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Deutéronome 12

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versets 1-32

Nous commen�ons ici une nouvelle section du Deut�ronome. Les discours renferm�s dans les onze premiers chapitres, ayant �tabli le principe si important de l�ob�issance, nous en venons � l�application pratique de ce principe dans la vie du peuple, une fois entr� en possession du pays. �Ce sont ici les statuts et les ordonnances que vous garderez pour les pratiquer dans le pays que l��ternel, le Dieu de tes p�res, te donne pour le poss�der, tous les jours que vous vivrez sur la terre�.

Il est de la plus grande importance que le c�ur et la conscience soient amen�s � reconna�tre l�autorit� divine, ind�pendamment des questions de d�tails. Ceux-ci trouveront leur place une fois que le c�ur aura appris � s�incliner, avec une soumission compl�te et absolue, devant l�autorit� supr�me de la parole de Dieu.

Nous avons vu dans notre �tude des onze premiers chapitres, que le l�gislateur s�efforce d�amener le c�ur d�Isra�l dans cette condition si essentielle. Il fallait, avant tout, que le grand principe fondamental de toute moralit� f�t parfaitement �tabli au plus profond de l��me. Voici quel est ce principe qui nous regarde aussi, nous chr�tiens: c�est que le devoir absolu de l�homme est de se soumettre enti�rement � la parole de Dieu, quoi qu�elle lui commande, et qu�il en comprenne la raison ou non. Le seul point important et concluant est: Dieu a-t-il parl�? S�il a parl�, cela suffit. Il n�est pas besoin d�autre chose.

Tant que ce principe n�est pas enti�rement �tabli, ou plut�t tant que le c�ur n�est pas gouvern� compl�tement par sa force morale, nous ne sommes pas en �tat de nous occuper des d�tails. Si on laisse agir la volont� propre, si l�on permet � l�aveugle raison d��lever la voix, alors le c�ur commencera � soulever des questions, et les difficult�s surgiront comme autant de pierres d�achoppement sur le sentier de l�ob�issance.

�Eh quoi!� s��crie-t-on peut-�tre, �ne devons-nous pas faire usage de notre raison? Pourquoi donc nous a-t-elle �t� donn�e?� � cela il y a deux r�ponses: d�abord, notre raison n�est pas ce qu�elle �tait quand Dieu l�a donn�e � l�homme. Rappelons-nous que le p�ch� est venu; l�homme est un �tre d�chu; sa raison, son jugement, son intelligence, tout son �tre moral ont fait naufrage, et de plus, c�est l�oubli de la parole de Dieu qui a caus� toute cette ruine.

En second lieu, si la raison �tait dans son �tat normal, elle le prouverait en se soumettant � la parole de Dieu. Mais elle n�est pas saine; elle est aveugle et compl�tement pervertie; elle n�est d�aucune autorit� dans les choses spirituelles, divines, ou c�lestes.

Si ce simple fait �tait bien compris, mille difficult�s seraient aplanies et mille questions r�solues. C�est la raison qui fait les incr�dules. Satan murmure � l�oreille de l�homme: �Vous �tes dou� de raison, pourquoi ne pas vous en servir? Elle a �t� donn�e pour qu�on s�en serve en toutes choses. Vous ne devez pas donner votre assentiment � quelque chose que votre raison ne peut comprendre. Comme homme, vous avez le droit de soumettre tout au jugement de votre raison; ce ne sont que les fous ou les idiots, qui acceptent avec une aveugle cr�dulit� tout ce qu�on leur pr�sente�.

Quelle sera notre r�ponse � des suggestions si rus�es et si dangereuses? Celle-ci qui est bien simple et bien concluante: La parole de Dieu est au-dessus de la raison, autant que Dieu est au-dessus de la cr�ature, ou que les cieux sont au-dessus de la terre. Par cons�quent, lorsque Dieu parle, tous les raisonnements doivent se taire. S�il ne s�agit que de la parole de l�homme, du jugement de l�homme, de l�opinion de l�homme, alors, en effet, la raison peut exercer son influence, ou, pour parler plus correctement, nous devons l�employer pour juger ce qu�on nous dit, d�apr�s le seul mod�le parfait, la parole de Dieu. Mais si on permet � la raison de discuter la parole de Dieu, l��me sera immanquablement plong�e dans les t�n�bres de l�incr�dulit�, d�o� la descente dans les profondeurs terribles de l�ath�isme n�est que trop facile.

