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Saturday, September 28th, 2024
the Week of Proper 20 / Ordinary 25
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Daniel 3". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/daniel-3.html.
bibliography-text="Commentaire sur Daniel 3". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/
versets 1-30
Les chapitres compris entre le chap. 2 et le 7 sont consacr�s au r�cit de faits historiques, et peuvent donc sembler � premi�re vue d�nu�s de caract�re proph�tique. Mais il faut nous rappeler que l��criture a en g�n�ral un but infiniment plus vaste que le simple r�cit de circonstances, aussi instructives et importantes soient-elles moralement. Cela est vrai de toute la Bible. Prenez un livre quelconque, la Gen�se par exemple. Bien que ce soit �videmment un livre historique, et l�un des livres de la Bible dont les r�cits soient les plus simples, on aurait cependant tort de nier qu�il renferme une perspective s��tendant jusque dans l�avenir le plus lointain. Dans le Nouveau Testament, l�Esprit de Dieu se r�f�re � de multiples reprises aux �v�nements les plus significatifs qui s�y trouvent.
C�est ainsi que, pour l��pisode o� intervient Melchis�dec, nous voyons la port�e que lui donne le Saint Esprit dans l��p�tre aux H�breux, et d�autres portions de l��criture y font aussi allusion. Un sacrificateur-roi, deux caract�res souvent r�unis dans ces jours-l�, rencontre Abraham � son retour de la d�faite des rois; il apporte aux vainqueurs des rafra�chissements convenables, prononce une b�n�diction au nom de Celui dont il �tait sacrificateur, et re�oit des d�mes, de la part m�me d�Abraham. Souvenons-nous que la parole de Dieu parle de ce fait comme figurant un vaste changement d�j� op�r�, et en annon�ant un encore plus grand, le jour de Christ �tant, je le crois, sa v�ritable port�e. Dans l��p�tre aux H�breux, o� se trouve discut� le sujet de la sacrificature de Christ comme s�exer�ant maintenant dans le ciel, il est fait simplement allusion � quelques traits importants de ce type, mais sans en faire d�application. Le but principal du Saint Esprit y est de montrer dans les �critures juives l�existence d�une sacrificature de caract�re plus �lev� que celle d�Aaron, � une sacrificature qui n��tait ni re�ue d�un pr�d�cesseur ni transmise � un successeur. Je me r�f�re � cela simplement pour montrer que l��criture attribue une valeur typique (cela ne veut-il pas dire proph�tique?) � ce qui pourrait sembler n��tre que le simple r�cit d�un �v�nement historique.
Tel est le caract�re des faits d�crits dans le livre de Daniel, c�est ce que je pr�tends. En effet, d�j� dans des livres tels que la Gen�se ou l�Exode, o� l�histoire inspir�e est �crite de mani�re simple et dont la proph�tie n�est ni l�objet direct, ni la caract�ristique sp�cifique, de multiples �pisodes sont utilis�s par le Nouveau Testament pour pr�figurer les biens � venir; s�il en est d�j� ainsi pour de tels livres, combien plus pour un livre proph�tique comme celui de Daniel, est-il �vident d�admettre que non seulement les visions ont un caract�re directement proph�tique, mais aussi les r�cits d�actions qui leur sont rattach�s, sont empreints du m�me esprit. Il serait facile de trouver ailleurs des exemples analogues. Arr�tons-nous un moment � la proph�tie d��sa�e. Apr�s une longue s�rie d�accents proph�tiques, il y a une pause. Ce qui suit est le r�cit d��v�nements historiques bien connus: l�invasion et la destruction de l�Assyrien, et pour ce qui concerne �z�chias: sa maladie et sa gu�rison, le miracle op�r� dans le pays et la visite des ambassadeurs du roi de Babylone. Puis la proph�tie recommence et poursuit son cours. Il serait facile de prouver que les faits racont�s sur Sankh�rib et �z�chias ont un rapport pr�cis et riche en instructions avec les proph�ties au milieu desquelles ils sont ins�r�s. De sorte que, les consid�rer simplement comme des faits plac�s dans une telle relation pour des raisons historiques et s�parant les deux moiti�s du livre entre elles sans autre raison profonde, ce serait les d�pouiller de l�essentiel de leur valeur. Est-ce trop hardi de poser comme v�rit� g�n�rale applicable � toute la parole de Dieu, que l��criture ne doit pas �tre rabaiss�e au niveau d�une simple narration des faits qu�elle rapporte? mais que ces faits ont �t� express�ment choisis dans la sagesse de Dieu et ont �t� donn�s de mani�re ordonn�e pour repr�senter les terribles voies de l�homme et de Satan, ainsi que les sc�nes glorieuses aux yeux de Dieu lui-m�me, lesquelles doivent � nouveau avoir lieu dans un jour futur. Et s�il en est ainsi des portions purement historiques de la parole de Dieu, � combien plus forte raison cela doit-il �tre vrai d�un livre proph�tique tel que celui de Daniel.
