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Daniel 5

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versets 1-31

Les chapitres 5 et 6 de Daniel forment une partie de ce que nous pouvons appeler la s�rie des chapitres moraux. Ils sont historiques, mais en m�me temps empreints du caract�re de figures de l�avenir, �clair�s par les proph�ties avant et apr�s, et les �clairant en retour. Parmi ces illustrations pratiques de ce que sont les puissances Gentiles, nous en avons d�j� vu deux apr�s le songe de Nebucadnetsar. Abordons maintenant la premi�re des deux suivantes, avant d�arriver aux communications plus pr�cises faites au proph�te lui-m�me, au chapitre 7.

Les chapitres 5 et 6 ont ceci de particulier qu�ils ne r�v�lent pas tant les caract�res g�n�raux des Gentils, mais plut�t certains traits particuliers qui les marqueront � la fin � signes pr�curseurs d�une prompte destruction. En un mot, ils typifient des actes mauvais sp�cifiques, ou des explosions du mal, plut�t que leur �tat chronique mauvais tout au long de leur histoire. N�anmoins, entre ces deux chapitres, il y a une nette diff�rence. Examinons maintenant rapidement le premier.

�Le roi Belshatsar fit un grand festin � mille de ses grands, et but du vin devant les mille�. C��tait une f�te somptueuse, peut-�tre rare en son genre. Le roi sacril�ge, ayant bu, �commanda d�apporter les vases d�or et d�argent que son p�re Nebucadnetsar, avait tir�s du temple qui �tait � J�rusalem, afin que le roi et ses grands, ses femmes et ses concubines y bussent. Alors on apporta les vases d�or... Ils burent du vin, et ils lou�rent les dieux d�or et d�argent, d�airain, de fer, de bois et de pierre�. L�histoire nous apprend que c��tait une f�te annuelle o� la licence se donnait libre cours, et l�arm�e assi�geante y trouva une occasion favorable pour agir au moment o� les assi�g�s n��taient pas sur leurs gardes. C�est dans de telles circonstances, l��criture nous le fait voir, que le roi lance son insulte au Dieu d�Isra�l, alors qu�il �tait plong� dans la fausse s�curit� pr�c�dant la destruction. T�m�rit� et aveuglement! C��tait juste la veille de l�effondrement de sa dynastie et de sa mort.

Pour Belshatsar, le pass� �tait comme une page blanche; c��tait pour lui une le�on qu�il n�avait ni �cout�e ni apprise: Dieu, dans les voies de sa providence, avait fait de son anc�tre l�instrument de jugements justes, mais terribles. La cit�, la sainte cit� de Dieu, avait �t� prise, le temple br�l�, et les vases du sanctuaire, avec presque toute la nation, peuple, sacrificateurs et roi, avaient �t� transport�s dans la terre de l�ennemi. Cette chute d�Isra�l avait rempli les hommes d��tonnement, en tous lieux: L�importance de cette affaire �tait hors de proportion avec la grandeur de la nation ou la dimension de son territoire. Mais quoi qu�il en soit de leur mis�re personnelle, ils �taient environn�s de l�aur�ole d�un Dieu qui jadis les avait amen�s d��gypte � travers la Mer Rouge � qui les avait nourris du pain des anges pendant les longues ann�es dans le d�sert aride � et qui les avait prot�g�s durant des si�cles dans le pays de Canaan, malgr� leurs ingratitudes et mille p�rils. N��tait-il donc pas �trange, pour le monde, de voir Dieu livrer son peuple �lu et si favoris�, pour �tre emport� hors de sa terre par un roi chald�en, chef de l�idol�trie de l��poque? Car Babylone fut toujours renomm�e pour la multitude de ses idoles.

