Bible Commentaries
Esdras 9

Commentaire biblique intermédiaireCommentaire biblique intermédiaire

versets 1-15

Chapitres 9 et 10

Purification du peuple

Jusqu�ici la restauration (car les chap. 7 � 10 nous entretiennent plut�t d�une restauration que d�un r�veil) a produit ses effets sur la compagnie remont�e avec Esdras � J�rusalem. Amen�s par l�humiliation, le je�ne et les supplications, � comprendre leur pauvre �tat et tout ce qui leur manque pour le service de Dieu, ces hommes r�alisent que la gr�ce seule peut les conduire et les garder. Ils s�attachent � la parole de Dieu. Les chefs qui sont � leur t�te comprennent que la saintet� pratique est obligatoire pour ceux qui ont la charge des choses saintes. Arriv�s � J�rusalem, ils proclament la solidarit� du peuple de Dieu et reconnaissent son unit�, malgr� la ruine.

Mais l�arriv�e de ce nouveau renfort va manifester l��tat du peuple qui avait jadis reb�ti le temple de l��ternel; elle est le moyen de d�voiler le mal cach� qui ronge le peuple et entrave son d�veloppement spirituel. Les compagnons d�Esdras viennent lui exposer ce qu�ils ont vu: �Le peuple d�Isra�l, et les sacrificateurs et les l�vites, ne se sont pas s�par�s des peuples du pays� ils ont pris de leurs filles pour eux et pour leurs fils, et ont m�l� la semence sainte avec les peuples du pays�; bien plus, �la main des chefs et des gouverneurs a �t� la premi�re dans ce p�ch� (vers. 1-2). Le monde qui l�entourait avait envahi graduellement l�assembl�e d�Isra�l et, s�ils n��taient pas tous contamin�s, ils �taient en grand danger de l��tre, car leurs conducteurs avaient �t� les premiers � conclure des alliances profanes. Chose triste � constater: tous les r�veils sont ruin�s successivement par l�alliance avec le monde et, en cela, les conducteurs sont, par leur exemple, de beaucoup les plus coupables.

Y a-t-il un moyen de rem�dier � cet �tat de choses? Esdras, l�homme pieux et d�vou� � l��ternel, comprend aussit�t ce qui lui incombe: �Et quand j�entendis cela, je d�chirai mon manteau et ma robe, et j�arrachai les cheveux de ma t�te et ma barbe, et je m�assis d�sol� (v. 3). La premi�re chose est donc l�humiliation individuelle, en attendant que le peuple reconnaisse sa faute et s�humilie d�une mani�re g�n�rale. Il doit toujours en �tre ainsi. Devant la r�v�lation du p�ch� du peuple de Dieu, nous ne sommes pas appel�s en premier lieu � agir, mais � nous humilier, et fussions-nous seuls, comme jadis Daniel et d�autres fid�les, et comme Esdras, en ce jour, ne manquons pas de prendre cette attitude devant Dieu. Il regarde et r�pond au c�ur humili� et bris�.

�Et vers moi s�assembl�rent tous ceux qui tremblaient aux paroles du Dieu d�Isra�l, � cause du p�ch� de ceux qui avaient �t� transport�s� (v. 4). Le premier effet de l�humiliation d�Esdras est de grouper autour de lui ceux qui tremblent aux paroles de Dieu. Ils sont, sans doute, bien peu nombreux le premier jour, mais cette humiliation va s��tendre � tout le peuple de Dieu. Quant � eux, ils sont caract�ris�s par ce qu�ils ont appris sous la conduite d�Esdras. Connaissant par lui la parole de Dieu, ils y ont puis� la connaissance du caract�re de Dieu qui ne peut en aucune mani�re s�associer � l�impuret�. N�a-t-il pas dit: �Soyez saints, comme moi je suis saint�? Aussi Esdras, dans sa pri�re (v. 11-12), s�en r�f�re � la parole de Dieu, qu�il conna�t si bien: �Nous avons abandonn� tes commandements que tu as command�s par tes serviteurs les proph�tes, en disant: Le pays dans lequel vous entrez pour le poss�der, est un pays rendu impur par l�impuret� des peuples des pays, par les abominations dont ils l�ont rempli d�un bout � l�autre, par leurs souillures. Et maintenant, ne donnez pas vos filles � leurs fils, et ne prenez pas leurs filles pour vos fils, et ne cherchez pas leur paix ou leur bien, � jamais�.

