Bible Commentaries
Exode 5

Commentaire biblique intermédiaireCommentaire biblique intermédiaire

versets 1-23

Chapitres 5 et 6

Le r�sultat du premier appel � Pharaon semblait n��tre rien moins qu�encourageant. La crainte de perdre les Isra�lites porta le roi � les tenir d�autant plus ferme et � les surveiller avec un redoublement de vigilance. Toutes les fois que les limites de la puissance de Satan viennent � �tre resserr�es, la fureur de celui-ci augmente. Il en fut ainsi quand Mo�se et Aaron apparurent pour la d�livrance d�Isra�l. La fournaise �tait sur le point d��tre �teinte par l�amour du Lib�rateur; mais avant qu�elle le soit, elle br�le avec plus d�intensit�, et l�ardeur du feu augmente. Le diable n�aime � l�cher aucun de ceux qu�il a tenus sous sa terrible main. Il est cet �homme fort rev�tu de ses armes� dont parle Luc (11:21, 22 lc 11.21-22), et dont, tandis qu�il �garde son palais�, les �biens sont en paix�. Mais, Dieu soit b�ni, il y en a un qui est �plus fort que lui�, et qui lui a �t� �son armure en laquelle il se confiait�, et a fait le partage de ses d�pouilles entre les heureux objets de son amour �ternel.

�Et apr�s cela, Mo�se et Aaron all�rent, et dirent au Pharaon: Ainsi dit l��ternel, le Dieu d�Isra�l: Laisse aller mon peuple, afin qu�il me c�l�bre une f�te dans le d�sert�. (Chap. 5:1). Tel �tait le message de l��ternel � Pharaon. Il demandait pour le peuple une enti�re d�livrance, parce qu�Isra�l �tait son peuple, et il voulait qu�il Lui c�l�br�t une f�te solennelle dans le d�sert. Dieu, pour �tre satisfait, ne veut rien de moins pour ses �lus, qu�une d�livrance compl�te du joug de l�esclavage. �D�liez-le et laissez-le aller� (Jean 11:44) est la grande devise des voies mis�ricordieuses de Dieu envers ceux qui, bien que tenus en esclavage par Satan, sont n�anmoins ceux auxquels il veut donner la vie �ternelle.

Quand nous contemplons les enfants d�Isra�l au milieu des fours � briques de l��gypte, nous avons devant nous une repr�sentation exacte de la condition de tout enfant d�Adam, selon la nature. Ils �taient l�, �cras�s sous le joug pesant de l�Ennemi, sans aucune force pour se d�livrer. La seule mention du nom de libert� ne fit que pousser l�oppresseur � renforcer les cha�nes de ses captifs, et � charger ceux-ci d�un joug plus accablant. Il fallait n�cessairement que la d�livrance v�nt du dehors. Mais d�o� devait-elle venir? O� �taient les ressources pour payer la ran�on? O�, la force pour briser les cha�nes? Et encore qu�on les e�t trouv�es, o� �tait la volont� qui voul�t accomplir l��uvre et prendre la peine de d�livrer? H�las! il n�y avait point d�esp�rance pour Isra�l, ni au dedans ni au dehors. Le pauvre peuple n�avait d�autre ressource que de regarder en haut. Dieu �tait son refuge: Lui avait le pouvoir et le vouloir; il pouvait racheter Isra�l � prix et par puissance. En l��ternel, et en lui seul, �tait le salut pour le peuple mis�rable et opprim�.

Il en est toujours ainsi. �Il n�y a de salut en aucun autre; car aussi il n�y a point d�autre nom sous le ciel, qui soit donn� parmi les hommes, par lequel il nous faille �tre sauv�s�. (Actes 4:12). Le p�cheur est sous le joug d�un ma�tre qui le gouverne avec un pouvoir despotique. Il est �vendu au p�ch� (Rom. 7:14), �captif de Satan pour faire sa volont�, encha�n� dans les liens de la convoitise, de la passion et de son caract�re, �sans force� (Rom. 5:6), � �sans esp�rance�, � �sans Dieu� (�ph. 2:12). Telle est la condition du p�cheur. Comment donc se d�livrera-t-il lui-m�me? Esclave d�un autre, tout ce qu�il fait, il le fait en qualit� d�esclave. Ses pens�es, ses paroles, ses actions, sont les pens�es, les paroles et les actions d�un esclave. Lors m�me qu�il pleurerait et soupirerait apr�s la d�livrance, ses pleurs et ses soupirs ne sont encore que la triste preuve de son esclavage. Il peut lutter pour la libert�; mais ses efforts m�mes, bien qu�ils t�moignent de son d�sir d��tre libre, sont la d�claration positive de son asservissement.