La preuve que cette mani�re de voir est juste, appara�tra de fa�on beaucoup plus �vidente au cours de l��tude des �v�nements tels qu�ils sont rapport�s ici. Nous verrons alors quelle est la relation et la port�e sp�ciales de ces chapitres beaucoup mieux que par des pr�somptions plus �labor�es pouvant �tre d�duites d�autres parties de la parole de Dieu. Il s�agit et doit s�agir du plus puissant t�moignage au sens r�el de l��criture. Il en est de la v�rit� r�v�l�e comme de la lumi�re. Elle n�a pas besoin d��tre �clair�e du dehors pour nous faire conna�tre ce qu�elle signifie, mais c�est elle qui s��claire elle-m�me. Il n�est nullement n�cessaire de se munir d�une torche ou d�un flambeau pour pouvoir d�couvrir la lumi�re du jour. Le soleil qui n�a besoin d�aucune aide pour �clairer, �clipse enti�rement toutes ces lumi�res artificielles; il brille par lui-m�me et domine sur le jour. Il en est ainsi pour tout homme capable de voir: la v�rit� se recommande � lui d�elle-m�me. Il poss�de ce que l��vang�liste Luc appelle �un c�ur honn�te�, et ce que d�autres passages nomment �un �il simple�. Partout o� la v�rit� est r�ellement amen�e � agir sur un homme ouvert � la recevoir comme la pr�cieuse lumi�re de Dieu en Christ, ils se r�pondent mutuellement l�un � l�autre. Le c�ur est pr�par� pour elle et la d�sire; et quand la v�rit� se fait entendre, ce c�ur s�incline, la re�oit et en jouit. Mais quand, au contraire, le c�ur est occup� de lui-m�me ou du monde, aucune v�rit� ne peut le faire plier. La volont� de l�homme est � l��uvre, et elle est constamment une ennemie invariable de Dieu. Aussi est-il dit (Jean 3) que personne ne peut voir ni entrer dans le royaume de Dieu, s�il n�est n� de nouveau � n� d�eau et de l�Esprit. C�est-�-dire qu�il faut qu�il y ait un travail direct et positif du Saint Esprit, s�occupant de l��me, la jugeant et lui communiquant une nouvelle nature ayant autant d�affinit� pour les choses de Dieu que la vieille vie en a pour les choses du monde. L�Esprit agit sur la nouvelle cr�ature et lui donne l�intelligence; et la v�rit�, nous pouvons le dire, constitue sa nourriture naturelle.
C�est pourquoi je n�ai aucun doute que, dans ce troisi�me chapitre de Daniel, aussi bien que dans les trois chapitres suivants, nous trouverons que chacun d�eux a ses traits particuliers; et que ces traits n�ont pas simplement pour but de pr�senter ce qui se passait dans les jours de Daniel, mais qu�ils ont �t� enregistr�s par le proph�te, afin de pr�senter � la fois le cours de l�histoire d�j� �coul�, et la destin�e future des grandes puissances Gentiles. Nous devons les consid�rer � la lumi�re des proph�ties qui les encadrent � et non les prendre, comme des faits not�s au hasard par n�importe qui. En un mot, Dieu les a donn�s ici en les rattachant de la mani�re la plus intime � la proph�tie o� nous les rencontrons.
Au chapitre second, nous voyons Dieu agir, dans sa souverainet�, avec un homme suscit� d�entre les Gentils pour �tre le ministre de son autorit�. Cette derni�re s�exerce sous une forme nouvelle, du fait que le peuple d�Isra�l et ses rois se sont montr�s eux-m�mes d�finitivement indignes du dessein et de la vocation de Dieu. L�-dessus, Dieu introduit le syst�me imp�rial de gouvernement dans le monde. Il ne s�agissait pas simplement d�une nation � laquelle il serait accord� de grandir en puissance et d��tre la terreur de ses voisins, ou de constituer un exemple b�ni des voies de Dieu. Il est permis � un dirigeant de devenir le ma�tre du monde, � son seul souverain; non pas seulement un roi puissant quant � lui-m�me, mais un dominateur des rois qui ne sont plus que ses subordonn�s ou ses satellites. Cet �tat de choses commen�a avec Nebucadnetsar, et caract�rise l�empire Gentil. On pourrait objecter que nous ne voyons aujourd�hui aucun pouvoir de ce type. Cela est vrai. Un pareil pouvoir imp�rial n�existe pas dans le monde; et il n�y en a pas eu depuis la chute de Rome, quoique plusieurs y aient aspir�. Mais leur entreprise a �chou�. Le livre de l�Apocalypse nous signale cette suspension du pouvoir imp�rial. Autrefois, durant les jours de la Rome imp�riale, il existait un tel souverain, et il avait les rois pour serviteurs. Mais aujourd�hui nous nous trouvons dans l�intervalle o� tout cela a cess�. N�anmoins ce syst�me doit revivre, et c�est, je le crois, un grand �v�nement r�serv� au monde du temps actuel. Il prendra les hommes par surprise, et quand il sera accompli, il sera le moyen de concentrer la puissance de Satan, et d�actionner ses plans relativement � la terre.
Tout cela est pour nous d�un int�r�t bien s�rieux. Nous sommes proches de la crise de l�histoire du monde; et ceux-l� m�mes qui attendent des signes reconnaissent que nous approchons de la fin d�une �poque, et aussi de la fin des temps des Gentils. La r�organisation de l�empire n�est pas tr�s lointaine. Et c�est une chose bien solennelle de se souvenir que, lorsqu�il sera r�tabli, ce ne sera pas une simple r�p�tition du pass�, mais il y aura un d�veloppement de la puissance de Satan d�une mani�re encore jamais vue. �Dieu leur envoie une �nergie d�erreur pour qu�ils croient au mensonge, afin que tous ceux-l� soient jug�s qui n�ont pas cru la v�rit�, mais qui ont pris plaisir � l�injustice� (2 Thess. 1:11-12). Il est possible qu�un grand nombre de mes fr�res chr�tiens se mettent � crier que mes propos ne sont pas charitables. La parole de Dieu est pourtant plus sage que les hommes. Ce n�est pas une pens�e personnelle, ni d�un autre homme. Nul n�aurait pu tirer de son esprit une pareille perspective; mais Dieu l�a r�v�l�e avec la plus grande clart�. On peut all�guer les �uvres merveilleuses de Dieu op�r�es ces derniers temps, dans tel ou tel pays �loign�, ainsi que la r�ponse de b�n�diction qui leur fait �cho, pour ainsi dire, dans des zones plus rapproch�es de nous. Mais tout cela ne contredit en rien ce qui a �t� dit. Lorsqu�on approche du moment o� va s�accomplir un changement profond, on voit toujours ces deux choses allant ensemble: d�un c�t�, la puissance g�n�rale du mal s�accro�t, et l�orgueil de l�homme s�enfle � un degr� inou�; d�un autre c�t�, l�Esprit de Dieu travaille avec �nergie afin de gagner des �mes � Christ, et de s�parer ceux qui doivent �tre pr�serv�s de la destruction qui doit n�cessairement frapper le p�ch� et l�orgueil. C�est pourquoi, lorsqu�on approche d�une crise du mal, je crois que dans l�intervalle d�attente qui pr�c�de imm�diatement le jugement, nous devons nous attendre � cet accroissement de b�n�diction de la part de Dieu.
