Bible Commentaries
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versets 1-18

(v. 1) � L�ap�tre s�est �tendu sur ce qui concerne les esclaves, dans le but surtout de les encourager � �tre fid�les dans leur position difficile. Il s�adresse maintenant bri�vement aux ma�tres. Ils doivent envers leurs esclaves �tre justes et �quitables. La position d�autorit� o� l�on se trouve, et surtout d�une autorit� presque sans limites, comme l��tait celle des ma�tres � l��gard de leurs esclaves, pouvait ais�ment conduire � exercer cette autorit� d�une mani�re capricieuse et arbitraire. C�est ce que l�on voyait souvent d�une fa�on odieuse et parfois cruelle chez les pa�ens qui n�avaient aucun frein. Les ma�tres chr�tiens en avaient un tout-puissant. Ils avaient eux-m�mes un Ma�tre souverain dans les cieux, duquel ils d�pendaient, auquel ils avaient � se soumettre, et qui, � l��gard de leurs esclaves, qui chr�tiens eux-m�mes �taient ainsi leurs fr�res (Phil�mon 16), demandait d�eux l�exercice de la justice et de l��quit�. Les esclaves, bien que dans cette condition d�inf�riorit�, �taient des hommes; ils avaient comme tels des besoins de corps, de c�ur et de conscience. Les ma�tres avaient � leur accorder � ces diff�rents �gards, ce qui �tait juste et �quitable. Il y avait des limites � leurs forces et � leurs capacit�s; les ma�tres devaient veiller � ne point les d�passer. Ils avaient besoin de patience, de douceur et d�indulgence, comme aussi d�encouragement; il �tait juste de ne pas les en laisser manquer. Il ne fallait pas que le service f�t comme celui des Isra�lites en �gypte � �tout... avec duret� (Ex. 1:14). Et si les exhortations de l�ap�tre aux esclaves conviennent aux serviteurs de nos jours, n�en est-il pas de m�me de son injonction aux ma�tres?

(v. 2) � Apr�s tous les pr�ceptes donn�s aux saints dans les diverses conditions o� ils se trouvaient, l�ap�tre leur adresse d�importantes exhortations g�n�rales. Et, en premier lieu, il les exhorte � la pri�re, � la vigilance et aux actions de gr�ces. La pri�re suppose la communion de pens�es avec Dieu, en m�me temps qu�elle entretient aussi cette communion. Par elle, on est en rapport intime et heureux avec lui; on s�approche avec joie de lui, pour lui exposer les besoins de son �me. Cela suppose encore un esprit de d�pendance; on sait que c�est de lui seul qu�on a � attendre et qu�on peut attendre toutes choses. L��me vient avec confiance � ce Dieu plein d�amour qui a bien voulu entrer en relation avec nous. On lui parle comme l�enfant � son p�re; il r�pond, et de l� naissent les actions de gr�ces. Communion, proximit� de Dieu, d�pendance et confiance, voil� ce qui caract�rise la vraie pri�re.

Mais l�ap�tre veut que l�on pers�v�re dans la pri�re. Nos besoins sont constants, notre faiblesse toujours la m�me, le mal nous entoure, l�ennemi est toujours l�, quel motif pour pers�v�rer dans la pri�re, pour ne point nous dessaisir de cette arme, puissante justement parce qu��tant le signe et la confession de notre faiblesse, elle fait appel � Dieu.

Veillant en elle�. Pierre exhorte � veiller pour prier (1 Pierre 4:7). Si la vigilance manque, on ne prie pas, on est ind�pendant. Ici, non seulement nous sommes exhort�s � pers�v�rer dans la pri�re, mais comme quelqu�un l�a dit: �� nous tenir �veill�s en priant�. La sentinelle veille pour ne pas se laisser surprendre; le danger est-il l�, elle s��crie pour que le secours vienne. Tel est le chr�tien. Si nous veillons en priant, si nous sommes �veill�s de c�ur et d�esprit en pr�sentant nos requ�tes, nous saurons ce que nous avons � dire, et ce que nous disons; nos pri�res seront de vraies demandes et non des formules plus ou moins exactement r�cit�es, ni non plus des expositions de doctrines ou des r�p�titions banales. Nous parlerons vraiment � Dieu.

Mais � la pri�re pers�v�rante, ils joignent les actions de gr�ces. En effet, on sait que Dieu exauce et n�abandonne pas les siens qui prient; on a �prouv� et l�on �prouve qu�il r�pond aux pri�res, et on a le c�ur rempli d�actions de gr�ces pour tout ce qu�il a fait et fait encore pour nous. N�est-ce pas d�j� un grand sujet de reconnaissance, que de pouvoir nous approcher de lui pour lui exposer nos requ�tes? (voyez Phil. 4). L�action de gr�ces est ce en quoi le chr�tien, qui a conscience de sa relation avec Dieu, se meut avec d�lices. L�amour de Dieu r�pand sur lui ses gr�ces pr�cieuses, et son c�ur y r�pond en b�nissant.

