Bible Commentaries
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versets 1-25

(v. 1 et 2) � Au v. 20 du chapitre pr�c�dent, nous avons, ainsi qu�il a �t� remarqu�, la doctrine pos�e en Rom. 6, c�est-�-dire la v�rit� que le chr�tien est mort avec Christ. Nous faisons maintenant un pas de plus; nous voyons notre union avec Christ dans la r�surrection: Nous avons ��t� ressuscit�s avec le Christ�. La puissance de r�surrection et de vie qui a relev� Christ d�entre les morts, passe de lui dans ses membres (comp. �ph. 1:19, 20; 2:6). Voil� un second caract�re de notre position. Morts avec Christ, et ainsi en ayant fini avec les ordonnances se rapportant � une vie terrestre; mais ressuscit�s avec Christ, et �tant entr�s ainsi dans une autre vie, qui n�est pas celle de la terre, et qui a ses objets dans une autre sph�re que celle d�ici-bas. Et si l�on demande: Quand est-ce que nous avons �t� ressuscit�s avec le Christ? la r�ponse est: C�est lorsque Christ a �t� ressuscit�; tout comme c�est � la croix, quand il y a �t� clou� et qu�il y est mort, que notre vieil homme y a �t� crucifi� et que nous y sommes morts avec lui (Rom. 6:6, 11). Les faits ont eu lieu, et le r�sultat subsiste, bien que la chose elle-m�me ne soit appliqu�e � nos �mes que lorsque nous avons cru et que nous avons �t� vivifi�s.

Or quelle cons�quence r�sulte pour nous du fait que nous avons �t� ressuscit�s avec le Christ? Elle est simple. On n�est pas ressuscit� pour rentrer dans la vie � laquelle on �tait mort. C�est dans une vie nouvelle que l�on se trouve � celle de Christ ressuscit�. C�est donc une vie du ciel, d�en haut, et dans le ciel, o� est Christ. La sph�re de cette vie est donc le ciel, et c�est pourquoi il est dit: �Cherchez les choses qui sont en haut, o� le Christ (ressuscit�) est assis � la droite de Dieu; pensez aux choses qui sont en haut, et non pas � celles qui sont sur la terre�. Remarquons, en passant, que, dans l��p�tre aux Colossiens, le chr�tien, bien que ressuscit� avec Christ, est consid�r� comme �tant encore sur la terre, tandis que dans l��p�tre aux �ph�siens, il est vu comme assis en Christ dans les lieux c�lestes. Mais bien qu��tant encore sur la terre, sa vie n�y appartient pas, et l�ap�tre l�exhorte � agir comme entr� dans une nouvelle vie, et � chercher les objets qui r�pondent � cette nouvelle vie et conviennent � un ressuscit�: �Cherchez les choses qui sont en haut�, qu�elles soient les objets de vos d�sirs. Ces choses qui sont en haut sont tous les biens et les privil�ges c�lestes qui actuellement et en esp�rance sont � nous en Christ et par lui, ces biens, ces tr�sors spirituels de gr�ce et d�amour dont il est la source et le centre. Sa gloire nous est montr�e: il est assis � la droite de Dieu. En le contemplant l�, nous comprenons tout le prix, toute la valeur des choses qui sont en haut. Nous ne connaissons qu�en partie, mais nous sommes exhort�s � cro�tre dans la connaissance et la gr�ce du Seigneur. Nous avons � chercher, comme on creuse pour d�couvrir des tr�sors, � acqu�rir toujours plus la connaissance et la jouissance de ces biens c�lestes. Les doctrines que l�on apportait aux Colossiens les ramenaient, religieusement parlant, aux choses de la terre; mais l�-haut se trouvait Christ dont la Personne et les gloires sont pr�sent�es dans le chapitre premier: voil� ce qu�ils avaient � chercher. �Tous les tr�sors de la sagesse et de la connaissance� �taient l�. Chercher les choses qui sont en haut, conduit le chr�tien dans la vraie sph�re de sa vie, en dehors des choses terrestres.

Mais il ne faut pas voir dans �les choses qui sont sur la terre� uniquement les ordonnances et pratiques religieuses auxquelles les faux docteurs voulaient assujettir les Colossiens, les d�tournant ainsi de Christ. �Les choses qui sont sur la terre� ont un domaine plus �tendu. C�est tout ce qui se rapporte aux pens�es, aux d�sirs, aux mobiles, aux affections du vieil homme. On ne peut unir la recherche de ces choses, � la recherche des choses d�en haut. Ce sont ces derni�res qui seules doivent occuper le c�ur du chr�tien. Il a � passer dans le monde, il a � s�y occuper, il a � y combattre, mais avec le c�ur en haut; c�est ce qui garde, console, et fortifie.

En cherchant les choses qui sont en haut, on apprend � les conna�tre, � les appr�cier, � les go�ter. Que notre pens�e y demeure. �Pensez (ou mettez votre affection) aux choses qui sont en haut�; vous cherchez et trouvez; mais pour garder, il y faut penser. �Occupe-toi de ces choses; sois-y tout entier� disait Paul � Timoth�e par rapport � ce qui concernait son minist�re. Il en est ainsi pour tous les chr�tiens quant aux choses qui sont en haut. Oh! combien cette exhortation est de saison pour nous, dans ces temps de rel�chement et de poursuite des choses terrestres! Avoir le c�ur en haut, �tre occup� de Christ � la droite de Dieu, vivre dans cette atmosph�re pure et paisible du ciel, au milieu de saintes pens�es et d�affections c�lestes, quelle gr�ce, si nous comprenions que c�est notre privil�ge! O� allons-nous, o� esp�rons-nous nous trouver bient�t? Dans le ciel, avec Christ, n�est-ce pas? Et nous pouvons d�j� vivre l�; et le ciel ne nous sera pas comme un lieu �tranger, puisque nous y aurons d�j� v�cu et que nous aurons d�j� eu quelques avant-go�ts de ce qu�il est. �Cherchons les choses qui sont en haut, pensons aux choses qui sont en haut�, et ces choses de la terre nous para�tront ce qu�elles sont toujours, un n�ant, des ordures.

(v. 3) � Nous avons dans ce verset le grand motif pour renoncer aux choses qui sont sur la terre et nous attacher � celles qui sont en haut; c�est que �nous sommes morts� � cette vie de la chair � laquelle se rattachait notre culpabilit� et la condamnation, parce que c��tait la vie o� dominait le p�ch� et la puissance de l�ennemi. Mais pour la foi, de m�me que devant Dieu, nous sommes morts, quant � cette vie-l�, morts en vertu de ce que Christ est mort pour nous. Mais la seconde partie du motif dont nous parlons est que nous avons une autre vie, la vie de Christ lui-m�me. Or cette vie est l� o� il est: �cach�e avec le Christ en Dieu�. C�est donc une vie spirituelle, c�leste, imp�rissable, la vie de Christ, caract�res qui la s�parent nettement et absolument des choses de la terre. Les objets de cette vie doivent n�cessairement r�pondre � sa nature, et ne peuvent ainsi �tre que les choses qui sont en haut. Christ, ayant accompli son �uvre, a disparu du monde: �Le monde ne me verra plus�, dit-il (Jean 14:19). Il a �t� glorifi� en Dieu; il est entr� dans cette gloire divine comme l�Homme qui a accompli les desseins de Dieu, et il y reste cach� aux yeux du monde jusqu�au jour de sa manifestation glorieuse. Or la vie que nous poss�dons, et qui est Christ lui-m�me, est cach�e dans le lieu m�me o� il est. Elle est n�tre � Christ qui est votre vie � et nous l�avons sur cette terre, mais par elle, nous sommes rattach�s au ciel, � Dieu lui-m�me. Combien mis�rables apparaissent les choses de la terre, en comparaison de cette vie cach�e avec le Christ en Dieu! Et nous en jouissons, nous jouissons des objets c�lestes et divins de cette vie � Dieu et Christ. De quelle joie, de quelle paix, de quel bonheur est remplie l��me qui a conscience de la vie qu�elle a en Christ! Elle est ravie par la contemplation des choses qui sont en haut. Mais de m�me que Christ, notre vie est cach�e. Le monde ne peut la conna�tre. Il ne nous conna�t pas, comme il n�a pas connu Christ (1 Jean 3:1). Il ne peut pas comprendre les motifs et le ressort qui nous font agir, lorsque nous marchons comme morts et ressuscit�s avec Christ. C�est pour lui une folie, ainsi que Festus disait � Paul: �Tu es hors de sens, Paul� (Actes 26:24). Mais pour nous, nous jouissons de cette vie cach�e, en nous nourrissant de la �manne cach�e�, de Christ lui-m�me (Apoc. 2:17), et peu nous importe ce que pensera 1e monde.

