Bible Commentaries
Galates 1

Commentaire biblique intermédiaireCommentaire biblique intermédiaire

versets 1-24

Chapitres 1 et 2:1-10

Paul, ap�tre, non de la part des hommes, ni par l�homme, mais par J�sus Christ, et Dieu le P�re qui l�a ressuscit� d�entre les morts, et tous les fr�res qui sont avec moi, aux Assembl�es de la Galatie: Gr�ce et paix � vous, de la part de Dieu le P�re et de notre Seigneur J�sus Christ, qui s�est donn� lui-m�me pour nos p�ch�s, en sorte qu�il nous retir�t du pr�sent si�cle mauvais, selon la volont� de notre Dieu et P�re, auquel soit la gloire aux si�cles des si�cles! Amen. (1:1-5)

Tout le chapitre dont nous venons de citer les premiers versets roule sur cette question capitale: Quelle est la pens�e de Dieu au sujet de l�homme? Cette pens�e, il l�a maintes fois exprim�e dans sa Parole. Il suffit pour le prouver de citer un seul passage: �Finissez-en avec l�homme, dont le souffle est dans ses narines, car quel cas doit-on faire de lui?� (�s. 2:22). Mais ici, correspondant � tout le sujet de cette �p�tre, l�ap�tre traite de l�homme en rapport avec le minist�re chr�tien. Or il y a un vrai et un faux minist�re: �Le vrai minist�re�, comme l�a dit un fr�re, �est de Dieu, par Lui et pour Lui; le faux minist�re est de l�homme, par l�homme et pour l�homme�.

On voit ici, d�s le d�but, que les docteurs juda�sants, ces faux fr�res, cherchaient � jeter du discr�dit sur l�apostolat de Paul parce qu�il n�avait pas �t� institu�, comme celui des douze, par un Christ vivant sur la terre depuis le bapt�me de Jean, jusqu�au moment o�, montant dans le ciel, il fut s�par� d�eux par la nu�e. Or c��tait pr�cis�ment par le minist�re de Paul que ces chr�tiens avaient �t� convertis, car ce minist�re avait son point de d�part dans un Christ �ressuscit� d�entre les morts�. Cette parole est de toute importance. L�apostolat de Paul n�avait nullement affaire avec le Messie juif. Un nouvel ordre de choses avait �t� introduit par la r�surrection de Christ, inaugur� sur le chemin de Damas, r�v�l� par Dieu lui-m�me (1:15), mis en activit� effective en Actes 13:3-4. �En sorte�, dit l�ap�tre, �que nous, d�sormais, nous ne connaissons personne selon la chair; et si m�me nous avons connu Christ selon la chair, toutefois maintenant nous ne le connaissons plus ainsi� (2 Cor. 5:16). La r�surrection de Christ r�pondait d�embl�e aux dangers que couraient les Galates dont l�Ennemi cherchait � ramener le christianisme � la pratique des principes de l�ancienne cr�ation, comme si cette derni�re n�avait pas �t� irr�m�diablement ruin�e par la chute de l�homme. Tout au contraire (v. 4), la mort de Christ les avait enti�rement s�par�s (retir�s pour n�y plus appartenir en aucune mani�re) du �pr�sent si�cle mauvais�. La r�surrection d�entre les morts, ne les avait-elle pas introduits dans un tout nouvel ordre de choses invisible et c�leste, o� aucune chose vieille ne pouvait trouver place? La r�surrection imprimait donc d�s le d�but son cachet sur ces chr�tiens, en danger plus tard de retourner au monde, et qui, de fait, avaient d�j� en quelque mesure accompli cette volte-face.

De l� vient que le chapitre 1, et nous y reviendrons en d�tail, nous entretient de la mani�re dont l��vangile appr�cie la valeur de l�homme. Quel effondrement! Quel m�pris divin quand l�ap�tre nous en parle et en prend la mesure par le Saint Esprit! �Est-ce que je m�applique � satisfaire des hommes, ou Dieu?� (1:10).

