Bible Commentaries
Deutéronome 10

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versets 1-22

�En ce temps-l�, l��ternel me dit: Taille-toi deux tables de pierre comme les premi�res, et monte vers moi sur la montagne, et fais-toi une arche de bois; et j��crirai sur les tables les paroles qui �taient sur les premi�res tables que tu as bris�es, et tu les mettras dans l�arche. Et je fis une arche de bois de sittim, et je taillai deux tables de pierre comme les premi�res; et je montai sur la montagne, les deux tables dans ma main. � Et il �crivit sur les tables, selon ce qu�il avait �crit la premi�re fois, les dix paroles que l��ternel vous avait dites sur la montagne, du milieu du feu, le jour de la congr�gation; et l��ternel me les donna. Et je me tournai, et je descendis de la montagne, et je mis les tables dans l�arche que j�avais faite, et elles sont l�, comme l��ternel me l�avait command� (vers. 1-5).

Le v�n�rable serviteur de Dieu ne se lassait point de rappeler au peuple les m�morables sc�nes du pass�. Pour lui, elles restaient toujours fra�ches et pr�cieuses; il trouvait en elles un tr�sor in�puisable pour son propre c�ur et un puissant levier moral pour le c�ur d�Isra�l.

Cela nous rappelle les paroles que l�ap�tre adressait � ses bien-aim�s Philippiens: �Vous �crire les m�mes choses n�est pas p�nible pour moi, et c�est votre s�ret�. Le c�ur naturel, changeant et l�ger comme il l�est, d�sire toujours quelque chose de nouveau, mais le fid�le ap�tre trouvait son bonheur � d�velopper et � approfondir tout ce qui se rapporte � la personne et � la croix de son adorable Seigneur et Sauveur J�sus Christ. Il avait trouv� en Christ tout ce qu�il lui fallait pour le temps et pour l��ternit�. La gloire de sa Personne avait compl�tement �clips� toutes les gloires de la terre et de la nature. Il pouvait dire �Les choses qui pour moi �taient un gain, je les ai regard�es, � cause de Christ, comme une perte� (Phil. 3:7).

Voil� le langage d�un vrai chr�tien, d�un homme qui avait trouv� en Christ un objet qui le satisfaisait pleinement. Que pouvait offrir le monde � un tel homme? Qu�il est d�plorable et humiliant de voir un chr�tien se tourner vers le monde, pour y chercher des jouissances, des amusements ou des passe-temps? Cela prouve tout simplement, qu�il n�a pas trouv� que Christ f�t suffisant pour son c�ur. Nous pouvons poser ce principe certain, que le c�ur qui est rempli de Christ n�a de place pour rien d�autre. Il n�est pas question de savoir si certaines choses sont bonnes ou mauvaises, mais le c�ur ne les d�sire pas; il ne s�en soucie point; il a trouv� sa portion pr�sente et �ternelle dans la personne b�nie de Celui qui remplit le c�ur de Dieu et qui remplira l�univers tout entier des rayons de sa gloire durant l��ternit�.

Ces tables bris�es! � Quel fait remarquable et rempli d�instruction pour le peuple Que de choses il rappelait! Oserait-on dire que nous n�avons ici qu�une simple r�p�tition des faits racont�s dans l�Exode? Non, si l�on a la moindre foi en la divine inspiration du Pentateuque. Le chapitre 10 du Deut�ronome remplit un vide et a sa port�e propre. Le l�gislateur y pr�sente aux enfants d�Isra�l des sc�nes et des circonstances pass�es, de mani�re � les graver sur les tables de leur c�ur. Il leur fait conna�tre la conversation qui eut lieu entre l��ternel et lui; il leur raconte ce qui se passa, durant ces quarante myst�rieuses journ�es, sur la montagne environn�e de nuages, et l�allusion de l��ternel aux tables rompues, � image frappante de la compl�te impuissance de l�homme � garder l�alliance qu�il a trait�e. Car pourquoi ces tables furent-elles bris�es? Parce qu�ils avaient honteusement manqu� � ce que Dieu demandait d�eux. Les tables bris�es devaient prouver � Isra�l le fait solennel que, en tant qu�il s�agissait de leur alliance, ils �taient compl�tement ruin�s, irr�m�diablement perdus; ils avaient fait banqueroute quant � la justice.