En un mot, nous devons serrer dans nos c�urs cette grande v�rit�, que la seule base solide pour l��me est la foi en l�autorit� supr�me, la majest� divine et la toute-suffisance de la parole de Dieu. C��tait sur ce terrain que se tenait Mo�se, quand il parlait au c�ur et � la conscience d�Isra�l. Son unique et grand but �tait d�amener le peuple � une enti�re soumission � l�autorit� divine. Vouloir soumettre chaque pr�cepte, chaque statut, en un mot toute institution de la Parole, au contr�le de la raison humaine, c�est rejeter l�autorit� divine, l��criture, l�assurance et la paix. Lorsque, au contraire, l��me est amen�e par l�Esprit de Dieu � cette soumission absolue � l�autorit� de la parole de Dieu, alors chacun de ses commandements, chaque phrase m�me de son pr�cieux Livre, est re�u comme venant directement de Lui-m�me, et rev�t toute l�importance que son autorit� comporte. Il se peut que nous n�ayons pas une pleine intelligence de chaque statut, mais l� n�est pas la question; il nous suffit de savoir qu�il vient de Dieu; il a parl� � cela suffit. Aucun fondement solide de vraie moralit� ne peut �tre pos�, tant que ce grand principe n�a pas �t� saisi et que l��me ne le poss�de pas pleinement.

Les pens�es que nous venons de d�velopper, pourront servir � donner au lecteur l�intelligence du rapport qu�il y a entre le chapitre que nous avons sous les yeux et la premi�re division de ce livre, et l�aider � comprendre la port�e des premiers versets du chapitre 12.

�Vous d�truirez enti�rement tous les lieux o� les nations que vous d�poss�derez auront servi leurs dieux sur les hautes montagnes et sur les collines et sous tout arbre vert; et vous d�molirez leurs autels, et vous briserez leurs statues; et vous br�lerez au feu leurs ash�res, et vous abattrez les images taill�es de leurs dieux, et vous ferez p�rir leur nom de ce lieu-l� (vers. 2-3).

Le pays appartenait � l��ternel; les Isra�lites n�y �taient que ses tenanciers; c�est pourquoi leur premier devoir, en en prenant possession, �tait de d�truire toute trace de l�ancienne idol�trie. Ceci �tait absolument indispensable, quelque intol�rante que puisse para�tre � la raison humaine cette mani�re d�agir envers la religion d�autrui. Nous l�accordons sans h�sitation, c��tait intol�rant; mais comment le Dieu vivant et vrai aurait-il pu ne pas l��tre envers les faux dieux et l�idol�trie? Ce serait un vrai blasph�me de supposer un instant, qu�il e�t pu permettre le culte des idoles dans son pays.

Comprenons bien la chose. Ce n�est pas que Dieu, dans sa mis�ricorde, ne soit pas patient envers le monde; nous avons tous, pr�sente � l�esprit, l�histoire des six mille ann�es durant lesquelles sa longanimit� s�est exerc�e d�une mani�re si merveilleuse, depuis les jours de No�, et ne s�est pas lass�e malgr� le rejet de son Fils bien-aim�.

Tout cela est en dehors du grand principe expos� dans notre chapitre. Isra�l avait � apprendre qu�en prenant possession du pays de l��ternel, son premier devoir �tait d�en effacer toute trace d�idol�trie. Le nom du Dieu qui devait �tre �leur seul Dieu� �tait invoqu� sur les Isra�lites. Ils �taient son peuple, et il ne pouvait leur permettre d�avoir communion avec les d�mons. �Tu rendras hommage au Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras Lui seul�.

