Bible Commentaries
Genèse 21

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versets 1-34

�Et l��ternel visita Sara comme il avait dit, et l��ternel fit � Sara comme il en avait parl�: c�est ici l�accomplissement de la promesse, le fruit bienheureux de l�attente patiente. Nul ne s�est jamais attendu � Dieu en vain. L��me qui, par la foi, saisit la promesse de Dieu, est en possession d�une ferme r�alit� qui ne lui fera jamais d�faut. Il en fut ainsi d�Abraham et de tous les fid�les, de si�cle en si�cle; et il en sera de m�me de tous ceux qui, en quelque mesure, se confient au Dieu vivant. Quel bonheur que d�avoir Dieu lui-m�me pour partage et pour lieu de repos, au milieu des ombres trompeuses et illusoires que nous traversons; quelle consolation, quelle tranquillit� pour nos �mes que de pouvoir nous appuyer sur cette �ancre qui p�n�tre jusqu�au-dedans du voile�, et d�avoir pour soutien ces deux choses immuables: la Parole et le serment de Dieu!

Lorsque Abraham eut devant lui la promesse de Dieu accomplie, il put apprendre la futilit� de ses propres efforts pour en amener l�accomplissement. Isma�l �tait absolument inutile pour ce qui concernait la promesse de Dieu. Il put �tre et fut en effet un objet d�attachement pour les affections naturelles du c�ur d�Abraham, rendant la t�che de celui-ci d�autant plus difficile, par la suite; mais il ne servit en rien � l�accomplissement du dessein de Dieu ou � l�affermissement de la foi d�Abraham, bien au contraire. La nature ne peut faire quoi que ce soit pour Dieu. Il faut que Dieu �visite�, que Dieu �fasse� et il faut que la foi attende et que la nature se tienne tranquille; bien plus, qu�elle soit mise enti�rement de c�t� comme une chose morte et inutile: alors la gloire divine peut resplendir, et la foi peut trouver dans cette manifestation sa riche et excellente r�compense. �Sara con�ut, et enfanta � Abraham un fils dans sa vieillesse, au temps fix� dont Dieu lui avait parl�.� Il existe un �temps fix� de Dieu, un �temps convenable� de Dieu, et il faut que le fid�le sache l�attendre patiemment. Le temps peut para�tre long, et l�espoir diff�r� faire languir le c�ur; mais l�homme spirituel sera toujours soulag� par l�assurance que tout a pour but la manifestation finale de la gloire de Dieu. �Car la vision est encore pour un temps d�termin�, et elle parle de la fin, et ne mentira pas. Si elle tarde, attends-la, car elle viendra s�rement, elle ne sera pas diff�r�e� mais le juste vivra par sa foi� (Hab. 2:3, 4). C�est une chose merveilleuse que la foi! Elle introduit dans notre pr�sent toute la puissance de l�avenir de Dieu, et se nourrit des promesses de Dieu comme d�une r�alit� pr�sente. Par sa puissance, l��me reste attach�e � Dieu, alors que tout ce qui est ext�rieur semble �tre contre elle, et �au temps fix� Dieu remplit sa bouche de rire. �Et Abraham �tait �g� de cent ans lorsque Isaac, son fils, lui naquit.� La nature n�avait donc rien l� pour se glorifier. Quand l�homme �tait absolument sans ressources, le temps de Dieu �tait venu; et Sara dit: �Dieu m�a donn� lieu de rire�. Tout est joie, joie triomphante, quand Dieu peut se montrer.

Mais si la naissance d�Isaac remplit de joie la bouche de Sara, elle introduit aussi un �l�ment tout nouveau dans la maison d�Abraham. Le fils de la femme libre acc�l�ra le d�veloppement du vrai caract�re du fils de l�esclave. De fait, Isaac fut en principe, pour la maison d�Abraham, ce qu�est l�implantation de la nouvelle nature dans l��me d�un p�cheur. Isma�l n��tait pas chang�, mais Isaac �tait n�. Le fils de l�esclave ne pouvait jamais �tre autre chose que ce qu�il �tait. Qu�il devienne une grande nation; qu�il demeure au d�sert; qu�il soit tireur d�arc; qu�il devienne le p�re de douze princes, il n�en reste pas moins toujours le fils de l�esclave. D�un autre c�t�, quelque faible et m�pris� que p�t �tre Isaac, il �tait le fils de la femme libre; il tenait tout du Seigneur, sa position, son rang, ses privil�ges et ses esp�rances. �Ce qui est n� de la chair est chair; et ce qui est n� de l�Esprit est esprit� (Jean 3:6).

