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Genèse 15

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versets 1-21

�Apr�s ces choses, la parole de l��ternel fut adress�e � Abram dans une vision, disant: Abram, ne crains point; moi, je suis ton bouclier et ta tr�s grande r�compense.� L��ternel ne permettra pas que son serviteur perde rien pour avoir rejet� les offres du monde. Il valait infiniment mieux, pour Abram, se trouver abrit� derri�re le bouclier de l��ternel, que de se r�fugier sous la protection du roi de Sodome; attendre sa �grande r�compense�, que d�accepter �les biens� de Sodome. La position dans laquelle Abram est plac�, au premier verset de ce chapitre, repr�sente d�une mani�re admirable celle dans laquelle l��me est introduite par la foi en Christ. L��ternel �tait son �bouclier�, afin qu�il se repos�t en lui. L��ternel �tait sa �r�compense�, afin qu�il trouve aussi son repos, sa paix, sa s�curit�, son tout, en Christ. Nul dard de l�ennemi ne peut p�n�trer le bouclier qui prot�ge le plus faible disciple de J�sus et quant � l�avenir, Christ le remplit. La part ne s��puise jamais; l�esp�rance ne rend jamais honteux; et l�une et l�autre sont rendues infailliblement s�res par les conseils de Dieu et par l�expiation que Christ a accomplie. Nous jouissons actuellement de ces choses par le minist�re de l�Esprit saint qui demeure en nous; et puisqu�il en est ainsi, il est �vident que le croyant qui poursuit une carri�re mondaine, ou qui se laisse aller � des d�sirs charnels, ne saurait jouir du �bouclier�, ni de la �r�compense�. Si le Saint Esprit est contrist�, il ne nous fera pas jouir de ce qui constitue la part et l�esp�rance propres du croyant. Aussi voyons-nous dans cette partie de l�histoire d�Abram que, lorsqu�il fut revenu de la bataille et qu�il eut refus� l�offre du roi de Sodome, Dieu se pr�sente � lui seul sous un double caract�re: comme �son bouclier et sa grande r�compense�. Ceci renferme un volume de v�rit� pratique � m�diter.

La fin du chapitre expose les deux grands principes sur lesquels reposent la qualit� de fils et celle d�h�ritier. �Et Abram dit: Seigneur �ternel, que me donneras-tu? Je m�en vais sans enfants, et l�h�ritier de ma maison, c�est �li�zer de Damas. Et Abram dit: Voici, tu ne m�as pas donn� de post�rit�; et voici, celui qui est n� dans ma maison est mon h�ritier� (v. 2, 3). Abram d�sirait un fils, car il savait, par la parole m�me de Dieu, que �sa semence� devait h�riter du pays (chap. 13:15). Les qualit�s de fils et d�h�ritier sont ins�parablement unies dans les pens�es de Dieu. �Celui qui sortira de tes entrailles, lui, sera ton h�ritier� (v. 4). La qualit� de fils est la vraie base de toute chose, et de plus, elle est le r�sultat du conseil souverain et de l�op�ration de Dieu, ainsi que nous lisons dans l��p�tre de Jacques, chapitre 1:18: �De sa propre volont�, il nous a engendr�s�; et, enfin, cette qualit� repose sur le principe �ternel et divin de la r�surrection. Comment pourrait-il en �tre autrement? Le corps d�Abram �tait �mort�, en sorte que, ici, comme partout, la qualit� de fils n�a pu exister que dans la puissance de la r�surrection. Sa nature est morte et ne saurait ni engendrer, ni concevoir quoi que ce soit pour Dieu. L�h�ritage, dans toute son �tendue et sa magnificence, se d�ployait sous les yeux d�Abram; mais l�h�ritier, o� �tait-il? Le corps d�Abram, aussi bien que le sein de Sara�, �taient �morts�, mais l��ternel est le Dieu de la r�surrection, c�est pourquoi un �corps mort� est pr�cis�ment ce qu�il faut pour agir sur lui. Si la nature n�e�t pas �t� morte il e�t fallu que Dieu la f�t mourir avant de pouvoir manifester pleinement sa puissance: et une sc�ne de mort, d�o� sont bannies toutes les vaines et orgueilleuses pr�tentions de l�homme, est le th��tre qui convient le mieux au Dieu vivant. Voil� pourquoi l��ternel dit � Abram: �Regarde vers les cieux, et compte les �toiles, si tu peux les compter. Et il lui dit: Ainsi sera ta semence�. Quand c�est le Dieu de r�surrection que l��me contemple, il n�y a pas de limites aux b�n�dictions dont elle est l�objet; car rien n�est impossible � Celui qui peut donner la vie � un mort.