Malgr� toute l�orgueilleuse r�ussite de son ambition, Nebucadnetsar n�avait pas �t� aussi insens�. Il s��tait prostern� quand il avait entendu la v�rit� merveilleuse que, dans sa souverainet�, le Dieu du ciel l�avait suscit� lui-m�me pour �tre la t�te d�or de l�empire Gentil, apr�s avoir abandonn� Isra�l � cause de ses p�ch�s. Il avait reconnu le Dieu de Daniel comme le Dieu des dieux et le Seigneur des rois; il avait confess� que le Dieu de Shadrac, M�shac et Abed-Nego �tait le Dieu Tr�s-haut � un Dieu qui d�livrait et r�v�lait les secrets plus que tout autre. Nebucadnetsar, il est vrai, s��tait rendu coupable de beaucoup de p�ch�s � il avait �t� orgueilleux, et s��tait �lev� dans son propre c�ur en d�pit de l�avertissement re�u, et � cause de cela, il avait �t� abaiss� comme nul de l�a jamais �t�; mais il avait reconnu son p�ch� dans tout son grand royaume, ainsi que les grandes merveilles du Roi du ciel dont toutes les �uvres sont v�ritables, et les voies justes. Mais avant cette fin brillante, m�me aux jours de sa plus profonde indiff�rence, (alors que tout tremblait devant lui, et qu�il faisait mourir et vivre qui il voulait, et qu�il �levait et abaissait qui il voulait), jamais il ne s��tait livr� � un acte de m�pris et de profanation tel que son petit-fils.

La sentence du jugement imm�diat, in�vitable, se fit entendre d�un coup. La coupe d�iniquit� �tait pleine; il y avait longtemps que la bouche de l��ternel avait proclam� le ch�timent du roi de Babylone (�sa�e 13; J�r�mie 25, etc.). Cependant, le coup ne tombe pas sans un signe solennel de la part de Dieu. �En ce m�me moment, les doigts d�une main d�homme sortirent, et �crivirent, vis-�-vis du chandelier, sur le pl�tre de la muraille du palais du roi; et le roi vit l�extr�mit� de la main qui �crivait�.

Ce n��tait pas un songe de la nuit. C��tait le support de l�annonce terrible, au milieu de l�orgie effr�n�e et du d�fit impie jet� � la face du Dieu vivant. L�heure de l�effusion de la col�re avait sonn�. Il faut que Bel se prosterne, et que N�bo s�incline devant l�indignation de Dieu, mais c�est un Dieu d�une patience extr�me. Le roi n�eut pas besoin qu�on lui sugg�r�t ce dont il s�agissait. Sa conscience, rong�e de d�pravation, tremblait devant la main tra�ant sa sentence, quoiqu�il ne comprit pas un mot de l��criture. Il sentait instinctivement qu�il avait affaire avec Celui dont personne ne saurait arr�ter la main. �Alors le roi changea de couleur, et ses pens�es le troubl�rent; et les liens de ses reins se d�li�rent, et ses genoux se heurt�rent l�un contre l�autre�. Dans son effroi, oublieux de sa dignit�, �le roi cria avec force d�amener les enchanteurs, les Chald�ens et les augures�. Mais tout fut inutile. On offrit les r�compenses les plus �lev�es, mais l�esprit d�un profond sommeil fermait tous les yeux. �Ils ne purent lire l��criture ni faire conna�tre au roi l�interpr�tation�.

Au milieu des angoisses croissantes du roi, et de l��tonnement de ses grands, la reine (sans aucun doute la reine-m�re, si nous comparons les versets 2 et 10) entre dans la salle du festin. Ses sympathies n��taient point � la f�te, et elle rappelle au roi quelqu�un qui �tait encore plus en dehors et au-dessus de tout cela, un homme dont la personne �tait enti�rement �trang�re � ce roi impie: �Il y a un homme dans ton royaume etc.� (v. 11-14)

Ce fait, que Daniel �tait �tranger � Belshatsar, est extr�mement significatif. Quels que fussent l�orgueil et l�audace du grand Nebucadnetsar, Daniel �tait assis � la porte du roi � gouverneur sur toute la province de Babylone, et chef de tous ceux qui avaient la surintendance sur tous les sages. Son descendant avili et d�g�n�r� ne connaissait pas Daniel.

