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Saturday, September 28th, 2024
the Week of Proper 20 / Ordinary 25
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Deuteronomy 5". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/deuteronomy-5.html.
bibliography-text="Commentaire sur Deuteronomy 5". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/
versets 1-33
�Et Mo�se appela tout Isra�l, et leur dit: �coute, Isra�l, les statuts et les ordonnances que je prononce aujourd�hui � vos oreilles Vous les apprendrez, et vous les garderez pour les pratiquer�.
Observons avec soin ces quatre mots, si caract�ristiques du livre du Deut�ronome, et si importants pour le peuple de Dieu, en tous temps et en tous lieux: ��couter�, � �apprendre�, � �garder�, � �pratiquer�. Ces paroles sont d�une valeur inexprimable pour toute �me pieuse, pour tout homme qui d�sire r�ellement marcher dans le sentier �troit de la justice pratique, si agr�able � Dieu, si s�r et si heureux pour nous.
Le premier de ces mots place l��me dans l�attitude la plus b�nie o� elle puisse se trouver, celle d��couter. �La foi est de ce qu�on entend, et ce qu�on entend par la parole de Dieu� (Rom. 10:17). �J��couterai ce que dira Dieu, l��ternel� (Ps. 85:9). ��coutez et votre �me vivra� (�s. 55:3). L�oreille attentive est � la base de toute vie chr�tienne r�elle et pratique. Elle place l��me dans la seule attitude qui convienne � la cr�ature. C�est le secret de toute paix et de toute b�n�diction.
Il est � peine n�cessaire de rappeler au lecteur que, lorsque nous parlons de l��me dans l�attitude d��couter, nous supposons que ce qui est �cout� est uniquement la parole de Dieu. Isra�l devait �couter �les statuts et les ordonnances� de l��ternel, et pas autre chose. Ce n��tait point aux commandements, aux traditions et aux doctrines des hommes qu�ils devaient pr�ter l�oreille, mais aux paroles m�mes du Dieu vivant qui les avait sauv�s et d�livr�s du pays d��gypte, pays de servitude, de t�n�bres et de mort.
Il est bon de se souvenir de ceci, et l��me sera pr�serv�e de bien des pi�ges, de bien des difficult�s. De nos jours, on parle beaucoup d�ob�issance et du devoir moral de se soumettre � l�autorit� eccl�siastique. Un grand nombre de personnes excellentes et vraiment pieuses se laissent prendre � ces belles paroles. Mais lorsqu�on nous parle d�ob�issance, demandons �� quoi il faut ob�ir�? Quand on nous exhorte � soumettre notre volont� propre, informons-nous �� qui nous devons la soumettre�? Si nous devons nous soumettre � l�autorit�, nous devons conna�tre la source ou la base de cette autorit�.
Ce point est de toute importance pour chacun des membres de la famille de la foi. Nombre d��mes vraiment sinc�res et pieuses sont bien aises de n�avoir pas la peine de penser pour elles-m�mes, et d�avoir leur sph�re d�action et leur ligne de conduite toute trac�e par des personnes plus comp�tentes. On trouve agr�able et reposant d�avoir sa t�che de chaque jour indiqu�e par d�autres. Le c�ur est soulag� d�une grande responsabilit�, et on a l�apparence de faire preuve d�humilit� et de d�fiance de soi-m�me en se soumettant � quelque autorit�.
Mais qu�on examine soigneusement, en pr�sence de Dieu, quelle est la base de l�autorit� � laquelle on se soumet, sans cela on court le risque de se trouver dans une position tout � fait fausse. Prenons l�exemple d�un moine ou d�une religieuse. Le moine ob�it � son abb�, la nonne � sa m�re abbesse, la religieuse � sa sup�rieure, mais la position et les relations de chacune de ces personnes sont compl�tement fausses. Il n�y a pas dans tout le Nouveau Testament un seul mot en faveur des monast�res ou des couvents; au contraire, l�enseignement de la Sainte �criture, tout comme la voix de la nature, s�oppose � cet ordre de choses, qui sort les hommes et les femmes de la sph�re et des relations o� Dieu les a plac�s, pour les former en soci�t�s qui suppriment les affections naturelles et excluent toute vraie ob�issance chr�tienne.
Nous nous sentons pouss�s � attirer l�attention du lecteur chr�tien sur ce sujet, vu que l�ennemi fait actuellement de vigoureux efforts pour raviver le syst�me monastique au milieu de nous, sous mille formes diverses. On va m�me jusqu�� dire que la vie du clo�tre est la seule vraie vie chr�tienne En entendant des assertions aussi monstrueuses, il convient d�examiner ce sujet � la lumi�re de l��criture, et de demander qu�on nous montre dans la parole de Dieu les raisons qui autorisent le syst�me monastique. Est-il fait mention dans tout le Nouveau Testament de quoi que ce soit qui ressemble � un monast�re, � un couvent, ou � une communaut� de s�urs? O� trouverons-nous une autorit� pour un office tel que celui d�un abb�, d�une abbesse ou d�une sup�rieure? Nulle part; et par cons�quent, nous n�h�sitons pas un instant � d�clarer que tout le syst�me, du sommet � la base, n�est qu�une invention de la superstition, �galement oppos�e � la voix de la nature et � la voix de Dieu. On s��tonne que ces choses puissent encore avoir des adh�rents de nos jours o� la pleine lumi�re du glorieux �vangile brille sur nous dans les pages du Nouveau Testament1.
1 Il est important de distinguer entre �nature� et �chair�. La premi�re est reconnue dans l��criture, la seconde est condamn�e et mise de c�t�. �La nature m�me ne vous enseigne-t-elle pas?� dit l�ap�tre (1 Cor. 11:14). J�sus, ayant regard� le jeune homme, en Marc 10, �l�aima�. �tre sans affections naturelles, sera un des signes de l�apostasie. L��criture dit que nous sommes morts au p�ch�, mais non � notre nature, car alors qu�en serait-il de nos relations de famille et des affections naturelles?
B�ni soit Dieu, nous sommes appel�s � l�ob�issance; nous devons ��couter�, et nous soumettre avec un saint respect, � l�autorit�. Et ici nous nous �cartons encore de l�incr�dulit� et de ses hautes pr�tentions. Le chemin de l�humble et pieux chr�tien est �galement �loign� de la superstition et de l�incr�dulit� de l�autre. La noble r�plique de Pierre au sanh�drin (Actes 5:29), est une r�ponse compl�te � l�une et � l�autre �Il faut ob�ir � Dieu plut�t qu�aux hommes�. Nous pouvons faire face � l�incr�dulit� dans toutes ses phases et sous toutes ses formes, avec cette seule phrase �Il faut ob�ir�. Et nous pouvons faire face � la superstition, de quelque manteau qu�elle se couvre, avec ces mots de toute importance �Il faut ob�ir � Dieu�.
Nous avons l�, dans sa forme la plus simple, le devoir de tout vrai chr�tien. Il doit ob�ir � Dieu. L�incr�dule peut se moquer d�un moine ou d�une nonne, et s��tonner de ce qu�un �tre dou� de raison et d�intelligence puisse se soumettre aussi compl�tement � l�autorit� d�un de ses semblables, et ob�ir � des r�gles et � des pratiques absurdes, d�gradantes et contraires � la nature. L�incr�dule se vante de sa soi-disant libert� intellectuelle, et s�imagine que sa raison est un guide tout � fait suffisant pour lui. Il ne voit pas qu�il est plus loin de Dieu que le pauvre moine ou que la nonne qu�il m�prise. Il ne sait pas que, tout en s�enorgueillissant de sa volont� propre, il est, en r�alit�, tenu en esclavage par Satan, le prince et le dieu de ce monde. L�homme a �t� form� pour ob�ir, pour avoir quelqu�un au-dessus de lui. Le chr�tien est sanctifi� (mis � part) pour l�ob�issance de J�sus Christ, c�est-�-dire pour poss�der la m�me ob�issance que celle que notre adorable Seigneur et Sauveur lui-m�me rendait � Dieu (1 Pierre 1:2).
Cela est de la plus grande importance pour celui qui d�sire vraiment savoir ce qu�est l�ob�issance chr�tienne. Si elle est bien comprise, adieu la volont� propre de l�incr�dule et la fausse ob�issance de la superstition. Il ne peut jamais �tre bien de faire notre propre volont�, mais ce peut �tre tout � fait mal de faire la volont� d�un de nos semblables. En revanche, il est toujours bien de faire la volont� de Dieu. C�est ce que J�sus est venu faire; ce qu�il fit toujours. �Voici, je viens, pour faire, � Dieu, ta volont� (H�b. 10:7). �C�est mes d�lices, � mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir, et ta loi est au-dedans de mes entrailles� (Ps. 40:9).
Mais il se peut que le lecteur pieux d�sire attirer notre attention sur l�exhortation du chap. 13 des H�breux, vers. 17: �Ob�issez � vos conducteurs, et soyez soumis, car ils veillent pour vos �mes, comme ayant � rendre compte; afin qu�ils fassent cela avec joie, et non en g�missant, car cela ne vous serait pas profitable�.
Exhortation importante, assur�ment, � laquelle nous devons ajouter aussi un passage de la premi�re �p�tre aux Thessaloniciens: �Or nous vous prions, fr�res, de conna�tre ceux qui travaillent parmi vous, et qui sont � la t�te parmi vous dans le Seigneur, et qui vous avertissent, et de les estimer tr�s haut en amour � cause de leur �uvre� (5:12-13). Et encore, en 1 Cor. 16:15, 16: �Or je vous exhorte, fr�res� (vous connaissez la maison de St�phanas, qu�elle est les pr�mices de l�Acha�e, et qu�ils se sont vou�s au service des saints), � � vous soumettre, vous aussi, � de tels hommes, et � quiconque coop�re � l��uvre et travaille�. � tous ces passages, nous en ajouterons encore un, tir� de la premi�re �p�tre de Pierre. �J�exhorte les anciens qui sont parmi vous, moi qui suis ancien avec eux, et t�moin des souffrances de Christ, qui aussi ai part � la gloire qui va �tre r�v�l�e; paissez le troupeau de Dieu qui est avec vous, le surveillant non point par contrainte, mais volontairement, ni pour un gain honteux, mais de bon gr�, ni comme dominant sur des h�ritages, mais en �tant les mod�les du troupeau; et quand le souverain pasteur sera manifest�, vous recevrez la couronne infl�trissable de gloire� (5:1-4). � Tous les passages cit�s ci-dessus, n��tablissent-ils pas le principe de l�ob�issance � certaines personnes? nous demandera-t-on. Et s�il en est ainsi, pourquoi objecter � l�autorit� humaine? � La r�ponse est fort simple. Lorsque Christ conf�re un don spirituel, que ce soit le don d�enseignement, de direction ou de surveillance, c�est le devoir et le privil�ge des chr�tiens de reconna�tre et d�appr�cier de tels dons. Ne pas le faire, serait renoncer � nos b�n�dictions. Mais nous devons nous rappeler qu�en pareils cas, il faut que le don soit une r�alit�, une chose visible, qu�on puisse reconna�tre, de bonne foi, comme �tant donn�e de Dieu. Ce n�est pas un homme s�emparant d�un certain office, ou �tant �tabli et consacr� par ses semblables pour un soi-disant minist�re. Tout cela n�a aucune valeur quelconque; bien plus, c�est une pr�somptueuse intrusion sur un domaine sacr� et qui attirera, t�t ou tard, le jugement de Dieu.
Tout vrai minist�re est de Dieu et se base sur la possession d�un don positif du Christ, Chef ou T�te de l��glise; en sorte que nous pouvons r�ellement dire: pas de dons, pas de minist�re. Dans tous les passages cit�s plus haut, nous voyons des dons positifs poss�d�s, et un travail r�el accompli. Nous voyons en outre de l�amour pour les brebis et les agneaux du troupeau de Christ; nous voyons une gr�ce et une puissance divines. L�expression en H�b. 13 est: �Ob�issez � vos conducteurs�. Or, il est essentiel qu�un bon guide ou conducteur marche devant nous sur le chemin. Ce serait folie � quelqu�un de se donner pour guide s�il �tait ignorant de la route, et s�il ne pouvait ni ne voulait y marcher. Qui songerait � suivre un tel homme?
De m�me, lorsque l�ap�tre exhorte les Thessaloniciens � �conna�tre� et � �estimer� certaines personnes, sur quoi base-t-il son exhortation? Est-ce sur la simple attribution d�un titre, d�un office ou d�une position quelconque? Nullement. Il fait reposer son appel sur le fait positif et bien connu que ces personnes �taient �� la t�te parmi eux dans le Seigneur�, et qu�elles les avertissaient. Et pourquoi devait-on �les estimer tr�s haut, en amour?� �tait-ce � cause de leur charge ou de leur titre? Non, mais �� cause de leur �uvre�. Et pourquoi les Corinthiens �taient-ils exhort�s � se soumettre � la maison de St�phanas? �tait-ce � cause d�un vain titre ou d�une charge dont ils s��taient empar�s? En aucune fa�on, mais parce �qu�ils s��taient vou�s au service des saints�. Ils �taient � l��uvre. Ils avaient re�u le don et la gr�ce de Christ, et ils avaient de l�amour pour son peuple. Ils ne se vantaient point de leur office ou de leurs titres, mais se donnaient enti�rement au service de Christ en la personne de ses rachet�s.
Voil� le vrai principe du minist�re. Ce n�est point une autorit� humaine, mais un don divin, une puissance spirituelle communiqu�e par Christ a ses serviteurs; exerc�e par eux sous sa d�pendance, et reconnue avec gratitude par ses saints. Un homme peut se donner comme pasteur ou docteur; il peut aussi �tre nomm� � cet office par ses semblables, mais � moins qu�il n�ait re�u un don r�el du Chef de l��glise, tout cela ne sera que vaines paroles, vides de sens et de force; la voix de ce berger sera la voix d�un �tranger que les vraies brebis de Christ ne connaissent point et ne doivent point reconna�tre1.
1 Le lecteur fera bien de consid�rer le fait qu�il n�y a rien dans le Nouveau Testament qui indique un appel humain � pr�cher l��vangile, � enseigner dans l�assembl�e de Dieu ou � pa�tre le troupeau de Christ. Les anciens et les diacres furent nomm�s par les ap�tres ou par leurs d�l�gu�s Timoth�e et Tite, mais les �vang�listes, les pasteurs et les docteurs ne sont jamais nomm�s de la sorte. Il s�agit de distinguer entre les dons et les charges locales. Les anciens et les diacres pouvaient poss�der un don sp�cial, ou non ce don n�avait rien � faire avec leur charge locale. Si le lecteur d�sire comprendre le sujet du minist�re, qu�il �tudie les chapitres 12-14 de 1 Cor, et �ph. 4:8-13. Dans les Corinthiens, nous avons d�abord la base de tout vrai minist�re dans l��glise de Dieu, savoir l�appel divin: �Dieu a plac� les membres�, etc. Secondement, le mobile d�action, �l�amour�. Troisi�mement, le but, �afin que l�assembl�e re�oive de l��dification�. En �ph. 4, nous avons la source de tout minist�re, un Seigneur ressuscit� et mont� au ciel. Le but: �en vue de la perfection des saints; pour l��uvre du service�. La dur�e: �jusqu�� ce que nous parvenions tous � l��tat d�homme fait, � la mesure de la stature de la pl�nitude du Christ�.
En un mot, le minist�re dans toutes ses branches est une institution enti�rement divine. Elle n�est pas de l�homme ni par l�homme, mais de Dieu. Il faut que, dans chaque cas, le Ma�tre pr�pare, remplisse et place le vaisseau. Il n�y a aucune autorit� dans l��criture pour la notion que tout homme a le droit de se faire entendre dans l��glise de Dieu. La libert� pour les hommes est le radicalisme et non pas l��criture. Le minist�re par le Saint Esprit de ceux qu�il appelle � s�y vouer, voil� ce que nous enseigne le Nouveau Testament. Puissions-nous apprendre � conna�tre cette libert�.