�Et Abram crut l��ternel; et il lui compta cela � justice.� L�imputation de la justice, faite ici � Abram, repose sur la foi d�Abram en Dieu comme en Celui qui vivifie les morts. C�est sous ce caract�re que Dieu se r�v�le dans un monde o� r�gne la mort; et l��me qui croit en lui, comme tel, est tenue pour juste devant Dieu. L�homme est, par cela m�me, n�cessairement exclu comme coop�rateur, car que peut-il faire au milieu d�une sc�ne de mort? Ressuscitera-t-il les morts? Ouvrira-t-il les portes du s�pulcre? Saura-t-il se soustraire � la puissance de la mort et franchir, vivant et libre, les limites de son triste domaine? Non, assur�ment; et par cons�quent, il ne peut pas effectuer la justice, ni s��tablir dans la relation de fils. �Dieu n�est pas le Dieu des morts, mais des vivants� (Marc 12:27); c�est pourquoi, aussi longtemps qu�un homme est sous la puissance de la mort et sous la domination du p�ch�, il ne peut conna�tre ni la relation de fils, ni la condition de la justice. Dieu seul peut donc conf�rer � l�homme l�adoption d�enfants, comme lui seul peut imputer la justice, et ces deux choses sont li�es � la foi en lui comme en celui qui a ressuscit� Christ d�entre les morts.

C�est sous cet aspect que l��p�tre aux Romains nous pr�sente, au chapitre 4, la foi d�Abram, disant: �Or ce n�est pas pour lui seul qu�il a �t� �crit que cela lui a �t� compt�, mais aussi pour nous, � qui il sera compt�, � nous qui croyons en celui qui a ressuscit� d�entre les morts J�sus notre Seigneur.� Le Dieu de r�surrection nous est pr�sent�, �� nous aussi�, comme l�objet de la foi, et notre foi en lui comme le seul fondement de notre justice. Si, apr�s avoir �lev� ses yeux vers la vo�te c�leste parsem�e d�innombrables �toiles, Abram les e�t ensuite arr�t�s sur �son corps d�j� amorti�, jamais il n�e�t pu r�aliser la pens�e d�une semence aussi nombreuse que les �toiles. Mais Abram n�eut pas �gard � son propre corps, mais � la puissance de Dieu en r�surrection; et puisque c�est cette puissance qui devait faire na�tre la semence promise, les �toiles des cieux et le sable qui est sur le bord de la mer n��taient que de faibles images pour donner une id�e de son effet.

De m�me, si un p�cheur, qui entend la bonne nouvelle de l��vangile, pouvait voir de ses yeux la pure lumi�re de la pr�sence de Dieu, et qu�ensuite il descend�t dans les profondeurs inexplor�es de sa propre nature p�cheresse, il pourrait avec raison s��crier: Comment parviendrai-je jamais en la pr�sence de Dieu? Comment serai-je jamais en �tat d�habiter dans cette lumi�re? Mais si en lui-m�me le p�cheur se voit absolument sans ressources, Dieu, son nom en soit b�ni, r�pond � tous ses besoins dans celui qui est descendu du sein du P�re sur la croix et dans la tombe, et a �t� �lev� sur le tr�ne, remplissant ainsi, par sa personne et son �uvre, tout l�espace qui s�pare ces deux points extr�mes. Il ne peut rien y avoir de plus �lev� que le sein du P�re, � la demeure �ternelle du Fils; et rien de plus bas que la croix et le s�pulcre; mais (merveilleuse v�rit�!) nous trouvons Christ dans le sein de Dieu et dans le s�pulcre. Il descendit dans la mort, afin de laisser derri�re lui, dans la poussi�re de la tombe, tout le poids des p�ch�s et des iniquit�s de son peuple, montrant dans la tombe la fin de tout ce qui est humain, la fin du p�ch�, la derni�re limite de la puissance du diable. La tombe de J�sus est la grande fin de tout. Mais la r�surrection nous transporte au-del� de ce terme, et constitue le fondement imp�rissable sur lequel la gloire de Dieu et le bonheur de l�homme reposent pour jamais. D�s que l��il de la foi contemple le Christ ressuscit�, il trouve en lui une r�ponse triomphante quant � tout ce qui concerne le p�ch�, le jugement, la mort et le s�pulcre. Celui qui les a tous divinement vaincus est ressuscit� des morts et s�est assis � la droite de la majest� dans les cieux; et qui plus est, l�Esprit de celui qui est ressuscit� et glorifi� fait du croyant un fils. Le croyant est sorti vivifi� de la tombe de Christ, comme il est �crit: �Et vous, lorsque vous �tiez morts dans vos fautes et dans l�incirconcision de votre chair, il vous a vivifi�s ensemble avec lui, nous avant pardonn� toutes nos fautes� (Col. 2:13.).

