La sentence de mort est prononc�e. Le r�sidu de Juda et de Benjamin tout entier se trouve sous cette menace, � laquelle aucune loi humaine ne peut rien changer, car le d�cret est irr�vocable1.
1 Comme nous l�avons dit plus haut, bien que, selon tout le plan de ce livre, qui forme un �pisode typique de l�histoire du peuple captif, il ne soit pas parl� du peuple remont� en Jud�e, il n�est pas douteux qu�il ne doive �tre compris dans le massacre; car on le voit, en Esdras et N�h�mie, en butte � la haine acharn�e de ses ennemis.
Mardoch�e, les v�tements d�chir�s, couvert d�un sac et de cendre, parcourt la ville, donnant essor � sa d�solation par un �cri grand et amer�. Il n�a plus m�me entr�e dans la porte du roi, car le deuil et les g�missements ne sont pas tol�r�s en sa pr�sence. Partout, dans les provinces, deuil, je�nes, pleurs, lamentations parmi les Juifs. Esther elle-m�me est dans une grande angoisse. Ne voyons-nous pas ici une faible image anticip�e de la �grande tribulation� future, �telle qu�il n�y en a point eu depuis le commencement du monde jusqu�� maintenant, et qu�il n�y en aura jamais�, en sorte que �nulle chair n�e�t �t� sauv�e, si ces jours n�avaient �t� abr�g�s�? (Matt. 24:21-22). Mais o� trouver des ressources, quand il n�y en a aucune, et que tout acc�s aupr�s d�un Dieu justement irrit� est intercept�? C�est ce qui constituera, en effet, cette tribulation sans exemple. Quand le chef des nations, indiff�rent au mal, livre le peuple aux mains de son ennemi acharn�, sans c�ur et sans scrupules, � qui recourir? Pas un rayon d�espoir!
Il en reste un cependant, mais des plus faibles; c�est qu�Esther �entre vers le roi, le supplie et fasse requ�te devant lui, en faveur de son peuple�. Mardoch�e le lui commande; mais � quoi sert ce commandement quand l�acc�s, m�me aupr�s du roi est ferm�? Esther charge son messager de faire conna�tre ce fait � Mardoch�e: �Tous les serviteurs du roi et le peuple des provinces du roi savent que pour quiconque, homme ou femme, entre aupr�s du roi, dans la cour int�rieure, sans avoir �t� appel�, il existe une m�me loi prescrivant de le mettre � mort, � moins que le roi ne lui tende le sceptre d�or, pour qu�il vive; et moi, je n�ai pas �t� appel�e � entrer vers le roi, ces trente jours� (v. 11). Si Esther para�t devant Assu�rus sans y �tre invit�e, et voici trente jours qu�il la n�glige, elle sera mise � mort, � moins� faible ressource� � moins qu�il ne plaise au roi de lui tendre le sceptre d�or. Le seul moyen d��chapper est donc la gr�ce de celui qui est rev�tu de l�autorit� souveraine. Mais Esther peut-elle compter sur cette gr�ce? Nullement; tout d�pend du bon plaisir du roi. Peut-on compter sur le bon plaisir de celui qui vient, avec un mot, de rayer tout un peuple de la terre des vivants? S�adresser � Dieu? Dieu se cache. S�humilier? Oui, certes, mener deuil, g�mir, se lamenter, reconna�tre le p�ch� qui a amen� le peuple, appel� jadis le peuple de Dieu, dans une telle extr�mit�. Mais encore, le cri grand et amer trouvera-t-il un �cho? Ce temps de tribulation ne peut donc �tre termin� que par la parole de gr�ce, sortie de la bouche du souverain Juge. Mardoch�e le comprend: �Ne pense pas�, dit-il, �en ton �me d��chapper, dans la maison du roi, plut�t que tous les Juifs�; si tu ne recherches pas le seul et unique moyen d��chapper, �si tu gardes le silence en ce temps-ci, le soulagement et la d�livrance surgiront pour les Juifs d�autre part, mais toi et la maison de ton p�re vous p�rirez�. Ici, on peut constater la foi de Mardoch�e: elle s�attache r�solument � la d�livrance, de quelque mani�re, de quelque c�t� qu�elle vienne. �Et qui sait si ce n�est pas pour un temps comme celui-ci que tu es parvenue � la royaut�?� N�est-il pas possible que les voies secr�tes et providentielles qui t�ont plac�e sur le tr�ne eussent en vue ce temps de d�tresse? La r�ponse d�Esther � Mardoch�e montre sa sagesse, sa foi, son d�vouement, son abn�gation, son amour pour son peuple: �Va, rassemble tous les Juifs qui se trouvent � Suse, et je�nez pour moi, et ne mangez ni ne buvez pendant trois jours, ni la nuit, ni le jour; moi aussi, et mes jeunes filles, nous je�nerons de m�me; et ainsi, j�entrerai vers le roi, ce qui n�est pas selon, la loi; et si je p�ris, je p�rirai�. La faible ressource d�une gr�ce possible, mais h�riss�e d�insurmontables difficult�s, lui fait consid�rer �la loi� comme non avenue, et si elle ne rencontre pas la gr�ce, elle subira, s�il le faut, la mort sous le coup de la loi. Et comme Esther ob�it au commandement de Mardoch�e, ce dernier agit maintenant selon tout le commandement d�Esther.
