Bible Commentaries
Genèse 14

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versets 1-24

Nous avons vu, dans ce chapitre, l�histoire de la r�volte de cinq rois contre Kedor-Laomer et de la bataille qui en fut la suite. Le Saint Esprit peut s�occuper des mouvements des �rois et de leurs arm�es�, quand ces mouvements touchent en quelque mani�re au peuple de Dieu. Abram n��tait pas personnellement impliqu� dans cette r�volte et dans ses cons�quences: sa tente et son autel ne risquaient pas de donner lieu � une d�claration de guerre, ni d�avoir � souffrir de l�explosion ou de l�issue de cette guerre. La part de l�homme c�leste ne peut jamais exciter la convoitise ou l�ambition des rois ou des conqu�rants de ce monde.

Mais si Abram n��tait pas int�ress� dans la bataille de �quatre rois contre cinq�, il n�en �tait pas de m�me de Lot, car celui-ci se trouvait, par sa position, envelopp� dans toute cette affaire. Aussi longtemps que, par la gr�ce, nous marcherons dans le sentier de la foi, nous serons plac�s en dehors des circonstances qui affectent ce monde; mais si nous abandonnons notre position sainte et c�leste de �bourgeois des cieux� (Phil. 3:20), et que nous recherchions un nom, une place et une part sur la terre, nous devons nous attendre � participer aux convulsions et aux vicissitudes de ce monde. Lot s��tait �tabli dans les plaines de Sodome, et fut par cons�quent profond�ment affect� par les guerres de Sodome. Quel t�moignage Lot pouvait-il rendre dans Sodome? Un t�moignage bien faible tout au plus! Le fait m�me qu�il s��tait �tabli dans ce lieu avait donn� le coup de mort � son t�moignage. S�il e�t seulement prononc� une parole contre Sodome et son train, il se f�t condamn� lui-m�me, car pourquoi y �tait-il entr�? Mais il ne para�t pas, d�apr�s ce que nous lisons dans l��criture, qu�en dressant ses tentes �jusqu�� Sodome�, Lot ait eu, en aucune mani�re, pour but de rendre t�moignage � Dieu. Des int�r�ts personnels et de famille semblent avoir �t� le mobile d�terminant de sa conduite; et, bien que l�ap�tre Pierre nous dise que �Lot tourmentait de jour en jour son �me juste � cause de leurs actions iniques�, toujours est-il dit que Lot n�a pu avoir que peu de force pour combattre cette m�chancet�, alors m�me qu�il e�t �t� dispos� � le faire.

� un point de vue pratique, il est important de remarquer que nous ne pouvons �tre gouvern�s par deux objets � la fois. Je ne peux pas avoir pour but, en m�me temps, mes int�r�ts temporels, et ceux de l��vangile de Christ. Rien n�emp�che, sans doute, que je me propose de vaquer � mes affaires, et de pr�cher aussi l��vangile; mais il est clair que l�une ou l�autre de ces choses sera mon objet. Paul pr�chait l��vangile tout en faisant des tentes; mais c��tait l��vangile, non la fabrication des tentes, qui �tait son but. Si j�ai mes affaires en vue, ma pr�dication ne sera qu�une �uvre de formalisme sans fruits; si m�me elle n�est pas un pr�texte pour sanctifier ma cupidit�. Notre c�ur est perfide et nous trompe souvent d�une mani�re �tonnante, quand nous d�sirons atteindre un but particulier. Il nous fournit les raisons les plus plausibles pour faire ce que nous d�sirons, tandis que les yeux de notre entendement, obscurcis par des int�r�ts personnels, ou par une volont� non jug�e, sont incapables de discerner la nature de ces pr�textes. Combien ne rencontre-t-on pas de personnes qui, pour se maintenir dans une position qu�elles reconnaissent �tre fausse, s�appuient sur ce que cette position leur procure un cercle d�activit� plus �tendu! ��couter est meilleur que sacrifice, pr�ter l�oreille meilleur que la graisse des b�liers� (1 Sam. 15:22), telle est la seule r�ponse de Dieu � tous ces raisonnements. L�histoire d�Abram et de Lot ne prouve-t-elle pas suffisamment que le moyen le plus s�r et le plus efficace de servir le monde, c�est d��tre fid�le envers lui, en se s�parant de lui et en t�moignant contre lui?

