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Bible Commentaries
Daniel 1

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versets 1-21

Chapitre 1er

Remarque de l'�diteur: Le lecteur doit savoir que ce commentaire a �t� �crit vers 1860. Cela permettra de comprendre les allusions � la situation g�opolitique dans laquelle se trouvait alors le monde. Mais il garde toute sa valeur explicative de la Parole de Dieu qui ne change pas.

Tout lecteur attentif s�aper�oit ais�ment que le premier chapitre n�est qu�une pr�face du livre. Il nous introduit sur la sc�ne des proph�ties que Daniel re�ut ou interpr�ta; celles-ci constituent le fond, le grand sujet o� l�Esprit de Dieu va nous amener. Ce chapitre est donc utile pour entrer dans la nature particuli�re du livre que nous abordons.

La partie proprement proph�tique de Daniel commence au chapitre 2. Viennent ensuite certains �v�nements historiques intimement li�s � la proph�tie, � mon avis, sinon d�une mani�re directe, du moins d�une mani�re typique; ces d�tails historiques font ressortir de mani�re vivante les principes moraux caract�risant les puissances du monde, ainsi que la fin � laquelle elles aboutissent, et c�est ce dont ce livre s�occupe.

Pour bien comprendre Daniel, il faut garder � l�esprit que la proph�tie de l�Ancien Testament se divise en deux grandes parties: les unes concernent le peuple de Dieu, Isra�l, pendant qu�il �tait encore sous le gouvernement de Dieu, souvent infid�le il est vrai, mais n�anmoins objet de Sa discipline et reconnu de Lui, jusqu�� un certain point. Les proph�ties d��sa�e, de J�r�mie, d��z�chiel et m�me de plusieurs petits proph�tes, tels que Os�e, Amos et Mich�e, ont ce premier caract�re. Isra�l �tait encore reconnu comme peuple de Dieu, sinon dans son ensemble, du moins cette portion du peuple dont Dieu s�occupait encore dans le pays: on comprend que je fais allusion aux tribus de Juda et de Benjamin qui s��taient attach�es � la maison de David. Au bout d�un certain temps, ces tribus chut�rent aussi, et l�h�ritier de David prit la t�te de la r�bellion idol�tre contre l��ternel. Un changement capital en r�sulta. Le tr�ne de l��ternel qui �tait �tabli dans J�rusalem, cessa enti�rement d��tre sur la terre; Dieu ne reconnut plus Isra�l, ni Juda comme Son peuple. J�attire votre attention tout particuli�rement sur ce fait, parce qu�il y a souvent des id�es bien vagues sur ce qu�il faut entendre par l�expression �le peuple de Dieu� dans l��criture. En tant que chr�tiens, nous consid�rons comme formant le peuple de Dieu tous ceux qui Lui appartiennent r�ellement � ceux qui sont ses enfants par la foi en Christ. Or, il y a un danger � rattacher les m�mes pens�es au langage de l�Ancien Testament. Si l�on examine l��criture avec soin, on trouvera que dans l�Ancien Testament, l�expression �peuple de Dieu� d�signe seulement les Juifs, ou Isra�l, et qu�elle ne s�y applique pas simplement � un certain ensemble des �lus qui s�y trouvait, mais � la nation enti�re, ou � cette partie de la nation unie encore (en quelque mesure quoique avec beaucoup d�infid�lit�) au roi de Dieu, et reconnue ainsi comme le peuple de Dieu. Plus tard arriva un temps o� Dieu d�savoua Son peuple. Os�e l�avait pr�dit, et ce fut accompli lorsque Dieu livra le dernier roi de Juda au conqu�rant Chald�en. Dieu aurait sacrifi� sa saintet�, sa v�rit� et sa majest�, s�il avait support� plus longtemps les Juifs ou leur roi idol�tre.

Or c�est un fait remarquable dans l�histoire du monde que, quoiqu�il se f�t �lev� en Orient des puissances d�importance et d�ambition toujours plus grandes, aucune d�entre elles n��tait arriv�e, jusque l�, � dominer toutes ses rivales. Il n�y avait en Occident que des hordes errantes, ou si certaines se stabilisaient quelque part, elles restaient des barbares, �trangers � la civilisation. Dans l�Orient et au midi, des puissances avaient rapidement surgi. L�une d�elles, l��gypte, est particuli�rement bien connue en rapport avec Isra�l. Une autre aussi, l�Assyrie, est d�origine non moins ancienne; il est m�me fait mention de son nom, et de ses aspirations et de ses efforts ambitieux, avant m�me qu�il soit question de l��gypte en aucune mani�re. Ce furent l� les deux grandes puissances rivales du monde primitif, et elles poss�daient toutes deux leur propre civilisation. Cette civilisation pouvait �tre d�un caract�re grossier; mais si l�on croit � l��criture, ou si l�on a contempl� les ruines de l��gypte et de l�Assyrie, on reconna�t une grandeur barbare frappante. Eh bien! ces puissances �taient constamment en lutte pour la domination. Mais, quoique Dieu se serv�t des �gyptiens et des Assyriens, ou d�autres puissances moins consid�rables, comme d�une verge de discipline pour le bien d�Isra�l, n�anmoins la supr�matie ne fut accord�e � aucune nation sur la terre, jusqu�� ce qu�il e�t �t� rendu �vident � tous que le peuple de Dieu s��tait montr� indigne d��tre plus longtemps Ses t�moins et le lieu de la manifestation de son gouvernement sur la terre. �phra�m (les dix tribus), ayant sombr� dans une idol�trie sans espoir, fut le premier � �tre balay�. Pendant longtemps, on avait vu se succ�der monarque apr�s monarque, ne faisant que s�imiter ou se d�passer l�un l�autre dans le mal; et ce n�avait �t� qu�une sc�ne continuelle de r�bellion et d�idol�trie. Aussi, ce peuple n�ayant fait que le d�shonorer, Dieu avait �t� forc� de le d�raciner du pays o� il avait �t� plant�. Les deux tribus rattach�es � la maison de David �taient certes encore reconnues. Mais les nuages s�accumulaient au-dessus d�elles, et l�ennemi leur tendait des pi�ges de la pire esp�ce. C�est � ce moment de crise que la proph�tie brille dans tout son �clat. Car, � mon avis, la proph�tie suppose toujours un �tat de chute. Elle n�intervient jamais durant un �tat normal; mais quand la ruine menace, ou qu�elle a commenc�, alors la lampe de la proph�tie brille dans le coin sombre.