Mais arrivons � ce qui forme le sujet direct du chapitre. La puissance imp�riale se trouve entre les mains des Gentils; et la premi�re chose qu�il nous en est dit, c�est qu�elle est employ�e pour �tablir l�idol�trie, ou plut�t qu�il en est fait un abus pour rev�tir l�idol�trie d�une splendeur sans pareil dans l�ancien monde. Une consid�ration bien humiliante, c�est le rapport manifeste qui existe entre la statue d�or que Nebucadnetsar fit dresser dans la plaine de Dura, et la statue qu�il avait contempl�e dans ses visions de nuit. Il est vrai que la statue qu�il fit n��tait pas une repr�sentation exacte de celle qu�il vit. Cependant n�est-il pas grave de constater que, pour autant que l��criture nous l�apprenne, la premi�re chose que fit Nebucadnetsar fut de donner ordre de dresser une statue d�or, afin que tous les peuples, nations et langues se prosternent devant et l�adorent? Une chose au moins est nette: que la t�te d�or de la grande statue e�t sugg�r� cette pens�e ou non, dans tous les cas elle ne l�avait pas emp�ch�e. Au contraire, nous voyons ici l�effroyable usage que Nebucadnetsar fait de l�autorit� mise entre ses mains par Dieu. En voici, je pense, la raison: Nebucadnetsar �tait un homme ayant autant de sagesse selon la chair que de volont� propre. Il occupait bien �videmment une position que jamais homme n�avait occup�e auparavant, �tant non seulement le souverain d�un vaste royaume, mais le ma�tre absolu de beaucoup de royaumes; ces derniers parlaient des langues diverses, et avaient toutes sortes d�habitudes et de politiques contraires. Comment fallait-il se comporter avec toutes ces diff�rentes nations? Par quel moyen pourrait-on les maintenir et les gouverner sous un seul chef? Il existe une influence plus puissante et plus efficace qu�aucune autre, une influence qui, si elle est commune � tous, unit �troitement les hommes entre eux; mais qui, si elle est discordante, range au contraire avec plus de force que toute autre, peuple contre peuple, maison contre maison, enfants contre parents et parents contre enfants, et m�me maris et femmes l�un contre l�autre. Il n�existe pas de dislocation sociale comparable � celle issue de la diff�rence de religion. Aussi, pour �chapper � un si grand p�ril, l�union dans la religion fut la mesure que le diable insinua � l�esprit politique du Chald�en, comme �tant le lien le plus s�r de son empire. Il fallait qu�il exer��t une influence religieuse commune � tous, afin de souder ensemble les c�urs de tous ses sujets. Selon toute probabilit�, c��tait � son avis une n�cessit� politique. Que tous les sujets de l�empire soient unis dans un culte, que tous les c�urs s�unissent dans un m�me acte d�adoration en se prosternant devant un seul et m�me objet, et l�on poss�derait quelque chose qui entretiendrait l�esp�rance et fournirait l�occasion de consolider en un tous ces fragments �pars.
Suivant cette pens�e, il con�oit le projet d�une magnifique statue d�or, dans la plaine de Dura, pr�s de la capitale de l�empire; et c�est l� qu�il invite tous les principaux, les satrapes, les pr�fets, les gouverneurs, les grands juges, les tr�soriers, les conseillers, les l�gistes et tous les magistrats des provinces, tous ceux qui �taient rev�tus de quelque autorit�, � venir assister � la d�dicace de la statue. Il l�environne aussi de tout ce qui pouvait attirer la nature et agir sur les sens. Toutes les sortes de musique doivent contribuer � la sc�ne. Quand on entendrait le son du cor, de la fl�te, de la cithare, de la sambuque, du psalt�rion, de la musette etc., ce serait, pour les repr�sentants de cet immense royaume, le signal � l�ou�e duquel il fallait �se prosterner et adorer la statue d�or que Nebucadnetsar avait dress�e�. Tout ce que peut faire l�homme, c�est une idole; il ne peut m�me pas d�couvrir le vrai Dieu. S�il s�agit d�obtenir l�hommage du monde, la seule chose capable d�entra�ner les hommes sur une grande �chelle, doit �tre quelque chose de cette cr�ation, quelque chose adapt� � la nature de l�homme tel qu�il est. Vous ne pouvez unir les c�urs qui sont vrais avec ce qui est faux. Mais si le vrai Dieu est mis dehors, Satan est l� pour trouver quelque chose qui, introduit par l�autorit� de l�homme, peut tout commander, sauf un consensus g�n�ral. Tel fut le cas ici. En cons�quence, l�autorit� de l�empire fut mise en avant, et tous re�urent ordre d�adorer la statue d�or sous peine de mort. �Quiconque ne se prosternera pas et n�adorera pas, sera jet� � l�heure m�me au milieu d�une fournaise de feu ardent. (v. 6).
�C�est pourquoi, au moment m�me o� tous les peuples entendirent le son du cor, de la fl�te, de la cithare, de la sambuque, du psalt�rion, et toute esp�ce de musique, tous les peuples, peuplades et langues, se prostern�rent et ador�rent la statue d�or que Nebucadnetsar, le roi, avait dress�e� (v. 7).