Cela me rappelle un incident bien connu de l�histoire du roi Sa�l, dont on ne voit pas toujours la port�e morale: l�intervention d�un jeune fils d�Isa�, dont il plaisait � Dieu d�employer la musique pour calmer l�esprit du roi troubl� par un mauvais esprit. �Il arrivait que, quand l�esprit envoy� de Dieu �tait sur Sa�l, David prenait la harpe et en jouait de sa main; et Sa�l �tait soulag� et se trouvait bien, et le mauvais esprit se retirait de dessus lui� (1 Samuel 16:23). Peu de temps apr�s, Sa�l et tout Isra�l se trouv�rent dans une grande consternation, lorsque le g�ant de Gath leur jeta son orgueilleux d�fi dans la vall�e d��la. La providence de Dieu y conduisit un jeune homme, dans l�humble sentier de l�accomplissement d�un devoir pacifique; celui-ci entendit d�une toute autre mani�re les orgueilleuses paroles de vanit� du Philistin. Loin d�en �tre effray�, il �prouva plut�t de l��tonnement devant l�audace de cet incirconcis osant d�fier les arm�es du Dieu vivant. � peine l�a-t-il vaincu, que le roi se tourne vers le chef de l�arm�e, et lui fait cette demande: �De qui ce jeune homme est-il fils?� Et Abner confesse son ignorance. Voil� une chose bien �trange. Le jeune gar�on lui-m�me, qui l�avait servi dans sa maladie, �tait inconnu du roi Sa�l! Certainement il ne s��tait pas �coul� un long intervalle; mais Sa�l ne connaissait point David. Cette circonstance a jet� les critiques dans une perplexit� extr�me. Et l�un d�eux, h�bra�sant des plus distingu�s, a essay� d��tablir qu�il fallait que d�une mani�re ou d�une autre les chapitres aient �t� entrem�l�s: la derni�re partie du chapitre 16 devait suivre la fin du chapitre 17, de mani�re � faire dispara�tre la difficult� sur l�ignorance de Sa�l � l��gard de la personne de David, alors que celui-ci s��tait d�j� tenu en sa pr�sence, et avait d�j� gagn� son affection et �tait d�j� devenu son porteur d�armes. Mais tout cela vient de ce que l�on ne comprend pas la le�on que Dieu veut enseigner dans cette sc�ne. Il se pouvait fort bien que Sa�l e�t aim� David � cause de ses services, mais il n�avait �prouv� pour lui aucune sympathie; et lorsqu�il en est ainsi, nous oublions facilement. Si l�on n�a pas les m�mes affections, on s��loigne les uns des autres en rapport avec le service du Seigneur. C�est l� justement l�esprit du monde vis-�-vis des enfants de Dieu, selon ce que dit l�ap�tre Jean: �C�est pourquoi, le monde ne nous conna�t pas, parce qu�il ne l�a pas connu�. Il peut savoir bien des choses sur les chr�tiens, mais il ne les conna�t jamais. Et quand le chr�tien a disparu de la sc�ne, il peut bien rester encore de lui un souvenir fugitif, mais c�est un homme inconnu. Sa�l avait eu de grands devoirs de reconnaissance envers David, mais bien que David e�t �t� pour lui un moyen de soulagement, n�anmoins le souvenir tant de lui-m�me que du service rendu disparaissait en m�me temps.

C�est pareillement que la reine pouvait dire au sujet de Daniel: �Aux jours de ton p�re, de la lumi�re, et de l�intelligence, et une sagesse comme la sagesse des dieux, ont �t� trouv�es en lui; et le roi Nebucadnetsar, ton p�re, � ton p�re, � roi, l�a �tabli chef des devins, des enchanteurs, des Chald�ens, des augures�. Malgr� cela, personne ne s�occupait de lui maintenant; il �tait inconnu des gens de la f�te; la seule personne qui pens�t � lui �tait la reine; or elle-m�me n��tait l� qu�� cause du trouble o� ils �taient jet�s.