Il en fut ainsi d�s le commencement. Voyez par exemple la r�v�lation de Gen�se 3 selon laquelle la post�rit� de la femme �craserait la t�te du serpent. Quand fut-elle donn�e? non pas quand Adam marchait dans l�innocence, mais apr�s que lui et sa femme chut�rent. Alors Dieu apparut, et sa parole ne se borna pas � juger le serpent; elle rev�tit la forme d�une promesse qui devait se r�aliser dans la v�ritable Semence � r�v�lation de l�avenir assur�ment b�nie, et sur laquelle se reposa l�esp�rance de ceux qui ont cru. Elle �tait la condamnation de leur �tat; mais elle emp�cha les fid�les des g�n�rations suivantes de se laisser aller au d�sespoir; elle pr�sentait, de la part de Dieu, et au-dessus de la ruine, un objet auquel les c�urs des croyants s�attach�rent. De m�me �noch, dans le monde ant�diluvien, est celui que l��criture signale, au-dessus de tous les autres, comme ayant proph�tis�, quoique le souvenir de sa proph�tie ne se trouve consign� que dans l�un des derniers livres du Nouveau Testament. �Voici le Seigneur est venu au milieu de ses saintes myriades, pour ex�cuter le jugement contre tous, et pour convaincre tous les impies d�entre eux de toutes leurs �uvres d�impi�t� qu�ils ont impiement commises, et toutes les paroles dures que les p�cheurs impies ont prof�r�es contre lui� (Jude 14-15). Le mal, trouv� en germe dans Adam, ayant �clat� et produit de toute part la corruption et la violence, nous trouvons l� une proph�tie annon�ant bien positivement le jugement qui vient sur le monde. C��tait l� l�intervention de Dieu en t�moignage, avant d�agir en puissance. Puis on trouve No� qui, plus qu��noch, a �t� en contact public avec cet �tat de choses mauvais. Je crois que la proph�tie d��noch s�appliquait de fa�on remarquable au d�luge, mais elle regardait plus loin, naturellement, vers la grande catastrophe des derniers jours. Lorsqu�une proph�tie est communiqu�e, elle a souvent un accomplissement partiel � ce moment-l� ou peu apr�s. Mais il ne faut jamais s�arr�ter � ces signes pr�curseurs du pass�, comme si c��tait l� toute sa signification: ce serait donner � la proph�tie une interpr�tation particuli�re. C�est l� le v�ritable sens de 2 Pierre 1:20: �Aucune proph�tie de l��criture ne s�interpr�te elle-m�me� (ou �n�est d�une interpr�tation particuli�re�). Il faut la replacer dans le grand cadre des plans de Dieu et de la manifestation de ses desseins qui ne trouvent leur accomplissement qu�en Christ, � la fin. C�est vers ce centre que converge toute la proph�tie. Ce n�est qu�alors que nous en aurons l�accomplissement parfait.

Maintenant, arr�tons-nous aux patriarches qui sont express�ment appel�s proph�tes. �Il ne permit � personne de les opprimer, et il reprit des rois � cause d�eux, disant: Ne touchez pas � mes oints, et ne faites pas de mal � mes proph�tes� (Psaumes 105:14-15). Dans ce passage, le droit au titre de proph�te peut s�expliquer sur le principe m�me que nous venons de voir. Les patriarches �taient alors les interpr�tes de la pens�e de Dieu: �appel�s � sortir�, parce qu�il s��tait introduit dans le monde un mal nouveau et terrible, jamais encore mentionn� avant les jours d�Abraham, � l�idol�trie. L�adoration des idoles n�est cit�e qu�apr�s le d�luge, pour autant que l��criture nous le r�v�le. Elle se r�pandit de tous c�t�s et devint pr�dominante m�me parmi les descendants de Sem; et c�est la raison pour laquelle Dieu fit sortir un t�moin s�par� en paroles et en actes d�une iniquit� si flagrante. La proph�tie, ou l�existence m�me d�un proph�te, suppose toujours la pr�sence d�un mal nouveau et croissant, � cause duquel Dieu trouve bon de d�ployer Ses pens�es quant � l�avenir, et de lui donner une valeur pratique actuelle pour ceux qui sont alors sur la terre.

Cela fut manifeste dans le cas de Mo�se. Car, quoiqu�il f�t le grand m�diateur de la loi, le veau d�or fut �tabli presqu�imm�diatement; et la ruine d�Isra�l comme peuple sous la loi, fut compl�te. C�est � lui, en sa qualit� de grand proph�te d�Isra�l (Deut. 34:10), que revint la t�che de r�v�ler la corruption certaine et croissante du peuple, quelles que soient les ressources de la gr�ce de Dieu jusqu�� la fin � de m�me qu�il avait ant�rieurement pr�dit le jugement in�luctable de Dieu sur l��gypte. Plus tard dans l�histoire d�Isra�l, nous rencontrons celui qui commence la s�rie des proph�tes proprement dits; car voici la mention qu�en fait l��criture: �Et m�me tous les proph�tes depuis Samuel et ceux qui l�ont suivi� (Actes 3:24). Il fut appel� � une p�riode tr�s critique de l�histoire d�Isra�l, � un moment o� les enfants d�Isra�l �taient tomb�s si effroyablement bas, qu�ils voulaient se servir de l�arche m�me de Dieu, comme d�un talisman, pour les garantir contre la puissance de leurs ennemis. Ce fut alors que Dieu exposa son peuple � l�opprobre. Son arche fut prise, et Ichabod fut le seul nom que pouvait d�clarer une �me pieuse. La gloire s�en �tait all�e. C�est � peu pr�s le temps o� il est parl� de Samuel le proph�te. Si son apparition �tait le signe d�une nouvelle crise, elle servit aussi � montrer que Dieu, revendiquant Son nom, introduit la lumi�re de la proph�tie comme une consolation pour le c�ur de ceux qui tiennent fermes pour lui.

