Bible Commentaries
Esdras 8

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versets 1-36

Deuxi�me exode

Dans ce nouvel exode, Esdras est accompagn� d�une partie du peuple rest� dans la province de Babylone. Ces derniers, comme leur conducteur, poss�dent un registre g�n�alogique exact. L��criture les mentionne tous d�apr�s leurs familles et non pas, comme une partie de ceux du chap. 2, d�apr�s leurs villes. Dans le premier grand mouvement de restauration, il y avait relativement peu de doute quant au droit des individus d�appartenir au peuple de Dieu, et ce doute portait essentiellement sur la sacrificature, mais il para�t n�cessaire ici que l�on soit m�me plus strict qu�au commencement. Ce ph�nom�ne est fr�quent. L��lan d�un premier amour peut offrir quelque m�lange, parce que l�amour et la joie d�bordent et soutiennent l�ensemble du peuple. Des �l�ments �trangers peuvent s�y m�ler et souvent, peu apr�s le d�but, on en fait la p�nible exp�rience, mais la puissance du Saint Esprit est l� pour les discerner et les trier quand l�occasion se pr�sente. L�histoire de l��glise, � sa naissance, nous offre des exemples semblables. Le mensonge y entre avec Ananias et Sapphira, la chair, qui n�a que l�apparence de la conversion, avec Simon le magicien, mais l�Esprit de Dieu veille, juge et discerne, et la maison est pr�serv�e momentan�ment de dommage. Plus tard l�assembl�e se met davantage en garde contre le mal: �Tu as �prouv� ceux qui se disent �tre ap�tres et ne le sont pas, et tu les as trouv�s menteurs� (Apoc. 2:2). Ce n�est un signe, ni de plus de puissance, ni de plus d�amour, mais cela devient une n�cessit�, si l�on veut conserver pur le t�moignage de Dieu.

Au milieu du cort�ge brillent les fils d�Adonikam, dont la plus grande partie �tait remont�e avec Zorobabel (2:13). Maintenant les derniers (v. 13) remontent avec Esdras; leurs noms ne sont pas oubli�s; toute la famille est ainsi au complet et cette b�n�diction sp�ciale est mentionn�e ici, dans le livre de Dieu. Puissions-nous aussi voir des familles enti�res d�Adonikam, parmi ceux que le Seigneur appelle � lui rendre t�moignage dans ces jours de la fin!

Ces hommes, y compris les sacrificateurs, mentionn�s en premier lieu, et les chefs, �taient au nombre de 1502 (v. 1-14). Mais voici qu�avant de se mettre en route, Esdras fait une constatation des plus affligeantes: �Je consid�rai le peuple et les sacrificateurs, et je n�y trouvai aucun des fils de L�vi� (v. 15). Ils �taient d�j�, comme nous l�avons remarqu�, tr�s peu nombreux au chap. 2, et ne comptaient que 74 personnes. Ici, pas un seul l�vite ne se pr�sente. Ils restent dans les villes des nations, occup�s de leurs int�r�ts, sans aucune pens�e de monter avec leurs fr�res pour le service de la maison de Dieu. Esdras est oblig� de leur envoyer une ambassade sp�ciale de chefs et d�hommes intelligents, pour les engager � se joindre � leurs fr�res. Ils viennent enfin au nombre de trente-huit! Les Nethiniens sont au nombre de 220, six serviteurs environ pour un l�vite! Un tel fait n�est-il pas tr�s humiliant, et ne pouvons-nous pas, nous aussi, en tirer de l�instruction? O� sont les minist�res, parmi le peuple de Dieu, car, comme nous en avons plus d�une fois fait la remarque, les minist�res d�aujourd�hui correspondent aux l�vites d�autrefois? O� sont ceux qui servent la maison de Dieu et y remplissent les fonctions que Dieu leur a assign�es? Pourquoi cette disette et cette pauvret�? Ceux qui restaient parmi les nations pouvaient invoquer les occupations de leurs charges au milieu de leurs compatriotes, mais fallait-il que la maison de Dieu rest�t sans leur coop�ration? Ne devaient-ils pas sacrifier leur position et leurs int�r�ts, afin de servir l��ternel l� o� il voulait �tre servi?

Malgr� tout, nous retrouvons ici cette parole: �La bonne main de notre Dieu �tait sur nous� (v. 18), seule ressource sur laquelle Esdras p�t compter. Et si le secours accord� se trouvait insuffisant, faisant ressortir les lacunes immenses produites par la ruine du peuple, du moins c��tait un secours, et le Seigneur n�abandonnait pas les siens.

En pr�sence de cette coupable insuffisance, que devaient faire Esdras et ses compagnons? Devaient-ils chercher � y rem�dier par quelque combinaison humaine sugg�r�e par les circonstances? Nullement. La maison �tait b�tie, le lieu de rassemblement du peuple, �difi�; le nom de l��ternel habitait l�; il fallait s�y rendre sans tarder. Mais, dans ces conditions, une chose, une seule �tait n�cessaire: l�humiliation. �Et l�, pr�s du fleuve Ahava, je publiai un je�ne, pour nous humilier devant notre Dieu� (v. 21). Sans le je�ne et l�humiliation, exig�s par le mis�rable �tat de cette poign�e d�hommes, pr�ts � se rendre � J�rusalem, aucune b�n�diction n��tait possible. Comment, en cet �tat si pauvre, si incomplet, auraient-ils trouv� �le vrai chemin� pour eux, leurs enfants, et tout leur avoir? D�autres auraient �t� tent�s de �demander au roi des forces et de la cavalerie pour les garantir en chemin contre les attaques de l�ennemi�. Cette pens�e ne monte pas au c�ur du pieux Esdras, il aurait eu honte de la nourrir et de lui donner cours. N�avait-il pas dit au roi: �La main de notre Dieu est en bien sur tous ceux qui le cherchent; et sa force et sa col�re sur tous ceux qui l�abandonnent�? (v. 22). Allait-il dire: Je me confie en l��ternel, et donner un d�menti � cette parole, en ajoutant: Cela ne me suffit pas compl�tement: il me faut aussi me confier en l�homme? Non; ce faible r�sidu je�ne et s�humilie, et s�adresse � Dieu par la pri�re. C��tait pr�cis�ment ce qu�il fallait, et pas autre chose. �Nous je�n�mes, et nous demand�mes cela � notre Dieu, et il nous exau�a� (v. 23).