Merveilleuse sc�ne, assur�ment! La tribulation fait na�tre dans les c�urs de ces croyants une communion parfaite et tous les sentiments de d�vouement, d�abn�gation, que Dieu peut approuver et reconna�tre. Les voies de Dieu envers eux produisent chez ces afflig�s la foi, n�ayant de ressource que dans une gr�ce, incertaine encore, dont ils ne se sentent pas dignes. Mais, quoiqu�il en soit, �la foi est l�assurance des choses qu�on esp�re�, et cette parole de Mardoch�e en est la preuve: �Le soulagement et la d�livrance surgiront d�autre part�. N�est-elle pas le pendant des mots: �Jusques � quand�, r�p�t�s si souvent dans les Psaumes en pareille circonstance?
Mais tout cela am�ne � la conclusion qu�il faut maintenant qu�Esther se fasse conna�tre: la grande tribulation mettra en lumi�re le caract�re du r�sidu juif. Jusqu�alors Esther �tait rest�e cach�e; maintenant, dans l��preuve, son origine va para�tre au grand jour. Au moment o� Dieu interviendra, la nation sera publiquement reconnue. Le t�moignage de l��pouse na�t de la pers�cution, va briller dans tout son �clat, se produit dans la tribulation; mais il est bas� sur la gr�ce.
L�heure va sonner enfin, o� les nations ne diront plus: �O� est ton Dieu?�
versets 1-17
La grande tribulation
La sentence de mort est prononc�e. Le r�sidu de Juda et de Benjamin tout entier se trouve sous cette menace, � laquelle aucune loi humaine ne peut rien changer, car le d�cret est irr�vocable1.
1 Comme nous l�avons dit plus haut, bien que, selon tout le plan de ce livre, qui forme un �pisode typique de l�histoire du peuple captif, il ne soit pas parl� du peuple remont� en Jud�e, il n�est pas douteux qu�il ne doive �tre compris dans le massacre; car on le voit, en Esdras et N�h�mie, en butte � la haine acharn�e de ses ennemis.
Mardoch�e, les v�tements d�chir�s, couvert d�un sac et de cendre, parcourt la ville, donnant essor � sa d�solation par un �cri grand et amer�. Il n�a plus m�me entr�e dans la porte du roi, car le deuil et les g�missements ne sont pas tol�r�s en sa pr�sence. Partout, dans les provinces, deuil, je�nes, pleurs, lamentations parmi les Juifs. Esther elle-m�me est dans une grande angoisse. Ne voyons-nous pas ici une faible image anticip�e de la �grande tribulation� future, �telle qu�il n�y en a point eu depuis le commencement du monde jusqu�� maintenant, et qu�il n�y en aura jamais�, en sorte que �nulle chair n�e�t �t� sauv�e, si ces jours n�avaient �t� abr�g�s�? (Matt. 24:21-22). Mais o� trouver des ressources, quand il n�y en a aucune, et que tout acc�s aupr�s d�un Dieu justement irrit� est intercept�? C�est ce qui constituera, en effet, cette tribulation sans exemple. Quand le chef des nations, indiff�rent au mal, livre le peuple aux mains de son ennemi acharn�, sans c�ur et sans scrupules, � qui recourir? Pas un rayon d�espoir!
