Bible Commentaries
Galates 6

Commentaire biblique intermédiaireCommentaire biblique intermédiaire

versets 1-18

Fr�res, quand m�me un homme s�est laiss� surprendre par quelque faute, vous qui �tes spirituels, redressez un tel homme dans un esprit de douceur, prenant garde � toi-m�me, de peur que toi aussi tu ne sois tent�. (v. 1)

Les versets 1 � 10 de notre chapitre contiennent des conclusions pratiques tir�es de toute la doctrine de cette �p�tre. Les deux premiers chapitres nous avaient montr� le cas qu�il fallait faire de l�homme dans l��uvre de Dieu. La sentence de mort �tait prononc�e contre lui. Seul le second homme, Christ, pouvait subsister devant Dieu ainsi que tous ceux qui, �tant n�s de l�Esprit, appartenaient � ce second homme. Mais l�homme nouveau ayant encore la chair ou le vieil homme en lui, peut se laisser surprendre par quelque faute, revenir � quelque acte qui ne peut �tre attribu� qu�au vieil homme ou � la chair. Ceux auxquels l�ap�tre s�adresse sont des hommes spirituels, ceux qui r�alisent, dans leur marche, le fruit de l�Esprit et ne sont pas tomb�s pour avoir oubli� le caract�re du nouvel homme. Qu�ont-ils � faire? Redresser un tel homme, mais non dans un esprit l�gal qui ne peut que condamner sans r�mission. L�esprit de l�homme spirituel est un esprit de douceur. Il sait que lui aussi peut �tre tent� et tomber, comme celui qu�il est appel� � redresser. Cela le fait prendre garde � lui-m�me, le pr�serve d�orgueil et de chute. Ainsi, vivant par l�Esprit, il marche aussi par l�Esprit.

Portez les charges les uns des autres, et ainsi accomplissez la loi du Christ; car si, n��tant rien, quelqu�un pense �tre quelque chose, il se s�duit lui-m�me; mais que chacun �prouve sa propre �uvre, et alors il aura de quoi se glorifier, relativement � lui-m�me seulement et non relativement � autrui: car chacun portera son propre fardeau. (v. 2-5)

L�exhortation s�adresse maintenant � ceux qui �taient spirituels non pas quant � leur attitude vis-�-vis de celui qui avait commis quelque faute, mais quant � leurs rapports entre eux. Ils devaient porter les charges les uns des autres. L�amour seul pouvait les conduire dans un tel chemin; chacun oubliant sa charge � lui pour porter celle de son fr�re. N��tait-ce pas l�exemple que leur avait donn� en perfection la personne adorable de Christ? S�ils faisaient cela, la loi du Christ �tait chose accomplie en eux. Y avait-il aucune n�cessit� � y ajouter une autre loi? Le fardeau �tait port� et continuait � l��tre. �tait-ce ainsi que se comportaient vis-�-vis des Galates ceux qui voulaient les ramener � la loi, ou bien �taient-ils de ceux qui, tout en chargeant les autres, ne touchaient pas ces fardeaux d�un seul de leurs doigts? (Luc 11:46). Or que chacun �prouve ou plut�t discerne (voyez Rom. 12:2; Phil. 1:10; �ph. 5:10) sa propre �uvre. Ces gens avaient-ils travaill� pour le Seigneur? Ils auraient de quoi se glorifier s�ils avaient �t� les instruments d�une �uvre pour Christ, mais le pouvaient-ils? N��tant rien, ils pensaient �tre quelque chose et se s�duisaient eux-m�mes. � coup s�r ils ne pouvaient se glorifier de ce qu�ils faisaient maintenant, car c��tait autrui qui avait fait l��uvre parmi les Galates. Et certes ce n��tait pas la charge de leurs fr�res qu�ils songeaient � porter, mais chacun d�eux porterait son propre fardeau quand leur responsabilit� serait mise en cause.

Que celui qui est enseign� dans la Parole fasse participer � tous les biens (temporels) celui qui enseigne. (v. 6)

Ce passage qui semble venir ici un peu abruptement et sans liaison avec ce qui pr�c�de, introduit, peut-�tre � deux fins, une v�rit� incontestable. D�un c�t� nos c�urs �go�stes tout en recevant volontiers l�enseignement de la Parole sont facilement beaucoup plus occup�s de leurs propres int�r�ts que de ceux des ouvriers envoy�s par le Seigneur et seraient dispos�s � restreindre leurs lib�ralit�s envers ceux qui nous enseignent. Cette mani�re de faire r�pond-elle � ce qui nous est dit ici: �faire participer celui qui nous enseigne dans la Parole, � tous les biens�? C�est beaucoup dire. La question de l�hospitalit�, de la nourriture, du v�tement est trait�e � fond par une phrase pareille, sans en exclure, cela va sans dire, l�aide p�cuniaire.