Outre la r�surrection qui d�embl�e met fin � toute id�e d�une religion bas�e sur l�ancien ordre de choses (chap. 1:1), nous avons cette v�rit� capitale (que nous allons voir imprim�e sur tout le premier chapitre et au del�) que l�homme n�est pour rien dans l��vangile confi� � Paul. Il n�est pas �envoy� de la part des hommes�. Son apostolat est absolument ind�pendant de toute influence, de toute source humaine quelconque. Il n�est pas non plus �par l�homme�. L�homme n�a �t� en aucune mani�re et en aucune mesure l�instrument de cet apostolat. D�o� vient-il donc? � qui remonter pour en trouver la source? � J�sus Christ, lorsqu�il se manifesta � Saul de Tarse sur le chemin de Damas, et non pas avant que Dieu le P�re l�e�t ressuscit�. L�apostolat qui avait �t� le moyen de la conversion des Galates n�avait pas d�autre source. Il ne fallait pas y chercher quelque chose qui le reli�t, en quoi que ce f�t, � la tradition juive. Son point de d�part se trouvait enti�rement dans la nouvelle cr�ation. On voit en m�me temps ici le parfait accord entre Dieu le P�re et Dieu le Fils pour le proclamer.

Dans ces quelques versets nous voyons donc que Christ a mis fin par sa r�surrection � tout ce qui est de l�homme, apr�s avoir mis fin par sa mort � nos p�ch�s et nous avoir retir�s du monde, du �pr�sent si�cle mauvais�. En tant que nous sommes dans la chair nous sommes du monde. La justice l�gale, l�homme dans la chair et le monde vont ensemble. Le but de Christ en se donnant lui-m�me, �tait bien appropri� � l��tat des Galates. Cela mettait fin � tout ce � quoi la loi s�appliquait. La loi demeurait sans doute, mais ne pouvait s�appliquer au pr�sent si�cle pour l�am�liorer, parce qu�il �tait fonci�rement mauvais. Seul le sacrifice de Christ qui s�est donn� pour nos p�ch�s pouvait nous en faire sortir. La loi �tait donc inefficace sur de tels objets. Le pr�sent si�cle est, proprement la g�n�ration actuelle, le monde actuel et son cours. Voyez Luc 16:8; Rom. 12:2; 2 Tim. 4:10; Tite 2:12, o� le �si�cle� est l��tat de choses pr�sent en contraste avec celui qui devait �tre �tabli par le Messie. La question capitale ici et, pour ces Galates, la plus difficile � accepter, c�est qu�il n�y a plus rien � attendre de l�homme, c�est que le christianisme a mis fin � l�homme dans tout ce qu�il pourrait avoir de meilleur, pour introduire un tout nouvel homme, ressuscit� d�entre les morts. �Tous les fr�res� qui �taient avec Paul rendaient le m�me t�moignage. Ils d�rivaient, comme lui, de Dieu le P�re et d�un Christ ressuscit�. De ce c�t�-l�, leur �tait venue la gr�ce et la paix. Cela n�a pas affaire avec la loi, ni avec le Messie. C�est le don gratuit de Christ qui nous a donn� cette part.

Il a r�gl�, disons-nous, par le sacrifice absolu de Lui-m�me, la question de nos p�ch�s. Son but, en faisant cela, est de nous retirer du pr�sent si�cle. Nous ne pouvions l��tre, tant que nos p�ch�s subsistaient. C�est par le p�ch� que le pr�sent si�cle, le monde actuel, est tax� de mauvais sans aucune att�nuation, et sans aucun m�lange de bien. La grande question, pour les Galates, �tait: Appartenaient-ils, oui ou non, au pr�sent si�cle? Notre Dieu et P�re, lui-m�me y est int�ress�. Cela a trait � sa volont� et � ses desseins. C�est un conseil entre le P�re et le Fils et cela fait partie de la gloire �ternelle de Dieu. Devant cette compl�te d�livrance due � la volont� de notre Dieu et P�re, il y a bien lieu de dire: �Auquel soit gloire au si�cle des si�cles. Amen!� � Le pr�sent si�cle � jamais aboli pour le chr�tien avec le p�ch� qui s�y rattache; les si�cles des si�cles ouverts enfin sur lui avec leur gloire!