(v. 4) � Mais cette vie n�est pas destin�e � �tre toujours cach�e. Christ, maintenant cach� dans le ciel, doit un jour �tre manifest� au monde; il appara�tra dans l��clat de sa gloire, de la gloire dont le P�re l�a couronn�, entour� de la gloire des arm�es c�lestes (Luc 9:26). Et alors nous qui maintenant sommes d�j� ressuscit�s avec lui, nous qui l�avons pour notre vie, nous serons manifest�s avec lui en gloire. Il a dit lui-m�me: �La gloire que tu m�as donn�e, moi, je la leur ai donn�e� (Jean 17:22). Et le monde, en nous voyant dans cette gloire de Dieu, comprendra pourquoi nous marchions n��tant pas de la terre; il saura o� �tait notre vie et quels �taient les motifs de notre s�paration d�avec lui. La gloire qui est la sph�re propre de cette vie �ternelle que nous avons en Christ, sera celle dans laquelle nous para�trons avec lui.

(v. 5, 6) � Les versets pr�c�dents nous ont montr� la position que nous avons comme morts et ressuscit�s avec Christ; la vie qui r�pond � cette position et que nous avons en Christ, et enfin le r�sultat dans l�avenir quand nous para�trons avec Christ dans la gloire. Maintenant viennent les cons�quences pratiques.

�Mortifiez donc vos membres qui sont sur la terre�, puis suit l��num�ration de ces membres qu�il faut mettre � mort � ces membres qui appartiennent au vieil homme. Le fait que l�on a la vie, une vie dont les choses d�en haut sont les objets, rend capable de mortifier les membres qui sont sur la terre, qui appartiennent � cette sph�re d�en bas � laquelle nous sommes morts. On doit les renier en pratique; nous n�avons rien � faire avec eux. Ces membres sont, comme nous le voyons, les diverses convoitises et leurs fruits ext�rieurs. Les deux premiers sont des actes; les trois suivants sont des sentiments int�rieurs: d�abord, les affections d�r�gl�es qui se portent sur des objets illicites, ou qui, peut-�tre l�gitimes en elles-m�mes, se d�r�glent et d�g�n�rent en passions auxquelles l�esprit n�a point de frein � opposer; secondement, la mauvaise convoitise, ou les mauvais d�sirs, les d�sirs du c�ur charnel vers des choses coupables, et enfin la cupidit�, mot qui, dans son acception g�n�rale, signifie le d�sir illicite de s�approprier ce qui est � autrui, d�sir qui conduit � employer de mauvais moyens pour y parvenir. Ce mot s�applique aussi bien au d�sir de s�emparer de quelque chose contrairement � l�int�grit� des m�urs (voyez 1 Thess. 4:5-7), qu�au d�sir de poss�der de l�argent, � l�avarice. En un mot, c�est ce que comprend le dixi�me commandement. Si le c�ur s�en va apr�s les objets qu�il convoite, n�est-ce pas une idol�trie, puisque alors il se d�tourne de Dieu? De l� ce que l�ap�tre dit: �la cupidit� qui est de l�idol�trie�.

On peut se demander quelle est la diff�rence entre nos membres, en Rom. 6:13, et nos membres, en Col. 3:5. Dans le premier passage, le mot exprime nos facult�s intellectuelles et nos capacit�s physiques, pour qu�elles puissent maintenant servir d�instruments � notre nouvelle vie, apr�s avoir servi � l�ancienne; on le voit ais�ment en comparant les versets 12, 13, 19. Le v. 1 du chap. 12, nous exhorte � offrir nos corps en sacrifice vivant, saint, agr�able � Dieu, ce qui est notre service intelligent.

Mais �nos membres qui sont sur la terre�, en Colossiens, c�est le p�ch� positif dans la chair et ses manifestations. C�est ce que quelqu�un a appel� �le for int�rieur des convoitises�, et leur accomplissement appelle la col�re de Dieu sur ceux qui y sont assujettis et qui sont ainsi dans un �tat de r�bellion ou de d�sob�issance envers Dieu. C�est cet �tat qui est exprim� par �fils de la d�sob�issance�.

(v. 7) � Les mots �march� et �viviez� ne sont pas une r�p�tition; par le premier, il faut entendre la conduite, les actes; le second exprime la vie m�me qui produit ces actes. Les Colossiens, comme gentils, avaient autrefois march� dans cette corruption morale qui est un des traits saillants du paganisme, et que l�on retrouve, h�las! dans la chr�tient� professante (comp. Rom. 1:29-31 avec 2 Tim. 3:1-5); c��tait la manifestation de la vie de la chair dont ils vivaient alors, et ces choses �taient, pour ainsi dire, la sph�re de cette vie. Mais maintenant ils n�existaient plus dans la vie o� ces choses se pratiquent. Ils �taient morts avec Christ et y avaient ainsi �chapp�, et ils �taient ressuscit�s avec Christ et introduits dans une nouvelle vie. Le chr�tien a � r�aliser cette nouvelle vie dans sa marche, et pour cela suivre l�exhortation contenue dans les versets suivants: �Renoncez, etc.�.

(v. 8, 9) � Il faut donc renoncer � �toutes ces choses: col�re, courroux, malice, etc.�, les renier, les rejeter compl�tement de sa vie de tous les jours. Ce sont les mouvements de la propre volont� et d�un c�ur sans frein. Elles sont incompatibles avec la vie de Christ qui est la n�tre; faisons-y une s�rieuse attention et veillons, pour que ces manifestations du vieil homme ne se produisent pas. O� avons-nous jamais vu une seule de ces choses dans la vie de notre adorable Sauveur, lui la douceur et la patience constantes m�mes? �Je suis d�bonnaire et humble de c�ur� disait-il, et le proph�te dit de lui: �Il ne criera pas; on n�entendra pas sa voix dans les rues�. Lui, qui ne rendait pas l�outrage quand on l�outrageait, et qui �tait la v�rit� m�me. Nous avons � suivre ses traces et � marcher comme lui dans la v�rit� en toutes choses (1 Pierre 2:21-24; Matt. 11:29; 12:19).

Remarquons que, dans ces deux versets, nous avons: 1� la m�chancet� ext�rieure, qui se montre dans des actes et paroles, qui caract�rise l�homme naturel et � quoi le chr�tien doit renoncer (v. 8); et 2� le mensonge, qui est un signe distinctif du vieil homme. Or le chr�tien �tant mort avec Christ, a, par ce fait, d�pouill� le vieil homme avec ce qui le caract�rise.