Or il ne s�agit pas seulement de la condition du p�cheur; sa nature m�me est radicalement corrompue et tout enti�re soumise � la puissance de Satan. Ainsi le p�cheur n�a pas seulement besoin d��tre introduit dans une nouvelle position, il faut encore qu�il soit dou� d�une nouvelle nature. La nature et la position vont ensemble. S�il �tait au pouvoir du p�cheur d�am�liorer la condition dans laquelle il se trouve, � quoi cela lui servirait-il aussi longtemps que sa nature serait irr�m�diablement mauvaise? Un noble peut bien recueillir et adopter un mendiant, et lui octroyer la fortune et la position d�un noble, mais il ne pourra jamais lui donner en partage la noblesse de nature; et ainsi, la nature d�un mendiant ne se trouvera jamais � son aise dans la position d�un noble. Il faut une nature qui corresponde � la position, et une position qui corresponde avec les capacit�s, les d�sirs, les affections et les tendances de la nature de celui qui s�y trouve. Or l��vangile de la gr�ce de Dieu nous apprend que le croyant est introduit dans une condition enti�rement nouvelle; qu�il n�est plus consid�r� comme �tant encore dans son pr�c�dent �tat de culpabilit� et de condamnation, mais comme �tant dans un �tat de parfaite et �ternelle justification. La condition dans laquelle Dieu le voit maintenant, n�est pas seulement un �tat de pardon complet, mais un �tat tel que la saintet� infinie ne peut y d�couvrir aucune tache. Le croyant a �t� retir� de sa condition premi�re de culpabilit�, et plac�, d�une mani�re absolue et pour l��ternit� dans une condition nouvelle de justice parfaite et pure. Ce n�est pas qu�en aucune mani�re son ancienne condition ait �t� am�lior�e: car �ce qui est tordu ne peut �tre redress� (Eccl. 1:15). �L��thiopien peut-il changer sa peau, et le l�opard ses taches?� (J�r. 13:23). Rien n�est plus oppos� � la v�rit� fondamentale de l��vangile que la th�orie d�une am�lioration graduelle dans la condition du p�cheur. N� dans une condition d�termin�e, il faut qu�il soit �n� de nouveau� pour entrer dans une autre. Il pourra essayer de s�am�liorer; prendre la r�solution de devenir meilleur � l�avenir; de commencer une nouvelle page; de changer sa mani�re de vivre, mais pour tout cela, il ne sera pas, m�me au moindre degr�, sorti de sa condition r�elle, comme p�cheur. Il pourra devenir ce qu�on appelle �religieux�; il pourra essayer de prier; il pourra suivre assid�ment les ordonnances du culte et rev�tir toutes les apparences d�une r�forme morale, mais rien de tout cela ne peut changer quoi que ce soit � son �tat r�el devant Dieu.