Je m��tonne de ce que vous passez si promptement de celui qui vous a appel�s par la gr�ce de Christ, � un �vangile diff�rent, qui n�en est pas un autre; mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent pervertir l��vangile du Christ. Mais quand nous-m�mes, ou quand un ange venu du ciel vous �vang�liserait outre ce que nous vous avons �vang�lis�, qu�il sait anath�me. Comme nous l�avons d�j� dit, maintenant aussi je le dis encore: si quelqu�un vous �vang�lise outre ce que vous avez re�u, qu�il soit anath�me. Car maintenant, est-ce que je m�applique � satisfaire des hommes, ou Dieu? Ou est-ce que je cherche � complaire � des hommes? Si je complaisais encore � des hommes, je ne serais pas esclave de Christ. (v. 6-10)

N�est-il pas remarquable que, lorsqu�il s�agit de Paul lui-m�me, comme homme employ� pour porter l��vangile aux Galates, il disparaisse ici? Il n�est plus que �celui qui les avait appel�s par la gr�ce de Christ� (v. 6). Nous en rencontrerons d�autres exemples au cours de cette �p�tre. La gr�ce de Christ avait �t� � la fois l�instrument et le sujet pr�sent� aux Galates; il n�y avait l� aucun r�le quelconque pour l�homme. Tout �tait pure gr�ce, aussi l�ap�tre avait-il lieu de s��tonner qu�on p�t remplacer un pareil sujet si complet, si merveilleux, par �un �vangile diff�rent�. Il ne veut pas dire un autre, car il n�y a pas deux bonnes nouvelles; mais le pur et simple �vangile de la gr�ce de Christ peut �tre perverti, g�t� par l�homme, employ� � de mauvaises fins. Entre les mains de l�homme, sous l�influence de Satan, cet �vangile perverti devait servir, et c�est ce que voulait l�Ennemi, au renversement de la simple foi des Galates. ��vang�liser outre� c��tait ajouter quelque chose � l��vangile qui leur avait �t� annonc�; or il n�y avait aucun moyen quelconque d�ajouter quelque chose � la bonne nouvelle de la gr�ce; elle �tait absolument parfaite en soi, absolument inconditionnelle. Quand l�ap�tre, ou m�me un ange du ciel le ferait, qu�il soit anath�me, c�est-�-dire expos� en public, aux yeux de tous, comme retranch� et maudit par Dieu lui-m�me! L�ap�tre ne craint pas de prononcer cette terrible sentence sur sa propre t�te ou sur celle d�un ange, d�une cr�ature sans p�ch� qui, hormis les anges r�prouv�s, n�avait jamais eu part � quelque chose d�analogue � la chute de l�homme.

Au v. 9 il le leur r�p�te: Qu�avaient-ils, eux-m�mes, re�u? Leur pr�sentait-on l��vangile tel qu�ils l�avaient re�u, ou un �vangile auquel on avait ajout� quelque chose qui l�alt�rait? De fait, cet �vangile �tait le chef-d��uvre de Satan. Il semblait contenir tout l��vangile, sans en rien retrancher, mais y ajoutait quelque chose, peu de chose, tout au plus un ou deux d�tails, qui, � tout prendre, venaient de Dieu, puisqu�ils avaient �t� ordonn�s par Lui, telle, par exemple, la circoncision. Eh bien dit l�ap�tre, je le r�p�te: Qu�ils soient anath�me!