(v. 10) � Mais si le chr�tien a d�pouill� le vieil homme � c�est un fait � et doit marcher en reniant tout ce qui s�y rapporte et en y renon�ant, il a, d�un autre c�t�, rev�tu le nouvel homme, r�sultat de sa r�surrection avec Christ. Nous ne trouvons pas l�expression �le nouvel homme� dans l��p�tre aux Romains, parce qu�il s�agit l� de notre mort avec Christ. Ici, dans les Colossiens, o� le chr�tien est ressuscit� avec Christ, lui dont la vie est Christ, le nouvel homme est introduit comme le caract�risant. Il a rev�tu le nouvel homme, non pas il doit le rev�tir. C�est un fait acquis.

Or le nouvel homme �est renouvel� en connaissance�; il a ce qui n�avait pas �t� auparavant dans l�homme, l�intelligence de Dieu et des choses divines. Ce n�est pas qu�il se renouvelle constamment: il est renouvel�. Il est une chose toute nouvelle; ce qu�il est comporte une intelligence de ce qu�est la nature de Dieu, moralement parlant. Il poss�de la lumi�re de Dieu, et Dieu dans sa nature est pour lui la mesure du bien et du mal. Merveilleuse condition que ce renouvellement en connaissance de Dieu, de sa nature, de Christ, et de notre participation morale � cette nature! Cet �tat tout nouveau, cette connaissance toute nouvelle, les justes de l�Ancien Testament ne pouvaient l�avoir, bien qu�ils fussent n�s de nouveau, et qu�ils eussent ainsi les dispositions du nouvel homme, et aussi la conscience de celles du vieil homme.

Le nouvel homme est cr��; c�est une �uvre de Dieu dans l��me. Ce n�est pas un �tat auquel on parvient ni de soi-m�me, ni en progressant. Il est cr�� � l�image de Dieu, image morale comprenant la saintet�, la justice, la v�rit�. Christ en est le mod�le parfait, le type accompli. La nature du nouvel homme, c�est Christ.

(v. 11) � Au vieil homme, � l�homme naturel dans la chair, descendant d�Adam, se rattachaient toutes sortes de distinctions: Grec et Juif � c�est-�-dire pa�ens et ceux qui avaient, comme peuple choisi de Dieu sur la terre, la connaissance de ce Dieu; �circoncision et incirconcision�, c�est-�-dire privil�ges religieux ou non (�ph. 2:11, 12); �barbare, Scythe�, ceux qui �taient en dehors des limites de la civilisation grecque et latine, et dont les Scythes �taient consid�r�s comme les plus recul�s; �esclave et homme libre�, in�galit�s de position amen�es dans la condition sociale par la violence et l�arbitraire. Dans le nouvel homme, toutes ces distinctions ont disparu; le vieil homme n�est plus reconnu par le chr�tien que comme mort. Il reste donc le nouvel homme. L� tous sont �gaux; l� Christ est tout dans tous les croyants. Toutes les barri�res qui s�paraient les hommes tombent; le lien commun, celui qui unit tous les croyants, est Christ. Il est toutes choses pour eux, et en eux tous. Gr�ce pr�cieuse! Tous ensemble ayant Christ pour unique objet, et lui en tous, c�est lui seul que l�on peut voir et reconna�tre. Voil� le nouvel homme. Les doctrines que l�on apportait aux Colossiens maintenaient des distinctions entre les hommes; le vieil homme y avait sa place.

(v. 12) � �Rev�tez-vous donc�; ici commence l�application pratique d�avoir �rev�tu le nouvel homme�. On l�a rev�tu; c�est un fait. C�est un v�tement de perfection morale qui a maintenant � se manifester, de m�me que l�on peut voir une robe richement orn�e sur celui qui la porte. Que servirait-il de la poss�der, si on ne la portait pas? Non pour se glorifier, sans doute, mais pour glorifier Christ, en manifestant dans notre conduite ce qu�il est, lui, notre vie: �Rev�tez-vous donc�, que chaque chr�tien fasse attention � cette exhortation qui commence le r�sum� le plus complet et le plus beau de la vie chr�tienne pratique.

Mais remarquons que, comme le fait d�avoir d�pouill� le vieil homme est le point de d�part pour mortifier les membres qui sont sur la terre et qui appartiennent � la vie du vieil homme, renon�ant � la convoitise, � la m�chancet� et au mensonge, de m�me le fait d�avoir rev�tu le nouvel homme est un point de d�part pour en manifester pratiquement le caract�re, qui est celui de Christ. De cette mani�re, le nouvel homme n�est pas un �tat pratique de notre marche ici-bas. Le nouvel homme, sa vie, la vie de Christ, est la seule o� nous soyons reconnus de Dieu, soit en haut, soit sur la terre.

�Comme des �lus de Dieu, saints et bien-aim�s�, tels sont les titres donn�s aux chr�tiens qui sont exhort�s � rev�tir le caract�re de Christ. Premi�rement, dans l��ternit� pass�e, la pens�e de gr�ce de Dieu � notre �gard � ��lus de Dieu�; ensuite, notre mise � part avec le caract�re qui convient � la nature de Dieu, et qu�il nous a aussi donn� par gr�ce en vertu de notre �lection � �saints�; oui, des vases purifi�s pour son service, et comme tels, les objets des d�lices de Dieu, ses �bien-aim�s�. Oh! quels puissants motifs pour nous rev�tir de tous ces traits qui vont �tre �num�r�s et qui constituent l�ensemble de la vie du nouvel homme sur la terre, y marchant � la gloire de Dieu et de Christ! �Voyez�, a dit quelqu�un, �� quelle hauteur l�ap�tre se place, et avec quelle tendre affection il nous exhorte! Au lieu de nous presser et de nous pousser par des commandements et des lois, il nous attire par le souvenir de la gr�ce de Dieu, afin d�obtenir les fruits de notre foi, et que nous portions ces fruits librement et joyeusement�.

�Rev�tez-vous donc, comme des �lus de Dieu, saints et bien-aim�s, d�entrailles de mis�ricorde, de bont�, etc.�. Les chr�tiens ont � se rev�tir �d�entrailles de mis�ricorde�. La mis�ricorde est la compassion du c�ur que l�on �prouve pour les faibles, les souffrants, les malheureux, et m�me les coupables. Les �entrailles de mis�ricorde� est un terme tr�s fort qui indique que nous ne devons pas �tre mis�ricordieux seulement � l�occasion, mais que nous avons � poss�der, � rev�tir ce caract�re dans le plus profond de notre c�ur; il doit �maner de ce qu�il y a de plus intime dans notre �tre int�rieur. Nous avons eu besoin de la mis�ricorde divine envers nous, et nous en avons constamment besoin; cette mis�ricorde, provenant des profondes affections de son c�ur, a caract�ris� notre adorable Sauveur, dans son passage sur la terre, alors qu�il s�inclinait avec amour vers tous ceux qui souffraient, soit dans leur corps, soit dans leur �me � cause du p�ch�; combien de fois nous le voyons ��mu de compassion�! Eh bien, nous avons comme caract�re de la vie que nous tenons de lui, � avoir, comme lui, des entrailles de mis�ricorde. Remarquons le passage suivant des paroles de Zacharie, lorsque, rempli de l�Esprit Saint apr�s la naissance de son fils Jean, il proph�tisa et b�nit Dieu qui allait envoyer le salut � son peuple, �dans la r�mission de leurs p�ch�s, par les entrailles de mis�ricorde de notre Dieu, selon lesquelles l�Orient d�en haut nous a visit�s� (Luc 1:77, 78). C�est la compassion infinie de Dieu envers des p�cheurs coupables et perdus qui l�a port� � envoyer son Fils, l�Orient d�en haut, pour les �clairer et les sauver.

