Bible Commentaries
Actes 8

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versets 1-40

Premi�re pers�cution de l�assembl�e

(v. 1-3). � �Or en ce temps-l�, il y eut une grande pers�cution contre l�assembl�e qui �tait � J�rusalem; et tous furent dispers�s dans les contr�es de la Jud�e et de la Samarie, except� les ap�tres. Et des hommes pieux emport�rent �tienne pour l�ensevelir, et men�rent un grand deuil sur lui� (v. 1, 2). L�ensevelissement d��tienne est celui du premier chr�tien mort martyr depuis la formation de l��glise. �Des hommes pieux l�emport�rent et l�ensevelirent�: ils ne craignirent pas l�opprobre qui se rattachait � cette victime de la haine des hommes. Ce court r�cit nous dit ce que l�on a souvent remarqu� d�s lors, que l�enterrement d�un chr�tien porte, en g�n�ral, quelque chose des caract�res de sa vie. Il convenait que ce fussent des hommes pieux qui rendissent les derniers devoirs � un tel serviteur de Dieu. Nous comprenons que le deuil des saints fut grand.

La victoire que l�ennemi paraissait remporter en faisant lapider �tienne, enhardit les Juifs qui suscit�rent une pers�cution contre l�assembl�e. Jusqu�ici, les ap�tres seuls avaient �t� maltrait�s, et l�assembl�e en prosp�rit� avait consid�rablement grandi, sans souffrir beaucoup de l�opposition du monde. Maintenant elle est dispers�e; les ap�tres seuls restent � J�rusalem.

Saul consentait � la mort d��tienne et assistait � sa lapidation; il �tait, sans doute, un homme consid�r� et influent au milieu des Juifs, malgr� sa jeunesse. �Il ravageait l�assembl�e�, est-il dit, �entrant dans les maisons; et tra�nant hommes et femmes, il les livrait pour �tre jet�s en prison� (v. 3). Satan et ses agents, en d�cha�nant la haine des Juifs contre les chr�tiens, cherchaient � d�truire l�assembl�e. Mais Dieu dirigeait les circonstances vers une fin absolument contraire. Dans son discours, �tienne avait dit que le Tr�s Haut n�habitait point dans des demeures faites de mains; Il n�avait plus son si�ge � J�rusalem; par la venue de l�Esprit Saint, Il avait pris possession de sa demeure spirituelle au milieu des chr�tiens et les Juifs, pleins de rage, �taient laiss�s � eux-m�mes, abandonn�s de Dieu comme peuple. On comprend que l�ennemi cherch�t � an�antir cette assembl�e. Au lieu d�y parvenir, sa m�chancet� ne fit que propager l��vangile et augmenter le nombre des disciples dans les contr�es voisines, en attendant de le faire p�n�trer plus loin, au moyen du grand pers�cuteur de J�sus et des siens. C�est ainsi que Satan fait toujours une �uvre trompeuse. Ennemi vaincu, il ne peut agir que sous le contr�le du chef de l��glise, qui lui a enlev� son armure.

La Samarie est �vang�lis�e

(v. 4-13). � �Ceux donc qui avaient �t� dispers�s allaient �� et l�, annon�ant la Parole� (v. 4). La haine qui les poursuivait ne les intimidait pas. S�ils enduraient des souffrances pour le nom de Christ, ils en appr�ciaient la cause et, jouissant d�un si grand bonheur, ils d�siraient que d�autres le connussent.

Si nous appr�ciions davantage la gr�ce merveilleuse dont nous sommes les objets par la connaissance d�un Sauveur qui nous a plac�s � l�abri du jugement qu�il a endur� lui-m�me � notre place; si nous jouissions dans une plus grande mesure de son amour et de l�esp�rance vivante et glorieuse que nous avons en lui, nous aurions plus de z�le pour le faire conna�tre � d�autres, d�autant plus que nous n�encourons plus de pers�cutions comme les premiers chr�tiens et tant d�autres apr�s eux. On voit qu�il n�est pas n�cessaire d�avoir un don d��vang�liste pour annoncer � d�autres le Sauveur que nous poss�dons. Ce ne sont pas les ap�tres qui prirent l�initiative de la pr�dication de l��vangile dans les contr�es environnantes, puisqu�ils rest�rent � J�rusalem.

