Bible Commentaries
Actes 9

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versets 1-43

Saul de Tarse sur le chemin de Damas

(v. 1-9). � Saul ne se contentait pas de ravager l�assembl�e � J�rusalem (chap. 8:3). Il voulait �tendre au loin son activit� diabolique. �Respirant encore menace et meurtre contre les disciples du Seigneur, il alla au souverain sacrificateur et lui demanda pour Damas des lettres adress�es aux synagogues, en sorte que, s�il en trouvait quelques-uns qui fussent de la voie, il les amen�t, hommes et femmes, li�s � J�rusalem� (v. 1, 2). La haine que Saul vouait aux disciples et, par cons�quent, au Seigneur, cr�ait autour de lui une atmosph�re de m�chancet�. On reconna�t en cela les traits du grand ennemi de Christ, qui a conduit les hommes � le mettre � mort et qui, voyant le Seigneur ressuscit� accomplir son �uvre de gr�ce envers tous, voudrait en an�antir les r�sultats. Mais, quoique furieux et redoutable, Satan est un ennemi vaincu. Le Seigneur va le montrer en lui arrachant des mains le plus �nergique instrument de sa haine pour en faire son grand serviteur par lequel il �difiera l�Assembl�e que Saul voulait d�truire. � quoi servait l�autorit� du souverain sacrificateur? Pierre n�a-t-il pas dit qu�ils n��taient que des hommes (chap. 5:29), eux dont il �tait �crit: �Les l�vres du sacrificateur gardent la connaissance, et c�est de sa bouche qu�on recherche la loi, car il est le messager de l��ternel des arm�es� (Malachie 2:7), tandis qu�un autre proph�te dit: �La loi est p�rie de chez le sacrificateur, et le conseil, de chez les anciens� (�z�chiel 7:26). Ils �taient rejet�s par Dieu, d�s le moment qu�ils l�avaient rejet� dans la personne de son Fils, leur Messie. Malgr� la puissance apparente � laquelle ils pr�tendaient encore, Saul s�appuyait sur un roseau cass� pour donner essor � sa rage contre les disciples du Seigneur. Les lettres qu�il avait de la part du souverain sacrificateur pour les synagogues ne leur parvinrent jamais.

Le Seigneur laissa arriver Saul pr�s de sa destination, car c�est � Damas que se trouvait le disciple par lequel il devait lui faire conna�tre son message. Comme il approchait de la ville, �tout � coup une lumi�re brilla du ciel comme un �clair autour de lui. Et �tant tomb� par terre, il entendit une voix qui lui disait: Saul! Saul! pourquoi me pers�cutes-tu? Et il dit: Qui es-tu, Seigneur? Et il dit: Je suis J�sus, que tu pers�cutes� (v. 3-5). De cette lumi�re, qui contrastait avec les t�n�bres morales dans lesquelles Saul se mouvait, une voix s�adresse � lui avec autorit�, car aussit�t il dit: �Qui es-tu Seigneur?� Il avait jusque-l� pers�cut� des chr�tiens m�pris�s, croyant servir Dieu; maintenant il apprend qu�il pers�cutait le Seigneur. Mais qui �tait ce Seigneur? Il connaissait le Dieu des Juifs, l�autorit� du souverain sacrificateur; et voici la voix d�un Seigneur se fait entendre avec une autorit� imm�diatement reconnue. Paul n�avait pas cru le message que Pierre avait adress� au peuple (chap. 2:36), disant: �Que toute la maison d�Isra�l donc sache certainement que Dieu a fait et Seigneur et Christ ce J�sus que vous avez crucifi�. Comme la masse des Juifs, il n�en avait tenu aucun compte. Pour eux tous, J�sus avait termin� sa vie sur la croix, entre deux malfaiteurs; l� son histoire avait pris fin. Les disciples pr�chaient qu�il �tait ressuscit�; mais on ne les croyait pas, tandis qu�on admettait le mensonge des chefs religieux, disant que les disciples �taient venus de nuit d�rober son corps (Matt. 28:13). Que les hommes croient ou non la Parole de Dieu, tout s�est accompli et s�accomplira comme elle le dit. V�rit� solennelle pour les raisonneurs et les incr�dules!