Mais les secondes tables, Dieu en soit b�ni, racontaient une histoire bien diff�rente. Elles ne furent pas bris�es. Dieu en prit soin. �Et je me tournai, et je descendis de la montagne, et je mis les tables dans l�arche que j�avais faite, et elles sont l�, comme l��ternel me l�avait command�.

Fait b�ni! �Elles sont l�!� Oui, cach�es dans l�arche qui parlait de Christ, de Celui qui seul a magnifi� la loi et l�a rendue honorable (voyez �sa�e 42:21), qui en a �tabli chaque point pour la gloire de Dieu et pour la b�n�diction �ternelle de son peuple. Ainsi, tandis que les fragments bris�s des premi�res tables disaient la triste et humiliante histoire de la ruine totale d�Isra�l, les secondes tables enferm�es intactes dans l�arche annon�aient la v�rit� glorieuse que Christ est �la fin de la loi pour justice � tout croyant�, �au Juif premi�rement, et au Grec�.

Nous ne voulons pas dire qu�Isra�l compr�t la profonde signification et la vaste application de ces faits merveilleux. Comme nation, ils ne les comprirent certainement pas alors, mais ils les comprendront plus tard, par la gr�ce souveraine de Dieu. Il peut y avoir eu des exceptions, des �mes isol�es qui comprenaient quelque chose des pens�es de Dieu; mais l� n�est pas la question maintenant. Nous devons chercher � reconna�tre et � nous approprier la pr�cieuse v�rit� expos�e dans ces deux couples de tables, savoir la ruine de tout ce qui a �t� mis entre les mains de l�homme et la stabilit� �ternelle de l�alliance de Dieu en gr�ce, ratifi�e par le sang de Christ; et qui sera manifest�e dans tous ses r�sultats glorieux dans le royaume � venir, lorsque le Fils de David r�gnera d�une mer � l�autre, et de la rivi�re aux bouts de la terre; lorsque la post�rit� d�Abraham poss�dera la terre promise, et que toutes les nations de la terre se r�jouiront sous le r�gne bienfaisant du Prince de la paix.

Perspective glorieuse pour le pays maintenant d�sol� d�Isra�l et pour notre pauvre terre! Le Roi de justice et de paix gouvernera alors selon sa volont�. Tout mal sera retranch� d�une main puissante, car ce gouvernement sera sans faiblesse, et aucune langue rebelle n�osera s��lever avec insolence contre ses d�crets et ses actes. Les d�magogues insens�s n�oseront pas troubler la paix du peuple ou insulter la majest� du tr�ne. Tout abus sera redress�, tout �l�ment de trouble sera neutralis�, toute pierre d�achoppement sera �t�e, et toute racine d�amertume sera arrach�e. Les pauvres et les indigents seront rassasi�s, oui, il sera pourvu � chacun d�une mani�re divine; la douleur, la fatigue, la pauvret� seront inconnues; le d�sert et le lieu aride se r�jouiront, et le lieu solitaire s��gayera et fleurira comme une rose.

Lecteur, quels �v�nements glorieux doivent encore s�accomplir dans ce pauvre et triste monde, p�cheur et esclave de Satan! Qu�il est rafra�chissant d�y penser! Quelle consolation pour le c�ur au milieu de la mis�re morale, de la d�gradation et de tous les maux physiques, qui nous entourent de tous c�t�s! Dieu soit b�ni, le jour approche rapidement o� le prince de ce monde sera pr�cipit� de son tr�ne au fond de l�ab�me, o� le Prince du ciel, Emmanuel, �tendra son sceptre b�ni sur tout l�univers de Dieu, et o� le ciel et la terre se r�jouiront � la lumi�re de sa face glorieuse. Combien nous avons sujet de nous �crier �Seigneur, h�te les temps!�

�Et les fils d�Isra�l partirent de Be�roth-Ben�-Jaakan pour Mos�ra. L� mourut Aaron, et il y fut enseveli; et �l�azar, son fils, exer�a la sacrificature � sa place. De l� ils partirent pour Gudgoda, et de Gudgoda pour Jotbatha, un pays de ruisseaux d�eaux. � En ce temps-l�, l��ternel s�para la tribu de L�vi, pour porter l�arche de l�alliance de l��ternel, pour se tenir devant l��ternel, pour faire son service, et pour b�nir en son nom, jusqu�� ce jour. C�est pourquoi L�vi n�a point de part ni d�h�ritage avec ses fr�res; l��ternel est son h�ritage, comme l��ternel, ton Dieu, le lui a dit� (vers. 6-9).