Des circonstances comme celles d�Esdras se sont souvent rencontr�es et se rencontrent encore de nos jours. Parfois les difficult�s sont en apparence inextricables. L�ennemi nous attend sur le chemin et se place entre nous et l�accomplissement d�un simple devoir: le rassemblement des siens et le service de la maison de Dieu. Nous n�avons aucune force pour lui r�sister. Le secours des l�vites, sur lequel nous avions fond� quelque esp�rance, nous manque. Satan voudrait bien nous inciter � le rencontrer avec �les forces et la cavalerie du roi�, avec les armes de la chair, sachant que nous serions vaincus si nous employions ses propres armes contre lui-m�me. Que faire? Ce que fit Esdras: tenons-nous dans le je�ne, l�humiliation et la pri�re, et soyons certains que Dieu nous exaucera. �Il nous exau�a�, dit Esdras. Outre ces armes b�nies, Esdras avait la parole de Dieu avec lui et en �tait le repr�sentant pour le peuple. �tait-il riche? �tait-il fort? Nullement, mais il poss�dait les ressources de Celui dont la puissance s�accomplit dans l�infirmit�.

Aux versets 24 � 30, les sacrificateurs et les l�vites re�oivent en d�p�t les choses saintes, ustensiles, argent et or, qui avaient �t� volontairement donn�es pour la maison de Dieu. Ces dons �taient sanctifi�s par le nom de l��ternel et par le caract�re de ceux qui en avaient la garde. �Vous �tes saints, consacr�s � l��ternel, et les ustensiles sont saints, et l�argent et l�or sont une offrande volontaire � l��ternel, le Dieu de vos p�res� (v. 28), leur dit Esdras. Ces dons, provenant en partie du roi, des conseillers et des princes, n�avaient rien de souill�. Le nom de l��ternel et son temple �tant reconnus par ces hommes, Dieu pouvait agr�er leurs offrandes. Mais il �tait n�cessaire, m�me pour ces dons mat�riels, argent ou or, que les sacrificateurs veillassent � les garder pr�cieusement, car rien ne devait en �tre distrait. Leurs d�positaires devaient montrer en ces choses toute bonne fid�lit� et int�grit�. Nous voyons, sous le r�gime de la gr�ce, l�ap�tre Paul mettre le m�me soin scrupuleux � veiller au d�p�t qui lui �tait confi� par les assembl�es des gentils, pour les saints de J�rusalem (2 Cor. 8:20).

Les versets 32-34 nous racontent quel z�le les sacrificateurs et les l�vites mirent � s�acquitter de leur mission; ils �taient tout entiers � leur t�che. Rien n�y manqua; on retrouva le nombre et le poids de tous ces objets. Puissions-nous les imiter dans les charges, grandes ou petites, que le Seigneur nous confie; puissions-nous ne jamais consid�rer ce qu�il met entre nos mains comme nous appartenant, mais comme devant lui �tre rendu apr�s l�avoir administr� pour Lui. La plupart du temps les fraudes, petites ou grandes, dont les chr�tiens se rendent coupables soit vis-�-vis des autorit�s, soit vis-�-vis du monde, n�ont pas d�autre cause. Ils consid�rent comme leur appartenant ce que le Seigneur leur donne � administrer, et s�exposent souvent � de cruels ch�timents par suite de leur infid�lit�. La cons�quence de la fid�lit� se montre ici. Dieu veille sur son bien et pr�serve les porteurs de ces dons tout le long du chemin. La phrase, souvent r�p�t�e dans ces chapitres, se retrouve ici: �Et la main de notre Dieu fut sur nous, et il nous d�livra de la main de l�ennemi et de toute emb�che sur le chemin� (v. 31).

Arriv�e � J�rusalem, cette faible troupe des �fils de la transportation offre des holocaustes au Dieu d�Isra�l, douze taureaux pour tout Isra�l�. Eux aussi tiennent � reconna�tre et � affirmer l�unit� du peuple. C�est sur ce principe-l� que leur t�moignage �tait bas�, m�me dans leur �tat d�abaissement. Mais remarquons qu�ils ne viennent reconna�tre ce principe que dans l�humiliation quant � eux-m�mes et avec le soin de garder hors de toute atteinte la saintet� de l��ternel. En effet, proclamer des principes, sans un �tat moral qui y corresponde, n�est pas autre chose que les profaner. Ne parlons jamais de principes s�ils ne sont pas support�s par notre �tat pratique. La pr�tention de poss�der la v�rit� tout en vivant dans l�injustice est odieuse aux yeux de Dieu (Rom. 1:18). Mieux vaut l�ignorance des principes divins, accompagn�e d�une marche pieuse, selon la connaissance que l�on poss�de, que l�intelligence de ces v�rit�s, sans saintet� dans la marche. Nous voyons dans ces pauvres r�chapp�s qui remontent � J�rusalem, un bel exemple d�alliance de ces deux choses: la saintet� ou la cons�cration � l��ternel, et le maintien de l�unit� du peuple de Dieu, au milieu de la ruine.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Ezra 8". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/ezra-8.html.