Bible Commentaries
Exode 21

Commentaire biblique intermédiaireCommentaire biblique intermédiaire

versets 1-36

Chapitres 21 � 23

L��tude de cette partie du livre de l�Exode est �minemment propre � remplir le c�ur d�admiration en pr�sence de l�insondable sagesse et de la bont� infinie de Dieu. Nous sommes rendus capables de nous former quelque id�e d�un royaume, gouvern� par des lois �tablies par Dieu, en m�me temps que nous apprenons � voir la merveilleuse condescendance de celui qui, bien qu�il soit le grand Dieu du ciel et de la terre, peut n�anmoins s�abaisser jusqu�� juger entre homme et homme au sujet de la mort d�un b�uf (22:10); de pr�t sur gage d�un v�tement (vers. 26); ou de la perte de la dent d�un esclave (21:27). Qui est semblable � l��ternel notre Dieu, qui s�abaisse pour regarder aux cieux et sur la terre? Il gouverne l�univers, et s�occupe du v�tement d�une de ses cr�atures. Il dirige le vol de l�aigle et prend connaissance du vermisseau qui rampe. Il s�abaisse pour r�gler les mouvements de ces astres sans nombre qui se meuvent dans l�espace, et pour enregistrer la chute d�un passereau!

Le caract�re des jugements pr�sent�s dans le chapitre 21 renferme pour nous un double enseignement. Ces jugements et ces ordonnances rendent un double t�moignage, nous apportent un double message et pr�sentent � nos yeux un tableau � deux faces. Ils nous parlent de Dieu, et de l�homme.

Premi�rement, quant � Dieu, nous le voyons d�cr�ter des lois d�une stricte, impartiale et parfaite justice. ��il pour �il; dent pour dent; main pour main; pied pour pied; br�lure pour br�lure; blessure pour blessure; meurtrissure pour meurtrissure�. (Vers. 24, 25). Tel �tait le caract�re des lois, des statuts et des jugements, par lesquels Dieu gouvernait son royaume terrestre d�Isra�l. Il avait pourvu � tout; il faisait droit � chacun � tous �gards; il n�y avait aucune partialit�, nulle acception de personne, nulle distinction entre riche et pauvre. La balance, dans laquelle les droits de chacun �taient pes�s, �tait r�gl�e avec une exactitude divine, en sorte que nul ne pouvait justement se plaindre de la d�cision. La robe immacul�e de la justice ne pouvait �tre souill�e par les taches de la s�duction, de la corruption et de la partialit�. L��il et la main d�un L�gislateur divin prenaient soin de tout, et l�Ex�cuteur divin traitait chaque coupable avec une rigueur inflexible. L�arme de la justice ne frappait que la t�te du coupable, tandis que toute �me ob�issante �tait maintenue dans la jouissance de tous ses droits et de tous ses privil�ges.

Ensuite, pour ce qui concerne l�homme, il est impossible de parcourir ces lois sans �tre frapp� de la r�v�lation indirecte, mais r�elle, qu�elles renferment � l��gard de l�affreuse d�pravation de sa nature. Le fait que l��ternel ait d� promulguer des lois contre certains crimes, prouve que l�homme �tait capable de les commettre; si ces choses n�avaient pas �t� possibles et que la tendance vers ces crimes n�e�t pas exist� chez l�homme, les lois n�auraient pas �t� n�cessaires. Or il y a un grand nombre de personnes qui, � l�ou�e des grossi�res abominations d�fendues dans ces chapitres, seraient port�es � dire comme Haza�l: �Mais qu�est ton serviteur, un chien, pour qu�il fasse cette grande chose?� (2 Rois 8:13) Mais ceux qui parlent ainsi ne sont pas encore descendus dans les profonds ab�mes de leur propre c�ur; car bien que quelques-uns des crimes, d�fendus ici, semblent placer l�homme, quant � ses habitudes et � ses inclinations, au-dessous du niveau d�un chien, ces statuts m�mes prouvent cependant, d�une mani�re incontestable, que l�homme le plus cultiv� porte avec lui le germe des plus t�n�breuses et des plus �pouvantables abominations. Pour qui ces lois furent-elles donn�es? Pour l�homme. �taient-elles n�cessaires? Sans aucun doute. Or elles auraient �t� enti�rement superflues, si l�homme avait �t� incapable de commettre les p�ch�s auxquels elles ont trait. Mais l�homme est capable de toutes ces choses; et ainsi nous voyons qu�il est tomb� le plus bas possible, que sa nature est enti�rement corrompue, que du sommet de la t�te � la plante des pieds il n�y a rien d�entier en lui. (Comp. �s. 1 es 1.1-31; Rom. 3:9-18 rm 3.9-20).