Mais, d�un autre c�t�, nous n�aurons pas de peine � reconna�tre et � appr�cier le docteur enseign� de Dieu, le fid�le et infatigable pasteur qui veille sur les �mes, qui pleure sur elles, qui les soigne comme une tendre nourrice, qui peut leur dire: �Car maintenant nous vivons, si vous tenez fermes dans le Seigneur� (1 Thess. 3:8). Comment connaissons-nous un bon chirurgien? Est-ce en voyant son nom sur sa plaque? Non, c�est par son ouvrage. Un homme peut s�appeler mille fois chirurgien, mais s�il est un op�rateur maladroit, qui songerait � l�employer?
Il en est ainsi dans toutes les choses humaines, et de m�me aussi dans ce qui concerne le minist�re. Si un homme a re�u un don, il est un ministre, si non, toutes les cons�crations du monde ne le feront pas �tre un ministre de Christ. Il pourra �tre un ministre de la religion; mais un ministre de la religion et un ministre de Christ, un ministre dans la chr�tient� et un ministre dans l��glise de Dieu, sont deux choses totalement diff�rentes. Tout vrai minist�re a sa source en Dieu, il repose sur l�autorit� divine, et son but est d�amener l��me en la pr�sence de Dieu et de l�attacher � Lui. Le faux minist�re, au contraire, a sa source en l�homme; il repose sur une autorit� humaine, et son but est de s�attacher les �mes. L�immense diff�rence entre ces deux minist�res consiste en ce que le premier conduit � Dieu et le second loin de Lui. L�un nourrit et fortifie la vie nouvelle l�autre en emp�che les progr�s de toute mani�re et la plonge dans le doute et les t�n�bres. En un mot, on peut dire que le vrai minist�re est de Dieu, par lui et pour lui; le faux minist�re est de l�homme, par l�homme et pour l�homme. Nous estimons le premier plus que nous ne pouvons l�exprimer; nous rejetons le second de toute notre force.
Nous croyons en avoir dit assez pour fixer l�esprit du lecteur sur le sujet de l�ob�issance � ceux que le Seigneur appelle � l��uvre du minist�re. Nous sommes tenus de juger par la parole de Dieu et d��tre bien assur�s que c�est une divine r�alit� et non une pr�tention humaine, un don positif du Chef de l��glise et non un vain titre conf�r� par les hommes. Dans tous les cas o� il y a un don r�el, c�est notre doux privil�ge de le reconna�tre et de nous y soumettre, en tant que nous discernons Christ dans la personne et dans le minist�re de ses bien-aim�s serviteurs.
Un c�ur spirituel n�aura pas de difficult� � discerner la gr�ce et la puissance r�elles. Nous pouvons ais�ment dire si un homme cherche avec amour � nourrir nos �mes du pain de vie et � nous conduire dans les voies de Dieu; ou bien s�il cherche � s��lever lui-m�me et � avancer ses propres int�r�ts. Ceux qui vivent pr�s du Seigneur, distinguent bien vite entre la vraie puissance et de vaines pr�tentions. En outre, nous ne verrons jamais les vrais ministres de Christ faire parade de leur autorit� ou se vanter de leur charge; ils font leur �uvre et la laissent parler pour elle-m�me. Dans le cas de l�ap�tre Paul, nous le voyons faire, maintes fois, allusion aux preuves de son minist�re, � l��vidence fournie par la conversion des �mes. Il pouvait dire aux pauvres Corinthiens �gar�s, lorsque, sous l�influence de quelque faux docteur, ils mettaient en question son apostolat: �Puisque vous cherchez une preuve que Christ parle en moi� examinez-vous vous-m�mes� (2 Cor. 13:3).
C��tait les mettre au pied du mur. Eux-m�mes, ils �taient les preuves vivantes de son minist�re. Si son minist�re n��tait pas de Dieu, qu��taient-ils et o� en �taient-ils? Mais il �tait de Dieu, et c��tait l� sa joie, sa consolation et sa force. Il �tait �ap�tre, non de la part des hommes, ni par l�homme, mais par J�sus Christ, et Dieu le P�re, qui l�a ressuscit� d�entre les morts� (Gal. 1:1). Il se glorifiait dans la source de son minist�re, et quant � son caract�re, il lui �tait ais� de produire des preuves amplement suffisantes pour convaincre tout esprit droit: chez lui, ce n��taient pas les paroles, mais la puissance.
Il en doit toujours �tre, plus ou moins, ainsi. Il nous faut la puissance; il nous faut la r�alit�. Les hommes peuvent essayer de conf�rer des titres et de donner des charges, mais ils n�ont pas plus le droit de le faire, qu�ils n�ont celui de nommer des amiraux dans la flotte de Sa Majest�, ou des g�n�raux dans ses arm�es. Si nous voyions un homme se permettre de prendre le titre d�un amiral ou d�un g�n�ral, sans une commission de Sa Majest�, nous l�appellerions un imb�cile ou un fou. Cela ne serait pourtant qu�une faible imitation de la folie d�hommes prenant le titre de ministres de Christ, sans avoir ni don spirituel ni autorit� divine.
Nous dira-t-on que ce n�est pas � nous d�en juger? Au contraire, c�est � nous qu�il est dit: �Soyez en garde contre les faux proph�tes�. Comment nous en garderons-nous, si nous ne devons pas juger? Mais comment jugerons-nous? �Vous les reconna�trez � leurs fruits�. Les enfants de Dieu ne distingueront-ils pas entre un homme qui vient � eux avec la puissance de l�Esprit, dou� par le Chef de l��glise, rempli d�amour pour leurs �mes, d�sirant ardemment leur avancement spirituel, un humble, saint et d�sint�ress� serviteur de Christ, et un homme qui se pr�sente avec un titre purement humain, sans avoir trace de quoi que ce soit de divin ou de c�leste, soit dans son minist�re, soit dans sa vie? �videmment, ils ne s�y tromperont pas.
Nous demanderons encore ce que signifient ces paroles du v�n�rable ap�tre Jean: �Bien-aim�s, ne croyez pas tout esprit, mais �prouvez les esprits pour voir s�ils sont de Dieu, car beaucoup de faux proph�tes sont sortis dans le monde� (1 Jean 4:1). Comment �prouverons-nous les esprits, ou comment distinguerons-nous entre les vrais et les faux, si nous ne devons pas juger? Le m�me ap�tre, en �crivant � �la dame �lue�, lui fait encore la solennelle exhortation que voici: �Si quelqu�un vient � vous et n�apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison et ne le saluez pas, car celui qui le salue participe � ses mauvaises �uvres� (2 Jean 10). La dame �lue n��tait-elle pas tenue d�agir d�apr�s cette exhortation? Assur�ment. Mais comment le pouvait-elle, si nous ne devons point juger? Et de quoi devait-elle s�inqui�ter? �tait-ce de savoir si ceux qui venaient chez elle avaient �t� consacr�s, ou autoris�s par un homme quelconque ou par une soci�t� quelconque? Rien de semblable. La seule et toute importante question pour elle avait trait � la doctrine. S�ils apportaient la saine et divine doctrine de Christ, � la doctrine de J�sus venu en chair, � elle devait les recevoir; si non, elle devait leur fermer sa maison r�solument, quels qu�ils fussent et d�o� qu�ils vinssent. Lors m�me qu�ils eussent eu tous les meilleurs t�moignages des hommes, s�ils n�apportaient pas la v�rit�, elle devait les repousser sans h�siter. Cela pouvait sembler s�v�re, �troit, bigot, n�importe; c�est � la v�rit� qu�elle devait se mesurer. Sa porte et son c�ur devaient �tre assez larges pour admettre tous ceux qui apportaient Christ, mais non au del�. Devait-elle �tre polie aux d�pens de son Seigneur? Devait-elle se faire la r�putation d�avoir le c�ur et l�esprit larges, en recevant dans sa maison et � sa table ceux qui pr�chaient un faux Christ? La seule pens�e en est horrible.
Enfin, dans le second chapitre de l�Apocalypse, nous voyons l��glise d��ph�se lou�e pour avoir �prouv� ceux qui se disaient ap�tres et qui ne l��taient pas. Comment auraient-ils pu faire cela, s�ils ne devaient pas juger ceux qui se disaient ap�tres? Il est �vident qu�on applique tout � fait � tort ces paroles de notre Seigneur, en Matt. 7:1: �Ne jugez pas afin que vous ne soyez pas jug�s�, de m�me que celles de l�ap�tre, en 1 Cor. 4:5: �Ainsi, ne jugez rien avant le temps�. L��criture ne peut se contredire, et par cons�quent, quelle que soit la signification du �ne jugez pas� de notre Seigneur, ou celle du �ne jugez rien�� de l�ap�tre, il est parfaitement certain que ces deux injonctions ne diminuent en aucune mani�re la responsabilit� solennelle qu�ont tous les chr�tiens de juger les dons, les doctrines et la vie de tous ceux qui prennent la position de pr�dicateurs, de docteurs et de pasteurs dans l��glise de Dieu.
Si maintenant, l�on nous demande la signification de �ne jugez pas� et �ne jugez rien avant le temps�, nous r�pondrons que ces paroles nous d�fendent simplement de juger les motifs ou les ressorts cach�s des actions des autres. Nous n�avons absolument pas � nous en inqui�ter. Nous ne pouvons p�n�trer sous la surface et, gr�ce � Dieu, nous ne sommes pas appel�s � le faire, cela nous est m�me interdit. Nous ne pouvons pas conna�tre les conseils du c�ur, c�est l�affaire de Dieu seul. Mais dire que nous ne devons pas juger la doctrine, le don ou la conduite de ceux qui s�emparent des minist�res dans l��glise de Dieu, c�est contredire ouvertement les Saintes �critures et ignorer les instincts de la nature divine que Dieu a mis en nous par le Saint Esprit.
Le fait que nous reconnaissons tout vrai minist�re dans l��glise, et que nous nous soumettons � ceux que le Seigneur juge capables d��tre nos pasteurs, nos docteurs et nos guides, ce fait est en parfait accord avec le grand principe fondamental: �Il faut ob�ir � Dieu, plut�t qu�aux hommes�.
Le chapitre ouvert devant nous, de m�me que le livre tout entier du Deut�ronome, nous montre Mo�se cherchant constamment et avec instance, � persuader la congr�gation d�Isra�l de l�urgente n�cessit� d�une ob�issance implicite � tous les statuts et les droits de l��ternel. Il ne recherchait pas l�autorit� pour lui-m�me, et ne domina jamais sur le peuple de Dieu. Du commencement � la fin, il pr�cha l�ob�issance, non � lui-m�me, mais � Celui qui �tait son Seigneur et le leur. Il savait que l� �tait le secret de leur bonheur, leur s�curit� morale, leur dignit� et leur force. Il savait qu�un peuple ob�issant devait n�cessairement �tre un peuple invincible et invuln�rable. Nulle arme ne pourrait les atteindre, aussi longtemps qu�ils seraient gouvern�s par la parole de Dieu. En un mot, il savait et il croyait que le devoir d�Isra�l �tait d�ob�ir � l��ternel, tout comme le d�sir de l��ternel �tait de b�nir Isra�l. Tout ce qu�ils avaient � faire �tait �d��couter�, �d�apprendre�, de �garder�, et de �pratiquer� la volont� r�v�l�e de Dieu; ainsi, ils pouvaient compter sur Lui et �tre assur�s qu�il, serait leur bouclier, leur force, leur refuge, leur tout. Et pour l�Isra�l de Dieu aussi, le seul sentier heureux et b�ni est le sentier �troit de l�ob�issance, sur lequel brille sans cesse la lumi�re de la face approbatrice de Dieu; et tous ceux � qui il fait la gr�ce d�y marcher, y trouveront toujours le Seigneur pour guide et pour d�fenseur; mais si nous accomplissons notre volont� propre, si nous vivons dans une n�gligence habituelle de la parole de Dieu, alors le nom de l��ternel, au lieu d��tre pour nous une forte tour, nous sera un reproche qui nous fera juger nos voies et rentrer sur le chemin de la justice, duquel nous nous �tions �cart�s.
Revenons maintenant � notre chapitre.
Au verset 2, Mo�se rappelle au peuple leurs relations avec l��ternel. Il dit �L��ternel, notre Dieu, fit avec nous une alliance � Horeb. Ce n�est pas avec nos p�res que l��ternel a fait cette alliance, mais avec nous, avec nous qui sommes ici aujourd�hui tous vivants. L��ternel vous parla face � face, sur la montagne, du milieu du feu (Moi, je me tenais en ce temps-l� entre l��ternel et vous, pour vous d�clarer la parole de l��ternel, car vous aviez peur � cause du feu et vous ne mont�tes point sur la montagne) disant�, etc.
Il est important de bien saisir la diff�rence entre l�alliance trait�e en Horeb et celle faite avec Abraham, Isaac et Jacob. Elles sont essentiellement diff�rentes. La premi�re �tait une alliance pour les �uvres, le peuple s�engageant � faire tout ce que l��ternel avait ordonn�. La seconde �tait une alliance toute de gr�ce, par laquelle Dieu s�engageait avec serment � tenir tout ce qu�il avait promis.
Le langage humain est impuissant pour exprimer l�immense diff�rence, � tous �gards, entre ces deux alliances diff�rence quant � leur base, leur caract�re et leurs r�sultats. L�alliance d�Horeb reposait sur la capacit� suppos�e de l�homme d�accomplir ses engagements; l�alliance faite avec Abraham reposait sur la capacit� de Dieu d�accomplir ses promesses et, par cons�quent, elle ne peut manquer en un seul point.
Dans les �Notes sur l�Exode�, nous avons cherch� � montrer quel avait �t� le but de Dieu en donnant la loi, et l�impossibilit� o� se trouve l�homme p�cheur d�obtenir la vie ou la justice en la gardant. Nous renvoyons donc le lecteur � ce que nous avons d�j� dit sur cet important sujet.
Il semble �trange � ceux qui s�en tiennent uniquement � l��criture, qu�une ignorance aussi g�n�rale puisse exister parmi les chr�tiens professants � l��gard d�une question que le Saint Esprit a �claircie d�une fa�on aussi positive.
Tous les chr�tiens sinc�res croient que la valeur morale de la loi est d�une application constante et universelle; mais, quand nous en venons � consid�rer la loi comme base de relations avec Dieu, nous entrons dans un champ de pens�es totalement diff�rent. L��criture, en maint endroit, et de la mani�re la plus claire, nous enseigne que, comme enfants de Dieu, nous ne sommes pas du tout sur ce terrain-l�. Le Juif y �tait, mais il ne pouvait s�y maintenir devant Dieu; c��tait pour lui la mort et la condamnation.
Les Juifs �taient sous la loi; les nations sans loi. Rien ne saurait �tre plus distinct que cela. Les gentils furent plac�s sous le gouvernement humain en la personne de No�; jamais ils ne le furent sous la loi.
Au chap. 10 des Actes, nous voyons Dieu ouvrant la porte du royaume aux nations; puis, au chap. 14:27, il leur ouvre �la porte de la foi�. Au chap. 28:28, nous voyons Dieu proclamant son salut aux nations; mais du commencement � la fin du pr�cieux volume, nous chercherions en vain un passage indiquant qu�il ait jamais plac� les nations sous la loi.
Examinons cette si int�ressante et importante question � l� lumi�re de l��criture, en laissant de c�t� toutes les id�es que nous pourrions avoir con�ues � ce sujet. Quoiqu�on puisse nous dire le contraire, la Bible d�clare invariablement la position du Juif comme �tant �sous la loi�, et celle des nations comme �tant �sans loi�. Il n�y a pas � s�y m�prendre1.