Il en est de m�me pour ce qui concerne la nature. Comment un homme pourrait-il changer sa nature? Il peut lui faire subir une succession d�op�rations; il peut essayer de la dompter, de la soumettre � une discipline; avec tout cela, ce sera toujours la nature: �Ce qui est n� de la chair, est chair�. (Jean 3:6). Il faut � l�homme une nouvelle nature aussi bien qu�une nouvelle condition. Mais comment l�acqu�rir? En croyant �le t�moignage que Dieu a rendu de son Fils�. �� tous ceux qui l�ont re�u, il leur a donn� le droit d��tre enfants de Dieu, savoir � ceux qui croient en son nom, lesquels sont n�s, non pas de sang, ni de la volont� de la chair, ni de la volont� de l�homme, mais de Dieu�. (Jean 1:12, 13). Nous apprenons ici que ceux qui croient au nom du Fils unique de Dieu, ont le droit ou le privil�ge d��tre enfants de Dieu; ils sont rendus participants d�une nouvelle nature; ils ont la vie �ternelle. �Qui croit au Fils a la vie �ternelle�. (Jean 3:36). �En v�rit�, en v�rit�, je vous dis, que celui qui entend ma parole et qui croit Celui qui m�a envoy� a la vie �ternelle, et ne vient pas en jugement, mais il est pass� de la mort � la vie�. (Jean 5:24). �Et c�est ici la vie �ternelle, qu�ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoy�, J�sus Christ�. (Jean 17:3). �Et c�est ici le t�moignage: que Dieu nous a donn� la vie �ternelle, et cette vie est dans son Fils: Celui qui a le Fils a la vie�. (1 Jean 5:11, 12).

Telle est la doctrine de l��criture pour ce qui concerne les importantes questions relatives � la condition de la nature. Mais comment et sur quel fondement le croyant est-il introduit dans une condition de justice divine, et rendu participant de la nature divine? Ce grand changement d�pend tout entier de cette bienheureuse v�rit�: que �J�sus mourut et qu�Il est ressuscit�� (1 Thess. 4:14). Cet �tre b�ni quitta le tr�ne de la gloire, les demeures de la lumi�re; il descendit dans ce monde de p�ch� et de mis�re, en ressemblance de chair de p�ch� et, apr�s avoir parfaitement manifest� et glorifi� Dieu dans tous les actes de sa vie ici-bas, il mourut sur la croix, sous le poids de toutes les transgressions de son peuple. Il a ainsi divinement satisfait � tout ce qui �tait ou pouvait �tre contre nous. �Il a rendu la loi grande et honorable� (�sa�e 42:21); puis il fut fait mal�diction, �tant pendu au bois. Tout droit fut satisfait par Lui, tout ennemi r�duit au silence, tout obstacle �t�. �La bont� et la v�rit� se sont rencontr�es; la justice et la paix se sont entre-bais�es�. (Ps. 85:11). La justice infinie ayant �t� satisfaite, l�amour infini peut se d�verser dans le c�ur bris� du p�cheur, pour le calmer et le r�jouir par sa vertu, en m�me temps que l�eau et le sang, qui d�coul�rent du c�t� perc� de J�sus satisfont parfaitement � tous les besoins d�une conscience coupable et convaincue de p�ch�. Le Seigneur J�sus �tait � notre place sur la croix; il �tait notre repr�sentant. �Il mourut, le juste pour les injustes�. (1 Pierre 3:18). �Il fut fait p�ch� pour nous�. (2 Cor. 5:21). Il fut mis au rang des transgresseurs; il fut enseveli et il ressuscita, ayant tout accompli. Ainsi il n�y a plus rien d�sormais qui soit contre le p�cheur: il est uni � Christ et dans la m�me condition de justice que Christ. �Comme il est, lui, nous sommes, nous aussi, dans ce monde�. (1 Jean 4:17).

Voil� ce qui donne � la conscience une paix solide et bien �tablie. Si nous ne sommes plus dans un �tat de culpabilit�, mais dans un �tat de justification; si Dieu ne nous voit qu�en Christ et comme Christ, alors une paix parfaite est notre partage. �Ayant �t� justifi�s sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu�. (Rom. 5:1). Le sang de l�Agneau a �t� toute la culpabilit� du croyant, a effac� sa lourde dette, et lui a donn�, en pr�sence de cette saintet� �qui ne peut contempler l�oppression� (Hab. 1:13), un v�tement parfaitement blanc.