Mais il y en eut quelques-uns qui se tinrent � l��cart de cette foule idol�tre, bien peu, h�las! bien que, sans doute, il y en eut d�autres cach�s. Nous osons dire qu�il y en eut un qui n�est point mentionn� ici � Daniel lui-m�me. Quoi qu�il en soit, ses trois compagnons n�assistaient point � cette f�te idol�tre, et leur absence les fit mal voir des autres, d�autant plus que leur position �lev�e dans la province de Babylone, les exposait davantage � l�attention publique. Naturellement ils furent signal�s au d�plaisir du roi. �� cause de cela, en ce m�me moment, des hommes chald�ens s�approch�rent et accus�rent les Juifs�. Ensuite ils rappellent au roi le d�cret promulgu�, et ajoutent: �Il y a des hommes juifs, que tu as �tablis sur les services de la province de Babylone, Shadrac, M�shac et Abed-Nego: ces hommes ne tiennent pas compte de toi, � roi; ils ne servent pas tes dieux, et la statue d�or que tu as dress�e ils ne l�adorent pas. Alors Nebucadnetsar, en col�re et en fureur, commanda d�amener Shadrac M�shac et Abed-Nego, etc.�.
Or, ceci appara�t comme un fait d�une tr�s grande importance. Le Gentil se sert de son pouvoir pour mettre en place une religion li�e � la politique de son royaume, une religion ayant un objectif terrestre et imm�diat. Dans un tel environnement, on ne peut pas laisser la religion entre Dieu et la conscience. Il ne s�agit plus de savoir si on a une conviction r�elle sur Dieu et sur Sa v�rit�, et il n�y a plus de libert� pour juger l�imposture. Le culte imagin� par le roi Gentil est impos� � ses sujets sous peine de mort.
Certaines choses peuvent, pour un temps, mettre obstacle � l�effet r�sultant naturellement de ce qu�on condamne la volont� du monde en mati�re de religion. Tel a �t� le cas depuis quelque temps. Chacun sait que durant les cinquante derni�res ann�es et plus, il s�est d�velopp� un certain syst�me d�opinions g�n�ralement connu sous le nom de lib�ralisme. Ce syst�me s�est empar� de l�esprit des hommes. Il ne respecte en aucune fa�on ni Dieu ni Sa Parole � en tant que Parole de Dieu. Son leitmotiv, ce sont les droits de l�homme. Sa vertu cardinale, c�est la libert� pour tous de penser, d�agir et d�adorer comme il pla�t. Aussi longtemps qu�il est permis � cette id�e des droits de l�homme d�avoir cours, la mis�ricorde de Dieu s�en sert pour fournir aux chr�tiens qui ont de la conscience pour Lui, une occasion de suivre tranquillement leur chemin et d�adorer Dieu selon Sa volont�. Et comme on ne peut pas contester que ce droit d�adorer selon Sa volont�, Dieu le revendiquait sur Son propre peuple, et que Sa volont� r�v�l�e peut seule les diriger justement, de m�me, en tant que P�re, il cherche maintenant des enfants qui l�adorent en esprit et en v�rit�. Celui qui est renouvel� dans son c�ur et dans sa conscience prend plaisir � Sa volont�, et trouve sa principale b�n�diction ici-bas � l�exalter. Pour le croyant, cette volont� est plus imp�rative que l�absolutisme du roi pa�en. Le lib�ralisme n�aime vraiment pas ce droit exclusif revendiqu� sur la conscience. Cependant il a amen� du calme dans le monde, et le plein exercice de son autorit� en mati�re de religion est mis en sourdine pour le moment. Car, hormis des exceptions temporaires, on ne peut nier que partout o� une religion est introduite par le monarque pour la conduite de son royaume, il n�est admis ni diff�rence, ni contradiction, ni compromis, et il ne peut en �tre autrement, sinon l�objectif pour lequel on impose la religion serait manqu�. Mais agir ainsi, c�est combattre contre Dieu. Le monarque lui-m�me peut avoir une conscience, et, naturellement, il est tenu d�adorer Dieu suivant Sa volont�. Mais se servir de l�autorit� du royaume pour contraindre les autres, c�est nier pratiquement le contr�le direct de Dieu sur la conscience individuelle. Quand Dieu �tablit sa loi en Isra�l, toute �me �tait tenue d�y ob�ir. L��vangile agit et l��glise repose sur une base enti�rement diff�rente.
La le�on que nous avons ici, c�est que voici le tout premier usage que fit le Gentil de l�autorit� que Dieu lui avait donn�e: il chercha � mettre en place sa propre religion, et � l�imposer � l�ensemble de ses sujets. En d�autres termes, toute son autorit� re�ue de Dieu, fut employ�e � nier le vrai Dieu et � imposer l�ob�issance universelle � l��gard de son idole, avec la perspective d�une mort effroyable comme salaire imm�diat de la d�sob�issance. C�est l� la grande caract�ristique du premier des empires Gentils.
Mais l�iniquit� de l�homme et toute la ruse de Satan n�aboutissent qu�� mettre en vue les fid�les. Le roi commande de les jeter dans la fournaise de feu ardent. Il commence sans doute par leur adresser une remontrance, et leur offre une occasion de fl�chir: �Est-ce � dessein, Shadrac, M�shac et Abed-Nego, que vous ne servez pas mon dieu, et que vous n�adorez pas la statue d�or que j�ai dress�e? Maintenant, si, au moment o� vous entendrez le son du cor, de la fl�te, de la cithare, etc... vous �tes pr�ts � vous prosterner et � adorer la statue que j�ai faite...; mais si vous ne l�adorez pas, � l�instant m�me vous serez jet�s au milieu de la fournaise de feu ardent. Et qui est le Dieu qui vous d�livrera de ma main?� (v. 15). Il est bien solennel de voir combien fut passag�re l�impression produite sur l�esprit du roi. Le dernier fait mentionn�, avant qu�il dresse cette statue, c�est qu�il tomba sur sa face devant Daniel, lui rendant tous les honneurs divins. Il �tait m�me all� jusqu�� dire: �En v�rit�, votre Dieu est le Dieu des dieux et le Seigneur des rois, et le r�v�lateur des secrets, puisque tu as pu r�v�ler ce secret� (2:47). Mais ce fut tout autre chose, quand il vit son pouvoir contest� et sa statue m�pris�e, malgr� la fournaise de feu ardent.
