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Bible Commentaries
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versets 1-23

(v. 1) � L�ap�tre, dans ce qui pr�c�de, avait parl� d�une mani�re g�n�rale de son travail et des combats qu�il soutenait par l�efficacit� de la puissance de Christ agissant en lui, afin de pr�senter tout homme parfait en Christ. Mais il voulait que les saints qui ne le connaissaient pas personnellement, qui n�avaient pas vu son visage, sussent aussi particuli�rement le vif int�r�t qu�il leur portait, et comme son c�ur les embrassait ainsi que tous les autres. Il nomme sp�cialement, et l�assembl�e de Colosses et celle de Laodic�e, comme ayant une grande part dans ses exercices d��me, dans sa sollicitude et ses pri�res, dans ce combat qu�il soutenait pour elles. Les saints, dans ces deux localit�s, �taient expos�s � de grands dangers; ils couraient risque de cesser d�appr�cier la personne de Christ; nous pouvons bien voir, par la lettre du Seigneur � l�ange de Laodic�e, que ces exhortations � tenir �ferme le Chef�, �taient bien n�cessaires. H�las! les Laodic�ens n�avaient pas tenu compte de ce qui leur avait �t� dit, et en �taient venus � se croire riches sans Christ (Apoc. 3:14-22). L�ap�tre, dont l��il spirituel discernait l��tat des �mes et voyait ce qui les mena�ait, combattait avec �nergie pour les Colossiens et les Laodic�ens.

(v. 2, 3) � Le but du combat spirituel � l��gard de ceux pour lesquels Paul avait une si vive sollicitude, est indiqu� dans ces versets. C�est �afin�, dit-il, �que vos c�urs soient consol�s, �tant unis ensemble dans l�amour et pour toutes les richesses de la pleine certitude d�intelligence, pour la connaissance du myst�re de Dieu, dans lequel sont cach�s tous les tr�sors de la sagesse et de la connaissance�. Il y a ici trois choses qui sont l�objet du combat et des pri�res de Paul pour les Colossiens. Premi�rement, c�est qu�ils soient �consol�s�, encourag�s et affermis, selon toute la signification de ce mot (voyez 1 Thess. 3:2; et 2 Thess. 2:17). En second lieu, l�ap�tre d�sirait qu�ils fussent unis ensemble dans l�amour. Non pas simplement dans l�affection fraternelle, dans l�amour les uns pour les autres, mais dans ce qui est la source de tout vrai amour et ce qui seul unit r�ellement, savoir l�amour de Christ, cet amour connu dans une union r�elle et consciente avec Christ, le Chef du corps, amour qui est le lien de la perfection (chap. 3:14). L�amour de Christ r�alis� dans une vivante union avec lui, par tous les membres du corps, est ce qui les unit par la gr�ce et la puissance de l�Esprit Saint. Enfin, troisi�mement, l�ap�tre luttait dans ses pri�res, pour que les Colossiens poss�dassent toutes les richesses de la pleine certitude d�intelligence, pour conna�tre �le myst�re de Dieu�. Le chr�tien a besoin d�intelligence pour conna�tre la pl�nitude de la v�rit� divine dont le centre est Christ. Mais ce n�est pas l�intelligence naturelle qui se livre � toute esp�ce de raisonnements et de sp�culations sur les choses de Dieu, et qui ainsi s��gare. C�est l�intelligence �clair�e par l�Esprit Saint et qui est toujours jointe � l�amour. �La connaissance enfle, mais l�amour �difie�, dit Paul (1 Cor. 8:1). �Les yeux de votre c�ur �tant �clair�s, pour que vous sachiez�, dit-il ailleurs (�ph. 1:18). De plus l�ap�tre d�sire pour les fid�les de Colosses �une pleine certitude d�intelligence�; il ne s�agit pas seulement de conna�tre, mais d�avoir la certitude enti�re que ce que l�on a saisi par l�intelligence et le c�ur est bien la v�rit� divine, et ici c�est Christ, de sorte que l�on ne vacille pas, que l�on ne soit pas � se demander si l�on est bien dans le vrai, si l�on n�a pas � chercher autre chose. On est pleinement assur� que Christ et ce que l�on poss�de en lui, sont bien la pleine et enti�re v�rit� de Dieu. Et l�ap�tre, pour exprimer la valeur d�une telle certitude, la pr�sente par ces mots: �toutes les richesses�. Quel tr�sor, en effet, pour l��me d�avoir saisi �le myst�re de Dieu�, et d�en �tre pleinement assur�e!

Ainsi ces trois choses sont: l�encouragement qui affermit l��me, l�amour dans l�union avec Christ qui la r�chauffe, et l�intelligence de la v�rit� qui l��claire. La possession de ces trois gr�ces rend capable de r�sister � l�erreur qui �branle, tend � s�parer de Christ, et jette le doute, l�incertitude et le trouble dans le c�ur.

Ces trois choses devaient concourir � �tablir les Colossiens dans la connaissance du �myst�re de Dieu�. Qu�est-ce que ce myst�re? Ce n�est pas simplement ce qui avait �t� cach� d�s les si�cles et les g�n�rations concernant l��glise, compos�e des croyants juifs et gentils plac�s sur un m�me pied, et unie � Christ, son chef dans le ciel. C�est cela, et c�est plus. Ce myst�re de Dieu, ce sont toutes les gloires de la Personne de Christ r�v�l�es dans le premier chapitre, et toute l��uvre de la r�demption avec ses cons�quences infinies. Et c�est pourquoi l�ap�tre ajoute: �Dans lequel sont cach�s tous les tr�sors de la sagesse et de la connaissance� (ou science). Il ne s�agit point ici de la sagesse humaine qui r�gle notre conduite dans les choses d�ici-bas, bien que nous ayons � �tre sages et prudents � leur �gard; la connaissance, non plus, n�est pas celle des choses que l�esprit naturel de l�homme acquiert par ses facult�s; la sagesse et la connaissance se rapportent ici aux choses divines, et ont pour objet les pens�es de Dieu, l�une �tant la perception de leur v�rit� et de leurs relations entre elles, et l�autre l�intelligence que l�on en a, mais une intelligence spirituelle qui les fait comprendre et appr�cier. Ces deux choses, �sagesse� et �connaissance�, sont souvent r�unies par l�ap�tre (voyez chap. 1:9; 1 Cor. 12:8; �ph. 1:17). Toutes les choses auxquelles s�appliquent la vraie sagesse et la vraie science, sont nomm�es ici �les tr�sors�, � cause de leur prix infini: Christ en �tant le centre. Tout ce qui tendrait � une autre fin que lui, ou qui l�amoindrirait, serait l�objet d�une fausse sagesse et d�une fausse science.