1 On nous demandera peut-�tre sur quel pied les nations seront jug�es, si elles ne sont point sous la loi? Le vers. 20 du chap. 1 aux Romains, nous dit clairement que le t�moignage de la cr�ation les laisse sans excuse. Puis, au chap. 2:14, 15, elles sont jug�es sur le terrain de la conscience, �car quand les nations, qui n�ont point de loi, font naturellement les choses de la loi, n�ayant pas de loi, elles sont loi � elles-m�mes, et elles montrent l��uvre de la loi, �crite dans leurs c�urs, leur conscience rendant en m�me temps t�moignage�, etc. Enfin, quant aux nations qui sont devenues chr�tiennes de profession, elles seront jug�es sur le terrain de leur profession.
Si le lecteur veut ouvrir le chapitre 15 des Actes, il verra comment la premi�re tentative faite pour placer les nations sous la loi, fut bl�m�e � J�rusalem par les ap�tres et par l��glise tout enti�re. La question avait �t� soulev�e � Antioche; mais Dieu, dans sa sagesse, dirigea tout pour que ce f�t � J�rusalem, o� Paul et Barnabas se rendirent, qu�elle fut discut�e librement et finalement tranch�e par la voix unanime des douze ap�tres et de l��glise tout enti�re.
Nous voyons par ce passage que la d�cision d�une assembl�e locale, telle que celle d�Antioche, lors m�me qu�elle �tait approuv�e par Paul et Barnabas, n�avait pas la m�me valeur que celle des douze ap�tres r�unis en conseil, � J�rusalem. Le Seigneur veilla � ce que l�ennemi y fut compl�tement confondu, et � ce que les docteurs de la loi d�alors et ceux de tous les temps apprissent qu�il n�est point selon sa volont� que les chr�tiens soient plac�s en aucune mani�re sous la loi.
Ce sujet est tellement important, que nous nous sentons press�s de citer quelques-unes des paroles si convaincantes, adress�es aux auditeurs dans ce concile. �Et quelques-uns, �tant descendus de Jud�e, enseignaient les fr�res, disant: Si vous n�avez pas �t� circoncis selon l�usage de Mo�se, vous ne pouvez �tre sauv�s�. Que c��tait terrible et d�courageant! Quel glas fun�bre pour les oreilles de ceux qui avaient �t� convertis par le discours magnifique de Paul dans la synagogue d�Antioche! �Sachez donc, hommes fr�res, que par Lui vous est annonc�e la r�mission des p�ch�s�, sans circoncision ou �uvres de la loi d�aucune esp�ce, � �et que de tout ce dont vous n�avez pu �tre justifi�s par la loi de Mo�se, quiconque croit est justifi� par lui�� Et quand les Juifs furent sortis de la synagogue, les gentils demand�rent que ces paroles leur fussent annonc�es le sabbat suivant (Actes 15:1; 13:38, 39, 42).
Tel �tait le glorieux message transmis aux nations par l�ap�tre Paul, message d�un salut gratuit, imm�diat et parfait, d�une enti�re r�mission des p�ch�s et d�une compl�te justification par la foi en notre Seigneur J�sus Christ. Or, d�apr�s ce qu�enseignaient �quelques-uns qui �taient descendus de Jud�e�, tout cela �tait insuffisant. Christ n��tait point suffisant, sans la circoncision et la loi de Mo�se. Les pauvres gentils, qui n�avaient jamais entendu parler de Mo�se, devaient ajouter la circoncision et l�observation de la loi � Christ et � son glorieux salut.
Combien le c�ur de Paul devait souffrir, de voir les bien-aim�s disciples gentils expos�s � un enseignement aussi erron�! Il n�y voyait rien moins que l�an�antissement complet du christianisme. Si la circoncision devait �tre ajout�e � la croix de Christ, si la loi de Mo�se devait supplanter la gr�ce de Dieu, alors tout �tait perdu.
B�ni soit le Dieu de toute gr�ce, il suscita de nobles champions pour s�opposer � une si funeste doctrine. �Une contestation s��tant donc �lev�e et une grande dispute, entre Paul et Barnabas et eux (les docteurs juda�sants), ils r�solurent que Paul et Barnabas et quelques autres d�entre eux monteraient � J�rusalem vers les ap�tres et les anciens pour cette question� Et (ceux-ci) �tant arriv�s � J�rusalem, ils furent re�us par l�assembl�e et les ap�tres et les anciens; et ils racont�rent toutes les choses que Dieu avait faites avec eux. Et quelques-uns de la secte des pharisiens, qui avaient cru, s��lev�rent, disant qu�il faut les circoncire et leur enjoindre de garder la loi de Mo�se� (Actes 15:2-5).
D�o� venait cette n�cessit�? Pas de Dieu, assur�ment, qui leur avait, dans sa gr�ce infinie, ouvert la porte de la foi, sans la circoncision ou l�obligation de garder la loi de Mo�se. Non, c��taient �quelques hommes� qui se permirent de dire que ces choses �taient n�cessaires, des hommes qui ont troubl� l��glise de Dieu d�s ce moment jusqu�� maintenant, des hommes �voulant �tre docteurs de la loi, n�entendant ni ce qu�ils disent, ni ce sur quoi ils insistent� (1 Tim. 1:7). Les docteurs de la loi ne savent pas ce qui est impliqu� dans leur triste enseignement. Ils ne se font pas une id�e, combien leurs doctrines sont ha�ssables aux yeux du Dieu de toute gr�ce, du P�re des mis�ricordes.
Le chapitre des Actes dont nous nous occupons, nous donne, avec une grande clart�, les pens�es de Dieu � ce sujet. Il prouve, � n�en pouvoir douter, qu�il n��tait pas selon Dieu de placer les nations sous la loi. �Et les ap�tres et les anciens s�assembl�rent pour examiner cette affaire. Et une grande discussion ayant eu lieu�, � h�las, d�j�! � �Pierre se leva et leur dit: Hommes fr�res, vous savez vous-m�mes que, d�s les jours anciens, Dieu m�a choisi entre vous, afin que par ma bouche les nations ou�ssent� � non la loi de Mo�se et la circoncision, mais � �la parole de l��vangile, et qu�elles crussent. Et Dieu qui conna�t les c�urs, leur a rendu t�moignage, leur ayant donn� l�Esprit Saint comme � nous-m�mes; et il n�a fait aucune diff�rence entre nous et eux, ayant purifi� leurs c�urs par la foi. Maintenant donc, pourquoi tentez-vous Dieu, en mettant sur le cou des disciples un joug que ni nos p�res ni nous n�avons pu porter?�
Remarquez ceci, lecteur; la loi avait �t� un joug intol�rable pour les Juifs qui y avaient �t� assujettis; puis, ce n��tait rien moins que tenter Dieu de vouloir mettre ce joug sur le cou des chr�tiens d�entre les nations. �Mais� � ajoute le cher ap�tre de la circoncision � �par la gr�ce du Seigneur J�sus�, � et non par la loi, � �nous croyons �tre sauv�s de la m�me mani�re qu�eux aussi�.
Combien ceci est concluant, comme sortant de la bouche de l�ap�tre de la circoncision! Il ne dit pas: �ils seront sauv�s de la m�me mani�re que nous�, mais: �nous serons sauv�s de la m�me mani�re qu�eux aussi�. Le Juif consent � descendre de sa haute position dispensationnelle, et � �tre sauv� sur le m�me pied que le pauvre gentil incirconcis. Quel effet ces nobles paroles durent produire sur les partisans du syst�me l�gal! Ils ne surent que r�pondre.
�Et toute la multitude se tut; et ils �coutaient Barnabas et Paul qui racontaient quels miracles et quels prodiges Dieu avait faits par leur moyen parmi les nations�. L�Esprit n�a pas jug� bon de nous faire savoir ce que dirent Paul et Barnabas en cette m�morable occasion, et nous en comprenons la sage raison. Son but est �videmment de donner la pr��minence � Pierre et � Jacques, dont les paroles devaient avoir plus de poids aupr�s des docteurs de la loi que celles de l�ap�tre des gentils et de son compagnon.
�Et apr�s qu�ils se furent tus, Jacques r�pondit, disant: Hommes fr�res, �coutez-moi Sim�on a racont� comment Dieu a premi�rement visit� les nations� � non pour les convertir toutes, mais � �pour en tirer un peuple pour son nom. Et avec cela s�accordent les paroles des proph�tes, selon qu�il est �crit: �Apr�s ces choses, je retournerai et je r��difierai le tabernacle de David, qui est tomb�, et je r��difierai ses ruines et je le rel�verai, en sorte que le r�sidu des hommes recherche le Seigneur, et toutes les nations sur lesquelles mon nom est r�clam�, dit le Seigneur, qui fait ces choses�, connues de tout temps. C�est pourquoi moi, je suis d�avis de ne pas inqui�ter ceux des nations qui se tournent vers Dieu�.
Nous devons �tre frapp�s de voir que, dans cette imposante assembl�e, nul ne parle avec plus de force et de clart� que Pierre et Jacques, l�un, l�ap�tre de la circoncision, l�autre, celui dont le minist�re s�adressait plus sp�cialement aux douze tribus, et dont la position pouvait donner du poids � ses paroles vis-�-vis des d�fenseurs du syst�me l�gal. Ces deux �minents ap�tres furent d�accord pour d�clarer positivement, que les nouveaux convertis d�entre les nations ne devaient pas �tre �inqui�t�s� ou �charg�s� de la loi. Ils prouv�rent par leurs puissants discours qu�il �tait enti�rement contraire � la parole et � la volont� de Dieu de placer les chr�tiens d�entre les nations sous la loi.
Les paroles de Paul et de Barnabas ne nous sont point rapport�es, et qui ne verrait l� une preuve de la merveilleuse sagesse de Dieu? Il nous est simplement dit qu�ils racont�rent les choses que Dieu avait faites parmi les nations. Il �tait naturel qu�ils s�opposent formellement � mettre les gentils sous la loi, mais que Pierre et Jacques fussent aussi d�cid�s l�-dessus, c�est ce qui devait �tonner chacun.
Si le lecteur d�sire conna�tre � fond les pens�es de Paul sur le sujet de la loi, qu�il �tudie l��p�tre aux Galates. C�est l� que ce pr�cieux ap�tre, sous l�inspiration du Saint Esprit, �panche son c�ur envers les nouveaux chr�tiens en paroles ferventes et pleines de force et d��nergie. Il est �tonnant qu�on puisse lire cette remarquable �p�tre, puis persister � soutenir que les chr�tiens sont sous la loi, en quelque mani�re que ce soit. � peine l�ap�tre a-t-il termin� ses courtes paroles d�introduction, qu�il se plonge, avec son �nergie habituelle, dans le sujet dont son c�ur aimant, mais afflig�, est rempli jusqu�� d�border � �Je m��tonne� � dit-il, et il pouvait s��tonner � �de ce que vous passez si promptement de celui qui vous a appel�s par la gr�ce de Christ�, � non la loi de Mo�se, � �� un �vangile diff�rent, qui n�en est pas un autre; mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent pervertir l��vangile du Christ. Mais quand nous-m�mes, ou quand un ange venu du ciel vous �vang�liserait outre ce que nous vous avons �vang�lis�, qu�il soit anath�me. Comme nous l�avons d�j� dit, maintenant aussi je le dis encore: si quelqu�un vous �vang�lise outre ce que vous avez re�u, qu�il soit anath�me� (Gal. 1:6-9).
Que tous ceux qui pr�chent la loi, m�ditent ces paroles. Elles paraissent s�v�res, mais souvenons-nous que ce sont les paroles m�mes de Dieu, le Saint Esprit. Oui, Dieu lance son terrible anath�me sur quiconque ose ajouter la loi de Mo�se � l��vangile de Christ, sur quiconque essaie de placer les chr�tiens sous la loi.
Quelques personnes cherchent � arranger les choses, en nous disant qu�elles n�usent pas de la loi comme d�un moyen de justification, mais comme d�une r�gle de conduite. Nous leur demanderons sur quoi elles se fondent pour oser d�cider quel usage nous devons faire de la loi? Ou nous sommes sous la loi, ou nous n�y sommes pas. Si nous y sommes, il ne s�agit pas de savoir comment nous la prenons, mais comment elle nous prend.
L� est toute la diff�rence. La loi ne conna�t point les distinctions des th�ologiens. Si nous sommes sous la loi, nous sommes sous la mal�diction, car il est �crit: �Maudit est quiconque ne pers�v�re pas dans toutes les choses qui sont �crites dans le livre de la loi pour les faire� (Gal. 3:10). Cela ne me servira de rien de dire que je suis un chr�tien, que je suis n� de nouveau, car qu�est-ce que la loi a � faire avec le christianisme ou avec la nouvelle naissance? Absolument rien. La loi s�adresse � l�homme p�cheur, comme �tre responsable. Elle exige une ob�issance parfaite, et prononce sa mal�diction sur quiconque lui manque ou lui d�sob�it, ne f�t-ce qu�en un seul point (Gal. 3:10; 5:3; Jacques 2:10, 11; Deut. 6:25; 27, 26. Voir Luc 18:10).
On dit aussi que si nous avons failli � garder toute la loi, Christ l�a accomplie � notre place. Argument sans valeur. La loi ne conna�t pas l�ob�issance par procuration. Son langage est: �Celui qui aura fait ces choses vivra par elles� (vers. 12).
Et ce n�est pas seulement sur l�homme qui a d�sob�i � la loi que la mal�diction est prononc�e, mais afin de donner toute la clart� possible � ce principe, il est dit (3:10) �que tous ceux qui sont sur le principe des �uvres de loi sont sous la mal�diction�. Ainsi donc tous ceux qui sont sur le terrain l�gal, sur le principe l�gal, en un mot tous ceux qui ont affaire avec les �uvres de la loi, sont n�cessairement sous la mal�diction. Dieu en soit mille fois b�ni, le chr�tien n�est pas sous la mal�diction, mais pourquoi? Est-ce parce que la loi a perdu sa puissance, sa majest�, sa dignit�, sa sainte �nergie? Nullement. Ce serait blasph�mer la loi que de le penser. Et penser qu�un �homme� quelconque, qu�il soit chr�tien, Juif ou pa�en, peut �tre sous la loi, et sur ce terrain, sans encourir la mal�diction, c�est dire qu�il accomplit parfaitement la loi, ou bien, que la loi est abrog�e et nulle. Malheur � qui oserait dire une telle chose!
Comment donc se fait-il que le chr�tien ne soit pas sous la mal�diction? Voici la r�ponse dans toute sa force morale et sa beaut� �Car moi, par la loi, je suis mort � la loi, afin que je vive � Dieu�1 (Gal. 2:19).
1 La suppression de l�article ajoute immens�ment � la force et � la clart� du passage. C�est dia nomou nom�; clause remarquable, assur�ment, et qui renverse tout un syst�me th�ologique. Elle laisse la loi � sa place, mais met le croyant hors de son pouvoir et de ses atteintes, et cela �par la mort�. �C�est pourquoi, mes fr�res, vous aussi, vous avez �t� mis � mort � la loi par le corps du Christ, pour �tre � un autre, � celui qui est ressuscit� d�entre les morts, afin que nous portions du fruit pour Dieu�, ce que nous ne pourrions jamais faire si nous �tions sous la loi. � �Car quand nous �tions dans la chair�, � et la loi ne s�applique qu�� l�homme �en la chair�, � �les passions des p�ch�s, lesquelles sont par la loi, agissaient dans nos membres pour porter du fruit pour la mort�. Remarquez la triste association: �sous la loi� � �dans la chair� � �passions des p�ch�s� � �fruits pour la mort�! Mais, gr�ce � Dieu, il y a un autre c�t� � la question: �Mais maintenant nous avons �t� d�li�s de la loi�. Comment? Est-ce parce qu�un autre l�a accomplie � notre place? Non, mais ��tant morts dans ce en quoi nous �tions tenus, en sorte que nous servions en nouveaut� d�esprit, et non pas en vieillesse de lettre�. Quelle harmonie parfaite entre le 7 des Romains et le 2 des Galates! �Car moi, par la loi, je suis mort � la loi, afin que je vive � Dieu�.