Il ne faut pas que le lecteur se laisse troubler par des doutes quant � l�ordre chronologique de ce passage. C�est simplement une parenth�se dans laquelle le l�gislateur groupe d�une mani�re frappante et saisissante, des circonstances choisies avec soin dans l�histoire du peuple, et t�moignant � la fois du gouvernement et de la gr�ce de Dieu. La mort d�Aaron montre le premier; l��lection et l��l�vation de L�vi pr�sentent la seconde. Ces deux faits sont mentionn�s ensemble, non point chronologiquement, mais pour le grand but moral qui �tait toujours pr�sent � l�esprit de Mo�se, but que la raison incr�dule ne saurait comprendre, mais qui a toute sa valeur pour le c�ur et l�intelligence de celui qui �tudie s�rieusement les �critures. Qu�elles sont m�prisables les chicanes des incr�dules, quand on les consid�re � la brillante clart� de l�inspiration divine! Quel mis�rable �tat que celui d�un esprit qui s�efforce de trouver dans des diff�rences chronologiques, un d�faut au volume divin, au lieu de saisir la vraie pens�e et l�intention de l�auteur inspir�!

Mais pourquoi Mo�se rappelle-t-il ainsi, d�une mani�re qui, para�t brusque, justement ces deux �v�nements de l�histoire d�Isra�l? Simplement pour pousser le c�ur du peuple � l�ob�issance. Dans ce but, il choisit et groupe les faits selon la sagesse qui lui est donn�e. Devons-nous nous attendre � trouver dans ce serviteur de Dieu, enseign� de Lui, la mesquine minutie d�un simple copiste? Les incr�dules affectent de le faire, mais les vrais chr�tiens en savent plus long. Un simple scribe peut copier des �v�nements dans leur ordre chronologique; un v�ritable proph�te choisira les �v�nements de mani�re � agir sur le c�ur et la conscience. Ainsi, tandis que le pauvre incr�dule t�tonne dans les t�n�bres qu�il s�est cr��es lui-m�me, le lecteur pieux trouve son plaisir dans les gloires morales de ce volume incomparable, qui demeure comme un rocher contre lequel viennent se briser les vagues impuissantes de l�incr�dulit�.

Nous ne reviendrons pas sur les circonstances auxquelles il est fait allusion dans la parenth�se mentionn�e ci-dessus; nous nous en sommes occup�s autre part; nous nous bornerons ici � faire remarquer au lecteur, le point de vue deut�ronomique des faits. Mo�se s�en sert pour donner plus de force au dernier appel qu�il adresse au c�ur et � la conscience du peuple, en lui montrant la n�cessit� absolue d�une ob�issance implicite aux statuts et aux droits du Dieu de leur alliance. Voil� pourquoi il rappelait le fait solennel de la mort d�Aaron. Les enfants d�Isra�l devaient se souvenir que, malgr� sa position �lev�e comme souverain sacrificateur d�Isra�l, Aaron mourut pour avoir d�sob�i � la parole de l��ternel. Combien il �tait donc important qu�ils prissent garde. Le gouvernement de Dieu ne devait pas �tre trait� � la l�g�re, et le fait m�me de la haute position d�Aaron, rendait d�autant plus n�cessaire que son p�ch� f�t jug�, afin que d�autres en aient de la crainte.

Puis ils devaient aussi se souvenir des dispensations de l��ternel envers L�vi; dispensations dans lesquelles la gr�ce brille d�un si merveilleux �clat. L�vi, le fier, le cruel, le volontaire L�vi, est tir� du fond de sa ruine morale et rapproch� de Dieu, �pour porter l�arche de l�alliance de l��ternel, pour se tenir devant l��ternel, pour faire son service, et pour b�nir en son nom�.

