Bible Commentaries
1

Commentaire biblique intermédiaireCommentaire biblique intermédiaire

versets 1-29

Chapitre 1er

(v. 1 et 2) � L��p�tre commence � peu pr�s comme celle aux �ph�siens. De m�me que celle-ci, elle fut �crite de Rome o� Paul �tait prisonnier, et envoy�e par Tychique accompagn� d�On�sime qui fut aussi porteur de la lettre � Phil�mon (�ph. 6:21; Col. 4:7-9).

�Paul, ap�tre (ou envoy�) du Christ J�sus, par la volont� de Dieu�. Paul ne manque jamais, surtout dans les �p�tres qui exposent d�une mani�re sp�ciale soit les doctrines du salut, soit les v�rit�s qui se rapportent � Christ et l��glise, de revendiquer son titre d�envoy� par J�sus Christ. Son autorit�, soit pour pr�cher, soit pour enseigner, exhorter ou reprendre, lui vient directement du Chef glorieux de l��glise, et c�est par �la volont� de Dieu� qui a conf�r� � Christ cette place de gloire comme Homme (�ph. 1:20-23), et dont le conseil avait destin� Paul � sa mission (Gal. 1:15).C�est donc comme tel qu�il �crit et que l��glise a � recevoir son enseignement et ses exhortations. Ce n�est pas le message d�un homme, mais celui de J�sus Christ, par la volont� de Dieu.

Mais ici Paul s�adjoint �Timoth�e, le fr�re�, ce qu�il ne fait pas en �crivant aux �ph�siens. Est-ce pour ajouter de la force au t�moignage qu�il rend aux grandes v�rit�s qu�il va d�velopper, suivant une parole plus d�une fois rappel�e dans l��criture? (Matt. 18:16; 2 Cor. 13:1). Quoi qu�il en soit, nous voyons souvent l�ap�tre s�adjoindre soit tous les fr�res qui sont avec lui (Gal. 1:2), et ici c�est �videmment pour montrer leur unanimit� avec lui dans les reproches qu�il va adresser � soit un ou deux qu�il d�signe (1 Cor. 1:1; Phil. 1:1; 1 Thess. 1:1; Phil�m. 1), et qui ont �t� ses compagnons d��uvre aupr�s des saints � qui il �crit.

Le titre donn� aux chr�tiens de Colosses est �saints et fid�les�, comme dans l��p�tre aux �ph�siens; mais ici, il ajoute �fr�res�. Le caract�re de �saints et fid�les� se rapporte � la relation des chr�tiens avec Dieu et le Seigneur, et convient plus exclusivement � ceux d��ph�se, qui sont envisag�s dans une position c�leste, tandis que �fr�res� exprime la communion des saints les uns avec les autres sur la terre, mais toutefois comme ressuscit�s avec le Christ.

Puis vient la salutation ordinaire: �Gr�ce et paix � vous, de la part de Dieu, notre P�re, et du Seigneur J�sus Christ�.

(v. 3-8) � Ces versets et la pri�re qui les suit correspondent aux versets 15 et suivants du premier chapitre aux �ph�siens. Mais nous ne trouvons pas dans les Colossiens les conseils de Dieu, l�appel et les privil�ges de l�h�ritage, b�n�dictions merveilleuses dont la pens�e fait jaillir du c�ur de l�ap�tre ces paroles: �B�ni soit le Dieu et P�re de notre Seigneur J�sus Christ� (�ph. 1:3-14).

Ici, comme dans les �ph�siens, au v. 15, l�ap�tre rend gr�ces pour les chr�tiens auxquels il �crit, et il motive ses actions de gr�ces dans les deux cas, parce qu�il a entendu parler de �leur foi dans le Christ J�sus et de l�amour qu�ils ont pour tous les saints�. Comme toujours, l�ap�tre se pla�t � reconna�tre le bien qui est en eux. C�est pour lui une source incessante de reconnaissance envers Dieu et de joie pour son c�ur, en m�me temps que cela le conduit � les pr�senter toujours � Dieu dans ses pri�res, pour que ce bien s�affermisse et que leurs �mes progressent. Dans notre mesure, ne devrions-nous pas avoir quelque chose de cette sollicitude de l�ap�tre?

�Ayant ou� parler de votre foi dans le Christ J�sus et de l�amour que vous avez pour tous les saints�, voil� pourquoi il rend gr�ces. C��tait un beau t�moignage. Le Christ J�sus � et cela comprend sa Personne et son �uvre � �tait l�objet de leur foi, de leur confiance; leur regard spirituel s�arr�tait sur lui. De l� d�coule n�cessairement l�amour, car la foi est op�rante par l�amour. Sans amour, elle est comme un arbre sans fruits. Et cet amour n�avait rien d�exclusif; il embrassait �tons les saints�, tous ceux qui, de m�me qu�eux, avaient �t� mis � part pour Dieu et participaient aux privil�ges de ses enfants. C�est le caract�re de l�amour chr�tien, d��tre large.

Si l�ap�tre rend gr�ces et prie constamment pour les Colossiens, c�est aussi �� cause de l�esp�rance qui leur est r�serv�e dans les cieux�.

L�ap�tre savait ce qui leur �tait r�serv� dans les cieux, en dehors de la terre, il s�en r�jouissait pour eux et dirigeait leurs regards vers ce but c�leste. Ressuscit�s avec le Christ, un Christ maintenant dans les cieux, ils ne pouvaient avoir d�autre esp�rance qu�une esp�rance c�leste; c��tait ce qui les caract�risait et ce qui devait caract�riser leur marche. Ni le juda�sme avec ses ordonnances, ni la philosophie avec ses vaines sp�culations, ne pouvaient leur donner cette esp�rance qui d�tache de la terre et attache au ciel o� se trouve l�objet de la foi et de l�amour. L��vangile seul nous �claire d�une lumi�re c�leste, car il vient d�en haut et y appelle nos c�urs. Les Colossiens en danger d��tre entra�n�s dans les pratiques d�une religion terrestre, sont ramen�s � leur vraie destination par ce seul mot de l�ap�tre: �l�esp�rance qui vous est r�serv�e dans les cieux�. Puissions-nous, expos�s que nous sommes � c�der aux pr�occupations de la terre, nous souvenir sans cesse de �l�esp�rance qui nous est r�serv�e dans les cieux� et qui doit faire de nous des hommes c�lestes, r�alisant que nous sommes ressuscit�s avec le Christ, non pour la terre mais pour le ciel, o� se trouve la source de notre vie.

Les Colossiens n�ignoraient pas qu�il y avait pour eux une esp�rance c�leste. L��vangile la bonne nouvelle, �tait �parvenu� jusqu�� eux. Cet �vangile, parole de la v�rit�, parce qu�il vient de Dieu, nous place en rapport avec Dieu dans le ciel. Le juda�sme ne le pouvait pas, car Dieu demeurait cach� derri�re le voile, et aussi longtemps que le juda�sme subsistait, le chemin des lieux saints � du ciel � n��tait pas manifest�. Mais maintenant, par la mort de Christ, le voile a �t� d�chir�, nous avons par le sang de J�sus une pleine libert� pour entrer dans les lieux saints, et J�sus y est entr� comme pr�curseur pour nous (H�b. 9:8-12; 10:19, 20; 6:19, 20). L��vangile nous donne donc en Christ une esp�rance c�leste (voyez 1 Pierre 1:3, 4), et les Colossiens, � qui il �tait parvenu, avaient par lui connaissance de cette esp�rance. Il en est ainsi pour nous. Quelle gr�ce d�avoir ainsi pour nos c�urs une esp�rance qui nous d�livre de ce monde et des choses visibles qui nous cachent Dieu.

Mais cet �vangile, parole de v�rit� qui apportait une religion c�leste, en contraste avec ce que pr�tendaient donner le juda�sme et la philosophie, n��tait pas seulement pour un peuple particulier, ni pour les seuls adeptes d�une pr�tendue science. Il �tait pour tous, et s��tait r�pandu dans �tout le monde o� il portait du fruit et o� il croissait�. C�est ici, comme au verset 23, plus caract�ristique qu�historique. L��vangile du salut est pour le monde entier. C�est l� sa sph�re; il est destin� � p�n�trer partout pour y porter du fruit et y cro�tre, ainsi que cela avait eu lieu pour les Colossiens: �Comme aussi parmi vous�, dit l�ap�tre. Nous ne pouvons d�ailleurs point douter que l��vangile du temps m�me des ap�tres, n�ait �t� port� plus loin que peut-�tre on ne serait dispos� � le penser.