Continuant encore l�histoire du peuple, nous voyons le plein �clat de la lumi�re proph�tique resplendir au temps du proph�te �sa�e. La raison en est manifeste: non seulement Isra�l s��tait livr� � l�idol�trie, mais le roi, fils de David, avait pris mod�le sur l�autel pa�en de Damas pour s�en faire un semblable dans la cit� sainte! C��tait l� un p�ch� odieux et des plus insultants pour Dieu. �sa�e est mis � part pour l�office proph�tique avec une solennit� extraordinaire. Il r�alise le mauvais �tat des Juifs. Il voit la gloire de l��ternel, et cette vue tire imm�diatement de lui la confession de sa propre impuret� et de celle du peuple. �Et je dis: Malheur � moi! car je suis perdu; car moi, je suis un homme aux l�vres impures, et je demeure au milieu d�un peuple aux l�vres impures; car mes yeux ont vu le roi, l��ternel des arm�es� (�s. 6:5). Mais un des s�raphins touche ses l�vres avec un charbon ardent, l�assurant que son iniquit� �tait �t�e, et son p�ch� purifi�. Et il est envoy� avec un message d�aveuglement judiciaire sur le peuple, qui doit durer jusqu�� ce que les villes soient d�vast�es et le pays r�duit en une enti�re d�solation. Ainsi la proph�tie est d�autant plus brillante que le mal est plus manifeste et plus profond. L� o� l�avertissement proph�tique �tait re�u, il avait pour cons�quence un vrai esprit de repentance et d�intercession. Dieu suscita ensuite un t�moin royal pour Lui-m�me, en sorte que la marche du mal fut suspendue pour un temps.

En attendant, la proph�tie devient de plus en plus nette, dirigeant les c�urs des saints vers celui que la vierge doit concevoir et enfanter � le fils de David, Emmanuel, qui doit �tre, pour le peuple, le seul et s�r fondement �tabli en Sion. Il est superflu de m�me essayer d�esquisser les grands traits des proph�tes suivants. Je pense avoir bien fait ressortir ce grand principe que, d�une mani�re g�n�rale, la proph�tie intervient quand les choses sont en ruine parmi le peuple de Dieu. � mesure que la ruine s�accentue, la proph�tie, par la bont� de Dieu, devient aussi plus lumineuse.

Tel est ce caract�re universel, le premier, que nous avons vu appara�tre tandis que Dieu s�occupe encore de son peuple en discipline, et qu�il le reconna�t comme sien. Mais la proph�tie rev�t une autre forme dont Daniel est le grand exemple dans l�Ancien Testament. Voici en quoi elle consiste: lorsque Dieu ne peut plus s�adresser � son peuple en tant que tel, il choisit un individu pour lui faire ses communications.

C�est l� le trait distinctif de Daniel. Il ne s�agit pas comme en �sa�e et d�autres, de s�adresser directement au peuple, de raisonner, de plaider, d�avertir, et d�ouvrir la perspective de brillantes esp�rances. Ce n�est pas non plus, comme en J�r�mie, un proph�te ��tabli pour la nation�, adressant les appels les plus touchants � Isra�l et � Juda, ou du moins au r�sidu qui s�y trouve. En Daniel tout est chang�. Il n�y a plus du tout de message � Isra�l; et la premi�re proph�tie, de tr�s grande port�e, ne fut pas accord�e au proph�te lui-m�me, mais, sous forme d�un songe, au roi pa�en Nebucadnetsar, quoique Daniel fut le seul � en retrouver le souvenir et � en fournir l�explication. Les autres visions ne furent vues que par Daniel, et c�est � lui que toutes les interpr�tations furent donn�es.

Quel est la grande le�on � tirer de tout ceci?

L�action de Dieu prenait son point de d�part dans le fait important que Son peuple �tait d�chu de sa position � du moins pour le moment; Isra�l avait perdu son caract�re de nation autonome � Dieu ne voulait plus le reconna�tre. La pr�sence parmi eux de certains �lus n�arr�tait pas le moins du monde la sentence divine. Il ne s�agissait pas de savoir s�il s�y trouverait dix justes (Gen. 18:32). Cet argument avait pu �tre soutenu comme une raison d��pargner une ville canan�enne et corrompue, Sodome. Mais Dieu parle-t-il jamais ainsi � propos de Son peuple? Il peut bien comparer son iniquit� � celle de Sodome; mais s�il s�agit de son jugement, jamais rien comme la pr�sence de dix justes ne peut y faire obstacle. Au contraire, il est d�clar� express�ment, en �z�chiel 14, que �lors m�me que ces trois hommes, No�, Daniel et Job seraient au milieu d�un pays, eux seulement d�livreraient leurs �mes par leur justice;� et il est ajout�: �Ils ne d�livreraient ni fils, ni fille�. C�est-�-dire que dans Son propre pays, et au milieu de Son peuple coupable, peu importe qui s�y trouve et quelle est leur justice, les justes seuls seront d�livr�s, et les quatre jugements d�sastreux de Dieu doivent �tre envoy�s. Et les choses se pass�rent effectivement ainsi dans cette crise m�me de la captivit�, o� il se trouvait des justes, tels que les proph�tes eux-m�mes et d�autres personnes anim�es d�un esprit semblable, selon leur mesure. Quelle que soit donc Sa volont� d��pargner le monde, le fait qu�il se trouve une poign�e de justes parmi Son peuple, ne retient pas Dieu de juger l�iniquit� de Son peuple. �Enfants d�Isra�l, �coutez la parole que Dieu a prononc�e contre vous, contre toute la famille que j�ai tir�e du pays d��gypte, en disant: Je vous ai connus vous seuls d�entre toutes les familles de la terre; c�est pourquoi je visiterai sur vous toutes vos iniquit�s� (Amos 3:2). S�il en �tait autrement, il n�aurait jamais pu y avoir de jugement national contre Isra�l, car il y a toujours eu une lign�e de fid�les au milieu d�eux. C�est un principe enti�rement faux.