La r�g�n�ration n�est pas un changement de la vieille nature, mais l�introduction d�une nouvelle nature; c�est l�implantation de la nature ou de la vie du second Adam, par l�op�ration du Saint Esprit, fond�e sur la r�demption accomplie de Christ en parfait accord avec la volont� et le conseil souverains de Dieu. Du moment qu�un p�cheur croit de c�ur au Seigneur J�sus et le confesse de ses l�vres, il entre en possession d�une vie nouvelle; et cette vie, c�est Christ: il est n� de Dieu; il est enfant de Dieu; il est fils de la femme libre (voyez Rom. 10:9 rm 10.9-10; Col. 3:4 cl 3.4; 1 Jean 3:1-2 1j 3.1-3; Gal. 3:26 gl 3.24-29; 4:31 gl 4.21-31).

L�introduction de cette nouvelle nature ne change pas en quoi que ce soit le caract�re essentiel de la vieille nature. Celle-ci demeure ce qu�elle �tait, sans am�lioration � aucun �gard: bien plus, son mauvais caract�re se manifeste pleinement en opposition avec l��l�ment nouveau. �La chair a des d�sirs oppos�s � ceux de l�Esprit, et l�Esprit a des d�sirs oppos�s � ceux de la chair, et ces choses sont oppos�es l�une et l�autre� (Gal. 5:17). Ces deux �l�ments sont parfaitement distincts, et l�un n�est que mis en relief par l�autre.

La doctrine de l�existence des deux natures dans le croyant est g�n�ralement peu comprise; et aussi longtemps qu�elle est ignor�e, l�esprit ne peut qu�errer dans le vague quant � ce qui concerne la vraie position et les privil�ges de l�enfant de Dieu. Les uns croient que la r�g�n�ration est un changement graduellement op�r� dans la vieille nature, jusqu�� ce que l�homme tout entier ait subi une compl�te transformation. Il est facile de d�montrer, par divers passages du Nouveau Testament, que cette opinion est erron�e. Ainsi nous lisons: �La pens�e de la chair est inimiti� contre Dieu� (Rom. 8:7). Ce qui est ainsi �inimiti� contre Dieu� serait-il susceptible d�am�lioration? C�est pourquoi l�ap�tre continue en disant: �Car elle ne se soumet pas � la loi de Dieu, car aussi elle ne le peut pas�. Si elle ne peut pas se soumettre � la loi de Dieu, comment pourrait-elle �tre am�lior�e? Et ailleurs il est �crit: �Ce qui est n� de la chair est chair� (Jean 3:6). Traitez la chair comme vous voudrez, elle n�en reste pas moins toujours chair. �Quand tu broierais le fou dans un mortier, au milieu du grain, avec un pilon, sa folie ne se retirerait pas de lui�, dit Salomon (Proverbes 27:22). On travaille en vain � rendre sage la folie: il faut introduire la sagesse d�en haut dans le c�ur qui n�a jusqu�ici �t� gouvern� que par la folie. Et puis ceci: �Ayant d�pouill� le vieil homme� (Col. 3 9). L�ap�tre ne dit pas: vous avez am�lior�, ou vous cherchez � am�liorer le �vieil homme�; mais vous l�avez d�pouill�; et c�est l� une chose toute diff�rente, aussi diff�rente que le sont l�acte de raccommoder un habit, et celui de mettre de c�t� un vieux v�tement. Dans la pens�e de l�ap�tre, il s�agit en effet de d�pouiller un vieil habit et d�en rev�tir un nouveau. On pourrait multiplier les citations pour prouver que la th�orie de l�am�lioration graduelle de la vieille nature est fausse et erron�e, pour prouver que cette vieille nature est morte dans le p�ch� et absolument incorrigible; et de plus, que la seule chose que nous puissions faire d�elle, c�est de la tenir sous nos pieds dans la puissance de cette vie nouvelle que nous poss�dons par notre union avec notre Chef ressuscit� dans les cieux.

La naissance d�Isaac n�am�liora pas Isma�l, elle ne fit que mettre en �vidence son opposition r�elle contre l�enfant de la promesse. Il avait pu avoir une conduite tr�s paisible et r�gl�e jusqu�� l�arriv�e d�Isaac; mais, alors, il montra ce qu�il �tait en se moquant de l�enfant de la r�surrection, et en le pers�cutant. Ou �tait le rem�de � ce mal? �tait-il peut-�tre dans l�am�lioration d�Isma�l? Non, en aucune mani�re; mais: �Chasse cette servante et son fils; car le fils de cette servante n�h�ritera pas avec mon fils, avec Isaac� (v. 8-10). Tel est l�unique rem�de. �Ce qui est tordu ne peut �tre redress� (Eccl. 1:15), et par cons�quent il faut se d�barrasser de ce qui est tordu pour s�occuper de ce qui est divinement droit. Tout effort, tendant � am�liorer la nature, est vain pour ce qui regarde Dieu. Les hommes peuvent trouver un avantage � cultiver et � am�liorer ce qui leur est utile � eux-m�mes; mais Dieu a donn� � ses enfants quelque chose d�infiniment meilleur � faire, � savoir de cultiver ce qui est sa propre cr�ation; et les fruits de cette cr�ation, � tandis qu�ils n��l�vent jamais la chair, � sont enti�rement � la louange et � la gloire de Dieu.