Comment un �tre pareil pourra-t-il jamais se tenir, sans crainte, dans la lumi�re du tr�ne Dieu? Comment pourra-t-il subsister dans le Saint des Saints, rester debout sur la mer de verre? Comment entrera-t-il par les portes de perles et marchera-t-il dans la rue d�or de la sainte J�rusalem? (Apoc. 4:6 ap 4.2-6; 21:21 ap 21.18-21). La r�ponse � ces questions r�v�le � nos yeux les merveilles de l�amour qui nous sauva, et la puissance �ternelle du sang de l�Agneau. Quelque grande que soit la chute de l�homme, l�amour de Dieu est plus grand encore; quelque noir que soit son crime, le sang de J�sus peut l�effacer parfaitement, quelque large que soit l�ab�me qui s�pare l�homme de Dieu, la croix y a dress� un chemin. Dieu est descendu jusqu�au p�cheur, afin de l��lever � une faveur infinie, dans une union �ternelle avec son propre Fils. Nous avons bien lieu de nous �crier: �Voyez de quel amour le P�re nous a fait don, que nous soyons appel�s enfants de Dieu� (1 Jean 3:1). L�amour de Dieu pouvait seul sonder la mis�re de l�homme, et le sang de Christ seul surpasser sa culpabilit�. Mais maintenant la profondeur m�me de la ruine de l�homme magnifie l�amour qui l�a sond�e, et l�immensit� du crime c�l�bre la puissance du sang qui peut l�effacer. Le plus vil p�cheur qui croit en J�sus peut se r�jouir dans l�assurance que Dieu le voit, et le d�clare �enti�rement pur� (Jean 13:10 j 13.1-11).

Tel est donc le double enseignement que l�on peut retirer de ces lois et de ces ordonnances, quand on les consid�re dans leur ensemble: et plus aussi nous les examinerons en d�tail, plus nous en appr�cierons la perfection et la beaut�. Prenez, par exemple, la toute premi�re de ces ordonnances, savoir celle qui se rapporte au serviteur h�breu: �Si tu ach�tes un serviteur h�breu, il servira six ann�es, et, la septi�me, il sortira libre, gratuitement. S�il est venu seul, il sortira seul; s�il avait une femme, sa femme sortira avec lui. Si son ma�tre lui � donn� une femme, et qu�elle lui ait enfant� des fils ou des filles, la femme et ses enfants seront � son ma�tre, et lui, il sortira seul. Mais si le serviteur dit positivement: J�aime mon ma�tre, ma femme et mes enfants, je ne veux pas sortir libre; alors son ma�tre le fera venir devant les juges, et le fera approcher de la porte ou du poteau, et son ma�tre lui percera l�oreille avec un poin�on; et il le servira � toujours�. (Chap. 21:2-6). Le serviteur �tait parfaitement libre pour ce qui le concernait personnellement. Il avait fait tout ce qu�on pouvait exiger de lui, et pouvait donc s�en aller o� bon lui semblait, dans une libert� incontest�e; mais par affection pour son ma�tre, pour sa femme et ses enfants, il pouvait se soumettre volontairement � une servitude perp�tuelle; et non seulement cela, mais il pouvait vouloir porter encore, dans son corps, les marques de cette servitude.

Le lecteur intelligent reconna�tra facilement comment tout ceci s�applique au Seigneur J�sus. En lui, nous voyons Celui qui �tait dans le sein du P�re, avant que les mondes fussent, � l�objet de ses �ternelles d�lices, � et qui aurait pu, pour toute l��ternit�, occuper cette place qui lui appartenait personnellement, et que rien ne l�obligeait � abandonner, sinon cette obligation que l�amour ineffable cr�a et inspira. Mais tel �tait son amour pour le P�re, des desseins et de la gloire duquel il s�agissait, et tel �tait son amour pour l��glise et chacun de ses membres qu�il voulait sauver, qu�il descendit volontairement sur la terre, et s�an�antit lui-m�me jusqu�� prendre la forme d�un serviteur et les marques d�une servitude perp�tuelle, s�abaissant et se rendant ob�issant jusqu�� la mort, � la mort m�me de la croix. Le Psaumes 40:7, nous pr�sente le Christ dans cette position d�ob�issance: �Tu m�as creus� des oreilles�, paroles interpr�t�es en H�b. 10:5, par: �Tu m�as form� un corps�. Ce Psaume 40 est l�expression du d�vouement de Christ � Dieu pour faire sa volont�: �Alors j�ai dit: Voici, je viens: il est �crit de moi dans le rouleau du livre: C�est mes d�lices, � mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir, et ta loi est au-dedans de mes entrailles�. (Vers. 7, 8). Il vint pour faire la volont� de Dieu, quelle qu�elle f�t. Il ne fit jamais sa propre volont�, pas m�me en recevant � lui et en sauvant des p�cheurs, bien que s�rement son c�ur aimant et toutes ses affections fussent en pleine activit� dans cette �uvre glorieuse. Toutefois, il ne re�oit � lui et ne sauve que comme serviteur des conseils du P�re. �Tout ce que le P�re me donne viendra � moi; et je ne mettrai point dehors celui qui vient � moi; car je suis descendu du ciel, non pour faire ma volont�, mais la volont� de Celui qui m�a envoy�. Or c�est ici la volont� de Celui qui m�a envoy�: que je ne perde rien de tout ce qu�il m�a donn�, mais que je le ressuscite au dernier jour�. (Jean 6:37-39; comp. Matt. 20:23 mt 20.20-23).