Or s�il est vrai, comme le dit l�ap�tre, que nous sommes morts par le moyen de la loi, comment est-il possible que la loi soit la r�gle de notre vie? Elle ne fut qu�une r�gle de mort, de mal�diction et de condamnation pour ceux qui lui �taient assujettis, pour ceux qui l�avaient re�ue par l�entremise des anges (Gal. 4:19). Peut-elle �tre autre chose pour nous? La loi a-t-elle jamais produit un seul bon fruit chez un fils ou une fille d�Adam? �coutez la r�ponse de l�ap�tre: �Car quand nous �tions dans la chair�, � c�est-�-dire quand nous �tions consid�r�s dans notre nature d�chue, � �les passions des p�ch�s, lesquelles sont par la loi, agissaient dans nos membres pour porter du fruit pour la mort�1.
1 Il est n�cessaire de se rappeler que, quoique les gentils n�aient jamais �t� plac�s sous la loi par les dispensations de Dieu, cependant tous les professants baptis�s se placent sur ce terrain. C�est pourquoi il y a une grande diff�rence entre la chr�tient� et les pa�ens quant � la question de la loi. Dans la chr�tient�, des milliers de personnes inconverties demandent chaque semaine � Dieu d�incliner leurs c�urs � garder sa loi. S�rement, ces personnes sont dans une position bien diff�rente de celle des pa�ens qui n�ont jamais entendu parler de la loi, ni de la Bible.
O� en sommes-nous maintenant, comme chr�tiens? �coutez la r�ponse: �Car moi, par la loi, je suis mort � la loi, afin que je vive � Dieu. Je suis crucifi� avec Christ, et je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi; et ce que je vis maintenant dans la chair�, � ici chair signifie le corps, � �je le vis� � comment? Par la loi, comme r�gle de ma vie? nullement, mais: � �je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu, qui m�a aim� et qui s�est livr� lui-m�me pour moi�.
Voil� le christianisme. Le comprenons-nous? En saisissons-nous bien le sens et la port�e? La pr�cieuse mort de Christ, comme si elle �tait la n�tre, nous d�livre compl�tement de deux maux bien distincts: du l�galisme, d�un c�t�, de la licence de l�autre. Au lieu de ces choses terribles, elle nous introduit dans la sainte libert� de la gr�ce; dans la libert� pour servir Dieu, ou de �mortifier nos membres qui sont sur la terre�, de �renier l�impi�t� et les convoitises mondaines�, ou enfin de �vivre sobrement, justement et pieusement�.
M�ditons ces paroles: �Je suis crucifi� avec Christ, et je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi�. Le vieux �moi� mort, crucifi�, enterr�. Le nouveau �moi� vivant, en Christ. Ne nous trompons point, car il n�y a rien de plus terrible et de plus dangereux, que lorsque le vieux �moi� se place sur le nouveau terrain; ou, en d�autres termes, lorsque les glorieuses doctrines du christianisme sont adopt�es par la chair et que les inconvertis se disent d�livr�s de la loi, et changent la gr�ce de Dieu en dissolution. Nous avouons que nous pr�f�rons mille fois le l�galisme � la licence. C�est contre ce dernier mal que nous avons � veiller avec le plus grand soin. Il fait de rapides progr�s, pr�parant la voie � ces terribles flots d�incr�dulit� qui, avant qu�il soit longtemps, vont envahir la chr�tient�.
Dire qu�on est d�livr� de la loi autrement que par la mort � la loi et par la vie en Christ, n�est pas du christianisme du tout, mais de la licence, dont toute �me pieuse doit s��loigner avec une sainte horreur. Si nous sommes morts � la loi, nous sommes aussi morts au p�ch� et, par cons�quent, nous ne devons pas faire notre propre volont� qui est p�ch�, mais la volont� de Dieu qui est la vraie saintet� pratique.
Souvenons-nous encore que, si nous sommes morts � la loi, nous sommes morts aussi � ce pr�sent si�cle mauvais, et associ�s � un Christ ressuscit�, mont� au ciel et glorifi�. Nous ne sommes donc pas du monde, comme Christ n��tait pas du monde. Chercher � se faire une position dans le monde, c�est renier le fait que nous sommes morts � la loi, car nous ne pouvons vivre pour le monde, et en m�me temps �tre morts � la loi. La mort de Christ nous a d�livr�s de la loi, de la puissance du p�ch�, de ce pr�sent si�cle mauvais, et de la crainte de la mort. Mais toutes ces choses se lient, et nous ne pouvons �tre d�livr�s de l�une sans l��tre de toutes. Pr�tendre �tre lib�r� de la loi, tandis qu�on vit dans la chair, dans la mondanit� et l��go�sme, c�est l� un des caract�res les plus terribles des derniers jours.
Le chr�tien est appel� � prouver, dans sa vie journali�re, que la gr�ce peut produire des r�sultats auxquels la loi n�a jamais pu atteindre. C�est une des gloires morales du christianisme de rendre un homme capable d�abandonner son moi et de vivre pour les autres. C�est ce que la loi n�a jamais pu faire. Sous son empire, chacun devait faire de son mieux, en vue de soi-m�me. Si un homme essayait d�aimer son prochain, c��tait pour s�acqu�rir une justice propre. Sous la gr�ce, tout est glorieusement le contraire. Le moi est mis de c�t� comme une chose condamn�e, crucifi�e, morte et ensevelie. Le vieux �moi� a disparu, et le nouveau �moi� est devant Dieu dans toute la valeur et la perfection de Christ. Il est notre vie, notre saintet�, notre justice, notre but, notre mod�le, notre tout. Il est en nous et nous sommes en lui notre vie pratique de chaque jour doit simplement �tre Christ reproduit en nous par la puissance du Saint Esprit. Nous ne devons donc pas aimer seulement notre prochain, mais aussi nos ennemis, et cela non pour nous acqu�rir une justice, car nous sommes devenus la justice de Dieu en Christ mais parce que la vie que nous poss�dons d�borde, et cette vie est Christ. Un chr�tien est un homme qui devrait vivre Christ. Il n�est ni un Juif �sous la loi�, ni un gentil �sans loi�, mais il est �un homme en Christ�, plac� dans la gr�ce, appel� � la m�me ob�issance que celle dans laquelle a v�cu le Seigneur J�sus lui-m�me.
Dieu veuille ouvrir les yeux de tous les chr�tiens � la v�rit� de ces choses! Puisse-t-il les amener � �tudier les �critures, et � se soumettre � leur sainte autorit� en tous points! C�est le grand besoin de notre �poque.
Nous savons que notre Seigneur J�sus Christ viendra bient�t, pour enlever son peuple rachet� dans les demeures pr�par�es dans la maison du P�re, pour �tre � toujours avec Lui. Mais que deviendront ceux qui seront laiss�s en arri�re? toute la masse de professants baptis�s, mais mondains? Voil� de solennelles questions qui doivent �tre consid�r�es devant Dieu, pour qu�elles re�oivent la vraie, la divine r�ponse.
Nous avons cherch� � d�montrer par l��criture que le chr�tien n�est pas sous la loi, mais sous la gr�ce; maintenant, nous continuerons notre �tude du chapitre 5 du Deut�ronome. Nous y trouvons les dix commandements, mais ils y sont pr�sent�s un peu autrement que dans le chapitre 20 de l�Exode. Quelques traits caract�ristiques demandent l�attention du lecteur.
En Exode 20, nous avons l�histoire; dans Deut. 5, outre l�histoire, le commentaire; le l�gislateur y pr�sente des motifs moraux et y fait des appels qui ne seraient nullement � leur place dans l�Exode. Dans l�un, nous avons les faits seuls; dans l�autre, les faits et leur application pratique. En un mot, nous n�avons aucun motif de supposer que le chap. 5 du Deut�ronome ait d� �tre une r�p�tition litt�rale du chap. 20 de l�Exode, et, par cons�quent, les mis�rables arguments des incr�dules, qui s�appuient sur ces apparentes divergences, tombent d�eux-m�mes.
Comparons, par exemple, les deux passages qui traitent du sabbat. En Exode 20, nous lisons: �Souviens-toi du jour du sabbat, pour le sanctifier. Six jours tu travailleras, et tu feras toute ton �uvre; mais le septi�me jour est le sabbat consacr� � l��ternel, ton Dieu Tu ne feras aucune �uvre, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ta b�te, ni ton �tranger qui est dans tes portes. Car en six jours l��ternel a fait les cieux, et la terre, la mer, et tout ce qui est en eux, et il s�est repos� le septi�me jour; c�est pourquoi l��ternel a b�ni le jour du sabbat, et l�a sanctifi�.
En Deut�ronome 5, nous lisons: �Garde le jour du sabbat pour le sanctifier, comme l��ternel, ton Dieu, te l�a command�. Six jours tu travailleras et tu feras toute ton �uvre; mais le septi�me jour est le sabbat consacr� � l��ternel, ton Dieu; tu ne feras aucune �uvre, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton b�uf, ni ton �ne, ni aucune de tes b�tes, ni ton �tranger qui est dans tes portes, afin que ton serviteur et ta servante se reposent comme toi; et tu te souviendras que tu as �t� serviteur dans le pays d��gypte, et que l��ternel, ton Dieu, t�a fait sortir de l� � main forte et � bras �tendu; c�est pourquoi l��ternel, ton Dieu, t�a command� de garder le jour du sabbat� (vers. 12-15).
La diff�rence entre ces deux passages frappe imm�diatement. Dans l�Exode, le commandement de garder le jour du repos est bas� sur la cr�ation. Dans le Deut�ronome, il est bas� sur la r�demption, sans la moindre allusion � la cr�ation. En un mot, les points de diff�rence proviennent du caract�re distinct de chaque livre, et s�expliquent ais�ment pour tout chr�tien spirituel.
Quant � ce qui concerne l�institution du sabbat, souvenons-nous qu�elle repose enti�rement sur l�autorit� imm�diate de la parole de Dieu. D�autres commandements prescrivent de simples devoirs moraux. Chacun sait que c�est moralement mal de tuer ou de voler; mais, � garder le sabbat, nul n�aurait vu un devoir, si cela n�e�t �t� express�ment ordonn� par l�autorit� divine. De l� son immense importance et son int�r�t. Dans notre chapitre et en Exode 20, il est plac� sur la m�me ligne que ces grands devoirs moraux, qui sont universellement reconnus par la conscience humaine.
Bien plus, nous voyons en maints autres endroits de l��criture que le sabbat est mis � part et pr�sent� tout sp�cialement comme un pr�cieux lien entre l��ternel et Isra�l, comme le sceau de son alliance avec eux et le signe de leur cons�cration � Lui. Chacun pouvait reconna�tre que c�est moralement mal de tuer et de voler, mais ceux-l� seulement qui aimaient l��ternel et sa Parole aimaient et gardaient ses sabbats.
Ainsi, au chap. 16 de l�Exode, en connexion avec l�envoi de la manne, nous lisons: �Le sixi�me jour, ils recueillirent du pain au double, deux omers pour chacun; et tous les principaux de l�assembl�e vinrent et le rapport�rent � Mo�se. Et il leur dit: C�est ici ce que l��ternel a dit: Demain est le repos, le sabbat consacr� � l��ternel; faites cuire ce que vous avez � cuire, et faites bouillir ce que vous avez � faire bouillir, et tout le surplus, serrez-le pour vous pour le garder jusqu�au matin� Et Mo�se dit: Mangez-le aujourd�hui, car aujourd�hui est le sabbat consacr� � l��ternel; aujourd�hui, vous n�en trouverez point aux champs. Six jours vous en recueillerez; mais au septi�me jour est le sabbat; il n�y en aura point en ce jour-l�. Ils �taient cependant si peu capables d�appr�cier le pr�cieux privil�ge d�avoir � garder le sabbat de l��ternel, qu�il arriva �qu�au septi�me jour quelques-uns du peuple sortirent pour en recueillir, et ils n�en trouv�rent point. Et l��ternel dit � Mo�se: Jusques � quand refuserez-vous de garder mes commandements et mes lois?� � Le fait qu�ils n�gligeaient le sabbat prouvait que leur �tat moral �tait mauvais, qu�ils s��taient d�tourn�s de tous les commandements de Dieu. Le sabbat �tait la pierre de touche de l��tat r�el de leurs c�urs envers l��ternel. � �Voyez que l��ternel vous a donn� le sabbat; c�est pourquoi il vous donne au sixi�me jour du pain pour deux jours. Que chacun reste chez lui, que personne ne sorte du lieu o� il est, le septi�me jour. Et le peuple se reposa le septi�me jour�. Ils trouvaient repos et nourriture en ce saint jour du sabbat.
� la fin du chap. 31, nous trouvons encore un passage bien remarquable pour montrer l�importance que l��ternel attachait � l�observation du sabbat. Une description d�taill�e du tabernacle et de ses vaisseaux avait �t� donn�e � Mo�se, et il allait recevoir les deux tables du t�moignage de la main de l��ternel; mais, comme pour prouver la place �minente que le sabbat occupait dans la pens�e de Dieu, nous lisons: �Et l��ternel parla � Mo�se, disant: Toi, parle aux fils d�Isra�l, disant Certainement, vous garderez mes sabbats, car c�est un signe entre moi et vous, en vos g�n�rations, pour que vous sachiez que c�est moi, l��ternel, qui vous sanctifie. Et vous garderez le sabbat, car il vous sera saint; celui qui le profanera sera certainement mis � mort, car quiconque fera une �uvre en ce jour-l�, cette �me sera retranch�e du milieu de ses peuples. Pendant six jours le travail se fera, et le septi�me jour est le sabbat de repos, consacr� � l��ternel; quiconque fera une �uvre le jour du sabbat sera certainement mis � mort. Et les fils d�Isra�l garderont le sabbat, pour observer le sabbat en leurs g�n�rations; � une alliance perp�tuelle. C�est un signe entre moi et les fils d�Isra�l, � toujours; car en six jours l��ternel a fait les cieux et la terre, et le septi�me jour il s�est repos�, et a �t� rafra�chi� (Ex. 31:12-17).
Ce passage �tablit clairement la stabilit� du sabbat. Les termes employ�s prouvent que ce n��tait point une institution temporaire: �un signe entre moi et vous en vos g�n�rations� � �une alliance perp�tuelle� � �un signe � toujours�.
Le sabbat fut distinctement et exclusivement institu� pour la nation juive. Il est mentionn� � diverses reprises, comme �tant un signe entre l��ternel et son peuple Isra�l, mais il ne concernait en aucune mani�re les nations. Nous verrons par la suite que c�est un beau type du temps du r�tablissement de toutes choses, dont Dieu a parl� par la bouche de tous ses saints proph�tes, mais cela n��te rien au fait qu�il est exclusivement une institution juive. Il n�y a pas, dans toute l��criture, un seul passage prouvant que le sabbat concernait aussi les gentils.
On all�gue que, puisque le sabbat est d�j� mentionn� dans le second chapitre de la Gen�se, il doit n�cessairement avoir une application plus g�n�rale qu�� la nation juive. Voyons le passage: �Et Dieu eut achev� au sixi�me jour son �uvre qu�il fit, et il se reposa au septi�me jour de toute son �uvre qu�il fit. Et Dieu b�nit le septi�me jour, et le sanctifia, car en ce jour, il se reposa de toute son �uvre que Dieu cr�a en la faisant�.