Du reste, les autres choses recommand�es aux saints, c�est-�-dire la bont�, l�humilit�, la douceur, la longanimit�, doivent aussi sortir du fond m�me de nos c�urs: ce sont les entrailles de mis�ricorde, de bont�, etc.

(v. 13) � Ici, nous avons deux autres caract�res de la vie de Christ dans le chr�tien, le support et le pardon mutuels. Le support se rapporte aux infirmit�s qui r�sultent de notre condition actuelle, l�ignorance, l�erreur, par exemple; aux difficult�s de caract�re, aux divergences de vue, � certaines diff�rences d�habitude, etc. � tous ces �gards, nous avons � supporter les autres, montrant un esprit de patience, comme Christ l�a montr� si souvent envers ses disciples; il ne s�agit pas ici du mal moral. Celui-l� nous n�avons pas � le supporter, mais � le reprendre. Mais il se peut qu�on ait mal agi envers nous et qu�ainsi nous ayons un r�el sujet de plainte; alors il faut pardonner, ne garder aucun ressentiment dans son c�ur: Christ ne nous a-t-il pas pardonn�?

(v. 14) � Il semble que la r�alisation de toutes les qualit�s qui pr�c�dent, constitue la perfection morale pour celui qui les poss�derait. Mais l�ap�tre, dans ce verset, met quelque chose au-dessus: �Et par-dessus tout cela, rev�tez-vous de l�amour qui est le lien de la perfection�. L�amour qui est la nature m�me de Dieu, et qui imprime un cachet divin � toutes les qualit�s �num�r�es, les r�unissant et les tenant r�unies comme en un faisceau, les animant de sa vie et de sa chaleur. N�est-ce pas l� aussi ce qui domina en Christ et donna � sa vie cette parfaite unit�, cet accord et cette harmonie parfaite dans la manifestation de tous ces traits? L�amour n�est-il pas aussi au fond la source dont ils d�rivent? �Si j�ai l�amour�, ils se montreront (voyez 1 Cor. 13).

Remarquons que l�on rev�t ces qualit�s dans la conscience que l�on a de la place b�nie devant Dieu qu�expriment ces paroles: ��lus de Dieu, saints et bien-aim�s�. C�est comme tels, et il n�en saurait �tre autrement. C�est dans le sentiment de cette merveilleuse faveur, que la gr�ce se d�veloppe dans nos c�urs. Ainsi, en �ph�siens, il est dit: �Soyez imitateurs de Dieu comme de bien-aim�s enfants�.

Il se peut que l�on rencontre des qualit�s naturelles qui ressemblent � plusieurs de celles qui sont indiqu�es aux v. 12 et 13, et qui appartiennent � la vie divine. Mais il est rare de les trouver r�unies, comme lorsque l�amour divin est le lien qui en fait un ensemble, et ensuite elles se pr�sentent habituellement avec un manque d��nergie qui les fait d�g�n�rer en d�fauts. La douceur s�unira au laisser-aller; la bont� deviendra de la faiblesse; le support et la longanimit� subsisteront au d�triment de la saintet� et de la v�rit�. Au contraire, dans la vie divine se trouve l��nergie d�amour qui provient de la communion avec Dieu et qui maintient les caract�res de Dieu. Or c�est ce qui manque dans les dispositions naturelles. Lorsque l�amour est l�, il y a un caract�re, quelque chose de complet, une justesse d�application, une perfection, une propri�t�, et une �nergie pour la manifestation de ces qualit�s que l�amour seul peut donner. Car c�est Dieu qui est l�, agissant dans sa nature qu�il nous a communiqu�e, car �celui qui demeure dans l�amour, demeure en Dieu, et Dieu en lui�.

Nous trouvons de m�me, en 2 Pierre 1: �Ajoutez � l�affection fraternelle l�amour�. Car m�me chez le fid�le, s�il n�y a pas la conscience de la pr�sence de Dieu, s�il n�y a pas la communion avec Dieu dans l�amour, les affections chr�tiennes peuvent d�g�n�rer en sympathies humaines qui ne garantissent pas du mal, et conduiraient � l�excuser et � le supporter. Ainsi, l�amour est le lien de la perfection, car la perfection c�est bien l�ensemble harmonieux de toutes les qualit�s, mais cet ensemble n�existe que par l�amour. Dans quelle perfection nous voyons toute cette vie r�alis�e en Christ! Mais il est notre vie, et notre privil�ge est de �marcher comme lui a march�.

(v. 15) � Nous avons ici, non plus une exhortation, mais un v�u que forme l�ap�tre: �Que la paix du Christ... pr�side dans vos c�urs�. La paix du Christ! Tout est rapport� � Christ dans cette �p�tre: le pardon de Christ, la paix du Christ et, plus loin, la parole du Christ (v. 16). La paix du Christ est cette paix douce et ineffable que rien ne pouvait troubler en lui, bien qu�il f�t �prouv� de toutes mani�res, car il marchait avec Dieu. �Je vous donne ma paix�, nous a dit J�sus (Jean 14:27). Le chr�tien, en suivant le sentier o� J�sus a march�, celui dont les traits sont indiqu�s plus haut, jouira de cette paix; elle pr�sidera ou dominera dans son c�ur; toute sa vie en portera l�empreinte. Quel doux repos dans ce monde agit�, au milieu de tant de troubles! Mais c�est � cela que Dieu � le Dieu de paix � nous a appel�s. Le Sauveur ne veut pas que notre c�ur soit troubl�, mais que sa paix y r�gne!

L�unit� du corps est introduite ici; simplement quant au fait que les chr�tiens sont appel�s � r�aliser ensemble cette unit� dans la paix du Christ.

R�gnant dans nos c�urs, elle pr�sidera aussi � nos relations mutuelles et �cartera toute aigreur, toute animosit�. �Bienheureux ceux qui� � jouissant de cette paix � �la procurent et la r�pandent autour d�eux, comme �fils� du Dieu de paix!

Ce v. 15 se termine par trois mots d�une grande signification et d�une haute importance: �Et soyez reconnaissants�. L��me qui jouit de la paix du Christ et de toutes les gr�ces qui d�coulent pour elle de l�amour de Dieu, et qui a conscience de l�activit� constante de cet amour envers elle, est remplie de reconnaissance, d�borde d�actions de gr�ces. Pourquoi donc l�exhortation? Ah! c�est que nous sommes enclins � oublier, � perdre de vue, c�est que la conscience de ce qu�est Dieu pour nous, n�est pas toujours assez nette, et l�ap�tre, par ces paroles: �Soyez reconnaissants� nous rappelle que nous recevons tout de lui.

Mais nous ne devons pas oublier d��tre aussi reconnaissants les uns envers les autres pour tout ce que nous recevons du Seigneur les uns par les autres. Et m�me, nous devons savoir �tre reconnaissants de la bonne intention de quelqu�un, quand m�me il se tromperait dans l�application de sa bonne volont� � notre �gard. La reconnaissance est un caract�re du chr�tien, de m�me que l�ingratitude en est un de l�homme irr�g�n�r� (2 Tim. 3:2). �tre reconnaissant m�me pour les plus petites choses, pour un petit service, pour une bonne parole, est une chose agr�able � Dieu. Lui-m�me estime la pite de la veuve, et un verre d�eau froide donn� � un petit.