Pourquoi ce qui se rapporte � L�vi est-il associ� � la mort d�Aaron? Simplement pour montrer les cons�quences b�nies de l�ob�issance. Si la mort d�Aaron faisait voir le terrible r�sultat de la d�sob�issance, l��l�vation de L�vi t�moignait des fruits pr�cieux de l�ob�issance. �coutons ce que le proph�te Malachie dit � ce sujet: �Et vous saurez que je vous ai envoy� ce commandement, afin que mon alliance subsiste avec L�vi, dit l��ternel des arm�es. Mon alliance avec lui �tait la vie et la paix, et je les lui donnai pour qu�il craign�t; et il me craignit et trembla devant mon nom. La loi de v�rit� �tait dans sa bouche, et l�iniquit� ne se trouva pas sur ses l�vres; il marcha avec moi dans la paix et dans la droiture, et il d�tourna de l�iniquit� beaucoup de gens� (Chap. 2:4-6).

Ce passage remarquable jette une grande clart� sur le sujet qui nous occupe. Il nous dit positivement que l��ternel contracta une alliance de vie et de paix avec L�vi, � cause de son respect pour son nom, dans la triste occasion du veau d�or qu�Aaron (lui-m�me un L�vite du plus haut rang) avait fait.

Pourquoi Aaron fut-il jug�? � cause de sa r�bellion aux eaux de Meriba (Nomb. 20:24). Pourquoi L�vi fut-il b�ni? � cause de son ob�issance au pied du mont Horeb (Ex. 32). Pourquoi les trouvons-nous associ�s en Deut�ronome 10? Afin d�imprimer sur le c�ur et la conscience des Isra�lites, la n�cessit� d�une ob�issance implicite aux commandements du Dieu de leur alliance. Que l��criture est parfaite dans toutes ses parties Comme elles se lient bien entre elles, et qu�il est �vident pour le lecteur pieux que ce beau livre du Deut�ronome a sa place assign�e de Dieu dans les �critures, et qu�il a un but sp�cial! Combien il est clair que cette cinqui�me division du Pentateuque n�est ni une contradiction, ni une r�p�tition, mais une application divine des livres pr�c�dents, divinement inspir�s aussi! Et lorsque les �crivains incr�dules osent insulter les oracles de Dieu, ils ne savent ni ce qu�ils disent, ni ce qu�ils font, ils s��garent, ne connaissant pas les �critures, ni la puissance de Dieu.1

1 Nous avons dans les �crits humains, de nombreux exemples de ce qui se trouve en Deut. 10:6-9, et � quoi les incr�dules objectent. Supposons un auteur d�sireux d�attirer l�attention sur quelque grand principe d��conomie politique. Il n�h�sitera pas � choisir des faits, quelque �loign�s qu�ils puissent �tre les uns des autres dans l�histoire, et � les r�unir pour d�montrer sa th�se. Les incr�dules font-ils objection � cela? Non, quand cela se rencontre dans les �crits des hommes, mais bien lorsque cela arrive dans l��criture, parce qu�ils ha�ssent la parole de Dieu, et ne peuvent supporter la pens�e qu�il a donn� � ses cr�atures une r�v�lation �crite de ses conseils. Mais il l�a donn�e n�anmoins, b�ni soit-il! Et nous l�avons dans toute sa beaut� et son autorit� divine, pour consoler nos c�urs et �clairer notre route, au milieu des t�n�bres et de la confusion que nous traversons pour arriver � la gloire.

Au verset 10 de notre chapitre, Mo�se revient au sujet de son discours: �Et moi, je me tins sur la montagne comme les jours pr�c�dents, quarante jours et quarante nuits; et l��ternel m��couta aussi cette fois-l�: l��ternel ne voulut pas te d�truire. Et l��ternel me dit: L�ve-toi, va, pour marcher devant le peuple, et qu�ils entrent dans le pays que j�ai jur� � leurs p�res de leur donner, et qu�ils le poss�dent�.