(v. 3, 4) � Mais la pri�re ne doit pas se borner � ce qui concerne nos besoins particuliers. Le c�ur s��largit en pensant aux besoins des autres et en les pr�sentant � Dieu. Et ce qui doit attirer sp�cialement nos c�urs, ce sont les ouvriers du Seigneur dans l�accomplissement de leur t�che difficile, soit au milieu d�un monde ennemi, soit dans les assembl�es. L�ap�tre Paul sentait vivement combien lui �tait n�cessaire cette collaboration et ce combat des saints pour lui par leurs pri�res. Maintes fois, il les demande et compte sur elles. Et n�en est-il pas de m�me maintenant des serviteurs de Dieu? Oui, nous avons � nous souvenir d�eux et de l��uvre qu�ils accomplissent, soit en notre particulier, soit dans les r�unions de pri�res.

Il y avait un sujet sp�cial pour lequel l�ap�tre demandait aux Colossiens le secours de leurs pri�res pour lui et ses compagnons d��uvre. C��tait le grand sujet qui lui tenait toujours tellement au c�ur, et auquel sa vie enti�re �tait d�vou�e, en captivit�, aussi bien qu�en libert�. �Afin�, dit-il, �que Dieu nous ouvre une porte pour la parole, pour annoncer le myst�re du Christ, pour lequel aussi je suis li�, afin que je le manifeste comme je dois parler�. Remarquons que Paul, en prison, ne demande pas qu�une porte lui soit ouverte pour en sortir, mais que des occasions soient donn�es pour pr�cher l��vangile qu�une porte soit ouverte dans les c�urs pour que la parole de Dieu y p�n�tre, et qu�il puisse annoncer ce merveilleux myst�re de Christ dont il �tait le r�v�lateur, et qui consistait en ce que les gentils �taient �coparticipants (avec les Juifs) de la promesse de Dieu dans le Christ J�sus, par l��vangile� (�ph. 3:6); �Christ en eux l�esp�rance de la gloire� (Col. 1:27). C��tait pour cela qu�il �tait li�, mais dans sa captivit� m�me il pouvait en parler, le manifester, comme nous le voyons en Actes 28:30, 31, car la parole de Dieu n��tait pas li�e (2 Tim. 2:9). Paul �prouvait le besoin de ce secours divin et tout-puissant qui ouvre les portes et les c�urs, et qui donne aux serviteurs de Dieu d�annoncer l��vangile de la mani�re qu�il faut, l�adaptant aux divers besoins et circonstances des auditeurs, aux Juifs comme � des Juifs, aux gentils comme � des gentils, etc. (voyez Rom. 1:14). C�est ce qu�il faisait, comme nous en voyons le t�moignage dans les Actes, mais pour cela, il demande les pri�res des saints. Combien il est � d�sirer que les serviteurs de Christ aient ces sentiments d�humilit� et de d�pendance qui �taient dans le grand ap�tre des gentils! Quelque excellemment qu�un ouvrier du Seigneur soit dou�, il ne sera b�ni qu�en raison de son enti�re d�pendance de Dieu. �Notre capacit� vient de Dieu� (2 Cor. 3:5); nous n�avons � nous glorifier de rien, et si Paul d�sirait ardemment les pri�res des saints, combien plus encore ceux qui maintenant, dans une grande faiblesse, sont appel�s � travailler dans l��uvre du Seigneur!

(v. 5) � Voici maintenant une exhortation d�une haute importance. Il s�agit de notre conduite vis-�-vis de ceux de dehors. Ce qui pr�c�de concerne la vie individuelle et celle de l��glise. Le dedans et le dehors sont comme deux camps nettement distingu�s dans la parole de Dieu (voyez 1 Cor. 5:12; 1 Thess. 4:12). Le dedans est le cercle de ceux qui appartiennent � Dieu, qui composent sa famille, son �glise; le dehors, c�est le monde, ce sont ceux qui n�ont point la vie de Dieu. Le monde est hostile ouvertement ou non � la v�rit� et � ceux qui la professent; le dehors est oppos� au dedans. Le monde a les yeux sur ceux de dedans, afin de les trouver en faute, si possible. Il s�agit donc pour les chr�tiens de se conduire avec sagesse envers ceux de dehors, pour ne donner aucune prise � leur bl�me et leur �ter toute occasion de mal parler d�eux, m�me dans des choses qui sembleraient indiff�rentes (voyez 1 Pierre 4:14-16). La sagesse est prudente et vigilante, elle discerne ce qui convient ou non, elle ne se pr�cipite point; le chr�tien doit la poss�der, cette vraie sagesse, puisqu�il a la vie de Dieu et qu�il est conduit par l�Esprit Saint. Ici, il s�agit de l�appliquer � sa marche au milieu du monde. Elle ne consiste pas � bien faire ses affaires, � r�ussir ici-bas, comme on dit: cela, c�est la sagesse du monde. Elle consiste � marcher constamment selon Dieu et avec Dieu, l�esprit �clair� de la lumi�re d�en haut.