Mais cette phrase pourrait aussi faire allusion d�une mani�re d�tourn�e aux pr�tentions des docteurs juda�sants qui auraient pu se vanter aupr�s des Galates de ne pas chercher les biens temporels et de n�avoir d�autre but en enseignant que le perfectionnement des Gentils, en contraste avec Paul qui tout en ayant re�u gr�ce et apostolat pour l�ob�issance de la foi parmi les nations, les exhortait � la lib�ralit�.

Sous les dehors du d�sint�ressement, ces faux fr�res avaient, comme on le voit dans cette �p�tre, un autre but que l�argent. Ils voulaient s�acqu�rir des gens �z�l�s � leur �gard�, se cr�er des adeptes en excluant l�ap�tre.

Ne soyez pas s�duits; on ne se moque pas de Dieu; car ce qu�un homme s�me, cela aussi il le moissonnera. Car celui qui s�me pour sa propre chair moissonnera de la chair la corruption; mais celui qui s�me pour l�Esprit moissonnera de l�Esprit la vie �ternelle. Or ne nous lassons pas en faisant le bien, car, au temps propre, nous moissonnerons, si nous ne d�faillons pas. Ainsi donc, comme nous en avons l�occasion, faisons du bien � tous, mais surtout � ceux de la maison de la foi. (v. 7 -10)

Ce passage revient au sujet capital et immuable de l��p�tre. La religion de la chair ne peut absolument se concilier avec celle de l�Esprit. L�alliance des deux est impossible; ce sont deux terrains enti�rement s�par�s. Vouloir les confondre ou les r�unir, c�est se s�duire soi-m�me, bien plus, c�est se �moquer de Dieu�. Pour celui qui s�me pour la chair, il n�y a qu�une moisson possible: la corruption; et cette �p�tre tout enti�re montre que la religion qu�on cherchait � imposer aux Galates n��tait pas autre chose que la religion de la chair. � quoi conduisait-elle? Nous l�avons vu aussi tout du long de cette �p�tre. Mais o� conduisait la marche oppos�e? �Celui qui s�me pour l�Esprit moissonnera de l�Esprit la vie �ternelle�. Et qu�est-ce que la vie �ternelle, sinon une vie spirituelle et divine r�pondant � la nature de Dieu, capable de le conna�tre et de jouir de lui, une vie sainte et irr�prochable devant Dieu en amour, une vie qui se r�sume dans la connaissance d�une personne: Christ! Aucun m�lange possible avec les semailles et la moisson de la chair. C��tait se moquer de Dieu que de pr�f�rer ces derni�res � la moisson de l�Esprit, au bonheur sans limite de la communion avec Christ et de la jouissance de la vie de Dieu! Et encore, cette vie �ternelle devait-elle se montrer non seulement dans la communion avec Christ, mais en faisant du bien1. Ne d�faillons pas dans ces semailles et nous moissonnerons au temps propre; et, en outre, n�oublions pas que si nous sommes appel�s � secourir surtout ceux de la �maison de la foi�, nous avons � l�occasion � secourir et � encourager par nos sympathies tous ceux qui, ne faisant pas partie de cette maison, traversent les mis�res et les souffrances de ce pauvre monde, courb� sous les cons�quences du p�ch�. � Comme l�exhortation contenue dans ces versets �tait propre � d�livrer les Galates du joug qu�on cherchait � leur imposer et � les ramener dans la jouissance du vrai bonheur et de la pleine libert� de la gr�ce!

1 Sur la diff�rence de ces deux termes �faire le bien� aux versets 9 et 10 consultez l��tude sur la premi�re �p�tre � Timoth�e, par H. R.