C��tait tr�s bien de reconna�tre Dieu au moment o� il lui r�v�lait un secret. Le chapitre 2 le reconna�t pleinement. Et l�, Daniel repr�sente ceux qui ont la pens�e de Dieu, qui marchent dans Sa crainte: �Le secret de l��ternel est pour ceux qui le craignent�.
Mais Dieu avait d�l�gu� la puissance au chef des Gentils, Nebucadnetsar. Et maintenant que ces hommes ont l�audace de braver les cons�quences de leur refus d�ob�ir, plut�t que d�adorer la statue, il est rempli de fureur et sa col�re s�exhale en paroles de m�pris contre Dieu lui-m�me: �Qui est le Dieu�, ose-t-il dire, �qui vous d�livrera de ma main?� Cela devenait donc une question entre lui, que Dieu avait �tabli, et Dieu lui-m�me.
Mais voici un trait magnifique et des plus b�nis. Ce n�est pas la mani�re de Dieu, dans le temps actuel, d�opposer la force � la force. Sa mani�re n�est pas d�agir en destruction des Gentils, m�me quand ils abusent de leur pouvoir contre Dieu qui leur a confi� l�autorit�. J�invite mes lecteurs � r�fl�chir s�rieusement � cela, car je crois que c�est une chose pratique fort importante. Shadrac, M�shac et Abed-Nego ne prennent nullement une place de r�sistance � Nebucadnetsar et � sa m�chancet�. Nous savons que plus tard la conduite du roi fut tellement mauvaise que Dieu le d�pouilla de toute gloire pendant longtemps, et le priva m�me d�intelligence humaine. Ces hommes pieux ne pr�tendent point qu�il est un faux roi, parce qu�il �tablit et impose l�idol�trie. Pour le chr�tien, la question n�est point de savoir ce qu�il en est des rois, mais de savoir comment on doit soi-m�me se comporter. Le chr�tien n�a pas � se m�ler des affaires des autres; il est appel� � marcher dans la confiance en Dieu, la patience et l�ob�issance. Dans la majeure partie des obligations quotidiennes, il nous est possible d�ob�ir � Dieu tout en ob�issant aux lois du pays o� nous demeurons. Cela peut se faire en tout pays. M�me si on se trouve dans un pays papiste, je crois qu�en g�n�ral on peut ob�ir � Dieu sans d�sob�ir aux lois du pays. Il peut �tre n�cessaire quelquefois de se cacher. Par exemple si une procession passe et qu�on exige une marque de respect pour l�hostie, il faut �viter d�avoir l�air d�insulter les sentiments des gens, tandis que, d�un autre c�t�, on ne peut manifester aucune approbation � leur faux culte.
Il est tr�s important de se rappeler que le gouvernement est �tabli et reconnu de Dieu, et que, par cons�quent, il a droit � l�ob�issance du chr�tien, o� qu�il se trouve. Cette question est trait�e dans l�une des �p�tres du Nouveau Testament, celle-l� m�me qui expose plus que toute autre les fondements, les caract�res et les effets du christianisme par rapport � l�individu. Je fais allusion � l��p�tre aux Romains, la plus compl�te des �p�tres de Paul. Nous y trouvons en premier lieu, l�expos� complet de la condition de l�homme, puis la r�demption qui est en J�sus Christ. Les trois premiers chapitres sont consacr�s au sujet de la ruine de l�homme; les cinq suivants � la r�demption que Dieu a op�r�e en r�ponse � la ruine de l�homme. Puis, dans les trois chapitres qui suivent, on a le cours des dispensations de Dieu, � c�est-�-dire ses voies avec Isra�l et avec les Gentils, ordonn�es suivant une immense perspective. Vient alors la partie pratique de l��p�tre, ou du moins la partie renfermant les exhortations et les pr�ceptes: d�abord, au chapitre 12, les relations des chr�tiens entre eux, puis � la fin du chapitre apr�s une transition progressive, les relations des chr�tiens avec leurs ennemis; et ensuite avec les autorit�s qui existent (Rom. 13:1). Il semble que le but de cette expression �les autorit�s qui existent� est d�englober toutes les formes de gouvernement sous lesquelles les chr�tiens peuvent �tre plac�s. Leur devoir est d��tre soumis, non pas seulement � un roi, mais aussi � toute forme de souverainet�; non pas seulement � un gouvernement existant depuis longtemps, mais aussi � un gouvernement nouvellement �tabli. L�affaire du chr�tien est de montrer du respect � tous ceux qui sont constitu�s en autorit�, de rendre l�honneur � qui l�honneur est d�, ne devant rien � personne, sinon d�aimer. Ce qui donne une telle force � ces exhortations, c�est que l�empereur de l��poque �tait l�un des pires et des plus cruels qui aient jamais occup� le tr�ne des C�sars. Malgr� cela, il n�est fait aucune r�serve, et aucune qualification n�est requise pour l�autorit�; il n�y a non plus aucun sous-entendu (bien au contraire) laissant entendre que les chr�tiens auraient � ob�ir si les ordres de l�empereur sont bons, et qu�ils seraient lib�r�s de leurs obligations si les ordres sont mauvais. Le chr�tien est appel� � ob�ir � non pas toujours dans le cas de N�ron, ou de Nebucadnetsar, mais toujours � Dieu. Il s�ensuit qu�il n�y a r�ellement pas le moindre fondement pour accuser de r�bellion une personne pieuse. Je sais bien que rien ne pr�servera � coup s�r un chr�tien d�avoir mauvaise r�putation. Il est naturel pour le monde de dire du mal de quelqu�un qui appartient � Christ � � Celui qu�ils ont crucifi�. Mais le principe que nous venons de voir pr�serve l��me qu�une telle accusation ait aucun fondement r�el. L�ob�issance � Dieu reste enti�re; mais je suis tenu d�ob�ir aux �autorit�s qui existent�, dans tout ce qui ne contredit pas mon ob�issance � Dieu, aussi �prouvant que cela puisse �tre.
