Bible Commentaries
Exode 14

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versets 1-31

�Ceux qui descendent sur la mer dans des navires, qui font leur travail sur les grandes eaux, ceux-l� voient les �uvres de l��ternel, et ses merveilles dans les eaux profondes�. (Ps. 107:23, 24). Combien cela est vrai! Et n�anmoins comme nos c�urs l�ches reculent devant ces �grandes eaux!� Nous pr�f�rons les hauts-fonds, et par cons�quent nous sommes priv�s de voir les �uvres et les merveilles de notre Dieu; car elles ne se voient et ne sont connues que �dans les eaux profondes�.

C�est au jour de l��preuve et des difficult�s que l��me fait quelque exp�rience du grand et indicible bonheur qu�il y a � pouvoir compter sur Dieu. Si tout cheminait facilement, il n�en serait pas ainsi. Ce n�est pas quand on glisse sur la surface d�un lac tranquille, que la r�alit� de la pr�sence du Ma�tre est sentie; mais on en fait l�exp�rience quand la temp�te mugit et que les flots couvrent la nacelle. Le Seigneur ne nous offre pas la perspective d�un chemin exempt d��preuves et de tribulations; bien au contraire, il nous dit que nous rencontrerons les unes et les autres; mais il nous promet d��tre avec nous au milieu de ces choses, et cela vaut infiniment mieux que d�en �tre exempts. Il vaut bien mieux jouir de la pr�sence de Dieu dans l��preuve, que d��tre exempt de l��preuve sans faire cette pr�cieuse exp�rience. �prouver que le c�ur de Dieu sympathise avec nous est bien plus doux que d��prouver la puissance de sa main pour nous. La pr�sence du Ma�tre au milieu de ses fid�les serviteurs, pendant qu�ils passaient par la fournaise, �tait bien meilleure que n�aurait �t� la manifestation de sa puissance pour les en pr�server. (Daniel 3). Souvent nous voudrions qu�il nous f�t accord� de cheminer en avant sans �preuve, mais nous y perdrions beaucoup. Jamais la pr�sence du Seigneur n�est aussi douce que dans les moments de grande difficult�.

C�est ce qu��prouv�rent les Isra�lites dans les circonstances qui sont rapport�es dans ce chapitre. Ils sont l� dans une difficult� accablante, insurmontable. Ils sont appel�s � �faire leur travail sur les grandes eaux�: �Toute leur sagesse est venue � n�ant� (Ps. 107:27). Pharaon, se repentant de les avoir laiss�s sortir de son pays, se d�cide � faire un effort d�sesp�r� pour les y ramener. �Et il attela son char, et prit son peuple avec lui. Et il prit six cents chars d��lite, et tous les chars de l��gypte, et des capitaines sur tous. � Et le Pharaon s�approcha, et les fils d�Isra�l lev�rent leurs yeux, et voici, les �gyptiens marchaient apr�s eux; et les fils d�Isra�l eurent une grande peur, et cri�rent � l��ternel�. (Vers. 6-10). C��tait une sc�ne qui mettait � l��preuve profond�ment; une sc�ne au milieu de laquelle tout effort humain devenait inutile. Les Isra�lites auraient pu, tout aussi bien, tenter de faire reculer le puissant flux de l�Oc�an avec un brin de paille, que de tenter de se tirer d�affaire eux-m�mes par un effort quelconque. La mer �tait devant eux; derri�re eux, les arm�es de Pharaon, et autour d�eux les montagnes; et tout ceci �tait permis et ordonn� de Dieu! Dieu avait choisi le terrain ou Isra�l devait camper �devant Pi-Hahiroth, entre Migdol et la mer; devant Baal-Tsephon�. De plus c�est Lui qui permit que Pharaon les atteign�t. Pourquoi cela? Pr�cis�ment pour se manifester lui-m�me dans le salut de son peuple, et dans la d�faite compl�te des ennemis de ce peuple. �Il a divis� en deux la mer Rouge, car sa bont� demeure � toujours; et a fait passer Isra�l au milieu d�elle, car sa bont� demeure � toujours; et a pr�cipit� le Pharaon et son arm�e dans la mer Rouge, car sa bont� demeure � toujours�. (Ps. 136).

