�me temps, le tenter, en essayant de voir s�il ignorerait leur acte. On ne doit pas tenter Dieu, le mettre � l��preuve pour savoir s�il est fid�le dans ce qu�il dit. On doit le croire sans preuves. C�est ce que Satan voulut faire avec le Seigneur, lorsqu�il l�engageait � se jeter depuis le fa�te du temple, puisqu�il est dit au Ps. 91:11, 12: �Il donnera des ordres � ses anges � ton sujet, et ils te porteront sur leurs mains, de peur que tu ne heurtes ton pied contre une pierre�. J�sus lui r�pondit: �Il est encore �crit: Tu ne tenteras pas le Seigneur, ton Dieu�, ce qui signifie: �Tu ne feras aucune chose qui aurait pour but de v�rifier si ce que Dieu dit est vrai�. On doit croire ce que Dieu dit parce que c�est lui qui le dit. Si Dieu avait dit � J�sus de se jeter du haut du temple, il aurait ob�i, et Dieu l�aurait prot�g�, comme dit le Psaume. En ob�issant � Dieu nous sommes gard�s. Lorsque nous d�sob�issons, Dieu doit nous ramener dans le chemin de l�ob�issance, en nous faisant juger notre propre volont�, � moins que, comme pour Ananias et Sapphira, le p�ch� commis soit � la mort (1 Jean 5:16, 17). C�est celui que peut accomplir un croyant et si grave qu�il doive mourir sous le gouvernement de Dieu. Ananias et Sapphira en sont le premier exemple dans l��glise. Il s�agit de la mort du corps, comme discipline, et non du salut de l��me.

�Et une grande crainte s�empara de toute l�assembl�e et de tous ceux qui entendaient parler de ces choses� (v. 11). Le Saint Esprit agissait non seulement pour former l�assembl�e, mais aussi pour la purifier du mal qui pouvait s�y introduire. La manifestation de sa puissance produisait de la crainte chez tous. La crainte de Dieu devrait suffire pour pr�server du mal, sans qu�il y ait besoin de la produire par l�ex�cution du jugement. On voit dans les Psaumes et les Proverbes tout ce qui se rattache � la crainte de l��ternel, surtout en fait de b�n�diction1. Craindre Dieu, ce n�est pas avoir peur de lui; c�est craindre de lui d�plaire en lui d�sob�issant; c�est une crainte qui d�coule de l�amour dont nous sommes aim�s de Dieu que nous aimons en retour. Plus nous aimons quelqu�un, plus nous �viterons de lui d�plaire.

1 Chercher dans ces livres et dans celui de Job les passages qui parlent de la crainte de Dieu ou de l��ternel et les m�diter. Ils sont trop nombreux pour les �num�rer ici.

Puissance miraculeuse des ap�tres

(v. 12-16). � �Et beaucoup de miracles et de prodiges se faisaient parmi le peuple, par les mains des ap�tres� (v. 12). La parole que les ap�tres pr�chaient �tait confirm�e par des signes de puissance. C�est dans ce but que les miracles se produisaient. Ces manifestations de puissance pr�disposaient les c�urs � recevoir l��vangile; mais la Parole seule op�rait en eux, alors comme aujourd�hui. Les impressions les plus fortes ne servent � rien si la Parole de Dieu n�exerce pas la conscience. �Ils �taient tous d�un commun accord au portique de Salomon; mais, d�entre les autres, nul n�osait se joindre � eux, mais le peuple les louait hautement; et des croyants d�autant plus nombreux se joignaient au Seigneur, une multitude tant d�hommes que de femmes� (vers. 12-14). La puissance du Saint Esprit faisait �prouver la pr�sence de Dieu au milieu de ces nouveaux convertis, mais tenait � l��cart ceux qui n��taient que spectateurs d�une telle sc�ne, tout en produisant chez le peuple l�admiration et la louange. Il est possible que ceux qualifi�s �d�entre les autres� fussent les chefs religieux, distingu�s du peuple qui les louait hautement. Mais les croyants, en qui la Parole avait op�r�, constituaient une autre classe. Ils se joignaient nombreux non aux ap�tres, mais au Seigneur, sujet de la pr�dication; on reconnaissait son autorit� autant que sa gr�ce; il est le centre d�attraction de ceux qui croient. L� o� l��uvre est consid�r�e comme faite par lui, il est dit: �Le Seigneur ajoutait tous les jours � l�assembl�e ceux qui devaient �tre sauv�s� (chap. 2:47). Ici, et comme au chap. 11, 23, 24, o� l�on voit le travail des ap�tres, les croyants se tournent vers le Seigneur, et non vers ses serviteurs. D�sormais le Seigneur est tout pour eux; ils vivent de lui, pour lui; ils jouissent de sa communion, dans le rassemblement des siens; c�est lui qui les y attire, et dans le ciel ils seront avec lui.