Remarquons encore le mot �cach�s�, ce qui ne veut pas dire que l�homme ne puisse les conna�tre et les poss�der. L�Esprit Saint les r�v�le dans la Parole. Mais l�homme naturel, avec sa sagesse hautaine et sa vaine science, ne peut les d�couvrir (lisez 1 Cor. 2:6-8). Pour lui, ces tr�sors sont cach�s, car il ne veut pas de Christ. �Je te loue, � P�re, Seigneur du ciel et de la terre�, dit le Seigneur J�sus, �parce que tu as cach� ces choses aux sages et aux intelligents, et que tu les as r�v�l�es aux petits enfants� (Matt. 11:25). Mais celui qui, dans l�humilit�, a appris � conna�tre Dieu en Christ, p�n�tre par la foi toujours plus dans ces tr�sors de sagesse, de science divine, de v�rit�, de lumi�re, qui rayonnent de ce centre divin � Christ � et � mesure qu�il y entre, son c�ur s�y r�chauffe, et il est mis � l�abri des vaines recherches de la sagesse et de la science humaines. C��tait le but de l�ap�tre, dont on peut ainsi traduire la pens�e: �Qu�allez-vous chercher aupr�s de tous ces docteurs qui pr�tendent vous mener � des hauteurs plus grandes que celles o� le christianisme vous a conduits? Dans le myst�re de Dieu, qu�il a bien voulu vous r�v�ler en Christ, sont cach�s tous les tr�sors de la sagesse et de la connaissance. En lui, dans sa glorieuse Personne, � laquelle sa gr�ce vous a unis, vous avez tout�.

(v. 4) � De l� l�exhortation de ce verset: �Or je dis ceci, afin que personne ne vous s�duise par des discours sp�cieux�, de faux raisonnements qui sembleraient fond�s sur des v�rit�s chr�tiennes. Les discours persuasifs qui auraient une apparence de sagesse, mais qui, n��tant pas puis�s dans la sagesse et la science divines, tendraient � introduire quelque chose qui s�parerait l��me de Christ.

(v. 5) � Nous voyons encore ici la tendre sollicitude de Paul pour les chr�tiens de Colosses. �Absent de corps�, et m�me ne les ayant jamais vus, il prenait cependant une vive part � ce qui concernait leur bien-�tre spirituel. Il �tait avec eux �en esprit�, sa pens�e, toujours occup�e de Christ, l��tait aussi par cons�quent des membres de son corps, soit pour s�affliger s�il y avait quelque chose qui all�t mal, soit pour avertir si quelque danger mena�ait, soit pour se r�jouir s�il trouvait quelque fruit dans la marche des saints du Seigneur. Fid�le serviteur de son Ma�tre dans son service envers l�Assembl�e enti�re, et non pour une localit� sp�ciale, il est un mod�le pour ceux qui sont appel�s � travailler dans la m�me �uvre. �tant donc en esprit au milieu des Colossiens, il trouvait un motif de joie dans l�ordre selon lequel ils marchaient, et dans la fermet� de leur foi. Il les voyait marcher, pour ainsi dire, en bon ordre de bataille, comme des soldats qui, serr�s les uns contre les autres, s�appuient et se soutiennent mutuellement. Leur foi �tant dans le Christ, lui en �tait l�objet, ensemble ils s�appuyaient sur lui; ils n�auraient pas voulu se d�tourner de Celui qui les avait sauv�s et amen�s � Dieu; ils �taient rest�s fermes jusque-l�. Mais l�ennemi cherchait � les s�duire; il dirigeait ses batteries justement contre la Personne de ce Chef adorable. Des doctrines pernicieuses, juda�ques et philosophiques, avec de hautes pr�tentions, tendaient � s�insinuer parmi eux et � les s�parer peu � peu, sans qu�ils s�en doutassent, de la Personne de Christ, et s�ils les �coutaient, bient�t l�ordre serait rompu, leur foi chancellerait, et ils seraient la proie de l�adversaire. Voil� pourquoi l�ap�tre en appelle � l�ordre qui existait encore et � la foi encore ferme chez eux, pour les mettre en garde contre le danger terrible qui les mena�ait. Combien de nos jours, o� tant de sp�culations ont cours sur la Personne du Seigneur et tendent � la rabaisser, les chr�tiens sinc�res qui veulent �tre fid�les � leur Seigneur, n�ont-ils pas � se garder de ces id�es �trang�res, de ces fatales erreurs qui se pr�sentent sous des apparences sp�cieuses, et une fois re�ues ne vont � rien moins qu�� �branler et renverser la foi!

(v. 6 et 7) � L�ap�tre s�appuie donc sur ce qui le r�jouissait et qu�il approuvait chez les Colossiens, pour les exhorter � y pers�v�rer. C��tait ce qu�ils avaient re�u �d�s le commencement� de leur foi, et il est bien remarquable que ce soit l� une exhortation si souvent r�p�t�e dans la Parole. L�homme veut ajouter, de son propre fonds, ses id�es � lui, � ce que Dieu nous r�v�le; il veut un d�veloppement en dehors de ce que l��criture nous pr�sente, mais constamment la Parole nous ram�ne � ce qui �tait �d�s le commencement� c�est-�-dire � Christ, le centre des pens�es de Dieu. Ainsi Paul dit aux Colossiens: �Comme donc vous avez re�u le Christ J�sus, le Seigneur, marchez en lui�. L�ap�tre fait appel � ce qui �tait en eux une exp�rience personnelle, � ce qu�ils avaient re�u. Et qu��tait-ce? Non pas un syst�me de doctrines, un ensemble de v�rit�s, mais c��tait Christ lui-m�me, sa Personne, devenue l�objet de leur foi et par l� aussi de leurs affections. Et c�est Christ tout entier, comme l�expriment tous les noms qui lui sont attribu�s: le Christ, Celui qui s�est donn� pour nous; J�sus, ou J�hovah le Sauveur, c�est son nom personnel, le Seigneur, Celui qui a l�autorit�. Autour de lui tout se groupe, � lui tout se rattache, et la doctrine chr�tienne n�est tout enti�re que le d�veloppement de ce qu�il est, de ce qu�il a fait, et de l�accomplissement des desseins de Dieu relativement � la gloire de sa Personne. Conna�tre Christ, c�est conna�tre Dieu, l�amour, la vie, le salut et la gloire. L�avoir re�u par la foi dans son c�ur, sous l�action et la puissance de l�Esprit Saint, c�est poss�der toutes ces choses; que faut-il de plus? Il faut ce que l�ap�tre ajoute: �Marchez en lui�; non pas seulement pour lui, par lui, ou avec lui, mais en lui, ce qui implique une communion intime avec lui, qui r�sulte de la conscience que nous avons de lui �tre unis, communion dans laquelle nous go�tons tout ce qu�il est en amour, en gr�ce, en vie, en puissance et qui a son reflet dans notre marche, dans notre conduite journali�re, communion qui �carte d�instinct tout ce qui porterait atteinte � sa glorieuse Personne.