Les lumi�res de ces Juifs fid�les �taient beaucoup plus restreintes que celles que les chr�tiens devraient poss�der maintenant: ils n�avaient que la r�v�lation de Dieu comme la portion d�Isra�l. Mais la foi comprend toujours Dieu: qu�il y ait peu ou beaucoup de lumi�re, elle cherche et trouve les directions de Dieu. Or, l�exercice de foi de ces hommes �tait tr�s simple. Le d�cret rendu par l�empereur �tait incompatible avec le fondement de toute v�rit� � le seul vrai Dieu. La vocation d�Isra�l avait express�ment pour but de maintenir que c��tait l��ternel le seul vrai Dieu, et non pas les idoles. Voil� un roi qui leur commandait de se prosterner et d�adorer une statue. Ils n�osent pas p�cher; ils doivent ob�ir � Dieu plut�t qu�� l�homme. Il n�est dit nulle part que nous devons d�sob�ir � l�homme. Dieu doit �tre ob�i quel que soit le canal par lequel une chose est command�e; c�est toujours � Dieu qu�on doit ob�ir. Si je fais une chose, aussi juste soit-elle en elle-m�me, simplement d�apr�s le principe que j�ai le droit de d�sob�ir � l�homme en certaines circonstances, au fond, je ne fais que choisir le moindre de deux maux. Pour un chr�tien, le principe est de ne jamais faire le mal du tout; il peut se tromper, je ne le nie pas; mais je ne comprends pas un homme qui poserait tranquillement en principe qu�il doit accepter un mal quelconque. C�est l� une id�e pa�enne. Un idol�tre, priv� de la lumi�re r�v�l�e de Dieu, ne pouvait en savoir davantage. On trouve pourtant des chr�tiens se servant de la confession du mis�rable �tat de l��glise comme d�une excuse pour pers�v�rer dans un mal reconnu, disant: �De deux maux nous devons choisir le moindre�! � Mais je maintiens que, quelque soient les difficult�s rencontr�es, il y a toujours un chemin selon Dieu o� la pi�t� peut marcher. Alors comment se fait-il que je trouve des difficult�s dans la pratique? C�est parce que je veux m��pargner moi-m�me. Si je fais un compromis m�me mineur avec le mal, l�autoroute des aises et de l�honneur est ouverte devant moi; mais du coup, je mets Dieu de c�t�, et je me place sous la puissance de Satan. C��tait pr�cis�ment le conseil que Pierre donnait � notre Seigneur qui lui parlait de sa mort prochaine: �Dieu t�en pr�serve, cela ne t�arrivera point!�
Il en est de m�me pour le chr�tien. En consentant � un petit mal, en faisant un compromis avec sa conscience, en �vitant l��preuve que l�ob�issance � Dieu am�ne toujours, on peut sans doute �chapper en grande partie � l�inimiti� du monde, et gagner ses louanges parce qu�on se fait du bien � soi-m�me. Mais si l��il est simple, Dieu a des droits, et il faut que ces droits soient toujours respect�s dans l��me, et y aient la premi�re place. Si on exige de moi quelque chose qui am�ne � un compromis avec Dieu, il me faut alors ob�ir � Dieu plut�t qu�� l�homme. Partout o� ce principe est tenu fermement, le chemin est parfaitement clair. Il se peut qu�il y ait du danger, voire m�me que la mort nous regarde en face, comme dans cette occasion. Le roi fut enflamm� de col�re de ce que ces hommes osaient lui dire: �Nebucadnetsar, il n�est pas n�cessaire que nous te r�pondions sur ce sujet�. Pas besoin de lui r�pondre! Et de quoi donc �tait-il besoin? C��tait une affaire qui regardait Dieu: la leur �tait de rendre les choses de C�sar � C�sar, et les choses de Dieu � Dieu. Ils �taient dans l�esprit m�me de cette parole de Christ avant qu�elle ait �t� prononc�e. Ils avaient march� dans le respect de leurs devoirs � la place assign�e par le roi: on ne les accusait de rien � cet �gard. Mais il s��levait maintenant une question touchant leur foi profond�ment, et ils le ressentaient. C��tait la gloire de Dieu qui �tait en cause, et ils se confiaient en Lui.
En cons�quence, ils disent: �Notre Dieu que nous servons peut nous d�livrer de la fournaise de feu ardent�. Combien cela est beau! En pr�sence du roi, qui n�avait jamais pens� qu�� se servir lui-m�me, et qui ne voyait personne d�autre m�ritant d��tre servi, ils disent: �Notre Dieu que nous servons�. Auparavant, ils avaient servi fid�lement le roi, parce qu�ils avaient toujours servi Dieu; et ils ont encore � servir Dieu, m�me si cela leur donne l�apparence de ne pas servir le roi. Mais ils ont confiance en Dieu. �Il nous d�livrera de ta main, � roi!� Ce n��tait pas simplement la v�rit� d�une mani�re abstraite: c��tait la foi. �Il nous d�livrera�. Mais il y a encore mieux: �Sinon, sache, � roi, que nous ne servirons pas tes dieux, et que nous n�adorerons pas la statue d�or que tu as dress�e�. M�me si Dieu n�agit pas en puissance pour nous d�livrer, c�est Lui que nous servirons; nous ne voulons point servir les dieux de ce monde. Oh! cher lecteur, quelle dignit� la foi au Dieu vivant donne � l�homme qui marche avec elle! Ces hommes �taient � ce moment-l� l�objet de toute l�attention de l�empire babylonien. Et la statue, alors? Elle �tait oubli�e. Nebucadnetsar lui-m�me se trouvait impuissant en pr�sence de ses captifs d�Isra�l. Ils �taient l�, calmes, nullement intimid�s, alors que le roi lui-m�me montrait sa faiblesse. Car quelle faiblesse plus �vidente que de se laisser aller � une fureur qui change l�apparence du visage et qui fait prof�rer des menaces manquant enti�rement leur but? On chauffa la fournaise sept fois plus que d�habitude. Les hommes forts servant le roi pour y jeter les trois fid�les furent d�vor�s eux-m�mes par les flammes.