La r�ponse du Seigneur contient une v�rit� qui ne faisait pas partie de l�enseignement de Pierre, lorsqu�il rendait t�moignage de la r�surrection du Seigneur. En disant � Saul: �Je suis J�sus que tu pers�cutes�, le Seigneur exprime la grande v�rit� que tous les croyants sont unis � lui dans la gloire, les membres de son corps spirituel dont il est la T�te. Devenu l�ap�tre Paul, Saul d�veloppa cette v�rit� dans ses enseignements, tout particuli�rement dans ses �p�tres aux Corinthiens, aux �ph�siens et aux Colossiens. Lorsqu�on touche les membres d�un corps, on touche le corps tout entier, et par cons�quent la t�te. En 1 Cor, 12:12, l�ap�tre, parlant des membres du corps de Christ, dit: �Ainsi aussi est le Christ�. Le corps et la t�te forment un seul tout appel� �le Christ�. Il est � remarquer aussi que le Seigneur se nomme J�sus. Quoique glorifi�, il �tait toujours J�sus, l�homme n� � Bethl�hem, Celui dont l�ange avait dit � Joseph: �Tu appelleras son nom J�sus, car c�est lui qui sauvera son peuple de leurs p�ch�s� (Matt. 1:21). Ce J�sus, humili� et rejet�, est le Seigneur qui fit entendre sa voix puissante � Saul, son pers�cuteur. �L�ve-toi�, lui dit-il, �et entre dans la ville; et il te sera dit ce que tu dois faire� (v. 6).

D�s lors, Saul devint un homme sans volont� propre, d�pendant de son Seigneur pour toutes choses, car il lui appartenait; il �tait son rachet�, v�rit� importante dont tous les chr�tiens, jeunes et vieux, doivent �tre p�n�tr�s pour la mettre en pratique.

Les hommes qui �taient avec Saul entendirent la voix, mais ne virent personne; c�est � Saul que le Seigneur avait � faire. C�est lui seul qui devait �voir le Juste, et entendre une voix de sa bouche�, dit Ananias (chap. 22:14). Saul se leva de terre et, comme il ne voyait pas, ses compagnons le conduisirent par la main, � Damas, o� il fut trois jours sans voir et sans manger ni boire (v. 7-9). Quelle transformation s�op�rait dans cet homme pendant ces trois jours! C��tait sans doute le d�pouillement de tout ce qui caract�risait le vieux Saul avec sa propre justice et sa religion, pour lui, jusque-l�, un gain comme il le dit en Phil. 3:7, mais qu�il consid�ra depuis ce moment comme une perte, parce qu�il avait vu Christ dans la gloire, d�s lors sa justice devant Dieu. Seule la puissance de Dieu pouvait faire d�un tel homme, celui qui put dire: �Je suis crucifi� avec Christ; et je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi; � et ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu, qui m�a aim� et qui s�est livr� lui-m�me pour moi� (Galates 2:20).

Vision d�Ananias

(v. 10-16). � Le Seigneur avait tout pr�par� pour la conversion de Saul. Il ne voulut pas qu�elle s�op�r�t � J�rusalem, ni qu�un des ap�tres interv�nt. Le Seigneur le retirait �du milieu du peuple et des nations�, dit-il au chapitre 26:17. Aucun des ap�tres ne lui communiqua rien (voir les deux premiers chapitres de l��p�tre aux Galates). Il devait �tre ind�pendant de tous ceux qui avaient �t� avant lui, form� par le Seigneur lui-m�me pour le service sp�cial qu�il lui confiait, celui d�annoncer l��vangile aux gentils en faisant conna�tre les v�rit�s relatives � l��glise, �pouse de Christ, corps de Christ. Il d�crit lui-m�me, en �ph�siens 3, quelles choses merveilleuses (jusqu�alors des myst�res) le Seigneur lui avait r�v�l�es pour en donner connaissance aux croyants juifs et gentils.