L�ap�tre nous montre le ressort cach� de cette marche en Christ dans ces paroles: �enracin�s et �difi�s en lui�. Les racines d�un arbre, tout en ne paraissant point au-dehors, le maintiennent debout. Plus elles s�enfoncent dans la terre, plus l�arbre est ferme et peut r�sister aux efforts de la temp�te. Par les racines aussi, l�arbre tire les sucs n�cessaires � son existence et � sa croissance. Ainsi en est-il de Christ pour le fid�le. C�est de lui, c�est de la connaissance toujours plus profonde, plus r�elle et plus intime de sa Personne et de son amour � l�amour de Christ qui surpasse toute connaissance (�ph. 3:19), que le chr�tien tire sa force et puise sa vie, c�est ainsi qu�il peut cro�tre et se d�velopper et braver les assauts de l�adversaire. L�ap�tre ajoute: ��difi�s en lui�, �tablis sur lui, comme sur une base in�branlable, ainsi qu�un �difice sur un solide fondement.

La cons�quence de ce qui pr�c�de est l�affermissement dans la foi. C�est la connaissance de Christ, c�est la communion avec lui, c�est la jouissance de ce qu�il est, c�est la r�alisation dans le c�ur de tout ce qui est renferm� dans sa Personne b�nie, qui nous affermit dans la foi, c�est-�-dire dans la doctrine chr�tienne. Elle n�est plus pour nous simplement une affaire d�intelligence, mais elle s�empare du c�ur et des affections, en m�me temps que de la vie. Puis remontant toujours au commencement de leur vie chr�tienne, l�ap�tre dit: �selon que vous avez �t� enseign�s�, et non selon ce que vous enseignent les faux docteurs. �paphras, un fid�le serviteur du Christ, leur avait fait entendre �la gr�ce de Dieu en v�rit�, c�est en cela qu�ils avaient � pers�v�rer: la gr�ce de Dieu connue selon la v�rit� qui est en Christ. L�ap�tre Jean exhorte aussi les chr�tiens, afin que ce qu�ils ont entendu d�s le commencement demeure en eux, et il ajoute, parlant de l�onction re�ue de Christ, c�est-�-dire l�Esprit Saint: �Et selon qu�elle vous a enseign�s, vous demeurerez en lui�, c�est-�-dire en Christ (1 Jean 2:24-27). Partout nous trouvons les m�mes exhortations � ne pas chercher des nouveaut�s, et � ne pas pr�ter l�oreille � ceux qui les enseignent, parce que partout et de tout temps, c�est la pente naturelle du c�ur et le pi�ge de l�ennemi.

Affermis ainsi dans la foi, selon l�enseignement qu�ils avaient re�u, les Colossiens devaient aussi y abonder, c�est-�-dire que leur foi devait s�emparer de plus en plus de ce qui leur �tait donn� en Christ. L��me heureuse dans la jouissance toujours plus grande des tr�sors d�amour et de gr�ce qui se trouvent en lui, exprime sa reconnaissance par des actions de gr�ces.

(v. 8) � Maintenant vient l�avertissement relatif aux dangers qui les mena�aient. �Prenez garde�, dit l�ap�tre, �que personne ne fasse de vous sa proie (ou ne vous emm�ne comme une d�pouille) par la philosophie et par de vaines d�ceptions, selon l�enseignement des hommes, selon les �l�ments du monde, et non selon Christ�. Ceux dont l�ap�tre parle ici, sont ces docteurs philosophes, raisonneurs et juda�sants, qui m�laient artificieusement leurs sp�culations intellectuelles avec les c�r�monies l�gales donn�es autrefois de Dieu au peuple juif, mais ayant fini leur temps. Ils s�appuyaient du fait que Dieu les avait donn�es, afin de s�accr�diter eux-m�mes, et de faire passer leurs propres id�es qui toutes tendaient � rabaisser Christ. Ils sont compar�s � des loups qui voulaient faire des chr�tiens leur proie, comme Paul l�avait exprim� aux anciens de l�assembl�e d��ph�se: �Il entrera parmi vous des loups redoutables qui n��pargneront pas le troupeau� (Actes 20:29). Les anciens devaient veiller sur le troupeau, mais les simples fid�les, m�me une simple femme (2 Jean 8-10), ont � prendre garde � ceux qui voudraient les enseigner d�un enseignement d�homme et non selon Christ.

Par philosophie, l�ap�tre veut dire cette connaissance faussement ainsi nomm�e (1 Tim. 6:20), par laquelle l�homme pr�tend, par ses propres facult�s et ses raisonnements, arriver � la connaissance des choses de Dieu. L�esprit naturel ne peut conna�tre que les choses qui sont de son domaine; l�Esprit de Dieu seul r�v�le les choses de Dieu (voyez 1 Cor. 2:11). Le propre de cette philosophie est de conduire l�homme � nier ce qu�elle ne peut comprendre et soumettre � ses raisonnements. C�est ainsi que, de nos jours, elle s�attaque, comme autrefois, au myst�re de la Personne de Christ et de la r�demption, et que l�on voit m�me des docteurs portant le nom de chr�tiens, suivre ces raisonnements, ces vaines d�ceptions qui conduisent � d�pouiller le chr�tien de ce qu�il a de plus pr�cieux, la Personne de son Sauveur. Combien vaines sont-elles, ces d�ceptions! L�esprit est tromp� par cette philosophie qui ne donne rien pour satisfaire les r�els besoins de l��me. Quel danger d��couter la voix de ces docteurs! Combien nous avons � veiller!