En d�pit de tous les obstacles, l��ternel voulait accomplir sa promesse faite aux p�res, et mettre Isra�l en pleine possession du pays qu�il avait jur� � Abraham, � Isaac et � Jacob, de donner � leur post�rit� en h�ritage perp�tuel.

�Et maintenant, Isra�l! qu�est-ce que l��ternel, ton Dieu, demande de toi, sinon que tu craignes l��ternel, ton Dieu, pour marcher dans toutes ses voies, et pour l�aimer, et pour servir l��ternel, ton Dieu, de tout ton c�ur et de toute ton �me, en gardant les commandements de l��ternel, et ses statuts, que je te commande aujourd�hui, pour ton bien?� C��tait pour leur bien, pour leur prosp�rit� et leur b�n�diction, qu�ils devaient marcher dans la voie des commandements divins. Le sentier de l�ob�issance du c�ur est le seul qui conduise au vrai bonheur, et, Dieu en soit b�ni, ce sentier peut toujours �tre suivi par ceux qui aiment le Seigneur. Dieu nous a donn� dans sa pr�cieuse Parole, la r�v�lation parfaite de ses pens�es, et il nous a donn� ce qu�Isra�l n�avait pas, son Saint Esprit pour habiter dans nos c�urs, et pour nous faire comprendre et appr�cier cette Parole1. Nos obligations sont donc beaucoup plus grandes que celles d�Isra�l. Nous sommes appel�s � une vie d�ob�issance par tout ce qui peut agir sur le c�ur et sur l�intelligence.

1 Il est en m�me temps la puissance de la vie que nous poss�dons. (Note du trad.)

Et c�est notre prosp�rit� que d��tre ob�issants. Il y a vraiment une �grande r�compense� � garder les commandements de notre bon P�re. Tous ses soins pour nous, son amour constant, sa tendre sollicitude, ses dispensations merveilleuses � notre �gard, ne sont-ce pas autant de motifs pour attacher fortement nos c�urs � Lui, et affermir nos pas dans le sentier d�une ob�issance filiale? De quelque c�t� que nous tournions nos regards, nous rencontrons les preuves �videntes de ses droits sur les affections de nos c�urs et sur toutes les facult�s de notre �tre rachet�. Et plus nous r�pondrons, par sa gr�ce, � ses droits pr�cieux, plus aussi notre sentier sera lumineux et heureux. Il n�y a rien dans ce monde de plus b�ni que le chemin et la part d�une �me ob�issante. �Grande est la paix de ceux qui aiment ta loi; et pour eux il n�y a pas de chute� (Ps. 119:165). L�humble disciple qui trouve nourriture et breuvage � faire la volont� de son Seigneur et Ma�tre, poss�de une paix que le monde ne peut ni donner ni �ter. Il se peut qu�il soit incompris et mal jug�, il se peut qu�on l�appelle �troit, exclusif, et pire encore; mais rien de tout cela ne l��meut. L�approbation de son Seigneur le d�dommage de tous les reproches sous lesquels les hommes voudraient l�accabler. Il sait ce que valent les pens�es des hommes; pour lui, elles sont comme la balle que le vent chasse au loin.

Dans les derniers versets de notre chapitre, le l�gislateur semble �lever toujours plus haut les motifs de l�ob�issance, et presser de plus pr�s le c�ur du peuple. �Voici�, dit-il, �� l��ternel, ton Dieu, appartiennent les cieux, et les cieux des cieux, la terre et tout ce qui est en elle. Cependant l��ternel s�est attach� � tes p�res pour les aimer; et il vous a choisis, vous, leur semence, apr�s eux, d�entre tous les peuples, comme il para�t aujourd�hui�. Quel merveilleux privil�ge que celui d��tre choisis et aim�s par le Possesseur du ciel et de la terre! Quel honneur d��tre appel�s � le servir et � Lui ob�ir! Assur�ment il n�y a rien de meilleur ou de plus �lev� en ce monde. �tre identifi�s et associ�s avec le Dieu Tout-Puissant, �tre appel�s de son nom, �tre son peuple particulier, sa propri�t�, le peuple de son choix, mis � part d�entre toutes les nations de la terre, pour �tre les serviteurs de l��ternel et ses t�moins! Que pouvait-il y avoir de meilleur que cela, nous le demandons, sauf ce que poss�de l��glise de Dieu et le croyant individuellement?