Au point de vue des nations incirconcises, cela pouvait para�tre tr�s intol�rant, bigot m�me. Elles pouvaient se vanter de leur libert�, et se glorifier de leur mani�re si large de rendre un culte qui admettait �plusieurs dieux et plusieurs seigneurs�. Il y aurait eu, selon eux, plus de largeur d�esprit � laisser � chacun ses propres id�es en mati�re de religion, et le choix libre de l�objet et du mode de son culte. Ou bien encore, comme � Rome plus tard, �riger un Panth�on dans lequel tous les dieux du paganisme trouvent place, e�t �t�, selon eux, la preuve �vidente d�une civilisation bien plus avanc�e, plus brillante et plus raffin�e. �Qu�importe, eussent-ils dit, la forme de religion d�un homme, ou l�objet de son culte, pourvu que lui-m�me soit sinc�re! Tout se trouverait �tre bien � la fin. Le grand but pour chacun est de travailler au progr�s mat�riel, de contribuer � la prosp�rit� nationale, moyen des plus s�rs de sauvegarder les int�r�ts individuels. Il faut bien que chaque individu ait une religion, mais quant � la forme de cette religion, elle est immat�rielle. La question importante n�est pas: Qu�est votre religion? mais: Qu��tes-vous, vous-m�me?�

Ces id�es pouvaient convenir admirablement � l�esprit charnel des nations incirconcises, mais quant � Isra�l, il avait � se souvenir de cette v�rit� imposante: �L��ternel, ton Dieu, est un seul �ternel�, et encore: �Tu n�auras point d�autres dieux devant ma face�. Telle �tait leur religion: adorer le seul Dieu vivant et vrai, leur Cr�ateur et leur R�dempteur. Aupr�s de Lui, tout vrai adorateur, chaque membre de cette assembl�e circoncise, dont le grand et saint privil�ge �tait d�appartenir � l�Isra�l de Dieu, trouvait largement place. Peu devait leur importer l�opinion ou les observations des nations qui les entouraient. Que savaient-ils des droits du Dieu d�Isra�l sur son peuple circoncis? �taient-elles comp�tentes pour rien d�cider au sujet d�Isra�l? S�rement pas: leurs pens�es, leurs raisonnements et leurs arguments n�avaient donc aucune valeur. Isra�l ne devait pas m�me y prendre garde; son devoir tout simple �tait de s�incliner devant l�autorit� supr�me et absolue de la parole de Dieu, qui demandait que toute trace d�idol�trie f�t enti�rement abolie dans ce bon pays qu�ils avaient le privil�ge d�habiter. Il ne s�agissait pas seulement d�en finir avec l�idol�trie en mettant en pi�ces les images taill�es, pour �lever � leur place des autels au vrai Dieu, mais comme l��ternel l�avait dit: �Vous ne ferez pas ainsi � l��ternel, votre Dieu; mais vous chercherez le lieu que l��ternel, votre Dieu, choisira d�entre toutes vos tribus pour y mettre son nom, le lieu o� il habitera, et vous y viendrez; et vous apporterez l� vos holocaustes, et vos sacrifices, et vos d�mes, et l�offrande �lev�e de vos mains, et vos v�ux, et vos offrandes volontaires, et les premiers-n�s de votre gros et de votre menu b�tail. Et l�, vous mangerez devant l��ternel, votre Dieu, et vous vous r�jouirez, vous et vos maisons, dans toutes les choses auxquelles vous aurez mis la main, dans lesquelles l��ternel, ton Dieu, t�aura b�ni� (vers. 4-7).

Quelle grande et importante v�rit� ces mots r�v�laient � l�assembl�e d�Isra�l! Le seul lieu o� ils devaient rendre leur culte �tait choisi par Dieu et non par l�homme. Son habitation, le lieu o� se trouvait Sa pr�sence, devait �tre le grand centre d�Isra�l; c�est l� qu�ils devaient apporter leurs sacrifices et leurs offrandes, offrir leur culte, et trouver leur joie en commun.

Cela peut para�tre exclusif, et l�est en effet. Il n�en pouvait �tre autrement. Puisqu�il avait plu � Dieu de choisir un lieu pour y �tablir sa demeure au milieu de son peuple rachet�, il �tait de toute n�cessit� que la c�l�bration de leur culte se f�t exclusivement l�. C��tait une exclusion divine, dans laquelle toute �me pieuse et aimant l��ternel trouvait ses d�lices. Elle pouvait dire de tout son c�ur: ��ternel! j�ai aim� l�habitation de ta maison, et le lieu de la demeure de ta gloire�. Et encore: �Combien sont aimables tes demeures, � �ternel des arm�es! Mon �me d�sire, et m�me elle languit apr�s les parvis de l��ternel; mon c�ur et ma chair crient apr�s le Dieu vivant� Bienheureux ceux qui habitent dans ta maison; ils te loueront sans cesse!� Car un jour dans tes parvis vaut mieux que mille. J�aimerais mieux me tenir sur le seuil dans la maison de mon Dieu, que de demeurer dans les tentes de la m�chancet� (Psaumes 26 et 84).