Mais elle n�exclut pas l�amour envers ceux de dehors. Au contraire, en �vitant de donner occasion de bl�mer sa conduite, le chr�tien est d�autant plus propre � manifester cet amour envers ceux qui ne connaissent pas Dieu. Une marche sans sagesse dans ses transactions avec le monde, une marche dans laquelle il y aurait � reprendre, lui fermerait la porte aupr�s de ceux � qui il voudrait faire conna�tre la gr�ce de Dieu, et il n�aurait pas la libert� de le faire. Mais s�il marche dans la sagesse, le c�ur rempli de cet amour de Christ qui a pour objet le salut des �mes ainsi que la gloire de Dieu, il saisira l�occasion l� o� elle se pr�sente, et toutes les fois qu�elle se pr�sente, pour inviter les autres � venir au Seigneur afin de jouir de sa gr�ce. Qu�elle est belle et agr�able au Seigneur, cette marche d�un chr�tien sage, qui poursuit toujours �ce qui est bon�, soit au milieu des fid�les, soit �� l��gard de tous les hommes�! (1 Thess. 5:15).

(v. 6) � � cette exhortation de �saisir l�occasion�, se rattache celle que renferme ce verset: �Que votre parole soit toujours dans un esprit de gr�ce, assaisonn�e de sel, afin que vous sachiez comment vous devez r�pondre � chacun�. Combien elle est importante! Notre vie ext�rieure, celle que le monde voit, se compose d�actes et de paroles, qui devraient toujours �tre l�expression de notre vie int�rieure et rendre t�moignage qu�elle se passe dans la communion de Dieu. Ici, il s�agit de notre parole, de ce qui sort de notre bouche. Elle doit �tre �dans un esprit de gr�ce�. La gr�ce dont le chr�tien a �t� l�objet et qui remplit son c�ur, ou du moins qui devrait toujours le remplir, se montrera dans ses paroles, empreintes de douceur et de bont�, communiquant la gr�ce divine, et propres � attirer les c�urs vers Celui qui en est la source. La gr�ce est patiente, la gr�ce console, la gr�ce rel�ve le c�ur abattu et l�encourage; tels seront les effets b�nis de la parole du chr�tien, s�adressant aux autres �dans un esprit de gr�ce�. Et cela, dit l�ap�tre, �toujours�. Elle exclura donc toute amertume, toute plainte, toute m�disance, toute l�g�ret�. Les paroles vaines et oiseuses seront bannies de la conversation de celui qui a pris l�exhortation de l�ap�tre au s�rieux (�ph. 4:29; 5:4). Nous serons ainsi les imitateurs de Celui duquel il est dit: �La gr�ce est r�pandue sur tes l�vres� (Ps. 45:3), de Celui aux paroles de gr�ce de qui ses auditeurs rendaient t�moignage (Luc 4:22).

Mais la douceur de la gr�ce n�exclut pas la saveur de la saintet� et de la v�rit� divine; elle doit �tre accompagn�e de cette �nergie qui juge le mal et s�en s�pare absolument. La parole doit �tre �assaisonn�e de sel�. Si notre �me est en la pr�sence de Dieu, elle go�te sa gr�ce et elle la communique dans ses paroles; mais cette m�me pr�sence nous �loigne du mal qu�elle nous fait discerner, et notre parole s�rieuse peut �tre parfois s�v�re et indign�e, ne transigeant pas avec le mal, ne l�att�nuant pas, et faisant sentir aussi aux autres l�effet de la pr�sence de Dieu et de la saintet� qui lui convient.