Il n��tait donc pas rest� st�rile chez les Colossiens. Il y avait port� du fruit par la conversion des �mes � Dieu et � Christ, par les r�sultats en marche chr�tienne, sainte et divine au Seigneur, et en amour pour les saints. Et il y croissait. Combien cela est important! Les Colossiens progressaient; ils ne restaient pas stationnaires, satisfaits de ce qu�ils connaissaient d�j�, ou du point o� ils �taient arriv�s dans la vie chr�tienne. Ils r�alisaient l�exhortation de l�ap�tre Pierre: �Croissez dans la gr�ce et dans la connaissance de notre Seigneur J�sus Christ� (2 Pierre 3:18). Et cette marche en avant avait commenc� et s��tait continu�e �depuis le jour o� ils avaient entendu et connu la gr�ce de Dieu�, que l��vangile leur annon�ait. C�est qu�ils l�avaient entendue et connue �en v�rit�, c�est-�-dire vraiment, d�une mani�re r�elle, dans leur c�ur. Combien il serait � d�sirer qu�il en f�t ainsi de nous! Appliquant mal ce qui est adress� par le Seigneur � l��glise d��ph�se comme un reproche: �Tu as abandonn� ton premier amour�, on parle comme si ce rel�chement devait arriver n�cessairement dans la vie du chr�tien. Malheureusement, il en est trop souvent ainsi. Apr�s la premi�re joie du salut, on se laisse envahir, sinon par les plaisirs, au moins par les occupations de la terre, et on ne fait point de progr�s. Non seulement cela, mais, suivant une loi n�cessaire, on recule, car on ne peut rester stationnaire dans la vie chr�tienne. Mais est-ce n�cessaire? Assur�ment non. Paul ne se ralentissait pas dans sa course, et ne se laissait pas arr�ter par les difficult�s et les choses terrestres. �Je fais une chose�, dit-il: �oubliant les choses qui sont derri�re, et tendant avec effort vers celles qui sont devant, je cours droit au but pour le prix de l�appel c�leste de Dieu dans le Christ J�sus� (Phil. 3:14). Soyons ses imitateurs, comme nous y sommes exhort�s, ayant nos c�urs d�gag�s de tout sauf de Christ, et puisse l��vangile dans ses r�sultats b�nis, cro�tre parmi nous et en nous!

Paul mentionne ensuite, au verset 7, l�instrument dont le Seigneur s�est servi pour leur faire entendre la parole de la v�rit�. C�est �paphras, sur lequel nous n�avons d�autres d�tails que ceux donn�s ici, au chapitre 4, et dans l��p�tre � Phil�mon (v. 23); mais le peu que l�Esprit Saint nous dit de lui suffit pour nous peindre son caract�re et nous faire appr�cier ce serviteur de Dieu. C�est le propre de la parole de Dieu de d�crire ainsi en peu de mots les qualit�s de ceux qui plaisent au Seigneur, et � qui il donne une place dans son livre o� leur nom est conserv�. Inconnus du monde qui exalte ses h�ros, pr�cieux aux yeux de Dieu, qui leur a r�serv� une place dans sa gloire.

Deux choses caract�risent ici �paphras. � la fin de l��p�tre, nous trouvons d�autres traits. Il �tait le �bien-aim� compagnon de service� de l�ap�tre. On sait combien celui-ci avait un c�ur chaud et d�gag� de toute jalousie. Il aimait, pour l�amour de Christ, � voir des ouvriers �tre engag�s dans l��uvre et le service du Seigneur. Il ne s�arrogeait sur eux aucune autorit�, ils �taient ses compagnons. Pour eux, il �prouvait une vive affection, et savait reconna�tre leur caract�re et leur travail. Ainsi, il rend t�moignage � �paphras qu�il �est un fid�le serviteur du Christ�, exer�ant pour le bien des Colossiens le minist�re qu�il avait re�u. Puissent aujourd�hui les ouvriers du Seigneur �tre anim�s du m�me esprit que Paul! L��uvre ne pourra que se ressentir en bien de leur amour d�vou� et sinc�re les uns pour les autres. �paphras apportant � Paul des nouvelles de Colosses, lui parle de ce qui r�jouit le c�ur de l�ap�tre: �l�amour dans l�Esprit� qui animait les Colossiens.

Nous avons d�j� fait remarquer que le v. 8 est le seul passage de l��p�tre o� l�Esprit Saint soit mentionn�. Ajoutons que, tandis que dans l��p�tre aux �ph�siens l�Esprit Saint est pr�sent� comme une Personne divine agissant dans les saints et dans l��glise, dans celle aux Colossiens, et cela dans ce seul passage, nous ne le voyons pas tant comme une Personne divine ici-bas que simplement comme caract�risant leur amour. Ce n��tait pas une affection ou des affections naturelles, mais l�amour dans l�Esprit, fruit de la vie qui est en Christ. Or, c�est l� ce qui est mis en �vidence partout dans l��p�tre. Tout y ram�ne � Christ.

(v. 9 � 11) � Ici, au v. 9, commence la pri�re de l�ap�tre pour les saints. Ainsi qu�au v. 15 du premier chapitre aux �ph�siens, Paul commence par �c�est pourquoi�, se rapportant dans l�une et l�autre �p�tre, � ce qu�il a expos�, et motivant ainsi sa pri�re. Mais dans la premi�re �p�tre, il a d�velopp� les privil�ges merveilleux et les b�n�dictions spirituelles que les saints ont en Christ, et qui r�sultent des conseils de Dieu � leur �gard. Aussi, dans sa pri�re, Paul demande pour eux qu�ils aient �l�esprit de sagesse et de r�v�lation� pour comprendre ces conseils, et conna�tre la puissance par laquelle ils y avaient part. Dans les Colossiens, le �c�est pourquoi� se rattache sans doute � leur foi et � leur amour, au bien qu�il a reconnu en eux, et auquel il d�sire qu�ils ajoutent �la connaissance� de la volont� de Dieu; mais c�est surtout en vue de �l�esp�rance r�serv�e dans les cieux� qu�il prie, afin que leur marche pratique r�ponde au but plac� devant eux.

Il demande donc dans ses pri�res incessantes1 pour les Colossiens, qu�ils soient remplis de �la connaissance de la volont� de Dieu en toute sagesse et intelligence spirituelle�. C�est le premier principe n�cessaire pour diriger notre marche, comme ressuscit�s avec Christ et tendant vers un but c�leste. Les ordonnances humaines, les commandements d�hommes, qui ont une apparence de sagesse (2:23), ne peuvent y conduire. Il faut plus et autre chose. Il faut �la connaissance de la volont� de Dieu� qui r�sulte de notre relation avec lui comme hommes ressuscit�s et ainsi sortis des liens d�une religion terrestre, et poss�dant une vie capable de le conna�tre r�ellement. Cette connaissance de sa volont� ne peut d�couler que d�une communion intime avec lui, communion qui est le propre de cette vie. L�, en effet, nous connaissons vraiment son caract�re et sa nature.

1 Remarquons ce caract�re de pers�v�rance dans les pri�res, si en harmonie avec l�exhortation du Seigneur (Luc 18:1), et que nous devrions aussi poss�der. Il existera l� o� se trouveront des besoins r�ellement sentis.

C�est pour cela que l�ap�tre ajoute �en toute sagesse et intelligence spirituelle�. La sagesse consiste surtout dans le discernement ou l�appr�ciation exacte des choses, et l�intelligence en fait l�application dans les circonstances diverses par lesquelles on a � passer. Mais remarquez que ce n�est pas l�intelligence et la sagesse naturelles. Ce sont celles qui sont le produit de la vie spirituelle, de la vie de Dieu dans l��me, de l�action de l�Esprit. Elles d�pendent donc de notre �tat spirituel, de la proximit� o� nous sommes de Dieu, et s�appliquent � notre marche comme chr�tiens dans ce monde. C�est selon cette sagesse et cette intelligence spirituelle, que nous avons la connaissance de la volont� de Dieu, et non par des ordonnances. Plus vous vivrez pr�s de Dieu, dans sa communion, dans ses pens�es, plus vous aurez cette sagesse et cette intelligence, et mieux vous conna�trez ce que Dieu veut de vous et par vous et pour vous.

Mais l�ap�tre ne borne pas sa pri�re � demander que les saints connaissent quelque chose de cette volont�. Il demande qu�ils soient remplis, ou qu�ils soient accomplis �dans la connaissance de la volont� de Dieu�. Cela suppose, non pas une connaissance intellectuelle de quelque chose qui est en dehors de nous, et que nous cherchons; mais une connaissance intime, int�rieure, et telle qu�elle ne nous laisse point dans l�incertitude ou l�ind�cision quant � ce qu�elle est. De l� r�sulte, ainsi que quelqu�un l�a dit, �que Dieu a attach� la d�couverte du sentier de sa volont� � son chemin � � l��tat int�rieur de l��me, et il nous fait passer par les circonstances diverses de la vie ici-bas, afin d��prouver et de nous faire d�couvrir � nous-m�mes ce qu�est cet �tat. C�est selon son �tat spirituel que le chr�tien conna�t les voies de Dieu, et la parole de Dieu en est le moyen (voyez Jean 17:17, 19). Dieu a un chemin � lui, chemin que l��il du vautour n�a pas aper�u, qui n�est connu que de l�homme spirituel, qui se rattache � la connaissance de Dieu et qui en provient (voyez Exode 33:13).

Le verset 10 nous montre que c�est bien dans un but pratique, en vue de la marche chr�tienne des Colossiens, d�une marche qui, dans ce monde, r�pond�t � leur esp�rance c�leste, que Paul a demand� pour eux qu�ils soient remplis de la connaissance de la volont� de Dieu. C�est �pour marcher d�une mani�re digne du Seigneur pour lui plaire � tous �gards, portant du fruit en toute bonne �uvre, et croissant par la connaissance de Dieu�. �Marcher d�une mani�re digne du Seigneur�. Cette expression exprime la mesure de la marche ou de la conduite du chr�tien. Nous la retrouvons dans d�autres �p�tres, mais sous des formes diff�rentes quant au mobile de la marche. Ainsi, dans l��p�tre aux �ph�siens, nous lisons: �Je vous exhorte � marcher d�une mani�re digne de l�appel dont vous avez �t� appel�s� (4:1). Cet appel �tait que Juifs et gentils (et nous aussi) fussent ensemble un seul corps et une habitation de Dieu par l�Esprit, par l�Esprit Saint demeurant dans l�Assembl�e. Cette mesure de la marche est en rapport avec la teneur de l��p�tre. L�appel saint et �lev� dont ils ont �t� appel�s, r�sulte des conseils de Dieu relativement au myst�re de l��glise.