On trouve aux v. 8 et 9 deux c�t�s distincts de cet �vangile: D�abord ce que Paul avait annonc�, ensuite, ce qu�eux avaient re�u. Leur intelligence pouvait �tre, et, de fait, �tait incompl�te. Ces faux docteurs pouvaient se dire en droit de venir en aide � leur intelligence. Mais non! Seul l��vangile de Paul pouvait ajouter � ce qu�ils avaient re�u. Toute soi-disant v�rit�, pr�sent�e autrement, �tait un app�t trompeur! Ce qu�ils avaient re�u par l�ap�tre venait directement de Dieu. Ce n��tait pas une �uvre de compromis avec les hommes. Pour Paul: satisfaire Dieu, complaire � Christ, dont il �tait l�esclave, tout �tait l�! Les hommes n�y entraient pour rien, ni pour les satisfaire, ni pour leur complaire. Avons-nous donc raison de dire: L�homme n�a aucune place, aucune part dans l��uvre du salut et dans la pr�dication de l��vangile, sinon par ses p�ch�s?

Or je vous fais savoir, fr�res, que l��vangile qui a �t� annonc� par moi, n�est pas selon l�homme. Car moi, je ne l�ai pas re�u de l�homme non plus, ni appris, mais par la r�v�lation de J�sus Christ. (v. 11-12)

Il restait encore � prouver que l��vangile, pr�ch� par Paul, n�avait aucune origine dans l�homme. Il n��tait pas selon l�homme. L�ap�tre ne l�avait pas re�u de l�homme. Il ne l�avait pas appris. S�il l�avait appris, l�homme le lui aurait enseign�. Au contraire, son origine �tait absolument divine. Il lui avait �t� r�v�l� par J�sus Christ; mais plut�t: La r�v�lation de J�sus Christ est cet �vangile, et qui peut se r�v�ler, si ce n�est Lui-m�me?

Car vous avez ou� dire quelle a �t� autrefois ma conduite dans le juda�sme, comment je pers�cutais outre mesure l�assembl�e de Dieu et la d�vastais, et comment j�avan�ais dans le juda�sme plus que plusieurs de ceux de mon �ge dans ma nation, �tant le plus ardent z�lateur des traditions de mes p�res. (v. 13-14)

Cet �vangile selon l�homme, Saut de Tarse n�y �tait point �tranger. Il avait commenc� par en �tre le t�moin le plus �minent et selon son caract�re le plus �lev�, puisque la loi avait �t� institu�e de Dieu. Ce pers�cuteur du christianisme se basait, selon ce caract�re, enti�rement sur l�homme: lui-m�me d�abord, puis sa nation, ses p�res et leurs traditions. Tous ces avantages avaient fait de lui un ennemi de Dieu, un pers�cuteur de Christ et des siens. Mais maintenant l�histoire de cet inexorable ennemi de Dieu �tait achev�e pour toujours! O� avait-elle abouti?

Mais quand il plut � Dieu, qui m�a mis � part d�s le ventre de ma m�re et qui m�a appel� par sa gr�ce, de r�v�ler son Fils en moi, afin que je l�annon�asse parmi les nations, aussit�t, je ne pris pas conseil de la chair ni du sang, ni ne montai � J�rusalem vers ceux qui �taient ap�tres avant moi, mais je m�en allai en Arabie, et je retournai de nouveau � Damas. (v. 15-17)

D�s lors tout vient de Dieu, et ne d�pend aucunement d�une am�lioration de l�homme. Avant que Saut entr�t sur la sc�ne du monde, Dieu lui-m�me l�avait mis � part d�s le ventre de sa m�re; ensuite Dieu l�appelle par sa gr�ce, enfin le moment vient o� Dieu r�v�le son Fils en lui. C�est sur le chemin de Damas o� Paul ach�ve lui-m�me son histoire comme juif et comme homme, et met le dernier coup de pinceau � son portrait d�ennemi inexorable de Dieu.

Maintenant les desseins de Dieu s�accomplissent. Paul devient l��vang�liste de Christ parmi les nations. Dieu a commenc� son histoire d�s le ventre de sa m�re, avant que l�homme, Saul de Tarse, ait �crit la sienne; mais Dieu lui laisse y mettre la derni�re main. Il n�y a d�sormais rien � ajouter au tableau de l�homme: son histoire est achev�e.