Une fois ce forfait accompli, voici appara�tre une nouvelle merveille sous les yeux du roi. Ce n��tait pas une vision, mais la puissance manifeste de Dieu. Quelle mis�rable vanit� pour ce roi de d�gainer l��p�e contre Dieu! Au milieu de la fournaise de feu ardent s�offre soudain un spectacle saisissant. Tout �tonn�, le roi �se leva pr�cipitamment et prit la parole et dit � ses conseillers: N�avons-nous pas jet� au milieu du feu trois hommes li�s? Ils r�pondirent et dirent au roi: Certainement, � roi! Il r�pondit et dit: Voici, je vois quatre hommes d�li�s, se promenant au milieu du feu, et ils n�ont aucun mal�. Que pouvait-on dire de la puissance de Nebucadnetsar maintenant? � quoi servait-il d��tre le plus puissant monarque du monde, et d��tre entour� de tout ce qui constituait l��lite de sa force et de la grandeur de son empire? On avait li� ces hommes, on les avait jet�s au milieu de la fournaise de feu ardent, dans la condition apparemment la plus mis�rable de tout le royaume. Et le voil� oblig� de contempler leurs liens br�l�s, et eux-m�mes rendus libres par ce qui devait �tre leur perdition. Mais il y a plus encore: un autre personnage �tait visible, et tout ce que Nebucadnetsar peut en dire, c�est qu�il est Fils de Dieu. �Voici, je vois quatre hommes d�li�s...et l�aspect du quatri�me est semblable � un fils de Dieu�.
De la m�me mani�re que Dieu pouvait employer la bouche d�un Balaam, ou d�un Ca�phe, pour dire la v�rit�, bien qu�ils n�y pensaient gu�re et qu�ils n�avaient pas communion avec Lui dans la v�rit�, ainsi aussi cette expression du roi �un fils de Dieu� �tait, ici, particuli�rement appropri�e. Nous ne pouvons pas supposer que Nebucadnetsar avait l�intelligence de sa signification; n�anmoins, il y avait en elle une convenance frappante. Il aurait pu employer d�autres titres; il aurait pu dire �le fils de l�homme�, comme on le voit dans cette proph�tie, ou bien �le Tr�s-Haut�, ou d�autres encore. Mais l�expression �Fils de Dieu� semble parfaitement convenir � cette sc�ne; c�est pourquoi je pense qu�il est �vident que c�est la puissance souveraine de l�Esprit de Dieu qui amena le roi � s�en servir. Dans le Nouveau Testament, o� toute la v�rit� est exprim�e clairement, nous voyons notre Seigneur Lui-m�me se r�f�rer � ces deux titres qui se trouvent tous deux en Daniel: Fils de l�homme et Fils de Dieu. Fils de l�homme est le titre de Christ dans sa gloire judiciaire: en tant qu�il est Fils de l�homme, tout jugement lui est donn� (Jean 5:22, 27). En tant que Fils de Dieu, Il donne la vie, Il vivifie au milieu de la mort; en tant que Fils de Dieu, Il d�livre ceux qui �taient li�s, et �si le Fils vous affranchit, vous serez r�ellement libres�. Ce verset de Jean 8 me semble le commentaire doctrinal de la sc�ne qui est devant nous. Le Fils �tait l�, et Il rendait libre les prisonniers. L�homme les avait li�s, avait essay� d�ex�cuter sa menace de vengeance contre quiconque reconna�trait le vrai Dieu. Et ces trois hommes avaient tout risqu� pour la v�rit� de Dieu lui-m�me, contre tous ses rivaux et toutes les statues possibles; alors Dieu �tait intervenu en leur faveur, les d�livrant puissamment. Non seulement le roi orgueilleux reconna�t que sa parole a �t� chang�e, mais il associe leurs noms avec le Dieu Tr�s-Haut, qui n�a point honte d��tre appel� leur Dieu (H�b. 11:16).
La domination Gentile n�a pas fini pour autant. Je crois que sa fin am�nera la m�me sc�ne avec autant de force que jamais. Le livre de l�Apocalypse d�montre que le dernier grand monarque Gentil se servira de toute l�autorit� de son gouvernement pour imposer ce qu�on peut appeler la �religion� de cette �poque. Et alors Dieu d�ploiera Sa puissance miraculeuse pour pr�server Ses t�moins pour la t�che qu�il leur aura confi�e. Il est possible que certains aient � souffrir jusqu�� la mort; Dieu peut en effet agir de diverses mani�res. Mais l�Apocalypse nous apprend qu�il y aura des personnes pr�serv�es malgr� la puissance imposant l�idol�trie aux derniers jours.
Lorsque ces choses auront lieu, nous ne serons plus sur la sc�ne. Aussi, la mention des Juifs au temps de la derni�re grande tribulation est-elle bien significative. Tandis que, � la fin, les hommes en g�n�ral seront forc�s de reconna�tre le vrai Dieu, il y aura auparavant une pers�cution terrible; on saura ce que c�est que de �glorifier Dieu au milieu des flammes�, selon une expression positivement employ�e � l��gard du r�sidu juif dans les derniers jours. La main de Dieu op�rera des merveilles, mais ce sera envers les Juifs et non envers les chr�tiens. Pour ce qui nous concerne, la tribulation est notre part normale et constante dans le monde. Le Nouveau Testament le d�montre du d�but � la fin. Rien de plus clair que le Saint Esprit ne reconna�t jamais le chr�tien en aucune mani�re, sinon comme s�par� du monde, � objet de son animosit� et de sa pers�cution, rejet�, m�pris�, inconnu du monde. Telle est la place que nous reconna�t la parole de Dieu. C�est aux chr�tiens � rendre compte pourquoi ils l�ont perdue; car il est manifeste que la position que je viens de d�crire ne s�applique en aucune mani�re au temps actuel. Le monde est-il devenu meilleur, ou bien les chr�tiens sont-ils devenus plus mauvais? Que la conscience r�ponde, et si elle est droite, le Seigneur s�en servira comme d�un moyen pour nous ramener � la position que nous n�aurions jamais d� abandonner. Nous sommes encore dans le temps de la supr�matie des Gentils, et de l�ob�issance comme place du chr�tien. Car le plus souvent, ce sur quoi le pouvoir insiste, c�est ce que le chr�tien peut lui rendre en toute libert�. Mais quand il y a opposition entre l�autorit� du monde et celle de Dieu, nous devons ob�ir � Dieu plut�t qu�aux hommes, quelles qu�en soient les cons�quences. Ob�ir est la seule chose que Dieu reconnaisse dans les Siens.