Muni ainsi de la gr�ce et du sel qui assaisonne la parole dict�e par la gr�ce, on peut r�pondre � chacun selon les besoins qui lui sont propres. Combien n�en rencontrons-nous pas sur notre route! Besoins du c�ur et de la conscience, afflictions et d�tresse, �garement dans de mauvaises voies, abattement et d�couragement, incr�dulit� et doutes, les �tats d��me sont extr�mement diff�rents. La m�me parole ne peut pas convenir � chacun, bien qu�elle doive toujours sortir du m�me fond d�amour. La sagesse divine doit nous �clairer pour parler � propos, et cette sagesse ne manque pas � qui vit avec Dieu. Quel parfait mod�le nous avons sous ce rapport dans notre pr�cieux Sauveur! Quelqu�un a dit � ce sujet: �Le chapitre 15 de Matthieu m�a frapp� par la mani�re dont il fait ressortir cette perfection sous des aspects divers de beaut� et d�excellence. Le Seigneur y est appel� � r�pondre tour � tour aux pharisiens, aux foules, � la pauvre Syroph�nicienne afflig�e et � ses propres disciples, selon qu�ils manifestent leur ignorance ou leur �go�sme; et nous pouvons remarquer la diff�rence qu�il y a dans le caract�re de sa r�primande ou de son raisonnement, dans la mani�re dont il enseigne avec patience, ou dont il cherche � nourrir une �me fid�lement avec sagesse et avec gr�ce. Nous ne pouvons que reconna�tre combien tout chez lui vient � propos, et est adapt� au lieu ou � l�occasion qui fait appel � son activit�.

L�enseignement doctrinal et les exhortations pratiques qui en d�coulent se terminent ici. Ce qui suit renferme quelques d�tails sur des compagnons d��uvre de Paul, et les salutations soit de quelques-uns d�entre eux, soit de Paul lui-m�me. Mais ces d�tails et ces salutations sont pleins d�int�r�t, en ce qu�ils montrent le c�ur br�lant d�amour de l�ap�tre, comme aussi le z�le de plusieurs de ceux qui l�entouraient et la vie de Christ, qui circulait dans ces serviteurs du Seigneur et les unissait les uns aux autres. Entrons dans l�examen de ces derniers et pr�cieux versets.

(v. 7-9) � Tychique, qui �tait de la province d�Asie, o� �taient situ�es �ph�se, Laodic�e et Colosses, est mentionn� pour la premi�re fois en Actes 20:4, comme l�un des compagnons de Paul dans son voyage � J�rusalem. Les titres qui lui sont donn�s par l�ap�tre, soit ici, soit dans l��p�tre aux �ph�siens, sont un beau t�moignage rendu � son caract�re comme engag� dans l��uvre du Seigneur, et montrent l�affection de Paul pour lui. Il �tait pour l�ap�tre un fr�re bien-aim�, voil� pour le c�ur; son d�vouement se manifestait en ce qu�il servait fid�lement Paul comme servant le Seigneur (voyez �ph. 6:21; en Actes 13:5, nous voyons aussi que Marc �tait serviteur de Paul et Barnabas1), et il �tait aussi compagnon de service de Paul dans l��uvre de l��vangile. C�est ainsi que nous le voyons envoy� � �ph�se par Paul prisonnier pour la seconde fois � Rome (2 Tim. 4:12), et devant �tre envoy� � Tite, sans doute avec un message de l�ap�tre (Tite 3:12). Dans nos versets, nous voyons ce bien-aim� serviteur, envoy� aux Colossiens pour leur porter la lettre de l�ap�tre captif, en m�me temps qu�il devait aussi porter celle aux �ph�siens (�ph. 6:21, 22). En m�me temps, il devait faire conna�tre aux Colossiens ce qui concernait Paul. Celui-ci ne doutait pas de l�affection et de l�int�r�t que les chr�tiens de Colosses lui portaient, surtout vu qu�il �tait alors prisonnier pour avoir annonc� l��vangile aux nations. Il devait leur �tre pr�cieux de savoir ce qui se passait autour de l�ap�tre, ce qu�il lui �tait donn� d�accomplir, bien que captif, pour le Seigneur; quelles �taient les perspectives, les dangers qu�il pouvait courir et les privations qu�il endurait, comme aussi les consolations que le Seigneur lui donnait. Nous pouvons comprendre cela. Ne sommes-nous pas int�ress�s � ce qui concerne les serviteurs de Christ, surtout dans les contr�es lointaines? Tout au moins devrions-nous l��tre.

1 L�expression de �serviteur� d�signe ici celui qui remplit un service sp�cial. On comprend comment des jeunes chr�tiens pouvaient rendre aux ap�tres des services de diverses sortes.