Nous voyons donc que, la qualit� de fils �tant fond�e sur la r�surrection, elle est unie � la justification, � la justice et � la d�livrance parfaite de tout ce qui, en quelque mani�re, pouvait �tre contre nous. Dieu ne pouvait pas nous admettre en sa pr�sence, tant que nous avions du p�ch� sur nous; il ne pouvait pas souffrir une seule tache de p�ch� sur ses fils et ses filles. Le p�re de l�enfant prodigue ne pouvait admettre son fils � sa table dans les haillons du pays �tranger. Il pouvait aller au-devant de lui, se jeter � son cou et le baiser, dans ces haillons: et c��tait un acte digne de la gr�ce et qui caract�rise cette gr�ce d�une mani�re admirable; mais il �tait impossible qu�il f�t asseoir le fils � sa table, dans ses haillons. La gr�ce qui a fait sortir le p�re au-devant du prodigue, r�gne par la justice qui ramena le prodigue dans la maison aupr�s du p�re. Si le p�re e�t attendu que le fils se f�t lui-m�me pourvu d�une robe pour se couvrir, ce n�e�t pas �t� la gr�ce, comme aussi il n�e�t pas �t� juste de l�introduire dans la maison dans ses haillons; mais quand le p�re sort au-devant du fils prodigue et se jette � son cou, la gr�ce et la justice brillent ensemble de tout l��clat et de toute la beaut� qui sont propres � chacune d�elles, mais ne donnent pas cependant au fils une place � la table du p�re, avant qu�il ne soit rev�tu d�une mani�re digne de sa haute et bienheureuse position. Dieu en Christ est descendu jusqu�au degr� le plus bas de la condition morale de l�homme, afin que, par son abaissement, il �lev�t l�homme au plus haut degr� de f�licit�, dans la communion avec lui-m�me. De tout cela, il ressort que notre qualit� de fils, avec toute la gloire et les privil�ges qui s�y rattachent, ne tient absolument rien de nous. Nous n�y sommes pas pour davantage que le corps amorti d�Abram et le sein mort de Sara� dans une semence nombreuse comme les �toiles des cieux et comme le sable du bord de la mer. Tout est de Dieu. �Dieu, le P�re�, en a con�u la pens�e; �le Fils� en a pos� le fondement, et �le Saint Esprit� a �lev� l��difice; et sur cet �difice para�t cette inscription: Par la gr�ce, par la foi, sans �uvres de loi! (Rom. 3:28, et �ph. 2:8).

Mais le chapitre qui nous occupe nous pr�sente aussi un sujet tr�s important, savoir: la qualit� d�h�ritier. La question de la filialit� et de la justice �tant r�gl�e enti�rement, divinement et sans condition, le Seigneur dit � Abram: �Je suis l��ternel, qui t�ai fait sortir d�Ur des Chald�ens, afin de te donner ce pays-ci pour le poss�der� (v. 7). Ici est pr�sent�e et trait�e la grande question de l�h�ritage, ainsi que le chemin sp�cial que les h�ritiers �lus ont � parcourir avant qu�ils parviennent � l�h�ritage promis. �Et si nous sommes enfants, nous sommes aussi h�ritiers; h�ritiers de Dieu, coh�ritiers de Christ; si du moins nous souffrons avec lui, afin que nous soyons aussi glorifi�s avec lui� (Rom. 8:17). Le chemin qui conduit au royaume passe par la souffrance, l�affliction et la tribulation; mais gr�ces � Dieu, par la foi, nous pouvons dire: �Les souffrances du temps pr�sent ne sont pas dignes d��tre compar�es avec la gloire � venir qui doit nous �tre r�v�l�e� (Rom. 8:18); et encore: �Nous savons que notre l�g�re tribulation d�un moment, op�re pour nous, en mesure surabondante, un poids �ternel de gloire� (2 Cor. 4:17); et enfin: �Nous nous glorifions dans les tribulations, sachant que la tribulation produit la patience, et la patience l�exp�rience, et l�exp�rience l�esp�rance� (Rom. 5:3, 4). C�est un grand honneur et un privil�ge r�el pour nous, qu�il nous soit donn� de pouvoir boire � la coupe de notre bienheureux Ma�tre, et de pouvoir �tre baptis�s de son bapt�me; de traverser, dans une bienheureuse communion avec lui, le chemin qui conduit directement � notre glorieux h�ritage. L�H�ritier et les coh�ritiers parviennent � cet h�ritage par le sentier de la souffrance.