Cette demeure de l��ternel devait �tre ch�re au c�ur de tout vrai Isra�lite. La volont� propre aurait pu d�sirer aller ici et l�; le c�ur vagabond soupirer apr�s un changement; mais tout adorateur vrai et d�vou� ne pouvait trouver satisfaction, b�n�diction, joie et repos, que dans le lieu o� se trouvait la pr�sence de son Dieu et o� il avait mis son nom; sur le terrain o� l�autorit� de sa pr�cieuse Parole �tait reconnue. Rechercher un autre lieu de culte e�t �t� non seulement abandonner la parole de l��ternel, mais sa sainte demeure.

Nous voyons le d�veloppement de ce principe dans tout notre chapitre. Mo�se rappelle au peuple que, d�s le moment o� il entrerait dans le pays de l��ternel, il fallait renoncer � tout l�esprit d�ind�pendance et de volont� propre qui les avait caract�ris�s dans les plaines de Moab ou dans le d�sert. �Vous ne ferez pas selon tout ce que nous faisons ici aujourd�hui, chacun ce qui est bon � ses yeux; car, jusqu�� pr�sent, vous n��tes pas entr�s dans le repos et dans l�h�ritage que l��ternel, ton Dieu, te donne. Mais lorsque vous aurez pass� le Jourdain, et que vous habiterez dans le pays que l��ternel, votre Dieu, vous fait h�riter, et qu�il vous aura donn� du repos � l��gard de tous vos ennemis, � l�entour, et que vous habiterez en s�curit�, alors il y aura un lieu que l��ternel, votre Dieu, choisira pour y faire habiter son nom; l� vous apporterez tout ce que je vous commande� Prends garde � toi, de peur que tu n�offres tes holocaustes dans tous les lieux que tu verras; mais dans le lieu que l��ternel choisira dans l�une de tes tribus, l� tu offriras tes holocaustes, et l� tu feras tout ce que je te commande� (versets 8-14).

Nous voyons ainsi que, non seulement quant � l�objet, mais aussi quant au lieu et � la forme du culte, Isra�l avait � s�en tenir absolument au commandement de l��ternel. D�s le moment o�, ayant travers� le fleuve de la mort, ils avaient, comme peuple rachet�, pos� le pied sur le pays que Dieu leur donnait en h�ritage, il ne pouvait plus �tre question de volont� propre quant au culte � Lui rendre. Une fois en jouissance du pays de l��ternel et du repos dans ce pays, leur service raisonnable et intelligent devait �tre une ob�issance absolue � sa Parole. Les choses qui s��taient pass�es dans le d�sert ne pouvaient �tre tol�r�es en Canaan. Plus leurs privil�ges �taient grands, plus grande aussi devenait leur responsabilit�.

Il se peut maintenant que des lib�raux, comme ils se nomment, � ceux qui pr�tendent � la libert� d�action et de volont�, au droit de jugement priv� en mati�re de religion, � d�clarent que tout ce qui vient d�attirer notre attention est extr�mement �troit et tout � fait incompatible avec les lumi�res de notre si�cle. Nous leur r�pondrons simplement ceci: Dieu n�avait-il pas le droit de prescrire � son peuple la mani�re de Lui rendre culte, et de lui pr�ciser le lieu o� il voulait rencontrer Isra�l? Il faut, ou bien nier son existence, ou admettre son droit absolu et incontestable � fixer le temps et le lieu o� son peuple devait s�approcher de Lui. Serait-ce une preuve d�intelligence, de haute culture d�esprit, ou de largeur d�id�es, de refuser � Dieu ses droits?