Il n�y a pas, dans toutes �les traites� des rachet�s de Dieu dans le d�sert, une seule position dont les limites n�aient pas �t� soigneusement trac�es par la main de la toute sagesse et de l�amour infini. La port�e sp�ciale et l�influence particuli�re de chacune de ces positions sont calcul�es avec soin. Les Pi-Hahiroth et les Migdol sont tous dispos�s d�une mani�re qui est en rapport imm�diat avec la condition morale de ceux que Dieu conduit � travers les d�tours et les labyrinthes du d�sert, et de fa�on aussi � manifester le vrai caract�re de Dieu. Si l�incr�dulit� sugg�re souvent cette question: pourquoi en est-il ainsi? � Dieu le sait; et sans aucun doute, il r�v�lera le pourquoi, toutes les fois que cette r�v�lation pourra contribuer � sa gloire et au bien de son peuple. Ne nous demandons-nous pas bien souvent pourquoi et dans quel but nous sommes plac�s dans telle ou telle circonstance? Ne nous tourmentons-nous pas souvent pour savoir la raison pour laquelle nous sommes expos�s � telle ou telle �preuve? Combien ne ferions-nous pas mieux de courber la t�te dans une humble soumission, et de dire: �tout va bien�, et �tout ira bien!� Quand c�est Dieu qui fixe notre position, nous pouvons �tre s�rs qu�elle est choisie avec sagesse et qu�elle est salutaire; et m�me, quand nous l�avons follement et volontairement choisie, nous-m�mes, Dieu, dans sa mis�ricorde, domine notre folie, et fait que la puissance des circonstances, dans lesquelles nous nous sommes plac�s, travaille � notre bien spirituel.

C�est quand les enfants de Dieu se trouvent dans les plus grands embarras et les plus grandes difficult�s, qu�ils ont le privil�ge de voir les plus belles manifestations du caract�re et de l�activit� de Dieu; et pour cette raison, il les place souvent dans l��preuve, afin de se manifester lui-m�me d�une mani�re d�autant plus signal�e. Il aurait pu conduire Isra�l par la mer Rouge, et le faire arriver bien au-del� des atteintes des arm�es de Pharaon, avant m�me que celui-ci e�t quitt� l��gypte; mais cette voie n�aurait pas glorifi� aussi pleinement son nom, ni confondu, d�une mani�re aussi compl�te, l�ennemi dans lequel il voulait �se glorifier� (Vers. 17). Nous perdons trop fr�quemment de vue cette grande v�rit�, et la cons�quence en est qu�au temps de l��preuve, le c�ur nous manque. Si nous pouvions n�envisager une crise difficile que comme une occasion pour Dieu de faire para�tre, en notre faveur, la pleine suffisance de la gr�ce divine, nos �mes conserveraient leur �quilibre, et nous pourrions glorifier Dieu, m�me au milieu des plus profondes eaux.

Le langage des Isra�lites, dans l�occasion qui nous occupe, peut nous �tonner et nous sembler difficile � expliquer; mais plus nous conna�trons nos mauvais c�urs incr�dules, plus aussi nous verrons combien est grande la ressemblance qu�il y a entre nous et ce peuple. Il semble qu�ils avaient oubli� la manifestation r�cente de la puissance divine en leur faveur. Ils avaient vu les dieux de l��gypte jug�s, et la puissance de l��gypte abattue sous la verge de l��ternel. Ils avaient vu la m�me main rompre la cha�ne de fer de l�esclavage �gyptien et �teindre la fournaise. Ils ont vu toutes ces choses, et n�anmoins, d�s qu�un nuage obscur apparut sur leur horizon, leur confiance se perd, le c�ur leur manque; et ils donnent libre cours � leurs murmures incr�dules, disant: �Est-ce parce qu�il n�y avait pas de s�pulcres en �gypte, que tu nous as emmen�s pour mourir dans le d�sert? Que nous as-tu fait, de nous avoir fait sortir d��gypte? � Il nous vaut mieux servir les �gyptiens que de mourir dans le d�sert�. (Vers. 11, 12). L�aveugle incr�dulit� ne peut qu�errer toujours, et que scruter en vain les voies de Dieu. Cette incr�dulit� est la m�me dans tous les temps; c�est elle qui conduisit David, dans un mauvais jour, � dire: �Maintenant, je p�rirai un jour par la main de Sa�l; il n�y a rien de bon pour moi que de me sauver en h�te dans le pays des Philistins?� (1 Sam. 27:1). Et comment les choses tourn�rent-elles? Sa�l fut tu� en la montagne de Guilboa, et le tr�ne de David fut �tabli pour toujours. C�est l�incr�dulit� encore qui, dans un moment d�abattement profond, porta �lie le Thishbite � s�enfuir, pour sauver sa vie, de devant les menaces furieuses de J�sabel. Et qu�arriva-t-il? J�sabel fut bris�e sur le pav�, et �lie fut enlev� au ciel dans un chariot de feu.