Dans un ouvrage qui m�est tomb� sous la main, on l�all�guait � l�appui de l�id�e que l�Angleterre �chapperait en bonne partie au jugement terrible qui va fondre sur les nations de la terre. Voyez, disait-on, que d�hommes de bien on y rencontre! quels progr�s en haut comme en bas! que d�institutions chr�tiennes! que d��uvres de charit�! les �critures non seulement imprim�es en abondance, mais diffus�es partout, lues et pr�ch�es! � Eh bien, ce sont ces faits eux-m�mes qui, � mon avis, rendent le jugement in�vitable. Car il ressort avec clart� des enseignements de l��criture que, s�il doit y avoir quelque diff�rence dans la mesure du jugement, ceux qui connaissent la volont� de Dieu et ne la font pas, �seront battus de plus de coups�. On a de la peine � imaginer une illusion plus fatale que celle par laquelle on se persuade que la possession d�une plus grande mesure de privil�ges et de connaissance spirituelle serait un bouclier efficace quand sonnera l�heure du jugement de la terre.

Le Seigneur rappelait le souvenir de Tyr et de Sidon (Matthieu 11), mais c��tait pour montrer la culpabilit� aggrav�e des villes dans lesquelles il avait op�r� la plupart de Ses �uvres puissantes. �Malheur � toi, Chorazin! malheur � toi Betsa�da! car si les miracles qui ont �t� faits au milieu de vous eussent �t� faits dans Tyr et dans Sidon, il y a longtemps qu�elles se seraient repenties sous le sac et la cendre. Mais je vous dis que le sort de Tyr et de Sidon sera plus supportable au jour de jugement que le v�tre�. Une autre ville, nomm�e ailleurs sa ville (Matthieu 9:1), avait �t� plus favoris�e encore que celles-l�, parce que J�sus y demeurait habituellement, et c�est pourquoi sa culpabilit� �tait encore plus grande. �Et toi, Caperna�m, qui as �t� �lev�e jusqu�au ciel, tu seras abaiss�e jusque dans le had�s; car si les miracles qui ont �t� faits au milieu de toi eussent �t� faits dans Sodome, elle serait demeur�e jusqu�� aujourd�hui. Mais je vous dis que le sort du pays de Sodome sera plus supportable au jour de jugement que le tien�. Ce qui revient � dire, en d�autres termes, que la mesure du privil�ge est toujours la mesure de la responsabilit�.

Nous avons vu ensuite le fait, bien surprenant, que le gouvernement �tabli par Dieu en Isra�l, (accompagn� du signe visible de Sa pr�sence, la Sh�kinah de gloire), ne devait d�sormais plus subsister. Dieu lui-m�me avait d�pouill� les Isra�lites de leur nom en tant que Son peuple. D�sormais ils �taient �Lo-Ammi� (pas mon peuple). C��tait l� leur sentence en ce qui Le concernait, quels que pussent �tre les desseins finaux de Sa gr�ce, car ses �dons et son appel sont sans repentir� (Rom. 11:29).

La proph�tie de Daniel commence avec ce triste changement, et elle en d�pend. � cet �gard, ce livre pr�sente une analogie frappante avec la grande proph�tie du Nouveau Testament [l�Apocalypse]. Il est bien vrai que dans cette derni�re, des messages sp�ciaux furent envoy�s aux sept �glises par le moyen de Jean. Mais c�est � lui, Jean, que le livre, dans son ensemble, fut adress� et confi�, quoiqu�avec la mission d�en rendre t�moignage dans les assembl�es. Christ envoya signifier la r�v�lation par son Ange, � son esclave Jean, dont la relation avec la chr�tient� est de m�me nature que celle de Daniel avec Isra�l. Dans l�un et l�autre cas, la faillite �tait si compl�te, que Dieu ne pouvait plus adresser la proph�tie directement � Son peuple. Il y a ainsi une sentence morale de Dieu tr�s grave sur la condition de la chr�tient�. C��tait une ruine compl�te quant au t�moignage pratique pour Dieu � �ph�se plac�e sous la menace de se voir �ter la lampe, � moins qu�elle ne se repente, et Laodic�e assur�e d��tre vomie de la bouche du Seigneur. Ce n�est point que Dieu ne continu�t de sauver des �mes. Cela, il l�a toujours fait, et il le fait toujours. Mais cela n�a rien � voir avec le t�moignage que Son peuple a la responsabilit� de rendre. Plus de deux cents ans apr�s que Juda f�t devenu Lo-Ammi, Malachie pouvait dire de ceux qui craignaient l��ternel et parlaient l�un � l�autre: �Et ils seront � moi, mon tr�sor particulier, dit l��ternel des arm�es, au jour que je ferai; et je les �pargnerai comme un homme �pargne son fils qui le sert�. Tout cela �tait vrai, et pourtant la sentence divine et solennelle � �pas mon peuple�, � continuait de peser sur eux. Les circonstances n�affectaient en rien ni Son jugement contre la nation, ni Sa gr�ce envers les �mes fid�les qui s�y trouvaient. Or, ce qui �tait vrai alors, l�est encore �galement aujourd�hui. Le salut et la b�n�diction des �mes continuent. Mais devant Dieu, ce qui porte le nom de Christ dans le monde, est aussi loin de r�aliser ce que nous devrions �tre selon les pens�es de Dieu, que le peuple d�Isra�l l��tait d�accomplir le dessein de Dieu � son �gard.

Aussi, le caract�re de son livre est-il en parfaite harmonie avec le caract�re du temps o� Daniel fut appel� � �tre proph�te. C��tait au moment o� les derniers vestiges du peuple de Dieu allaient dispara�tre. J�r�mie 25:1 donne pour date du commencement du r�gne de Nebucadnetsar la premi�re attaque qu�il fit contre Juda. Or, je voudrais faire remarquer pr�cis�ment qu�il y a une l�g�re diff�rence entre cette donn�e et celle que nous trouvons en Daniel 2. � Babylone, o� Daniel �crivait, on comptait naturellement les ann�es du r�gne de Nebucadnetsar � partir du moment o� il avait pris la succession sur le tr�ne � la mort de son p�re; tandis qu�� J�rusalem o� proph�tisait J�r�mie, ce compte se faisait, non moins naturellement, � partir du moment o� Nebucadnetsar, son p�re �tant encore en vie, avait mani� le pouvoir pour la ruine de J�rusalem et des Juifs. Un tel cas n�est pas rare, on le sait, tant dans l�histoire sainte que dans l�histoire profane.