Toutefois, souvenons-nous que les souffrances, auxquelles les coh�ritiers participent, sont d�pourvues de tout �l�ment p�nal. Ils n�ont pas � souffrir sous la main de la justice infinie � cause du p�ch�; cette souffrance-l�, Christ, la sainte victime, l�a pleinement endur�e et �puis�e sur la croix pour nous, alors qu�il courba sa t�te sacr�e sous les coups de la justice divine. �Car aussi Christ a souffert une fois pour les p�ch�s� (1 Pierre 3:18), et ce �une fois�, ce fut sur la croix, et nulle part ailleurs. Il n�a jamais souffert pour le p�ch� auparavant, et il ne pourra jamais souffrir de nouveau pour le p�ch�. �En la consommation des si�cles, il a �t� manifest� une fois pour l�abolition du p�ch�, par son sacrifice� (H�b. 9:26). �Le Christ� a �t� offert une fois� (H�b. 9:28).

Il y a deux mani�res d�envisager le Christ souffrant: d�abord, comme frapp� par l��ternel; ensuite, comme rejet� par les hommes. Sous le premier aspect, il a souffert tout seul; sous le second, nous avons le privil�ge et l�honneur de lui �tre associ�s. Frapp� de la part de l��ternel pour le p�ch�, Christ a souffert tout seul; car qui e�t pu souffrir avec lui? Il porta seul la col�re de Dieu. Il descendit seul �dans le torrent qui ne tarit pas, dans lequel on ne travaille ni ne s�me� (Deut. 21:4), et r�gla l� pour toujours la question de nos p�ch�s. � cette partie des souffrances de Christ nous sommes redevables de tout pour l��ternit�; mais nous n�avons particip� � ces souffrances en aucune mani�re. Christ a combattu et a remport� la victoire, tout seul; mais il partage le butin avec nous. Il �tait seul dans le puits de la destruction et le bourbier fangeux (Ps. 40:3); mais d�s qu�il pose son pied sur le roc �ternel de la r�surrection, il nous associe � lui. Il �tait seul quand il jeta le grand cri sur la croix (Marc 15:37); mais il a des compagnons quand il chante le Cantique nouveau (Ps. 40:3, 4).

La question maintenant est de savoir si nous refuserons de souffrir avec lui de la part des hommes, apr�s qu�il a souffert pour nous de la part de Dieu. Que ce soit l� une question est, en un sens, �vident, � cause de l�emploi constant que fait le Saint Esprit du mot �si� en relation avec ce sujet. �Si toutefois nous souffrons avec lui� (Rom. 8:17); �si nous souffrons, nous r�gnerons� (2 Tim. 2:12). Il n�y a pas de question lorsqu�il s�agit de la qualit� de fils; nous ne parvenons pas � la haute dignit� de fils par la souffrance, mais par la puissance vivifiante du Saint Esprit, fond�e sur l��uvre accomplie de Christ, selon le conseil �ternel de Dieu. Rien ne peut toucher � cette position. Nous ne devenons pas membres de la famille par la souffrance, et Paul ne dit pas cela aux Thessaloniciens, mais: �Pour que vous soyez estim�s dignes du royaume de Dieu pour lequel aussi vous souffrez� (2 Thess. 1:5). Les Thessaloniciens faisaient d�j� partie de la famille, mais ils �taient destin�s au royaume, et c�est au travers de la souffrance que passe le chemin qui y conduit; de plus, la mesure de leurs souffrances pour le royaume devait �tre en rapport avec le degr� de leur d�vouement et de leur conformit� au Roi. Plus nous lui serons semblables, plus aussi nous souffrirons avec lui; et plus notre communion avec lui dans ses souffrances sera profonde, plus aussi le sera notre communion avec lui dans la gloire. Il y a une diff�rence entre la maison du P�re et le royaume du Fils dans la premi�re, il s�agit d�une position conf�r�e dans la seconde, il s�agira de capacit�. Tous mes enfants peuvent �tre assis � ma table; mais la jouissance qu�ils auront de ma soci�t� et de ma conversation d�pendra enti�rement de leur capacit�. L�un d�eux peut �tre assis sur mes genoux, dans la pleine jouissance de sa relation d�enfant avec moi, sans qu�il soit capable n�anmoins de comprendre une seule de mes paroles; un autre, peut-�tre, fera preuve d�une rare intelligence dans la conversation, sans qu�il soit pour cela au moindre degr�, plus heureux que le petit enfant que je tiens sur mes genoux. Mais s�il est question du service de mes enfants envers moi, ou de leur identification publique avec moi, c�est �videmment tout autre chose. La comparaison dont je viens de me servir n�est qu�une faible image, servant � faire ressortir la double id�e de capacit� dans le royaume du Fils, et de position conf�r�e dans la maison du P�re.