Mais le croyant n�a pas seulement trouv� la paix avec Dieu; il est fait enfant de Dieu, en sorte qu�il peut jouir des douceurs de la communion avec le P�re et le Fils, par la puissance du Saint Esprit. Il faut envisager la croix sous deux points de vue: d�abord elle satisfait aux droits de Dieu et � ce qu�exige sa gloire; ensuite elle est l�expression de l�amour de Dieu. Si nous consid�rons nos p�ch�s en vue des droits de Dieu comme Juge, nous trouvons que la croix a satisfait � tous ces droits. Dieu, comme Juge, a �t� divinement satisfait et glorifi� � la croix. Mais il y a plus que cela: Dieu a des affections aussi bien que des droits; et la croix du Seigneur J�sus r�v�le au p�cheur toutes ces affections d�une mani�re touchante et persuasive; tandis que, en m�me temps, le p�cheur est rendu participant d�une nouvelle nature, capable de jouir de ces affections, et d�avoir communion avec le c�ur duquel elles d�coulent. �Car aussi Christ a souffert une fois pour les p�ch�s, le juste pour les injustes, afin de nous amener � Dieu�. (1 Pierre 3:18). Nous ne sommes donc pas seulement introduits dans un nouvel �tat, mais amen�s � une personne, savoir � Dieu lui-m�me, et nous sommes faits participants d�une nature qui est capable de trouver ses d�lices en Lui. �Nous nous glorifions en Dieu, par notre Seigneur J�sus Christ, par lequel nous avons maintenant re�u la r�conciliation�. (Rom. 5:11).

Quelle force et quelle beaut� ne d�couvrons-nous pas dans ces paroles de d�livrance: �Laisse aller mon peuple, afin qu�il me c�l�bre une f�te dans, le d�sert� (Chap. 5:1). �L�Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu�il m�a oint pour annoncer de bonnes nouvelles aux pauvres; il m�a envoy� pour publier aux captifs la d�livrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue; pour renvoyer libres ceux qui sont foul�s�. (Luc 4:18, 19). La bonne nouvelle de l��vangile annonce la d�livrance de tout joug et de toute servitude. La paix et la libert�, comme Dieu l�a d�clar�, sont les dons que l��vangile apporte � ceux qui le re�oivent par la foi.

Remarquez qu�il est dit: �Afin qu�ils me c�l�brent une f�te�. Si les enfants d�Isra�l devaient en finir avec Pharaon, c��tait pour qu�ils commencent avec Dieu. Le changement �tait grand. Au lieu de se fatiguer sous le joug des commissaires d�imp�ts de Pharaon, ils devaient faire la f�te � l��ternel; et, bien que pour cela il fall�t passer de l��gypte au d�sert, la pr�sence divine devait les y accompagner; et si le d�sert �tait triste et sauvage, il �tait le chemin qui conduisait en Canaan. Il �tait dans les desseins de Dieu qu�Isra�l c�l�br�t une f�te solennelle � l��ternel dans le d�sert, et � cet effet il fallait qu�on le �laiss�t aller� hors d��gypte.

Toutefois Pharaon n��tait aucunement dispos� � ob�ir � l�ordre divin. �Qui est, dit-il, l��ternel pour que j��coute sa voix et que je laisse aller Isra�l?� (Vers. 2). Par ces paroles, Pharaon exprime de la mani�re la plus frappante sa v�ritable condition morale, son ignorance et sa d�sob�issance. Ces deux choses vont ensemble. Si on ne conna�t pas Dieu, on ne peut pas lui ob�ir, car l�ob�issance est toujours fond�e sur la connaissance. Une �me qui a le bonheur de conna�tre Dieu, �prouve que cette connaissance est la vie (Jean 17:3); et la vie est la puissance; et avec la puissance on peut agir. Il est �vident que celui qui n�a pas la vie ne peut pas agir; il y a donc un grand manque d�intelligence � vouloir faire accomplir � quelqu�un certains actes, afin qu�il obtienne ainsi ce par quoi seul il est capable de faire quoi que ce soit.