Dans l��p�tre aux Philippiens, une autre mesure de la marche chr�tienne nous est pr�sent�e: �Seulement conduisez-vous1 d�une mani�re digne de l��vangile du Christ� (1:27), digne de cette bonne nouvelle qui, en apportant le salut, d�livre l�homme de la puissance du p�ch� et lui pr�sente Christ comme vie, comme mod�le, comme but et comme force. Les Philippiens qui avaient �prouv� la puissance de cet �vangile que leur avait apport� Paul et qui en go�taient les b�n�dictions, prenaient part de c�ur � la pr�dication de l��vangile (1:5) et, demeurant dans la foi � ce qu�il leur avait fait conna�tre, ils pouvaient r�sister aux adversaires, et se conduire, gouverner leur vie, d�une mani�re qui glorifi�t l��vangile

1 L�expression �conduisez-vous� n�est pas la m�me que �marchez�, dans l�original. La premi�re comporte l�id�e de �se gouverner�, comme en Actes 23:1. La seconde renferme l�id�e de se mouvoir au milieu des circonstances.

Aux Thessaloniciens, Paul �crivait: Pour que vous marchiez d�une mani�re digne de Dieu, qui vous appelle � son propre royaume et � sa propre gloire (1� �p�tre 2:12). C�est vers Dieu qu�ils avaient �t� tourn�s en abandonnant les idoles; c�est ce Dieu vivant et vrai qu�ils avaient maintenant � servir; comme assembl�e ils �taient en Dieu le P�re; ils avaient pour esp�rance le royaume et la gloire de ce Dieu, et ils sont exhort�s � marcher d�une mani�re digne de Dieu, dans la saintet� qui r�pond � son caract�re (voyez 3:13; 4:1-8; 5:23).

Mais ici, dans cette �p�tre qui ram�ne tout � Christ, qui le place sans cesse sous les yeux des chr�tiens, la mesure de la marche est �d�une mani�re digne du Seigneur�. Tout ce que Christ est, va �tre plac� devant leurs yeux, mais il est le Seigneur; c�est l�autorit� dont il est rev�tu que ce mot exprime; nous lui appartenons; que notre marche r�ponde et soit � la gloire de notre �Seigneur�. Il y a en m�me temps dans cette expression quelque chose qui s�adresse � notre responsabilit� vis-�-vis de lui.

Ayant donc appris dans la communion avec Dieu ce qu�est sa volont�, �tant rempli de la connaissance de cette volont� par la sagesse et l�intelligence spirituelle qui r�sultent de cette communion, le chr�tien peut marcher �d�une mani�re digne du Seigneur pour lui plaire � tous �gards�. Remarquons cette expression �plaire au Seigneur�, lui �tre agr�able, jouir ainsi de son approbation, quoi de plus pr�cieux et en m�me temps de plus propre � nous encourager! Et c�est �� tous �gards�. La vie chr�tienne n�est pas une vie morcel�e, pour ainsi dire, une vie dont une partie sera pour Christ et l�autre pour nous-m�mes ou le monde. Non, elle est un tout, s�imprime sur tout. Rien dans le chr�tien ne doit �chapper � son action; c�est �� tous �gards� qu�il est appel� � plaire au Seigneur. Remarquons aussi comme cela se lie � �tre �remplis de la connaissance de la volont� de Dieu�. Cette volont� de Dieu dans laquelle Christ prenait ses d�lices ici-bas (voyez Jean 4:34; H�b. 10:7), de sorte qu�il pouvait dire: �Je fais toujours les choses qui lui plaisent� (Jean 8:29), est aussi ce dont la connaissance, quand nous en sommes remplis, nous fera �marcher d�une mani�re digne du Seigneur pour lui plaire � tous �gards�. Quel motif d�activit� pour le chr�tien de �plaire � son Seigneur!� (voyez Luc 19:17; Matt. 25:21). Nous comprenons ainsi l�importance de la pri�re de Paul. Puissions-nous nous y associer de c�ur!

L�ap�tre pr�cise maintenant sa pens�e par ces paroles: �Portant du fruit en toute bonne �uvre�. C�est ainsi qu�on pla�t au Seigneur � tous �gards. La vie dans le chr�tien se montre dans la pratique: il porte du fruit en toute bonne �uvre. Le fruit, c�est-�-dire le r�sultat manifeste de la vie, ainsi qu�il arrive pour un arbre, c�est �toute bonne �uvre�. Cela n�est point limit� � telle ou telle �uvre, selon que nous le trouverons bon, ou que nous y serons conduits par nos go�ts ou nos pr�f�rences. Non, c�est �toute bonne �uvre�. Or, qu�est-ce qui caract�rise une bonne �uvre? Qu�est-ce qui fait qu�elle est telle devant Dieu? Puisqu�elle est le fruit de la vie de Dieu, qu�elle r�sulte de la connaissance de sa volont�, c�est toute �uvre faite selon lui, r�pondant � sa nature, accomplie au nom du Seigneur J�sus, et montrant ce qui est �num�r� dans ces paroles: mis�ricorde, bont�, humilit�, douceur, longanimit�, support mutuel, esprit de pardon et de paix, amour (Col. 3:12-17). De toutes ces choses se composera la vie pratique du chr�tien, sainte et agr�able au Seigneur. C�est ce que l�ap�tre d�sirait pour les Colossiens, et ce que nous avons � d�sirer pour nous.

Mais un autre trait vient s�ajouter � ceux qui pr�c�dent, c�est le progr�s dans cette vie pratique: �croissant par la connaissance de Dieu�. Comme nous l�avons remarqu�, on ne peut rester stationnaire, si l�on n�avance pas, on recule. De l� les exhortations � cro�tre, � abonder de plus en plus en amour, en saintet�, en connaissance, que nous trouvons dans la Parole (�ph. 4:15; 1 Pierre 2:2; 2 Pierre 3:18; 1 Thess. 3:12).

Mais ici, nous avons le moyen int�rieur qui produira cette croissance, cette marche en avant de l��me; c�est �par la connaissance de Dieu�. Il ne s�agit point ici de la connaissance de sa volont� pour diriger notre marche, mais de la connaissance m�me de Dieu, connaissance pleine et enti�re, dans le c�ur et non dans l�intelligence seulement; connaissance de son caract�re, de son amour, de sa sagesse, de sa bont�, de notre relation avec lui; connaissance qui, exer�ant son action sur les affections, les attire et les attache toujours plus � lui, et fait que l��me s��l�ve et grandit en amour, en saintet�, en ressemblance avec Dieu (voyez 2 Pierre 1:2) , �tant ainsi d�gag�e de tout ce qui pourrait arr�ter son d�veloppement. En effet, si notre c�ur est occup� de Dieu, de ce qu�il est, de ce qu�il a fait et fait pour nous, les choses de la terre cessent d�avoir leur influence sur nous, et nous croissons spirituellement dans la mesure o� cela a lieu. Heureux �tat que celui o� Dieu remplit de plus en plus l��me de sa lumi�re et de son amour!

(v. 11) � Or, pour marcher ainsi d�une mani�re digne du Seigneur, en portant du fruit et en progressant par la connaissance de Dieu, il y a une chose n�cessaire, c�est la force. Nous trouvons donc maintenant cette v�rit� pr�cieuse: la connaissance de Dieu nous fait voir o� est le secret de la force. C�est en lui qu�elle se trouve; c�est de lui que nous la tirons: ��tant fortifi�s en toute force, selon la puissance de sa gloire�. Le chr�tien est fortifi� par une force qui vient d�en haut, de la gloire o� la puissance de Dieu a plac� Christ apr�s l�avoir ressuscit� d�entre les morts (�ph. 1:19, 20). C�est cette puissance infinie vue en Christ dans la gloire, qui donne au chr�tien �toute force�, non pas seulement une force pour une circonstance particuli�re, mais cette force dont il a besoin � chaque instant pour r�aliser la vie de Christ ici-bas; la vie c�leste dans des circonstances terrestres; une vie en harmonie avec le caract�re de Dieu qu�il conna�t. Telle est la mesure de la force du chr�tien: �Fortifi�s en toute force, selon la puissance de sa gloire�: nulle borne n�y est pos�e, car c�est la puissance m�me de Dieu. N�y a-t-il pas l� de quoi encourager et soutenir dans le chemin?