Il s�agit maintenant de faire conna�tre parmi les nations ce Christ dont Paul ne voulait pas et c�est lui-m�me que Dieu choisit pour cela. Dieu prouve ici, et va le d�velopper dans le courant de cette �p�tre, qu�il y a, dans le m�me individu deux hommes enti�rement oppos�s l�un � l�autre: le vieil homme et le nouvel homme. L�histoire du vieil homme, ainsi que le r�cit de sa fin, nous est donn�e � deux reprises de la bouche m�me de Paul dans les Actes. En revanche, l�histoire du nouvel homme nous est donn�e ici en d�tail. Personne si ce n�est Dieu ne peut d�terminer le moment de sa naissance. Il le choisit � sa convenance; Il l�a pr�par� d�avance; sa gr�ce le fait na�tre. La r�v�lation de son Fils, du second homme a lieu; elle a lieu sans aucune participation du premier, sinon qu�il ne respire � ce moment m�me que menaces et meurtre. D�s lors Paul devient le porte-voix qui annonce Christ parmi les nations, dans ce milieu illimit�. L�amour de Dieu fait ruisseler sur cette foule innombrable des nations le pr�cieux nom de son Fils unique. Tel est le fait, mais aussit�t le vieil homme n�y met aucune entrave; Paul ne prend pas conseil de la chair ni du sang qui caract�risent le vieil homme et qui ne jouent ici aucun r�le. Il agit si ind�pendamment de l�homme qu�il ne monte pas m�me � J�rusalem vers les douze. Il se rend en Arabie. L�Arabie, c�est le d�sert: symbole de l�absence actuelle d�aucune ressource humaine. Quand Babylone faisait partie de l�Arabie, il avait pu sembler y avoir autrefois des ressources. Mais apr�s il revient � Damas, origine de sa vie nouvelle et au th��tre de son minist�re parmi les nations.

Puis, trois ans apr�s, je montai � J�rusalem pour faire la connaissance de Pierre, et je demeurai chez lui quinze jours; et je ne vis aucun autre des ap�tres, sinon Jacques le fr�re (lu Seigneur. Or dans les choses que je vous �cris, voici, devant Dieu, je ne mens point. Ensuite j�allai dans les pays de Syrie et de Cilicie. Or j��tais inconnu de visage aux Assembl�es de la Jud�e qui sont en Christ, mais seulement elles entendaient dire: Celui qui nous pers�cutait autrefois, annonce maintenant la foi qu�il d�truisait jadis; et elles glorifiaient Dieu � cause de moi. (v. 18-24)

Il a fallu que trois ans s��coulassent encore pour que Paul mont�t � J�rusalem. Dans Sa conversion qui le s�pare d�un seul coup de ses attaches juda�ques tout est absolument subit; rien de pareil dans son minist�re. Ce dernier lui est enseign� lentement et � la longue dans les journ�es du d�sert. Il en est toujours ainsi. L�appel au minist�re est subit et re�oit sa preuve imm�diate. Tel fut le cas de Saul de Tarse, lors de sa conversion: �Aussit�t il pr�cha J�sus dans les synagogues, disant que Lui est le Fils de Dieu� (Actes 9:20), mais s�agit-il de la pr�paration au minist�re, elle dure souvent d�autant plus que le minist�re a plus de port�e et de puissance. Combien le minist�re, tel que le monde chr�tien le comprend, est diff�rent de tout cela! Enfin Paul monte � J�rusalem. Il ne va pas s�y rattacher � ceux qui �taient ap�tres avant lui, ni puiser aupr�s d�eux les �l�ments de son minist�re, mais il y demeure quinze jours chez Pierre pour faire sa connaissance, et ne voit aucun des autres ap�tres, sinon Jacques, le fr�re du Seigneur. Pourquoi met-il tant d�insistance � .d�clarer qu�il ne ment pas? C�est qu�il faut prouver qu�en tout cela ni l�homme, ni les r�gles donn�es � l�homme, ni la justice acquise par l�homme, ni l�intervention de la loi n�entrent pour une part quelconque. Son minist�re avait une toute autre origine que celui des douze, caract�ris� en Actes 1:21-22. De J�rusalem l�ap�tre se rend dans les pays de Syrie et de Cilicie, territoire enti�rement gentil, o� son activit� ne nous est pas d�crite parce qu�elle ne fait pas partie du but sp�cial pour lequel il a �t� appel�. Ce but n�est pleinement mis en lumi�re que lorsque Barnabas et Saul sont mis � part pour l��uvre � laquelle l�Esprit Saint les a appel�s et partent d�Antioche pour l�accomplir (Actes 13:1-4). Pendant son s�jour en Syrie et en Cilicie, Paul �tait inconnu, m�me de visage, aux assembl�es de la Jud�e. Elles entendaient dire seulement que ce pers�cuteur de jadis pr�chait maintenant l��vangile et annon�ait la foi qu�il d�truisait autrefois dans ses repr�sentants; et elles glorifiaient Dieu � cause de lui. Ce n��tait pas Paul, mais Dieu qui �tait devant les yeux de ces chr�tiens assembl�s et sortis du juda�sme. � leurs yeux Paul annon�ait comme bonne nouvelle la foi, l�ensemble des v�rit�s chr�tiennes acquises par la mort et la r�surrection de Christ. La cons�quence de leur manque de relation personnelle avec l�ap�tre �tait que toute occasion leur �tait �t�e de glorifier Paul qu�elles n�avaient jamais vu et qu�il �tait prouv� qu�il n�y avait chez lui aucun retour vers le juda�sme dont un Christ glorieux l�avait subitement et � toujours arrach�.