Vous voyez quelle longue lettre je vous ai �crite de ma propre main. Tous ceux qui veulent avoir une belle apparence dans la chair, ceux-l� vous contraignent � �tre circoncis, seulement afin qu�ils ne soient pas pers�cut�s � cause de la croix de Christ. Car ceux-l� qui sont circoncis, eux-m�mes ne gardent pas la loi; mais ils veulent que vous soyez circoncis, afin de se glorifier dans votre chair. Mais qu�il ne m�arrive pas � moi de me glorifier, sinon en la croix de notre Seigneur J�sus Christ, par laquelle le MONDE m�est crucifi�, et moi au MONDE. Car ni la circoncision, ni l�incirconcision ne sont rien, mais une nouvelle cr�ation. Et � l��gard de tous ceux qui marcheront selon cette r�gle, paix et mis�ricorde sur eux et sur l�Isra�l de Dieu. (v. 11-16)

L�ap�tre montre ici toute sa sollicitude pour ces ch�res assembl�es dont il mesurait les dangers. Il n�avait �crit de sa propre main une lettre tout enti�re pour aucune autre assembl�e. Il d�m�le les motifs de ceux qui voulaient les faire circoncire, car on se soustrayait ainsi � la pers�cution � cause de la croix de Christ. Nous avons vu, tout du long, depuis le commencement de cette �p�tre, que la croix de Christ met fin � l�homme et � la chair. � quoi rime alors la loi? �Je suis mort � la loi�. �Ceux qui sont du Christ ont crucifi� la chair�. � Mais ceux qui contraignent les Galates � se faire circoncire ne gardent pas eux-m�mes la loi. Alors pourquoi la circoncision? Ils en tirent profit pour eux-m�mes, afin de se glorifier dans leur chair. Le fait est qu�ils reculaient devant l�opprobre de Christ et qu�ils s�attachaient � la religion qui conserve les formes juda�ques parce qu�ils ne pouvaient se r�soudre � avoir mauvaise apparence, ni � r�pudier enti�rement la chair comme une chose qui ne m�rite que la croix (5:24). C��tait une gloire, m�me devant les pa�ens, d�appartenir � une religion qui reconnaissait un seul Dieu, mais non pas � une religion qui condamnait le monde. Le Juif dans la chair en �tait offens�, plus m�me que le gentil, parce que cette religion lui faisait perdre la gloire dont il avait �t� investi devant d�autres � cause de sa connaissance du seul vrai Dieu. Mais, s�ils �taient crucifi�s avec Christ o� serait l�occasion de se glorifier? Or l�ap�tre s��crie: �Mais qu�il ne m�arrive pas � moi (quand eux ont de tels desseins) de me glorifier, sinon en la croix de notre Seigneur J�sus Christ�. Voil� le mot de la fin. Cette �p�tre est la croix appliqu�e � tout ce qui est de l�homme et de la chair. Mais il ajoute encore un mot qui r�sume, compl�te et domine tout: v. 14: �la croix par laquelle le monde m�est crucifi�, et moi au monde�. Ce mot de la fin rejoint ainsi celui du commencement: �Il s�est donn� lui-m�me pour nos p�ch�s, en sorte qu�il nous retir�t du pr�sent si�cle mauvais� (1:4). Que reste-t-il? L�homme a disparu dans la condamnation avec tout ce qui est de la chair et avec tout ce qui est du monde. La loi, quand il s�agit du chr�tien, ne trouve plus � qui s�adresser. Rien ne subsiste de ce qui a trait � l�ancienne cr�ation; il reste uniquement ce qui a trait � la nouvelle. �Dans le Christ J�sus, ni la circoncision, ni l�incirconcision ne sont rien, mais une nouvelle cr�ation�: celle-ci est tout. � Au v. 16, l�ap�tre invoque la paix et la mis�ricorde sur tous ceux qui marchent selon cette r�gle, celle de la nouvelle cr�ation. Il embrasse dans la m�me b�n�diction l�Isra�l de Dieu. Ce sont les Isra�lites qui croient maintenant � l��vangile et qui ont, comme de raison, toute l�approbation de Dieu, toute sa faveur.

D�sormais que personne ne vienne me troubler, car moi je porte en mon corps les marques du Seigneur J�sus. Que la gr�ce de notre Seigneur J�sus Christ soit avec votre esprit, fr�res! Amen. (v. 17, 18)

D�sormais l�ap�tre ne veut pas de nouveaux troubles sur ce sujet. Tout est dit. Quant � lui il montre dans son corps ce que la v�rit� qu�il proclame hautement attire aux fid�les. Que ces adversaires montrent sur leurs corps ces m�mes traces! Ce sont les marques du Seigneur J�sus. On les verra, comme t�moins, �ternellement sur son corps � Lui. �Que la gr�ce (comme cette expression va bien avec le contenu de l��p�tre!) de notre Seigneur J�sus Christ (la seule chose qu�il leur souhaite!) soit avec votre esprit, fr�res� (la chair n�ayant aucune b�n�diction � attendre de la gr�ce!) Ce large amour embrasse tous ceux qui sont de Lui!

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Galatians 6". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/galatians-6.html.