N�oublions donc pas d��tre reconnaissants; que ce sentiment ne s��loigne pas de nos c�urs; il est un des traits qui doivent caract�riser notre vie chr�tienne.

(v. 16) � L�activit� de la vie de Dieu dans le chr�tien comporte deux choses: la jouissance de Dieu lui-m�me, et l�exercice de cette activit� envers les autres selon la nature de la vie divine, c�est-�-dire l�amour. Mais pour cela, l��me a besoin, d�une part, de ce que lui r�v�le Dieu, et d�un autre c�t�, d�une r�gle de son activit� envers les autres. C�est ce que nous avons dans �la parole du Christ�.

Pourquoi cette expression: �la parole du Christ�? C�est parce que, selon le dessein de l�Esprit dans cette �p�tre, tout est rapport� � Christ. La parole du Christ est donc ce qui, dans la r�v�lation, se rapporte sp�cialement � lui, c�est tout ce qui, dans les �critures, exprime Christ d�une mani�re quelconque. Par exemple, le chr�tien, le nouvel homme, poss�de l�intelligence qui lui fait trouver Christ partout dans l�Ancien Testament, en type ou proph�tiquement, tandis que les justes de ce temps-l� n�y voyaient que l�histoire de certains personnages, ou des ordonnances et des rites religieux. � plus forte raison le chr�tien trouve-t-il Christ dans les �vangiles et les autres �crits du Nouveau Testament. On ne pourrait dire que la parole du Christ, c�est la Bible, bien qu�il soit le centre de tout ce que les saintes lettres nous pr�sentent. La parole du Christ est essentiellement ce qui nous le r�v�le, et en lui les pens�es, les desseins et les voies de Dieu.

Nous sommes donc exhort�s � ce que cette parole �demeure richement� en nous, afin que notre c�ur poss�de tout ce qui dans les �critures est l�expression de Christ. C�est la nourriture aussi bien que la joie de l��me; c�est ce qui nous fait cro�tre et nous fortifie pour l�action selon la vie de Dieu. Garder sa parole attire l�approbation du Seigneur, comme il l�exprime � l��gard de Philadelphie: �Tu as gard� ma parole�. Ici l�exhortation est non pas seulement de garder, d�observer, mais il est dit �que la parole du Christ habite�, ou demeure �en vous�. Il y a dans cette expression quelque chose de plus intime, de plus profond. C�est la parole cach�e dans le c�ur (Ps. 119:11), y demeurant comme un h�te saint et b�ni dont l�influence se fait sentir partout dans l�int�rieur de l��me et dans la vie. �Qu�elle demeure donc en vous, non pas comme un h�te qui y passe un jour ou deux, mais comme un habitant de la maison, qui y a toujours son domicile�.

�Richement� exprime qu�elle doit �tre l� dans toute l�abondance de ses divins enseignements, p�n�trant et r�glant toute la vie, consolant et r�jouissant le c�ur en toute circonstance, en nous faisant toujours mieux et plus conna�tre Christ et Dieu par lui, dans tout son amour, toute sa gr�ce, toutes ses compassions, sa pleine suffisance en tout et pour tout.

�En vous�, dans le c�ur tout d�abord. Elle r�pond aux besoins du nouvel homme, le forme et le dirige selon Dieu. Mais en m�me temps, cette expression a aussi le sens d��entre vous�, ainsi que le montre la suite du verset. Que dans vos relations comme chr�tiens, cette parole occupe pleinement la place qui lui est due. Que dans les entretiens, dans les assembl�es, ce soit elle qui domine et r�gle tout.

Lorsque cela est r�alis�, que la parole du Christ habite effectivement en nous, nous sommes rendus capables de nous enseigner et de nous exhorter l�un l�autre en toute sagesse. Au verset 28 du chapitre premier, l�ap�tre dit qu�il exhorte et enseigne tout homme en toute sagesse. Ici, les chr�tiens les uns � l��gard des autres ont � accomplir cette m�me t�che b�nie. C�est que la parole du Christ qui habite en eux, les conduit � la source m�me de la sagesse, � Christ qui est la Sagesse incr��e. C�est cette sagesse, bien diff�rente de celle du monde, car elle est �premi�rement pure, ensuite paisible, mod�r�e, traitable, pleine de mis�ricorde et de bons fruits, sans partialit�, sans hypocrisie�, c�est cette sagesse qui vient d�en haut, qui r�gle et dirige la vie du chr�tien. C�est selon cette sagesse que l�on s�enseigne et que l�on s�exhorte l�un l�autre. Chacun, lorsqu�il y a l�activit� de la vie divine en lui, peut enseigner son fr�re. L�enseignement ne tombe pas n�cessairement du haut d�une chaire, ni de la bouche d�un docteur; les chr�tiens nourris dans la parole, en occupant leurs pens�es et y trouvant leur plaisir, doivent �tre en �tat de communiquer aux autres ce qu�ils ont appris dans la communion du Seigneur; mais cela suppose un c�ur que les soucis de la vie et la pr�occupation des choses de la terre n�absorbent point, car alors la parole est comme rel�gu�e dans un coin obscur de l��me. Et si elle ne m�a pas enseign�, comment aurai-je de quoi enseigner les autres? Tels �taient les H�breux, � qui l�ap�tre le reproche (H�b. 5).

� l�enseignement mutuel se joint l�exhortation: �Vous exhortant l�un l�autre�, trouvons-nous dans cette m�me �p�tre. C�est un devoir d�amour, qui doit �tre accompli dans l�amour, que celui d�avertir nos fr�res. Combien il est alors besoin de la vraie sagesse. Elle fait discerner ce qui demande l�avertissement, elle montre aussi comment le faire d�une mani�re efficace. Il est n�cessaire pour cela de vivre bien pr�s du Seigneur. Il ne s�agit pas de reprendre rudement, il faut �viter de blesser: �Je supplie �vodie, et je supplie Syntiche�, voil� le ton de l�exhortation dans la bouche de Paul. L�exhortation ne pr�vient pas seulement d�un danger � �viter, elle ne montre pas seulement une fausse route d�o� il faut sortir, elle a aussi et surtout pour objet d�encourager l��me, de peur que se laissant abattre, elle ne perde sa confiance et ne donne prise � l�ennemi; elle l�encourage aussi � �tre ferme et � marcher avec joie dans les sentiers de Dieu, malgr� les obstacles et l�opposition du monde. Nous trouvons bien des exemples de ces avertissements, de ces encouragements, de ces exhortations, dans les paroles du Seigneur et dans les �crits des ap�tres. Nous avons � nous les rappeler les uns aux autres. Mais rappelons-nous que c�est l�exp�rience que nous aurons faite en la pr�sence de Dieu, de son amour, de ses soins, de sa sollicitude constante pour nous, qui nous rendra capables d�exhorter. C�est �dans sa lumi�re que nous voyons la lumi�re�.

Le moyen pour s�enseigner et s�exhorter mutuellement est ici bien frappant: �par des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels, chantant de vos c�urs � Dieu dans un esprit de gr�ce�. Sans rechercher ici ce que nous devons entendre par ces diverses sortes de chants, nous voyons que les sentiments du c�ur produits par la connaissance et la jouissance de l�amour de Christ et de la communion avec Dieu, s�exprimaient par ces chants, qui devenaient ainsi un moyen d�enseignement et d�exhortation. Si nous �prouvons une certaine difficult� � comprendre cela, la cause n�en serait-elle pas en ce que la pr�sence de Christ en nous est faiblement r�alis�e, et qu�ainsi il y a dans nos c�urs peu de joie et peu de louanges? Lorsque l�excellence du Sauveur et son amour remplissent v�ritablement l��me, comment la louange n�en jaillirait-elle pas?