En m�me temps, � leurs sp�culations intellectuelles, ils joignaient l�enseignement ou la tradition des hommes. Les Juifs avaient une quantit� de ces traditions auxquelles ils attachaient une grande autorit�, autorit� aussi et plus grande souvent pour eux, que celle des �critures. Le Seigneur le leur reproche en termes �nergiques (Matt. 15:1-11). Tout cela constituait une religion qui s�adaptait bien � l�homme dans la chair. Elle �tait selon �les �l�ments du monde�, c�est-�-dire selon des principes appropri�s � l�homme, tel qu�il est comme descendant d�Adam et vivant dans ce monde. C��tait un contraste de tous points avec le vrai christianisme qui est c�leste. L�enseignement contre lequel les Colossiens �taient mis en garde, et nous avec eux, n��tait pas �selon Christ�, le Christ c�leste dont les gloires ont �t� pr�sent�es dans le chapitre pr�c�dent et dans lequel se trouvent toute sagesse, toute pl�nitude, et tout ce qui r�pond � nos besoins. Cet enseignement rabaissait Christ pour exalter l�homme, et privait le chr�tien de ce qui seul peut remplir le c�ur.

(v. 9) � L�ap�tre revient donc avec bonheur � ce grand sujet, Christ, pour montrer que l�, en lui, nous trouvons toutes les b�n�dictions, en dehors des sp�culations de l�esprit humain, en dehors des superstitions auxquelles l�homme est dispos� � s�adonner, en dehors des formes par lesquelles il cherche � satisfaire Dieu.

Il vient de nommer Christ, et son �me le contemple dans sa grandeur divine et sa pleine suffisance pour nous. �Car en lui habite toute la pl�nitude de la D�it� corporellement�. L�ap�tre met devant nous, en contraste avec les sp�culations des hommes, Christ vrai Dieu et vrai homme, ainsi qu�il l�a d�j� fait au chapitre 1. La pl�nitude de la D�it� exprime ce que Dieu est comme Dieu, son essence, ses attributs et ses perfections, sa gloire. Et elle �habite�, non a habit�, corporellement, substantiellement et r�ellement en Christ homme. Cette union ineffable de Dieu avec l�homme � un homme parfait, forme avec lui un seul �tre, myst�re devant lequel nous ne pouvons qu�adorer. C�est la Parole qui est devenue chair, ainsi que le dit Jean (Jean 1:14). La pl�nitude de la D�it� s�est plu � habiter au milieu des hommes dans cet homme, le Christ J�sus, non en le rev�tant de dons excellents et en en faisant par sa saintet� et ses perfections morales un homme � part et au-dessus des autres, mais par une union personnelle, de sorte que l�on peut dire de Christ: Il est Dieu et il est homme, mais c�est Christ qui est cela. Et remarquons qu�il est dit �habite�, c�est une chose permanente qui existe maintenant qu�il est glorifi�, comme lorsqu�il �tait sur la terre. Qu�on le prenne dans la cr�che, � Bethl�em, ou dans les bras de Sim�on, ou � douze ans dans le temple interrogeant les docteurs, ou ensuite � Nazareth, soumis � ses parents; ou bien que ce soit dans le cours de son minist�re, ou sur la croix, et enfin dans la gloire; o� que ce soit, autrefois, aujourd�hui et dans l��ternit�, il est Celui en qui habite corporellement toute la pl�nitude de la D�it�.

(v. 10) � Voil� ce qu�il est dans sa Personne, et, dans ce v. 10, nous voyons ce que nous sommes en lui � �accomplis�, pleins ou remplis, c�est-�-dire qu�en lui nous avons tout devant Dieu, rien ne nous manque; notre position est parfaite. En cherchant � ravir � Christ quelque chose de sa gloire, on nous �terait quelque chose de notre position devant Dieu. Mais du moment que toute la pl�nitude de la D�it� habite en lui, nous avons en lui tout ce qu�il nous faut devant Dieu, l� en lui nous sommes dans toute la perfection de sa Personne. Quelle place pour le chr�tien! Il est accompli devant Dieu en Christ, �tant uni � ce Chef glorieux.

L�ap�tre ajoute qu�il est �le chef de toute principaut� et autorit�. L�homme, dans sa folie, serait dispos� � fl�chir les genoux devant les anges (v. 18); c�est � quoi Satan voulait entra�ner les Colossiens par le moyen des faux docteurs et de leurs raisonnements. Mais Christ est Chef de ces autorit�s et de ces puissances c�lestes, quel que soit leur rang. Il est au-dessus d�elles, non seulement comme Dieu qui les a cr��es (chap. 1:16), mais aussi comme homme glorifi�, il a �t� �tabli au-dessus de toutes (�ph. 1:21). En lui, bien loin d�avoir � les adorer, nous sommes au-dessus d�elles. Il nous suffit pleinement, soit que nous le consid�rions comme nous donnant, en lui-m�me, une position parfaite devant Dieu, soit comme l�Objet divin qui seul peut remplir nos c�urs. En lui, nous avons tout, car nous sommes au centre des d�lices divines.

(v. 11-15) � L�ap�tre, dans ces versets, montre en d�tail que le croyant a, en effet, tout en Christ, et n�a rien � chercher en dehors de lui dans les enseignements humains, les traditions et les observances d�un culte terrestre.