Mais Paul avait dans l�envoi de Tychique un autre but: �Je l�ai envoy� vers vous tout expr�s�, dit-il. Il y avait l� une raison s�rieuse pour le c�ur de Paul. Il portait un vif int�r�t au bien-�tre spirituel des saints � Colosses, qui �taient en danger de la part des faux docteurs, et il leur envoyait tout expr�s, dans ce but, un fid�le serviteur, un homme en qui il avait confiance dans le Seigneur, pour conna�tre �l��tat de vos affaires�, dit-il. On comprend que ces affaires qui pr�occupaient Paul pour les Colossiens, n��taient en rien celles de ce monde, de leur commerce ou de leur industrie, mais, comme nous le disions plus haut, ce qui concernait les saints quant � leur t�moignage, l��tat de leurs �mes et le service du Seigneur. Mais en m�me temps, Tychique devait consoler leurs c�urs par les bonnes nouvelles qu�il leur apporterait, et les encourager aussi (car c�est aussi ce que comporte le mot consoler; voyez 2 Cor. 1:3, 4) � tenir ferme contre l�erreur. C�est ainsi qu�il y avait un courant d�amour entre Paul et les saints, se manifestant par l�int�r�t mutuel qu�ils se portaient.

Tychique n��tait pas seul. On�sime, dont nous connaissons la touchante histoire, est envoy� avec lui. On�sime, cet esclave qui s��tait enfui de chez son ma�tre Phil�mon, s��tait rendu � Rome, le rendez-vous des gens de cette esp�ce. L�, il avait entendu l��vangile de la bouche de Paul, le prisonnier du Seigneur, et avait �t� converti (Phil�m. 10). L�ap�tre avait con�u pour lui une tendre affection (v. 12); le pauvre esclave, autrefois inutile, �tait devenu un �fr�re fid�le et bien-aim�, utile � l�ap�tre dans le service de l��vangile (v. 11, 13), et Paul le renvoyait � son ma�tre pour qu�il f�t aussi utile � celui-ci, non plus seulement comme un esclave, mais �au-dessus d�un esclave, comme un fr�re bien-aim� (v. 16). Telle est la puissance de la gr�ce du Seigneur, telles sont ses voies merveilleuses envers un pauvre p�cheur, et tel est aussi son amour pour son serviteur Paul dans les liens: il lui donne de voir ce fruit de son travail. �On�sime, qui est des v�tres�, dit Paul, non seulement de leur ville, mais maintenant des �leurs� comme chr�tien (Actes 4:23). Lui donc, porteur de la lettre � Phil�mon, et Tychique, porteur de celles aux �ph�siens et aux Colossiens, devaient informer ces derniers �de toutes les choses d�ici�, c�est-�-dire de Rome; non pas assur�ment des choses politiques et du monde, mais de celles qui regardaient Paul, les serviteurs du Seigneur et l�assembl�e.

(v. 10 et 11) � Trois compagnons de Paul, mentionn�s ici, envoient leurs salutations aux Colossiens. Le premier est Aristarque, de Thessalonique en Mac�doine, qui partageait la captivit� de Paul. Nous ne savons pas � quel moment il s��tait joint � l�ap�tre, mais nous le trouvons avec lui, � �ph�se, lors du tumulte qui eut lieu dans cette ville (Actes 19:29). Puis, lorsque Paul quitte la Gr�ce et la Mac�doine pour se rendre � J�rusalem, Aristarque et d�autres vont en avant et attendent l�ap�tre en Troade (Actes 20:4, 5). Et enfin, on le voit, toujours fid�le compagnon de Paul, le suivre quand celui-ci, prisonnier, s�embarque pour Rome (Actes 27:2). Combien cet attachement pour le grand serviteur de Christ est touchant!