L�ap�tre nous dit la source d�o� coulent ces chants: c�est de �nos c�urs�; il dit aussi vers qui ils montent: �� Dieu�; et enfin, ils sont produits par �la gr�ce�. C�est donc essentiellement ces heureuses et saintes dispositions d�un c�ur en qui �la gr�ce� est connue, en qui elle r�side et agit, que nous avons � rechercher et � cultiver. Le bonheur dont notre �me est alors remplie se communique � d�autres, et on est � l�unisson pour chanter � Dieu, pour le louer et le b�nir. Qu�ils sont rares les chr�tiens heureux, dans lesquels il y a constamment comme un cantique de joie! C�est pourtant notre privil�ge d��tre �toujours joyeux�, et c�est une des choses qui glorifient le Seigneur. Mais tout d�coule de l��tat du c�ur.

On voit, en 1 Cor. 14:14-16, que la pri�re, le chant et l�action de gr�ces, produits par l�Esprit et exprim�s avec intelligence � une intelligence spirituelle � sont destin�s, dans l�assembl�e, � �difier les autres.

�coutons l�exhortation de l�ap�tre, et pour cela que nos c�urs soient davantage et plus constamment et plus enti�rement occup�s de Celui dont au ciel, autour du tr�ne, nous chanterons, dans un cantique nouveau, l�amour, les gloires et les perfections!

(v. 17) � �Et quelque chose que vous fassiez, en parole ou en �uvre, faites tout an nom du Seigneur J�sus, rendant gr�ces par lui � Dieu le P�re�. Christ est tellement la vie du chr�tien, le but et l�objet de son c�ur, qu�aucune chose, petite ou grande, ne se fait sans lui. Tout se fait en sa pr�sence et en son nom, et cela imprime � la vie chr�tienne son vrai caract�re. En accomplissant m�me ce qui peut sembler des choses indiff�rentes, m�me manger et boire, le c�ur est pr�occup� de lui. Tout se dit ou se fait en son nom. Oh! quelle sauvegarde, si cela est r�alis�, pour ne tomber dans aucun exc�s, pour que tout soit � sa gloire! En est-il ainsi de nous? Notre vie porte-t-elle ainsi le cachet de Christ? Et c�est un immense privil�ge et une gloire de d�ployer ainsi en tout et partout la banni�re de Christ. Si nous ne faisons pas ainsi, s�il n�est pas le but et le mobile de notre vie, comment et par quel motif agissons-nous? N�est-ce pas selon la chair et pour la chair? Il n�y a pas de milieu, c�est ou Christ ou la chair. Prenons-y garde.

�Faites tout au nom du Seigneur J�sus�. Cela �videmment d�cide de tout ce que l�on peut faire ou ne pas faire. La r�gle n�est donc pas: Y a-t-il du bien ou du mal en telle et telle chose? mais: Puis-je y associer le nom du Seigneur J�sus, c�est-�-dire Christ lui-m�me? Il y a, en effet, des choses qui pourraient sembler indiff�rentes ou bonnes en elles-m�mes, mais dans lesquelles le chr�tien ne pourrait entrer au nom du Seigneur J�sus. Mais quand la vie est ainsi r�gl�e par le fait que J�sus en est l�objet et le but, lui, le Saint et le V�ritable, quand on r�alise que lui vit en nous, de sorte que tout se fait en vue de lui, alors aussi, dans la conscience de son approbation et la joie de sa pr�sence, on rend �gr�ces par lui � Dieu le P�re�, parce que rien ne g�ne notre relation avec ce Dieu, notre P�re, � qui nous avons �t� amen�s. Ces actions de gr�ces envers Dieu, le P�re, par l�amour duquel nous avons �t� d�livr�s et re�us et introduits dans le royaume du Fils de son amour, ces actions de gr�ces pour la vie de Christ qui nous a �t� communiqu�e et dont nous vivons au milieu des circonstances de notre existence terrestre, ces actions de gr�ces montent � notre Dieu et P�re, par J�sus qui les lui pr�sente avec tout le parfum exquis de sa Personne adorable. Quelle vie que celle du chr�tien! De quelle gr�ce elle est combl�e!

(v. 18-21) � Apr�s ces principes g�n�raux et d�une immense importance pour la vie chr�tienne pratique, l�ap�tre en vient aux devoirs des fid�les dans les diverses relations o� ils se trouvent.

En premier lieu, nous avons les relations naturelles, �tablies de Dieu, comme nous le voyons d�s le commencement, et auxquelles le Seigneur et l�Esprit Saint mettent leur sanction (voyez Matt. 15 et 19, et les exhortations en �ph. 5 et 6). Les chr�tiens ont donc � manifester leur caract�re comme tels dans ces relations, c�est-�-dire au foyer domestique. Remarquons la mani�re dont le Seigneur est partout introduit l�, comme Celui qui a l�autorit�, et qui est la source de toute autorit�. Il est l�, pr�sidant au milieu de la famille chr�tienne comme le Seigneur. Il convient que les devoirs s�accomplissent comme en sa pr�sence, pour lui plaire en reconnaissant son autorit�, car �tre chr�tien c�est confesser que Christ est le Seigneur. Cette autorit� du Seigneur est invoqu�e pour appuyer les pr�ceptes adress�s � ceux qui se trouvent dans une condition de subordination � les femmes et les enfants. Si les femmes doivent �tre soumises, cela �convient dans le Seigneur�; si les enfants doivent ob�ir, �cela est agr�able dans le Seigneur�. C�est en harmonie avec la pens�e du Seigneur, c�est en sa pr�sence et sous son autorit� que la soumission et l�ob�issance doivent �tre rendues. Quel motif puissant pour agir selon ces pr�ceptes: �le Seigneur�, Celui qui nous a acquis pour que nous soyons � lui! Comment ne pas s�empresser de faire ce qui convient � son nom, ce qui est agr�able � son c�ur! Pensez-y, femmes chr�tiennes, enfants �lev�s sous les enseignements du Seigneur. De plus, le Seigneur mis ainsi en �vidence comme motif de soumission et d�ob�issance, fera que rien dans la personne ou les mani�res de faire de ceux � qui la soumission et l�ob�issance sont dues, ne sera un obstacle � �tre soumis et ob�issants. Nos devoirs sont envers le Seigneur; leur accomplissement est ind�pendant de ce que sont ou font les autres. Chacun est responsable pour soi-m�me envers le Seigneur.

La soumission envers son mari est donc r�clam�e de la femme. Le mari est le chef de la femme. Divers motifs en sont donn�s dans l��criture (voyez �ph. 5:22, etc.; 1 Tim. 2:11-15). C�est sa place, sans que cependant cela implique rien de servile. La d�gradation de la femme, son r�le d�esclave chez tant de nations, est le fruit du p�ch�. Elle ne cesse pas d��tre la compagne et l�aide qui correspond � l�homme (Gen. 2:18-20). Mais sa place est celle de soumission, et tout ce qui tendrait � l�y soustraire, � lui donner, comme cela arrive toujours plus de nos jours, une position d��galit� avec l�homme, dans ce qui est du domaine de celui-ci, va � l�encontre des pens�es de Dieu. Spirituellement, en Christ, il n�y a ni homme, ni femme; mais l� seulement. Et remarquons encore que cette position convient, est convenable. Le monde m�me juge quand une femme prend, en dehors de la soumission, la place qui ne lui appartient pas. Combien plus la femme chr�tienne ne doit-elle pas �tre heureuse de garder la sienne?