Ce n�est cependant pas pour accomplir des actes de puissance aux yeux des hommes que cette force d�en haut nous est donn�e. C�est pour r�aliser le vrai caract�re de la vie chr�tienne ici-bas, tel qu�il l�a �t� d�une mani�re parfaite par le Seigneur sur la terre. On est fortifi� �pour toute patience et constance, avec joie�. Les peines, les afflictions, les oppositions et les difficult�s de toutes sortes abondent dans le chemin de la foi. Le Seigneur ne l�a pas cach� aux siens et les ap�tres le rappellent (Jean 16:33; Actes 14:22). Lui-m�me a rencontr� toutes ces �preuves et a montr� en elles sa patience et son endurance constantes. Il est �vident que, pour suivre une telle voie, il est n�cessaire que la volont� propre soit subjugu�e. Mais le Seigneur n�avait d�autre volont� que celle de son P�re (Jean 4:34; 5:30; 6:38). De l� d�coulait sa vie de patience et de support constant, qui ne se lassait jamais quelle que f�t la contradiction des p�cheurs et les efforts de l�ennemi. Pour nous, afin que notre volont� soit soumise et que nous puissions manifester la vie de Dieu en �toute patience et constance�, nous avons besoin d��tre �fortifi�s en toute force� par la puissance d�en haut. Rien ne manifeste plus la force que la patience; non cette patience passive qui se soumet et supporte parce qu�il le faut, mais une patience active qui endure, parce que c�est la volont� connue de Dieu. Avons-nous cette patience dans les circonstances contrariantes et p�nibles de la vie? Avons-nous ce support constant dans nos relations avec les autres? Cela ne provient pas d�un caract�re naturel, apathique ou indiff�rent, mais d�une force venant de Dieu: �Fortifi�s selon la puissance de sa gloire�. La patience attend. Elle sait que le moment vient o� les peines et les difficult�s auront pass�, et o� l�on sera arriv� � la gloire d�o� vient maintenant la force. Cette perspective encourage le c�ur � la patience, et est plac�e plus d�une fois devant nous par la Parole (Jacq. 5:8; 2 Thess. 3:5).

Dans le chemin de l�ob�issance et de la patience se trouve aussi la joie, en d�pit de tout ce que nous avons � supporter, une joie qui vient d�en haut, la joie que J�sus go�tait dans sa communion constante avec son P�re, la joie dont il dit: �Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit accomplie� (Jean 15:11; 17:13). C�est une joie qui d�coule de la certitude que J�sus vit dans la gloire, que nous avons le glorieux privil�ge de demander au P�re en son nom tout ce qui concerne les besoins de nos �mes; c�est une joie qui, r�sidant dans la connaissance de ce glorieux Sauveur, ne peut nous �tre �t�e (Jean 16:22-24). Nous pouvons ainsi comprendre ces exhortations r�it�r�es de l�ap�tre � nous r�jouir dans le Seigneur, � �tre toujours joyeux (Phil. 3:1; 4:4; 1 Thess. 5:16), l�affirmation de Pierre: �Croyant en lui, vous vous r�jouissez d�une joie ineffable et glorieuse� (1 Pierre 1:8), et la d�claration de Jean, que dans la communion du P�re et du Fils, notre joie est accomplie (1 Jean 1:4).

Merveilleuse chose que la vie de Dieu dans le chr�tien, vie bienheureuse lorsqu�elle est r�alis�e, t�moignage puissant � sa force glorieuse op�rant dans les �mes.

(v. 12) � Une vraie connaissance de Dieu et du sentiment de sa force glorieuse agissant en nous, pour nous faire poursuivre avec patience et constance notre course chr�tienne selon la connaissance de la volont� de Dieu, produit la joie, et cette joie trouve son expression dans les actions de gr�ces. Elles sont l�effusion n�cessaire d�un c�ur qui go�te ce que Dieu a fait pour lui. Nous rendons �gr�ces au P�re, qui nous a rendus capables de participer au lot des saints dans la lumi�re�. Remarquons d�abord qu�il n�est pas dit �nous rendra capables�. Il ne s�agit pas d�une chose � atteindre, et o� l�on ferait des progr�s, mais d�une position qui nous a �t� donn�e, d�une gr�ce qui nous a �t� accord�e et que nous poss�dons: �Il nous a rendus capables�: c�est un fait. Aussi Dieu est-il introduit ici, sous son nom de P�re. S�agit-il de notre marche et de notre responsabilit�, nous avons affaire avec Dieu, nous croissons par la connaissance de Dieu. Mais s�il est question de notre relation avec lui, c�est la gr�ce, et Dieu est pr�sent� comme P�re. C�est ainsi qu�il est �crit: �Voyez de quel amour le P�re nous a fait don, que nous soyons appel�s enfants de Dieu� (1 Jean 3:1).

La gr�ce dont il est parl� ici, c�est �de participer au lot des saints dans la lumi�re�. �Dieu est lumi�re� (1 Jean 1:5); c�est le domaine o� il habite; excluant toutes t�n�bres. Cette lumi�re, c�est la saintet� et la puret� parfaites, en dehors de toute souillure, manifestant en m�me temps tout ce qui est ou non conforme � sa nature. Or, on ne peut �tre en relation avec Dieu que dans cette lumi�re (1 Jean 1:6, 7); et pour cela, il faut �tre �saint�, � part comme lui de la souillure. Le �lot�, la part des saints est dans la lumi�re, en Dieu lui-m�me. Qui pourrait se vanter d�y atteindre? Dieu seul, par sa toute-puissance, pourrait nous en rendre capables ou dignes, et il l�a fait dans sa gr�ce. Notre part, � chacun de nous, est l�; nous sommes avec les saints l� o� Dieu se trouve, dans la lumi�re. C�est la r�gion c�leste et bienheureuse, o� nous avons le privil�ge de demeurer et de nous mouvoir. Qu�il nous soit donn� de le r�aliser.

(v. 13) � Ce n�est pas l� que nous �tions dans notre �tat naturel. Nous nous trouvions sous le �pouvoir des t�n�bres�, sous l�empire et la domination de Satan (voyez Actes 26:18, et �ph. 6:12), qui est le prince de ces t�n�bres (2 Cor. 4:4). Les t�n�bres o� Satan agit et exerce son pouvoir sur l�homme devenu son esclave par le p�ch�, sont en contraste frappant avec la lumi�re o� Dieu habite, qui est sa nature m�me, et o� il donne par gr�ce une part aux saints. Il a agi envers eux dans sa gr�ce infinie et, intervenant dans sa toute-puissance, il les a �d�livr�s� de la puissance sous laquelle ils �taient. Du domaine o� Satan r�gne, brisant leurs liens et ouvrant la porte de leur obscur cachot, il les a introduits dans le domaine de la lumi�re. Appr�cions-nous comme nous le devons cette gr�ce immense?

Mais il y a plus encore. �Dieu est amour� aussi bien que �lumi�re�, et le domaine de la lumi�re est aussi celui de l�amour. Nous ayant �d�livr�s du pouvoir des t�n�bres, il nous a transport�s dans le royaume du Fils de son amour�. C�est encore un fait, c�est une position dans laquelle nous ont plac�s sa souveraine gr�ce et sa puissance. C�est une chose sur laquelle nous ne saurions trop insister pour la joie et la paix de nos �mes: une part dans la lumi�re, une place dans le royaume du Fils de son amour. Tout vient du P�re, nous a �t� conf�r� par lui.

�Transport�s� indique comme un effort de la puissance qui nous d�livre, qui nous arrache au pouvoir de l�ennemi, et qui, lui ayant ravi sa proie, l�emporte bien loin de son atteinte, dans un lieu o� son pouvoir vient se briser. Nous y sommes sous la garde d�un amour tout puissant. Ainsi que quelqu�un l�a dit: �Ce n�est pas l� une r�gle juda�que pour l�homme; c�est une op�ration de la puissance de Dieu, qui nous traite comme �tant compl�tement et par nature esclaves de Satan et des t�n�bres, et nous place par un acte de cette puissance dans une position et une relation toutes nouvelles � l��gard de lui-m�me�.

Remarquons que nous retrouvons bien ici en principe ce qui est exprim� en �ph. 1:4, 5, et 2:1-6. Mais l� c�est la chose elle-m�me telle qu�elle est dans la pens�e de Dieu, selon ses conseils; dans les Colossiens, c�est le fait que nous y avons part.

�Le royaume du Fils de son amour�; c�est la seule fois que cette expression se trouve dans le Nouveau Testament. Le royaume est pr�sent� sous diff�rents aspects dans l��criture. C�est le royaume des cieux, le royaume de Dieu, le royaume du P�re, le royaume du Fils de l�homme. Dans ce dernier cas, il s�agit de la manifestation glorieuse du Seigneur J�sus pour juger et gouverner la terre (Apoc. 11:15; Matt. 25:31, etc.). Ici, dans notre verset, nous voyons la relation �ternelle du Seigneur avec le P�re, comme son Fils unique, de m�me essence que lui, et l�Objet de son amour ineffable. Le royaume est la sph�re actuelle, invisible et c�leste, o� cette relation est manifest�e et o� elle est connue de ceux qui y sont introduits, qui y ont �t� transport�s. C�est la Personne adorable du Fils qui nous y est pr�sent�e comme les d�lices �ternelles du P�re; c�est plus que la gloire, ou bien c�en est la partie la plus �lev�e, la plus excellente, c�est l�amour du sein du P�re, se d�versant sur son Fils. Et c�est l� o� nous sommes amen�s, pour que nous le contemplions et l�adorions. Combien cela rattache le c�ur � J�sus, et affranchit du monde et des ordonnances! C�est � ce Fils de l�amour du P�re que les Colossiens �taient unis, et que nous le sommes! Nous sommes dans le royaume de l�amour; o� cet amour r�gne, o� il domine tout, o� il est la r�gle et la loi; nous appartenons � ce royaume bienheureux. Puissions-nous en go�ter les d�lices, appr�cier toujours plus la position que la gr�ce nous a donn�e en nous y pla�ant.

(v. 14) � �En qui nous avons la r�demption, la r�mission des p�ch�s�. Voil� la base sur laquelle, en justice, nous avons pu �tre rendus capables d�avoir notre part dans la lumi�re et une entr�e et une place dans le royaume du Fils de l�amour du P�re. La r�demption est en m�me temps la manifestation de l�amour divin envers nous. Cette r�demption, ce rachat, a �t� accomplie par lui, le Fils, par l��uvre de la croix, et quant � son efficacit� et � ses fruits permanents, elle est et demeure en lui. Le r�sultat personnel en est �la r�mission des p�ch�s�. Pardonn�s en vertu de la r�demption accomplie, nous avons part au lot des saints dans la lumi�re, nous sommes d�livr�s de la puissance de Satan et plac�s dans le royaume du Fils, o� l�amour a sa pleine et souveraine manifestation. Quelle gr�ce!