En premier lieu (v. 11), le chr�tien est �circoncis d�une circoncision qui n�a pas �t� faite de main, dans le d�pouillement du corps de la chair par la circoncision du Christ�. La circoncision faite de main dans la chair, �tait le signe �tabli de Dieu de son alliance avec Isra�l, son peuple terrestre; pour faire partie de ce peuple, il fallait �tre circoncis. En m�me temps, cette c�r�monie avait une signification spirituelle, elle �tait le symbole du d�pouillement de la chair. Les docteurs juda�sants, sans reconna�tre cette signification, attachaient une grande importance � la circoncision (voyez Actes 15:1; Gal. 6:12, 13), et voulaient y astreindre les croyants d�entre les gentils. L�ap�tre renverse ici leurs pr�tentions, en montrant que les chr�tiens ont en Christ la r�alit� de ce dont la circoncision n��tait que le signe. Par la foi, ils ont part � l�efficacit� de la mort de Christ; ils sont morts avec lui, et dans cette mort, ils ont trouv� le vrai d�pouillement du corps de la chair � non du corps mortel � mais de l�ensemble du p�ch� consid�r� ici comme un organisme complet � un corps. Poss�dant en m�me temps la puissance de vie qui est en Christ, ils se tiennent pour morts au p�ch�. C�est l� ce que l�ap�tre appelle la circoncision du Christ. Nous trouvons cette doctrine en Rom. 6:6 et 7. �Notre vieil homme a �t� crucifi� avec lui, afin que le corps du p�ch� soit annul� pour que nous ne servions plus le p�ch�. Car celui qui est mort est justifi� (quitte) du p�ch�. Puis il ajoute: �Tenez-vous vous-m�mes pour morts au p�ch�, mais pour vivants � Dieu dans le Christ J�sus�. Tel est le grand privil�ge du chr�tien; voil� ce qu�il trouve dans la mort du Christ auquel il est uni; non pas seulement que Christ est mort pour �ter ses p�ch�s et annuler la condamnation qui �tait sur lui, mais qu�il est mort avec Christ, uni � lui dans cette mort � pour que le corps du p�ch� en lui soit annul�; il l�a ainsi d�pouill� compl�tement. Remarquons bien que ce n�est pas une chose � accomplir par des efforts graduels; c�est une chose accomplie: �vous avez �t� circoncis�, �notre vieil homme a �t� crucifi�, c�est un fait; et c�est en vertu de cette relation avec Christ, et de cette position en Christ o� il est de fait, que le chr�tien est arm� contre le p�ch�, auquel il est mort, et est d�livr� de sa servitude. La mort avec Christ et la vie en lui, est le point de d�part. Se tenant pour mort au p�ch�, et ayant la vie en Christ, il peut servir Dieu. Quelle gr�ce merveilleuse!

(v. 12) � Ici, nous trouvons le bapt�me, c�r�monie chr�tienne, qui est aussi un signe d�une chose spirituelle, et qui explique bien ce qui pr�c�de. Le bapt�me est le signe de notre entr�e dans cette mort avec Christ: �ensevelis avec lui dans le bapt�me�, c�en est la d�claration publique. �tre enseveli, c�est la disparition finale de l�homme de la sc�ne pr�sente, de m�me �tre enseveli avec Christ indique moralement la fin de l�homme en Adam, aussi bien que notre fin. Nous en avons fini avec notre �tat dans la chair. Mais on n�en reste pas l�. Nous passons, ou plut�t nous avons pass� dans un �tat nouveau. Christ n�est pas seulement mort, et n�a pas �t� seulement enseveli. Il est aussi ressuscit�, passant ainsi dans cette nouvelle vie sur laquelle la mort n�a plus de puissance (Rom. 6:9). Nous sommes aussi ressuscit�s ensemble avec lui, nous sommes avec lui dans cet �tat nouveau, et le bapt�me est le signe � la fois de notre mort et de notre r�surrection avec Christ. Quel heureux renouvellement! �tre morts � ce que nous �tions dans la chair et qui n�amenait pour nous rien que mis�re, et �tre ressuscit�s et participants de cette nouvelle vie de lumi�re, d�amour et de bonheur o� Christ se trouve, sur un terrain o� le p�ch� et le jugement n�ont plus de place!

L�ap�tre nous fait ensuite conna�tre le moyen par lequel ces choses deviennent en nous une vivante r�alit�, et ne restent pas une affaire d�intelligence. Ce moyen, c�est la foi. Elle s�approprie ce qui nous est pr�sent� et le rend n�tre. Mais ce qui produit et la foi et cette nouvelle vie en Christ, c�est l�op�ration puissante de Dieu qui a �t� manifest�e dans la r�surrection de Christ. C�est ainsi que nous lisons dans les �ph�siens: �Pour que vous sachiez... quelle est l�excellente grandeur de sa puissance envers nous qui croyons, selon l�op�ration de la puissance de sa force, qu�il a op�r�e dans le Christ, en le ressuscitant d�entre les morts... Et nous, alors m�me que nous �tions morts dans nos fautes, il nous a vivifi�s ensemble avec le Christ (vous �tes sauv�s par la gr�ce), et nous a ressuscit�s ensemble...� (�ph. 1:19, 20; 2:5, 6).

(v. 13) � Ce verset contient en m�me temps la doctrine de l��p�tre aux �ph�siens et celle de l��p�tre aux Romains: nous y voyons la mort morale dans laquelle nous �tions dans nos p�ch�s, et le poids de la condamnation qui pesait sur nous � cause de ces p�ch�s. En Christ, nous avons la r�ponse � ces deux choses. Il a pris sur lui la condamnation due au p�ch�, il est mort pour nous, et nous avons ainsi par lui le pardon de toutes nos fautes, il n�y a plus de condamnation pour nous. De plus, il est ressuscit�, et nous, ressuscit�s avec lui, nous participons � cette vie dans laquelle il est entr�; nous sommes sortis de la mort o� nous �tions et nous sommes vivifi�s ensemble avec lui.

Remarquons que l�ap�tre dit aux Colossiens: �Vous �tiez morts dans vos fautes et dans l�incirconcision de votre chair�. Les Juifs �taient bien aussi par nature morts dans leurs fautes (�ph. 2:5), mais ils �taient circoncis comme gage que l�alliance et les promesses leur appartenaient; ils avaient un Dieu et une esp�rance (�ph. 2:11 12). Les pauvres gentils n�avaient rien de tout cela. Morts dans leurs fautes, ils l��taient aussi dans l�incirconcision de leur chair: ils n�avaient aucun droit devant Dieu; ils ne pouvaient �tre que les objets de sa pure et souveraine gr�ce, et elle s��tait exerc�e envers eux. L�ap�tre le rappelle aux �ph�siens (2:5, 8). Quel sujet de reconnaissance pour nous! Mais l�ap�tre dit ensuite: �Nous ayant pardonn� toutes nos fautes�. Les Juifs avaient tout aussi besoin du pardon et de la gr�ce qui vivifie que les gentils eux-m�mes. Tout en reconnaissant leurs privil�ges sp�ciaux, la Parole les place toujours, comme p�cheurs, sur le m�me pied que les gentils. Le p�ch� nous a plac�s tous dans la mort et sous la condamnation; en Christ mort et ressuscit�, tous peuvent trouver le pardon et la vie. Quel bonheur de les poss�der, et non pas seulement de savoir qu�ils sont en lui, ces tr�sors pr�cieux! Ce qui nous manque trop souvent, c�est de r�aliser ces gr�ces dans notre �me par une foi qui s�en empare et nous en fait jouir. Remarquons encore que le pardon est � la base de tout dans la vie chr�tienne, c�est le commencement. L�ap�tre dit: �nous ayant pardonn� toutes nos fautes�. C�est apr�s ce pardon que vient la vivification avec Christ. Il a laiss� derri�re lui, dans sa mort, la condamnation qu�il avait prise sur lui, et nous l�avons aussi derri�re nous, et dans sa r�surrection, nous avons la vie. Enfin, faisons attention � ces mots: �Toutes nos fautes�. Le pardon est complet, rien ne reste � notre charge. Quelle s�curit� pour l��me croyante! Dans cette vie nouvelle en Christ, il n�y a plus de condamnation, car il n�y a plus de fautes (Rom. 8:1).