Si grande �tait la puissance de l�Esprit en Pierre qu�on apportait les infirmes dans les rues sur des petits lits, �afin que, quand Pierre viendrait, au moins son ombre pass�t sur quelqu�un d�eux. Et la multitude aussi des villes d�alentour s�assemblait � J�rusalem, apportant les infirmes et ceux qui �taient tourment�s par des esprits immondes; et ils �taient tous gu�ris� (v. 15, 16). C�est ce qui est appel� en H�breux 6:5 �les miracles du si�cle � venir�. Lorsque le Seigneur �tablira son royaume en gloire, le Saint Esprit agira avec une grande puissance pour d�livrer les hommes des cons�quences du p�ch� et du pouvoir de l�Ennemi; on en voyait alors un exemple. Cette activit� de l�Esprit Saint op�rant sur la terre pour le r�gne de Christ, est appel�e �la pluie de la derni�re saison� (Os. 6:3; Zach. 10:1, etc.). Celle de la premi�re saison a eu lieu � la Pentec�te, lorsque le Saint Esprit vint sur les croyants seulement, tandis que, lors de l��tablissement du r�gne de Christ, il viendra pour tous et sera r�pandu sur toute chair pour la b�n�diction mill�naire (Jo�l 2:28, 29). En attendant, la puissante action de l�Esprit par les ap�tres �tait un t�moignage rendu au Christ que les Juifs avaient rejet� et � la Parole que les ap�tres pr�chaient. Cette action miraculeuse du Saint Esprit est tout autre que celle qu�il op�re dans l��glise jusqu�� la venue du Seigneur. Elle a pour but de l��difier en occupant les croyants de la personne du Seigneur au moyen de sa Parole et en faisant annoncer l��vangile au monde. L�action miraculeuse du Saint Esprit a cess� de s�exercer dans l��glise d�s le moment o� elle fut �tablie. Si elle s�exer�ait encore, ce serait au milieu des pa�ens.

D�livrance miraculeuse des ap�tres

(v. 17-32). � Voyant que le peuple louait hautement les ap�tres et que leur influence s��tendait aux villes d�alentour d�o� l�on apportait les infirmes � J�rusalem, le souverain sacrificateur et les sadduc�ens qui l�entouraient, �prouv�rent une violente jalousie et mirent les ap�tres en prison. Ils voyaient diminuer leur prestige chez le peuple et voulaient � tout prix le conserver. Mais, comme nous l�avons d�j� remarqu�, leur rage se heurte � la puissance de Dieu qui est tout enti�re du c�t� des ap�tres. �Un ange du Seigneur ouvrit de nuit les portes de la prison, et les conduisit dehors, et dit: Allez, et, vous tenant dans le temple, annoncez au peuple toutes les paroles de cette vie. Ce qu�ayant entendu, ils entr�rent, vers le point du jour, dans le temple, et ils enseignaient� (v. 17-21). Quel d�fi jet� publiquement � la pr�tendue autorit� des chefs religieux! Leurs yeux auraient d� s�ouvrir, afin de comprendre qu�il leur �tait inutile de lutter avec Dieu. Mais le Prince de ce si�cle les avait aveugl�s et les engageait toujours plus loin dans leur vaine r�sistance � celui qui l�a vaincu � la croix et qui agissait avec puissance pour d�livrer ceux que le diable tenait sous son pouvoir, en les conduisant infailliblement vers la mort �ternelle. Les ap�tres devaient annoncer �au peuple toutes les paroles de cette vie�, leur dit l�ange en les mettant en libert�. Merveilleux message que celui qui fait conna�tre les paroles d�une vie qui a triomph� de la mort, de Satan et du monde en Christ ressuscit�, d�une vie �ternelle que nous a donn�e le Christ J�sus, vie que l��vangile fait luire avec l�incorruptibilit� (2 Tim. 1:1 et 10) au milieu d�une sc�ne de mort, vie que l�on obtient par la foi.