La position de serviteur que prend le Seigneur J�sus, s�offre � nous ici de la mani�re la plus int�ressante. En gr�ce parfaite, il se consid�re comme responsable de recevoir tous ceux qui sont compris dans les conseils de Dieu; et non seulement de les recevoir, mais de les garder � travers toutes les difficult�s et les �preuves de leur p�lerinage ici-bas, m�me au moment de la mort, si elle doit venir pour eux, et de les ressusciter tous au dernier jour. Dans quelle s�curit� parfaite se trouve plac� le plus faible membre de l��glise de Dieu! Il est l�objet des conseils �ternels de Dieu, et J�sus est fait le garant de leur accomplissement. J�sus aime le P�re, et l�intensit� de cet amour est la mesure de la s�curit� de chacun des membres de la famille rachet�e. Le salut du p�cheur, qui croit au nom du Fils de Dieu, n�est, dans un sens, que l�expression de l�amour de Christ pour le P�re. Si un seul de ceux qui croient au nom du Fils de Dieu pouvait p�rir, par quelque cause que ce soit, ce fait indiquerait que le Seigneur J�sus a �t� incapable d�accomplir la volont� de Dieu, ce qui ne serait rien moins qu�un blasph�me positif contre son saint nom, auquel soit tout honneur et toute majest� pendant l��ternit� des si�cles!

Nous avons donc, dans le serviteur h�breu, un type de Christ dans son d�vouement parfait au P�re. Mais il y a plus que cela encore. �J�aime ma femme et mes enfants�. �Christ a aim� l�assembl�e et s�est livr� lui-m�me pour elle, afin qu�il la sanctifi�t, en la purifiant par le lavage d�eau par parole; afin que lui se pr�sent�t l�assembl�e, n�ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable, mais afin qu�elle f�t sainte et irr�prochable�. (�ph. 5:25-27). Il y a plusieurs autres passages de l��criture qui nous pr�sentent Christ comme l�antitype du serviteur h�breu, dans son amour pour l��glise comme corps, et pour tous les croyants individuellement. Le lecteur trouvera un enseignement sp�cial sur ce sujet dans le chapitre 13 de l��vangile de Matthieu; dans les chapitres 10 et 13 de Jean et dans le 2e de l��p�tre aux H�breux.

L�intelligence de cet amour de J�sus ne peut que produire dans nos c�urs un ardent d�vouement pour Celui qui a pu manifester un amour aussi pur, aussi parfait et aussi d�sint�ress�. Comment la femme et les enfants du serviteur h�breu n�auraient-ils pas aim� celui qui, pour rester avec eux, renon�ait volontairement et pour toujours � sa libert�? Et l�amour repr�sent� dans le type, qu�est-il en comparaison de celui qui brille dans l�antitype? �L�amour du Christ surpasse toute connaissance�. (�ph. 3:19). L�amour du Christ le porta � penser � nous avant que les mondes fussent, � nous visiter quand l�accomplissement du temps fut venu, � se rendre, de sa libre volont�, vers le poteau de la porte, � souffrir pour nous sur la croix, afin qu�il p�t nous �lever jusqu�� lui, pour faire de nous ses compagnons dans son royaume et dans sa gloire �ternelle.

Je serais entra�n� trop loin, si je voulais faire une exposition compl�te des autres statuts et jugements contenus dans ces chapitres1. Je remarquerai seulement, en terminant, qu�il est impossible de lire ces passages sans que le c�ur soit rempli d�adoration devant cette profonde sagesse, cette parfaite justice, en m�me temps que ces tendres �gards qui se montrent partout: ils laissent dans l��me la conviction profonde, que celui qui a parl� dans ces chapitres est le Dieu �seul vrai�, �seul sage�, et infiniment mis�ricordieux.

1 Je d�sire faire remarquer ici, une fois pour toutes, que l�examen des f�tes dont il est question au chapitre 23:14-19, et des offrandes mentionn�es au chapitre 29, sera plus � sa place quand nous en viendrons � l��tude du L�vitique.

Puissent toutes nos m�ditations sur sa Parole �ternelle, avoir pour effet d�amener nos �mes � l�adoration de Celui dont les voies parfaites et les glorieux attributs brillent, dans cette Parole, de tout leur �clat, pour la joie et l��dification de son peuple rachet�!

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Exodus 21". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/exodus-21.html.