Daniel est donc amen� devant le roi qui lui demande: �Es-tu ce Daniel, l�un des fils de la captivit� de Juda, que le roi, mon p�re, a amen�s de Juda?� Il lui expose alors sa difficult�, et parle des r�compenses qu�il est pr�t � donner � quiconque lira l��criture et en fournira l�interpr�tation. La r�ponse de Daniel est bien appropri�e � la circonstance: �Que tes pr�sents te demeurent, et donne tes r�compenses � un autre. Toutefois je lirai l��criture au roi, et je lui en ferai conna�tre l�interpr�tation�. Il commence par lui faire entendre une douloureuse parole de r�pr�hension. Il lui retrace en quelques mots l�histoire de Nebucadnetsar et des voies de Dieu envers lui; en m�me temps, il lui rappelle sa propre indiff�rence compl�te, et ses insultes contre Dieu: �Et toi, son fils Belshatsar, tu n�as pas humili� ton c�ur, bien que tu aies su tout cela. Mais tu t�es �lev� contre le Seigneur des cieux... et le Dieu en la main duquel est ton souffle, et � qui appartiennent toutes tes voies, tu ne l�as pas glorifi�. Il lui d�clare nettement ce qu�est cette sc�ne aux yeux de Dieu; car c�est l� ce que le p�ch�, ce que Satan cherche toujours � cacher. Pour la cour de Babylone c��tait une f�te magnifique, rehauss�e des troph�es du succ�s des armes de la grande ville et de la supr�matie de ses dieux. Mais quel �tait, pour l��il de Dieu, le caract�re de cette somptueuse orgie? Que pouvait-il penser devant les vases consacr�s � son service apport�s pour c�l�brer orgueilleusement le triomphe de Babylone et de ses idoles? Oh! combien ce moment dut �tre p�nible au c�ur de l�adorateur de l��ternel, m�me si l�aboutissement en �tait proche et certain!

Aujourd�hui dans le monde, il y a des sc�nes qui sugg�rent des pressentiments au moins aussi graves. Toute la question est de savoir si nous sommes dans le secret de Dieu, et rendus ainsi capables de lire par nous-m�mes le jugement qu�il porte sur toutes ces choses. Nous pouvons nous prononcer, jusqu�� un certain point sans h�siter et sans risque, sur la pr�somption de Nebucadnetsar, et sur l�impi�t� manifeste de Belshatsar; mais voici, pour nous, le grand crit�re moral: savons-nous discerner comme il faut, l�apparence du ciel et de la terre de nos jours? Les signes de d�cadence de notre �poque sont-ils m�connus pour nous? Nous identifions-nous en toute simplicit� avec les int�r�ts du Seigneur dans le temps actuel? Avons-nous l�intelligence de ce qui se passe maintenant dans le monde? Croyons-nous � ce qui va lui arriver? Bien �videmment le roi et sa cour n��taient que les instruments de Satan; le m�pris qu�ils montraient pour le Dieu des cieux n��tait pas simplement l��uvre de leur propre c�ur: Satan �tait leur ma�tre. On peut affirmer en toute v�rit� que, partout o� l�on voit la volont� de l�homme en action, on trouve invariablement le service de Satan. H�las! l�homme ne sait point que jouir de la libert� sans Dieu, n�est ni ne peut �tre que faire l��uvre du diable. Le roi Belshatsar et ses courtisans ne pensaient peut-�tre qu�� c�l�brer � Babylone leurs victoires sur une nation encore abaiss�e et captive; mais de fait, ils insultaient positivement et personnellement le vrai Dieu, et celui-ci rel�ve leur d�fi. Ce n��tait plus une discussion entre Daniel et les astrologues: c��tait une affaire entre Dieu et Belshatsar. L�ordre d�apporter les vases de la maison de l��ternel, pouvait ne para�tre qu�un m�chant caprice, effet de l�ivresse du roi et de ses convives; mais le moment de la crise �tait venu, et il faut que Dieu frappe un coup d�cisif. Soyez-en bien assur�s: les tendances de notre �poque, m�me si Dieu ne les juge pas imm�diatement, ne tombent pas dans l�oubli; et il y a un tr�sor de col�re qui s�amasse pour le jour de la col�re. Le temps pr�sent n�est pas celui des jugements de Dieu. C�est bien plut�t celui o� l�homme �l�ve l��difice de ses p�ch�s jusqu�au ciel, en attendant de voir le jugement tomber d�une mani�re d�autant plus terrible, lorsque la main de Dieu sera �tendue contre lui.