L�erreur dans laquelle les �glises de Galatie tomb�rent �tait de vouloir faire d�pendre le salut de quelque chose que l�homme pouvait �tre, ou faire, ou garder: �Si vous n�avez pas �t� circoncis selon l�usage de Mo�se, vous ne pouvez �tre sauv�s� (Actes 15:1). On renversait ainsi le glorieux �difice de la r�demption, qui repose exclusivement sur ce que Christ est et sur ce qu�il a fait; car faire d�pendre le salut, dans la plus petite mesure, de quoi que ce soit dans l�homme ou qui soit fait par l�homme, c�est an�antir le salut. En d�autres termes: il faut qu�Isma�l soit chass� et que les esp�rances d�Abraham reposent sur ce que Dieu a fait et donn� dans la personne d�Isaac. Ce salut, il va sans dire, ne laisse rien � l�homme de quoi il puisse se glorifier. Si le bonheur pr�sent ou futur d�pendait d�un changement, m�me divin, op�r� dans la nature, la chair, � le moi pourrait se glorifier, et Dieu n�aurait pas toute la gloire. Mais si je suis introduit dans une nouvelle cr�ation, je vois que tout est de Dieu, le dessein, l��uvre et son accomplissement. C�est Dieu qui agit, et moi j�adore; c�est lui qui b�nit, et moi je suis b�ni; il est �le plus excellent�, et moi �le moindre� (H�b. 7:7 hb 7.4-7). Il est le donateur, et moi celui qui re�oit. Voil� ce qui fait du christianisme ce qu�il est, et ce qui, en m�me temps, le distingue de tout syst�me religieux humain, existant sous le soleil, romanisme, puseyisme, etc. La religion de l�homme donne toujours, plus ou moins, une place a la cr�ature; elle garde dans la maison l�esclave et son fils, et laisse � l�homme de quoi se glorifier. Le christianisme, au contraire, exclut la vieille nature et ne lui accorde aucune part dans l��uvre du salut; il chasse l�esclave et son fils, et rend toute gloire � Celui seul auquel elle appartient.

Voyons maintenant ce que sont, en r�alit�, cette esclave et son fils, et ce qu�ils pr�figurent. Le chapitre 4 de l��p�tre aux Galates nous en instruit amplement, et le lecteur trouvera du profit � l��tudier avec soin. L�esclave repr�sente l�alliance de la loi; et son fils, tous ceux qui sont �des �uvres de loi� ou sur ce principe de loi (ex erg�n nomou). L�esclave n�enfante que pour la servitude, et ne peut mettre au monde un homme libre. La loi n�a jamais pu donner la libert�, car elle avait autorit� sur l�homme aussi longtemps qu�il �tait en vie (Rom. 7:1). Tant que je suis sous la domination d�un autre, quel qu�il soit, je ne suis pas libre; or, pendant que je suis en vie, la loi a domination sur moi, et la mort seule peut me soustraire � son empire, comme nous le savons par la bienheureuse doctrine du chapitre 7 de l��p�tre aux Romains. �C�est pourquoi, mes fr�res, vous aussi, vous avez �t� mis � mort � la loi par le corps du Christ, pour �tre � un autre, � celui qui est ressuscit� d�entre les morts, afin que nous portions du fruit pour Dieu.� Voil� la libert�, car �si donc le Fils vous affranchit, vous serez r�ellement libres� (Jean 8:36). �Ainsi, fr�res, nous ne sommes pas enfants de la servante, mais de la femme libre� (Gal. 4:31).

Or, c�est dans la puissance de cette libert� que nous pouvons ob�ir au commandement: �Chasse la servante et son fils�. Si je ne sais pas que je suis libre, je chercherai � parvenir � la libert� par la voie la plus �trange, savoir en conservant l�esclave dans la maison; en d�autres termes, je m�efforcerai d�obtenir la vie en gardant la loi, en cherchant � �tablir ainsi ma propre justice. Sans doute, pour rejeter cet �l�ment de servitude, il faudra une lutte, car le l�galisme est naturel au c�ur de l�homme: �Et cela fut tr�s mauvais aux yeux d�Abraham, � cause de son fils� (v. 11). Cependant, quelque douloureux que puisse �tre cet acte, dont nous parlons, il est selon la volont� de Dieu que nous nous tenions fermes dans la libert� dans laquelle Christ nous a plac�s en nous affranchissant, et que nous ne soyons pas de nouveau retenus sous un joug de servitude (Gal. 5:1 gl 5.1-2).

Puissions-nous, cher lecteur, entrer exp�rimentalement dans la pleine possession des b�n�dictions que Dieu a renferm�es pour nous en Christ, afin que nous en ayons fini avec la chair et tout ce qu�elle peut �tre, op�rer ou produire. Il y a en Christ une pl�nitude qui rend absolument superflu et vain tout appel � la nature.

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