Chacun des chapitres suivant a une relation �troite et toujours croissante avec le cours du d�veloppement de l�empire Gentil. Mais il suffit de faire ressortir le fait que l�idol�trie � la religion mondaine, ou une religion con�ue pour �tre pratiqu�e par tous et impos�e sous peine de mort � est le premier grand trait de l�empire Gentil dont il soit fait mention, et qui l�impr�gnera plus ou moins, en totalit�. De m�me que l�idol�trie a �t� impos�e par le premier empire, ainsi en sera-t-il � la fin de notre �poque. Le livre de l�Apocalypse nous montre la derni�re phase du dernier empire Gentil, et nous y voyons que, comme il a commenc�, ainsi il finira: la contrainte exerc�e ici par le chef de l�empire pour obliger tous ses sujets � se courber et � adorer en vue de son propre affermissement, c�est la m�me chose qui r�appara�tra � la fin.
Mais il y a encore une autre analogie. Dieu a eu ses t�moins � cette �poque. Et comme ce furent les Juifs qui r�sist�rent alors � l�idol�trie gentile, ce sont aussi eux qui reviendront sur la sc�ne des voies de Dieu, et ils seront sp�cialement les t�moins que Dieu honorera. Ce r�sidu d�Isra�l marqu� par la justice, a �t� repr�sent� par les disciples aux jours du minist�re terrestre de notre Seigneur. Ils seront une semence pieuse attach�e au Seigneur et aimant son nom, et ceci parce qu�ils auront saisi le Messie, � bien qu�avec plus ou moins de lumi�re. Ils seront trouv�s attendant le retour du Seigneur pour prendre en mains son royaume, apr�s la disparition de l��glise proprement dite de la sc�ne des voies de Dieu sur la terre.
Ainsi donc, de m�me que l�autorit� des Gentils commen�a par l�idol�trie impos�e � tous, et de m�me que les seuls t�moins pour Dieu se trouv�rent parmi les Juifs, ainsi aussi � la fin, l�idol�trie r�appara�tra, et Dieu aura de nouveau un r�sidu fid�le au sein de ce pauvre peuple � un t�moignage pour Lui-m�me au milieu de l�apostasie.
Mais j�esp�re entrer plus dans les d�tails en �tudiant les chapitres suivants. Souvenons-nous que ce que nous venons de consid�rer n�est pas simplement pour cette �poque-l�, et ne concerne pas seulement les t�moins de ce jour-l�. Si Dieu veut avoir alors un peuple fid�le parmi les Juifs, puissions-nous, nous qui sommes chr�tiens, ne pas �tre d�sob�issants � la vision c�leste! (Actes 26:19). Nous avons devant nous des perspectives plus brillantes qu�aucune de celles que Daniel a vues. Il n�a pas eu le privil�ge de voir J�sus couronn� de gloire et d�honneur, � cause de la passion de la mort (H�b. 2:9). Il pouvait bien, d�un c�t�, rendre t�moignage au rejet du Messie, et d�un autre c�t�, � sa domination universelle et �ternelle. Mais pour nous maintenant, entre ces deux grandes gloires de Christ, l�une pass�e, l�autre future, nous connaissons des gloires autres et plus �lev�es en Lui; et nous Le connaissons Lui-m�me, en qui toutes ces b�n�dictions sont r�unies comme en un tr�sor. Nous savons qu�il est le vrai Dieu et la vie �ternelle (1 Jean 5:20), et que nous sommes nous-m�mes b�nis de toute b�n�diction spirituelle dans les lieux c�lestes en Lui (�ph. 1:3). Nous sommes appel�s hors de ce monde pour Le suivre, devant bient�t partager sa gloire c�leste. Il n�y a plus qu� �un peu de temps, et celui vient, viendra, et il ne tardera point� (H�b. 10:37). Et s�il en est ainsi, combien ne devons-nous pas nous tenir � part de ce pr�sent si�cle mauvais? Combien ne devons-nous pas nous pr�server des efforts qu�il fait pour avoir l�air de respecter le nom de J�sus? H�las! comme il arrive souvent que les gens restent � se demander, embarrass�s, o� est le monde et qu�est-ce qu�il est! En v�rit�, poser cette question est une triste preuve qu�on est tellement m�l� au monde qu�on ne sait pas la r�ponse. Que le Seigneur nous fasse la gr�ce de n�avoir aucune h�sitation pour savoir ce qu�est le monde et o� nous en sommes. Le Juif �tait oblig� d�y entrer l��p�e � la main pour ex�cuter le jugement. Mais telle n�est pas la place du chr�tien, car il a d�but� avec l��p�e tir�e contre Christ, Christ lui-m�me acceptant le coup. Nous, nous avons d�but� avec la croix, et nous devons poursuivre avec, attendant la gloire du Seigneur J�sus Christ. Toute notre b�n�diction est fond�e sur la croix, et toutes nos esp�rances se concentrent sur la gloire de Christ et Son retour pour nous.
Que le Seigneur nous accorde de pouvoir vivre ainsi dans une connaissance croissante de la Personne b�nie � qui nous avons � faire et � qui nous appartenons. Alors, quels que soient les dangers et les �preuves, nous y serons toujours en la compagnie du Fils de Dieu.
Puissions-nous conna�tre toujours plus ce que c�est que de marcher avec Christ dans la libert� et dans la joie. De cette mani�re, nous aurons toujours Christ avec nous � l�heure du besoin.