Il y avait � Damas un disciple nomm� Ananias auquel le Seigneur apparut en vision et dit: �L�ve-toi, et va dans la rue appel�e la Droite, et cherche dans la maison de Judas un nomm� Saul, de Tarse; car voici, il prie, et il a vu en vision un homme nomm� Ananias, entrant et lui imposant la main pour qu�il recouvr�t la vue. Et Ananias r�pondit: Seigneur, j�ai ou� parler � plusieurs de cet homme, combien de maux il a faits � tes saints dans J�rusalem; et ici il a pouvoir, de la part des principaux sacrificateurs, de lier tous ceux qui invoquent ton nom. Mais le Seigneur lui dit: Va; car cet homme m�est un vase d��lection pour porter mon nom devant les nations et les rois, et les fils d�Isra�l; car je lui montrerai combien il doit souffrir pour mon nom� (v. 11 � 16). Ananias n�est nomm� nulle part ailleurs, mais nous comprenons qu�il �tait un disciple fid�le puisque le Seigneur lui confia cette mission aupr�s de Saul. Quelle gr�ce merveilleuse que cette libert� avec laquelle il parle au Seigneur! Elle nous fait comprendre qu�il vivait habituellement dans sa pr�sence. Tout croyant peut profiter de ce privil�ge. Ananias ne refuse pas d�aller, mais pr�sente au Seigneur ce qu�il a entendu de Saul; son �tonnement se comprend.

Le Seigneur accomplit une grande �uvre en Saul durant les trois jours o� il demeura sans voir, ni manger, ni boire. Le nombre trois repr�sente quelque chose de complet dans les choses de Dieu. L�ardent pers�cuteur devient un homme qui prie. Il n�a plus de volont�; il exprime sa d�pendance par la pri�re. �Voici, il prie�, dit le Seigneur � Ananias. Compl�tement isol� de tout, selon la nature, il avait eu � faire avec le Seigneur dont il d�pendait enti�rement d�sormais; il pouvait prendre place au milieu de ceux qu�il pers�cutait jadis. Par le bapt�me il entrait dans la maison de Dieu et suivait J�sus dans le chemin de la mort, o� il connut la souffrance, car ce que le Seigneur dit de lui � Ananias s�est r�alis�: �Je lui montrerai combien il doit souffrir pour mon nom�. Mais sa jouissance de la communion avec le Seigneur surpassait la souffrance.

Ananias chez Saul

(v. 17-22). � �Ananias s�en alla, et entra dans la maison; et, lui imposant les mains, il dit: Saul, fr�re, le Seigneur, J�sus qui t�est apparu dans le chemin par o� tu venais, m�a envoy� pour que tu recouvres la vue, et que tu sois rempli de l�Esprit Saint. Et aussit�t il tomba de ses yeux comme des �cailles; et il recouvra la vue; et se levant, il fut baptis�; et ayant mang�, il reprit des forces� (v. 17, 18). Ananias commence par imposer les mains � Saul; c�est un acte d�identification. Pour lui, maintenant, Saul est un fr�re; tous deux poss�dent la m�me vie, le m�me Seigneur, de la part duquel il vient pour que Saul recouvre la vue et re�oive le Saint Esprit. Le Seigneur, ce J�sus m�pris� sur la terre et glorifi� dans le ciel, �tait apparu � Saul sur le chemin qu�il suivait dans un but tout autre que celui auquel il fut conduit. Souvent d�s lors, des hommes, tr�s oppos�s � l��vangile et qui se rendaient � tel ou tel endroit dans une mauvaise intention, entendirent une simple parole du Seigneur, qui les arr�ta et leur fit changer de voie. Au reste, c�est ce qui se passe lors de la conversion, retour complet, changement de direction. Tout homme inconverti est sur le chemin qui aboutit au jugement; mais, d�s qu�il croit au Seigneur J�sus comme en son Sauveur, il se trouve sur le chemin du ciel, et le manifeste par un changement de conduite qui provient de ce qu�il poss�de la vie de J�sus dont il est un disciple.