Souvenons-nous, toutefois, que souffrir avec Christ n�est pas le joug d�un esclave, mais un privil�ge et un d�vouement volontaire; non une loi de fer, mais une faveur de la gr�ce. �� vous il a �t� gratuitement donn�, par rapport � Christ, non seulement de croire en lui, mais aussi de souffrir pour lui� (Phil. 1:29). De plus, il est bien certain que le vrai secret des souffrances pour Christ, c�est que nos affections soient concentr�es sur lui. Plus nous aimerons J�sus, plus aussi nous nous tiendrons pr�s de lui; et plus nous nous tiendrons pr�s de lui, plus nous l�imiterons fid�lement; et plus nous l�imiterons fid�lement, plus aussi nous souffrirons avec lui. Tout d�coule donc de l�amour pour Christ; et c�est une v�rit� fondamentale, que �nous l�aimons parce que lui nous a aim�s le premier� (1 Jean 4:19). Gardons-nous sur ce point, comme sur tous les autres, d�un esprit l�gal; qu�un homme ne s�imagine pas souffrir pour Christ sous le joug du l�galisme. H�las! il serait fort � craindre qu�un tel homme ne conn�t pas encore Christ, ni la position b�nie de fils, qu�il ne f�t pas encore �tabli dans la gr�ce; mais qu�il cherch�t � entrer dans la famille par des �uvres de loi, plut�t qu�� parvenir au royaume par le sentier de la souffrance.

D�un autre c�t�, prenons garde de ne pas reculer devant la coupe et le bapt�me de notre Ma�tre. Ne faisons pas profession de jouir des b�n�fices que sa croix nous assure, tout en refusant de participer � la rejection qu�implique cette croix. Soyons convaincus que le sentier, qui conduit au royaume, n�est pas �clair� par le soleil de la faveur du monde, et qu�il n�est pas sem� des roses de son bonheur. Quand un chr�tien r�ussit dans le monde, il y a tout lieu de craindre qu�il ne marche pas en communion avec Christ. �Si quelqu�un me sert, qu�il me suive; et o� je suis, moi, l� aussi sera mon serviteur� (Jean 12:26). Quel �tait le but de la carri�re terrestre de Christ? A-t-il cherch� � obtenir de l�influence et une position �lev�e dans ce monde? Non, mais il trouva sa place sur la croix, entre deux brigands condamn�s. �Mais, dira-t-on, Dieu et sa main �taient l�!� � cela est vrai, mais l�homme aussi! Et cette derni�re v�rit� entra�ne n�cessairement notre rejection de la part du monde, si nous marchons avec Christ. Notre association avec Christ nous ouvre le ciel et nous rejette hors de ce monde; or, si nous faisons profession d��tre au ciel sans que le monde nous rejette, cela prouve qu�il y a quelque chose de faux dans la position que nous avons prise. Si Christ �tait sur la terre aujourd�hui, quel serait son chemin, o� tendrait-il et o� se terminerait-il? Que Dieu nous donne de r�pondre � ces questions � la lumi�re de cette Parole, qui est plus p�n�trante qu�aucune �p�e � deux tranchants et qui nous place, tels que nous sommes, sous le regard du Tout-Puissant; et que le Saint Esprit nous rende fid�les envers notre Ma�tre absent, crucifi� et rejet�. Celui qui marche selon l�Esprit sera rempli de Christ; et �tant rempli de lui, il sera occup� non de la souffrance, mais de celui pour lequel il souffre. Si le regard est arr�t� sur Christ, les souffrances ne seront rien en comparaison de la joie pr�sente et de la gloire � venir.