Parmi les chr�tiens dispers�s se trouvait Philippe, un des diacres choisis pour distribuer les secours aux n�cessiteux de l�assembl�e � J�rusalem. Il descendit dans une ville de la Samarie et �leur pr�cha le Christ�, est-il dit au v. 5. C�est Christ qui est le sujet de l��vangile et l�objet du c�ur qui l�a re�u. �Et les foules, d�un commun accord, �taient attentives aux choses que Philippe disait, l�entendant, et voyant les miracles qu�il faisait; car les esprits immondes, criant � haute voix, sortaient de plusieurs qui en �taient poss�d�s; et beaucoup de paralytiques et de boiteux furent gu�ris; et il y eut une grande joie dans cette ville-l� (v. 6-8). Les sept d�sign�s pour servir aux tables (chap. 6) �taient des hommes �pleins de l�Esprit Saint et de sagesse�. Leur service avait pris fin d�s la dispersion de l�assembl�e; mais le Saint Esprit dirigeait Philippe et l�avait dou� pour �vang�liser, comme il avait form� �tienne pour le grand service qu�il avait accompli. Le Seigneur pr�pare qui il veut et appelle lui-m�me au service qui lui pla�t. Philippe se trouvait directement sous la puissance de l�Esprit pour rendre les foules attentives � la parole qu�il pr�chait, confirm�e par les miracles qu�il accomplissait. Seule la Parole op�re dans les c�urs et produit la conversion, tandis que les miracles, sans l�action de la Parole, ne provoquent qu�un effet passager, comme nous allons le voir avec Simon le magicien. Les foules ��taient attentives aux choses que Philippe disait, l�entendant, et voyant les miracles qu�il faisait�. Entendre vient en premier lieu, les miracles donnaient simplement du poids � la Parole, mais ne communiquaient rien. Il y eut une grande joie dans la ville, quand on vit l�activit� de la gr�ce et le d�ploiement de la puissance du Saint Esprit.

Les Samaritains adoraient, ils ne savaient quoi, dit le Seigneur � la Samaritaine. �trangers m�pris�s par les Juifs, ils pr�tendaient avoir une part aux promesses. Maintenant, une fois �le mur mitoyen de cl�ture� (�ph. 2:14) aboli, c�est-�-dire que la diff�rence que Dieu faisait entre un Juif et un gentil n�existait plus, l��vangile appartient � tous; ils avaient le bonheur de participer aux b�n�dictions qui leur parvenaient en vertu de l��uvre de Christ � la croix.

Dans cette ville, �il y avait un homme nomm� Simon, qui exer�ait la magie et �tonnait le peuple de la Samarie, se disant �tre quelque grand personnage; auquel tous s�attachaient�. Ils croyaient voir en lui la grande puissance de Dieu, alors qu�il n��tait qu�un vulgaire trompeur (v. 9-11). C�est ainsi que Satan agit au milieu des hommes: par des moyens divers, il vise � les d�tourner de Dieu et � s�attirer les �gards qui Lui sont dus. Il placera bient�t dans le temple de Dieu, � J�rusalem, un homme qui recevra les honneurs de tous; il �merveillera par �toute sorte de miracles et signes et prodiges de mensonges, et en toute s�duction d�injustice pour ceux qui p�rissent, parce qu�ils n�ont pas re�u l�amour de la v�rit� pour �tre sauv�s� (2 Thess. 2:9, 10). Aujourd�hui d�j�, Satan n�est-il pas plus �cout� que Dieu par grands et petits, lorsqu�ils se laissent d�tourner des appels de la gr�ce par toutes les choses de ce monde, qu�il sait pr�senter d�une mani�re si attrayante pour le c�ur naturel? L�ap�tre Jean dit aux jeunes gens: �N�aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde� (1 Jean 2:15).