Il en fut de m�me des enfants d�Isra�l au tout premier moment de l��preuve. Ils crurent v�ritablement que l��ternel n�avait pris tant de peine pour les d�livrer de l��gypte, que dans le but de les faire mourir au d�sert; ils s�imaginaient que s�ils avaient �t� pr�serv�s de la mort par le sang de l�agneau pascal, c��tait afin qu�ils fussent ensevelis dans le d�sert. Ainsi raisonne toujours l�incr�dulit�; elle nous porte � interpr�ter Dieu en pr�sence de la difficult�, au lieu d�interpr�ter la difficult� en pr�sence de Dieu. La foi se place au-del� de la difficult� et, l�, elle trouve Dieu dans toute sa fid�lit�, son amour et sa puissance. Le croyant a le privil�ge d��tre toujours dans la pr�sence de Dieu; il y a �t� introduit par le sang du Seigneur J�sus, et il ne devrait rien souffrir de ce qui pourrait l��ter de l�. La place m�me qui lui a �t� faite dans la pr�sence de Dieu, il ne peut jamais la perdre, attendu que Christ, son chef et son repr�sentant, l�occupe pour lui. Mais, bien qu�il ne puisse pas perdre la chose elle-m�me, il peut en perdre la jouissance, l�exp�rience et la puissance. Toutes les fois que ses difficult�s se placent entre son c�ur et le Seigneur, il ne jouit �videmment pas de la pr�sence du Seigneur, mais il souffre en face de ses difficult�s; tout comme quand un nuage se place entre nous et le soleil, il nous prive pour un moment de la jouissance de ses rayons. Le nuage n�emp�che pas le soleil de luire, il ne fait que nous emp�cher d�en jouir. Ainsi en est-il exactement, quand nous souffrons que les �preuves, les peines et les difficult�s de la vie d�robent � nos �mes les brillants rayons de la face de notre P�re, qui reluit d�un invariable �clat en la personne de J�sus Christ. Il n�y a point de difficult� trop grande pour notre Dieu; bien plus, plus la difficult� est grande, plus il a l�occasion d�intervenir selon son propre caract�re comme le Dieu tout bon et tout-puissant. Sans doute, la position d�Isra�l, telle qu�elle est d�crite dans les premiers versets de ce chapitre, �tait une position qui mettait profond�ment � l��preuve, et qui devait accabler la chair et le sang; mais aussi, le Ma�tre du ciel et de la terre �tait l�, et les enfants d�Isra�l n�avaient qu�� se reposer sur lui.

Cependant, comme nous d�faillons promptement, cher lecteur, quand arrive l��preuve! Les sentiments dont nous parlons ont un son agr�able pour l�oreille, et paraissent tr�s beaux sur le papier, et, que Dieu en soit b�ni! ils sont divinement vrais; mais la chose importante, c�est de les mettre en pratique, quand vient l�occasion. C�est en les pratiquant qu�on en �prouve r�ellement et la puissance et la f�licit�. �Si quelqu�un veut faire la volont� de Celui qui m�a envoy�, il conna�tra de la doctrine si elle est de Dieu�. (Jean 7:17).

�Et Mo�se dit au peuple: Ne craignez point tenez-vous l�, et voyez la d�livrance de l��ternel, qu�il op�rera pour vous aujourd�hui; car les �gyptiens que vous voyez aujourd�hui, vous ne les verrez plus, � jamais. L��ternel combattra pour vous, et vous, vous demeurerez tranquilles�. (Vers. 13, 14). �Demeurer tranquilles!� c�est l� le premier acte de la foi en pr�sence de l��preuve. Pour la chair et le sang c�est chose impossible. Tous ceux qui connaissent, en quelque mesure, l�agitation du c�ur humain dans les �preuves et les difficult�s qu�on anticipe, pourront se faire quelque id�e de ce qu�implique le fait de �demeurer tranquille�.