Jetons maintenant un coup d��il rapide sur la vision tr�s significative d�Abram, qui nous est rapport�e dans les derniers versets de ce chapitre: �Et, comme le soleil se couchait, un profond sommeil tomba sur Abram; et voici, une frayeur, une grande obscurit�, tomba sur lui. Et l��ternel dit � Abram: Sache certainement que ta semence s�journera dans un pays qui n�est pas le sien, et ils l�asserviront, et l�opprimeront pendant quatre cents ans. Mais aussi je jugerai, moi, la nation qui les aura asservis; et apr�s cela ils sortiront avec de grands biens� Il arriva que le soleil s��tant couch�, il y e�t une obscurit� �paisse; et voici une fournaise fumante, et un brandon de feu qui passa entre les pi�ces des animaux�.

On peut dire que l�histoire enti�re d�Isra�l est r�sum�e dans ces deux figures de la fournaise fumante et du brandon. La premi�re repr�sente les diverses �poques pendant lesquelles les, Isra�lites ont �t� mis � l��preuve et ont souffert: leur longue servitude en �gypte, les temps de leur assujettissement aux rois de Canaan, ceux de leur captivit� � Babylone, et ceux, enfin, de leur dispersion actuelle. On peut consid�rer Isra�l comme passant au travers de la fournaise fumante pendant toutes ces diff�rentes p�riodes (voyez Deut. 4:20; 1 Rois 8:51; �sa�e 48:10). Le brandon, au contraire, est l�image de ces phases de l�histoire d�Isra�l, dans lesquelles l��ternel appara�t en gr�ce pour secourir les siens: telles sont la d�livrance d��gypte, par la main de Mo�se; la d�livrance de la puissance des rois de Canaan, par le minist�re des Juges; le retour de Babylone, en vertu du d�cret de Cyrus, et enfin, la d�livrance finale du peuple, quand Christ appara�tra dans sa gloire. On ne parvient pas � l�h�ritage qu�au travers de la fournaise fumante et plus la fum�e du four est �paisse, plus aussi sera brillant le �brandon� ou �la lampe� du salut de Dieu.

L�application de ce principe n�est pas born�e au seul peuple de Dieu, dans son ensemble; mais elle concerne encore chacun de ceux qui le composent. Tous ceux qui sont jamais parvenus � une position �minente, comme serviteurs, ont pass� par la fournaise fumante avant que d��tre appel�s � jouir du brandon ou de la lampe. �Une frayeur, une grande obscurit� traversa l�esprit d�Abram; Jacob eut � supporter vingt ann�es de rudes travaux dans la maison de Laban; Joseph trouva le four fumant de l�affliction dans les prisons d��gypte; Mo�se passa quarante ans dans le d�sert. L��criture nous montre l�application de ce principe relativement aux diacres ou �serviteurs� et aux �v�ques ou �surveillants�. Que les �serviteurs� soient premi�rement �mis � l��preuve�; et qu�ensuite ils �servent�, �tant trouv�s �irr�prochables� (1 Tim. 3:10); �Que le surveillant ne soit pas nouvellement converti, de peur qu��tant enfl� d�orgueil, il ne tombe dans la faute du diable� (1 Tim. 3:6). �tre enfant de Dieu est une chose; �tre serviteur de Christ en est une autre et une toute diff�rente. Si je place mon enfant dans mon jardin, il y fera peut-�tre plus de mal que de bien. Pourquoi? Est-ce parce qu�il n�est pas un enfant bien-aim�? Non, mais parce qu�il n�est pas un serviteur exerc�. L� g�t toute la diff�rence. Une relation et un emploi sont deux choses distinctes; non que tout enfant de Dieu n�ait quelque chose � faire, � souffrir, � apprendre, mais il demeure toujours vrai que le service public et la discipline secr�te sont intimement unis dans les voies de Dieu. Il faut que celui qui para�t beaucoup en publie ait cette disposition humble, ce jugement m�r, cet esprit soumis et mortifi�, cette volont� bris�e, ce ton doux, qui sont les beaux et s�rs r�sultats de la discipline secr�te de Dieu. En g�n�ral, on verra que ceux qui se mettent en avant sans poss�der, plus ou moins, les qualit�s morales dont nous parlons, d�faillent t�t ou tard.

Seigneur J�sus, tiens tes faibles serviteurs bien pr�s de toi, et dans ta main!

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