Quant au mari, c�est l�amour qui lui est recommand�: �Maris, aimez vos femmes�. C�est cet amour, cette tendresse de c�ur, cette amabilit�, ce support, ces �gards (1 Pierre 3:7) qui d�coulent de l�amour, qui rendront facile la soumission. Tout sera en harmonie entre deux �poux anim�s de ces sentiments; la paix r�gnera dans cet heureux m�nage. Nul motif, nul exemple, comme en �ph. 5, n�est donn� aux maris. L�amour, caract�re de la vie de Dieu, est rappel� comme ayant � s�exercer dans cette relation particuli�re.

Remarquons la suite bien n�cessaire de l�exhortation: �Ne vous aigrissez point contre elles�. La femme a tout particuli�rement besoin d��tre entour�e d�affection, et son c�ur sait la rendre. Mais elle est dans sa nature faible, �un vase plus faible�, plus d�licat, non seulement quant au corps, mais quant aux sentiments, qui ais�ment sont douloureusement froiss�s. Dans son corps aussi, elle est expos�e � bien des souffrances qui peuvent agir sur son humeur. Maris, ayez soin que rien ne vous aigrisse contre elles; traitez, supportez et soutenez avec amour ce vase plus faible. Gardez-vous de tout ce qui pourrait le froisser ou le blesser. Que toute aigreur en paroles soit �cart�e, quand m�me vous croiriez avoir quelque motif de plainte.

Vient maintenant l�exhortation adress�e aux enfants et aux p�res (v. 20, 21). Les enfants doivent �tre ob�issants. C�est dans le cercle de la famille chr�tienne que nous nous trouvons ici. C�est l� qu�ils sont �lev�s dans la discipline et sous les enseignements du Seigneur. Mais comme la relation existe, m�me l� o� le christianisme r�el, du c�ur, ne se trouve pas, l�obligation de l�ob�issance subsiste dans toute sa force partout o� il y a enfants et parents. Le monde m�me le reconna�t. La d�sob�issance aux parents est un des traits de la corruption dans le paganisme (Rom. 1:30), qui se retrouve dans la corruption qui envahit le christianisme (2 Tim. 3:2). Nous voyons, en effet, de nos jours, cette forme particuli�re du m�pris g�n�ral de l�autorit�, pr�curseur de la ruine sociale. Raison de plus, raison tr�s forte pour que, dans la famille vraiment chr�tienne, o� le Seigneur a la place qui lui est due, le principe d�ob�issance soit fermement maintenu, et cela d�s l��ge tendre des enfants. La volont� propre et l�ind�pendance se montrent de tr�s bonne heure; de tr�s bonne heure, aussi, il faut apprendre aux enfants l�ob�issance. L� o�, dans la famille, la vie chr�tienne est en activit�, o� l�on prie, o� la Parole est lue, o� la marche, en s�paration d�avec le monde, est vraiment selon Christ, l�, l�enfant apprend que l�ob�issance envers ses parents lui est impos�e par le Seigneur. Il voit, chez ses parents, l�amour pour Christ et la soumission � sa parole, et il comprend et respecte l�autorit� divine qui lui dit: �Enfants, ob�issez en toutes choses�. Il d�sire, lui aussi, faire ce qui est agr�able dans le Seigneur, ce qui est le vrai ornement de l�enfant. N�a-t-il pas l�exemple supr�me de J�sus qui, de retour � Nazareth, �tait, bien qu�il f�t le Fils de Dieu, soumis � Joseph et � Marie? (Luc 2:51). Heureux ces enfants qui marchent dans l�ob�issance. C�est une pr�paration salutaire pour le reste de leur vie.

Remarquons que ce n�est pas seulement envers leurs p�res que les enfants doivent montrer leur ob�issance. Certains enfants redoutent l�autorit� paternelle, mais n�auront pas, � l��gard de leur m�re, la m�me ob�issance. Or ici nous avons: �Ob�issez � vos parents�. L�ob�issance doit �tre la m�me envers l�un qu�envers l�autre, et le p�re doit tenir � ce que le respect d� � la m�re de famille lui soit rendu, et l�ob�issance comme � lui-m�me. L�Ancien Testament insiste en plusieurs passages sur ce devoir des enfants envers leur m�re (L�v. 19:3; Deut. 21:18-21; Prov. 6:20; 23:22; 30:17).

L��tendue de l�ob�issance est aussi mise devant les yeux des enfants. C�est �en toutes choses�. Non seulement celles qui plaisent, mais aussi celles qui sont p�nibles, pour lesquelles on n�a point de go�t. Il est n�cessaire que, de bonne heure, la volont� soit bris�e. L�enfant ob�ira peut-�tre volontiers en telle chose qui est en harmonie avec ses d�sirs, ou qui convient � ses dispositions naturelles. Il regimbera au contraire en d�autres. Il faut qu�il apprenne � ob�ir en toutes choses. Parfois il voudra raisonner, discuter le pourquoi, l�opportunit� de ce qui lui est command� ou d�fendu. Il doit ob�ir simplement en toutes choses. Dieu l�appelle � une ob�issance implicite. C�est sa responsabilit� comme enfant. P�res, vous avez � enseigner cette ob�issance-l� � vos enfants, sans faiblesse; enfants, vous avez � ob�ir ainsi. La question si l�on commande quelque chose contre la conscience n�est pas soulev�e. Il s�agit de l�ordre normal dans la famille chr�tienne.

�Cela est agr�able dans le Seigneur� non au Seigneur, bien que ce soit vrai. C�est ici le motif qui doit encourager les enfants � �tre ob�issants. La place des enfants comme des parents dans la famille chr�tienne n�est pas dans le monde, mais dans le Seigneur. Il est selon sa pens�e que les enfants ob�issent, c�est pourquoi ils doivent le faire. D�sob�ir � leurs parents, n�est pas seulement agir contre ceux-ci, mais c�est sortir de la relation b�nie qui unit parents et enfants dans le Seigneur. Comment �tre heureux en dehors du Seigneur, priv� de son approbation, loin de sa b�n�diction? Au contraire, en marchant dans la voie de l�ob�issance, l�enfant �prouvera de la satisfaction, il aura une conscience sur laquelle ne p�se aucun fardeau, il sentira que c�est un sentier agr�able et o� le c�ur est r�joui, comme tout ce qui est dans le Seigneur. �Il est bon � l�homme de porter le joug dans sa jeunesse� (Lam. 3:27).