(v. 15, etc.) � Le Fils ayant �t� ainsi introduit comme l�objet supr�me de l�amour du P�re, l�Esprit Saint, par la plume de l�ap�tre, d�roule devant nous toutes les gloires qui lui appartiennent, toutes les dignit�s dont il est rev�tu. Jusqu�au v. 20, il n�est plus question que de lui, et non pas du tout de nous. Si m�me il est parl� de l�Assembl�e (v. 18), ce n�est pas de ses privil�ges, de sa gloire propre, mais c�est en rapport avec Christ, et pour rehausser d�autant sa gloire � lui. Et il est plac� ainsi devant les Colossiens, afin de les d�livrer du danger o� ils �taient d��tre asservis au joug des ordonnances. En tout, c�est le Fils qui affranchit (voyez Jean 8:36).

Avant d�entrer dans l�examen de ces gloires du Fils, remarquons que, dans tout ce passage, 13-20, nous le voyons, soit dans son caract�re d�homme sur la terre, accomplissant la r�demption (v. 14) , soit comme Homme glorifi� (v. 18), ou enfin dans son existence �ternelle (v. 17), mais partout c�est Lui, la personne adorable du Fils; Il est toujours, ce qu�il est en lui-m�me, dans son essence divine.

D�abord, il �est l�image du Dieu invisible�. C�est le premier caract�re de sa gloire personnelle. Partout dans l��criture, nous trouvons cette d�claration: Dieu est invisible. Cela ne veut pas dire invisible physiquement, mais bien qu�il ne saurait �tre connu, contempl� en lui-m�me, dans son essence et ses perfections, par aucune cr�ature. C�est ce que l��ternel dit � Mo�se (Exode 33:20).

L�Esprit Saint en Jean d�clare: �Personne ne vit jamais Dieu� (Jean 1:18). L�ap�tre Paul �crit � Timoth�e, en parlant de Dieu: �Lui qui seul poss�de l�immortalit�, qui habite la lumi�re inaccessible, lequel aucun des hommes n�a vu, ni ne peut voir� (1 Tim. 6:16).

Mais Christ est l�image du Dieu invisible: il pr�sente, dans sa nature, dans son �tre, ce qu�est Dieu, sa gloire, ses attributs, ses perfections morales, son caract�re. C�est ce qu�il est, non ce qu�il �tait, ni ce qu�il est devenu. Mais �tant tel, et �tant devenu un homme, il a manifest� dans la cr�ation ce que Dieu est. Il a �t� sur la terre �Dieu manifest� en chair� (1 Tim. 3:16). Si personne ne vit jamais Dieu, �le Fils unique, qui est dans le sein du P�re, lui, l�a fait conna�tre� (Jean 1:18). Il a r�v�l� pleinement dans sa personne l��tre et les caract�res d� Dieu aux yeux des hommes, car qui l�avait vu, avait vu le P�re (Jean 14:9), et aux yeux des anges, car c�est comme Dieu manifest� en chair qu�il est dit: �Vu des anges�. En lui donc, le Fils de son amour, l�image de Dieu, Dieu a �t� parfaitement r�v�l�. Je ne puis voir Dieu, conna�tre Dieu que par Christ et en Christ. Quand je connais Christ, je connais Dieu en gloire, en puissance, en saintet�, en justice, en amour. Il a montr� ces caract�res sur la terre, il les manifeste dans le ciel (2 Cor. 4:6). Mais il l�a montr� et le manifeste, parce qu�il est en lui-m�me l�image de Dieu, �le resplendissement de sa gloire, et l�empreinte de sa substance�.

Adam avait �t� cr�� � l�image de Dieu. Cela se rapporte � sa position comme centre et chef dans la cr�ation qui lui �tait assujettie. En ce sens, il �tait la figure de Christ. Mais Christ, le Fils unique, est l�image de Dieu, avant m�me qu�une cr�ation exist�t o� il p�t manifester Dieu. Et c�est pourquoi, �tant tel, lorsqu�il entre dans la cr�ation, c�est pour y �tre comme centre et chef de toutes choses. Il ne peut y occuper une autre place. Aussi est-il dit de lui qu�il est �le premier-n� de toute la cr�ation�. C�est ici un nom de relation exprimant sa supr�matie sur tout ce qui a �t� cr��. Il n�est point question de temps, comme si l�ap�tre e�t voulu dire qu�il �tait en date la premi�re des cr�atures. C�est une expression analogue � celle dont Dieu se sert pour montrer l�excellence de Salomon1 au-dessus des autres rois: �Je ferai de lui le premier-n�, le plus �lev� des rois de la terre� (Ps. 89:28).

1 Et de Celui dont Salomon est le type.

(v. 16) � Ce verset se rattachant au pr�c�dent par le mot �car�, nous dit la raison qui �l�ve ainsi Christ au-dessus de la cr�ation. C�est qu�il l�a faite: Il est le Cr�ateur. C�est une autre de ses gloires qui est plac�e devant nous. Ainsi Christ, le Fils unique, est nettement s�par� de la cr�ation. Il est le Cr�ateur et non une cr�ature. Rien n��tablit plus fortement sa divinit�, d�autant plus que l�expression dont se sert l�ap�tre et qu�il faudrait rendre par �en lui ont �t� cr��es toutes choses�, indique que la puissance cr�atrice r�side en lui1.

1 L��dition de 1872 du Nouveau Testament a la note suivante: �en, dans la puissance de la personne duquel. Il �tait celui dont la puissance intrins�que caract�risait la cr�ation. Elle existe comme sa cr�ature�.

Apr�s avoir renferm� la cr�ation d�une mani�re g�n�rale, dans ces mots �toutes choses�, l�ap�tre insiste en d�taillant ces choses, afin de r�pondre aux erreurs que certains docteurs cherchaient � r�pandre. Ils pr�tendaient que des anges auraient �t� choisis de Dieu pour cr�er le monde. Non, dit Paul. �Toutes choses�, soit �dans les cieux�, soit �sur la terre�, l�univers tout entier a �t� fait par la puissance cr�atrice du Fils. Et pour ne laisser aucun doute, il ajoute �les visibles et les invisibles�, entendant par ces derni�res ces �tres intelligents, ces esprits qui peuplent le monde qui ne tombe pas sous nos sens et qui, bien loin d�avoir �t� des agents de la cr�ation, ne sont que des cr�atures. Et parmi eux il mentionne les plus �lev�es, les tr�nes, les seigneuries, les principaut�s, les autorit�s. Il coupe ainsi court � la v�n�ration dont on aurait voulu entourer des cr�atures, au culte idol�tre que l�on aurait �t� conduit � leur rendre (chap. 2:18). Il montre ainsi le Fils, �lev� au-dessus de tout, dans sa dignit� divine de Cr�ateur, par le moyen duquel toutes choses existent, et en vue de qui, pour qui elles ont �t� faites. En lui r�side la puissance cr�atrice; il l�a exerc�e en cr�ant toutes choses � elles ont �t� cr��es par Lui, et c�est pour Lui, de sorte qu�il les poss�de comme y ayant droit. Comparez avec cette d�claration de l�ap�tre et avec celle qui suit, au v. 17, les paroles des saints glorifi�s se prosternant devant Celui qui est assis sur le tr�ne et qui vit aux si�cles des si�cles: �Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire, et l�honneur, et la puissance; car c�est toi qui as cr�� toutes choses: et c�est � cause de ta volont� qu�elles �taient et qu�elles furent cr��es� (Apoc. 4:11).

(v. 17) � Pour �tre le Cr�ateur de toutes choses, il fallait qu�il f�t avant elles. Sa pr�existence est donc ici affirm�e: �il est avant toutes choses�. Remarquons que Paul ne dit pas comme Jean: �Au commencement �tait la Parole�. L��vang�liste pr�sente l�histoire de la Parole �ternelle. Voil� pourquoi il dit: �Elle �tait�. Paul exprime la permanence de l��tre en Christ: �Avant toutes choses il est�, il subsiste. Preuve nouvelle de sa divinit� �ternelle, comme lorsque le Seigneur lui-m�me dit: �Avant qu�Abraham f�t, Je suis� (Jean 8:58), et non j��tais. Nous ne saurions trop remarquer le soin que met la Parole � faire ressortir l�excellente grandeur de Christ.

Mais ces choses qu�il a cr��es, comment subsistent-elles? Qui est-ce qui soutient leur �tre? Continuent-elles leur existence par elles-m�mes? Non; elles tomberaient bient�t dans la confusion et le n�ant. La m�me puissance cr�atrice qui les tira du n�ant, les emp�che d�y retomber; elle est essentielle � leur conservation. Ainsi qu�il est dit aux H�breux: �Soutenant toutes choses par la parole de sa puissance� (H�b. 1:3). Dans quelle grandeur majestueuse nous appara�t la Personne du Fils! Rev�tu de tous les attributs qui n�appartiennent qu�� une Personne divine, c�est lui qui s�est abaiss� jusqu�� devenir semblable � nous pour nous racheter! Que nos �mes se prosternent devant lui et l�adorent! Il en est digne.