L�humiliation individuelle d�Esdras consistait � porter comme sien, le p�ch� du peuple de Dieu. La communion avec les pens�es de Dieu nous porte toujours � cela. Nous en voyons des exemples en Dan. 9:5; J�r. 10:23; N�h. 9:33, et ici: �Mon Dieu, je suis confus, et j�ai honte de lever ma face vers toi, � mon Dieu; car nos iniquit�s se sont multipli�es par-dessus nos t�tes, et notre coulpe a grandi jusqu�aux cieux. D�s les jours de nos p�res jusqu�� ce jour, nous avons �t� grandement coupables; et � cause de nos iniquit�s, nous, nos rois et nos sacrificateurs, nous avons �t� livr�s en la main des rois des pays, � l��p�e, � la captivit�, et au pillage, et � la confusion de face, comme il para�t aujourd�hui� (v. 6-7).

Quelle culpabilit� que celle de ce peuple, au moment o� la faveur de l��ternel recommen�ait � briller sur lui, malgr� sa servitude! �Et maintenant, pour un moment, nous est arriv�e une faveur de la part de l��ternel, notre Dieu, pour nous laisser des r�chapp�s, et pour nous donner un clou dans son saint lieu, afin que notre Dieu �claire nos yeux et nous redonne un peu de vie dans notre servitude, car nous sommes serviteurs; mais dans notre servitude notre Dieu ne nous a pas abandonn�s, et il a �tendu sa bont� sur nous devant les rois de Perse, afin de nous redonner de la vie pour �lever la maison de notre Dieu et pour restaurer ses ruines, et pour nous donner des murs en Juda et � J�rusalem� (v. 8-9).

Et le Seigneur ne leur avait-il pas fait des promesses, s�ils se s�paraient de toute alliance avec les nations? Oui, car il avait dit: �Afin que vous soyez forts et que vous mangiez les biens du pays, et que vous les laissiez en possession � vos fils � toujours� (v. 12).

S�allier aux nations, c��tait abandonner la s�paration pour Lui, cette saintet� dont les compagnons d�Esdras avaient senti la valeur et qui les avait dirig�s jusqu�� ce jour (8:28). Or c��tait pr�cis�ment ce que leurs devanciers n�avaient pas observ�. Des alliances � qui, pour nous, correspondent � la mondanit� � les avaient envahis, s��tendant comme une gangr�ne depuis les sacrificateurs et les chefs du peuple, jusqu�aux gens du commun. Ils avaient oubli� qu�avec la s�paration ils perdaient trois choses capitales: la force, la jouissance des biens du pays de Canaan, et leur possession permanente pour eux et leur descendance (v. 12).

C�est aussi ce dont nous, chr�tiens, nous faisons aujourd�hui la triste exp�rience. La force? Notons qu�il ne s�agissait pas plus pour les compagnons d�Esdras que pour nous, d�une force ext�rieure, car ils n��taient qu�une poign�e d�hommes, mais la forte main de l��ternel avait �t� avec eux, l�ennemi avait �t� r�duit � n�ant et ses emb�ches dissip�es. Mais comment pouvaient-ils pr�tendre maintenant aux deux autres b�n�dictions, � la jouissance et � la possession, quand la corruption �tait �tablie au milieu du peuple?

Qu�y avait-il donc � faire? Esdras s�humilie toujours et courbe toujours de nouveau son front dans la poussi�re. Il se rappelle avec douleur le jugement des fautes pass�es, bien moins s�v�re toutefois que le peuple ne le m�ritait. Et toi, ajoute-t-il, malgr� tout, �tu nous as donn� une d�livrance comme celle-ci�; et si nous retournons � nos mauvaises �uvres, n�auras-tu pas raison de nous consumer, �en sorte qu�il n�y ait ni reste, ni r�chapp�s�? (v. 13-14).

Mais, ajoute-t-il, nous voici �un reste de r�chapp�s, comme il para�t aujourd�hui�. Le t�moignage est maintenant confi� aux quelques-uns de ce second exode, afflig�s et repentants pour tous les autres, et disant: �Nous voici devant toi dans notre culpabilit�, car, � cause de cela, on ne peut se tenir devant toi� (v. 15).