La nature veut faire quelque chose; elle courra ici et l�; elle voudrait avoir une part dans l��uvre; et, bien qu�elle essaie de justifier et sanctifier ses actes, en leur donnant le titre pompeux et trop usit� de �emploi l�gitime des moyens�, ce qu�elle fait n�est n�anmoins que le fruit direct et positif de l�incr�dulit�, qui toujours exclut Dieu, et ne voit rien que le sombre nuage de sa propre cr�ation. L�incr�dulit� cr�e ou grandit les difficult�s, et puis fait appel pour les enlever � nos propres efforts et � notre remuante et infructueuse activit�, qui ne font en r�alit� que soulever autour de nous une poussi�re qui nous emp�che de voir le salut de Dieu. La foi, au contraire, �l�ve l��me au-dessus des difficult�s, pour lui faire regarder directement � Dieu lui-m�me, et elle nous rend ainsi capables de �demeurer tranquilles�. Nous ne gagnons rien par nos efforts et notre inqui�te agitation. �Tu ne peux faire un cheveu blanc ou noir, ni ajouter une coud�e � ta taille�. (Matt. 5:36 mt 5.36; 6:27 mt 6.27). Qu�est-ce qu�Isra�l aurait pu faire devant la mer Rouge? Pouvaient-ils la mettre � sec? pouvaient-ils aplanir les montagnes? pouvaient-ils an�antir les arm�es de l��gypte? Ils �taient l�, environn�s d�un mur imp�n�trable de difficult�s, � la vue duquel la nature ne pouvait que trembler et sentir son enti�re impuissance! Mais c��tait l� pr�cis�ment, pour Dieu, le moment d�agir. Quand l�incr�dulit� est chass�e, alors Dieu peut entrer sur la sc�ne; et pour avoir une vue juste de ses actions, il faut �demeurer tranquilles�. Chaque mouvement de la nature, en raison �gale de la port�e qu�il a, est un emp�chement positif � ce que nous apercevions l�intervention divine en notre faveur, et � ce que nous en jouissions.

Il en est ainsi pour nous dans chacune des phases de notre histoire. Il en est ainsi pour nous, comme p�cheurs, alors que, sous le sentiment de malaise que donne le p�ch� pesant sur la conscience, nous sommes tent�s d�avoir recours � nos propres actes pour obtenir du soulagement. C�est alors que, r�ellement, nous devons �demeurer tranquilles�, afin de voir �la d�livrance de Dieu�. Car qu�aurions-nous pu faire dans l��uvre de l�expiation pour le p�ch�? Aurions-nous pu �tre avec le Fils de Dieu sur l� croix? Aurions-nous pu descendre avec Lui dans �le puits de la destruction et le bourbier fangeux?� (Ps. 40:3). Aurions-nous pu nous frayer un passage jusque sur ce roc �ternel, sur lequel il a pris place dans la r�surrection? Tout esprit droit dira que cette pens�e serait un audacieux blasph�me. Dieu est seul dans la r�demption; et quant � nous, nous n�avons qu�� �demeurer tranquilles�, et � �voir la d�livrance de Dieu�. Le fait m�me que c�est la d�livrance de Dieu prouve que l�homme n�a rien � y faire.

Le principe n�est pas diff�rent une fois que nous sommes entr�s dans la carri�re chr�tienne. Dans chaque nouvelle difficult�, qu�elle soit grande ou petite, notre sagesse est de �demeurer tranquilles�, de renoncer � nos propres �uvres, et de chercher notre repos dans la d�livrance de Dieu. Nous ne devons pas non plus faire de distinctions entre les difficult�s: nous ne pouvons pas dire qu�il y en ait de l�g�res, auxquelles nous puissions faire face nous-m�mes, tandis que dans d�autres, la main de Dieu seule est efficace. Non, elles d�passent toutes �galement nos forces. Nous sommes tout aussi incapables de changer la couleur d�un cheveu, que de transporter une montagne; de cr�er un brin d�herbe, que de cr�er un monde. Toutes ces choses sont semblables pour nous, et elles sont toutes semblables pour Dieu. Nous n�avons donc qu�� nous abandonner, avec une foi confiante, aux mains de Celui qui �s�abaisse (�galement) pour regarder dans les cieux et sur la terre�. (Ps. 113:6). Nous nous trouvons quelquefois port�s d�une mani�re triomphante � travers les plus grandes �preuves, tandis que d�autres fois nous perdons courage, nous tremblons, nous d�faillons, sous les dispensations les plus ordinaires. Pourquoi en est-il ainsi? Parce que dans les grandes �preuves, nous sommes contraints de rejeter notre fardeau sur le Seigneur, tandis que dans les difficult�s moins grandes, nous essayons follement de le porter nous-m�mes.