Voil� qui est bien simple. Il n�est point ici fait mention de l�homme. Il ne nous est pas dit que l�homme se reposa le septi�me jour. On pourrait s�imaginer ou conclure qu�il le fit, mais le chap. 2 de la Gen�se n�en dit rien. Bien plus; nous ne voyons pas dans tout ce livre une seule allusion au sabbat. La premi�re fois qu�il en est fait mention, c�est au chap. 16 de l�Exode, passage que nous avons d�j� cit� or, l� nous voyons qu�il fut donn� � Isra�l, comme � un peuple qui �tait en relation d�alliance avec l��ternel. Il est �vident qu�ils ne surent ni le reconna�tre, ni l�appr�cier. Le Psaume 95 et le chap. 4 des H�breux, nous montrent qu�ils n�entr�rent jamais dans ce repos. Si nous parlons de ce qu��tait le sabbat aux yeux de Dieu, il nous dit que c��tait un signe entre Lui et son peuple d�Isra�l, et le crit�rium de leur condition morale et de l��tat de leur c�ur envers Lui. Ce n��tait pas seulement une portion de la loi donn�e par Mo�se � la congr�gation d�Isra�l, mais il est maintes fois mentionn� et sp�cifi� comme �tant une institution qui tenait une place toute particuli�re aux yeux de Dieu.
Ainsi, nous lisons au chap. 56 d��sa�e: �Bienheureux l�homme qui fait cela, et le fils de l�homme qui le tient ferme; qui garde le sabbat pour ne pas le profaner, et qui garde sa main de faire aucun mal! Et que le fils de l��tranger qui s�est attach� � l��ternel ne parle pas, disant: L��ternel m�a enti�rement s�par� de son peuple; et que l�eunuque ne dise pas: Voici, je suis un arbre sec; car ainsi dit l��ternel: Aux eunuques qui gardent mes sabbats, et choisissent les choses auxquelles je prends plaisir, et qui tiennent ferme mon alliance, je leur donnerai dans ma maison et au-dedans de mes murs une place et un nom meilleurs que des fils et des filles; je leur donnerai un nom �ternel qui ne sera pas retranch�. Et les fils de l��tranger� � consid�r�s, cela va sans dire, comme li�s � Isra�l de m�me qu�en Nomb. 15 � �qui s�attachent � l��ternel pour le servir et pour aimer le nom de l��ternel, pour �tre ses serviteurs, � quiconque observe le sabbat pour ne pas le profaner, et ceux qui tiennent ferme mon alliance, je les ferai venir � ma montagne sainte, et je les rendrai joyeux dans ma maison de pri�re; leurs holocaustes et leurs sacrifices seront agr��s sur mon autel; car ma maison sera appel�e une maison de pri�re pour tous les peuples�.
Et encore: �Si tu gardes ton pied de profaner le sabbat, de faire ton plaisir en mon saint jour, si tu appelles le sabbat tes d�lices, et honorable le saint jour de l��ternel, si tu l�honores en t�abstenant de suivre tes propres chemins, de chercher ton plaisir et de dire des paroles vaines, alors tu trouveras tes d�lices en l��ternel, et je te ferai passer � cheval sur les lieux hauts de la terre, et je te nourrirai de l�h�ritage de Jacob, ton p�re car la bouche de l��ternel a parl� (�s. 58:13-14). Ces citations suffisent pour montrer quelle place importante le sabbat occupe aux yeux de Dieu. Il serait inutile de les multiplier, mais il est encore un passage du L�vitique que nous voudrions citer au lecteur: �Et l��ternel parla � Mo�se, disant: Parle aux fils d�Isra�l, et dis-leur: Les jours solennels de l��ternel, que vous publierez, seront de saintes convocations. Ce sont ici mes jours solennels: Six jours on travaillera; et le septi�me jour est un sabbat de repos, une sainte convocation; vous ne ferez aucune �uvre: c�est un sabbat consacr� � l��ternel dans toutes vos habitations� (L�v. 23:1-3).
Le sabbat est ici plac� en t�te de toutes les f�tes solennelles �num�r�es dans ce merveilleux chapitre, et qui sont pour nous les types de toutes les dispensations de Dieu envers son peuple. Le sabbat est le type du repos �ternel, dans lequel Dieu introduira son peuple, quand toutes ses tribulations auront pris fin; de ce �repos sabbatique qui reste pour le peuple de Dieu� (H�b. 4:9). L��ternel cherchait constamment � rappeler ce glorieux repos � son peuple; le septi�me jour, la septi�me ann�e, l�ann�e du Jubil�, toutes ces belles f�tes sabbatiques avaient pour but de typifier l��poque b�nie o� Isra�l sera rassembl� dans son pays, et o� le sabbat sera observ� comme il ne l�a encore jamais �t�.
Ceci nous conduit � un second point de vue, savoir la dur�e permanente du sabbat. Des expressions telles que: �un signe en vos g�n�rations� � �une alliance perp�tuelle� � �� perp�tuit� auraient jamais �t� employ�es pour d�signer une institution simplement temporaire. Il est vrai, h�las! qu�Isra�l n�observa jamais le sabbat selon Dieu, et il n�en comprit jamais la signification; il n�en savoura jamais les douceurs et les b�n�dictions. Il en fit le signe de sa justice propre, s�en vanta comme d�une institution nationale, et s�en servit pour s�enorgueillir; jamais il ne le c�l�bra dans la communion avec Dieu.
Nous parlons de la nation en g�n�ral, car nous ne saurions douter qu�il ne se soit trouv� des �mes qui, dans le secret, jouissaient du sabbat et comprenaient les pens�es de Dieu � ce sujet. N�anmoins, comme nation, Isra�l ne l�observa jamais comme Dieu le d�sirait. �coutons ce que dit �sa�e: �Ne continuez pas d�apporter de vaines offrandes: l�encens m�est une abomination, � la nouvelle lune et le sabbat, la convocation des assembl�es; je ne puis supporter l�iniquit� et la f�te solennelle� (Chap. 1:13).
La pr�cieuse institution du sabbat, que Dieu avait donn�e comme un signe de son alliance avec son peuple, �tait donc devenue, entre leurs mains, une abomination qu�il ne pouvait plus supporter. Si nous ouvrons les pages du Nouveau Testament, nous voyons les chefs et les docteurs du peuple juif constamment en guerre avec le Seigneur J�sus, par rapport au sabbat. Lisez, par exemple, Luc 6:1-5 et 6-11.
Quelle preuve nous avons ici du peu de valeur du formalisme humain dans l�observance du sabbat. Ces directeurs religieux voulaient que les disciples endurent la faim, plut�t que d�enfreindre leur sabbat. Ils auraient laiss� l�homme emporter sa main s�che au tombeau, plut�t que de le voir gu�rir le jour de leur sabbat. H�las! c��tait bien leur sabbat et non celui de Dieu. Son repos ne pouvait s�allier avec la faim et des membres dess�ch�s. Ils n�avaient jamais bien compris le r�cit de David mangeant les pains de proposition. Ils ne comprenaient pas que les institutions l�gales doivent c�der le pas � la gr�ce divine venant au-devant des besoins de l�homme. La gr�ce, avec toute sa splendeur, s��l�ve au-dessus de toutes les barri�res l�gales, et la foi se r�jouit � sa lumi�re; mais la religiosit� s�offense de l�activit� de la gr�ce et de la hardiesse de la foi. Les pharisiens ne comprenaient pas que l�homme � la main s�che �tait un commentaire frappant de l��tat moral de cette nation; une preuve vivante du fait qu�ils �taient fort �loign�s de Dieu. S�ils eussent �t� comme ils auraient d� �tre, il n�y aurait pas eu de mains s�ches � gu�rir; mais ils n��taient pas fid�les, et, par cons�quent, leur sabbat n��tait qu�une forme vide de sens, une observance sans valeur et sans force, une c�l�bration abominable, ha�ssable aux yeux de Dieu et enti�rement incompatible avec la condition de l�homme. Lisez encore Luc 13:10-16.
Quel accablant reproche pour ces formalistes! Quelle d�monstration de la vanit� et de la compl�te nullit� de tout leur syst�me juda�que! Oser parler du sabbat en pr�sence d�une fille d�Abraham li�e depuis dix-huit ans par la main cruelle de Satan, quelle incongruit�! Il n�y a rien au monde qui aveugle l�esprit, endurcisse le c�ur, endorme la conscience, comme une religion sans Christ. On ne peut bien juger de cette puissance trompeuse et d�gradante qu�� la lumi�re de la pr�sence divine. Peu importait au chef de la synagogue que cette pauvre femme rest�t infirme jusqu�� la fin de ses jours. Il l�e�t laiss�e continuer � �tre une triste preuve de la puissance de Satan, pourvu qu�il p�t observer son sabbat. Son indignation religieuse �tait excit�e, non pas par la puissance de Satan r�v�l�e dans l��tat de cette femme, mais par la puissance de Christ r�v�l�e par sa compl�te d�livrance.
Le Seigneur lui r�pond comme il le m�rite. �Et comme il disait ces choses; tous ses adversaires furent couverts de honte; et toute la foule se r�jouissait de toutes les choses glorieuses qui �taient faites par lui�. Quel contraste frappant! Les adh�rents d�une religion fausse, vaine et cruelle, d�masqu�s et couverts de honte et de confusion puis, d�un autre c�t�, la foule se r�jouissant des �uvres glorieuses du Fils de Dieu qui �tait venu au milieu d�eux pour les d�livrer de la puissance �crasante de Satan; pour remplir leurs c�urs de la joie du salut de Dieu, leurs bouches de sa louange.
Cette question du sabbat, si souvent d�battue, doit �tre examin�e � fond � la lumi�re de l��criture, car nous sommes convaincus que nombre de chr�tiens professants ne se doutent pas de tout ce qui s�y rattache.
Le commencement du chap. 5 de Jean illustre, d�une mani�re remarquable la condition d�Isra�l.
Le r�servoir de B�thesda est une frappante illustration de toute la famille humaine et de la nation d�Isra�l, de leur condition morale et spirituelle, consid�r�e au point de vue de Dieu! �Aveugles, infirmes, membres secs�, tel est le r�el �tat de l�homme, et pl�t � Dieu que l�homme le compr�t.
Mais il y avait au milieu de cette multitude d�infirmes un homme, dont l��tat de faiblesse et d��puisement �tait tel que le r�servoir de B�thesda ne pouvait rien pour lui. Il ne pensait qu�� obtenir un secours humain pour parvenir au r�servoir, mais chacun, image frappante de tous ceux qui cherchent le salut par les �uvres, faisait de son mieux pour soi-m�me. Nul souci des autres; nulle pens�e de leur venir en aide. �J�sus lui dit: L�ve-toi, prends ton petit lit, et marche. Et aussit�t l�homme fut gu�ri, et il prit son petit lit, et marcha. Or c��tait sabbat ce jour-l��.
Nous avons de nouveau ici le sabbat de l�homme, car ce n��tait certainement pas celui de Dieu. La mis�rable multitude r�unie autour du r�servoir prouvait que le repos de Dieu n��tait pas encore venu, que son glorieux antitype n�avait point encore lui sur cette terre coupable. Lorsque ce beau jour para�tra, il n�y aura plus d�aveugles, de boiteux, ni d�infirmes, sous les portiques du r�servoir de B�thesda. Le repos sabbatique de Dieu est absolument incompatible avec les mis�res humaines.
C��tait le sabbat de l�homme. Ce n��tait plus le signe de l�alliance de l��ternel avec la post�rit� d�Abraham, comme cela avait �t� jadis, et comme cela sera de nouveau une fois. Le sabbat �tait devenu en Isra�l un signe de la propre justice de l�homme. Selon les Juifs, il �tait permis � l�homme de rester couch� ann�e apr�s ann�e sur ce m�me grabat, tandis qu�eux continuaient leurs vaines et inutiles tentatives pour observer le sabbat. S�ils eussent eu la moindre intelligence spirituelle, ils eussent compris l�incons�quence qu�il y avait � vouloir conserver leurs traditions au sujet du sabbat, en pr�sence des mis�res humaines, des maladies et de toutes sortes de d�gradations. Mais ils �taient compl�tement aveugles; aussi, lorsque les r�sultats glorieux du minist�re de Christ se r�v�lent, ils ont l�audace de les d�clarer contraires � la loi.
Et non seulement cela, mais �� cause de cela, les Juifs pers�cutaient J�sus et cherchaient � le faire mourir, parce qu�il avait fait ces choses en un jour de sabbat�. Quel spectacle! Des gens religieux, mieux encore, les chefs et les docteurs de la religion, les conducteurs du soi-disant peuple de Dieu, cherchent � faire mourir �le Seigneur du sabbat�, parce qu�il avait gu�ri un homme le jour du sabbat!
Mais observez la r�ponse de notre Seigneur au verset 17: �Mon p�re travaille jusqu�� maintenant, et moi je travaille�. Cette parole si br�ve, mais si concluante, nous donne la clef de toute l�affaire. Elle nous d�voile la vraie condition de l�humanit� en g�n�ral et celle d�Isra�l en particulier; elle nous pr�sente d�une mani�re touchante le grand secret de la vie et du minist�re de notre Seigneur. Il n��tait pas venu dans ce monde pour se reposer; que Dieu en soit b�ni! Comment aurait-il pu se reposer, � observer le sabbat, � entour� qu�il �tait par toutes les mis�res humaines? Cette multitude d�impotents qui remplissaient les portiques du r�servoir de B�thesda, n�aurait-elle pas d� montrer �aux Juifs� la folie de leurs id�es au sujet du sabbat? Car cette multitude n��tait-elle pas un sp�cimen de la condition de la nation d�Isra�l et de toute la famille humaine? Et comment l�amour divin aurait-il pu se reposer au milieu d�un tel �tat de choses? C�e�t �t� totalement impossible. L�amour ne peut que travailler au milieu des sc�nes de p�ch� et de douleurs. Du moment o� l�homme est tomb�, le P�re avait travaill�. Puis le Fils parut pour continuer l��uvre. Maintenant le Saint Esprit travaille. C�est le travail, et non le repos, qui est l�ordre divin dans un monde tel que celui-ci. �Il reste donc un repos sabbatique pour le peuple de Dieu�.
Le Seigneur J�sus allait faisant du bien le jour du sabbat tout comme les autres jours, et lorsqu�enfin il eut achev� l��uvre glorieuse de la r�demption, il passa le sabbat dans le tombeau et ressuscita le premier jour de la semaine, comme le premier-n� d�entre les morts, la t�te d�une nouvelle cr�ation dans laquelle tout est de Dieu, et o� il ne saurait plus �tre question �de jours, de mois, de temps et d�ann�es�. Si nous comprenons bien ce que signifient la mort et la r�surrection, nous n�observerons plus les jours. La mort de Christ a mis fin � tout cet ordre de choses, et sa r�surrection nous introduit dans une sph�re enti�rement diff�rente, o� nous avons le privil�ge de marcher � la lumi�re et dans la puissance de ces r�alit�s �ternelles qui sont n�tres en Christ, et en vivant contraste avec les observances superstitieuses d�une religiosit� charnelle et mondaine.
Nous voici arriv�s � un point fort int�ressant de notre sujet, savoir, la diff�rence qui existe entre le sabbat et �le jour du Seigneur, ou le premier jour de la semaine�. On confond souvent ces deux choses. Nous entendons fr�quemment des personnes vraiment pieuses parler du �sabbat chr�tien�, expression qui ne se trouve nulle part dans toute la Bible. Or nous devons toujours chercher � nous exprimer d�une mani�re conforme � l��criture.
Nous sommes persuad�s que l�ennemi de Dieu et de son Christ est beaucoup plus m�l� qu�on ne le croit aux formes et aux conventions de la chr�tient�; c�est l� ce qui rend la chose si s�rieuse. Le lecteur trouvera peut-�tre qu�il est ridicule de d�sapprouver l�expression de �sabbat chr�tien�, mais s�il examine la question � la lumi�re du Nouveau Testament, il verra qu�elle se d�veloppe d�une mani�re fort importante. On dit souvent que �le nom ne fait rien � la chose�, mais dans le sujet qui nous occupe, le nom caract�rise la chose.