(v. 21) � � ce qui concerne les enfants, correspond l�exhortation adress�e aux p�res. Ceux-ci doivent maintenir leur autorit� comme chefs dans la famille. Ils ont � instruire leurs enfants, � les diriger, � les reprendre, � les ch�tier m�me, si cela est n�cessaire (�ph. 6:4; Gen. 18:19; 1 Sam. 2:23, 24; Prov. 13:24; 19:18; 22:15; 23:13, 14). Ici, dans les Colossiens, nous ne trouvons pas ces pr�ceptes, mais l�esprit dans lequel les p�res ont, en les appliquant, � agir envers leurs enfants, un esprit de sagesse et d�amour, semblable � celui avec lequel Dieu, notre P�re, nous traite aussi. �P�res, n�irritez pas vos enfants, afin qu�ils ne soient pas d�courag�s�. Une s�v�rit� excessive, non pond�r�e, qui ne distingue pas entre faute et faute selon la gravit� de chacune, qui ne tient pas compte du caract�re de l�enfant, de son temp�rament plus ou moins sensible, ou bien des acc�s de s�v�rit� m�l�s d�exc�s d�indulgence, ou encore ch�tier avec col�re, comme si l�on avait une injure personnelle � venger, et non une juste discipline � exercer pour le bien de l�enfant et de telle sorte que l�enfant ne puisse douter que, m�me en ch�tiant, nous l�aimons, sont toutes choses qui sont de nature � irriter l�enfant. Ses affections pour ses parents se refroidissent ainsi; il se d�courage dans les efforts que peut-�tre il a faits pour les satisfaire, et il est port� � chercher au-dehors, dans le monde, un bonheur qu�il ne trouve pas dans le cercle de famille. L�amour, l�amour vrai, sans faiblesse, mais tendre, tel qu�il convient � l�enfant chez lequel tout est � former, qui est une plante d�licate qui a besoin de soins, et surtout de la chaleur du c�ur chez ceux qui s�occupent de lui; voil� ce qui doit pr�sider dans l��ducation chr�tienne. N�est-ce pas ainsi que Dieu agit, lui dont en tout nous avons � �tre les imitateurs? S�il nous ch�tie, c�est pour notre profit, afin que nous participions � sa saintet�. C�est donc dans l�amour et selon sa sagesse, pour notre vrai bien. P�res chr�tiens, vous avez � montrer � la fois la tendresse, la sollicitude, le discernement, la sagesse, la fermet�, pour �lever vos enfants. Comment r�aliser une t�che aussi grande, aussi belle mais aussi difficile? C�est essentiellement en vivant pr�s de Dieu, pr�s de Christ, dans sa communion, pour garder toujours le calme qui convient � l�exercice de votre devoir paternel. �Si Christ est reconnu, la famille est un pr�cieux foyer de douces affections, o� le c�ur est �lev� dans les liens que Dieu lui-m�me a form�s, et qui, en nourrissant les affections, pr�servent des passions et de la volont� propre�.

Remarquons que, tandis que les enfants sont exhort�s � ob�ir � leurs parents, ici l�exhortation s�adresse aux p�res seulement. Pourquoi? C�est qu�il y a naturellement, dans le c�ur des m�res, une tendresse pour leurs enfants qui rendrait cette exhortation superflue � leur �gard. Mais que les m�res chr�tiennes se souviennent que cette tendresse ne doit jamais d�g�n�rer en une indulgence qui les porterait � pallier les fautes, ou qui les conduirait � cacher au chef de la famille ce qui doit �tre repris ou ch�ti� chez l�enfant. Qu�elles soient les premi�res � montrer leur respect pour l�autorit� que Dieu a �tablie dans la famille.

Qu�elle est heureuse la famille chr�tienne qui se meut dans cette atmosph�re d�amour, de paix, de tendresse; o� le Seigneur domine dans sa gr�ce, o� vraiment il demeure. Combien grand et puissant sera son t�moignage au milieu du monde!

Nous arrivons maintenant aux devoirs des esclaves envers leurs �ma�tres selon la chair�. Cette position de subordination ne provenait pas d�une institution divine � la cr�ation, mais �tait une cons�quence de l�entr�e du p�ch� dans le monde. Les pauvres esclaves �taient la propri�t� de leurs ma�tres; mais ceux d�entre eux qui �taient � Christ �taient les affranchis du Seigneur (1 Cor. 7:23). S�ils pouvaient recouvrer leur libert�, ils devaient en profiter, sinon, ne pas se mettre en peine de leur basse condition, puisqu�elle �tait pour eux une occasion de servir le Seigneur (le Ma�tre) Christ.

Il est touchant de voir comment l�ap�tre, par l�Esprit Saint, encourage les saints qui se trouvaient dans cette triste et malheureuse condition. Il �l�ve leurs pens�es de leurs �ma�tres selon la chair�, � leur Seigneur ou Ma�tre selon l�Esprit. Toutes leurs responsabilit�s et leurs motifs d�action �taient ainsi transform�s, et l� aussi ils trouvaient leur encouragement et leur consolation.

(v. 22) � Derri�re leurs ma�tres, ils pouvaient voir le Seigneur. C�est parce qu�ils avaient dans leurs c�urs sa crainte � crainte dans l�amour � qu�ils avaient � ob�ir en toutes choses � leurs ma�tres. C�est parce qu�ils craignaient ce Ma�tre invisible, qui sondait tous leurs actes et leurs pens�es, qu�ils avaient � servir leurs ma�tres, non seulement quand ils �taient pr�sents � non seulement sous leurs yeux � mais toujours, en toutes circonstances avec un c�ur simple, sans calcul, qui ne cherchait pas � plaire aux hommes pour en obtenir quelque avantage, mais s�effor�ant de plaire au Seigneur. Quel mobile �lev� et puissant pour r�gler la vie!

(v. 23) � Ainsi, agissant pour le Seigneur et non en vue des hommes, ils pouvaient tout faire de bon c�ur, m�me si leur service �tait p�nible, dur, ou encore r�pugnant. Ils avaient � se soumettre sans murmures, sans raisonnements, en se disant: C�est pour le Seigneur qui m�a aim�, � qui j�appartiens, dont je suis l�affranchi. Remarquons ces points: ob�ir en toutes choses, sous les yeux du ma�tre ou non, avec simplicit� de c�ur et de bon c�ur. Ce sont les traits d�une vraie ob�issance. Le mobile, c�est le Seigneur et sa crainte.

(v. 24, 25) � Et voici maintenant deux motifs que leur pr�sente l�ap�tre pour les encourager dans cette voie d�ob�issance. En premier lieu, ces pauvres esclaves n�avaient droit, de la part du monde, � aucune r�compense. Ce qu�ils faisaient, ils �taient oblig�s de le faire. Ensuite, leur humble condition ne comportait pas qu�ils eussent aucun h�ritage terrestre. Leurs corps, leur temps, leur gain, tout �tait � leur ma�tre. Mais, de la part de leur Ma�tre c�leste, ils devaient recevoir une r�compense et un h�ritage. L�h�ritage que tous les saints partageront avec Christ, leur est compt�, � eux, comme une r�compense relative � leur �tat pr�sent de suj�tion. Celui qu�ils servaient, en ob�issant � leurs ma�tres selon la chair, �tait Christ. Et lui n�oublierait pas de r�mun�rer leur foi, leur patience et leur fid�lit�.

Mais, en second lieu, le principe du gouvernement de Dieu, est aussi rappel� aux esclaves, comme motif � leur ob�issance. Premi�rement, c��tait le Seigneur, le Sauveur qui les aimait: motif pour le c�ur. Mais ici, c�est un motif pour la conscience: �Celui qui agit injustement, recevra ce qu�il aura fait injustement�, c�est-�-dire recevra la peine de son injustice; il en subira les cons�quences. Devant Dieu, il n�y a point d�acception de personnes. S�il se montre plein de tendresse et de compassion pour ceux qui sont dans une condition malheureuse, abaiss�s et m�pris�s, cette condition ne peut le faire passer par-dessus l�injustice. �tre pauvre, d�nu�, esclave m�me, n�excuse pas l�injustice. � cet �gard, tous sont �gaux devant le saint gouvernement de Dieu. Les esclaves devaient s�en souvenir.

Remarquons que les exhortations adress�es aux esclaves, pr�sentent aux serviteurs chr�tiens d�aujourd�hui la ligne de conduite qu�ils ont � suivre (voyez 1 Pierre 2:18, etc.).

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Colossians 3". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/colossians-3.html.