�L��ternel combattra pour vous, et vous, vous demeurerez tranquilles� (vers. 14): pr�cieuse assurance! combien n�est-elle pas propre � tranquilliser l�esprit en pr�sence des difficult�s les plus s�rieuses et des dangers les plus grands! Le Seigneur se place non seulement entre nous et nos p�ch�s, mais encore entre nous et les circonstances au milieu desquelles nous nous trouvons. Dans le premier cas, il nous donne la paix de la conscience; dans le second, la paix du c�ur. Ce sont deux choses parfaitement distinctes, comme le sait tout chr�tien exp�riment�. Beaucoup de chr�tiens ont la paix de la conscience, sans avoir la paix du c�ur. Ils ont vu, par la gr�ce et par la foi, Christ, dans la divine efficacit� de son sang, entre eux et tous leurs p�ch�s; mais ils ne savent pas, avec la m�me simplicit�, envisager Christ comme �tant, dans sa divine sagesse, son amour et son pouvoir, entre eux et les circonstances au milieu desquelles ils sont plac�s. Il en r�sulte une diff�rence essentielle dans la condition pratique de leur �me, aussi bien que dans le caract�re de leur t�moignage. Rien ne contribue plus � glorifier le nom de J�sus que ce repos tranquille de l�esprit, qui d�coule de ce que nous avons J�sus entre nous et tout ce qui pourrait �tre un sujet d�inqui�tude pour nos c�urs. �Tu garderas dans une paix parfaite l�esprit qui s�appuie sur toi, car il se confie en toi�. (�sa�e 26:3).

�Mais,� demandera-t-on, �ne devons-nous rien faire?� Une autre question pourra servir de r�ponse, savoir: �Que pouvons-nous faire?� Tous ceux qui se connaissent r�ellement r�pondront: �Rien!� Si donc, nous ne pouvons rien faire, ne faisons-nous pas mieux de �demeurer tranquilles?� Si le Seigneur agit pour nous, ne faisons-nous pas mieux de nous tenir en arri�re? Courrons-nous donc devant lui? Irons-nous nous ing�rer dans sa sph�re d�action, et entrer dans son chemin? Il est absolument inutile que deux agissent, quand un seul est parfaitement capable de tout faire. Qui songerait � apporter une chandelle allum�e pour ajouter de l��clat � la lumi�re du soleil en plein midi? et pourtant celui qui ferait ainsi pourrait passer pour sage en comparaison de celui qui pr�tend aider Dieu par son activit� inintelligente.

Cependant quand Dieu, dans sa grande mis�ricorde, ouvre un chemin, la foi peut y marcher; elle laisse la voie de l�homme pour suivre celle de Dieu. �Et l��ternel dit � Mo�se: que cries-tu � moi? Parle aux fils d�Isra�l, et qu�ils marchent�. (Vers. 15). Ce n�est que quand nous avons appris � �demeurer tranquilles�, que nous pouvons marcher effectivement en avant; autrement tous nos efforts n�auront d�autre r�sultat que de manifester notre folie et notre faiblesse. La vraie sagesse consiste donc � �demeurer tranquilles�, quelle que soit la difficult� ou la perplexit� dans laquelle on se trouve, � s�attendre uniquement � Dieu qui, certainement, nous ouvrira un chemin; et alors nous pourrons �marcher� paisiblement et heureusement. Il n�y a pas d�incertitude quand c�est Dieu qui nous ouvre un chemin; mais tout chemin de notre propre invention est un chemin de doute et d�h�sitation. L�homme irr�g�n�r� peut aller en avant avec une apparence de fermet� et de d�cision, dans sa propre voie; mais l�un des �l�ments les plus distinctifs, dans la nouvelle cr�ation, c�est la d�fiance de soi-m�me, avec la confiance en Dieu qui y r�pond. C�est quand nos yeux ont vu la d�livrance de Dieu, que nous pouvons marcher dans cette voie, mais nous ne pouvons jamais la voir distinctement avant que d�avoir �t� convaincus de l�inutilit� de nos propres mis�rables efforts.

Il y a une force et une beaut� particuli�res dans l�expression: �Voyez, la d�livrance de l��ternel!� Le fait m�me que nous sommes appel�s � �voir� la d�livrance de l��ternel prouve que la d�livrance est une d�livrance compl�te. Il nous apprend que le salut est une �uvre que Dieu a op�r�e et r�v�l�e pour que nous la voyions et que nous en jouissions. Le salut n�est pas en partie l��uvre de Dieu, et en partie celle de l�homme, car, dans ce cas, il ne pourrait pas �tre appel� le salut de Dieu. (Comp. Luc 3:6 lc 3.5-6; Actes 28:28 ac 28.28). Pour �tre le salut de Dieu, il faut qu�il soit d�pouill� de tout ce qui est de l�homme; et le seul r�sultat possible des efforts de l�homme est d�obscurcir la vue du salut de Dieu.