Toutes les difficult�s que pr�sente la parole de Dieu proviennent r�ellement du manque de lumi�re. En g�n�ral, on ne comprend pas la port�e de telle portion particuli�re o� on voit des difficult�s. � propos de dates, je ferai une autre petite remarque qu�il est bon de garder � l�esprit, et � laquelle donne lieu le rapprochement du premier verset de notre chapitre avec J�r�mie 25:1. Le d�compte des ann�es se fait parfois � partir de leur commencement et parfois � partir de leur fin; c�est-�-dire qu�on compte les dur�es en incluant ou en retranchant l�ann�e indiqu�e. Il en est ainsi avec les exemples, bien connus, des jours �coul�s entre la mort et la r�surrection de notre Seigneur, ainsi que des six ou huit jours pr�c�dant la transfiguration. C�est de cette mani�re que Daniel dit: �La troisi�me ann�e de J�ho�akim�, et J�r�mie dit: �la quatri�me ann�e�. L�un indique l�ann�e compl�te, �chue, du r�gne, et l�autre l�ann�e en cours.

Si nous en venons au caract�re moral de la proph�tie de Daniel, nous trouvons la cl� des voies de Dieu pour le temps o� elle fut �mise, dans le fait que Dieu n�exer�ait plus de gouvernement direct ou imm�diat sur la terre. Il avait reconnu David et ses descendants comme les rois qu�Il avait �tablis sur le tr�ne de l��ternel � J�rusalem (1 Chron. 29:23). Il n�y avait pas d�autres rois reconnus de Dieu d�une pareille mani�re. Ils �taient, dans le sens fort, Ses oints devant lesquels m�me le grand sacrificateur devait marcher.

Et voici ce que Dieu avait l�intention de nous montrer � travers eux: leur royaut�, �tait une pr�figuration de ce que Dieu va faire bient�t en Christ, le vrai Fils de David. Le m�me principe court tout au long de l��criture. D�abord une certaine position est confi�e � la responsabilit� de l�homme, et imm�diatement survient la chute; alors la position est reprise par Christ qui l��tablit sur un fondement in�branlable. Ainsi Dieu cr�e l�homme et le place innocent dans le paradis, avec autorit� sur la cr�ation inf�rieure. L�homme tombe aussit�t. Mais Dieu n�abandonne pas son dessein d�avoir un homme dans le paradis. O� le trouverons-nous maintenant? Dans le premier Adam, l��chec a �t� complet. Adam fut banni d��den! sa race est demeur�e proscrite jusqu�� ce jour; et tous les efforts de l�homme en ce monde, tous ses progr�s mat�riels, ne sont qu�autant de palliatifs par lesquels il cherche � cacher que Dieu l�a chass� du paradis. Mais le dernier Adam est la r�ponse glorieuse de Dieu � la perte faite par l�homme du premier d�p�t confi� � sa garde: � Le Second homme exalt� dans le paradis de Dieu. Autre exemple: No� recommence le monde apr�s le d�luge, et la discipline avec droit de vie et de mort est, pour la premi�re fois, mise entre ses mains. L��p�e du magistrat est introduite. �Qui aura vers� le sang de l�homme, par l�homme son sang sera vers�; car � l�image de Dieu, il a fait l�homme� (Gen. 9:6). Cette parole posait la base du gouvernement civil, et mettait l�homme dans l�obligation de punir ou de mettre un frein aux actes de violence. Cette disposition n�a jamais �t� r�voqu�e. Partout o� il est re�u, le Christianisme introduit d�autres principes, des principes c�lestes. Mais le monde reste li�, pour sa conduite, par ce d�cret irr�vocable de Dieu. No� faillit pourtant quant au d�p�t qui lui a �t� confi�, d�une mani�re aussi compl�te qu�Adam en �den. Il ne se gouverna pas lui-m�me, ni sa famille � la gloire de Dieu. Il s�enivre, et son plus jeune fils l�outrage. Le r�sultat en est qu�au lieu de la b�n�diction universelle d�un gouvernement juste, une mal�diction tombe sur une partie de ses descendants. De m�me, au temps convenable, le principe d�un roi plac� sous la responsabilit� de dominer avec justice sur le peuple de Dieu, a �t� essay� dans la maison de David. Et que trouva-t-on? Avant m�me la mort de David, il y eut un p�ch� si horrible que l��p�e ne sortit jamais de cette famille-m�me qui aurait d� assurer la b�n�diction � Isra�l. Dieu abandonna-t-il son dessein pour cela? en aucune mani�re. Le Seigneur J�sus reprend la primaut�, le gouvernement et le tr�ne du Fils de David. Il en est ainsi de tous les principes qui ont �chou� entre les mains de l�homme: ils seront tous magnifi�s et �tablis � toujours dans la personne et � la gloire du Seigneur J�sus.

