Bible Commentaries
Actes 6

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versets 1-15

Murmures des Hell�nistes

(v. 1-7). � �Or en ces jours-l�, le nombre des disciples se multipliant, il s��leva un murmure des Hell�nistes contre les H�breux, parce que leurs veuves �taient n�glig�es dans le service journalier� (v. 1). Au sein de la fra�cheur premi�re de l��uvre de Dieu, alors que le nombre des disciples s��tait multipli�, nous voyons que le c�ur naturel se montre par l��go�sme et le m�contentement en pr�sence de l�activit� de l�amour. Tels sont nos c�urs � tous. Nous avons vu comment l�amour se manifestait chez ces premiers chr�tiens. Ils vendaient leurs possessions et en apportaient la valeur aux ap�tres, qui les distribuaient � chacun selon les besoins. Mais le croyant a toujours en lui sa mauvaise nature; elle ne peut changer. Si la vie divine n�est pas active en lui, dans la jouissance de la gr�ce dont il est l�objet de la part du Seigneur, l�ancienne nature r�appara�t dans sa laideur. Nous en avons vu une manifestation grossi�re chez Ananias et Sapphira, que l�amour de l�argent conduisit � tromper pour se donner l�air g�n�reux. Dans le cas des Hell�nistes, le mal �tait moins grave et cependant tr�s r�pr�hensible en pr�sence de la gr�ce active en leur faveur. Leurs murmures provenaient d�une certaine jalousie. Il est fort possible que les H�breux, pensant toujours � leur sup�riorit� religieuse, aient �t� plus larges avec leurs veuves qu�avec celles des Hell�nistes. Mais, quoi qu�il en f�t, les murmures n�auraient pas d� se produire. S�il y avait quelque plainte � formuler, il fallait la pr�senter directement aux ap�tres, qui auraient r�gl� cette difficult� avec sagesse, comme ils surent le faire ensuite. Mais ce qui e�t �t� mieux encore, c��tait de remettre cela au Seigneur, et s�attendre � lui. Nous avons toujours � veiller sur notre nature facilement m�contente, port�e � envier les avantages de nos fr�res, au lieu d��tre reconnaissants envers le Seigneur de ce que nous avons et de ce qu�il leur donne. Il est dit: Soyez �contents de ce que vous avez pr�sentement� (H�breux 13:5). Que de maux sont r�sult�s de ce que l�on n�a pas r�alis� ce contentement d�esprit!

Les Hell�nistes �taient des Juifs qui avaient longtemps s�journ� hors de leur pays et qui parlaient le grec; il pouvait y avoir aussi parmi eux des pros�lytes, des Grecs qui avaient embrass� le juda�sme. Nicolas, un des sept qui furent d�sign�s, au v. 5, pour faire les distributions, en �tait un. Il pouvait donc exister aussi une l�g�re jalousie nationale que les chr�tiens doivent �viter, car les enfants de Dieu sont tous de la m�me patrie c�leste, o� il n�y a pas �Grec et Juif, circoncision et incirconcision, barbare, Scythe, esclave, homme libre; mais o� Christ est tout et en tous� (Colossiens 3:11).

Dans le cas d�Ananias, la puissance de l�Esprit d�livra l�assembl�e du mal grossier par le jugement ex�cut� sur les coupables. Ici, le mal est conjur� par la sagesse des ap�tres, avec un esprit de gr�ce. Ils firent venir la multitude des disciples et leur dirent: �Il ne convient pas que, laissant la parole de Dieu, nous servions aux tables. Jetez donc les yeux, fr�res, sur sept hommes d�entre vous, qui aient un bon t�moignage, pleins de l�Esprit Saint et de sagesse, que nous �tablirons sur cette affaire. Et, pour nous, nous pers�v�rerons dans la pri�re et dans le service de la parole� (v. 2-4).