Des yeux de Saul tombent comme des �cailles. Tout dispara�t de ce qui emp�chait de voir comme le Seigneur et d�avoir sa pens�e. Tel l�aveugle que le Seigneur rendit voyant (Jean 9). Saul a pour sa vue nouvelle un nouvel objet dont il ne se d�tourne plus. Il peut se lever, et, par le bapt�me, figure de la mort de Christ, il est introduit dans le nouvel �tat de choses qu�il voulait d�truire, alors que les �cailles du juda�sme et de sa propre justice l�aveuglaient. D�sormais chr�tien, il sera un fid�le serviteur de son Seigneur, rempli du Saint Esprit qui a pris possession de tout son �tre, puissance par laquelle il portera le nom de J�sus devant les nations, les rois et les fils d�Isra�l.

Il demeura quelques jours avec les disciples � Damas; et �aussit�t il pr�cha J�sus dans les synagogues, disant que lui est le Fils de Dieu� (v. 19, 20). Saul avait des lettres de la part des principaux sacrificateurs et, dans leurs propres lieux de culte, il faisait retentir le message de Dieu qui annonce � tous que J�sus, rejet� et crucifi�, est son Fils, v�rit� qui fit condamner � mort le Seigneur lorsqu�il comparut devant le sanh�drin (Luc 22:70, 71). Pierre avait annonc� aux Juifs que J�sus �tait le Christ, ce que tout Juif doit savoir pour �tre sauv�; mais puisqu�ils refus�rent de le croire, Saul annoncera � tous les hommes qu�il est le Fils de Dieu, l�objet c�leste du chr�tien, ce qui le rend victorieux du monde (1 Jean 5:5). Lorsque le Seigneur trouva l�aveugle que les pharisiens avaient chass� de la synagogue (Jean 9:35), il lui dit: �Crois-tu au Fils de Dieu?� Il est l�objet de la foi, par lequel le croyant est satisfait; il n�a plus besoin du monde qui l�a crucifi�; c�est ce qui le rend victorieux. L�aveugle-n�, gu�ri et croyant au Fils de Dieu, n�avait plus besoin de la synagogue. En �ph�siens 4, nous voyons que le Seigneur a donn� des dons pour l��dification de son corps, �jusqu�� ce que nous parvenions tous � l�unit� de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu� (v. 12, 13).

Tous ceux qui entendaient Saul �taient dans l��tonnement et disaient: �N�est-ce pas celui-l� qui a d�truit � J�rusalem ceux qui invoquent ce nom, et qui est venu ici dans le but de les amener li�s aux principaux sacrificateurs?� (v. 21). Nous pouvons esp�rer que beaucoup ne demeur�rent pas seulement �tonn�s, mais qu�ils crurent aussi en ce nom, �le seul qui soit donn� aux hommes �par lequel il nous faille �tre sauv�s� (Actes 4:12). �Mais Saul se fortifiait de plus en plus, et confondait les Juifs qui demeuraient � Damas, d�montrant que celui-ci �tait le Christ� (v. 22). J�sus est le Fils de Dieu pr�sent� � tous les hommes, mais il est bien le Christ, le Messie, auquel les Juifs doivent croire pour �tre sauv�s, aujourd�hui comme alors, car ils nient toujours qu�il le soit, ce qui est la cause de leur rejet comme nation, jusqu�� ce qu�ils disent: �B�ni soit celui qui vient au nom du Seigneur�. �Quiconque croit que J�sus est le Christ, est n� de Dieu� (1 Jean 5:1). Inutile de le pr�senter aux gentils, qui n�avaient rien � faire avec le Christ ou Messie; aussi dans ses discours, Paul leur pr�sente J�sus, le Seigneur, la Parole du Seigneur ou la Parole, ou, comme � Ath�nes, �le Dieu qui a fait le monde et toutes les choses qui y sont� (Actes 17:24), en contraste avec les idoles, le Dieu qui ordonne �aux hommes que tous, en tous lieux, ils se repentent� (v. 30).