Nous avons vu que J�rusalem cesse d��tre le tr�ne de l��ternel. Et J�r�mie nous montre la cit� sainte compt�e simplement comme une nation parmi les autres; mais en tant qu�elle avait �t� la plus privil�gi�e, ce fut � elle la premi�re de boire la coupe de la col�re de Dieu. Babylone doit la boire aussi, mais Isra�l en premier. C�est dans le m�me chapitre 25, qu�on trouve la pr�diction pr�cise de la captivit� de 70 ans, durant lesquels Juda devait �tre d�port� � Babylone; ensuite, � la fin, viendrait le jugement de la puissance qui l�avait amen� captif. Mais s�il est vrai que J�r�mie pr�dit la supr�matie croissante de Babylone et son jugement final, (et ceci, non pas comme une simple affaire d�histoire, mais comme type du renversement du monde lors du jour de l��ternel), pourtant il ne nous fait pas conna�tre les d�tails interm�diaires. C�est ainsi qu�au milieu des captifs de Kebar, �z�chiel, dans la premi�re moiti� de sa proph�tie, nous am�ne jusqu�au moment du grand conflit des puissances du monde luttant en vue de la domination supr�me. Pharaon-Neco, roi d��gypte, d�sirait l�avoir; mais il est d�truit, comme l�Assyrien l�avait �t� avant lui; et Babylone reste seul pr�tendant ambitieux � la domination universelle. Il y avait ces trois puissances, l�Assyrie, l��gypte, et Babylone; cette derni�re �tait relativement jeune comme grand royaume, bien que fond�e sur l�association probablement la plus ancienne, savoir celle de Babel, � �le commencement du royaume de Nimrod� (Gen. 10:10). Ces trois puissances �taient comme des animaux f�roces tenus en laisse par une main invisible, jusqu�� ce que soit finie la p�riode d�essai tendant � d�terminer si la fille de Sion voudrait marcher avec le Seigneur, dans l�humilit� et l�ob�issance, et, � Son appel, se d�tourner de son �garement et se repentir. Mais elle ne fit ni l�un, ni l�autre. C�est ce qui donna lieu � ce qu�on n�avait jamais vu auparavant: la naissance d�un empire universel.

Le d�luge, et le jugement de l��ternel � Babel, furent suivis de la grande dispersion des nations, et de la division du genre humain en familles, tribus, langues et pays, tous s�par�s les uns des autres. Isra�l �tait le centre de ce syst�me de nations ind�pendantes. C�est ainsi qu�on lit en Deut�ronome 32:8: �Quand le Tr�s-haut partageait l�h�ritage aux nations, quand il s�parait les fils d�Adam, il �tablit les limites des peuples selon le nombre des fils d�Isra�l�. Tout fut arrang� en rapport avec Isra�l, �car la portion de l��ternel, c�est son peuple; Jacob est le lot de son h�ritage�. Isra�l �tait, selon Dieu, le centre pour la terre; et Dieu veut encore r�aliser Son dessein. Bien que ce plan ait compl�tement �chou� jusqu�ici � cause de la m�chancet� du peuple, Isra�l doit encore �tre pour Dieu le centre des nations dans ce monde, car la bouche de l��ternel a parl�. Ce point aussi des desseins de Dieu a �t� mis � l��preuve entre les mains de l�homme, et a abouti � la faillite; il a �t� alors remis entre les mains de Christ qui l�accomplira en son temps. L�orgueil d�Isra�l le porta � faire d�pendre son sort de son ob�issance � Dieu. � Sina�, ils se charg�rent de la responsabilit� d�observer la loi. Chaque fois qu�un p�cheur cherche � se tenir sur cette base avec Dieu, il est perdu. Le seul fondement s�r et humble se trouve non en ce qu�Isra�l serait pour Dieu, mais en ce que Dieu serait en fid�lit�, en amour et en compassion envers Isra�l. Et il en est ainsi pour toute �me dans tous les temps. D�s l�instant o� Isra�l acceptait cette condition, la loi devenait pour lui un fl�au, et Dieu �tait contraint de les juger. La mort en �tait le r�sultat certain, malgr� la patience admirable de Dieu. Le peuple tomba, les sacrificateurs tomb�rent, et finalement les rois prirent la t�te de toutes les formes de mal. Dieu fut forc� d�abandonner son peuple.

� partir de ce moment, tout ce qui retenait les nations de la terre fut �t�, et les puissantes dynasties rivales combattirent pour remporter la domination. Il n�y avait plus de peuple que Dieu reconn�t comme la sc�ne de Son gouvernement. Si seulement le c�ur d�Isra�l s��tait tourn� vers Lui, comme l�aiguille aimant�e vers le p�le en d�pit de ses oscillations, ils y auraient trouv� une grande patience (comme il y en eut effectivement au plus haut degr�), et les interventions de la puissance divine les auraient �tablis dans la b�n�diction � toujours. Mais quand en plus du peuple, le roi lui-m�me, oint de l��ternel, effa�a Son nom du pays; quand Sa gloire fut donn�e � un autre dans Son propre temple, il en fut fini de tout pour un temps, et �Lo-Ammi� fut la sentence de Dieu. L�idol�trie d�Isra�l �tait alors � son comble; le peuple �tait apostat par rapport au Dieu vivant. Si ce peuple avait �t� conserv� dans cet �tat, il aurait �t� le champion �nergique des abominations pa�ennes. Aussi, sous le jugement de Dieu, le peuple et le roi termin�rent en captivit�.

C�est dans une telle crise que Daniel appara�t � la cour du monarque babylonien selon la parole certaine d��sa�e au roi �z�chias (�s. 39). �Les temps des nations� (car c�est ainsi qu�il faut lire la phrase remarquable de Luc 21:24) avaient commenc�, et Daniel �tait le proph�te de ces temps-l�. Ils ne doivent pas durer toujours; ils ont une limite assign�e de Dieu, quand cessera la pr�sente interruption de Son gouvernement direct de la terre, et qu�Isra�l sera de nouveau reconnu comme le peuple de Dieu. Dans l�intervalle, ainsi que nous l�avons vu, la vocation sp�cifique de ce peuple �tant perdue, Dieu permet, dans les voies de Sa providence, qu�un nouveau syst�me de gouvernement se d�veloppe dans les grandes puissances Gentiles successives, � le syst�me de l�unit� imp�riale. Il ne s�agit plus ici de nations ind�pendantes, ayant chacune son propre dirigeant; mais Dieu lui-m�me approuve dans Sa providence, l�assujettissement de toutes les nations de la terre � l�autorit� centralisatrice d�un seul individu. C�est l� ce qui caract�rise �les temps des nations�. Auparavant on n�avait jamais vu �a, m�me s�il y avait eu des royaumes puissants empi�tant sur les royaumes plus faibles. M�me l�historien incr�dule est forc� de reconna�tre, comme toute l�histoire le fait, les quatre grands empires de l�ancien monde. Isra�l se trouvait d�s lors confondu dans la masse des nations. De l� vient cette nouvelle expression �le Dieu des cieux�, comme si, � partir de ce moment, Dieu avait cess� de contr�ler directement la terre selon le caract�re avec lequel Il avait gouvern� Isra�l, � au moins en type. Ce contr�le avait alors enti�rement disparu, et dans Sa souverainet�, Dieu agissait pour ainsi dire � distance de la sc�ne, comme le �Dieu des cieux�, et il donnait � certaines puissances Gentiles particuli�res de se succ�der les unes aux autres dans un empire aussi �tendu que le monde.