Aux douze ap�tres, auxquels on remettait les dons, incombait un travail consid�rable pour les r�partir aux n�cessiteux; cette op�ration leur prenait un temps utile dont ils avaient besoin pour vaquer au service de la Parole et de la pri�re, les deux grands moyens par lesquels le troupeau du Seigneur peut �tre �difi� et s�accro�tre. Le Seigneur se servit de l�incident survenu pour d�gager les ap�tres de ce travail absorbant. Ils agirent avec une grande sagesse en ne choisissant pas eux-m�mes ceux qui devaient administrer les dons. Leur proposition plut � la multitude qui choisit sept hommes d�entre eux (v. 5). Nous voyons, par les noms de ces sept serviteurs ou diacres, qu�ils devaient tous �tre des Hell�nistes. Ce choix donnait pleine satisfaction aux plaignants Hell�nistes et t�moignait du d�sint�ressement de la partie juive des disciples. C��tait l�amour qui ne cherche pas son propre int�r�t. Les ap�tres accept�rent ce choix, et apr�s avoir pri�, ils leur impos�rent les mains, montrant par l� leur approbation et leur identification avec ces hommes qu�ils rev�taient de cette charge.

On voit quelle importance les ap�tres mettent � ce service. Il fallait des hommes qui eussent un bon t�moignage, et pleins de l�Esprit Saint, afin qu�ils agissent selon la pens�e de Dieu, sans partialit�. Lors m�me qu�il n�y ait en jeu que des soins mat�riels, ce qui leur donne de l�importance, c�est qu�ils font partie de l��uvre de Dieu et concernent son Assembl�e, o� tout doit �tre accompli fid�lement, avec gr�ce et justice. Ces dons qui abondaient alors, comme aujourd�hui les dons qu�une Assembl�e doit administrer, appartiennent au Seigneur. L�ap�tre Paul dit que �ce qui est requis dans des administrateurs, c�est qu�un homme soit trouv� fid�le� (1 Corinthiens 4:2). Il montre avec quelle d�licatesse il s�acquitte du service dont il avait �t� charg� pour porter � J�rusalem les dons des assembl�es de la Mac�doine et de l�Acha�e: ��vitant�, dit-il, �que personne ne nous bl�me dans cette abondance qui est administr�e par nous; car nous veillons � ce qui est honn�te, non seulement devant le Seigneur, mais aussi devant les hommes� (2 Corinthiens 8:20, 21). Tout ce que le chr�tien doit faire, et tout particuli�rement ce qui concerne l�Assembl�e, doit �tre fait sous le contr�le du Seigneur qui nous a communiqu� sa pens�e dans sa Parole.

Nous allons voir qu��tienne, d�sign� comme un homme plein de foi et de l�Esprit Saint, ne se vouait pas seulement au service des tables, mais, comme il avait fait de grands progr�s, il accomplit un service bien sup�rieur. Nous retrouverons aussi Philippe, l�un des sept, devenu l��vang�liste qui pr�cha le premier dans une ville de la Samarie. Lorsqu�un chr�tien s�acquitte fid�lement d�un service que lui a confi� le Seigneur, si simple qu�il soit, il acquiert un bon degr� pour lui et �une grande hardiesse dans la foi qui est dans le Christ J�sus�, dit Paul � Timoth�e (1 Tim. 3:13). Le Seigneur dit aussi: �Prenez donc garde comment vous entendez; car � quiconque a, il sera donn�, et � quiconque n�a pas, cela m�me qu�il para�t avoir sera �t� (Luc 8:18). Tout service, si ignor� soit-il, doit se faire pour le Seigneur, et par cons�quent avec le s�rieux, les soins et le d�vouement dus � un tel Ma�tre, qui nous a donn� un exemple parfait du divin serviteur en venant du ciel dans ce monde pour nous sauver.

�La parole de Dieu croissait�, est-il dit, �et le nombre des disciples se multipliait beaucoup dans J�rusalem, et une grande foule de sacrificateurs ob�issait � la foi� (v. 7). La Parole est identifi�e aux fruits qu�elle produisait chez ceux qui l�entendaient, dont le nombre augmentait merveilleusement. La foule des sacrificateurs ob�issait � la foi, en contraste avec la loi. La foi d�signe souvent l�ensemble des v�rit�s chr�tiennes. Paul parle aussi de �l�ob�issance de la foi� (Romains 1:5); elle consiste � croire et � marcher selon la v�rit� que la foi saisit. Les sacrificateurs qui devenaient croyants �taient nombreux; mais, quoique pas tous en charge, ils gardaient leur titre, d�o� leur grand nombre.