(v. 14) � Une autre gr�ce nous est pr�sent�e ici comme r�sultat de la mort de Christ sur la croix: �Ayant effac� l�obligation qui �tait contre nous, laquelle consistait en ordonnances, et qui nous �tait contraire, et il l�a �t�e en la clouant � la croix�. Une obligation, comme nous le savons, est un �crit souscrit par quelqu�un et qui l�oblige � un paiement. N�y pas faire honneur entra�ne une p�nalit�. Cette obligation qui �tait contre les Juifs (l�ap�tre dit �nous�), consistait dans les ordonnances1 de la loi, dont la non-observation entra�nait la mort. Or les Isra�lites avaient mis, pour ainsi dire, leur signature � cette obligation, en disant: �Tout ce que l��ternel a dit, nous le ferons� (Exode 19:8). Tant qu�ils �taient sous la loi, ils �taient tenus � l�ob�issance � ces ordonnances. Or les docteurs juda�sants voulaient placer les autres sous le joug insupportable (Actes 15:1, 10), sous cette obligation que l�homme ne peut remplir, et qui ainsi laisse la conscience oppress�e sous un poids que les efforts de l�homme ne peuvent enlever. Tel est le cas encore maintenant pour bien des �mes qui sont sinc�res, qui veulent, par des �uvres, se faire une position devant Dieu et se tranquilliser, mais qui se voient toujours bien au-dessous de ce qui peut satisfaire la justice de Dieu. Eh bien, que ces �mes lisent avec attention la pr�cieuse d�claration de l�ap�tre, destin�e � pr�munir les Colossiens contre un enseignement qui tendait � les placer sous cette obligation des ordonnances de la loi, d�claration que nous pouvons saisir aussi pour nous: �Il (Christ) l�a �t�e en la clouant � la croix�. Elle a �t� effac�e, annul�e, d�truite, lorsque Christ a �t� clou� � la croix; l� elle a trouv� sa fin, et le croyant en est enti�rement lib�r�. Vie, pardon et libert�, nous avons tout en Christ.

1 Ordonnances ou �d�crets�, selon le mot de l�original.

(v. 15) � Une autre chose �tait contre nous, c��taient les �principaut�s et les autorit�s�, la puissance spirituelle de m�chancet� (�ph. 6:12), dont le chef est le diable ou Satan. Christ a triomph� d�elles en la croix. Chose merveilleuse! C��tait la puissance des t�n�bres qui semblait avoir pr�valu, lorsque Christ avait �t� livr�, saisi par des mains iniques, d�pouill�, injuri�, et enfin clou� sur la croix. Les hommes et les d�mons assistaient l� au triomphe apparent de Satan, et � la d�faite de Christ. Mais en r�alit�, aux yeux de Dieu, pour sa gloire et celle de son Christ, pour notre salut et notre bonheur �ternels, dans cette ignominie et cette mort du Sauveur, �clatait sa victoire. Il vainquait en subissant tout ce que la haine de l�homme, conduit par Satan, avait pu imaginer contre lui; il vainquait par la mort celui qui avait l�empire de la mort (H�b. 2:14). Comme un vainqueur, il d�pouillait de leur puissance et de leur force ces autorit�s et ces principaut�s malfaisantes pour l�homme et ennemies de Dieu; il les d�sarmait d�finitivement, comme il avait montr� pr�c�demment qu�il pouvait le faire (voyez Matt. 12:29). Il les exposait publiquement devant les hommes et les anges (1 Tim. 3:16), � la honte de leur d�faite; et ce triomphe glorieux, il le remportait sur la croix et par la croix: l� brillait sa gloire, l� s�accomplissait notre d�livrance. � merveille de la sagesse et de l�amour de Dieu! (1 Cor. 1:18, 24). Remarquons que, s�il s�agit des principaut�s et des autorit�s qui sont bonnes � les anges � Christ en est le Chef (v. 10); et que, quant aux puissances spirituelles de m�chancet�, il les a vaincues.

C�est ainsi que les Colossiens avaient tout pleinement en Christ, et l�ap�tre exalte ses gloires et d�ploie les tr�sors qui sont en lui, pour d�gager les Colossiens des pi�ges qui les mena�aient, en les ramenant � Celui en qui r�side la pl�nitude de la D�it�, et pour leur rendre la conscience et la puissance de leur union avec lui. La fin de l�homme dans la chair, la d�livrance de la puissance du p�ch� et de la condamnation, le pardon, la vie, l�affranchissement de la loi et de ses ordonnances, et l�an�antissement de la puissance de l�ennemi, nous avons tout dans cette Personne adorable, Fils de l�amour du P�re, Cr�ateur tout puissant, Chef de l�Assembl�e, Sauveur mort et ressuscit�, vivant � jamais, et auquel nous sommes unis d�une mani�re indissoluble. � lui soit la gloire!