Si donc Dieu a le droit de commander, est-ce de l��troitesse ou de la bigoterie de la part de son peuple d�ob�ir? Telle est la question � r�soudre elle est aussi simple que possible. La seule vraie largeur d�id�es et de c�ur est d�ob�ir aux commandements de Dieu, et il n�y avait aucune �troitesse de la part d�Isra�l � aller offrir les sacrifices au lieu qui lui �tait prescrit, et � refuser d�aller ailleurs. Les gentils incirconcis pouvaient aller o� bon leur semblait, mais non pas le peuple de Dieu.

Quel privil�ge inestimable pour tous ceux qui aimaient Dieu et s�aimaient l�un l�autre, que de s'assembler au lieu o� son nom �tait magnifi�! Et quel touchant effet de sa gr�ce, que son d�sir de son peuple autour de Lui-m�me, de temps en temps! Ce fait nuisait-il aux droits personnels et aux privil�ges domestiques des Isra�lites? Non, au contraire, ils en �taient consid�rablement accrus. Dieu, dans sa bont� infinie, prenait soin de tout, trouvait ses d�lices � r�pandre la joie et la b�n�diction sur son peuple, individuellement et collectivement, comme nous le lisons �Quand l��ternel, ton Dieu, aura �tendu tes limites, comme il te l�a promis, et que tu diras: Je mangerai de la chair, parce que ton �me d�sirera de manger de la chair, tu mangeras de la chair, selon tout le d�sir de ton �me. Si le lieu que l��ternel, ton Dieu, aura choisi pour y mettre son nom est loin de toi, alors tu sacrifieras de ton gros et de ton menu b�tail, que l��ternel t�aura donn�, comme je te l�ai command�, et tu en mangeras, dans tes portes, selon tout le d�sir de ton �me; comme on mange de la gazelle et du cerf, ainsi tu en mangeras celui qui est impur et celui qui est pur en mangeront �galement� (versets 20-22).

Ne voyons-nous pas ici la bont� et les tendres compassions avec lesquelles Dieu agissait en vue du bien et des jouissances de chacun? La seule restriction �tait celle-ci: �Seulement, tiens ferme � ne pas manger le sang, car le sang est la vie; et tu ne mangeras pas l��me avec la chair. Tu n�en mangeras pas, tu le verseras sur la terre, comme de l�eau. Tu n�en mangeras pas, afin que tu prosp�res, toi et tes fils apr�s toi, parce que tu auras fait ce qui est droit aux yeux de l��ternel� (vers. 23-25). (Le grand principe de l�abstention du sang a �t� trait� dans nos �Notes sur le L�vitique�, que le lecteur pourrait revoir.) La question n�est pas � quel point les Isra�lites comprenaient ces choses; ils n�avaient qu�� ob�ir, afin de prosp�rer eux et leurs enfants apr�s eux; il s�agissait de reconna�tre les droits souverains de Dieu.

Apr�s avoir fait cette exception, le l�gislateur reprend le sujet si important du culte public. �Toutefois les choses que tu auras sanctifi�es, qui seront � toi, et celles que tu auras vou�es, tu les prendras, et tu viendras au lieu que l��ternel aura choisi; et tu offriras tes holocaustes, la chair et le sang, sur l�autel de l��ternel, ton Dieu, et le sang de tes sacrifices sera vers� sur l�autel de l��ternel, ton Dieu, et tu en mangeras la chair� (vers. 26-27).

Si la raison ou la volont� propre pouvaient parler, elles diraient peut-�tre: �Pourquoi devaient-ils tous aller au m�me lieu? Ne pouvait-on pas avoir un autel � la maison, ou, sinon, un dans chaque ville principale, ou au centre de chaque tribu? Nous r�pondrions: Dieu avait command� autrement; c�en �tait assez pour tout vrai Isra�lite. Lors m�me que nous serions incapables, vu notre ignorance, de voir le pourquoi des choses, la simple ob�issance est une obligation et un devoir, et si nous marchons humblement, joyeusement et simplement, dans ce sentier d�ob�issance, nos �mes seront assur�ment �clair�es, et nous trouverons une abondance de b�n�dictions ineffables dans cette proximit� de Dieu o� nous serons, et qui n�est connue que de ceux qui aiment � garder ses commandements.