Puis Pharaon ne se connaissait pas plus lui-m�me qu�il ne connaissait Dieu. Il ne savait pas qu�il �tait un pauvre ver de terre, suscit� dans le but expr�s de faire conna�tre la gloire de Celui duquel il disait qu�il ne le connaissait pas. (Exo. 9:16 ex 9.15-16; Rom. 9:17 rm 9.17). �Et ils dirent: le Dieu des H�breux s�est rencontr� avec nous. Nous te prions, laisse-nous aller le chemin de trois jours dans le d�sert, et que nous sacrifiions � l��ternel, notre Dieu; de peur qu�il ne se jette sur nous par la peste ou par l��p�e. Et le roi d��gypte leur dit: Mo�se et Aaron, pourquoi d�tournez-vous le peuple de son ouvrage? Allez � vos corv�es� Que le service p�se sur ces hommes, et qu�ils s�y occupent, et ne regardent pas � des paroles de mensonge�. (Vers. 3-9).

Quelle r�v�lation des secrets ressorts du c�ur humain ne trouvons-nous pas ici? Quelle compl�te incapacit� d�entrer dans les choses de Dieu? Tous les droits divins et toutes les r�v�lations divines �taient, selon l�estimation de Pharaon, des �paroles de mensonge�. � Que lui importait �le chemin de trois jours dans le d�sert�, ou �une f�te � l��ternel�? Comment aurait-il pu comprendre la n�cessit� d�un pareil voyage, ou la nature ou le but d�une pareille f�te? Il pouvait comprendre ce que c��tait que de porter des charges et de faire des briques; ces choses avaient, � son jugement, un air de r�alit�; mais quant � Dieu, � son service ou � son culte, il ne pouvait y voir qu�une vraie chim�re, invent�e par ceux qui ne cherchaient qu�une excuse pour �chapper aux aust�res r�alit�s de la vie.

Trop souvent il en a �t� de m�me pour les sages et les grands de ce monde, qui toujours ont �t� les premiers � taxer de folie et de vanit� les t�moignages divins. �coutez, par exemple, l�estimation que fit le �tr�s excellent Festus� de la grande question d�battue entre Paul et les Juifs. �Ils avaient contre lui quelques questions touchant leur culte religieux et touchant un certain J�sus mort, que Paul affirmait �tre vivant� (Actes 25:19). H�las! combien peu il savait ce qu�il disait! Combien peu il comprenait ce qu�impliquait la question de savoir si �J�sus� �tait �mort� ou �vivant� Il ne pensait pas � l�immense port�e de cette question pour lui-m�me et pour ses amis, Agrippa et B�r�nice; mais cela ne changeait rien au fait lui-m�me; lui et eux savent maintenant davantage sur ce sujet, bien que, dans les jours passagers de leur gloire terrestre, ils ne l�aient consid�r�e que comme une question superstitieuse, indigne de l�attention d�hommes sens�s, et uniquement propre � occuper le cerveau d�rang� de visionnaires enthousiastes. Oui, la grande question qui d�cide de la destin�e de tout enfant d�Adam, cette question sur laquelle repose la condition pr�sente et �ternelle de l��glise et du monde, et � laquelle se rattachent tous les conseils de Dieu, elle �tait, selon le jugement de Festus, une vaine superstition.

Il en fut de m�me pour Pharaon. Il ne savait rien de �l��ternel, le Dieu des H�breux�, le grand �Je suis�; aussi regardait-il tout ce que Mo�se et Aaron lui avaient dit d�un sacrifice � Dieu comme �des paroles de mensonge�. Les choses de Dieu doivent toujours para�tre � l�esprit profane de l�homme, vaines, inutiles et d�pourvues de sens. Le nom de Dieu peut faire partie de la phras�ologie d�une froide religion de formalisme, mais Dieu lui-m�me n�est pas connu. Son nom pr�cieux, dans lequel se trouve renferm� tout ce que le c�ur du croyant peut d�sirer et dont il peut avoir besoin, n�a pour l�incr�dule ni signification, ni puissance, ni vertu, et ainsi tout ce qui traite de Dieu ou se rapporte � lui, � ses paroles, � ses conseils, � ses pens�es, � ses voies, est regard� comme des �paroles de mensonge�.

Mais le temps approche rapidement auquel il n�en sera plus ainsi. Le tribunal de Christ, les terreurs du monde � venir, les vagues du lac de feu, ne seront pas des �paroles de mensonge�. Non, assur�ment; et tous ceux qui, par la gr�ce, croient que ces choses sont des r�alit�s, devraient s�efforcer de r�veiller � leur �gard la conscience de ceux qui, comme Pharaon, tiennent �la fabrication des briques� pour la seule chose digne d�occuper la pens�e, la seule vraie r�alit�!