Il ne l�est pas moins de voir mentionn� ici Marc, neveu ou cousin de Barnabas, comme compagnon d��uvre de l�ap�tre. Nous savons que Marc �tait fils de cette Marie chez qui les disciples �taient assembl�s, afin de prier pour l�ap�tre Pierre alors en prison et devant �tre mis � mort. Le vrai nom de Marc �tait Jean; Marc �tait un surnom qui pr�valut plus tard pour le d�signer (Actes 12:12). Lors du d�part de Barnabas et Paul pour l��uvre � laquelle l�Esprit Saint les appelait, Marc les avait accompagn�s pour les servir. Mais les difficult�s et les labeurs de l��uvre l�avaient bient�t d�courag�; il avait abandonn� les ap�tres pour s�en retourner � J�rusalem (Actes 13:5, 13; comp. 15:38). Lorsque, pour un second voyage, Barnabas, son parent, veut le reprendre avec eux, Paul s�y oppose; les deux ap�tres se s�parent, et Barnabas, accompagn� de Marc, s�en va en Chypre, son pays natal (Actes 15:37, 39; 4:36). Nous voyons sans doute ici l�influence des liens naturels chez Barnabas, et ce n�est pas toujours une chose profitable dans le service du Seigneur. Sa patrie l�attire, et il veut prendre avec lui son proche parent, sans avoir peut-�tre pes� suffisamment si celui-ci �tait propre pour la t�che. Un mot dans les Actes semble nous dire que, dans cette occasion, l�assembl�e donna raison � Paul, bien que peut-�tre il se f�t aussi laiss� aller � l�irritation. Quoi qu�il en soit, on est heureux de voir ici et en d�autres passages, comme la gr�ce du Seigneur avait agi � l��gard de Marc. Le voici � Rome, pr�s de Paul, et celui-ci le recommande comme un compagnon de service, aux Colossiens, dans le cas o� il se rendrait aupr�s d�eux: �Recevez-le�, dit-il. On ignore d�ailleurs quels ordres les Colossiens avaient re�u touchant Marc, mais ils devaient le recevoir. Plus tard, l�ap�tre, �crivant � Timoth�e, rend � Marc un t�moignage encore meilleur: �Am�ne-le avec toi�, dit-il, �car il m�est utile pour le service� (2 Tim. 4:11). On le voit, la gr�ce de Dieu n�abandonne pas un faible serviteur. Elle l�instruit et le forme peu � peu pour le service. C�est Marc probablement que nous retrouvons encore � Babylone aupr�s de l�ap�tre Pierre (1 Pierre 5:13), et enfin, c�est lui qui �crivit l��vangile qui porte son nom. Nous pouvons voir aussi combien tout ressentiment �tait �tranger au c�ur de Paul. Si autrefois il avait refus� de s�associer Marc, c��tait pour ne pas compromettre le service et la gloire du Seigneur par une nouvelle d�faillance de sa part; mais Marc, ayant �t� �prouv�, il l�accepte sans arri�re-pens�e. Bel exemple encore que l�ap�tre donne � ceux que le Seigneur occupe dans son �uvre. Ce qui en toutes choses r�gissait le c�ur de Paul, c��tait la gloire de son Ma�tre, et non ses sentiments personnels.

Le troisi�me compagnon de Paul, J�sus, appel� Juste, qui, dans ces versets, salue les Colossiens, ne nous est connu que par cette mention. Il �tait Juif, ainsi que Marc, et re�oit avec celui-ci le beau t�moignage d�avoir �t� seuls d�entre les Juifs, les compagnons d��uvre de Paul pour le royaume de Dieu qui lui fussent en consolation et encouragement. Nous voyons, en effet, d�apr�s Phil. 1:15-17, qu�il y en avait � Rome qui s��loignaient de lui.

(v. 12, 13) � �paphras, fid�le serviteur de Christ, cher au c�ur de Paul, qui �tait de Colosses, �des v�tres�, est-il dit, et par qui les Colossiens avaient entendu l��vangile, la gr�ce de Dieu en v�rit� (Col. 1:7), �tait, comme nous l�avons vu, � Rome, pr�s de l�ap�tre. Il saluait aussi les Colossiens. Bien qu��loign� d�eux, il ne les oubliait pas. Leur �tat spirituel pr�occupait son c�ur. Il les savait expos�s aux plus grands dangers de la part des faux docteurs qui, par leurs raisonnements et leurs subtilit�s, cherchaient � les entra�ner dans l�erreur, et � les s�parer de Christ. Il combattait donc toujours pour eux par des pri�res instantes, ainsi que pour les saints des localit�s avoisinantes, Laodic�e et Hi�rapolis, o� il avait probablement aussi travaill�. L�arme puissante du chr�tien contre Satan et ses ruses, c�est la pri�re, soit qu�il l�emploie pour lui-m�me ou pour les autres. L�ennemi ne peut tenir contre cette arme, car la pri�re fait appel � la puissance m�me de Dieu. Mais c�est la pri�re de la foi, la pri�re instante, la pri�re pers�v�rante, la pri�re qui nous engage tout entiers avec Dieu. �paphras �combattait�, voil� l��nergie, �toujours�, voil� la pers�v�rance (voyez Jacq. 1:6, 7; 5:17, 18). La pri�re a un objet d�termin�. Si nous prions pour les autres, c�est en vue de leur �tat, de leurs besoins. �paphras demandait pour les Colossiens qu�ils demeurassent �parfaits et accomplis dans toute la volont� de Dieu�. L�ap�tre avait demand� pour les Colossiens qu�ils fussent �remplis de la connaissance de la volont� de Dieu� (1:9); il les avait enseign�s en toute sagesse, pour les pr�senter �parfaits en Christ� (1:28), arriv�s � cet �tat d�hommes faits, �tat spirituel o� Christ est connu selon toute la r�v�lation donn�e de lui et de la perfection de son �uvre et de la position du croyant en lui; o� l�on est ainsi transform� � son image, et o� l�on refl�te cette image moralement dans sa vie; Paul avait encore dit aux Colossiens qu�ils �taient accomplis devant Dieu en Christ (2:10). C��tait l� la volont� de Dieu. Et maintenant �paphras, dans sa vive sollicitude pour eux, demande qu�ils demeurent, qu�ils restent fermes dans ces choses, pour �chapper aux faux docteurs. L�, rien ne leur manquait, et ils pouvaient fermer l�oreille � ces enseignements qui pr�tendaient les �mener en avant�, en dehors du Christ qui �tait pleinement suffisant. Oh! que les serviteurs du Seigneur portent ainsi les �mes devant Dieu! Enseigner et exhorter est bien, mais prier, combattre, �tre dans ce grand travail de c�ur pour les saints (bel �loge donn� � �paphras), est la chose qui devrait venir toujours en premi�re ligne.