Il est certain que nos privil�ges sont plus �lev�s, vu que nous connaissons Dieu d�une mani�re plus intime, plus profonde, plus �lev�e qu�Isra�l. Nous le connaissons comme le Dieu et P�re de notre Seigneur J�sus Christ, et comme notre Dieu et notre P�re. Nous avons le Saint Esprit demeurant en nous, versant l�amour de Dieu dans nos c�urs, et nous amenant � crier: Abba, P�re. Tout cela est bien plus pr�cieux que tout ce que le peuple terrestre de Dieu connut ou put conna�tre; et puisque nos privil�ges sont plus grands, ses droits � notre enti�re et compl�te ob�issance sont plus �tendus aussi. Chaque appel fait � Isra�l devrait retentir avec une double force dans nos c�urs, bien-aim�s lecteurs chr�tiens; chaque exhortation � eux adress�e, devrait nous parler avec bien plus de puissance encore. Nous sommes sur le terrain le plus �lev� qu�une cr�ature puisse occuper. Ni la post�rit� d�Abraham sur la terre, ni les anges de Dieu dans le ciel, ne pourraient dire ce que nous disons, ou conna�tre ce que nous connaissons. Nous sommes unis et associ�s � toujours avec le Fils de Dieu ressuscit� et glorifi�. Nous pouvons adopter le langage merveilleux de 1 Jean 4:17, et dire: �Comme il est, Lui, nous sommes, nous aussi, dans ce monde�. Assur�ment il ne saurait y avoir rien de plus �lev� que cela en privil�ge et en dignit�, sauf d��tre rendus conformes de corps, d��me et d�esprit, � son image adorable, ainsi que nous le serons bient�t, par la gr�ce infinie de Dieu.

N�oublions donc pas que nos obligations se mesurent d�apr�s nos privil�ges. Ne repoussons pas ce terme salutaire �d�obligation�, sous pr�texte qu�il sent le l�galisme. C�est tout le contraire; il serait impossible de concevoir quelque chose de plus �loign� du l�galisme que les obligations qui r�sultent de la position chr�tienne. On se trompe grandement en criant sans cesse au l�galisme, lorsque les saintes responsabilit�s de notre position nous sont rappel�es. Nous croyons que tout chr�tien vraiment pieux, go�tera les appels et les exhortations que le Saint Esprit nous adresse au sujet de nos obligations, puisqu�elles reposent toutes sur des privil�ges qui nous sont accord�s par la gr�ce souveraine de Dieu, en vertu du pr�cieux sang de Christ, et par le minist�re du Saint Esprit.

�coutons encore les puissants appels de Mo�se; ils ont leur utilit� pour nous, malgr� l�accroissement de nos lumi�res, de nos connaissances et de nos privil�ges.

�Circoncisez donc votre c�ur, et ne roidissez plus votre cou; car l��ternel, votre Dieu, est le Dieu des dieux, et le Seigneur des seigneurs, le Dieu grand, puissant, et terrible; qui ne fait point acception de personnes, et qui ne prend pas de pr�sents; qui fait droit � l�orphelin et � la veuve, et qui aime l��tranger pour lui donner le pain et le v�tement�.

Mo�se ne parle pas seulement ici de ce que Dieu fait, mais de Lui-m�me, de ce qu�il est. Il est le Dieu des cieux, le Grand, le Puissant et le Terrible. Mais il a un c�ur plein d�amour pour la veuve et pour l�orphelin, pour ces pauvres �tres priv�s de leurs soutiens naturels. Dieu ne les oublie pas et en prend soin d�une mani�re toute sp�ciale; ils ont des droits � son amour et � sa protection. �Dieu dans sa demeure sainte est le P�re des orphelins et le Juge des veuves� (Ps. 68:5). �Celle qui est vraiment veuve, et qui est laiss�e seule, a mis son esp�rance en Dieu, et pers�v�re dans les supplications et dans les pri�res, nuit et jour� (1 Tim. 5:5). �Laisse tes orphelins, moi, je les garderai en vie, et que tes veuves se confient en moi� (J�r. 49:11).