Lorsque ceux qui admiraient ce magicien �eurent cru Philippe, qui leur annon�ait les bonnes nouvelles touchant le royaume de Dieu et le nom de J�sus Christ, tant les hommes que les femmes furent baptis�s� (v. 12). Par le bapt�me, ces croyants professaient publiquement qu�ils acceptaient le christianisme; ils �taient introduits dans la maison de Dieu par cette figure de la mort et de la r�surrection de Christ, qui mettait fin � leur vie pr�c�dente et les faisait entrer sur la terre, dans un ordre de choses nouveau o� Dieu habite. La bonne nouvelle, que Philippe annon�ait, concernait le royaume de Dieu, tandis que celui o� ils se trouvaient auparavant appartenait � Satan qu�ils servaient sans s�en douter. Apr�s avoir cru Philippe, ils reconnaissaient les droits de Dieu sur eux et pouvaient d�s lors lui ob�ir, parce qu�ils �taient n�s de nouveau. Le nom de J�sus Christ exprime tout ce qu�est cette glorieuse personne. J�sus veut dire J�hovah Sauveur, venu dans ce monde pour d�livrer les hommes du pouvoir de Satan et de la mort �ternelle en leur donnant la vie �ternelle. Le Christ est le Messie que les Juifs ont rejet�, mais que Dieu a fait Seigneur et Christ dans la gloire. Le Seigneur garde ce nom en rapport avec le christianisme. De l� vient le nom de chr�tien que l�on a donn� aux disciples � Antioche (chap. 11).

Au v. 13, il est dit que �Simon crut aussi lui-m�me; et apr�s avoir �t� baptis�, il se tenait toujours aupr�s de Philippe; et voyant les prodiges et les grands miracles qui se faisaient, il �tait dans l��tonnement�. � premi�re vue on peut croire que Simon avait �t� r�ellement converti, d�autant plus qu�il est dit qu�il crut et fut baptis�. Il existe une foi qui est simplement affaire d�intelligence, produite par des effets ext�rieurs. En pr�sence des manifestations de la puissance de l�Esprit Saint, il ne pouvait que les reconna�tre et les attribuer � une autre cause que celle par laquelle sa magie �tonnait le monde. En Jean 2:23-25, il est dit que �plusieurs crurent en son nom, contemplant les miracles qu�il faisait. Mais J�sus lui-m�me ne se fiait pas � eux, parce qu�il connaissait tous les hommes, et qu�il n�avait pas besoin que quelqu�un rend�t t�moignage au sujet de l�homme; car lui-m�me connaissait ce qui �tait dans l�homme�. Si quelqu�un dit qu�il croit, nous devons le croire; mais comme nous ne pouvons pas, comme le Seigneur, voir ce qui se passe dans le c�ur, nous attendons les fruits de cette foi. Ils firent d�faut chez Simon. D�j� dans ce qui est dit de lui au v. 13, on discerne que l��uvre �tait superficielle. Il se tenait pr�s de Philippe, non pour �couter ce qu�il disait, mais parce qu�il jouissait de voir les prodiges et les grands miracles qu�il faisait. Les miracles ne donnent pas la vie et ne peuvent nourrir le vrai croyant; cela vient de la Parole de Dieu. Il est dit au chap. 16:14, que Lydie �tait �attentive aux choses que Paul disait�. Aussit�t apr�s, elle produisit des fruits qui prouv�rent qu�elle poss�dait la vie divine. Dieu veut des r�alit�s dans la marche et non des impressions ou l�exaltation des sentiments.