Cependant, souvenons-nous-en, la vraie s�paration du monde ne peut r�sulter que de la communion avec Dieu. Nous pourrions nous s�parer du monde et faire de notre personne le centre de notre existence, comme un moine ou un philosophe cynique; mais la s�paration pour Dieu est tout autre chose. L�une glace et dess�che, l�autre r�chauffe et �panouit; l�une nous renferme en nous-m�mes, l�autre nous fait sortir de nous-m�mes et nous rend actifs dans l�amour pour les autres. L�une fait du �moi� et de ses int�r�ts notre centre, l�autre donne � Dieu la place qui lui appartient. Ainsi, pour Abram, nous voyons que le fait m�me de sa s�paration le rendit capable de rendre un service efficace � celui qui, par sa marche mondaine, s��tait trouv� impliqu� dans la calamit�: �Et Abram apprit que son fr�re avait �t� emmen� captif, et il mit en campagne ses hommes exerc�s, trois cent dix-huit hommes, n�s dans sa maison, et poursuivit les rois jusqu�� Dan� Et il ramena tout le bien, et ramena aussi Lot, son fr�re, et son bien, et aussi les femmes et le peuple� (versets 14-16). Apr�s tout, Lot �tait le fr�re d�Abram, et l�amour fraternel doit agir. �Un fr�re est n� pour la d�tresse� (Prov. 17:17 pv 17.17); et il arrive souvent que l�adversit� amollit le c�ur et le rend insensible � la bont� de ceux-m�mes dont nous avons d� nous s�parer. Il est digne de remarque �galement que, tandis que nous lisons au verset 12: �Ils prirent aussi Lot, fils du fr�re d�Abram�, le verset 14 dit: �Et Abram apprit que son fr�re avait �t� emmen� captif�. L�affection d�un c�ur de fr�re r�pond aux besoins d�un fr�re dans l�adversit�. Ceci est divin. Bien que la vraie foi nous rende toujours ind�pendants, elle ne nous rend jamais indiff�rents; elle ne s�enveloppe jamais tranquillement de chauds v�tements, pendant qu�un fr�re souffre du froid. La foi fait trois choses: elle �purifie le c�ur� (Actes 15:9 ac 15.6-12); elle �op�re par l�amour� (Gal. 5:6 gl 5.5-6); elle �est victorieuse du monde� (1 Jean 5:4 1j 5.2-5); et ces trois r�sultats de la foi apparaissent dans toute leur beaut�, en Abram. Son c�ur �tait purifi� des souillures de Sodome; il montra une vraie affection pour Lot, son fr�re; et, finalement, il remporta une victoire compl�te sur les rois. Tels sont les fruits de la foi, ce principe c�leste qui glorifie Christ.

Toutefois, celui qui marche par la foi n�est pas � l�abri des assauts de l�ennemi; souvent, de nouvelles tentations viennent l�assaillir imm�diatement apr�s une victoire. C�est ce qui arrive � Abram. �Et comme il s�en revenait apr�s avoir frapp� Kedor-Laomer et les rois qui �taient avec lui, le roi de Sodome sortit � sa rencontre� (v. 17). Cette d�marche cachait �videmment un perfide dessein. �Le roi de Sodome� repr�sente une pens�e et une phase de la puissance de l�ennemi bien diff�rentes de celles que nous voyons en �Kedor-Laomer et les rois qui �taient avec lui� Le premier nous fait entendre comme le sifflement du serpent, ceux-ci comme le mugissement du lion; mais, soit qu�Abram ait affaire au serpent, ou soit qu�il ait affaire au lion, la gr�ce du Seigneur lui suffit; et cette gr�ce agit en faveur du serviteur de Dieu au moment m�me du besoin. �Et Melchis�dec, roi de Salem, fit apporter du pain et du vin, (or il �tait sacrificateur du Dieu Tr�s-Haut); et il le b�nit, et dit: B�ni soit Abram de par le Dieu Tr�s-Haut, possesseur des cieux et de la terre! et b�ni soit le Dieu Tr�s-Haut, qui a livr� tes ennemis entre tes mains!� (v. 18-20). Nous avons � remarquer ici, en premier lieu, le moment auquel Melchis�dec entre en sc�ne et, en second lieu, le double effet de son minist�re. Ce n�est pas pendant qu�Abram est � la poursuite de Kedor-Laomer que Melchis�dec vient � sa rencontre; mais bien quand le roi de Sodome est � la poursuite d�Abram; ce qui fait, moralement, une tr�s grande diff�rence. Pour entrer dans une lutte d�un caract�re plus s�rieux que celle dont il venait de sortir, Abram avait besoin d�une communion avec Dieu plus profonde aussi dans son caract�re.