Mais, m�me � l�instant critique, il y a un avertissement solennel, imm�diat, et devant tous. En quoi consistait la grande difficult� concernant cette �criture trac�e sur la muraille? Elle �tait en langue chald�enne, et tous ceux qui contemplaient la main et les caract�res �taient Chald�ens; il semblerait donc que les caract�res devaient �tre plus familiers aux Chald�ens qu�� Daniel. Ce n�est pas la mani�re de Dieu d�employer une forme obscure pour communiquer quelque chose; et ce serait une th�orie monstrueuse de pr�tendre qu�en donnant une r�v�lation, Dieu la pr�sente de mani�re � rendre impossible sa compr�hension par ses destinataires. Qu�est-ce donc qui rend toute l��criture si difficile? � coup s�r ce n�est pas son langage: en voici une preuve frappante. Si quelqu�un me demandait quelle est la portion du Nouveau Testament que je consid�re comme la plus profonde, je me r�f�rerais aux �p�tres de Jean; pourtant, s�il est des portions �crites, plus que d�autres, dans un langage de la plus grande simplicit�, ce sont bien ces �p�tres. Les expressions n�en sont point celles des scribes de ce monde. Ce ne sont pas non plus des pens�es �nigmatiques, pleines d�allusions �trang�res, abscons. La difficult� de l��criture tient � ce qu�elle est la r�v�lation de Christ pour ceux dont la gr�ce a ouvert le c�ur pour le recevoir et l�appr�cier. Or, Jean, parmi tous les disciples, avait b�n�fici� de la plus �troite intimit� de communion avec Christ. Ce fut certainement le cas quand Christ �tait sur la terre; et le Saint Esprit s�est servi de lui pour nous communiquer les pens�es les plus profondes sur l�amour de Christ et sur la gloire de sa personne.