H�las! combien souvent les chr�tiens m�mes vivent dans la r�gion des choses visibles, dans la r�gion de la terre et de la nature, de mani�re � perdre le sens profond, immuable et puissant de la r�alit� des choses divines et c�lestes. Nous avons besoin de vivre davantage dans la r�gion de la foi, dans la r�gion du ciel et de la �nouvelle cr�ation�. Alors nous verrions les choses comme Dieu les voit; nous penserions � leur �gard comme Dieu pense, et notre vie tout enti�re serait plus �lev�e, plus d�sint�ress�e, plus compl�tement s�par�e de la terre et des choses terrestres.

Cependant l��preuve la plus douloureuse pour Mo�se ne vient pas du jugement port� par Pharaon sur sa mission. Le serviteur fid�le, dont le c�ur est tout entier � Christ, doit toujours s�attendre � n��tre regard� par les hommes du monde que comme un enthousiaste visionnaire. Ils contemplent le croyant � un point de vue qui ne nous permet pas d�attendre d�eux un autre jugement. Plus un serviteur sera fid�le � son c�leste Ma�tre, plus il marchera sur ses traces, plus il sera conforme � son image, plus aussi il peut s�attendre � �tre regard�, par les fils de la terre, comme �tant �hors de sens�. Ce jugement du monde ne devrait donc ni le d�sappointer, ni le d�courager. Mais une chose infiniment plus p�nible encore pour lui, c�est de voir son minist�re et son t�moignage mal interpr�t�s, m�connus ou rejet�s par ceux qui en sont eux-m�mes les objets particuliers. En pareil cas, il a besoin d��tre beaucoup avec Dieu, dans le secret de ses pens�es; il a besoin de vivre beaucoup dans la puissance de la communion avec Lui, pour �tre maintenu dans la constante r�alit� de sa voie et de son service. Si, dans des circonstances aussi difficiles, on n�est pas pleinement persuad� d�avoir re�u mission d�en haut, si l�on n�est pas conscient d�avoir avec soi la pr�sence divine, on est presque s�r de succomber.

Si Mo�se n�avait pas �t� ainsi soutenu, comment e�t-il pers�v�r� quand l�oppression croissante de la puissance de Pharaon arracha aux commissaires des enfants d�Isra�l des paroles de d�couragement comme celles-ci: �Que l��ternel vous regarde, et qu�il juge; car vous nous avez mis en mauvaise odeur aupr�s du Pharaon et aupr�s de ses serviteurs, de mani�re � leur mettre une �p�e � la main pour nous tuer� (Vers. 20, 21). Il y avait l� de quoi accabler Mo�se, et Mo�se le sentait, car il retourna vers l��ternel et dit: �Seigneur, pourquoi as-tu fait du mal � ce peuple? Pourquoi donc m�as-tu envoy�? Depuis que je suis entr� vers le Pharaon pour parler en ton nom, il a fait du mal � ce peuple et tu n�as pas du tout d�livr� ton peuple�. Au moment m�me o� la d�livrance semblait proche, les choses avaient pris l�aspect le plus d�courageant; tout comme dans la nature, l�heure la plus sombre de la nuit est souvent celle qui pr�c�de imm�diatement l�aube du jour. Ainsi il en sera de l�histoire d�Isra�l aux derniers jours. L�heure de l�obscurit� la plus profonde et de l�angoisse la plus effrayante pr�c�dera l�apparition soudaine du �Soleil de justice� (Mal. 4:1, 2), apportant la sant� dans ses ailes, pour gu�rir d�une gu�rison �ternelle �la plaie de la fille de son peuple� (J�r. 6:14; 8:11).