Quelle riche provision il y a ici pour la veuve et l�orphelin! Quels soins admirables Dieu a pour eux! Combien n�y a-t-il pas de veuves qui sont plus heureuses que lorsqu�elles avaient leurs maris! Combien d�orphelins qui sont mieux soign�s que du temps de leurs parents! Dieu en prend soin; et cela suffit. Des milliers de maris et de parents sont tels, qu�il vaudrait mieux n�en point avoir; mais Dieu ne manque jamais � ceux qui demeurent dans sa d�pendance. Il est toujours fid�le � son nom, quel que soit le titre qu�il prenne. Que toutes les veuves et que tous les orphelins s�en souviennent pour leur consolation et leur encouragement.

Le pauvre �tranger n�est pas oubli� non plus. �Il aime l��tranger, pour lui donner le pain et le v�tement�. Que c�est pr�cieux! Notre Dieu prend soin de tous ceux qui sont priv�s de soutiens terrestres, d�esp�rances humaines, d�appuis selon la chair. Tous ceux-l� peuvent s�attendre � Lui d�une mani�re sp�ciale. Il ne manquera pas, dans son amour, de r�pondre � leurs besoins.

Mais il faut le conna�tre pour se confier en Lui. �Et ceux qui connaissent ton nom, se confieront en toi; car tu n�as pas abandonn� ceux qui te cherchent, � �ternel!� (Ps. 9:11). Ceux qui ne connaissent pas Dieu, pr�f�reront de beaucoup � ses promesses, une police d�assurance, ou une pension du gouvernement. Mais le vrai croyant trouve dans cette promesse l�appui assur� de son c�ur, parce qu�il conna�t et aime Celui qui a promis et qu�il se confie en Lui. Il se r�jouit � la pens�e de d�pendre enti�rement de Dieu, et ne voudrait, pour rien au monde, changer de position. La chose m�me qui tourmenterait le plus un incr�dule, est pour l�homme de foi, le sujet de la plus grande joie de son c�ur. Il sera toujours pr�t � s��crier: �Mais toi, mon �me, repose-toi paisiblement sur Dieu; car mon attente est en Lui. Lui seul est mon rocher� (Ps. 62:6). Position b�nie Pr�cieuse part! Puisse le lecteur la conna�tre comme une divine r�alit�, une puissance divine dans son c�ur par la puissance du Saint Esprit! Alors il sera ind�pendant des choses terrestres, ayant trouv� tout ce qu�il lui faut pour le temps et pour l��ternit�, dans le Dieu vivant et en son Christ.

Remarquons quelle est la provision que Dieu fait � l��tranger; elle est fort simple: �le pain et le v�tement�. Mais c�est assez pour un v�ritable �tranger, comme l�ap�tre le dit � son fils Timoth�e: �Nous n�avons rien apport� dans le monde, et il est �vident que nous n�en pouvons rien emporter. Mais ayant la nourriture et de quoi nous couvrir, nous serons satisfaits� (1 Tim. 6:7-8).

Lecteur chr�tien, r�fl�chissons � cela. Quel rem�de contre la vaine ambition et la convoitise! Quelle heureuse d�livrance de la poursuite fi�vreuse des biens de la terre, dans le commerce et la sp�culation, et de l�esprit avide du si�cle o� nous vivons! Si nous nous contentions de la portion divine faite � l��tranger, quelle diff�rence pour nous! Combien notre vie journali�re serait plus calme et plus r�guli�re! Que notre mani�re de vivre et nos go�ts seraient plus simples! nos esprits moins mondains! Comme nous laisserions de c�t� le luxe et l�amour du confort, qui pr�valent tellement aujourd�hui parmi les chr�tiens! Nous nous bornerions � avoir de quoi nous nourrir et nous v�tir, afin d��tre � la gloire de Dieu, ses serviteurs, et de maintenir nos corps dans la condition du travail. Aller au del�, soit dans le manger, soit dans le boire, c�est se laisser aller aux �convoitises de la chair qui font la guerre � l��me�.