(v. 18, etc.) � Nous arrivons maintenant � une nouvelle gloire de Christ, � un autre genre de supr�matie. Nous l�avons vu dans la gloire inh�rente � sa Personne comme Fils unique, et dans sa gloire comme Cr�ateur de toutes choses, comme Celui qui les soutient et pour qui elles furent faites. Maintenant nous le voyons essentiellement comme homme, comme Homme ressuscit�, qui a vaincu la mort, et comme tel, il occupe encore le premier rang dans une sph�re toute nouvelle � la sph�re de la nouvelle cr�ation. Et l� il se trouve en relation avec d�autres qui appartiennent � cette nouvelle cr�ation et participent � sa gloire, en vertu de la r�demption qu�il a accomplie et de la puissance de vie qui est en lui.

�Il est le chef (la T�te) du corps, de l�Assembl�e�. Ceux qu�il a rachet�s, qui par lui ont la r�mission de leurs p�ch�s (v. 14), forment cette Assembl�e, le corps dont lui est la T�te. L�expression Chef indique l�autorit�, et il faut retenir cette pens�e en contemplant Christ ressuscit�. Il est le Chef. Mais l�expression T�te implique plus que cela. Elle indique l�union intime dans laquelle se trouvent les rachet�s avec Christ. De m�me que les membres du corps sont indissolublement unis � la t�te, ainsi chaque chr�tien est uni indissolublement � Christ, la T�te, dans le ciel. Et leur ensemble forme un corps mystique. Les Colossiens avaient grand besoin que cette union avec Christ leur f�t rappel�e. Combien de chr�tiens de nos jours oublient cette v�rit� capitale, si riche en pr�cieuses cons�quences pratiques!

�Lui qui est le commencement�. Plus haut (v. 16, 17), nous avons vu Christ dans sa divinit� �ternelle, �tre le commencement de l�ancienne cr�ation, de la cr�ation naturelle, si l�on peut dire ainsi. Par sa puissance divine il a cr�� les mondes. Ici, nous le voyons comme Homme (mais en vertu de sa gloire divine), �tre le commencement de la nouvelle cr�ation (voyez Apoc. 3:14). C�est la puissance divine s�exer�ant, non en tirant les �tres du n�ant, mais dans le domaine de la mort pour amener � la vie ceux qui �taient retenus sous cette puissance de la mort. Or Christ est le commencement de cette nouvelle vie, en dehors de la puissance de la mort, lui qui, comme Homme, a bien voulu s�y assujettir, mais qui l�a annul�e par sa r�surrection d�entre les morts.

C�est pourquoi il est appel� �le premier-n� d�entre les morts�. Lui, le premier, est sorti du tombeau en puissance de vie � d�une vie imp�rissable, sur laquelle la mort n�a plus de pouvoir. Et c�est dans cette vie qu�il introduit ceux qu�il a rachet�s, les membres de son corps, l�Assembl�e, contre laquelle les portes du Had�s ne peuvent pr�valoir. �Premier-n� de toute la cr�ation�, � sa t�te comme Cr�ateur de toutes choses, il est aussi �premier-n� d�entre les morts�, � la t�te de la nouvelle cr�ation comme vainqueur de la puissance de l�ennemi, �afin qu�en toutes choses, il tienne, lui, la premi�re place�. Il a donc une double supr�matie, comme Cr�ateur, et comme Chef ou T�te de l��glise, C�est dans ces deux sph�res que se d�ploie la gloire de Dieu; c�est dans ces deux sph�res qu�il occupe la premi�re place. Combien grande est la gloire de sa Personne!

(v. 19) � �Car, en lui, toute la pl�nitude s�est plu � habiter�. Nous avons ici la raison de ce qui pr�c�de, comme de ce qui suit. �Toute la pl�nitude habite en lui�. Et si nous demandons quelle est cette pl�nitude, le v. 9 du chapitre suivant nous le dit: �En lui habite toute la pl�nitude de la D�it� corporellement�. En Christ homme, habite toute la pl�nitude de la D�it�. Et c�est ainsi que Dieu a �t� pleinement r�v�l� en lui. Tout ce que Dieu est en puissance cr�atrice et de vie, en sagesse, en amour, a �t� manifest� en Christ homme, parce que toute la pl�nitude de la D�it� habite en lui. Tel est le Sauveur glorieux que nous connaissons et dont nous jouissons. Par l�Esprit Saint, dont la pl�nitude �tait en lui et qu�il nous communique, nous connaissons le P�re, r�v�l� dans le Fils, nous connaissons le Fils de l�amour du P�re. Pr�cieuse gr�ce pour nous! Puissions-nous arr�ter nos regards sur lui en qui toute la pl�nitude s�est plu � habiter, et puissent nos c�urs jouir toujours plus enti�rement de tout ce qu�il est et r�v�le!

(v. 20) � �Et, par lui, � r�concilier toutes choses avec elle-m�me, ayant fait la paix par le sang de sa croix�. Nous avons ici une nouvelle gloire de Christ, l��uvre de r�conciliation qu�il a accomplie, et qu�il ne pouvait accomplir que parce que �toute la pl�nitude de la D�it� habite en lui corporellement�. Pour une telle �uvre, il devait �tre Homme, mais il devait aussi �tre Dieu, toutefois une seule Personne, Christ.

� cause du p�ch�, la cr�ation �tait souill�e, �loign�e de Dieu, en dehors de toute relation avec lui, avec la pl�nitude. Mais il a plu � la pl�nitude de la D�it�, cela a �t� son bon plaisir, de r�concilier toutes choses avec elle-m�me, de rapprocher d�elle toutes choses, de remettre toutes choses en relation imm�diate avec Dieu, �tant rendues propres pour cela. Cette r�conciliation a lieu sur le fondement de l��uvre accomplie par Christ sur la croix: �ayant fait la paix par le sang de sa croix�.

Il faut bien remarquer que le fondement est pos�, que la paix est faite, en vertu du sacrifice offert sur la croix; ainsi qu�il est dit autre part: �En la consommation des si�cles, il a �t� manifest� une fois pour l�abolition du p�ch� par le sacrifice de lui-m�me� (H�b. 9:26). Et encore: �Voil� l�Agneau de Dieu qui �te le p�ch� du monde� (Jean 1:29). Mais la puissance divine n�est pas encore intervenue pour �tablir l�effet de cette r�conciliation de toutes choses dans les cieux et sur la terre pour introduire ce nouveau r�gime o� tout rentrera dans l�ordre, o� les cieux et la terre, d�livr�s de la pr�sence et de la puissance du mal, jouiront de leur relation avec Dieu et des b�n�dictions qui en r�sultent, o� toutes choses seront rendues propres pour Dieu selon toute la valeur du sacrifice de Christ. Une premi�re manifestation de cette r�conciliation aura lieu dans le mill�nium, alors que s�accomplira cette parole: �La bont� et la v�rit� se sont rencontr�es; la justice et la paix se sont entre bais�es. La v�rit� germera de la terre, et la justice regardera des cieux� (Ps. 85:10-13). Toute manifestation du mal sera r�prim�e, mais quand les nouveaux cieux et la nouvelle terre dans lesquels habitera la justice (2 Pierre 3:13; Apoc. 21:1-5), seront �tablis, le mal en sera absolument banni; la r�conciliation aura son plein effet. C�est ce que �nous attendons selon sa promesse�.

(v. 21) � Mais l��uvre de la r�conciliation est double. Il y a la r�conciliation des choses; elle est encore � venir; il y a la r�conciliation des personnes, c�est-�-dire des croyants, fait d�j� accompli. �Et vous, qui �tiez autrefois �trangers et ennemis quant � votre entendement, dans les mauvaises �uvres, il vous a toutefois maintenant r�concili�s dans le corps de sa chair, par la mort�. Tel �tait le triste �tat naturel o� se trouvaient ceux qui maintenant sont r�concili�s. Ils n��taient pas seulement souill�s par le p�ch�, comme l�est la cr�ation, mais ��trangers et ennemis de Dieu quant � leur entendement dans les mauvaises ouvres�. Nous avons l� des hommes, cr�atures intelligentes, ayant un entendement, une facult� morale qui les met au-dessus de l�animal, et les rend capables d��tre dans une relation consciente avec Dieu. Mais le p�ch� les a s�par�s et �loign�s de Dieu, quant � leur entendement. Ils ne le connaissent pas, ne sont plus en relation avec lui: ils sont totalement �trangers, ali�n�s de Dieu, et leur entendement obscurci s�est tourn� vers le mal, au point qu�ils sont, non seulement �trangers aux choses divines, mais ennemis de Dieu. Et cet �tat moral se montre �dans les mauvaises �uvres�. Ce sont de tels �tres qui, par la gr�ce divine, sont maintenant r�concili�s, rapproch�s de Dieu, le connaissant, rendus propres � �tre en relation avec lui et � jouir de sa pr�sence et de son amour.

C�est Christ qui a amen� ce r�sultat; c�est en vertu de l��uvre parfaite qu�il a accomplie dans le corps de sa chair, en souffrant et mourant, que la r�conciliation a �t� effectu�e. Et c�est maintenant d�j� que les croyants jouissent des b�n�fices de cette r�conciliation, dont cependant les fruits glorieux et b�nis ne seront pleinement vus que dans la gloire, comme nous le voyons au verset suivant. Remarquons en passant que l�ap�tre fait une application personnelle aux Colossiens de cette grande et pr�cieuse v�rit�: �Et vous�, leur dit-il; insistant sur cette position excellente qu�ils ont en Christ, et que lui seul, dans sa mort, pouvait leur donner.