Oui, cher lecteur, telle est la mani�re de r�pondre � tous les raisonnements et � toutes les questions de l�esprit charnel, qui ne se soumet pas � la loi de Dieu, et aussi ne le peut. Sommes-nous appel�s � rendre compte aux incr�dules et aux raisonneurs du motif qui nous fait agir? Non, ce n�est pas notre affaire; ce serait une perte de temps et de peine, d�autant plus que ces personnes sont enti�rement incapables de nous comprendre. Comment un incr�dule, par exemple, ou un esprit charnel, comprendrait-il pourquoi il �tait command� aux douze tribus d�Isra�l, d�adorer devant un seul autel, de s�assembler dans un seul lieu, r�unis autour d�un seul centre? Impossible; la grande raison morale d�une institution aussi belle, est au-dessus de sa compr�hension.

L�homme spirituel, au contraire, en voit ais�ment toute la beaut�: l��ternel rassemblait son peuple bien-aim� autour de Lui-m�me, afin qu�ils se r�jouissent ensemble devant Lui, et que Lui-m�me p�t trouver une joie particuli�re en eux. Cela n��tait-il pas des plus pr�cieux pour le c�ur de tous ceux qui aimaient r�ellement le Seigneur?

Si le c�ur �tait froid et indiff�rent envers Dieu, peu lui importait le lieu de culte; mais tout c�ur aimant et sinc�re, depuis Dan jusqu�� Be�r-Sh�ba, se rendait avec joie au lieu que l��ternel avait d�sign� pour invoquer son nom, et o� il devait rencontrer son peuple. �Je me suis r�joui quand ils m�ont dit Allons � la maison de l��ternel! Nos pieds se tiendront dans tes portes, � J�rusalem?� (Ps. 122:1-2) � centre de Dieu pour Isra�l.

Nous avons ici les doux �panchements d�un c�ur qui aimait l�habitation du Dieu d�Isra�l � son centre b�ni, le lieu de rassemblement des douze tribus d�Isra�l � ce lieu auquel �tait associ�, dans l�esprit de chaque vrai Isra�lite, tout ce qu�il y avait de beau et de r�jouissant en rapport avec le culte de l��ternel, et la communion de son peuple.

En �tudiant le seizi�me chapitre de notre livre, nous aurons l�occasion de revenir sur ce beau sujet; terminons cette division-ci en citant les derniers versets du chapitre que nous avons sous les yeux.

�Quand l��ternel, ton Dieu, aura retranch� devant toi les nations vers lesquelles tu entres pour les poss�der, et que tu les poss�deras, et que tu habiteras dans leur pays, prends garde � toi, de peur que tu ne sois pris au pi�ge pour faire comme elles, apr�s qu�elles auront �t� d�truites devant toi, et de peur que tu ne recherches leurs dieux, en disant: Comment ces nations servaient-elles leurs dieux? et je ferai de m�me, moi aussi. Tu ne feras pas ainsi � l��ternel, ton Dieu; car tout ce qui est en abomination � l��ternel, ce qu�il hait, ils l�ont fait � leurs dieux; car m�me ils ont br�l� au feu leurs fils et leurs filles � leurs dieux. Toutes les choses que je vous commande, vous prendrez garde � les pratiquer. Tu n�y ajouteras rien, et tu n�en retrancheras rien�.

La pr�cieuse parole de Dieu devait former comme un enclos sacr� autour de son peuple, au-dedans duquel ils pussent jouir de sa pr�sence, et trouver leurs d�lices dans l�abondance de sa mis�ricorde et de sa gr�ce; lieu o� ils devaient �tre enti�rement � part de tout ce qui �tait contraire � la saintet� de Celui dont la pr�sence �tait � la fois, leur gloire, leur joie et leur sauvegarde morale, contre tout pi�ge et toute abomination.

Mais, h�las! ils ne persist�rent pas; bien vite ils abattirent les murs de cette enceinte et se d�tourn�rent des saints commandements de Dieu. Ils firent les choses m�mes qu�il leur �tait dit de ne pas faire, et eurent bient�t � en r�colter les terribles cons�quences. Nous reviendrons plus tard sur ce sujet.

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bibliography-text="Commentaire sur Deuteronomy 12". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/deuteronomy-12.html.