Pierre et Jean viennent � Samarie

(v. 14-25). � �Or les ap�tres qui �taient � J�rusalem, ayant appris que la Samarie avait re�u la parole de Dieu, leur envoy�rent Pierre et Jean, qui, �tant descendus, pri�rent pour eux, pour qu�ils re�ussent l�Esprit Saint: car il n��tait encore tomb� sur aucun d�eux, mais seulement ils avaient �t� baptis�s pour le nom du Seigneur J�sus� (v. 14-16). En Samarie, l��uvre avait �t� accomplie, sans les ap�tres, par les croyants dispers�s apr�s la mort d��tienne et tout particuli�rement par Philippe; mais quels que soient les moyens employ�s, l��uvre, venant du Saint Esprit, s�accomplit dans une parfaite unit�. Pour la r�aliser et la compl�ter, il fallait l�intervention des ap�tres. Ainsi tout se passe en pleine communion avec l�assembl�e de J�rusalem, la seule qui exist�t jusque-l�. Les croyants de la Samarie avaient la vie de Dieu et ils �taient baptis�s pour le nom du Seigneur, pour le suivre dans le chemin qu�Il a trac� aux siens en dehors du monde afin qu�ils Lui servent de t�moins. Mais ils n�avaient pas encore re�u le Saint Esprit. Les ap�tres leur impos�rent les mains (v. 17), acte par lequel ils montraient publiquement qu�ils s�identifiaient avec ceux qui avaient re�u la Parole et avaient �t� baptis�s. Par cons�quent Dieu ne faisait pas de diff�rence entre les croyants Juifs et Samaritains: ils re�urent le Saint Esprit, puissance de la vie divine dans le croyant, sceau de Dieu par lequel Il les reconna�t comme ses bien-aim�s enfants, arrhes de l�h�ritage.

Il est dit que le Saint Esprit n��tait encore tomb� sur aucun d�eux. Cela ne signifie pas que ce jour-l� le Saint Esprit descendit du ciel; il l�avait fait le jour de la Pentec�te, mais seulement sur les croyants de J�rusalem. Il fallait l�intervention des ap�tres pour que ces croyants re�ussent le Saint Esprit au d�but de l��uvre en dehors de J�rusalem; ici, c�est en faveur des Samaritains m�pris�s par les Juifs, comme au chap. 10, ce sera en faveur des Gentils qui, sous le r�gime de la loi, n�avaient aucune part aux b�n�dictions d�Isra�l. Sous la gr�ce, toute distinction entre les hommes est abolie. Devant Dieu les Juifs croyants se trouvent sur le m�me pied que les Gentils croyants, tous sauv�s par le sacrifice de Christ � la croix: �Ayant acc�s aupr�s du P�re par un seul Esprit�, ils ne sont �plus �trangers ni forains�, mais �concitoyens des saints et gens de la maison de Dieu� (�ph. 2:18, 19; voir aussi v. 11-17). Aujourd�hui celui qui a cru re�oit le Saint Esprit sans l�intervention de personne, ainsi que cela eut lieu d�s que Juifs, Samaritains ou Gentils croyants furent entr�s dans l��glise. L�ap�tre dit aux �ph�siens: �Ayant entendu la parole de la v�rit�, l��vangile de votre salut; auquel aussi ayant cru, vous avez �t� scell�s du Saint Esprit de la promesse� (1:13).

Le c�ur de Simon n�avait pas �t� touch� par la Parole de Dieu et ne s�attachait qu�aux manifestations ext�rieures de la puissance de l�Esprit Saint. Voyant que le Saint Esprit se donnait par l�imposition des mains des ap�tres, il leur offrit de l�argent, afin d�obtenir aussi ce pouvoir (v. 18-20). Cet acte d�voile son �tat. �Pierre lui dit: Que ton argent p�risse avec toi, parce que tu as pens� acqu�rir avec de l�argent le don de Dieu. Tu n�as ni part ni portion dans cette affaire; car ton c�ur n�est pas droit devant Dieu. Repens-toi donc de cette m�chancet�, et supplie le Seigneur, afin que, si faire se peut, la pens�e de ton c�ur te soit pardonn�e; car je vois que tu es dans un fiel d�amertume et dans un lien d�iniquit� (v. 20-23). Simon n�est pas droit devant Dieu; il ne s�est pas vu dans sa pr�sence comme un p�cheur perdu auquel Dieu aurait accord� son pardon. Son acte constituait une m�chancet�, comme tout ce qui provient du c�ur naturel, dont il devait se repentir. L�amertume caract�rise le fruit du p�ch�. L�iniquit� le liait pour ainsi dire, mais il pouvait se repentir; cependant Pierre ne lui assure pas que la pens�e de son c�ur lui sera pardonn�e; il dit: �Si faire se peut�.