(v. 16 et 17) � Du v. 9 au v. 15, l�ap�tre a expos� de nouveau ce qui concerne la gloire de la Personne de Christ, en qui habite toute la pl�nitude de la d�it� corporellement, puis les r�sultats infiniment pr�cieux de son �uvre pour les chr�tiens. Il revient maintenant � l�exhortation qu�il adressait aux Colossiens, au v. 8, en signalant les erreurs qui les mena�aient et qu�il d�truit par l�application des v�rit�s qu�il vient d�exposer. C�est comme s�il disait: Puisque l�obligation, qui consistait en ordonnances, a �t� clou�e � la croix, que personne donc ne vous juge de ce que vous n�observez pas ces ordonnances. Et il entre dans le d�tail de ce � quoi elles se rapportaient. Il s�agit ici de prescriptions juives, comme le montre clairement le v. 17; les faux docteurs ne se bornaient pas � vouloir imposer celles que la loi de Mo�se indiquait (comme la distinction des viandes pures et impures; L�v. 11); ils y ajoutaient celles qu�avaient �tablies les traditions, comme ce qui concerne �le boire�. Nous ne voyons pas qu�en effet, sauf le cas du v�u de nazar�at, il y e�t rien de prescrit quant aux boissons dans la loi de Mo�se. L�ap�tre cite ensuite les diff�rentes f�tes �tablies aussi par la loi mosa�que, et que les faux docteurs voulaient imposer aux chr�tiens; mais toutes ces choses pr�figuraient ce dont la r�alit� � le corps � est en Christ. Et puisqu�ils avaient Christ, qu�avaient-ils besoin de ces ombres? Remarquons que ce n�est pas le seul passage o� se trouve combattue cette pr�tention des docteurs juda�sants. Les Galates s�y �taient laiss� prendre. �Vous observez�, dit l�ap�tre, �des jours, et des mois, et des temps, et des ann�es� (Gal. 4:10), et il appelle cela de faibles et mis�rables �l�ments. C�est une tendance naturelle du c�ur humain, � laquelle l��glise chr�tienne n�a pas �chapp�. Elle aussi a voulu avoir ses f�tes, sans que rien dans la parole de Dieu l�y autoris�t. Au contraire, les passages que nous avons sous les yeux nous montrent clairement que c�est retourner aux �l�ments du monde. On vit dans le monde, on s�y m�le, on suit son train, mais viennent ces f�tes, on devient chr�tien pour un jour, pour retourner ensuite � sa vie habituelle, ayant, comme on le croit, satisfait � ses devoirs envers Dieu. Le vrai chr�tien a Christ en tout temps, cela lui suffit. Il vit avec Christ, sans qu�il soit besoin de f�tes sp�ciales pour lui rappeler que sa vie est celle de Christ, cach�e avec lui en Dieu. Il a laiss� les ombres; il poss�de la r�alit�. Remarquons encore que le sabbat m�me, comme obligation l�gale, est mis de c�t�. C�est le jour de repos pour le premier homme; mais c�est celui que Christ, mis � mort par l�homme, a pass� dans le tombeau. Lui, le second homme, est ressuscit� le premier jour de la semaine, et c�est notre privil�ge, non une obligation l�gale, de rappeler ses souffrances et sa mort, en ce premier jour, sur le terrain de la r�surrection. Christ met de c�t� tout ce qui est du premier homme.

(v. 18) � Nous revenons ici aux doctrines erron�es et aux enseignements pernicieux, que les faux docteurs m�laient aux prescriptions juda�ques, et qui ne tendaient � rien moins qu�� s�parer de Christ, le Chef, la T�te du corps. Les ordonnances juives ramenaient aux ombres ceux qui poss�daient le corps, les doctrines gnostiques d�truisaient la toute-suffisance de Christ comme M�diateur, et pla�aient entre lui et les �mes des cr�atures. Tout cela reposait, non sur la parole de Dieu, mais sur des imaginations de l�esprit orgueilleux de l�homme.

�Que personne ne vous frustre du prix du combat�, ne vous enl�ve le prix vers lequel vous tendez � allusion � un juge qui, dans les jeux des anciens, aurait �t� injustement le prix � qui avait combattu ou couru pour cela. Le combat chr�tien se livre sur une ligne tout autre que celle des ordonnances juives et des folies des gnostiques. Les faux docteurs voulaient entra�ner les chr�tiens de Colosses en dehors de leur vraie course (Phil. 3:14), les faire tendre vers ce qui les d�tournait de Christ, et les priver ainsi du prix. Paul pousse un cri d�alarme pour les ramener vers le Chef. Remarquons que, tandis que pour les ordonnances, l�ap�tre dit simplement �que personne ne vous juge�, de m�me que, dans l��p�tre aux Romains, chap. 14, il exhorte au support envers ceux qui, faibles en la foi, croiraient devoir faire encore des distinctions dans le manger et dans les jours, quand il s�agit des h�r�sies fatales, il dit: �Que personne ne vous frustre du prix�. C�est qu�en effet il y avait l� en jeu la volont� propre et le vain orgueil de l�homme s�ing�rant dans les choses que Dieu a r�serv�es � sa connaissance, et de plus une pr�tendue humilit� et une fausse spiritualit� conduisant � rendre � des cr�atures, si �lev�es fussent-elles, un hommage qui ne leur appartenait pas. Dieu avait-il montr� les anges autrement que comme des serviteurs prompts � ob�ir � ses ordres? (voyez Ps. 103:20 et H�b. 1:14). Les avait-il jamais pr�sent�s comme des objets d�adoration? Loin de l�. La loi m�me disait: �Tu rendras hommage au Seigneur ton Dieu, et tu le serviras lui seul� (Luc 4:8). C��tait donc aller contre le clair enseignement de Dieu et montrer ainsi sa propre volont� oppos�e � celle de Dieu. Et cela dans une pr�tendue humilit�, car c��tait avoir l�air de s�abaisser devant des �tres sup�rieurs, et qui pouvaient servir de m�diateurs entre l�homme et l��tre supr�me. Nous savons h�las! combien ces fatales erreurs ont p�n�tr� et sont demeur�es dans une grande portion de la chr�tient�. N�est-il pas remarquable qu�en cela, comme pour d�autres doctrines erron�es, ce qui se passait au temps de l�ap�tre ait donn� lieu � ces enseignements destin�s � nous garantir et aussi � ramener les �mes engag�es dans ces erreurs?

De plus, c��tait de l�orgueil et des pens�es toutes charnelles que d�avoir la pr�tention d�entrer d�une mani�re quelconque, par des raisonnements ou des visions, dans un domaine que Dieu ne leur avait pas ouvert par sa r�v�lation.