Le souverain sacrificateur et son entourage, ignorant ce qui s��tait pass� pendant la nuit, assembl�rent le sanh�drin et envoy�rent chercher les ap�tres. Les huissiers ne les trouvant pas dans la prison, en firent rapport: �Nous avons trouv� la prison ferm�e avec toute s�ret�, et les gardes se tenant aux portes; mais, ayant ouvert, nous n�avons trouv� personne dedans� (v. 22, 23). � l�ou�e de ces paroles tous ces dignitaires religieux furent en perplexit�, �ne sachant ce que cela deviendrait� (v. 24). Jamais ils ne s��taient trouv�s aux prises avec de semblables difficult�s. S�ils avaient eu un peu de sagesse, ils auraient abandonn� la lutte; mais leur orgueil ne le leur permit pas. Sur ces entrefaites quelqu�un arriva et leur dit: �Voil�, les hommes que vous avez mis en prison sont au temple et enseignent le peuple. Alors le commandant, avec les huissiers, s�en alla et les amena sans violence; car ils craignaient d��tre lapid�s par le peuple� (v. 26, 27). Ils craignent le peuple, mais pas Dieu auquel ils sont oppos�s; si leur vie n�avait pas �t� en danger, ils n�auraient pas craint, ils auraient agi envers les ap�tres selon la m�chancet� de leur c�ur. Mais il n�y avait �point de crainte de Dieu devant leurs yeux�, comme dit la Parole en Rom. 3:18. Les ap�tres comparaissent devant le sanh�drin. Le souverain sacrificateur leur dit: �Nous vous avons express�ment enjoint de ne pas enseigner en ce nom-l�, et voici, vous avez rempli J�rusalem de votre doctrine, et vous voulez faire venir sur nous le sang de cet homme� (v. 28). Il est vrai qu�ils avaient d�fendu aux ap�tres de parler du Seigneur (chap. 4); mais les ap�tres ne s��taient pas engag�s � ob�ir; au contraire, ils leur dirent: �Jugez s�il est juste devant Dieu de vous �couter plut�t que Dieu. Car, pour nous, nous ne pouvons pas ne pas parler des choses que nous avons vues et entendues� (v. 19, 20).

Ces hommes ne se rendent pas compte qu�ils usent d�une autorit� qu�ils ne poss�dent pas. Autrefois, ils auraient pu interdire d�enseigner contrairement � la loi de Mo�se; mais maintenant la loi est mise de c�t� comme moyen d�obtenir la vie; elle est remplac�e par la gr�ce qui donne la vie au croyant et pardonne le p�cheur, gr�ce manifest�e par le Christ que les chefs religieux ont rejet�. Ils se plaignent de ce que les ap�tres, par leur enseignement, veulent faire venir sur eux le sang de Christ, qu�ils appellent �cet homme �; ils ne veulent pas se souvenir que pour contraindre Pilate � le crucifier, ils s��cri�rent: �Que son sang soit sur nous et sur nos enfants� (Matt. 27:25). Le m�chant est toujours pr�t � accuser les autres des malheurs qu�il s�est attir�s lui-m�me.

Voyant les actes de puissance accomplis au nom de J�sus et les r�sultats de ce qu�ils appellent �votre doctrine�, leur conscience �tait probablement mal � l�aise. Pour la d�charger, ils n�auraient eu qu�� confesser leur p�ch�, se repentir; la gr�ce s�offrait � eux comme � tous; mais ces malheureux n�en �taient pas l�. Sous le poids du sang de cet homme qui �tait leur Messie, le Fils de Dieu, ils persistent dans leur opposition � Dieu. Comme r�ponse, les ap�tres pr�cisent, en l�accentuant, ce qu�ils leur ont d�j� dit au chapitre 4, de mani�re � faire comprendre � ces chefs religieux leur culpabilit� d�avoir mis � mort le Seigneur. �Il faut ob�ir � Dieu plut�t qu�aux hommes�, disent-ils. �Le Dieu de nos p�res a ressuscit� J�sus que vous avez fait mourir, le pendant au bois. C�est lui que Dieu a exalt� par sa droite prince et sauveur, afin de donner la repentance � Isra�l et la r�mission des p�ch�s: et nous, nous lui sommes t�moins de ces choses, ainsi que l�Esprit Saint que Dieu a donn� � ceux qui lui ob�issent� (v. 30-32). T�moignage clair et puissant de la gr�ce de Dieu envers son peuple. Au lieu de demeurer sous la culpabilit� du sang vers� par leur haine contre Christ, la repentance et la r�mission des p�ch�s leur sont offertes, s�ils croient en Celui qu�ils ont crucifi�, mais que la puissance de Dieu a �lev� au titre de prince et sauveur. Ils avaient devant eux un t�moignage complet de ce fait merveilleux, savoir les ap�tres et le Saint Esprit, venu du ciel � la suite de la glorification de J�sus. Le Seigneur l�avait dit � ses disciples en parlant du Saint Esprit: �Celui-l� rendra t�moignage de moi. Et vous aussi, vous rendrez t�moignage, parce que d�s le commencement vous �tes avec moi� (Jean 15:26, 27). Aveugl�s par le besoin de maintenir leur propre importance et de se justifier d�avoir mis � mort le Seigneur, le double et divin t�moignage ne les touche pas.