Remarquons que ces deux r�conciliations des choses et des personnes sont pr�sent�es en type au chap. 16 du L�vitique, versets 15, 16 et 33. Le sang �tait mis sur le propitiatoire, et la propitiation, la paix �tait faite. Puis on faisait aspersion du sang sur le tabernacle et ses ustensiles pour les purifier. Ainsi il �tait fait propitiation pour le saint sanctuaire, pour la tente d�assignation et pour l�autel; mais, en outre, aussi, pour les sacrificateurs et pour le peuple.

(v. 22) � Voil� le r�sultat final et glorieux de la r�conciliation des personnes: �Pour vous pr�senter saints et irr�prochables et irr�pr�hensibles devant lui�. Sans doute qu�en Christ, selon les desseins �ternels de Dieu, nous sommes d�j� devant Dieu, �saints et irr�prochables en amour� (�ph. 1:4); d�un autre c�t� nous avons � �tre, dans notre marche au milieu du monde, �sans reproche et purs, des enfants de Dieu irr�prochables� (Phil. 2:15); mais ici, c�est le but final, dans la gloire, �tre pr�sent�s �saints et irr�prochables et irr�pr�hensibles� devant Dieu, ainsi que nous le lisons en Jude: �� celui qui a le pouvoir de vous garder sans que vous bronchiez, et de vous placer irr�prochables devant sa gloire avec abondance de joie�, etc. (v. 24).

Ainsi, tandis que toutes choses, dans les cieux et sur la terre, seront r�concili�es un jour, et seront la sc�ne de b�n�dictions glorieuses, les chr�tiens sont d�j� maintenant r�concili�s, et, jouissant des avantages de cette r�conciliation, attendent de se trouver dans le ciel tels que Dieu les veut et que Christ les aura faits. Les coupables, demeur�s dans leurs p�ch�s, ayant refus� Christ et son �uvre, seront en dehors de cette sc�ne glorieuse de f�licit� (Apoc. 22:15; 21:8).

(v. 23) � Mais participer � cette fin glorieuse, suppose n�cessairement que l�on demeure dans la foi jusqu�au bout: �Si du moins vous demeurez dans la foi, fond�s et fermes, ne vous laissant pas d�tourner de l�esp�rance de l��vangile que vous avez oui�. Ce �si du moins� est introduit ici, � cause du danger que couraient les Colossiens de se laisser d�tourner de l�esp�rance glorieuse de l��vangile, cette esp�rance �r�serv�e dans les cieux� pour ceux qui pers�v�rent. �Se laisser d�tourner�, dans l�original, est une expression tr�s forte qui signifie proprement: ��tre emport� loin de�, comme un navire emport� par la temp�te loin du port. Tel �tait le danger que faisaient courir aux Colossiens les faux docteurs avec leurs ordonnances juda�ques et leurs sp�culations philosophiques. Les �si�, dans la Parole, se rapportent � notre responsabilit� ici-bas, et non � notre position en Christ. Ils s�adressent � la conscience, et sont destin�s � emp�cher le chr�tien de s�endormir dans une fausse s�curit� et de se rel�cher dans sa marche. En m�me temps que nous trouvons dans la Parole ces avertissements si s�rieux, nous y lisons aussi de consolantes promesses pour encourager ceux qui d�sirent marcher fid�lement et qui sentent leur faiblesse. Dieu a promis de les garder dans le chemin, et dans ces promesses il n�y a point de �si� (voyez Jude 24; 1 Cor. 1:2; 10, 13, etc.).

L�ap�tre, au commencement de ce verset, comme nous l�avons vu, avait adress� une parole s�rieuse aux Colossiens, en leur disant: �Si du moins vous demeurez dans la foi, fond�s et fermes, et ne vous laissant pas d�tourner (ou emporter loin) de l�esp�rance de l��vangile que vous avez ou� [= entendu]�. Pour demeurer, et �tre fermes, il est n�cessaire d��tre fond�s, enracin�s. Un arbre sans racines serait bient�t renvers� par le vent; une maison sans fondement ne r�sisterait pas longtemps. Il fallait donc que les Colossiens fussent fond�s, �tablis quant aux v�rit�s pr�sent�es � leur foi, et sp�cialement la grande v�rit� relative � la Personne et � l��uvre de Christ, sur lequel repose l�esp�rance pr�sent�e par l��vangile et qui est l�objet de cet �vangile. Les Colossiens l�avaient entendu, il fallait le retenir. Et tout cela s�applique � nous comme � eux, dans nos temps difficiles o� tant de doctrines perverses circulent.

Mais en parlant de l��vangile que les Colossiens avaient ou�, la pens�e de l�ap�tre se porte sur la vaste sph�re o� s�exerce la puissance de l��vangile et sur le minist�re glorieux dont lui, Paul, avait �t� charg� � cet �gard. Comme nous l�avons d�j� vu (v. 6), la sph�re de l��vangile de la gr�ce apport�e par Christ, d�passait le juda�sme. Volontiers les Juifs l�auraient renferm� dans ces �troites limites, et c��tait une des causes de leur opposition � Paul, et m�me d�j� au Seigneur (Luc 4). Mais la gr�ce et la v�rit� apport�es par le Fils de Dieu �taient pour tous, et la pr�dication en retentissait partout sous le ciel � �dans toute la cr�ation�. C�est de cet �vangile universel � pour tous � que Paul, l�ap�tre des nations (voyez 1 Tim. 2:4-7), �tait devenu serviteur. Il �tait l�instrument b�ni dont Dieu se servait, �un vase d��lection pour porter le nom du Seigneur devant les nations et les rois, et les fils d�Isra�l� (Actes 9:15).

(v. 24, 25) � Un second minist�re avait �t� confi� � l�ap�tre; il �tait devenu, ou avait �t� fait �serviteur de l�assembl�e�, le corps de Christ. Il rappelle encore ici cette grande v�rit�: l�assembl�e est le corps de Christ, compos�, comme nous le voyons dans l��p�tre aux �ph�siens, de Juifs et de gentils r�unis sur le m�me pied, jouissant des m�mes privil�ges. C�est l� le myst�re, dont il est question plus loin. Dans les �ph�siens, l�ap�tre s��tend sur cette r�union des Juifs et des gentils (chap. 2:11, 22). Ici, dans les Colossiens, il parle surtout des gentils et des privil�ges dont ils jouissent comme introduits dans l�assembl�e.

Mais comme �serviteur de l�assembl�e�, comme r�v�lateur envers les gentils du myst�re de l��glise, comme l�instrument dont Dieu s��tait servi pour les y introduire, l�ap�tre avait eu � souffrir, et il souffrait encore dans les liens. Les Juifs, peuple dans la chair, religieux selon la chair, ne pouvaient supporter la gr�ce qui s��tendait � tous, et les mettait sur le m�me rang que les gentils, comme p�cheurs et ayant besoin de la m�me gr�ce. De l�, leur inimiti� contre Paul, de l�, ses souffrances de leur part.

Mais il pouvait dire avec un c�ur que remplissait la joie d�annoncer la gr�ce illimit�e de Dieu: �Maintenant�, dans le moment pr�sent o� il �tait dans les cha�nes, �maintenant, je me r�jouis dans les souffrances pour vous�. C��tait � cause d�eux, pour leur avoir annonc� l��vangile qu�il souffrait, mais l�amour de Christ qui �treignait toujours son c�ur, lui faisait trouver de la joie dans les souffrances m�mes qu�il endurait pour ceux qui �taient les objets de l�amour du Christ et du sien. Telle est la nature, et tels sont les effets du v�ritable amour. Et cela nous donne l�intelligence des paroles qui suivent: �J�accomplis (ou j�ach�ve) dans ma chair ce qui reste [encore � souffrir] des afflictions du Christ pour son corps qui est l�assembl�e�. C�est par amour pour l��glise, que Christ a souffert afin de la racheter, ainsi qu�il est dit: �Le Christ a aim� l�assembl�e et s�est livr� lui-m�me pour elle� (�ph. 5:25); c�est par amour pour Christ et pour son assembl�e que Paul endurait des souffrances, afin de la rassembler d�entre les Juifs et les gentils; c�est ainsi qu�il accomplissait dans sa chair ce qui restait � souffrir des afflictions du Christ pour son corps qui est l�assembl�e. C�est ainsi qu�il avait part aux souffrances du Christ pour son corps qui est l�assembl�e; c�est ainsi que, dans notre faible mesure, nous pouvons aussi y avoir part, et que nous y aurons part, si nous aimons vraiment ce qui est cher au c�ur de Christ, �son assembl�e�, �la perle de grand prix�, pour laquelle, afin de l�acqu�rir, il a fait abandon de tout ce qu�il avait (Matt. 13:45, 46). Au milieu d�un monde ennemi de Christ, entour�s d�une foule � qui convient mieux une religion de formes et qui s�associe avec le monde, si notre c�ur est attach� � un Christ c�leste, et � l�assembl�e, corps de Christ et c�leste aussi, nous aurons � souffrir.