�Parle aux fils d�Isra�l et qu�ils marchent�. Mo�se lui-m�me semble avoir �t� amen� � ne pas savoir que faire; car l��ternel lui demande: �Que cries-tu � moi?� � Mo�se pouvait dire au peuple: �Tenez-vous l� et voyez la d�livrance de l��ternel�, tandis qu�il pr�sentait � Dieu les requ�tes de son �me en d�tresse, en criant � Lui. Toutefois, il est inutile de crier lorsque nous devrions agir, tout comme il est inutile d�agir quand nous devrions attendre; et cependant nous faisons toujours ainsi: nous essayons de marcher quand nous devrions nous arr�ter, et nous nous arr�tons quand nous devrions marcher. Les Isra�lites pouvaient bien se demander: �O� devons-nous aller?� Une insurmontable barri�re semblait mettre obstacle � tout mouvement en avant. Comment traverser la mer? L� �tait la difficult�. Jamais la nature n�aurait pu r�soudre cette question; mais nous pouvons �tre assur�s que Dieu ne donne jamais un commandement, sans communiquer en m�me temps le pouvoir d�ob�ir. L��tat r�el du c�ur peut �tre mis � l��preuve par le commandement, mais l��me qui, par la gr�ce, est dispos�e � ob�ir, re�oit d�en haut le pouvoir de le faire. L�homme, auquel Christ commanda d��tendre sa main s�che, aurait pu naturellement demander: �Comment puis-je �tendre une main s�che?� � mais il ne fit aucune question, car avec le commandement, et de la m�me source, vint le pouvoir pour ob�ir. (Comp. Luc 5:23, 24 lc 5.17-25; Jean 5:8, 9 j 5.2-9, etc.).

Ainsi aussi, pour Isra�l, avec le commandement de marcher vint l�ouverture du chemin. �Et toi, l�ve ta verge, et �tends ta main sur la mer, et fends-la; et que les fils d�Isra�l entrent au milieu de la mer � sec�. (Vers. 16). L� �tait le chemin de la foi. La main de Dieu ouvre la voie pour que nous puissions y faire le premier pas, et la foi ne demande pas autre chose. Dieu ne donne jamais de direction pour deux pas � la fois. Il faut que nous fassions un pas; puis nous recevrons de la lumi�re pour faire un autre pas, et notre c�ur sera gard� dans une d�pendance continuelle de Dieu. �Par la foi, ils travers�rent la mer Rouge comme une terre s�che�. (H�b. 11:29). Sans doute, la mer ne fut pas partag�e dans toute son �tendue, tout d�un coup: Dieu voulait conduire son peuple par la �foi�, non par la �vue�. On n�a pas besoin de foi pour commencer un voyage dont on voit le chemin dans toute son �tendue, mais il faut de la foi pour se mettre en route quand on ne voit que le premier pas. La mer s�ouvrait � mesure qu�Isra�l marchait en avant, en sorte que, pour chaque nouveau pas, ils d�pendaient de Dieu. Tel �tait le chemin dans lequel les rachet�s de l��ternel s�avan�aient, sous sa conduite. Ils passaient au travers des sombres eaux de la mort, et il se trouva que �les eaux �taient pour eux un mur � leur droite et � leur gauche� et qu�ils pass�rent �� sec� (Vers. 22).

Les �gyptiens ne pouvaient pas marcher dans ce chemin-l�. Ils y entr�rent parce qu�ils virent le chemin ouvert devant eux: pour eux c��tait la vue et non la foi. �Ce que les �gyptiens ayant essay�, ils furent engloutis�. (H�b. 11:29). Quand on essaie de faire ce que la foi seule peut accomplir, on ne rencontre que d�faite et confusion. Le chemin, dans lequel Dieu appelle son peuple � marcher, est un sol que la nature ne peut pas fouler. �La chair et le sang ne peuvent pas h�riter du royaume de Dieu� (1 Cor. 15:50); ils ne peuvent pas non plus marcher dans les voies de Dieu. La foi est le grand principe caract�ristique du royaume de Dieu, et elle seule nous rend capables de marcher dans les voies de Dieu. �Sans la foi, il est impossible de plaire � Dieu�. (H�b. 11:6). Dieu est hautement glorifi� quand nous marchons avec lui, les yeux band�s pour ainsi dire, car c�est la preuve que nous avons plus de confiance dans sa vue que dans la n�tre. Si je sais que Dieu regarde pour moi, je puis bien fermer les yeux, et cheminer tranquillement dans une sainte assurance. Dans les affaires de la vie humaine, nous savons que quand une sentinelle ou une garde est � son poste, les autres peuvent dormir paisiblement. Combien plus pouvons-nous nous reposer en toute s�curit�, quand nous savons que Celui qui ne sommeille point et ne s�endort point a l��il arr�t� sur nous, et nous environne de ses bras. (Ps. 121:4 Psaumes 121:4-5).