Combien n�y en a-t-il pas dans le monde chr�tien, comme on l�appelle, qui, � l��gard de la boisson sp�cialement, se laissent aller � ces convoitises honteuses, se d�gradent et ruinent leurs corps et leurs �mes! Nous ne voulons pas pr�cher une croisade contre les boissons spiritueuses. Le mal n�est que dans l�abus que l�on en fait. L�ap�tre lui-m�me prescrit � Timoth�e de prendre �un peu de vin, � cause de son estomac et de ses fr�quentes indispositions�. Mais chacun est responsable de marcher dans la crainte de Dieu, par rapport au manger et au boire. Un malade peut avoir besoin d�une nourriture fortifiante, est-ce � dire qu�il doive �tre un gourmand? Certainement non: le mal n�est pas dans la prescription d�un m�decin, mais dans la mis�rable convoitise du c�ur.

L� est la racine du mal, et le rem�de se trouve dans cette pr�cieuse gr�ce de Dieu qui, tout en apportant le salut � tous les hommes, enseigne � ceux qui sont sauv�s � �vivre sobrement, justement et pieusement, dans le pr�sent si�cle� (Tite 2:12). Et qu�on se souvienne que �vivre sobrement� veut dire bien davantage que de pratiquer la temp�rance dans le manger et dans le boire; cela y est impliqu�, sans doute, mais l�expression embrasse encore tout le gouvernement int�rieur du c�ur, � des pens�es, de l�humeur, de la langue. La gr�ce qui nous sauve ne nous dit pas seulement comment nous devons vivre, mais nous l�enseigne, et si nous suivons son enseignement, nous serons parfaitement satisfaits de la portion de l��tranger.

Il est int�ressant et �difiant � la fois, de remarquer comment Mo�se place Dieu lui-m�me devant le peuple comme mod�le � imiter. L��ternel �aime l��tranger�, dit-il, puis il continue �pour lui donner le pain et le v�tement. Et vous aimerez l��tranger; car vous avez �t� �trangers dans le pays d��gypte�. Non seulement ils devaient avoir le divin mod�le devant leurs yeux, mais ils devaient aussi se souvenir de leur histoire et de leurs exp�riences pass�es, afin que leurs c�urs eussent de la sympathie et de la compassion envers le pauvre �tranger. Le devoir et le privil�ge de l�Isra�l de Dieu �tait de se mettre � la place des autres et de tenir compte de leurs sentiments. Il devait �tre le repr�sentant moral de Celui dont il �tait le peuple, et dont le nom �tait r�clam� sur lui. Il devait l�imiter en suppl�ant aux besoins et en r�jouissant les c�urs de l�orphelin, de la veuve et de l��tranger. Et si le peuple terrestre de Dieu �tait appel� � cette belle ligne de conduite, combien plus le sommes-nous, �nous qui sommes b�nis de toute b�n�diction spirituelle, dans les lieux c�lestes en Christ�. Puissions-nous nous tenir davantage en sa pr�sence, et nous abreuver de plus en plus de son Esprit, afin de refl�ter plus fid�lement ses gloires morales sur tous ceux avec lesquels nous sommes en contact!

Les lignes qui terminent notre chapitre nous donnent un beau r�sum� de l�enseignement pratique qui a attir� notre attention. �Tu craindras l��ternel, ton Dieu; tu le serviras, et tu t�attacheras � Lui, et tu jureras par son nom. Lui est ta louange, et Lui est ton Dieu, qui a fait pour toi ces choses grandes et terribles que tes yeux ont vues. Tes p�res sont descendus en �gypte au nombre de soixante-dix �mes; et maintenant l��ternel, ton Dieu, t�a fait devenir comme les �toiles des cieux, en multitude�.

Tout cela est bien propre � nous encourager moralement, en liant nos c�urs � l��ternel lui-m�me, par le moyen de tout ce qu�il est, de toutes ses merveilleuses dispensations et de ses voies en gr�ce. C�est, nous pouvons bien le dire, le ressort cach� de tout vrai d�vouement. Dieu veuille que soit l�auteur, soit le lecteur, le r�alisent toujours!

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Deuteronomy 10". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/deuteronomy-10.html.