Les difficult�s de l��criture tiennent donc r�ellement � ceci, savoir que ses pens�es sont infiniment au-dessus de nos pens�es naturelles. Pour comprendre la Bible, il faut nous d�barrasser du moi. Il faut avoir un c�ur et des yeux pour Christ, sinon l��criture est inintelligible pour nos �mes; si l��il est simple, tout le corps est plein de lumi�re. Vous voyez parfois un homme instruit, peut-�tre chr�tien, et le voil� compl�tement embarrass�, s�arr�tant devant les �p�tres de Jean et l�Apocalypse comme �tant trop profondes; tandis que telle autre personne simple, peut en jouir m�me sans les comprendre enti�rement, ou sans en expliquer exactement toutes les parties; elles pr�sentent � son �me des pens�es intelligibles et lui apportent consolations, directions et profit. M�me s�il s�agit d��v�nements � venir qui se rencontrent dans le livre r�put� le plus obscur de l��criture, qu�il s�agisse de Babylone ou de la B�te, le lecteur � l��il simple y trouve les grands principes de Dieu, et ceux-ci ont toujours une action pratique sur son �me. La raison en est qu�il a Christ devant lui, et que Christ est, dans tous les sens, la sagesse de Dieu. Naturellement, ce n�est pas son ignorance qui le rend capable de comprendre, mais il comprend malgr� son ignorance. Ce n�est pas la science d�un homme qui le rend capable d�entrer dans les pens�es de Dieu. Qu�on soit ignorant ou savant, il n�y a pour cela qu�un moyen: l��il pour voir ce qui concerne Christ. Et partout o� Christ est l�objet fix� fermement devant l��me, je crois que Christ devient la lumi�re de l�intelligence spirituelle, comme il est la lumi�re du salut. C�est l�Esprit de Dieu qui est la puissance pour saisir cette lumi�re; mais Il ne la donne jamais en dehors de Christ. Autrement l�homme a devant lui un objet qui n�est pas Christ, et, en cons�quence, il est incapable de comprendre l��criture qui r�v�le Christ. Il t�che de faire dire � l��criture ce qu�il a dans ses propres pens�es quelles qu�elles soient, et ainsi l��criture est fauss�e. Voil� la clef r�elle de toutes les erreurs relatives � l��criture. L�homme apporte ses pens�es � la parole de Dieu et b�tit un syst�me sans fondement divin.

Pour en revenir � l�inscription trac�e sur la muraille, les expressions �taient assez claires. Tout aurait d� �tre intelligible et l�aurait �t�, si les �mes des Chald�ens avaient �t� en communion avec le Seigneur. Je ne veux pas dire que la puissance de l�Esprit de Dieu n��tait pas n�cessaire pour rendre Daniel capable de la comprendre. Mais pour avoir l�intelligence de la parole de Dieu, il est essentiel d�avoir communion avec le Dieu qui nous fait conna�tre sa pens�e. �C�est pourquoi, disait Paul aux anciens, je vous recommande � Dieu et � la parole de sa gr�ce� (Actes 20:32).

Daniel �tait enti�rement en dehors des festins et choses semblables. Il �tait �tranger � tous ceux qui se trouvaient l�; et c�est du sein de la pr�sence de Dieu qu�il fut appel� � voir cette sc�ne d�impi�t� et de t�n�bres. Arrivant directement de l� o� est la lumi�re de Dieu, il lit la terrible �criture trac�e sur la muraille, et tout brille comme le jour. Rien de plus solennel. �Voici l�interpr�tation des paroles� (v. 25-28). Sur le champ il voit Dieu dans l�affaire. Le roi avait insult� Dieu dans ce qui �tait rattach� � son culte. �Thekel: Tu as �t� pes� � la balance, et tu as �t� trouv� manquant de poids. P�r�s: Ton royaume est divis�, et donn� aux M�des et aux Perses�. Il n�y avait pas de signe pr�curseur; rien en ce temps-l� ne rendait la chose probable. J�appelle votre attention sur ce point: c�est une preuve suppl�mentaire de la fausset� de la maxime selon laquelle, pour comprendre la proph�tie, il nous faut attendre son accomplissement. Pour l�incr�dule, voir dans le pass� l�accomplissement d�une proph�tie, est certainement un argument p�remptoire. Mais est-ce l� le but pour lequel Dieu a �crit la proph�tie? L�a-t-il fait pour convaincre les incr�dules? Sans aucun doute, Dieu peut s�en servir � cette fin. Mais �tait-ce le but de l��criture trac�e sur la muraille cette nuit-l�? �videmment non. C��tait son dernier avertissement solennel avant que le coup f�t frapp�; et l�interpr�tation fut donn�e avant que les Perses eussent fait irruption dans la ville � quand il n�y avait encore aucun sympt�me de ruine, et que tout au contraire ne respirait que gaiet� et joie. En cette m�me nuit Belshatsar, roi de Chald�e, fut tu�, et Darius le M�de, prit le royaume, �tant �g� d�environ soixante-deux ans.

En un mot, Babylone �tait jug�e.

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