En terminant nos remarques sur ce premier chapitre, il nous para�t utile de r�sumer le r�le que Dieu reconna�t � l�homme dans le minist�re de l��vangile. Ce r�le, chose profond�ment humiliante, est absolument nul. Le minist�re n�est pas de la part des hommes, comme s�ils en �taient la source, le moyen ou l�instrument; il n�est pas par l�homme, car il n�a pas besoin de son intervention ni d��tre reconnu par lui (v. 1); Il ne s�adresse pas � l�homme pour le satisfaire ou lui complaire (v. 10). La pr�dication de Paul n��tait pas selon l�homme, ni apprise � l��cole de l�homme (v. 11-12). L�homme �minent, Paul lui-m�me, avait �t� mis de c�t� pour lui substituer Christ, mais Christ r�v�l� en lui, dans un homme nouveau, uni � Lui, dans un homme en Christ!

Pour montrer combien Dieu refuse une place � l�homme dans cette �p�tre, je citerai encore chap. 2:6, 16; 5:3; 6:7.

Ensuite, au bout de quatorze ans, je montai de nouveau � J�rusalem avec Barnabas, prenant aussi Tite avec moi. Or j�y montai selon une r�v�lation, et je leur exposai l��vangile que je pr�che parmi les nations, mais, dans le particulier, � ceux qui �taient consid�r�s, de peur qu�en quelque mani�re je ne courusse ou n�eusse couru en vain (cependant, m�me Tite qui �tait avec moi, quoiqu�il f�t Grec, ne fut pas contraint � �tre circoncis): et cela � cause des faux fr�res, furtivement introduits, qui s��taient insinu�s pour �pier la libert� que nous avons dans le Christ J�sus, afin de nous r�duire � la servitude; auxquels nous n�avons pas c�d� par soumission, non pas m�me un moment, afin que la v�rit� de l��vangile demeur�t avec vous. Or, de ceux qui �taient consid�r�s comme �tant quelque chose..., quels qu�ils aient pu �tre, cela ne m�importe en rien: Dieu n�a point �gard � l�apparence de l�homme..., � moi, certes, ceux qui �taient consid�r�s n�ont rien communiqu� de plus; mais au contraire, ayant vu que l��vangile de l�incirconcision m�a �t� confi�, comme celui de la circoncision l�a �t� � Pierre (car celui qui a op�r� en Pierre pour l�apostolat de la circoncision, a op�r� en moi aussi envers les nations), et ayant reconnu la gr�ce qui m�a �t� donn�e, Jacques, et C�phas, et Jean, qui �taient consid�r�s comme �tant des colonnes, me donn�rent, � moi et � Barnabas, la main d�association, afin que nous allassions vers les nations, et eux vers la circoncision, voulant seulement que nous nous souvinssions des pauvres, ce qu�aussi je me suis appliqu� � faire. (Chap. 2:1-10)