Nous avons d�j� remarqu� que notre Seigneur passa le jour du sabbat dans le tombeau. Ce fait n�a-t-il pas une profonde signification? Nous ne saurions en douter. Nous y lisons la mise de c�t� de l�ancien ordre de choses, et la compl�te impossibilit� d�observer un sabbat dans un monde de p�ch� et de mort. L�amour ne pouvait se reposer dans un monde tel que celui-ci; il ne pouvait que travailler et mourir. C�est ce que nous lisons sur la tombe o� le Seigneur du sabbat fut d�pos�.
Mais, dira-t-on, le premier jour de la semaine n�est-il pas le sabbat nouveau, le sabbat chr�tien? Il n�est jamais appel� ainsi dans le Nouveau Testament. Si nous �tudions les Actes des Ap�tres, nous verrons que ces deux jours sont mentionn�s d�une mani�re tout � fait distincte. Le jour du sabbat, nous voyons les Juifs assembl�s dans leurs synagogues pour la lecture de la loi et des proph�tes. Le premier jour de la semaine, nous voyons les chr�tiens assembl�s pour rompre le pain. Ces deux jours �taient aussi distincts que le juda�sme et le christianisme, et rien, absolument rien, ne pourrait faire supposer que le sabbat se soit jamais confondu avec le premier jour de la semaine. O� nous est-il dit que le sabbat ait �t� transport�, du septi�me jour au huiti�me, ou au premier jour de la semaine? Nulle part, assur�ment.
Qu�on se souvienne aussi que le sabbat n�est pas seulement un septi�me jour, mais le septi�me jour. Quelques-uns croient que, pourvu qu�une septi�me partie du temps soit donn�e au repos et aux devoirs publics de la religion, cela suffit, et que peu importe le nom dont on l�appelle. Il en r�sulte que diff�rentes nations et divers syst�mes religieux ont leur jour du sabbat. Mais cela ne saurait suffire aux �mes qui d�sirent s�en tenir uniquement � l��criture. Le repos d��den �tait le septi�me jour. Le repos pour Isra�l �tait le septi�me jour. Mais le huiti�me attire nos pens�es vers l��ternit�, et, dans le Nouveau Testament, il est appel� �le premier jour de la semaine�, comme marquant le commencement de ce nouvel ordre de choses, dont la croix est la base imp�rissable, et un Christ ressuscit� la T�te glorieuse et le centre. Or, appeler ce jour-l� le �sabbat chr�tien�, c�est simplement confondre les choses terrestres et les c�lestes. C�est faire descendre le chr�tien de sa haute position, en tant qu�uni � une T�te glorifi�e dans les cieux, et l�occuper d�ordonnances charnelles impos�es jusqu�au temps de l��vangile; d�observances de jours, de mois, de temps et d�ann�es, comme l�ap�tre le reprochait aux assembl�es de la Galatie.
Bref, plus nous r�fl�chissons � cette expression �sabbat chr�tien�, plus nous sommes convaincus qu�elle tend, ainsi que beaucoup d�autres termes usuels dans la chr�tient�, � d�rober au chr�tien ces grandes v�rit�s qui distinguent l��glise de Dieu de tout ce qui l�a pr�c�d�e et de tout ce qui suivra. L��glise, bien que sur la terre, n�est pas de ce monde, tout comme Christ n�est pas de ce monde. Elle est c�leste dans son origine, son caract�re, ses principes, sa marche et ses esp�rances. Elle est plac�e entre la croix et la gloire. Les limites de son existence sur la terre sont le jour de la Pentec�te, lorsque le Saint Esprit descendit pour la former, et la venue de Christ pour la prendre aupr�s de Lui.
Rien ne saurait �tre plus clair. C�est donc fausser la position du chr�tien tout enti�re, que de vouloir forcer l��glise de Dieu � observer, soit l�galement, soit superstitieusement, �les jours, les mois, les temps et les ann�es�; c�est attaquer la r�v�lation divine, et priver le chr�tien de la place qui lui appartient, par la gr�ce infinie de Dieu et par la r�demption accomplie par Christ.
Si le lecteur trouve que nous allons trop loin dans nos assertions, qu�il m�dite le passage suivant de l��p�tre de Paul aux Colossiens: �Comme donc vous avez re�u le Christ J�sus, le Seigneur, marchez en lui, enracin�s et �difi�s en lui, et affermis dans la foi, selon que vous avez �t� enseign�s, abondant en elle avec des actions de gr�ces. Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par de vaines d�ceptions�, � remarquez cette association peu flatteuse pour la philosophie! � �selon l�enseignement des hommes, selon les �l�ments du monde, et non selon Christ; car en lui habite toute la pl�nitude de la d�it� corporellement; et vous �tes accomplis en lui, qui est le chef de toute principaut� et autorit�. � Que nous faut-il de plus? � �En qui aussi vous avez �t� circoncis d�une circoncision qui n�a pas �t� faite de main, dans le d�pouillement du corps de la chair par la circoncision du Christ, �tant ensevelis avec lui dans le bapt�me, dans lequel aussi vous avez �t� ressuscit�s ensemble par la foi en l�op�ration de Dieu qui l�a ressuscit� d�entre les morts. Et vous, lorsque vous �tiez morts dans vos fautes et dans l�incirconcision de votre chair, il vous a vivifi�s ensemble avec lui, nous ayant pardonn� toutes nos fautes, ayant effac� l�obligation qui �tait contre nous, laquelle consistait en ordonnances et qui nous �tait contraire, et il l�a �t�e en la clouant � la croix ayant d�pouill� les principaut�s et les autorit�s, il les a produites en public, triomphant d�elles en la croix�.
Magnifique victoire remport�e par Lui seul et pour nous! Que reste-t-il encore? �Que personne donc ne vous juge en ce qui concerne le manger ou le boire, ou � propos d�un jour de f�te ou de nouvelle lune, ou de sabbats, qui sont une ombre des choses � venir; mais le corps est du Christ�.
Que peut avoir � faire, au point de vue religieux, avec le manger, le boire, ou les jours de f�te, un chr�tien qui est complet et accept� en un Christ ressuscit� et glorifi�? Que peuvent faire pour lui la philosophie, les traditions, ou la religion du monde? Que sont les ombres pour celui qui a saisi, par la foi, la substance �ternelle? Rien absolument; c�est pourquoi aussi l�ap�tre continue: �Que personne ne vous frustre du prix du combat, faisant sa volont� propre dans l�humilit� et dans le culte des anges, s�ing�rant dans les choses qu�il n�a pas vues, enfl� d�un vain orgueil par les pens�es de sa chair, et ne tenant pas ferme le chef, duquel tout le corps, aliment� et bien uni ensemble par des jointures et des liens, cro�t de l�accroissement de Dieu. Si vous �tes morts avec Christ aux �l�ments du monde, pourquoi, comme si vous �tiez encore en vie dans le monde, �tablissez-vous des ordonnances � ne prends pas, ne go�te pas, ne touche pas! � (choses qui sont toutes destin�es � p�rir par l�usage), selon les commandements et les enseignements des hommes (qui ont bien une apparence de sagesse en d�votion volontaire et en humilit�, et en ce qu�elles n��pargnent pas le corps, ne lui rendant pas un certain honneur), pour la satisfaction de la chair?� c�est-�-dire non pas en rendant au corps le degr� d�honneur qui lui est d� en tant que vaisseau de Dieu, mais enflant la chair par un orgueil religieux aliment� par une vaine, creuse et pr�tendue saintet� (Col. 2:6-23).
Si l�on comprend bien l�esprit de ce merveilleux passage, on sera au clair, non seulement sur la question du sabbat, mais encore sur tout un syst�me de choses qui y a rapport. Le chr�tien, qui a bien saisi quelle est sa position, en a fini pour toujours avec toute question religieuse, au sujet du manger, du boire, des jours, des mois, des temps et des ann�es. Il n�a rien � faire avec les saintes �poques, ni avec les saints lieux. Il est mort avec Christ aux �l�ments du monde, et comme tel, il est d�livr� de toutes les ordonnances d�une religion traditionnelle. Il est du ciel, o� il n�y a ni nouvelles lunes, ni jours de f�te, ni sabbats. Il appartient � la nouvelle cr�ation, o� toutes choses sont de Dieu, et, par cons�quent, il ne saurait voir aucune force morale dans des mots tels que ceux-ci: �ne prends pas, ne go�te pas, ne touche pas�. Ils ne s�appliquent en aucune fa�on � lui. Il vit dans une atmosph�re o� les nuages, les vapeurs et les brouillards du monachisme et de l�asc�tisme ne se voient jamais. Il a mis de c�t� toutes les formes inutiles d�un pi�tisme charnel et a re�u, en �change, les s�res r�alit�s de la vie chr�tienne. Son oreille a �t� ouverte pour entendre et son c�ur pour comprendre la puissante exhortation de l�ap�tre inspir�: �Si donc vous avez �t� ressuscit�s avec le Christ, cherchez les choses qui sont en haut, o� le Christ est assis � la droite de Dieu pensez aux choses qui sont en haut, non pas � celles qui sont sur la terre; car vous �tes morts, et votre vie est cach�e avec le Christ en Dieu. Quand le Christ qui est votre vie, sera manifest�, alors vous aussi, vous serez manifest�s avec lui en gloire� (Col. 3:1).
Nous avons ici le contraste frappant de quelques-unes des gloires du vrai christianisme avec les formes st�riles et dess�chantes d�une religiosit� charnelle et mondaine. La vie chr�tienne ne consiste point dans l�observation de certaines ordonnances, commandements ou traditions des hommes. Elle est une divine r�alit�. C�est Christ dans le c�ur, et Christ reproduit dans la vie de chaque jour, par la puissance du Saint Esprit. C�est l�homme nouveau, form� d�apr�s le mod�le de Christ lui-m�me, et se r�v�lant dans les moindres d�tails de notre conduite et de notre marche au milieu du monde, de nos familles, dans nos transactions avec nos semblables, dans nos mani�res, notre humeur, en un mot dans tout ce qui est nous-m�mes. Ce n�est point une affaire de profession ou de dogme, d�opinion ou de sentiment, mais une r�alit� vivante et incontestable. C�est la d�pendance de Dieu �tablie dans le c�ur, �tendant sa domination b�nie sur tout l��tre moral, et r�pandant sa douce influence sur toute la sph�re o� nous sommes appel�s � vivre. C�est le chr�tien marchant sur les traces b�nies de Celui qui allait de lieu en lieu, faisant du bien; cherchant, selon son pouvoir, � se rendre utile; ne vivant pas pour soi-m�me, mais pour les autres; trouvant son plaisir � donner et � servir; toujours pr�t � soulager et � sympathiser avec les c�urs afflig�s ou d�courag�s.
Tel est le christianisme. Oh! combien il diff�re de toutes les formes que rev�tent le l�galisme et la superstition! Quel contraste avec l�ignorante observance des jours, des mois, des temps et des ann�es, l�abstention des viandes, la d�fense de se marier, et tant d�autres erreurs! Quelle diff�rence d�avec la sentimentalit� du mystique, la m�lancolie de l�asc�te et les aust�rit�s du moine! Oui, le vrai christianisme du Nouveau Testament est enti�rement diff�rent de tout cela, comme aussi de la triste union d�une profession sans pratique, qui, poss�dant par l�intelligence de grandes v�rit�s, ne s�en associe pas moins � une vie de mondanit� et de satisfactions �go�stes. Le vrai christianisme produit ce qui est divin, c�leste et spirituel, au milieu de tout ce qui est naturel, humain et terrestre. Puissent l�auteur et le lecteur de ces lignes avoir le saint d�sir de poss�der ce christianisme moralement glorieux r�v�l� dans les pages du Nouveau Testament.
Il n�est pas n�cessaire, croyons-nous, d�en dire davantage sur la question du sabbat. Si le lecteur a bien saisi le sens des passages qui ont �t� cit�s, il verra sans peine quelle est la place que le sabbat occupe dans les dispensations de Dieu. Il comprendra qu�il se rapporte directement � Isra�l et � la terre, qu�il est un signe de l�alliance entre l��ternel et son peuple terrestre, et une importante pierre de touche de leur �tat spirituel.
En outre, le lecteur verra qu�Isra�l n�observa jamais r�ellement le sabbat, n�en comprit jamais la signification, n�en appr�cia jamais la valeur. C�est ce qui fut rendu �vident dans la vie, le minist�re et la mort de notre Seigneur J�sus Christ, lequel accomplit nombre de ses �uvres de mis�ricorde le jour du sabbat, et finalement passa cette journ�e dans le tombeau.
Le lecteur enfin comprendra quelle diff�rence il y a entre le sabbat juif et le premier jour de la semaine ou le jour du Seigneur, lequel n�est pas une seule fois appel� sabbat dans le Nouveau Testament, mais est, au contraire, constamment mentionn� distinctement. Ce n�est point le sabbat transform� et transf�r� � un autre jour, mais un jour enti�rement nouveau, ayant sa propre identit� et sa raison d��tre, laissant le sabbat compl�tement de c�t�, comme une institution suspendue momentan�ment, pour �tre reprise par la suite, lorsque la post�rit� d�Abraham sera rentr�e de nouveau dans la terre promise (voyez �z. 46:1, 12).
Nous ne pouvons quitter cet int�ressant sujet, sans dire quelques mots de la place assign�e dans le Nouveau Testament au jour du Seigneur, ou premier jour de la semaine. Bien qu�il ne soit pas le sabbat et qu�il n�ait rien � faire avec les f�tes, les nouvelles lunes, ou �les jours, les mois, les temps et les ann�es�, il a cependant une place qui lui est propre dans la chr�tient�, comme le prouvent maints passages du Nouveau Testament.
Notre Seigneur est ressuscit� d�entre les morts ce jour-l�. Il a rencontr� maintes et maintes fois ses disciples en ce jour. Les ap�tres et les fr�res en Troade se r�unissaient pour rompre le pain ce m�me jour (Actes 20:7). L�ap�tre ordonne aux Corinthiens et � tous ceux qui, en tous lieux, invoquent le nom de notre Seigneur J�sus Christ, de d�poser leurs offrandes ce jour-l�. Le premier jour de la semaine �tait donc le jour sp�cial, o� le peuple de Dieu devait se r�unir pour prendre la c�ne du Seigneur; le culte, la communion, et le minist�re, se trouvant ainsi li�s � cette pr�cieuse institution. L�ap�tre Jean nous dit aussi que ce fut en ce jour dominical qu�il fut en esprit et qu�il re�ut la R�v�lation merveilleuse qui cl�t le volume divin1.
1 Quelques personnes croient que l�expression: �Jour dominical� devrait �tre rendue par: �le jour du Seigneur�; elles pensent que l�ap�tre �tait dans l�esprit de ce jour o� notre Seigneur reprendra possession de sa puissance et de son royaume. Il y a deux graves objections � cette mani�re de voir. D�abord les mots rendus en Apoc. 1:10, par �le jour dominical�, sont diff�rents de ceux traduits en 1 Thess. 5:2; 2 Thess. 2:2; 2 Pierre 3. 10, par: �le jour du Seigneur�.
Il nous semble que cela devrait trancher la question, mais nous ferons remarquer, en outre, que la plus grande partie du livre de l�Apocalypse traite non �du jour du Seigneur�, mais d��v�nements qui lui sont ant�rieurs.
Nous sommes donc convaincus que, dans ce passage, l�expression �jour du Seigneur�, ou �dominical�, signifie: �le premier jour de la semaine�, fait important, puisqu�il nous prouve que ce jour-l� a une place toute sp�ciale dans la parole de Dieu, place que tout chr�tien spirituel lui donnera avec reconnaissance.