(v. 14) � Luc, le m�decin bien-aim�, l�auteur du troisi�me �vangile et du livre des Actes, �tait aussi avec l�ap�tre et salue les Colossiens. Il �tait probablement pa�en de naissance, puisqu�il n�est pas nomm� avec �ceux de la circoncision compagnons d��uvre de Paul�; mais nous ne savons pas quand et comment il fut converti. Dans les Actes, nous voyons qu�il se joint � Paul dans la Troade, et devient son fid�le compagnon (Actes 16:10; le mot �nous� l�indique). Il resta sans doute � Philippes, apr�s que Paul en fut parti, car on ne le retrouve qu�au chap. 20:6, o� il part de Philippes avec l�ap�tre et l�accompagne � J�rusalem (Actes 21, jusqu�au v. 18). Puis, quand il eut �t� d�cid� que Paul irait � Rome, Luc va avec lui dans ce voyage difficile et plein de dangers, exemple touchant de d�vouement (Actes 27:1). Nous le retrouvons donc l� aupr�s de l�ap�tre. Et quand les derniers jours du bienheureux ap�tre sont arriv�s, qu�il n�attend plus que la couronne du martyr ici-bas, et celle de justice l�-haut, �Luc seul est avec lui� (2 Tim. 4:11), quand tous l�ont abandonn�. Quelle touchante histoire de fid�lit� nous est donn�e dans ces quelques traits �pars de la vie du m�decin bien-aim�! Dieu l�a honor� ainsi, ce compagnon d��uvre de Paul (Phil�m. 24).

Bien diff�rente est l�histoire de D�mas. La lettre � Phil�mon le mentionne au nombre des compagnons d��uvre de Paul (v. 24), mais ici son nom seul est mentionn�. Il salue les Colossiens. Il y a dans cette expression �et D�mas�, quelque chose de froid qui fait pressentir ce que l�ap�tre dut �crire plus tard � son sujet: �D�mas m�a abandonn�, ayant aim� le pr�sent si�cle�. H�las! combien n�y a-t-il pas de ces serviteurs du Seigneur qui, apr�s une course plus ou moins longtemps fid�le, ont fait comme D�mas, ont aim� le pr�sent si�cle et ont cherch� ce qu�il donne. Qu�est devenu leur service? C�est un avertissement bien s�rieux que celui qui est donn� par l�exemple de ce pauvre D�mas.

(v. 15, 16) � � ces salutations, Paul joint les siennes pour les fr�res qui �taient � Laodic�e, ville situ�e � environ trente-cinq kilom�tres de Colosses, et sans doute en rapports fr�quents avec cette derni�re. Paul salue en particulier un certain Nymphas, chez lequel se r�unissait une assembl�e, de m�me qu�� Colosses, il y en avait une chez Phil�mon (Phil�m. 1:2), et � Rome, chez Priscilla et Aquilas (Rom. 16:3-5), qui avaient d�j� l�assembl�e chez eux � Corinthe (1 Cor. 16:19). On ne connaissait pas, dans ce temps-l�, les temples splendides et les vastes cath�drales avec leurs riches ornements. Quelque membre de l�assembl�e �tait heureux d�avoir un local o� l�assembl�e p�t se r�unir.