Pour terminer le sujet du r�le de l�homme quand il s�agit de l��uvre de Dieu, il restait encore � savoir si les hommes consid�r�s ne pouvaient et ne devaient y avoir aucune part. C�est ce que l�ap�tre nie de la mani�re la plus positive: �Or de ceux qui �taient consid�r�s comme �tant quelque chose.... quels qu�ils aient pu �tre, cela ne m�importe en rien; � moi, certes ceux qui �taient consid�r�s n�ont rien communiqu� de plus�. Ces faux fr�res auraient voulu insinuer aux Galates que l��vangile de Paul lui �tait sugg�r� par les fr�res Juifs consid�r�s. L�ap�tre repousse une telle supposition avec indignation. Il a pr�cis�ment d�montr� jusqu�ici que la v�rit� qu�il pr�che n�a absolument rien � faire avec l�homme, sinon pour le sauver et le retirer du pr�sent si�cle. La consid�ration est une impression humaine, qui s�impose soit par le m�rite, soit par les qualit�s de ceux qui nous entourent. Elle n�a pas de valeur aux veux de Dieu, car �Dieu n�a point �gard � l�apparence de l�homme� (v. 6), et �quels qu�ils aient pu �tre, cela n�importait en rien � l�ap�tre, aussi ceux qui �taient consid�r�s ne lui avaient-ils rien communiqu� de plus. Cela �tait en contradiction directe avec les principes du juda�sme qui, comme on le voit dans les �vangiles et les Actes, attribuait � cet �l�ment un r�le tout particulier dans les choses de Dieu. En s�adressant � eux, l�ap�tre n�avait nullement l�intention de se faire approuver, mais il d�sirait �carter tous les obstacles que l�ignorance de ces gens consid�r�s, mais ayant de ce fait la confiance du public, aurait pu soulever � son �vangile. En cela comme en toutes choses, c��tait Dieu qui dirigeait son serviteur pour le faire agir avec sagesse. On le voit d�une mani�re particuli�re dans le cas de Tite. Ce dernier, �tant grec, �tait incirconcis et ne fut pas contraint � J�rusalem d��tre circoncis (v. 3). Cela enlevait absolument tout pr�texte aux �faux fr�res, furtivement introduits qui s��taient insinu�s pour �pier la libert� que nous avons dans le Christ J�sus, afin de nous r�duire � la servitude�. Leur caract�re, leur fausset�, leur but, leur haine contre la libert� chr�tienne sont, en quelques mots, pleinement mis en lumi�re ici � et voil� ce que les Galates �taient en voie d��changer contre la pleine libert� du minist�re de l�Esprit!

Les ap�tres Jacques, C�phas et Jean comprenaient bien cela. Ils n��taient pas simplement consid�r�s comme les autres, mais �consid�r�s comme �tant des colonnes�. Ces trois t�moins de la transfiguration appartenaient au fondement sur lequel le Seigneur avait b�ti son Assembl�e. Ceux-l� ne pouvaient agir dans un autre sens que Paul et Barnabas, � moins de d�truire l��uvre m�me � laquelle ils avaient �t� appel�s. C�est ainsi que le Seigneur lui-m�me accr�ditait et b�nissait son �uvre, en sorte qu�elle f�t une parmi les Juifs et les nations.

Remarquez qu�il n�y a aucune pens�e chez Paul de s�attribuer un r�le � lui-m�me. Il dit: les ap�tres �Jacques et C�phas et Jean donn�rent � moi et � Barnabas la main d�association�. Or il va montrer (v. 13), que Barnabas lui-m�me fut entra�n� par la dissimulation d�un ap�tre (Pierre), et des autres Juifs, mais il ne cherche en aucune mani�re � att�nuer le r�le que Dieu a donn� d�embl�e � ce dernier dans l��vangile annonc� aux nations.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Galatians 1". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/galatians-1.html.