�Et l�Ange de Dieu, qui allait devant le camp d�Isra�l, partit, et s�en alla derri�re eux; et la colonne de nu�e partit de devant eux et se tint derri�re eux; et elle vint entre le camp des �gyptiens et le camp d�Isra�l; et elle fut pour les uns une nu�e et des t�n�bres, et pour les autres elle �clairait la nuit; et l�un n�approcha pas de l�autre de toute la nuit�. (Vers. 19, 20). L��ternel se pla�a exactement entre Isra�l et l�ennemi; il fut leur protection. Avant que Pharaon p�t toucher � un seul cheveu d�Isra�l, il aurait fallu qu�il travers�t l��tendard m�me du Tout-Puissant, bien plus, le Tout-Puissant lui-m�me. Dieu se place toujours entre son peuple et tout ennemi, en sorte que �aucun instrument form� contre lui ne r�ussira� (�sa�e 54:17). Il s�est plac� entre nous et nos p�ch�s, et c�est notre privil�ge de le voir entre nous et toute personne et toute chose qui pourraient �tre contre nous; et ainsi seulement nous trouvons � la fois la paix du c�ur et la paix de la conscience. Le croyant peut se mettre diligemment et anxieusement � la recherche de ses p�ch�s, mais il ne les trouvera plus: pourquoi? Parce que Dieu est entre lui et eux. �Tu as jet� tous mes p�ch�s derri�re ton dos� (�s. 38:17), et il fait en m�me temps luire sur nous, qu�il a r�concili�s, la lumi�re de sa face.

De la m�me mani�re, le croyant peut chercher ses difficult�s et ne les point trouver, parce que Dieu est entre lui et elles. Si donc, au lieu de s�arr�ter sur nos p�ch�s et nos peines, notre �il pouvait s�arr�ter sur Christ, plus d�une coupe am�re en serait adoucie, plus d�une heure obscure en serait �clair�e. Mais nous faisons sans cesse l�exp�rience que le plus grand nombre de nos �preuves et de nos chagrins se compose de maux anticip�s et de chagrins imaginaires, qui n�existent que dans notre propre esprit malade, parce qu�il est incr�dule. Puisse mon lecteur conna�tre la paix solide de la conscience et du c�ur, qui r�sulte de ce qu�on a Christ, dans toute sa pl�nitude, entre soi et tous ses p�ch�s et toutes ses peines.

Il est � la fois solennel et int�ressant de remarquer le double aspect de la �colonne�, dans ce chapitre. �Elle �tait une nu�e et des t�n�bres� pour les �gyptiens, mais pour Isra�l, �elle �clairait la nuit�. Quelle ressemblance avec la croix de notre Seigneur J�sus Christ! Cette croix a assur�ment aussi un double aspect. Elle constitue le fondement de la paix du croyant, et elle scelle en m�me temps la condamnation d�un monde coupable. Le m�me sang qui purifie la conscience du croyant et lui donne une parfaite paix, souille cette terre et en consomme le p�ch�. La mission m�me du Fils de Dieu, qui d�pouille le monde de son manteau et le laisse enti�rement sans excuse, rev�t l��glise d�un glorieux manteau de justice et remplit sa bouche de louanges continuelles. Le m�me Agneau, qui remplira de terreur, par la grandeur de son courroux, toutes les tribus et tous les peuples de la terre, conduira doucement de sa main, dans les verts p�turages et le long des eaux tranquilles, � toujours, le troupeau qu�il a rachet� par son sang. (Comp. Apoc. 6:15-17 ap 6.12-17, avec 7:13-17 j 7.14-18).

La fin de ce chapitre nous montre Isra�l triomphant sur le bord de la mer Rouge, et les arm�es de Pharaon submerg�es dans ses eaux. L��v�nement prouva donc que les craintes des Isra�lites, et les discours orgueilleux des �gyptiens, �taient �galement d�pourvus de fondement. L��uvre glorieuse de l��ternel avait an�anti et les uns et les autres. Les m�mes eaux qui servaient de mur aux rachet�s de l��ternel servirent de tombeau � Pharaon: ceux qui marchent par la foi trouvent un chemin pour y marcher, tandis que les autres y trouvent un tombeau. C�est une v�rit� solennelle, qui n�affaiblit en aucune mani�re le fait que Pharaon agissait en opposition ouverte et positive � la volont� de Dieu, alors qu�il �essaya� de passer la mer Rouge: il sera toujours vrai que ceux qui veulent imiter les actes de la foi seront confondus. Heureux ceux qui peuvent, quelque faiblement que ce soit, marcher par la foi! Ils suivent un sentier de b�n�dictions indicibles, un sentier qui, bien qu�il puisse �tre marqu� par des fautes et des infirmit�s, a n�anmoins �t� commenc� en Dieu, se poursuit en Dieu, et se terminera en lui. Puissions-nous entrer davantage dans la divine r�alit�, la tranquille �l�vation, et la sainte ind�pendance de cette voie.