(v. 19) � De plus encore, et c��tait la cons�quence de leur fausse humilit� qui cachait leur vain orgueil et les pens�es de la chair, par ces doctrines ils reniaient effectivement leur union avec le Chef, Christ � �ne tenant pas ferme le Chef� (ou la T�te). Ce n�est pas qu�ils rejetassent Christ, mais, professant le christianisme, ils enseignaient ce qui rabaissait le Seigneur, en y ajoutant les ordonnances comme chose n�cessaire, et ce qui s�parait de lui, � c�est le propre de toute erreur, � en d�tournant la pens�e des chr�tiens vers d�autres objets que Christ. Si l�on tient ferme le Chef, si l�on a la conscience de son union avec lui, si l�on jouit de sa communion, on ne place rien entre lui et soi. Si l�on est un avec lui, on est bien au-dessus des cr�atures les plus �lev�es. Quelle gr�ce merveilleuse! Quels privil�ges pr�cieux en d�coulent pour nous! Ne laissons rien se placer entre la gloire du Chef et nos �mes; ne souffrons rien qui le voile � nos c�urs; tenons ferme le Chef. Nous sommes unis � lui, l� o� il est; c�est un fait: que Dieu nous donne d�en garder la conscience et la jouissance!

Et voici ce qui r�sulte de cette union des membres � du corps � avec la T�te. En opposition avec les pr�tentions des faux docteurs qui voulaient mener les chr�tiens par un d�veloppement tir� de leurs raisonnements et de leur imagination, nous avons ici un accroissement de Dieu, un accroissement divin dans sa source et sa nature, et non humain. Cet accroissement provient de ce que les membres du corps, unis � la T�te, Christ, re�oivent de lui les tr�sors de vie et de gr�ce qui sont en lui. Ce qui alimente ainsi le corps, tient les membres par toute la terre bien unis les uns aux autres, et ainsi le corps prend sa force et son accroissement. Les diff�rentes parties du corps ne s�isolent pas; elles subsistent ensemble et vivent d�une m�me vie: �bien unis ensemble, dit l�ap�tre; toutes ces parties sont nourries ensemble par la communication qu�elles ont entre elles: �aliment�, est-il dit. Cette r�alit� du corps de Christ, un, bien que compos� de diff�rents membres, qui sont les vrais chr�tiens, poss�dant la vie de Christ, unis � lui dans le ciel, cette r�alit� b�nie doit �tre soigneusement maintenue. C�est une chose qui subsiste, en d�pit de toute la ruine. Le Chef, que nous avons � tenir ferme, a ses membres ici-bas, son corps qui cro�t d�un accroissement de Dieu. La r�alisation et la conscience de ce fait sont une autre chose, mais il subsiste. Les Colossiens, et nous aussi, avaient � y �tre ramen�s.

(v. 20-23) � L�ap�tre juge maintenant le syst�me des faux docteurs au point de vue de notre position comme chr�tiens. Quelle est cette position? �Vous �tes morts avec Christ�, est-il dit. Ce n�est pas toute notre position, car nous sommes aussi ressuscit�s avec lui et unis � lui dans le ciel; mais c�est le fait de notre mort avec Christ que l�ap�tre emploie pour montrer l�inanit� du syst�me des ordonnances. Elles sont pour la terre, pour quelqu�un qui vit dans ce monde, et qui par elles voudrait, dans cette vie-l�, entrer en relation avec Dieu. Or, le chr�tien est mort avec Christ, ainsi que l�expose le chap. 6 aux Romains. Il n�est donc plus dans l�existence � laquelle s�adaptent les ordonnances. Il est mort aux �l�ments du monde. Qu�est-ce qu�un mort a � faire avec cela? N��tant plus en vie dans le monde, c�est-�-dire ne vivant plus de la vie qui dirige les pens�es et les principes du monde dans les choses religieuses (et m�me en tout), pourquoi le chr�tien agirait-il comme s�il vivait encore de cette vie, en �tablissant des ordonnances? Ces ordonnances, Paul les r�sume en ces quelques mots: �Ne prends pas, ne go�te pas, ne touche pas�. Elles �taient �tablies selon des enseignements et des commandements d�hommes. C��tait un joug que l�on voulait imposer aux chr�tiens, sous pr�texte que leur abstention des choses que Dieu a cr��es (1 Tim. 4:3), les conduirait � la saintet�. Prescriptions m�ticuleuses qui, au contraire, d�tournant les pens�es des choses du ciel et les portant sur les choses qui p�rissent, sont destructives de la vraie saintet�. Que reste-t-il pour l��me qui s�est astreinte � ces ordonnances? Rien; �elles sont destin�es � p�rir par l�usage�. Il y a eu des ordonnances pour un peuple terrestre, mais elles ont fait leur temps, elles ont trouv� leur fin � la croix; pourquoi les ramener pour les imposer aux chr�tiens, et m�me les aggraver par des interdictions minutieuses? Ce sont des choses venant de l�homme qui veut se glorifier ainsi dans la chair.

En effet, l�ap�tre dit: �Qui ont bien une apparence de sagesse en d�votion volontaire et en humilit�, et en ce qu�elles n��pargnent pas le corps, ne lui rendant pas un certain honneur�. L�ap�tre accorde bien qu�il y a, dans ces abstinences et ces mac�rations que prescrivaient les faux docteurs, une apparence de sagesse. Ce culte ou d�votion volontaire, c�est-�-dire arbitraire, envers des �tres �lev�s au-dessus des hommes, je veux dire les anges, cette humilit� pr�tendue qui se montrait en affectant de ne pas tenir compte du corps, ne lui rendant pas un certain honneur et ne l��pargnant pas, se livrant � des privations volontaires de toutes sortes, tout cela faisait beau voir aux yeux des hommes. Ces doctrines erron�es ont p�n�tr� plus tard dans l��glise, et on les a vus, ces asc�tes, ces solitaires v�tus grossi�rement, se laissant ext�nuer par la faim, et acqu�rant ainsi un renom de saintet�. Mais c��tait une sagesse apparente; bien qu�il p�t y avoir chez quelques-uns de la sinc�rit�, c��tait ce qu�ils s�imposaient de leur propre volont�, c��tait donc la chair qui profitait; c��tait pour la satisfaction de la chair, non pour la gloire de Christ. Heureuse libert� que celle o� le chr�tien a �t� mis par sa mort avec Christ. Elle le d�livre du joug des ordonnances, non pas toutefois pour qu�il use de cette libert� comme d�une occasion pour la chair, car ceux qui sont du Christ ont crucifi� la chair avec les passions et les convoitises. Morts avec Christ, ils vivent � Dieu. Morts avec Christ, ils sont aussi ressuscit�s avec lui, et c�est ce dont le chapitre suivant va nous entretenir.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Colossians 2". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/colossians-2.html.
 
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