Un sage conseil

(v. 33-42). � Non contents d��tre responsables du sang innocent, ces chefs veulent encore ajouter � leur culpabilit� la mort des ap�tres: �Ayant entendu ces choses, ils fr�missaient de rage, et tenaient conseil pour les faire mourir� (v. 33). S�ils avaient fr�mi � la pens�e de leurs p�ch�s, ils auraient trouv� le pardon en celui qu�ils avaient fait mourir; mais, endurcis par leur orgueil, ils chargent leur conscience d�autres crimes. Cependant il se trouvait au milieu d�eux un homme sur lequel les paroles des ap�tres semblent avoir confirm� que la main de Dieu pouvait agir dans l��uvre dont ils �taient t�moins. C�est Gamaliel, pharisien, docteur de la loi, honor� du peuple et aux pieds duquel Saul de Tarse avait �t� instruit (Actes 22:3). Il ordonna de faire sortir les ap�tres pour un instant et tint devant le sanh�drin un discours (v. 35-37) dans lequel il conseilla de prendre garde de ne pas s�exposer � faire la guerre � Dieu. Il cita l�exemple de deux hommes mis � mort pour avoir entra�n� � la r�volte leurs partisans qui furent dispers�s, parce qu�ils accomplissaient une �uvre mauvaise. �Ne vous m�lez plus de ces hommes�, ajouta-t-il, �et laissez-les; car si ce dessein ou cette �uvre est des hommes, elle sera d�truite; mais si elle est de Dieu, vous ne pourrez les d�truire; � de peur que vous ne soyez m�me trouv�s faire la guerre � Dieu� (v. 38, 39). Il y avait chez Gamaliel �la crainte de l��ternel qui est le commencement de la sagesse. Tous ceux qui pratiquent ses pr�ceptes auront une bonne intelligence� (Psaumes 111:10). Cette crainte l�emp�chait de partager la haine qui caract�risait les autres membres du sanh�drin. Dieu se servit de lui pour d�livrer ses serviteurs des mains de leurs adversaires. Tous se rang�rent � son avis. �Et ayant appel� les ap�tres, ils leur enjoignirent, apr�s les avoir battus, de ne pas parler au nom de J�sus, et les rel�ch�rent� (v. 40).

Leur d�sir de ne pas faire la guerre � Dieu �tait peu profond, puisqu�ils firent battre les ap�tres et leur renouvel�rent la d�fense de pr�cher au nom de J�sus. Ils aggravaient leur culpabilit� et, dans leur aveuglement, marchaient au-devant des terribles jugements de Dieu.

Les coups, les menaces, la d�fense de parler au nom de J�sus, n�avaient aucune influence sur les ap�tres, sinon qu�ils se r�jouirent �d�avoir �t� estim�s dignes de souffrir des opprobres pour le nom; et ils ne cessaient tous les jours d�enseigner et d�annoncer J�sus comme le Christ, dans le temple et de maison en maison� (v. 41, 42). Ils se montraient ainsi les disciples d�un Christ victorieux, quoique rejet�; la puissance de l�Esprit Saint les soutenait, pour les affranchir de la crainte des hommes. Il en sera toujours ainsi pour ceux qui marcheront dans le chemin de la simple ob�issance au Seigneur en ne craignant que de lui d�plaire.

Nous sommes privil�gi�s de pouvoir rendre t�moignage sans subir les pers�cutions qu�ont endur�es les ap�tres et tant de croyants apr�s eux; mais notre fid�lit� est-elle en rapport avec les avantages dont nous jouissons? Le monde n�aime pas plus le Seigneur aujourd�hui qu�alors; mais il reste plus indiff�rent � ce qui caract�rise la fid�lit� chr�tienne. L�ennemi se sert de cette indiff�rence qui laisse chacun libre de penser, comme il l�entend, a l��gard des choses de Dieu, pour attirer les rachet�s dans le courant du monde, tandis que la pers�cution les en repoussait. Pour �viter la mondanit�, nous avons besoin de l��nergie spirituelle qui caract�risait les chr�tiens, lorsqu�ils enduraient les pers�cutions. La crainte de la d�sapprobation ou d�un sourire moqueur, si nous confessons le nom du Seigneur, nous effrayent et nous emp�chent de lui �tre fid�les tout autant et plus que les coups, la prison ou le martyre de jadis. Cependant ce que le Seigneur a dit est vrai pour tous et pour tous les temps: �Quiconque me confessera devant les hommes, moi aussi je le confesserai devant mon P�re qui est dans les cieux; mais quiconque me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon P�re qui est dans les cieux� (Matt. 10:32, 33).

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