Arriv�e de Saul � J�rusalem

(v. 23-31). � Les versets 23-25 montrent que la Parole de Dieu ne donne pas un r�cit historique complet, mais pr�sente la pens�e de Dieu. Dieu poursuit un but dans son enseignement et met de c�t� tout ce qui ne sert pas � l�atteindre. �J�sus fit aussi devant ses disciples beaucoup d�autres miracles, qui ne sont pas �crits dans ce livre. Mais ces choses sont �crites afin que vous croyiez que J�sus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu�en croyant vous ayez la vie par son nom� (Jean 20:30, 31). L�Esprit de Dieu, par Jean, n�a choisi que les actes de J�sus n�cessaires pour que le croyant re�oive la vie. Il e�t �t� peut-�tre tr�s int�ressant d�en conna�tre d�autres, mais pas utile. C�est ce que nous voyons ici: �Des jours en grand nombre s��tant �coul�s, les Juifs tinrent conseil ensemble pour le tuer; mais leur complot fut connu de Saul. Et ils surveillaient aussi les portes, jour et nuit, pour le tuer. Mais les disciples, le prenant de nuit, le descendirent par la muraille� (v. 23-25).

Ces versets, qui semblent �tre la suite chronologique de ce qui pr�c�de, embrassent une p�riode d�au moins trois ans que l�auteur inspir� appelle �Des jours en grand nombre�. Nous apprenons, par Galates 1:16-19, que, lorsque Saul fut appel� par le Seigneur, il ne monta pas � J�rusalem vers les ap�tres qui l�avaient pr�c�d�, mais s�en alla en Arabie. Trois ans apr�s seulement il revint � Damas, et c�est � ce moment-l� que se placent nos versets.

De Damas, il se rendit � J�rusalem (voir Galates et v. 26 de notre chapitre), o� il fit la connaissance de Pierre et resta chez lui quinze jours.

Pourquoi demeura-t-il trois ans en Arabie? La parole de Dieu ne nous le dit pas. Il fut, sans doute, form� par le Seigneur en vue du service qu�il lui confiait. Il faut � tout serviteur de Dieu un temps de retraite dans l�ombre, � l��cole du Seigneur, avant de para�tre en public. Mo�se s�journa quarante ans en Madian avant de commencer son service. Jean le baptiseur ne d�buta dans le sien, tr�s court, qu�� l��ge de trente ans. David passa par une longue et douloureuse pr�paration, avant de monter sur le tr�ne. On pourrait multiplier les exemples.

Paul donne, dans l��p�tre aux Galates, plus de d�tails sur son s�jour � J�rusalem, afin de prouver que son minist�re n�avait rien de commun avec le juda�sme, que m�me il n�avait rien re�u des ap�tres, parce que des docteurs juda�sants voulaient placer les Galates sous le syst�me l�gal. Dans le r�cit des Actes, cette pr�caution n��tait pas n�cessaire; l�Esprit de Dieu rapporte simplement la conversion de Saul et le d�but de son �uvre. En 2 Cor. 11:33, l�ap�tre mentionne le fait qu�il fut d�val� dans une corbeille, pour faire comprendre aux d�tracteurs de son minist�re que, bien que nullement inf�rieur � ceux que l�on estimait plus que lui, il ne se glorifiait que dans sa faiblesse, et il cite comme exemple sa fuite. Ces versets nous apprennent que l�ethnarque du roi Ar�tas faisait garder la ville pour s�emparer de lui; notre chapitre dit que les Juifs avaient tenu conseil pour le tuer. Les deux textes se compl�tent, car les Juifs ne pouvaient rien faire sans l�appui de l�autorit� civile. Un des r�cits met en relief la culpabilit� des Juifs, l�autre, celle des gentils.