On peut se demander jusqu�� quel point le �pourquoi� de Mo�se, cit� dans le passage plus haut, fut dict� par une foi r�elle et par une volont� mortifi�e? Toujours est-il que le Seigneur ne reprend pas Mo�se pour son �pourquoi�, occasionn� par la grandeur de l�affliction du moment. Il lui r�pond avec bont�: �Tu verras maintenant ce que je ferai au Pharaon, car contraint par main forte, il les laissera aller, il les chassera de son pays�. (Chap. 6:1). Cette r�ponse est empreinte d�une gr�ce toute particuli�re. Au lieu de censurer l�insolence de celui qui se permettait de mettre en question les voies insondables de �Je suis�, ce Dieu toujours mis�ricordieux cherche � relever l�esprit accabl� de son serviteur, en lui d�voilant ce qu�il allait faire. C��tait agir d�une mani�re digne de Dieu, de qui descend toute gr�ce excellente et tout don parfait, qui donne � tous lib�ralement et qui ne fait pas de reproches. (Jac. 1:5, 17). �Car il sait de quoi nous sommes form�s, il se souvient que nous sommes poussi�re�. (Ps. 103:14). Ce n�est pas non plus uniquement dans ses actes, mais en Lui-m�me, dans son propre nom et dans son caract�re, qu�il voudrait faire trouver au c�ur la consolation et la joie; et l� est le bonheur parfait, divin, �ternel. Quand le c�ur trouve en Dieu lui-m�me le soulagement dont il a besoin, quand il peut se r�fugier dans le s�r asile que lui offre son nom, quand il peut trouver dans le caract�re de Dieu la r�ponse parfaite � tous ses besoins, alors il est v�ritablement �lev� au-dessus de la r�gion des choses cr��es; il peut abandonner les belles promesses de la terre, et estimer � leur juste valeur les superbes pr�tentions de l�homme. Le c�ur qui conna�t Dieu par exp�rience peut non seulement regarder la terre et dire: �Tout est vanit� mais encore regarder directement � Dieu et dire �Toutes mes sources sont en toi�. (Psaumes 87:7).

�Et Dieu parla � Mo�se, et lui dit: Je suis l��ternel (l��ternel). Je suis apparu � Abraham, � Isaac, et � Jacob, comme le Dieu Tout-Puissant; mais je n�ai pas �t� connu d�eux par mon nom d��ternel (l��ternel). Et j�ai aussi �tabli mon alliance avec eux, pour leur donner le pays de Canaan, le pays de leur s�journement, dans lequel ils ont s�journ�. Et j�ai aussi entendu le g�missement des fils d�Isra�l, que les �gyptiens font servir, et je me suis souvenu de mon alliance�. (Vers. 2-5). �L��ternel� est le titre que Dieu prend comme Lib�rateur de son peuple, en vertu de son alliance de pure et souveraine gr�ce. Il se r�v�le lui-m�me comme �tant la Source �ternelle de l�amour r�dempteur; �tablissant ses conseils, accomplissant ses promesses, d�livrant son peuple �lu de tout ennemi et de tout mal. C��tait le privil�ge d�Isra�l de demeurer toujours sous la sauvegarde de ce nom significatif de l��ternel, de ce nom qui manifeste Dieu comme agissant pour sa propre gloire, et formant son peuple opprim� pour publier par lui cette gloire. (Comp. �s. 43:11, 12, 15, 21 es 43.11-21).

�C�est pourquoi dis aux fils d�Isra�l: Je suis l��ternel, et je vous ferai sortir de dessous les fardeaux des �gyptiens, et je vous d�livrerai de leur servitude; et je vous rach�terai � bras �tendu, et par de grands jugements; et je vous prendrai pour �tre mon peuple, et je vous serai Dieu; et vous saurez que je suis l��ternel, votre Dieu qui vous fais sortir de dessous les fardeaux des �gyptiens. Et je vous ferai entrer dans le pays au sujet duquel j�ai lev� ma main, pour le donner � Abraham, � Isaac, et � Jacob, et je vous le donnerai en possession. Je suis l��ternel�. (Vers. 6-8). Tout ceci proclame la gr�ce la plus pure, la plus gratuite, la plus riche. L��ternel se pr�sente au c�ur des siens comme �tant Celui qui agirait en eux, pour eux et avec eux, pour la manifestation de sa propre gloire. Quelque faibles et mis�rables qu�ils fussent, il �tait descendu pour faire voir sa gloire, manifester sa gr�ce et donner un exemple de sa puissance, dans leur enti�re d�livrance. Sa gloire et leur salut �taient ins�parablement li�s. Plus tard, toutes ces choses ont �t� rappel�es � leur souvenir: �Ce n�est pas parce que vous �tiez plus nombreux que tous les peuples, que l��ternel s�est attach� � vous et vous a choisis car vous �tes le plus petit de tous les peuples mais parce que l��ternel vous a aim�s et parce qu�il garde le serment qu�il a jur� � vos p�res, l��ternel vous a fait sortir � main forte, et t�a d�livr� de la maison de servitude, de la main du Pharaon, roi d��gypte�. (Deut. 7:7, 8).