Si nous pensons � ce qu�il en co�te pour que le Saint Esprit descende sur un croyant, nous comprendrons la gravit� du p�ch� de Simon: il fallut les souffrances et la mort du Seigneur, afin que Dieu f�t glorifi� � l��gard du p�ch�, et Il le montra en le ressuscitant d�entre les morts et en le faisant asseoir � sa droite, d�o� Il envoya le Saint Esprit, qui scelle le croyant, d�livr�, par la mort de Christ, de tout ce qui le caract�risait comme enfant d�Adam, perdu et coupable. Comment penser qu�un don acquis � un tel prix pouvait s�obtenir avec de l�argent?

Simon ne para�t nullement dispos� � la repentance; il se pr�occupe plut�t d��viter le jugement de Dieu qu�il m�ritait, mais sans croire. Il dit: �Vous, suppliez le Seigneur pour moi, en sorte que rien ne vienne sur moi de ce dont vous avez parl� (v. 24). C�est bien ce qui caract�rise le c�ur de l�homme sans droiture devant Dieu: il cherche � �viter les cons�quences du p�ch� actuel, sans confesser ses fautes pour en obtenir le pardon �ternel. On voit cela chez Ca�n, lorsqu�il entendit la sentence de l��ternel contre lui: Il dit: �Mon ch�timent est trop grand pour que j�en porte le poids�, et il cherche � mettre sa vie en s�ret� (Gen. 4:13, 14). L�homme voudrait ne pas souffrir sur la terre; mais il ne se pr�occupe pas de se mettre � l�abri des souffrances �ternelles, lors m�me que Dieu lui en offre le moyen gratuitement.

Pierre et Jean annonc�rent la Parole et retourn�rent � J�rusalem en �vang�lisant plusieurs villages des Samaritains. L��uvre de Dieu �tait commenc�e en dehors de la Jud�e en plein accord entre les ap�tres et ceux que le Seigneur avait employ�s en Samarie.

Conversion de l�eunuque d��thiopie

(v. 26-40). � �Un ange du Seigneur parla � Philippe, disant: L�ve-toi, et va vers le midi, sur le chemin qui descend de J�rusalem � Gaza, lequel est d�sert� (v. 26). Le Seigneur dispose de plusieurs moyens pour diriger ses serviteurs; nous en verrons plusieurs exemples au chap. 16, avec l�ap�tre Paul. Ce qui importe, c�est que le serviteur les discerne et ob�isse. Philippe avait un beau champ de travail en Samarie; il paraissait tout indiqu� pour y travailler encore; mais l�ange, sans autre explication, l�envoie loin de l� sur un chemin d�sert. Philippe ob�it et trouva bient�t le travail � accomplir: annoncer l��vangile non � une foule, mais � un seul homme. Un eunuque �thiopien, puissant � la cour de la reine Candace et intendant de ses tr�sors, �tait venu adorer � J�rusalem. Il s�en retournait et, assis dans son char, il lisait le proph�te �sa�e. � ce moment Philippe survint. L�Esprit lui dit: �Approche-toi et joins-toi � ce char� (v. 27-29). Philippe accourut et entendit l�eunuque qui lisait les versets 7 et 8 du chapitre 53: �Il a �t� men� comme une brebis � la boucherie; et comme un agneau, muet devant celui qui le tond, ainsi il n�ouvre point sa bouche; dans son humiliation, son jugement a �t� �t�; et qui racontera sa g�n�ration? car sa vie est �t�e de la terre�. L�eunuque pria Philippe de monter s�asseoir � ses c�t�s et lui dit: �Je te prie, de qui le proph�te dit-il cela? De lui-m�me, ou de quelque autre?� Tout �tait pr�par� pour que le serviteur de Dieu n�e�t qu�� parler. �Et Philippe, ouvrant sa bouche et commen�ant par cette �criture, lui annon�a J�sus� (v. 30-35).