� J�rusalem on ignorait la conversion du grand pers�cuteur des chr�tiens, car, lorsqu�il voulut se joindre aux chr�tiens de cette ville, tous le craignaient, ne croyant pas qu�il f�t disciple. C�est Barnabas qui le pr�senta aux ap�tres; il �leur raconta comment, sur le chemin, il avait vu le Seigneur, qui lui avait parl�, et comment il avait parl� ouvertement, � Damas, au nom de J�sus� (v. 27). Nous voyons, par la pr�sentation de Saul par Barnabas, que, lorsqu�un chr�tien inconnu dans la localit� d�sire se joindre � l�assembl�e, il doit �tre pr�sent� par un fr�re qui puisse rendre un bon t�moignage de lui. Saul demeura quelque temps � J�rusalem, �allant et venant, et parlant ouvertement au nom du Seigneur. Et il parlait et disputait avec les Hell�nistes; mais ceux-ci t�chaient de le faire mourir� (v. 28, 29). De nouveau la haine se manifeste. L�ennemi cherche � supprimer ce t�moin g�nant qui venait de lui �tre arrach� d�une fa�on si merveilleuse. Mais il sera oblig� de le laisser accomplir toute l��uvre pour laquelle le Seigneur l�avait �lu.

Apprenant les intentions des Hell�nistes, les fr�res le conduisirent � C�sar�e, au bord de la mer, d�o� ils le firent partir pour Tarse, ville de Cilicie, dont Paul �tait originaire. Il demeura l� jusqu�� ce que Barnabas, voyant la grande �uvre accomplie � Antioche, all�t le chercher pour enseigner dans cette ville, o� il demeura une ann�e. Il n�est parl� nulle part de ce que Saul fit � Tarse, ni du temps qu�il y resta.

Malgr� l�opposition de Satan, les assembl�es de Jud�e, de Galil�e et de Samarie ��taient en paix�, est-il dit, ��tant �difi�es, et marchant dans la crainte du Seigneur; et elles croissaient par la consolation du Saint Esprit� (v. 31). Heureux �tat qui peut �tre celui des assembl�es aujourd�hui, au milieu de la ruine de l��glise, si elles marchent dans la crainte du Seigneur, en ob�issant � la Parole, pour r�aliser la consolation du Saint Esprit qui est toujours ici-bas dans l��glise et dans les croyants jusqu�au retour du Seigneur.

Jusqu�ici, ce chapitre nous a fait conna�tre la conversion de Saul, son s�jour en Arabie et son d�part pour Tarse, o� il demeura un certain temps. Tout est pr�t pour qu�il commence son travail au milieu des nations, en dehors de celui de Pierre et de Jean, qui des douze sont les seuls que l�on ait vus � l��uvre dans le r�cit des Actes. Mais avant que Saul entrepr�t son service sp�cial, une �uvre pr�paratoire devait s�accomplir par le minist�re de Pierre pour se continuer par celui de Paul. C�est ce que nous verrons dans le reste de ce chapitre et dans les chapitres 10 et 11.

(v. 32-35). � �Or il arriva que, comme Pierre parcourait toute la contr�e, il descendit aussi vers les saints qui habitaient Lydde. Et il trouva l� un homme nomm� �n�e, qui depuis huit ans �tait couch� sur un petit lit; et il �tait paralytique. Et Pierre lui dit: �n�e! J�sus, le Christ, te gu�rit; l�ve-toi, et fais-toi toi-m�me ton lit. Et aussit�t il se leva. Et tous ceux qui habitaient Lydde et le Saron le virent; et ils se tourn�rent vers le Seigneur�.