Avant de clore ces remarques pr�liminaires, j�ajouterai quelques mots sur les grands traits moraux de ce chapitre; car s�ils sont manifest�s brillamment en Daniel, ils n�ont pas �t� �crits pour lui seulement, mais aussi pour nous, si nous d�sirons la m�me b�n�diction.

Le chapitre d�bute par le tableau de l��crasement des Juifs devant celui qui les avait conquis. Les voil� maintenant assi�g�s et accabl�s dans leur derni�re forteresse. �La troisi�me ann�e du r�gne de Jeho�akim, roi de Juda, Nebucadnetsar, roi de Babylone, vint � J�rusalem et l�assi�gea; et le Seigneur livra en sa main Jeho�akim, roi de Juda, et une partie des ustensiles de la maison de Dieu, et il les fit apporter dans le pays de Shinhar, dans la maison de son dieu: il fit porter les ustensiles dans la maison du tr�sor de son dieu�. Les versets suivants montrent l�accomplissement de la proph�tie remarquable d��sa�e � laquelle nous avons fait d�j� allusion. �z�chias avait �t� malade, proche de la mort. Suite � son d�sir ardent de survivre, Dieu avait ajout� quinze ans � ses jours, et cette promesse avait �t� scell�e par un signe frappant � le soleil �tait retourn� de dix degr�s en arri�re. Mais il aurait mieux valu qu�il ait bien appris la le�on de la mort et de la r�surrection que d�obtenir une prolongation de vie et de tomber dans un pi�ge, et d�entendre prononcer les malheurs qui allaient atteindre sa maison, entra�nant une �clipse des esp�rances d�Isra�l. Je ne dis pas que ce ne soit pas ce signe si remarquable, qui ait surtout attir� l�attention du peuple le plus renomm� dans l�ancien monde pour son savoir en astronomie. Toujours est-il que le roi de Babylone envoya alors des lettres et un pr�sent � �z�chias, non pas seulement parce qu�il �tait gu�ri de sa maladie, mais pour s�informer du miracle qui avait eu lieu dans le pays (2 Chron. 32:31). Au lieu de �s�en aller doucement toutes ses ann�es�, �z�chias d�ploie tous ses tr�sors devant les ambassadeurs de M�rodac-Baladan. �Il n�y eut rien qu��z�chias ne leur montr�t dans sa maison et dans tous ses domaines�. �Et �sa�e dit � �z�chias: �coute la parole de l��ternel des arm�es: Voici, des jours viennent o� tout ce qui est dans ta maison, et ce que tes p�res ont amass� jusqu�� ce jour, sera port� � Babylone; il n�en restera rien, dit l��ternel. Et on prendra de tes fils, qui sortiront de toi, que tu auras engendr�s, et ils seront eunuques dans le palais du roi de Babylone� (�s. 39:2, 5-7).

C�est ce que nous voyons accompli ici. �Et le roi dit � Ashpenaz, chef de ses eunuques, d�amener d�entre les fils d�Isra�l, et de la semence royale et d�entre les nobles, des jeunes gens en qui il n�y e�t aucun d�faut, et beaux de visage, et instruits en toute sagesse, et poss�dant des connaissances, et entendus en science, et qui fussent capables de se tenir dans le palais du roi, � et de leur enseigner les lettres et la langue des Chald�ens. Et le roi leur assigna, pour chaque jour, une portion fixe des mets d�licats du roi et du vin qu�il buvait, pour les �lever pendant trois ans, � la fin desquels ils se tiendraient devant le roi�. En m�me temps, on changea les noms de Daniel et de ses trois compagnons, probablement dans le but de faire oublier le vrai Dieu, en les rempla�ant par des noms d�riv�s des idoles de Babylone. Et le chef des eunuques �donna � Daniel le nom de Belteshatsar, et � Hanania celui de Shadrac, et � Misha�l celui de M�shac, et � Azaria celui d�Abed-Nego, noms tir�s tr�s probablement de Bel et des autres faux dieux ador�s alors en Chald�e.