Nous avons donc des preuves �videntes que le jour du Seigneur ne doit pas �tre mis au m�me niveau que les jours ordinaires. Pour le vrai chr�tien, ce n�est ni le sabbat juif, ni le dimanche des gentils, mais le jour du Seigneur, dans lequel ses rachet�s se r�unissent avec joie autour de sa table pour faire la f�te par laquelle ils annoncent sa mort jusqu�� ce qu�il vienne.
Aucun l�galisme, aucune superstition ne se rattachent au premier jour de la semaine. Le pr�tendre, serait renier toute la cha�ne de v�rit�s qui se lient � ce jour. Nous n�avons pas de commandements directs touchant l�observation de ce jour, mais les passages auxquels nous avons fait allusion suffiront � tout c�ur spirituel; et nous dirons, en outre, que les instincts de la nature divine pousseront tout vrai chr�tien � honorer le jour du Seigneur, � l�aimer et � le mettre � part pour le culte et le service de Dieu. La seule pens�e que quelqu�un, faisant profession d�aimer Christ, puisse s�occuper d�affaires ou voyager sans n�cessit� le jour du Seigneur r�pugne � tout c�ur vraiment pieux. Nous croyons que c�est un saint privil�ge que de pouvoir se retirer, autant que possible, de toutes les distractions de la terre, pour consacrer les heures du jour du Seigneur � Lui-m�me et � son service.
On objectera, peut-�tre, que le chr�tien doit consacrer chaque jour au Seigneur. Assur�ment nous Lui appartenons dans le sens le plus complet et le plus �lev�. Tout ce que nous avons et tout ce que nous sommes lui appartient; nous en convenons avec bonheur. Nous sommes appel�s � faire tout en son nom et pour sa gloire. C�est notre privil�ge d�acheter, de vendre, de manger, de boire, en un mot de tout faire comme �tant devant ses yeux, dans la crainte et l�amour de son saint Nom. Nous ne devrions jamais, quelque jour de la semaine que ce soit, mettre la main � une chose quelconque sur laquelle nous ne pouvons pas, en toute confiance, demander la b�n�diction du Seigneur.
Tout cela est pleinement reconnu par tout vrai chr�tien; mais, en m�me temps, il nous semble impossible qu�on lise le Nouveau Testament sans voir que le jour du Seigneur y occupe une place unique; qu�il est marqu� pour nous, de la mani�re la plus distincte; qu�il a une signification et une importance que ne peut s�approprier aucun autre jour de la semaine. Nous en sommes si convaincus, que lors m�me que les lois de divers pays n�ordonneraient point que le jour du Seigneur soit observ�, nous consid�rerions comme un devoir sacr� et comme un saint privil�ge de nous abstenir alors de toute transaction commerciale quelconque.
Gr�ces � Dieu, les lois de plusieurs contr�es veulent que le jour du Seigneur soit observ�. C�est l� une b�n�diction signal�e pour tous ceux qui aiment ce jour par amour pour le Seigneur. Nous reconnaissons sa grande bont� en arrachant ce jour � l��treinte envahissante du monde pour le donner � son peuple et � ses serviteurs, afin qu�ils le consacrent � son culte et � son service.
Quelle faveur que d�avoir le jour du Seigneur avec son oubli profond des choses de la terre. Que ferions-nous sans lui? Quelle interruption b�nie au travail de la semaine. Que ses exercices sont rafra�chissants pour l��me. Qu�il est pr�cieux de se r�unir autour de la table du Seigneur pour se souvenir de Lui, pour annoncer sa mort, et c�l�brer ses louanges. Qu�ils sont doux les devoirs divers du jour du Seigneur, que ce soient ceux de l��vang�liste, du pasteur, du docteur, de celui qui enseigne � l��cole du dimanche, ou de celui qui distribue des trait�s. Quel langage humain pourra exprimer la valeur et l�int�r�t de toutes ces choses? Il est vrai que le jour du Seigneur n�est rien moins qu�un jour de repos pour ses serviteurs; ils sont souvent plus fatigu�s ce jour-l� que tout autre de la semaine; mais, c�est une fatigue qui recevra sa belle r�compense dans le repos qui reste pour le peuple de Dieu.
Encore une fois, cher lecteur chr�tien, �levons nos c�urs avec reconnaissance � Dieu, pour le pr�cieux privil�ge du jour du Seigneur. Puisse-t-il le continuer � son �glise jusqu�� ce qu�il vienne Puisse-t-il an�antir, par sa toute-puissance, tous les efforts des incr�dules et des ath�es pour renverser les barri�res que les ordonnances ont �lev�es autour du jour du Seigneur! Ce serait r�ellement un triste jour que celui o� ces barri�res seraient renvers�es.
Quelques personnes diront peut-�tre que le sabbat est aboli et, par cons�quent, qu�il ne nous lie plus. Un grand nombre de chr�tiens de profession ont pris cette raison pour demander, en Angleterre, que les lieux publics de r�cr�ation fussent ouverts le dimanche. H�las! il est facile de voir ce que l�on recherche et � quoi l�on voudrait en venir. On voudrait mettre de c�t� la loi, afin d�avoir toute libert� pour les plaisirs mondains. On ne comprend pas que le seul moyen d��tre d�livr� de la loi, c�est d��tre mort � la loi, et si nous sommes morts � la loi, nous sommes aussi n�cessairement morts au p�ch� et au monde.
C�est l� toute la diff�rence. B�ni soit Dieu, le chr�tien est affranchi de la loi, mais s�il en est ainsi, ce n�est point pour qu�il s�amuse et prenne ses aises le jour du Seigneur ou tel autre jour, mais afin qu�il vive pour Dieu. �Car moi, par la loi, je suis mort � la loi, afin que je vive � Dieu� (Gal. 2:19). Voil� le terrain chr�tien; il ne peut �tre occup� que par ceux qui sont vraiment n�s de Dieu. Le monde ne saurait le comprendre, non plus que les saints privil�ges et exercices spirituels du jour du Seigneur.
Tout cela est vrai, mais en m�me temps nous sommes persuad�s que si l�Angleterre enlevait les barri�res qui entourent le jour du Seigneur, on verrait alors combien elle a abandonn� cette profession de religion qui l�a si longtemps caract�ris�e comme nation, et avec quelle rapidit� elle s�avance du c�t� de l�incr�dulit� et de l�ath�isme. Nous ne devons pas perdre de vue le fait s�rieux que l�Angleterre s�est donn�e pour �tre une nation chr�tienne, faisant profession d��tre gouvern�e par la parole de Dieu. Elle est, par cons�quent, beaucoup plus responsable que les nations qui sont envelopp�es dans les t�n�bres du paganisme. Nous croyons que les nations, tout comme les individus, auront � r�pondre de la profession qu�elles auront faite, et que, par cons�quent, les nations qui s�appellent chr�tiennes seront jug�es, non seulement par la lumi�re de la cr�ation ou par la loi de Mo�se, mais par la pleine et brillante lumi�re de ce christianisme qu�elles professent, oui, par toute la v�rit� contenue dans le pr�cieux volume qu�elles poss�dent et dont elles font leur gloire. Les pa�ens seront jug�s sur le terrain de la cr�ation; les Juifs sur celui de la loi, les chr�tiens de nom sur le terrain de la v�rit� du christianisme.
Ce fait si s�rieux rend la position de toutes les nations professantes, excessivement grave. Dieu les traitera, sans aucun doute, suivant la profession qu�elles auront faite. Il ne sert � rien de dire qu�elles ne comprennent pas ce qu�elles professent, car pourquoi professer ce qu�on ne comprend ni ne croit? Le fait est qu�elles font profession de comprendre et de croire; or c�est d�apr�s ce fait qu�elles seront jug�es. Elles se font gloire de cette phrase famili�re: �La Bible, et la Bible seule est la religion des protestants�.
S�il en est ainsi, combien solennelle est la pens�e que l�Angleterre sera jug�e d�apr�s la Bible Quel sera son jugement? quelle sera sa fin? Que tous ceux que cela concerne y r�fl�chissent s�rieusement.
Nous quitterons maintenant le sujet du sabbat et du jour du Seigneur, pour terminer cette partie de notre �tude, en recommandant � nos lecteurs de lire attentivement les versets 22 � 23, fin de notre chapitre 5.
Apr�s avoir pr�sent� au peuple les dix commandements, Mo�se leur rappelle les circonstances solennelles qui avaient accompagn� la promulgation de la loi, de m�me que ce qu�ils avaient �prouv� et exprim� en cette occasion.
Le grand principe du livre du Deut�ronome brille ici dans tout son �clat. Il est exprim� par ces touchantes paroles qui sont comme le noyau du passage que nous venons de citer: �Oh! s�ils avaient toujours ce c�ur-l� pour me craindre et pour garder tous mes commandements, afin de prosp�rer, eux et leurs fils, � toujours!�
Pr�cieuses paroles! Elles nous r�v�lent, d�une mani�re b�nie, le secret de cette vie que, en tant que chr�tiens, nous sommes appel�s � vivre jour apr�s jour, de cette vie d�ob�issance simple et implicite, provenant d�un c�ur qui craint le Seigneur, non dans un esprit servile, mais avec cet amour vrai, respectueux, que le Saint Esprit r�pand dans nos c�urs. C�est l� ce qui r�jouit notre P�re. Il nous dit: �Mon fils, donne-moi ton c�ur�. Quand le c�ur est donn�, tout vient ensuite, sans peine. Un c�ur qui aime Dieu, trouve sa plus grande joie � ob�ir � tous ses commandements, et rien n�a de valeur pour Dieu que ce qui d�coule d�un c�ur d�vou�. C�est du c�ur que proc�dent les sources de la vie; lors donc qu�il est gouvern� par l�amour de Dieu, il �prouve le besoin et le d�sir d�ob�ir � tous ses commandements. Nous aimons ses commandements, parce que nous l�aimons, Lui. Chacune de ses paroles est pr�cieuse au c�ur qui l�aime. Chaque pr�cepte, chaque statut, chaque ordonnance, en un mot sa loi tout enti�re, sont ch�ris, respect�s et ob�is, parce que son Nom et son autorit� s�y rattachent.
Le lecteur trouvera au Psaume 119 l�illustration du sujet qui nous occupe, et l�exemple d�une �me qui est � l�unisson avec ces paroles: �Oh! S�ils avaient toujours ce c�ur-l� pour me craindre et pour garder tous mes commandements� Ce sont les touchantes aspirations d�un c�ur, qui trouvait ses constantes et profondes d�lices en la loi de Dieu. Il y a, dans ce Psaume admirable, non moins de cent soixante et dix allusions � cette pr�cieuse loi; semblables � des perles, elles enrichissent chacun de ces versets.
S�rement, cela r�jouit le c�ur et restaure l��me d�avoir sous les yeux des paroles telles que celles de ce Psaume, et dont plusieurs furent prononc�es par notre Seigneur lui-m�me, dans les jours de sa chair. Il vivait de la Parole. Elle �tait la nourriture de son �me, l�instrument de son minist�re, son autorit� en toutes choses. C�est par elle qu�il �tait victorieux de Satan, qu�il r�duisait au silence les sadduc�ens, les pharisiens et les h�rodiens. C�est par la Parole qu�il enseignait ses disciples, et c�est � elle qu�il recommanda ses serviteurs au moment de monter au ciel.
Quelle place cela donne � l��criture Sainte, lorsque nous nous souvenons que le pr�cieux volume inspir� est sous-entendu dans chacune des sentences de cet admirable Psaume! Le Seigneur en appelle en toute occasion � la Parole, comme � une autorit� divine et irr�vocable. Quoiqu�il f�t lui-m�me Dieu et l�Auteur du volume, cependant, ayant pris sa place comme homme sur la terre, il d�montre constamment que c�est le devoir absolu et le privil�ge sacr� de l�homme de vivre de la parole de Dieu, et de se soumettre � son autorit� divine.
N�y a-t-il pas l� une r�ponse bien claire � cette question si souvent faite par l�incr�dulit�: �Comment saurons-nous que la Bible est la parole de Dieu?� Si nous croyons r�ellement en Christ, si nous le reconnaissons comme Fils de Dieu, Dieu manifest� en chair, vrai Dieu et vrai homme, nous ne pouvons ne pas admettre la force morale du fait que cette Personne divine en appelle constamment aux �critures, � Mo�se, les proph�tes et les Psaumes, � comme � une loi divine. Ne savait-il pas que c��tait la parole de Dieu? En tant que Dieu, il l�avait dict�e; en tant qu�homme, il la recevait, il en vivait et en reconnaissait l�autorit� sup�rieure en toutes choses.
Quelle le�on et quel reproche pour l��glise professante et pour tous ces docteurs et �crivains soi-disant chr�tiens, qui ont eu l�audace d�attaquer la grande v�rit� fondamentale de l�inspiration des �critures en g�n�ral, et celle des cinq livres de Mo�se en particulier! Qu�il est terrible d�entendre des hommes qui enseignent dans l��glise de Dieu, oser appeler apocryphes les pages que notre Seigneur et Ma�tre recevait et reconnaissait comme �tant divines!
Et pourtant on voudrait nous faire croire que tout va progressant! Les absurdit�s d�gradantes du ritualisme et les raisonnements blasph�matoires de l�incr�dulit� se multiplient rapidement autour de nous. L� m�me o� ces influences ne dominent pas directement, on ne voit que froide indiff�rence, amour de ses aises, �go�sme, mondanit�, tout en un mot, sauf les preuves d�un progr�s spirituel. Si les masses ne sont pas entra�n�es par l�incr�dulit� d�un c�t�, ou par le ritualisme de l�autre, c�est en grande partie parce qu�elles sont trop occup�es de leurs plaisirs et de leurs gains pour penser � autre chose. Quant � la religion du jour, si vous en retranchez l�argent et la musique, il ne vous restera pas grand-chose.
L�observation et l�exp�rience montrent donc avec �vidence que les choses sont loin de progresser; les preuves du contraire sont en si grand nombre, que croire encore � cette th�orie est le fait d�une �tonnante cr�dulit�.
Quelques-uns diront peut-�tre que nous ne devons pas juger d�apr�s ce que nous voyons; qu�il faut toujours esp�rer. Cela est vrai, pourvu que notre espoir soit fond� sur une parole divine. Si l�on peut nous montrer une seule ligne de l��criture qui prouve que le syst�me actuel sera marqu� par une am�lioration g�n�rale dans la religion, la politique, la morale ou la soci�t�, alors esp�rons, m�me contre esp�rance. Une seule parole inspir�e est suffisante pour former la base d�une esp�rance qui �l�vera le c�ur au-dessus des circonstances les plus sombres et les plus d�courageantes.
Mais o� trouverons-nous cette parole? Nulle part. Le t�moignage de la Bible, du commencement � la fin, l�enseignement constant de la Sainte �criture, la voix des proph�tes et des ap�tres, tous � l�unisson s�accordent � prouver que l��tat actuel des choses empirera rapidement jusqu�� ce que les brillants rayons de la gloire mill�naire viennent r�jouir la terre oppress�e. Il faut, avant cela, que l��p�e du jugement accomplisse son �uvre terrible. Si nous voulions citer les passages � l�appui de cette assertion, nous remplirions un volume, car ils forment une large portion des �crits proph�tiques de l�Ancien et du Nouveau Testament.
C�est ce que nous n�essaierons pas de faire. Le lecteur a sa Bible devant lui; qu�il l��tudie, en mettant de c�t� toutes ses id�es pr�con�ues selon les enseignements g�n�ralement admis dans la chr�tient�, ainsi que la phras�ologie du monde religieux, avec tous les dogmes des �coles de th�ologie; s�il vient avec la simplicit� d�un petit enfant � la pure source de la Sainte �criture, le r�sultat de ses recherches sera une conviction claire et certaine que le monde ne se convertira point par les moyens employ�s jusqu�ici; enfin que ce ne sera pas l��vangile de paix, mais la verge de la destruction qui pr�parera la terre pour la gloire mill�naire.