Pierre ne dit pas � �n�e: �Je te gu�ris�, mais �J�sus, le Christ, te gu�rit�. Pierre n��tait que l�instrument de la puissance de J�sus. Aussi ce miracle ne fit pas tourner les regards de tous vers Pierre, mais vers le Seigneur, tandis que, chez Simon (chap. 8), l�effet produit en lui � la vue du d�moniaque gu�ri par Philippe eut le r�sultat inverse. Il se tenait aupr�s de Philippe, satisfait de la jouissance qu�il �prouvait en voyant des prodiges s�accomplir. La suite montra que l��uvre de Dieu n��tait pas r�elle dans son c�ur et sa conscience. Aujourd�hui aussi, quand on est saisi par un �v�nement ou par la beaut� d�une pr�dication, on parlera beaucoup du pr�dicateur; on voudra l�entendre de pr�f�rence � un autre, qui s�exprime moins bien, tout en pr�sentant la Parole de Dieu; mais la conscience n�a pas �t� touch�e; on n�est pas arriv� � la conviction de son �tat de p�ch� devant Dieu, ce qui ne rend jamais joyeux, mais produit le d�sir d�en �tre d�livr�. Dans ces cas-l�, le pr�dicateur a pour l��me plus de prix que le Seigneur. Il en allait autrement pour les habitants de la contr�e du Saron.

Dans un temps futur, ces m�mes contr�es jouiront d�abondantes b�n�dictions, annonc�es par �sa�e. Alors le Seigneur �tablira son r�gne glorieux, accomplissant entre autres cette parole: �La gloire du Liban lui sera donn�e, la magnificence du Carmel et du Saron; ils verront la gloire de l��ternel, la magnificence de notre Dieu� (�sa�e 35:2). Dans ce moment, la part de ceux qui crurent lorsque Pierre �tait au milieu d�eux, comme de tous les croyants jusqu�� la venue du Seigneur, sera d��tre avec le Seigneur apparaissant en gloire; ils jouiront de b�n�dictions plus grandes encore que celles d�crites par �sa�e et dont le peuple terrestre jouira alors. Ils feront partie de l��pouse et des convi�s aux noces de l�Agneau, ils jouiront de son beau r�gne avec lui d�une mani�re c�leste. Ils sont les bienheureux qui n�ont point vu et qui ont cru.

R�surrection de Dorcas

(v. 36-43). � �Il y avait � Jopp� une femme disciple, nomm�e Tabitha, qui, interpr�t�, signifie Dorcas; elle �tait pleine de bonnes �uvres et d�aum�nes qu�elle faisait. Et il arriva en ces jours-l�, qu��tant tomb�e malade elle mourut; et quand ils l�eurent lav�e, ils la mirent dans la chambre haute� (v. 36, 37). Quel beau t�moignage l�Esprit de Dieu rend de cette femme, �pleine de bonnes �uvres et d�aum�nes�. Non que ce qu�elle faisait rempl�t son c�ur, mais c�est ainsi que Dieu la voyait, caract�ris�e par le bien qu�elle faisait. C�est ce qu�on verra en elle et en chaque croyant dans la gloire, lorsqu�appara�tra le r�sultat de la gr�ce de Dieu en eux. Il est dit que le fin lin blanc et pur, dont sera v�tue l��pouse aux noces de l�Agneau, ce sont les justices des saints ou leurs actes justes. Ils en sont v�tus eux-m�mes, lorsqu�ils apparaissent en gloire avec le Seigneur, vus sur des chevaux blancs (Apocalypse 19:8 et 14).

Malgr� ses bonnes �uvres, la mort atteignit cette digne femme. Dieu le permit afin de faire �clater sa puissance, manifest�e par le Seigneur ici-bas et qui, non seulement faisait marcher un paralytique, mais rendait la vie � un mort.