Y a-t-il � ce moment une restauration possible pour ces pauvres r�chapp�s? Oui, elle se trouve dans l�attitude que prennent ceux qui, n�ayant pas particip� � cette souillure, en assument n�anmoins si compl�tement la responsabilit�, qu�ils s�identifient avec ceux qui restent sous le jugement de Dieu. Nous allons voir que cette attitude, prise en toute sinc�rit� de c�ur devant Dieu, que cette confession fonci�re du mal, exer�a son influence sur ceux qui avaient p�ch�, afin d�amener leur restauration.

Nous avons vu, au chapitre pr�c�dent, que Dieu avait r�pondu � l�humiliation d�un seul, Esdras, en groupant autour de lui, dans un m�me esprit de contrition, ceux de ses compagnons qui tremblaient aux paroles du Dieu d�Isra�l. Ici, l�humiliation s��tend � un grand nombre: �Et comme Esdras priait et faisait sa confession, pleurant et se prosternant devant la maison de Dieu, il se rassembla vers lui, d�Isra�l, une tr�s grande congr�gation d�hommes, et de femmes, et d�enfants, car le peuple pleurait beaucoup� (v. 1).

Nous ne pouvons assez faire ressortir combien la b�n�diction du peuple de Dieu peut d�pendre d�un ou de quelques individus fid�les. Le chap. 5:1-2, nous a pr�sent� un r�veil produit par deux proph�tes et poussant deux conducteurs, puis tout le peuple, � l�activit� pour le Seigneur. Ici, l�humiliation d�un seul, auquel quelques-uns s�associent ensuite, am�ne une humiliation g�n�rale. Et de nouveau un seul homme se met en avant pour l�exprimer: �Et Shecania, fils de Jekhiel, des fils d��lam, prit la parole et dit � Esdras: Nous avons �t� infid�les � notre Dieu, et nous avons pris des femmes �trang�res d�entre les peuples du pays. Mais maintenant, il y a esp�rance pour Isra�l � cet �gard. Et maintenant, faisons alliance avec notre Dieu pour renvoyer toutes les femmes et ceux qui sont n�s d�elles, selon le conseil de mon seigneur et de ceux qui tremblent aux commandements de notre Dieu, et qu�il soit fait selon la loi� (v. 2-3).

Mais ce n�est pas tout. Si l�humiliation individuelle, puis collective, est la premi�re chose, ni l�individu, ni le peuple de Dieu ne peuvent en rester l�. L�action doit suivre l�humiliation. �L�ve-toi�, dit Shecania � Esdras, �car la chose repose sur toi, et nous serons avec toi; sois fort et agis� (v. 4). L�humiliation n�est pas encore la s�paration du mal. Elle en est le chemin et la pr�pare; mais, d�autre part, quand il s�agit de rem�dier � la ruine, une activit� sans humiliation, quelque z�l�e qu�elle soit, ne peut conduire qu�� des ruines nouvelles. La chair, n�ayant pas �t� jug�e dans l�humiliation, se donne alors pleine carri�re quand il est question de s�paration du mal. Tel fut le z�le de J�hu. Cet homme ne portait certes pas devant Dieu, comme sien, le p�ch� du peuple, aussi fut-il, une fois le jugement ex�cut�, � et de quelle mani�re! � le premier � retourner aux veaux d�or de Dan et de B�thel.

L�humiliation est donc n�cessaire, mais l��nergie pour se purifier du mal est tout aussi indispensable. Les Corinthiens avaient compris cela apr�s l�exhortation de l�ap�tre. La tristesse selon Dieu avait op�r� chez eux une repentance � salut, une vraie humiliation; mais, cette derni�re, quel empressement elle avait produit, quelle crainte, quel ardent d�sir, quel z�le, quelle vengeance! � tous �gards, ils avaient montr� qu�ils �taient purs dans l�affaire! (2 Cor. 7:11).

Shecania, le porte-parole du peuple, montre ici une �nergie et un d�sint�ressement qui devraient nous �tre en exemple. Son p�re, Jekhiel, �tait parmi les transgresseurs! (v. 26). Il fallait la puissance de l�Esprit de Dieu, unie au z�le de Phin�es, pour lui faire abandonner tous ses int�r�ts de famille et prendre en mains la cause de Dieu seul. Cependant cet homme �nergique ne cherche pas � jouer un r�le dans l��uvre de la restauration; il n�a pas d�importance � ses propres yeux. C�est sur Esdras, �le scribe vers� dans la toi de Mo�se, qu�avait donn�e l��ternel�, qu�il estime que la chose repose. Le porteur de la Parole, disons la Parole m�me, doit jouer, � ses yeux, le r�le principal.