Le �pain et le vin� de Melchis�dec restaur�rent l��me d�Abram, apr�s sa lutte avec Kedor-Laomer; tandis que la b�n�diction fortifia son c�ur pour la lutte qu�il allait avoir � soutenir contre le roi de Sodome. Bien que victorieux, Abram �tait � la veille d�avoir � combattre; c�est pourquoi le sacrificateur royal restaure l��me du vainqueur et fortifie le c�ur du combattant. On �prouve une douce joie � consid�rer avec attention la mani�re dont Melchis�dec pr�sente Dieu � l�esprit d�Abram. Il l�appelle �le Dieu Tr�s-Haut, possesseur des cieux et de la terre�; puis il d�clare qu�Abram est �b�ni� de la part de ce m�me Dieu. C�est une puissante pr�paration pour la rencontre avec le roi de Sodome. Un homme �b�ni� de Dieu n�avait pas besoin de ce que l�ennemi pouvait lui offrir; et si �le possesseur du ciel et de la terre� occupait ses pens�es, �les biens� de Sodome ne pouvaient avoir que peu d�attrait pour lui. Aussi, comme on peut s�y attendre, quand le roi de Sodome lui fait cette proposition: �Donne-moi les personnes, et prends les biens pour toi�, Abram lui r�pond: �J�ai lev� ma main vers l��ternel, le Dieu Tr�s-Haut, possesseur des cieux et de la terre: si, depuis un fil jusqu�� une courroie de sandale, oui, si, de tout ce qui est � toi, je prends quoi que ce soit, afin que tu ne dises pas: Moi, j�ai enrichi Abram!� Abram refuse d��tre enrichi par le roi de Sodome. Comment aurait-il pu songer � d�livrer Lot de la puissance du monde, si lui-m�me avait �t� gouvern� par ce monde? Je ne puis d�livrer mon prochain qu�autant que je suis libre moi-m�me; aussi longtemps que je suis moi-m�me dans le feu, il est impossible que j�en retire un autre. Le chemin de la s�paration pour Dieu est le chemin de la puissance, comme il est aussi le chemin de la paix et du bonheur.

Le monde, sous toutes ses formes diverses, est le grand instrument dont Satan se sert pour affaiblir les mains et ali�ner les affections des serviteurs de Christ; mais, que Dieu en soit b�ni, quand le c�ur est droit envers lui, il vient toujours r�jouir, encourager et fortifier au moment convenable. �Les yeux de l��ternel parcourent toute la terre, afin qu�il se montre fort, en faveur de ceux qui sont d�un c�ur parfait envers lui� (2 Chr. 16:9). Il y a l� une v�rit� encourageante pour nos pauvres c�urs tremblants et craintifs, si nous d�sirons r�sister �au monde, � la chair et � Satan�. Christ sera notre force et notre bouclier; il �enseigne mes mains pour le combat, mes doigts pour la bataille� (Ps. 144:1). Il �a couvert ma t�te, au jour des armes� (Ps. 140:8), et finalement �Il brisera bient�t Satan sous nos pieds� (Rom. 16:20). Puisse donc le Seigneur garder nos c�urs dans l�int�grit� envers lui, au milieu de la sc�ne qui nous environne

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