Paul �tait donc �serviteur� de l�assembl�e, et comme tel il souffrait. Mais � ce minist�re qui lui avait �t� confi�, �selon l�administration de Dieu qu�il avait re�ue� envers les gentils, se rattachait une chose remarquable: �Serviteur de l�assembl�e�, �pour compl�ter la parole de Dieu�. Cela ne veut pas dire qu�apr�s les �crits inspir�s de Paul, il n�y en eut pas d�autres. Nous savons en particulier que Jean �crivit les siens longtemps plus tard. Mais le myst�re de l��glise, dont la r�v�lation �tait confi�e � Paul, �tait le dernier sujet qui, apr�s avoir �t� cach� d�s les si�cles en Dieu, �tait maintenant donn� � conna�tre par le moyen de Paul. C�est ainsi qu�il compl�tait la parole de Dieu, c�est ainsi que cette Parole �tait compl�te, que rien ne pouvait y �tre ajout�, quant aux sujets que Dieu nous y pr�sente. �La totalit� de cette Parole est devant nous, totalit� d�montr�e par les sujets qu�elle renferme. Tous les sujets que Dieu a voulu traiter dans sa Parole, sont enti�rement compl�t�s, et ce fait exclut tout autre sujet qu�on pouvait pr�tendre introduire. La loi, le royaume, la personne du Christ, la vie en lui, les voies de Dieu, avaient d�j� �t� mis en avant; la doctrine de l��glise, restait � r�v�ler� (�tudes sur la parole de Dieu).

(v. 26, 27) � Or ce �myst�re� avait �t� �cach� d�s les si�cles et d�s les g�n�rations�. Les �ges pr�c�dents, les g�n�rations du pass�, n�en avaient rien su. � l��gard du myst�re, �le silence a �t� gard� d�s les temps �ternels� (Rom. 16:25). Les proph�tes et Isra�l ne l�ont point connu; les anges eux-m�mes l�ont ignor�, jusqu�� sa r�v�lation, par la formation de l�assembl�e (�ph. 3:9, 10). Mais �maintenant Dieu l�a manifest� � ses saints�. Dans l��p�tre aux �ph�siens, nous lisons que �le myst�re... en d�autres g�n�rations, n�a pas �t� donn� � conna�tre aux fils des hommes, comme il a �t� maintenant r�v�l� � ses saints ap�tres et proph�tes par l�Esprit� (�ph. 3:5). L��p�tre aux Romains dit: �Le myst�re a �t� manifest� maintenant, et, par des �crits proph�tiques, a �t� donn� � conna�tre � toutes les nations� (Rom. 16:26). Nous apprenons donc, de ces passages r�unis, que le myst�re, r�v�l� aux ap�tres et proph�tes, a �t� manifest� par des �crits proph�tiques aux nations, parmi lesquelles se trouvaient les Colossiens. Il ne faudrait pas conclure de l�, que ce n��tait que par des �crits que le myst�re �tait manifest�. Les ap�tres et proph�tes en parlaient aussi, sans doute, dans leurs enseignements. Mais pour nous, ce sont bien leurs �crits proph�tiques qui nous le font conna�tre.

Dieu donc avait manifest� le myst�re � �ses saints, auxquels il a voulu donner � conna�tre quelles sont les richesses de la gloire de ce myst�re parmi les nations, c�est-�-dire Christ en (ou parmi) vous l�esp�rance de la gloire�. Ainsi que nous l�avons remarqu�, dans l��p�tre aux Colossiens, l�ap�tre ne s�occupe pas, comme dans celle aux �ph�siens, de l�union des Juifs et des gentils en un seul corps, composant l�assembl�e. Ici, tout est rapport� uniquement aux gentils. Le myst�re, dont la r�v�lation leur donnait � conna�tre, � eux, autrefois �trangers, sans Dieu et sans esp�rance, leur introduction dans les b�n�dictions divines en Christ, �tait en effet une chose glorieuse. La gloire de ce myst�re �tait grande. Dieu y magnifiait sa sagesse, son amour et sa gr�ce sans limites. L�ap�tre renforce encore l�expression de sa pens�e, lui dont le c�ur �tait rempli de l�excellence de ce myst�re qui glorifiait tellement Christ et son �uvre. Il dit que Dieu a donn� � conna�tre aux saints �les richesses de la gloire de ce myst�re�. Non seulement on y voit briller la gloire de Dieu et de Christ, mais les richesses de b�n�dictions r�pandues sur les nations, non de b�n�dictions temporelles, comme celles que pouvaient attendre les Juifs, mais de b�n�dictions c�lestes, spirituelles et �ternelles en Christ � �les richesses insondables du Christ� (�ph. 3:8-10).

Et l�ap�tre r�sume en un seul mot ce que sont ces richesses accord�es aux nations, montrant aussi de cette mani�re leur diff�rence d�avec ce que les Juifs ont � attendre; il dit: �C�est-�-dire Christ en (ou parmi) vous l�esp�rance de la gloire�. Les Juifs attendaient un Messie qui serait manifest� parmi eux en gloire, sur la terre, les gentils n�ayant qu�une part subordonn�e � la b�n�diction qu�il apporterait. Tandis que �le myst�re� consistait en ceci relativement aux nations, Christ demeurant en eux et au milieu d�eux, d�une mani�re invisible, et �tant ainsi, non la gloire m�me, mais �l�esp�rance de la gloire�. C��tait une chose toute nouvelle, dont les �crits de l�Ancien Testament ne parlent point du tout. C��tait le myst�re maintenant r�v�l�. Christ en nous, y demeurant, quelle gr�ce immense! Puissions-nous la r�aliser! Et � mesure que nous la saisirons et la go�terons, l�esp�rance assur�e de la gloire deviendra aussi plus vivante. Remarquons encore combien tout, dans cette �p�tre, est destin� � nous rapprocher de la personne du Seigneur. Sa grandeur comme Fils de l�amour de Dieu, sa divinit� manifest�e dans la cr�ation, sa place de Chef de la nouvelle cr�ation, la pl�nitude de la D�it� demeurant en lui, le R�conciliateur de toutes choses et des p�cheurs avec Dieu, et Celui-l�, c�est Celui qui est en nous, et au milieu de nous, �l�esp�rance de la gloire�. Que nous faut-il de plus? Cela fermait la porte � toutes les r�veries subtiles des philosophes, au l�galisme des docteurs juda�sants, qui ne pouvaient donner rien qui �quival�t � �Christ en nous, l�esp�rance de la gloire�. Tout ce qui toucherait � la gloire de Christ, diminue pour nous l�esp�rance. Que ce Christ habite donc dans nos c�urs par la foi (�ph. 3:17), c�est-�-dire qu�il nous soit donn� de r�aliser, par la foi, cette grande v�rit�, afin que nos c�urs soient remplis de joie, sachant et go�tant notre union avec lui.

(v. 28) � Paul annon�ait ce Christ, tel qu�il l�a pr�sent� dans tout ce qui pr�c�de. Ce Christ, soit qu�il pr�ch�t aux inconvertis, ou qu�il instruis�t les saints, �tait l�objet divin et c�leste de ses discours. Ses appels, ses exhortations et ses enseignements, �taient selon la sagesse de Dieu que l�Esprit Saint lui avait fait conna�tre (1 Cor. 2:6-10). Il s�adressait � tout homme, Juif ou gentil, o� qu�il f�t, selon le minist�re de l��vangile qui lui avait �t� confi� et qui s��tendait � toute cr�ation sous le ciel. Mais ce n��tait pas seulement pour que tout homme f�t sauv�. De nos jours, on s�arr�te trop souvent � ce premier pas. Quelque important et indispensable qu�il soit, il y a un second pas � faire, et l�ap�tre l�indique: �Afin que nous pr�sentions tout homme parfait en Christ�.

L�effet de la pr�dication de l�ap�tre, selon la sagesse et la puissance de l�Esprit de Dieu, devait �tre finalement de �pr�senter�1 tout homme parfait en Christ, c�est-�-dire arriv� � l��tat d�homme fait, dans cet �tat spirituel o� Christ est connu selon la r�v�lation qui est donn�e de lui, et o�, �tant ainsi connu par le croyant, celui-ci est transform� � son image et le refl�te dans sa vie par la puissance de la parole de Dieu et de l�Esprit Saint (voyez 2 Cor. 3:18; Phil. 3:8-16).

1 �Pr�senter� non pas �rendre�, comme dans quelques versions. Paul voulait pr�senter la chose comme accomplie en tout homme. Pr�senter � qui? Devant les hommes, mais aussi � Dieu, comme ayant re�u tout ce que le minist�re de l�ap�tre pouvait lui communiquer quant � Christ.

(v. 29) � C��tait le but des efforts de Paul; il y travaillait, il combattait pour cela, car des obstacles int�rieurs dans les �mes, ext�rieurs de la part des adversaires, devaient �tre vaincus. Mais Paul n�agissait pas avec son �nergie propre, pas plus qu�il n��tait ap�tre selon sa volont� ou celle des hommes. Tout lui venait de Dieu, et il ne voulait rien tenir que de Lui. Christ op�rait en lui et par lui avec puissance; c��tait avec cette force qu�il combattait et travaillait. Aussi les r�sultats b�nis de son minist�re �taient-ils manifestes. Puissent les serviteurs de Dieu marcher sur les traces du saint ap�tre! Par quels moyens s�effectuait ce combat? Il se passait dans l��me, eu �gard aux grands sujets confi�s � l�ap�tre, aux besoins des saints et au salut des p�cheurs, et devant Dieu, en pri�res.

En r�sum�, dans ce chapitre, nous avons deux gloires et primaut�s de Christ, dans l�ancienne cr�ation, et dans la nouvelle; deux r�conciliations correspondant � ces deux gloires, celle de toutes choses dans les cieux et sur la terre, et celle des personnes; deux minist�res de l�ap�tre, celui de l��vangile et celui dans l��glise.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Colossians 1". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/colossians-1.html.