Esdras ne se soustrait pas � l�obligation qui est plac�e devant lui. Imm�diatement il engage les chefs du peuple � l�action. �Et Esdras se leva, et il fit jurer aux chefs des sacrificateurs, des l�vites, et de tout Isra�l, d�agir selon cette parole; et ils jur�rent� (v. 5). Mais, alors m�me que le changement �tait op�r� dans le c�ur du peuple, et qu�ils avaient d�cid� d�agir, Esdras n�abandonne pas l�expression de son humiliation. Un d�shonneur avait �t� inflig� au nom de l��ternel et y restait encore attach�. Tant que la purification n��tait pas compl�te, le deuil et le je�ne convenaient � ceux qui �taient r�solus � se s�parer du mal: �Et Esdras se leva de devant la maison de Dieu, et alla dans la chambre de Jokhanan, fils d��liashib; et il entra l�: il ne mangea point de pain et ne but point d�eau, car il menait deuil sur le p�ch� de ceux qui avaient �t� transport�s� (v. 6).

L��nergie de quelques-uns ne supporte plus, parmi le peuple, aucune d�sob�issance. Tous doivent se soumettre. Ceux qui ne le veulent pas sont consid�r�s comme des �m�chants� et retranch�s de l�assembl�e: �Et on fit passer en Juda et � J�rusalem un appel � tous les fils de la transportation de se rassembler � J�rusalem, et pour que quiconque ne viendrait pas dans les trois jours selon le conseil des chefs et des anciens, tous ses biens fussent confisqu�s, et que lui-m�me f�t s�par� de la congr�gation de ceux qui avaient �t� transport�s� (v. 7-8). La discipline qui avait �t� compl�tement n�glig�e et arr�t�e par le rel�chement moral du peuple, est maintenant exerc�e selon Dieu.

Tous les hommes de Juda et de Benjamin se rassemblent � J�rusalem. Esdras leur parle. Il ne dit plus, comme au chap. 9:7: �Nous avons �t� grandement coupables�, mais: �Vous avez �t� infid�les; vous avez pris des femmes �trang�res� s�parez-vous� (v. 10, 11), car il s�agit maintenant d�atteindre la conscience de ceux qui ont p�ch�. � la tristesse des fautes commises, se joint pour eux la saison d�favorable, �la saison des pluies, o� il n�y avait pas moyen de se tenir dehors� (v. 13). Parfois des difficult�s mat�rielles s�opposent � une purification imm�diate. Ce ne pouvait �tre �l��uvre d�un jour ou deux�, car le mal �tait tr�s �tendu et, de l�aveu de tous, �ils avaient grandement p�ch� dans cette affaire�. Dieu leur fait comprendre ainsi qu�il est plus malais� de r�parer le mal que de le commettre; mais il est plein de patience et de mis�ricorde et tient compte de la d�cision des c�urs; il sait que les coupables ne cherchent pas de faux-fuyants et d�sirent ob�ir.

Puissions-nous aussi, dans les circonstances difficiles, exercer envers nos fr�res la patience d�Esdras, la patience de Dieu, afin qu�ils ne se d�couragent pas. Il aurait pu sembler au �reste des r�chapp�s� qui n�avaient pas tremp� dans cette iniquit�, qu�une s�paration imm�diate, instantan�e m�me, du mal, malgr� �les pluies�, �tait n�cessaire. L�amour fraternel ne calcule pas ainsi; il sait que ces paroles: �Nous avons grandement p�ch� dans cette affaire�, ne sont pas vaines. Il supporte tout, croit tout, esp�re tout, parce qu�il est l�amour.