Apprenant que Pierre �tait � Lydde, les disciples de Jopp� envoy�rent deux hommes le prier de venir sans tarder. �Quand il fut arriv�, ils le men�rent dans la chambre haute; et toutes les veuves vinrent aupr�s de lui en pleurant, et en montrant les robes et les v�tements, toutes les choses que Dorcas avait faites pendant qu�elle �tait avec elles� (v. 38, 39). L�activit� de Dorcas r�sultait de son amour actif dans son c�ur; cela devrait caract�riser tous les croyants. L�ap�tre reconnaissait chez les Thessaloniciens leur �travail d�amour�. L�amour sait toujours trouver les moyens de se d�penser pour d�autres. Dorcas travaillait pour les veuves et les orphelins. Elle ne se contentait pas de savoir qu�elle �tait sauv�e en croyant; la vie du rachet� ne peut se montrer que par des �uvres de foi qui prouvent qu�on a la foi (Jacques 2).

Pierre fit sortir tous ceux qui �taient dans la chambre o� le corps de Dorcas reposait. Il voulait �tre seul avec son Dieu, afin que rien ne le g�n�t dans son intercession et que la puissance de Dieu s�exer��t librement. Le Seigneur fit de m�me lorsqu�il ressuscita la fille de Ja�rus (Luc 8:51). Pierre, �s��tant mis � genoux, pria; et, se tournant vers le corps, il dit: Tabitha, l�ve-toi. Et elle ouvrit ses yeux, et voyant Pierre, elle se mit sur son s�ant; � et lui ayant donn� la main, il la leva; et ayant appel� les saints et les veuves, il la leur pr�senta vivante� (v. 40-44). Nous comprenons leur joie � tous.

Ce miracle est le seul que la Parole mentionne comme accompli par les disciples en faveur d�un croyant. Leur puissance miraculeuse n�agissait pas pour soustraire les enfants de Dieu aux �preuves qui, toutes, travaillent ensemble au bien de ceux qui l�aiment et par lesquelles il fait leur �ducation. Paul ne gu�rit par Trophime qu�il laissa malade � Milet (2 Tim. 4:20), ni Timoth�e: il l�engagea � prendre un peu de vin � cause de ses fr�quentes indispositions (1 Tim. 5:23). La gu�rison de Dorcas eut lieu en faveur des veuves, plut�t que pour Dorcas elle-m�me et, comme tous les miracles op�r�s par les ap�tres, pour appuyer la pr�dication de l��vangile par des d�monstrations de puissance. Plusieurs habitants de Jopp� crurent au Seigneur et Pierre y demeura plusieurs jours.

Dieu veuille que l�exemple de Dorcas soit suivi par un grand nombre de croyants, jeunes surtout. Beaucoup d�sirent servir le Seigneur en se d�vouant aux missions en pays pa�ens; nous ne voudrions pas les d�courager, mais le Seigneur place souvent autour de nous des moyens beaucoup plus � notre port�e pour le servir avec z�le et d�vouement, en y d�ployant une activit� semblable � celle de Dorcas. Son nom signifie gazelle, animal dont elle imitait l�agilit� pour faire le bien. Tous ne peuvent pas confectionner des robes; mais le Seigneur enseignera � chacun qui veut vraiment lui �tre agr�able, comment il pourra le servir, dans l�ombre peut-�tre, sans �clat, sans en avoir du relief ici-bas devant les chr�tiens et les hommes, mais cette activit� portera du fruit pour le ciel et sera manifest�e au jour o� �chacun recevra sa louange de la part de Dieu� (1 Cor. 4:5). �Le service religieux pur et sans tache devant Dieu le P�re, est celui-ci: de visiter les orphelins et les veuves dans leur affliction, de se conserver pur du monde� (Jacques 1:27).

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