Ensuite l�ap�tre donne l�ordre que la lettre qu�il �crivait aux Colossiens f�t, apr�s qu�ils l�auraient lue, communiqu�e � l�assembl�e des Laodic�ens. De leur c�t�, les Colossiens devaient lire celle qui leur viendrait de Laodic�e. Il ne semble pas que celle-ci f�t une lettre sp�cialement adress�e � l�assembl�e des Laodic�ens. En effet, si Paul leur avait �crit directement, pourquoi les faire saluer dans l��p�tre aux Colossiens? L�expression aussi �qui viendra de Laodic�e� n�implique pas que ce f�t une lettre sp�cialement pour cette assembl�e. Peut-�tre �tait-ce celle aux �ph�siens qui, comme nous l�avons remarqu� autre part, a un caract�re g�n�ral. Quoi qu�il en soit, on voit que les lettres de l�ap�tre, ces enseignements que l�Esprit de Dieu donnait par son moyen aux saints, circulaient dans les assembl�es, m�me l� o� il n��tait pas connu de visage (2:1). Nous pouvons encore remarquer en passant, que l�assembl�e des Laodic�ens ne sut pas profiter des exhortations de l�ap�tre � trouver en Christ seul leur tr�sor, � s�attacher � lui comme morts avec lui, ressuscit�s avec lui, ayant en lui seul leur vie, et, par cons�quent, � ne pas chercher les choses de la terre. Nous savons qu�elle en vint � se trouver riche par elle-m�me de ce qu�elle avait acquis, et � n��prouver pour Christ que de la ti�deur qui la fit vomir de la bouche du Seigneur (Apoc. 3:14, etc.). L�abondance de connaissance religieuse ne suffit pas, elle est m�me un grand danger, si l�intelligence seule est en jeu. Christ veut le c�ur et le veut tout entier.

(v. 17) � Paul n�oublie pas les personnes � qui un avertissement peut �tre salutaire, vu la place qu�elles occupent. Archippe est nomm�, dans la lettre � Phil�mon, comme �tant compagnon d�armes de l�ap�tre. Il �tait donc aussi employ� dans l��uvre du Seigneur. Comme tel, il avait re�u du Seigneur un service sp�cial (nous ignorons lequel) qui demandait ses soins. Il devait y prendre garde pour l�accomplir fid�lement. Les services sont vari�s.

Le Ma�tre dispose comme il lui pla�t de ses serviteurs. Quoiqu�il leur donne � faire, ils ont � �l�accomplir� avec s�rieux et d�vouement. Pourquoi cet avertissement solennel donn� � Archippe? Solennel, car c�est dans une lettre adress�e � l�assembl�e tout enti�re qu�il se trouve. Serait-ce qu�il laissait � d�sirer dans son service, ou qu��tant au d�but de ce minist�re, il avait besoin de sentir toute sa responsabilit� devant l�assembl�e? Dans l�un et l�autre cas, nous voyons ici une parole de Paul assaisonn�e de sel, et bonne � m�diter pour tous ceux qui, de m�me qu�Archippe, ont re�u un service dans le Seigneur. �Ce qui est requis dans des administrateurs, c�est qu�un homme soit trouv� fid�le� (1 Cor. 4:1, 2).

(v. 18) � Enfin, l�ap�tre met la salutation finale de sa propre main. C��tait le signe de l�authenticit� de ses �p�tres (2 Thess. 3:17), et cela �tait devenu n�cessaire, parce que des hommes mal intentionn�s faisaient usage de lettres venant soi-disant de lui (2 Thess. 2:2). Nous voyons par l��p�tre aux Romains que Paul n��crivait point toujours lui-m�me ses lettres, mais les dictait � quelque fr�re (Rom. 16:22). Il insiste aupr�s des Galates sur ce qu�il leur a tout �crit de sa propre main (Gal. 6:11), afin de leur mieux montrer toute sa sollicitude pour eux, et cela vient corroborer la pens�e qu�en g�n�ral il n��crivait pas lui-m�me. En tout cas, il prenait des pr�cautions, pour que l�on n�abus�t point de l�autorit� de son nom, triste n�cessit� qui montre combien de bonne heure la fausset� et la fraude furent employ�es, h�las! dans des choses religieuses.

Ce n�est qu�en terminant que l�ap�tre, dont on voit en cela l�absence compl�te d��go�sme, r�clame le souvenir des Colossiens dans la position douloureuse o� il se trouvait. Il n�y a pas une plainte: il souffrait pour le Seigneur; mais il �prouvait dans son c�ur si aimant le besoin de la sympathie des saints. Quel appel touchant! Il devait bien aller jusqu�au c�ur des Colossiens. Oh! pensons aux serviteurs de Dieu dans leurs difficult�s et leurs peines. Pour lui, il leur souhaite que la gr�ce soit avec eux, cette gr�ce pour les accompagner, les soutenir, les garder et les encourager jusqu�au terme de la route, gr�ce dont nous avons tous et toujours un si grand besoin!

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Colossians 4". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/colossians-4.html.