Rien n�est plus propre � affermir et � �tablir sur un solide fondement le c�ur craintif et tremblant que de savoir que Dieu s�est charg� de nous, tels que nous sommes et en connaissant parfaitement ce que nous sommes; et que, de plus, il ne peut jamais faire en nous aucune nouvelle d�couverte qui pourrait alt�rer le caract�re ou la mesure de son amour pour nous. �Ayant aim� les siens qui �taient dans le monde, il les aima jusqu�� la fin�. (Jean 13:1). Celui qu�il aime, il l�aime jusqu�� la fin d�un amour invariable; c�est l� un sujet de joie inexprimable. Dieu savait tout ce que nous �tions; il connaissait ce qu�il y avait de plus mauvais en nous, alors qu�il manifesta son amour pour nous dans le don de son Fils. Il savait ce dont nous avions besoin, et il y a pourvu. Il connaissait le montant de la dette, et il l�a pay�e. Il savait ce qu�il y avait � faire, et il l�a accompli. Les exigences de sa propre gloire devaient �tre satisfaites, et il y a satisfait. Tout est son �uvre � Lui. C�est pourquoi il dit � Isra�l: �Je vous ferai sortir�; � �Je vous ferai entrer� �Je vous prendrai pour mon peuple�; � �Je vous donnerai le pays�; � �Je suis l��ternel�. � C��tait l� ce qu�il voulait faire, en vertu de ce qu�il �tait; et aussi longtemps que cette grande v�rit� n�a pas �t� pleinement saisie, aussi longtemps qu�elle n�a pas �t� re�ue dans l��me par la puissance du Saint Esprit, il ne peut pas y avoir de paix solide. On ne peut pas avoir le c�ur heureux, ni la conscience tranquille, avant de savoir et de croire que tous les droits divins ont �t� divinement satisfaits.

Le reste de ce chapitre contient un registre des �chefs des maisons� des p�res, des Isra�lites. Ce registre est int�ressant en ce qu�il nous montre l��ternel venant faire le d�nombrement de ceux qui lui appartiennent, bien qu�ils fussent encore dans le royaume de l�Ennemi. Isra�l �tait le peuple de Dieu, et Dieu fait ici le d�nombrement de ceux sur lesquels il avait un droit souverain. Quelle gr�ce merveilleuse! Trouver un objet d�int�r�t dans ceux qui �taient au milieu de toute la d�gradation de la servitude de l��gypte, �tait digne de Dieu! Celui qui a fait les mondes et qui est entour� d�anges non d�chus, toujours pr�ts � faire �son bon plaisir� (Ps. 103:21), descendit ici-bas dans le but d�adopter quelques esclaves, au nom desquels il voulut bien unir son nom. Il descendit au milieu des fours � briques de l��gypte, il vit l� un peuple g�missant sous le fouet de l�oppresseur, et pronon�a alors ces m�morables paroles: �Laisse aller mon peuple�. Et ayant dit ainsi, il commen�a � en faire le d�nombrement, comme pour dire: Ceux-ci sont � moi; voyons combien ils sont, afin que nul ne soit laiss� en arri�re. �De la poussi�re il fait lever le mis�rable, de dessus le fumier il �l�ve le pauvre, pour le faire asseoir avec les nobles: et il leur donne en h�ritage un tr�ne de gloire�. (1 Sam. 2:8).

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Exodus 5". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/exodus-5.html.