Il en reste un cependant, mais des plus faibles; c�est qu�Esther �entre vers le roi, le supplie et fasse requ�te devant lui, en faveur de son peuple�. Mardoch�e le lui commande; mais � quoi sert ce commandement quand l�acc�s, m�me aupr�s du roi est ferm�? Esther charge son messager de faire conna�tre ce fait � Mardoch�e: �Tous les serviteurs du roi et le peuple des provinces du roi savent que pour quiconque, homme ou femme, entre aupr�s du roi, dans la cour int�rieure, sans avoir �t� appel�, il existe une m�me loi prescrivant de le mettre � mort, � moins que le roi ne lui tende le sceptre d�or, pour qu�il vive; et moi, je n�ai pas �t� appel�e � entrer vers le roi, ces trente jours� (v. 11). Si Esther para�t devant Assu�rus sans y �tre invit�e, et voici trente jours qu�il la n�glige, elle sera mise � mort, � moins� faible ressource� � moins qu�il ne plaise au roi de lui tendre le sceptre d�or. Le seul moyen d��chapper est donc la gr�ce de celui qui est rev�tu de l�autorit� souveraine. Mais Esther peut-elle compter sur cette gr�ce? Nullement; tout d�pend du bon plaisir du roi. Peut-on compter sur le bon plaisir de celui qui vient, avec un mot, de rayer tout un peuple de la terre des vivants? S�adresser � Dieu? Dieu se cache. S�humilier? Oui, certes, mener deuil, g�mir, se lamenter, reconna�tre le p�ch� qui a amen� le peuple, appel� jadis le peuple de Dieu, dans une telle extr�mit�. Mais encore, le cri grand et amer trouvera-t-il un �cho? Ce temps de tribulation ne peut donc �tre termin� que par la parole de gr�ce, sortie de la bouche du souverain Juge. Mardoch�e le comprend: �Ne pense pas�, dit-il, �en ton �me d��chapper, dans la maison du roi, plut�t que tous les Juifs�; si tu ne recherches pas le seul et unique moyen d��chapper, �si tu gardes le silence en ce temps-ci, le soulagement et la d�livrance surgiront pour les Juifs d�autre part, mais toi et la maison de ton p�re vous p�rirez�. Ici, on peut constater la foi de Mardoch�e: elle s�attache r�solument � la d�livrance, de quelque mani�re, de quelque c�t� qu�elle vienne. �Et qui sait si ce n�est pas pour un temps comme celui-ci que tu es parvenue � la royaut�?� N�est-il pas possible que les voies secr�tes et providentielles qui t�ont plac�e sur le tr�ne eussent en vue ce temps de d�tresse? La r�ponse d�Esther � Mardoch�e montre sa sagesse, sa foi, son d�vouement, son abn�gation, son amour pour son peuple: �Va, rassemble tous les Juifs qui se trouvent � Suse, et je�nez pour moi, et ne mangez ni ne buvez pendant trois jours, ni la nuit, ni le jour; moi aussi, et mes jeunes filles, nous je�nerons de m�me; et ainsi, j�entrerai vers le roi, ce qui n�est pas selon, la loi; et si je p�ris, je p�rirai�. La faible ressource d�une gr�ce possible, mais h�riss�e d�insurmontables difficult�s, lui fait consid�rer �la loi� comme non avenue, et si elle ne rencontre pas la gr�ce, elle subira, s�il le faut, la mort sous le coup de la loi. Et comme Esther ob�it au commandement de Mardoch�e, ce dernier agit maintenant selon tout le commandement d�Esther.
Merveilleuse sc�ne, assur�ment! La tribulation fait na�tre dans les c�urs de ces croyants une communion parfaite et tous les sentiments de d�vouement, d�abn�gation, que Dieu peut approuver et reconna�tre. Les voies de Dieu envers eux produisent chez ces afflig�s la foi, n�ayant de ressource que dans une gr�ce, incertaine encore, dont ils ne se sentent pas dignes. Mais, quoiqu�il en soit, �la foi est l�assurance des choses qu�on esp�re�, et cette parole de Mardoch�e en est la preuve: �Le soulagement et la d�livrance surgiront d�autre part�. N�est-elle pas le pendant des mots: �Jusques � quand�, r�p�t�s si souvent dans les Psaumes en pareille circonstance?
Mais tout cela am�ne � la conclusion qu�il faut maintenant qu�Esther se fasse conna�tre: la grande tribulation mettra en lumi�re le caract�re du r�sidu juif. Jusqu�alors Esther �tait rest�e cach�e; maintenant, dans l��preuve, son origine va para�tre au grand jour. Au moment o� Dieu interviendra, la nation sera publiquement reconnue. Le t�moignage de l��pouse na�t de la pers�cution, va briller dans tout son �clat, se produit dans la tribulation; mais il est bas� sur la gr�ce.
L�heure va sonner enfin, o� les nations ne diront plus: �O� est ton Dieu?