Qu�on ne pense pas, n�anmoins, que nous d�sapprouvons le bien qui se fait. Au contraire, nous en b�nissons Dieu, et nous nous r�jouissons du moindre effort tent� pour r�pandre le pr�cieux �vangile de la gr�ce de Dieu; nous rendons gr�ces pour chaque �me amen�e dans le cercle b�ni du salut de Dieu. Nous sommes heureux � la pens�e que quatre-vingt-cinq millions de Bibles sont r�pandues sur la terre. Qui pourrait calculer les effets qu�elles peuvent produire, ou m�me celui d�un seul exemplaire? Nous accompagnons de nos meilleurs v�ux tous les pieux missionnaires qui portent la bonne nouvelle du salut dans les ruelles de Londres, ou jusqu�aux confins les plus �loign�s de la terre.
Cependant nous ne sommes pas de ceux qui croient � la conversion du monde par les moyens employ�s maintenant. L��criture nous dit que ce sera lorsque les jugements de Dieu seront sur la terre, que les peuples apprendront la justice.
Ce seul texte inspir� devrait suffire pour prouver que ce n�est point par l��vangile que le monde doit �tre converti; des centaines d�autres tiennent le m�me langage et enseignent la m�me v�rit�. Ce n�est point par la gr�ce, mais par le jugement, que les habitants de la terre apprendront la justice (�sa�e 26:8, 9).
Quel est donc le b�t de l��vangile? S�il ne doit pas convertir le monde, pourquoi donc le pr�che-t-on? L�ap�tre Jacques, dans son discours au concile assembl� � J�rusalem, r�pond d�une mani�re directe � cette question. Il dit: �Sim�on a racont� comment Dieu a premi�rement visit� les nations�. � Dans quel but? �tait-ce pour les convertir toutes? Bien au contraire: �Pour en tirer un peuple pour son nom� (Actes 15:13). Rien ne saurait �tre plus clair. Ces paroles nous montrent quel devrait �tre le but de tous les efforts missionnaires, savoir: �de tirer (d�entre les nations) un peuple pour Son nom�.
Combien n�est-il pas important de se souvenir de cela, et d�avoir toujours un but utile et r�el devant nous en tout ce que nous entreprenons. � quoi sert de travailler pour un faux but? Ne vaut-il pas bien mieux agir d�accord avec Dieu? Les efforts du missionnaire seront-ils arr�t�s ou m�me ralentis, parce qu�il sait quelles sont les pens�es de Dieu � l��gard de son �uvre? Assur�ment non. Supposons deux missionnaires partant pour quelque mission lointaine. L�un a pour but la conversion du monde; l�autre celui d�en tirer un peuple pour Dieu. Ce dernier sera-t-il, � cause de son but, moins d�vou�, moins �nergique, moins enthousiaste que le premier? Bien au contraire; le fait m�me qu�il est dans le courant des pens�es de Dieu, donnera de la puissance et de la stabilit� � ses efforts, et fortifiera son c�ur au milieu des difficult�s et des obstacles qui l�entourent.
Il est parfaitement �vident que les ap�tres de notre Seigneur et Sauveur J�sus Christ n�avaient pas en vue la conversion du monde, lorsqu�ils partirent pour leur �uvre d��vang�lisation: �Allez dans tout le monde, et pr�chez l��vangile � toute la cr�ation. Celui qui aura cru, et qui aura �t� baptis�, sera sauv�; et celui qui n�aura pas cru, sera condamn�.
Ces paroles s�adressaient aux douze. Le monde devait �tre leur sph�re d�activit�. Leur message s�adressait � toute la cr�ation, mais son application n��tait que pour ceux qui avaient cru. C��tait avant tout une affaire individuelle. La conversion du monde ne devait point �tre leur but; elle sera op�r�e par des moyens enti�rement diff�rents, apr�s que l��uvre actuelle de Dieu par l��vangile aura eu pour r�sultat le rassemblement d�un peuple pour le ciel. Le Saint Esprit descendit du ciel le jour de la Pentec�te, non pas pour convertir le monde, mais pour le �convaincre� (�l�ghxo), c�est-�-dire le convaincre du p�ch� d�avoir rejet� le Fils de Dieu1. L�effet de sa pr�sence �tait de montrer que le monde �tait coupable; le grand but de sa mission �tait de former un corps compos� de croyants tir�s d�entre les Juifs et les gentils. Or, c�est de ceci qu�il s�occupe depuis plus de dix-huit cents ans. Tel est le �myst�re� dont l�ap�tre Paul fut fait ministre, et qu�il explique et d�veloppe d�une mani�re si b�nie dans son �p�tre aux �ph�siens. Si l�on comprend bien la v�rit� expos�e dans cette �p�tre, il est impossible de ne pas voir que la conversion du monde et la formation du corps de Christ sont deux choses totalement diff�rentes, qui ne sauraient marcher de front.
1 Appliquer le passage de Jean 16:8-11, � l��uvre de l�Esprit dans les individus, est une grave erreur, � nos yeux. Il fait allusion � l�effet de sa pr�sence et de toute son action sur la terre, par rapport au monde en g�n�ral. Son �uvre dans l��me est une pr�cieuse v�rit� mais ce n�est point cette v�rit� qui est enseign�e dans ce passage.
Le lecteur verra par des passages tels que �ph. 3:1-10; Col. 1:23-29 et par d�autres encore, quel �tait le but sp�cial du minist�re de Paul. Il n�avait assur�ment pas en vue la conversion du monde. Il est vrai qu�il pr�chait l��vangile dans toute sa puissance, soit �depuis J�rusalem, et tout alentour, jusqu�en Illyrie� (Rom. 15:19), soit �parmi les nations� (�ph. 3:8); mais ce n��tait point dans le but de convertir le monde. Il savait et enseignait que le monde m�rissait rapidement pour le jugement, que �les hommes m�chants et les imposteurs iraient de mal en pis� (2 Tim. 3:13), que �aux derniers temps quelques-uns apostasieraient de la foi, s�attachant � des esprits s�ducteurs et � des enseignements de d�mons, disant des mensonges par hypocrisie, ayant leur propre conscience caut�ris�e, d�fendant de se marier, prescrivant de s�abstenir des viandes que Dieu a cr��es pour �tre prises avec actions de gr�ces par les fid�les et par ceux qui connaissent la v�rit�.
Plus loin il dit que �dans les derniers jours� � plus tard encore que �les derniers temps� � �il surviendra des temps f�cheux� (ou difficiles), �car les hommes seront �go�stes, avares, vantards, hautains, outrageux, d�sob�issants � leurs parents, ingrats, sans pi�t�, sans affection naturelle, implacables, calomniateurs, incontinents, cruels, n�aimant pas le bien, tra�tres, t�m�raires, enfl�s d�orgueil, amis des volupt�s, plut�t qu�amis de Dieu, ayant la forme de la pi�t�, mais en ayant reni� la puissance� (comparez 1 Tim. 4:1-3, avec 2 Tim. 3:1-5).
Ce tableau nous reporte � la fin du premier chapitre de l��p�tre aux Romains, o� la m�me plume inspir�e nous d�peint les m�urs du paganisme, mais avec cette diff�rence terrible, que, dans la seconde �p�tre � Timoth�e, il ne s�agit plus du paganisme, mais de la chr�tient� qui a �une forme de pi�t�.
Telle sera la fin de l��tat de choses actuel! Serait-ce l� le monde converti, dont on parle tant? H�las! il s��l�ve de tous c�t�s des faux proph�tes. On crie paix, paix! quand il n�y a point de paix. On essaie de raffermir les murs croulants de la chr�tient� avec un mortier sans consistance.
Tout cela n�emp�chera point le jugement qui est � la porte. L��glise professante a honteusement failli; elle s�est �loign�e de la parole de Dieu et s�est rebell�e contre l�autorit� de son Seigneur. Il n�y a pas le moindre rayon d�espoir pour elle. De toutes les pages de l�histoire de la cr�ation de Dieu, c�est elle qui pr�sente le plus sombre tableau.
Le m�me ap�tre que nous avons d�j� si souvent cit�, nous dit que �le myst�re d�iniquit� op�re d�j�, par cons�quent, il op�re maintenant depuis plus de dix-huit si�cles. �Seulement celui qui retient maintenant, le fera jusqu�� ce qu�il soit loin. Et alors sera r�v�l� l�inique, que le Seigneur J�sus consumera par l�apparition de sa venue; duquel la venue est selon l�op�ration de Satan en toute sorte de miracles et signes et prodiges de mensonge, et en toute s�duction d�injustice pour ceux qui p�rissent, parce qu�ils n�ont pas re�u l�amour de la v�rit� pour �tre sauv�s. Et � cause de cela, Dieu leur envoie une �nergie d�erreur pour qu�ils croient au mensonge, afin que tous ceux-l� soient jug�s qui n�ont pas cru la v�rit�, mais qui ont pris plaisir � l�injustice� (2 Thess. 2:7-12).
Qu�il est terrible le sort de la chr�tient�, en d�pit des r�ves de ces faux proph�tes, qui parlent aux �mes du �beau c�t� des choses�. Gr�ce � Dieu, il y a un beau c�t� pour tous ceux qui appartiennent � Christ. L�ap�tre peut s�adresser � ceux-l� avec des paroles joyeuses et encourageantes: �Mais nous, nous devons toujours rendre gr�ces � Dieu pour vous, fr�res aim�s du Seigneur, de ce que Dieu vous a choisis d�s le commencement pour le salut, dans la saintet� de l�Esprit et la foi de la v�rit�, � quoi il vous a appel�s par notre �vangile pour que vous obteniez la gloire de notre Seigneur J�sus Christ� (2 Thess. 2:13, 14).
Voil� quelle est la vraie esp�rance de l��glise de Dieu, esp�rance qu�il voudrait toujours voir luire dans les c�urs de ses bien-aim�s enfants avec une puissance purifiante et sanctifiante.
Satan a ravi � l��glise son esp�rance divine, et lui a donn� � la place une illusion, un mensonge. Au lieu d�attendre �l��toile brillante du matin�, il l�a conduite � esp�rer la conversion du monde � un mill�nium sans Christ. Il a r�ussi � jeter sur l�avenir un voile tel, que l��glise a compl�tement perdu sa route. Elle ne sait plus o� elle en est. Semblable � un vaisseau ballott� sur l�oc�an en tourmente, n�ayant ni gouvernail, ni boussole, n�apercevant ni soleil, ni �toiles. Tout est t�n�bres et confusion!
D�o� cela vient-il? De ce que l��glise a perdu de vue les pr�cieuses promesses de son Seigneur, et accept� � la place ces croyances et ces traditions humaines qui embrouillent et mutilent la v�rit� de Dieu, au point que les chr�tiens ne savent plus quelle est leur vraie position ni leur esp�rance.
Et cependant, ils ont la Bible entre les mains. Cela est vrai, mais les Juifs l�avaient aussi, et n�anmoins ils rejet�rent Celui qui est le grand sujet de la Bible, du commencement � la fin. C��tait l� l�incons�quence morale que notre Seigneur leur reprochait au chap. 5 de Jean, vers. 39: �Sondez les �critures, car vous, vous estimez avoir en elles la vie �ternelle, et ce sont elles qui rendent t�moignage de moi � et vous ne voulez pas venir � moi pour avoir la vie�.
Et pourquoi cela? Simplement parce que leurs c�urs �taient aveugl�s par des pr�jug�s religieux. Ils �taient sous l�influence de doctrines et de commandements d�hommes. Par cons�quent, bien qu�ils eussent les �critures et s�en vantassent, ils en �taient aussi ignorants et se laissaient aussi peu diriger par elles, que les pauvres pa�ens qui les entouraient. Une chose est d�avoir la Bible entre nos mains, dans nos demeures et dans nos assembl�es, et autre chose d�avoir les v�rit�s de la Bible agissant dans nos c�urs et nos consciences, et se montrant dans nos vies.
Prenons pour exemple le sujet qui vient de nous entra�ner dans cette longue digression. Y a-t-il, dans le Nouveau Testament, rien de plus clairement d�montr� que ceci, savoir que la fin de l��tat de choses actuel sera une terrible apostasie et une r�volte compl�te contre Dieu et contre l�Agneau? Les �vangiles, les �p�tres, l�Apocalypse, s�accordent � proclamer cette si solennelle v�rit� avec tant de clart� et de simplicit� qu�un nouveau-n� en Christ peut la saisir.
Et cependant, combien peu la re�oivent. La grande majorit� croit exactement le contraire. On s�imagine que toutes les nations seront converties par le concours des divers moyens � l��uvre actuellement. Mais alors, comment interpr�te-t-on les paraboles de notre Seigneur en Matt. 13, l�ivraie, le levain et le grain de moutarde? Comment s�accordent-elles avec l�id�e d�un monde converti? Si le monde entier doit �tre converti par la pr�dication de l��vangile, comment l�ivraie sera-t-elle trouv�e dans le champ � la fin? Comment y aura-t-il autant de vierges folles que de sages, lorsque l��poux arrivera? Si le monde entier doit �tre converti par l��vangile, sur qui donc �le jour du Seigneur viendra-t-il comme un larron dans la nuit?� Et que signifient ces terribles paroles: �Quand ils diront: paix et s�ret�, une subite destruction viendra sur eux, comme les douleurs sur celle qui est enceinte, et ils n��chapperont point�? Quelle serait l�application, quelle serait la force morale du chap. 1 de l�Apocalypse, si l�on esp�re la conversion du monde? �Voici, il vient avec les nu�es, et tout �il le verra, et ceux qui l�ont perc�; et toutes les tribus de la terre se lamenteront � cause de lui�. O� trouverait-on toutes ces tribus malheureuses, si la terre enti�re avait �t� convertie?
Lecteur, n�est-il pas clair comme le jour, que les deux choses ne peuvent aller ensemble? N�est-il pas �vident que la th�orie d�un monde converti par l��vangile est diam�tralement oppos�e � l�enseignement du Nouveau Testament tout entier? Comment se fait-il donc que la grande majorit� des chr�tiens professants persistent � y croire? Il n�y a qu�une r�ponse: c�est qu�ils ne se soumettent pas � l�autorit� de l��criture. Cela est fort triste � dire; mais, h�las! ce n�est que trop vrai. La Bible est lue dans la chr�tient�, mais loin de croire aux v�rit�s de la Bible, on les repousse obstin�ment, malgr� l�axiome si fr�quemment r�p�t�: �La Bible, et la Bible seule est la religion des protestants�.
L� se trouve la cause r�elle de toute la confusion, de toutes les erreurs, de tout le mal au milieu de nous. Nous nous sommes d�tourn�s de la parole du Seigneur et de Lui-m�me. Aussi longtemps que cela ne sera pas reconnu, senti et confess�, nous ne pourrons marcher droit. Le Seigneur exige et recherche une vraie repentance, une r�elle contrition de c�ur: �Je regarderai � l�afflig�, et � celui qui a l�esprit contrit, et qui tremble � ma parole� (�s. 66:2).
Cela est vrai en tout temps. Il n�y a pas de bornes � la b�n�diction pour l��me qui se trouve dans cette attitude b�nie. Dieu veut des r�alit�s. Il ne s�agit pas de dire, qu�on est �afflig� et contrit�, il faut l��tre. C�est une chose individuelle. �Je regarderai � celui�.
Oh veuille le Seigneur, dans sa gr�ce infinie, amener chacun d�entre nous, � un vrai jugement de lui-m�me, � la lumi�re de sa Parole! Puissent nos oreilles �tre ouvertes pour entendre sa voix Puissent nos c�urs se tourner en r�alit� vers Lui et vers sa Parole! Puissions-nous, une fois pour toutes, nous d�tourner fermement de tout ce qui ne s�appuie pas sur l��criture! C�est, nous n�en saurions douter, ce que notre Seigneur attend de ceux qui lui appartiennent au milieu des ruines de la chr�tient�.