�tienne

(v. 8-15). � �Or �tienne, plein de gr�ce et de puissance, faisait parmi le peuple des prodiges et de grands miracles� (v. 8). Plein aussi de foi et de l�Esprit Saint, �tienne ressemblait, dans une grande mesure, � son divin Ma�tre, et il lui fut donn� de lui ressembler jusqu�� sa mort, qui eut lieu le jour m�me, pour avoir dit la v�rit� aux Juifs. Introduit dans le service comme serviteur, le Saint Esprit le suscite pour d�clarer au peuple son �tat.

Des Juifs venus de l��tranger commenc�rent � disputer avec �tienne. Quelques-uns, appel�s libertins (ou affranchis), probablement affranchis de l�esclavage pendant un temps de transportation, avaient, para�t-il, une synagogue � eux. D�autres venaient de Cyr�ne (c�te nord de l�Afrique), d�Alexandrie, de Cilicie (Asie-Mineure) et d�Asie. Peut-�tre s�en prirent-ils � �tienne, parce qu�il �tait, vraisemblablement, d�origine �trang�re (son nom signifie �couronne�). Mais �ils ne pouvaient pas r�sister � la sagesse et � l�Esprit par lequel il parlait�. Comment l�homme naturel, malgr� sa sagesse et son �rudition, s�opposerait-il � l�action de l�Esprit de Dieu? Le Seigneur n�avait-il pas dit aux disciples: �Moi je vous donnerai une bouche et une sagesse, � laquelle tous vos adversaires ne pourront... r�sister� (Luc 21:15). Ne pouvant tenir t�te � �tienne avec droiture, ces gens engag�rent des hommes � l�accuser faussement devant le sanh�drin, sous pr�texte de l�avoir �ou� prof�rant des paroles blasph�matoires contre Mo�se et contre Dieu� (v. 11), ce qui souleva contre lui le peuple, les anciens et les scribes. Mais pour que les accusations port�es contre �tienne fussent admises par ce tribunal religieux, selon la loi (Deut. 19:15), il fallait des t�moins; ils en pr�sent�rent de faux qui dirent: �Cet homme ne cesse pas de prof�rer des paroles contre le saint lieu et contre la loi; car nous l�avons entendu dire que ce J�sus le Nazar�en d�truira ce lieu-ci, et changera les coutumes que Mo�se nous a enseign�es. Et tous ceux qui �taient assis dans le sanh�drin, ayant leurs yeux arr�t�s sur lui, virent son visage comme le visage d�un ange� (v. 13-15). Ces hommes faisaient usage de v�rit�s qu��tienne avait s�rement articul�es en parlant des jugements qui atteindraient J�rusalem, si le peuple persistait � rejeter le Seigneur. Il pouvait affirmer que la ville serait d�truite, et elle l�a �t�. Ils interpr�taient les v�rit�s du christianisme comme un changement du syst�me l�gal enseign� par Mo�se; la gr�ce rempla�ait la loi. Mais Mo�se ne se mettait nullement en contradiction avec le Christ qui �tait pr�ch� au peuple. Le Seigneur avait dit aux Juifs: �Si vous croyiez Mo�se, vous me croiriez aussi; car lui a �crit de moi. Mais si vous ne croyez pas ses �crits, comment croirez-vous mes paroles?� (Jean 5:46, 47). �tienne cite (chap. 7:37), un passage o� Mo�se parle du Seigneur. Les hommes ont toujours d�ploy� de l�habilet� pour d�former le sens des paroles de v�rit� qui leur sont adress�es, afin d��chapper � leur action sur leur conscience. �tienne �tait si pr�s du Seigneur et tellement au-dessus de ses accusateurs, que son visage refl�tait un caract�re c�leste � la vue de tous.

Le chapitre suivant contient le discours qu�il pronon�a devant le sanh�drin et par lequel il d�montra aux Juifs que le rejet de Christ ne faisait que couronner leur opposition � Dieu tout au long de leur histoire. Ne pouvant supporter une v�rit� qui transper�ait leur conscience et les condamnait d�finitivement, ils le lapid�rent, pensant ainsi faire taire la voix de Dieu. Il en r�sulta que l��vangile fut port� aux nations et que le peuple juif demeure rejet� jusqu�au jour o� il dira: �B�ni soit celui qui vient au nom du Seigneur�, cri du r�sidu juif � venir, apr�s qu�il aura travers� un temps d��preuves terribles qui le formeront pour jeter cet appel au-devant du Seigneur.

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