Combien il aurait �t� d�sirable que le sentiment qui animait le peuple f�t unanime! Malheureusement il n�en fut pas ainsi. �Seuls, Jonathan, fils d�As�a�l, et Jakhzia, fils de Thikva, s�oppos�rent � cela; et Meshullam, et Shabtha�, le l�vite, les appuy�rent� (v. 15). Quels motifs pouvaient les engager dans ce chemin d�opposition? Il ne nous en est donn� aucun. Tout au plus pourrait-on penser que l�un d�entre eux, s�il est le m�me Meshullam que le l�vite du v.29, ayant tremp� dans le mal, avait des raisons personnelles pour s�opposer � la d�cision de l�assembl�e. Devant cette opposition, enti�rement contraire � la pens�e de Dieu, que font ceux qui sont d�cid�s � se purifier? Ils n�excluent pas leurs fr�res, mais les supportent, et la propre volont� des dissidents n�a pas besoin d�autre jugement que l�action d�cisive du grand nombre. Nous avons la joie de voir, plus tard, Shabtha�, le l�vite, plus coupable que d�autres, � cause de ses fonctions, puis, parce qu�il s�identifie avec Meshullam, �tre employ� pour faire comprendre la loi au peuple, puis pr�pos� sur l�ouvrage ext�rieur de la maison de Dieu (N�h. 8:7; 11:16). De fait, l�opposition de ces hommes n�influe aucunement sur la d�cision de l�assembl�e; elle est m�me un moyen par lequel Dieu met � l��preuve la r�solution du c�ur de leurs fr�res. Elle n�arr�te pas la marche de l�ensemble, car une d�cision d�assembl�e n�exige pas l�unanimit� absolue des personnes pr�sentes, quoique cette unanimit� soit d�sirable et qu�elle puisse m�me se r�aliser si les c�urs ont, au m�me degr�, affaire avec Dieu. D�autre part, on ne voit pas que ces quelques-uns persistent � imposer leurs vues � leurs fr�res, mais ils semblent s��tre tenus tranquilles, sans invoquer leur conscience pour condamner la conscience des autres.

Le premier jour du dixi�me mois, Esdras et les chefs des p�res, hommes vers�s dans la Parole, sages et consid�r�s parmi le peuple, �s�assirent pour examiner l�affaire�. Le mal �tait manifeste: il ne s�agissait pas de conna�tre son existence, mais chaque cas particulier exigeait un discernement sp�cial et un jugement selon Dieu. Trois mois entiers suffirent pour r�gler cette immense difficult� (v. 16-17). Le jugement fut prononc� en amour, sans qu�aucun f�t �pargn�, ni qu�il y e�t d�acception de personnes, � commencer par les sacrificateurs. Ceux-ci, que leur position rendait plus coupables que leurs fr�res, �offrirent pour leur faute un b�lier du troupeau, comme offrande pour le d�lit� (v. 19). Le p�ch� ayant �t� reconnu par eux, leur sacrifice ne pouvait plus �tre offert que pour le d�lit, mais il �tait important, � cause de leur office, qu�ils exprimassent publiquement l�humiliation par leur offrande. Ensuite viennent les l�vites, les chantres, les portiers, et enfin �ceux d�Isra�l�. La liste en est longue, mais quelle gr�ce! la restauration est op�r�e sans br�che nouvelle, par l�humiliation qui devient une source de d�cision et d��nergie, et par le minist�re de la Parole.

Ce minist�re, comme nous l�avons vu, caract�rise Esdras. On ne trouve chez lui ni don miraculeux, ni don proph�tique, comme chez un Agg�e et un Zacharie, ni d�ploiement extraordinaire de la puissance divine. Il n�a rien qui d�passe la mesure commune et les ressources ordinaires, mais son c�ur est d�vou� � l�honneur du beau nom de l��ternel, et sensible � la prosp�rit� du peuple. Avant tout, il est caract�ris� par la connaissance de la loi de Mo�se, de la Parole �crite. Elle le dirige en tout, et sa foi s�appuie sur elle. Il insiste sur les principes qu�elle pr�sente, les met en pratique et ne souffre pas qu�on s�en �carte. C�est par l� qu�il gagne la confiance, m�me du roi, et, c�est aussi la seule source de son autorit�.

Le livre d�Esdras nous offre des enseignements pr�cieux qui s�appliquent � la position actuelle du peuple de Dieu, au milieu des ruines de la chr�tient�. Il nous fait conna�tre les �l�ments du t�moignage, les caract�res d�un r�veil, les conditions d�une restauration, quand les t�moins ont oubli� la s�paration du monde. Puissions-nous, sur tous ces points, consid�rer avec beaucoup d�attention cette pr�cieuse partie de la Parole!

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Ezra 9". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/ezra-9.html.