Cet homme pieux, pros�lyte ou Juif de naissance, �tait venu adorer le vrai Dieu � J�rusalem. Il y avait dans son �me de vrais besoins qui ne pouvaient trouver satisfaction � J�rusalem, car le Dieu qu�il venait adorer en avait �t� chass� dans la personne de son Fils, mis � mort. La maison restait d�serte, avait dit le Seigneur en Matt. 23:38. Mais si la pr�sence de Dieu ne se trouvait plus � J�rusalem dans son temple, sa parole demeurait; elle parlait �des souffrances de Christ et des gloires qui suivraient� (1 Pierre 1:11). Dieu veillait sur cet �tranger et lui envoya celui qui pouvait lui faire conna�tre J�sus dont �sa�e parlait dans ce chapitre, o� il d�crit son rejet, son humiliation, ses souffrances et les r�sultats de sa mort: �Il a �t� �t� de l�angoisse et du jugement�, il a �t� d�livr� de la mort; il a donc une g�n�ration ou une famille. �S�il livre son �me en sacrifice pour le p�ch�, est-il dit, �il verra une semence... il verra du fruit du travail de son �me, et sera satisfait�.

En entendant Philippe, l�eunuque comprit que c��tait de J�sus que parlait le proph�te; qu�il �tait venu dans ce monde pour lui, qu�il avait souffert pour lui et que, si lui croyait en J�sus, il ferait partie de cette �semence�, qu�il serait un des �fruits du travail de son �me�. Il s�appropria la valeur de la mort du Sauveur; aussi voulut-il �tre aussit�t un t�moin de Christ sur la terre. Comme ils arrivaient pr�s de l�eau, il dit � Philippe: �Voici de l�eau, qu�est-ce qui m�emp�che d��tre baptis�?� Il avait compris que la mort de Christ le s�parait d�sormais de tout ce qui marquait son �tat pr�c�dent et l�introduisait dans un �tat enti�rement nouveau. Il tenait � d�clarer publiquement, par le bapt�me, qu�il �tait un chr�tien, disciple de Christ, et non pas seulement un adorateur du vrai Dieu en contraste avec les idol�tres. �Ils descendirent tous deux � l�eau, et Philippe et l�eunuque; et Philippe le baptisa. Et quand ils furent remont�s hors de l�eau, l�Esprit du Seigneur enleva Philippe, et l�eunuque ne le vit plus, car il continua son chemin tout joyeux� (v. 38, 39). Cette disparition myst�rieuse ne pouvait distraire l�eunuque; il poss�dait J�sus; il emportait avec lui la source d�une joie �ternelle et connaissait Dieu comme un P�re qu�il pouvait adorer en esprit et en v�rit�, o� qu�il se trouv�t, sans avoir besoin de venir � J�rusalem, le seul lieu o� l�on rendait culte � J�hovah. Aussi il s�en allait tout joyeux, emportant avec lui un tr�sor �ternel.

Il est permis de croire que cet homme, une fois rentr� dans son pays, parla � d�autres du bonheur qu�il poss�dait, car on d�c�le en Abyssinie, l��thiopie d�alors, des traces du christianisme, comme aussi des restes du juda�sme, import� probablement par la reine de Sheba au temps de Salomon. Une fois arriv�s l� o� toute l��uvre de Dieu sera manifest�e, nous verrons sans doute de glorieux r�sultats de ces deux voyages.

Philippe se trouva � Azot, l�ancienne Asdod des Philistins, au bord de la M�diterran�e, o� l�arche de l��ternel avait �t� port�e dans le temple de Dagon (1 Sam. 5). Il �vang�lisa toutes les villes de la contr�e jusqu�� C�sar�e, ce qui comprend une bonne partie du littoral de la mer.

Ce chapitre nous raconte ainsi le d�but de l��vang�lisation du monde en dehors de J�rusalem, accomplie non par les ap�tres, mais par Philippe et par de simples croyants. Nous verrons, au chapitre suivant, la conversion du grand ap�tre des nations, qui entrera bient�t en sc�ne, maintenant que l��uvre en dehors de J�rusalem a commenc� et que les Juifs, comme nation, sont rejet�s jusqu�� ce que l��glise soit enlev�e au ciel. Alors Dieu reprendra ses relations avec son peuple terrestre.

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