Consid�rons maintenant ce que le Saint Esprit enregistre comme manifestant particuli�rement l��tat du c�ur de Daniel pour Dieu, d�sirant �tre un vase � honneur dans ses voies morales, un vase utile au Ma�tre. Combien la puissance du Seigneur est sup�rieure � toutes les circonstances! Daniel et ses compagnons n�ont rien dit quand on changea leurs noms, aussi p�nible que cela �tait pour eux. Ils �taient esclaves, la propri�t� d�un autre, et celui-ci avait le droit de les nommer comme il lui plaisait. Mais �Daniel arr�ta dans son c�ur qu�il ne se souillerait point par les mets d�licats du roi et par le vin qu�il buvait�. � �couter la nature, de tels repas auraient d� �tre re�us avec gratitude: la foi op�re, et ils la refusent. Faisant partie de la provision journali�re d�un roi idol�tre, elle se rattachait aux faux dieux du pays. M�me dans leur propre pays, et toute idol�trie � part, Dieu voulait qu�on s�par�t les choses pures des choses impures; et un grand nombre de celles qui �taient en estime parmi les Gentils �taient une abomination pour un Juif. La loi �tait absolue sur ces souillures; et en qualit� de Juif, Daniel �tait tenu de l�observer. Le christianisme arrive, et d�livre la conscience de toute anxi�t� quant � de telles choses: �Mangez, dit l�ap�tre Paul, de tout ce qui se vend � la boucherie, sans vous enqu�rir de rien � cause de la conscience� (1 Cor. 10:25). Il en est de m�me d�un festin. Si cependant le chr�tien apprenait que telle viande avait �t� sacrifi�e aux idoles, il ne devait pas en manger, tant � cause de ceux qui l�en avertissaient qu�� cause de la conscience. Mais, quant au Juif, c��tait une s�paration absolue, sans distinction, qui �tait requise. Daniel se montra, sur le champ, d�cid� pour le vrai Dieu. Il ne s�agissait point pour lui de faire � Babylone ce qui s�y faisait, mais bien de la volont� de Dieu en tant que prescrite � Isra�l. C�est pourquoi il supplia le chef des eunuques de lui permettre de ne point se souiller. En attendant, Dieu avait agi dans Sa providence pour que Daniel obtint une faveur sp�ciale. Mais ceci ne diminuait pas l��preuve de sa foi. Et quand on lui all�gue des difficult�s et des dangers, il continue � se confier en Dieu. H�las, nous sommes tous dou�s pour trouver de bonnes raisons pour de mauvaises choses. Mais l��il de Daniel �tait simple et son corps rempli de lumi�re, � seuls moyens de comprendre la pens�e de Dieu. Il ne consid�ra pas ce qui lui �tait agr�able; il ne craignit pas de s�exposer au p�ril; il envisagea la question en rapport avec Dieu. Il demande seulement qu�on les teste �pendant dix jours, et qu�on leur donne des l�gumes � manger et de l�eau � boire; et on regardera, en ta pr�sence, nos visages�. La nourriture qu�un c�ur sinc�re sentait convenir, ce n��tait point le pain agr�able (10:3), mais ce qui parlait d�humiliation devant Dieu; une telle nourriture aurait �t� d�daign�e m�me par les personnes de basse condition dans cette cit� orgueilleuse vivant dans le luxe. Quel fut le r�sultat de cette �preuve? Daniel et ses trois compagnons en reviennent, ayant �leurs visages de meilleure apparence, et �tant plus gras que tous ceux de tous les jeunes gens qui mangeaient les mets d�licats du roi�. Ils furent ainsi pr�serv�s de toute autre inqui�tude � cet �gard.

Mais ce n�est pas tout. Il y eut encore pour eux la b�n�diction positive de Dieu leur donnant de la science, et de l�intelligence dans toutes les lettres et dans toute la sagesse; et il est ajout� pour Daniel, qu�il avait de l�intelligence en toute vision et dans les songes. Ils furent pr�par�s de Dieu chacun pour l�activit� qu�il eut � exercer plus tard. Dieu �tait lui-m�me leur professeur, et l��preuve de leur foi �tait une partie n�cessaire et essentielle de leur �ducation � Son �cole. Alors, quand ils se tinrent devant le roi, aucun ne fut trouv� comme eux. Et quand le roi s�enquit d�eux � propos des choses qui r�clamaient de la sagesse et de l�intelligence, �il les trouva dix fois sup�rieurs � tous les devins et enchanteurs qui �taient dans tout son royaume� (1:17-20).

Nous aussi, si nous voulons comprendre les �critures, il faut que nous marchions dans le chemin de la s�paration d�avec le monde. Rien n�est plus destructif de l�intelligence spirituelle que de se laisser flotter en suivant le courant des opinions et des voies des hommes. La parole proph�tique est ce qui montre la fin de tous les projets et de l�ambition de l�homme. �Et le monde s�en va, et sa convoitise, mais celui qui fait la volont� de Dieu demeure �ternellement� (1 Jean 2:17). Sans aucun doute �la terre sera pleine de la connaissance de l��ternel, comme les eaux couvrent le fond de la mer� (�s. 11:9). Mais tous les plans des hommes seront d�abord r�duits � n�ant, �les peuples auront travaill� pour le n�ant, et les peuplades pour le feu, et elles seront lasses� (J�r. 51:58). L��ternel lui-m�me le fera. S�il se trouve dans l��criture une v�rit� qui ressorte avec plus d��vidence qu�une autre, ou plut�t qui sous-tend toute la v�rit�, c�est bien celle de la faillite totale de l�homme, dans tout ce qui regarde Dieu, avant que Sa gr�ce intervienne et triomphe. Et cela est vrai non seulement des hommes inconvertis, mais aussi de Son peuple d�autrefois, et de Son �glise � pr�sent.

Le succ�s le plus important que l�ennemi puisse remporter � hormis la ruine des fondements � est le m�lange des saints avec le monde, et ce qui en r�sulte: l�obscurcissement de l�intelligence spirituelle chez ceux qui devraient �tre la lumi�re du monde. La volont� de Dieu est de nous avoir en communion pratique, r�elle, avec Lui-m�me: Dans Sa lumi�re, nous voyons la lumi�re (Ps. 36:10). Quand nous voyons la fin de toutes les machinations de Satan pour contrecarrer l��uvre de Dieu, cela nous s�pare de tout ce qui y conduit, et nous lie � tout ce qui est cher � Dieu. Alors �le sentier du juste est comme une lumi�re resplendissante qui va croissant jusqu�� ce que le plein jour soit �tabli� (Prov. 4:18). En marchant de cette mani�re, nous comprendrons la Parole de Dieu.

Il ne s�agit point de capacit� intellectuelle, ni d��tude. L��rudition humaine dans les choses de Dieu n�est que pauvres haillons, partout o� on en fait quelque chose de plus qu�une servante. Pour profiter pleinement de la Parole de Dieu, il faut que les chr�tiens tiennent toutes leurs connaissances sous leurs pieds. Autrement, qu�il sache peu ou beaucoup, l�homme est esclave de son savoir qui usurpe la place de l�Esprit de Dieu.

La foi constitue le seul moyen d�acqu�rir l�intelligence spirituelle et d�en r�aliser la puissance par l�Esprit. Or, la foi nous soumet et nous tient soumis au Seigneur et s�par�s de ce si�cle mauvais. Daniel se tint s�par� de ce qui, aux yeux d�un Juif, d�shonorait Dieu, et Dieu le b�nit d�une grande mesure de sagesse et d�intelligence.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Daniel 1". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/daniel-1.html.
 
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