Nous ne quitterons pas cette riche portion du livre de l�Exode, sans rappeler un passage dans lequel l�ap�tre Paul fait allusion � la nu�e et � la mer. �Car, je ne veux pas que vous ignoriez, fr�res, que nos p�res ont tous �t� sous la nu�e, et que tous ils ont pass� � travers la mer, et que tous ils ont �t� baptis�s pour Mo�se dans la nu�e et dans la mer�. (1 Cor. 10:1, 2). Ce passage renferme un enseignement profond et pr�cieux pour le chr�tien, car l�ap�tre continue en disant: �Or ces choses arriv�rent comme types de ce qui nous concerne� (vers. 6), nous apprenant ainsi, d�autorit� divine, � interpr�ter le bapt�me d�Isra�l, �dans la nu�e et dans la mer�, d�une mani�re typique; et rien assur�ment ne peut avoir une signification plus profonde et plus pratique. Ce fut comme peuple baptis� de cette mani�re que les Isra�lites commenc�rent leur p�lerinage � travers le d�sert, pour lequel Celui qui est amour avait fait provision de �viande spirituelle� et de �breuvage spirituel�. En d�autres termes, ils �taient, typiquement, un peuple mort � l��gypte, et � tout ce qui en faisait partie. La nu�e et la mer �taient pour eux ce que sont pour nous la croix et la tombe de Christ. La nu�e les mettait � l�abri de leurs ennemis, la mer les s�parait de l��gypte: pareillement la croix nous met � l�abri de tout ce qui pourrait �tre contre nous, et nous sommes plac�s de l�autre c�t� de la tombe de J�sus: c�est de ce point que nous commen�ons notre voyage � travers le d�sert, que nous commen�ons � go�ter la manne c�leste, et � boire de l�eau qui d�coule du �rocher spirituel�, tandis que, peuple voyageur, nous cheminons vers cette terre du repos dont Dieu nous a parl�.

J�ajouterai ici qu�il importe de comprendre la diff�rence qu�il y a entre la mer Rouge et le Jourdain. L�un et l�autre de ces �v�nements ont leur antitype dans la mort de Christ. Mais tandis que dans le premier nous voyons la s�paration d�avec l��gypte, dans le dernier nous voyons l�introduction dans la terre de Canaan. Les croyants ne sont pas seulement s�par�s de ce pr�sent si�cle mauvais par la croix de Christ, mais Dieu les a fait sortir vivifi�s de la tombe de Christ, �ressuscit�s ensemble et les a fait asseoir ensemble dans les lieux c�lestes, dans le Christ J�sus�. (�ph. 2:6, 7). Ainsi, bien qu�environn�s des choses de l��gypte, ils sont, quant � leur exp�rience actuelle, dans le d�sert, et en m�me temps ils sont port�s, par l��nergie de leur foi, au lieu o� J�sus est assis � la droite de Dieu. Le croyant n�a pas seulement re�u le pardon de tous ses p�ch�s, mais encore il est, de fait, associ� � un Christ ressuscit� dans les cieux; il n�est pas seulement sauv� par Christ, mais uni � lui pour toujours. Rien moins que cela n�aurait pu satisfaire les affections de Dieu, ou effectuer ses desseins � l��gard de l��glise.

Lecteurs, comprenez-vous ces choses? Les croyez-vous? Les r�alisez-vous? En manifestez-vous la puissance? B�nie soit la gr�ce qui les a fait �tre invariablement vraies pour chacun des membres du corps de Christ, qu�il soit un �il ou une oreille, une main ou un pied. La v�rit� de ces choses ne d�pend donc pas de leur manifestation par nous, ou de ce que nous les r�alisions ou les comprenions, mais du �pr�cieux sang de Christ�, qui a effac� tous nos p�ch�s, et pos� le fondement de l�accomplissement de tous les conseils de Dieu � notre �gard. C�est en cela qu�est le vrai repos pour tout c�ur bris� et pour toute conscience charg�e.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Exodus 14". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/exodus-14.html.