Bible Commentaries
Genèse 24

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versets 1-67

La liaison qui existe entre ce chapitre et les deux pr�c�dents est digne de remarque. Au chapitre 22, le fils est offert sur l�autel; au chapitre 23, Sara est mise de c�t�; et au chapitre 24, le serviteur re�oit la charge de chercher une femme pour celui qui avait �t�, en figure, recouvr� d�entre les morts. La succession de ces �v�nements co�ncide d�une mani�re frappante avec l�ordre des faits relatifs � l�appel de l��glise. On peut mettre en question si ce rapprochement vient de Dieu; mais, quoi qu�il en soit, la co�ncidence est tout au moins frappante.

Les grands faits que nous rencontrons dans le Nouveau Testament sont, en premier lieu: la rejection et la mort de Christ; ensuite, la rejection d�Isra�l selon la chair; et enfin, l�appel de l��glise � la glorieuse position d��pouse de l�Agneau. Or, tout cela correspond exactement avec le contenu de ce chapitre et des deux chapitres pr�c�dents. Il fallait que la mort de Christ f�t un fait accompli, avant que l��glise, � proprement parler, p�t �tre appel�e. Il fallait que le �mur mitoyen de cl�ture� f�t aboli, avant que le �seul homme nouveau� p�t �tre form�. Il est important que nous comprenions bien ceci, afin que nous sachions quelle est la place que l��glise occupe dans les voies de Dieu. Aussi longtemps que l��conomie juive subsistait, Dieu avait �tabli et voulait maintenir la plus stricte s�paration entre les Juifs et les Gentils; c�est pourquoi l�id�e d�une union des Juifs et des Gentils en un seul homme n�entrait pas dans l�esprit d�un Juif. Il �tait port� � se consid�rer comme occupant une position sup�rieure en tous points � celle du Gentil, � envisager ce dernier comme enti�rement impur et comme un homme avec lequel toute relation �tait interdite (Actes 10:28 ac 10.25-29).

Si Isra�l avait march� avec Dieu dans l�int�grit� des rapports dans lesquels Dieu l�avait plac� par sa gr�ce, il aurait �t� maintenu dans cette position sp�ciale de s�paration et de sup�riorit� qui lui avait �t� faite; mais Isra�l suivit une autre voie; c�est pourquoi, lorsqu�il eut combl� la mesure de ses iniquit�s, en crucifiant le Prince de la vie, le Seigneur de gloire, et en rejetant le t�moignage du Saint Esprit, Paul fut suscit� pour �tre l�administrateur d�un nouvel ordre de choses qui avait �t� cach� de tout temps en Dieu, pendant que le t�moignage d�Isra�l se poursuivait: �C�est pour cela que moi, Paul, le prisonnier du Christ J�sus pour vous, les nations � si du moins vous avez entendu parler de l�administration de la gr�ce de Dieu qui m�a �t� donn�e envers vous: comment, par r�v�lation, le myst�re m�a �t� donn� a conna�tre� lequel, en d�autres g�n�rations, n�a pas �t� donn� � conna�tre aux fils des hommes, comme il a �t� maintenant r�v�l� � ses saints ap�tres et proph�tes, par l�Esprit�, c�est-�-dire les proph�tes du Nouveau Testament (tois hagiois apostolois autou kai proph�tais) �que les nations seraient coh�riti�res et d�un m�me corps et coparticipantes de sa promesse dans le christ J�sus, par l��vangile� (�ph. 3:1-6). Voil� qui est concluant. Le myst�re de l��glise, compos�e de Juifs et de Gentils baptis�s en un seul corps par un m�me Esprit, unie au Chef glorieux dans les cieux, n�avait point �t� r�v�l� jusqu�aux jours de Paul. �Duquel myst�re, continue l�ap�tre, je suis devenu serviteur, selon le don de la gr�ce de Dieu qui m�a �t� donn� selon l�op�ration de sa puissance.� (v. 7.) Les ap�tres et proph�tes du Nouveau Testament furent, pour ainsi dire, la premi�re assise de ce glorieux �difice (voyez �ph�siens 2:20 ep 2.19-22). Cela �tant, il est clair que le b�timent ne pouvait avoir �t� commenc� auparavant (comp. aussi Matt. 16:18; �je b�tirai� mt 18.19-20). Si le b�timent eut dat� des jours d�Abel, l�ap�tre e�t dit: ��difi�e sur le fondement des saints de l�Ancien Testament�, mais il a dit autrement; d�o� nous concluons que, quelle que soit la position assign�e aux saints de l�Ancien Testament, il est impossible qu�ils puissent appartenir � un corps qui, jusqu�� la mort et � la r�surrection de Christ et � la descente du Saint Esprit, r�sultat de cette r�surrection, n�avait d�existence que dans les desseins de Dieu. Ces saints �taient sauv�s, que Dieu en soit b�ni! sauv�s par le sang de Christ, et destin�s � jouir de la gloire c�leste avec l��glise; mais ils ne pouvaient faire partie d�un corps qui, plusieurs si�cles apr�s eux, n�existait pas encore.

Nous le r�p�tons, on peut mettre en doute, s�il faut voir dans cette int�ressante portion de l��criture comme un type de l�appel de l��glise. Pour notre part, nous aimons mieux la consid�rer comme une image de cette �uvre glorieuse. Nous ne pouvons admettre que le Saint Esprit ait voulu nous occuper, dans un chapitre d�une longueur peu ordinaire, des seuls d�tails d�un pacte de famille, si ce pacte n��tait typique ou figuratif de quelque grande v�rit�: �Car toutes les choses qui ont �t� �crites auparavant ont �t� �crites pour notre instruction� (Rom. 15:4). Ce passage a une port�e tr�s �tendue. Ainsi, bien que l�Ancien Testament ne contienne aucune r�v�lation directe du grand myst�re de l��glise, il est important d�observer qu�il renferme n�anmoins des sc�nes et des circonstances qui le pr�figurent d�une mani�re remarquable, t�moin celles que nous pr�sente le chapitre qui va nous occuper. Le fils, comme nous l�avons d�j� dit, ayant, en figure, �t� offert en sacrifice et rendu � la vie, et le tronc duquel le fils �tait issu �tant en quelque sorte mis de c�t�, le p�re envoie le serviteur � la recherche d�une �pouse pour le fils.

Pour donner une intelligence claire et compl�te du contenu de ce chapitre, nous consid�rerons les points suivants: le serment, le t�moignage et le r�sultat de la mission d��li�zer.

Il est beau de voir que l�appel et l��l�vation de Rebecca �taient fond�s sur le serment qui scellait l�accord du serviteur et d�Abraham. Rebecca ignorait ces choses, bien que dans les desseins de Dieu elle f�t l�objet de cet accord. Il en est ainsi de l��glise de Dieu, consid�r�e comme un tout, ou dans chacune de ses parties constitutives. �Mes os ne t�ont point �t� cach�s� et dans, ton livre mes membres �taient tous �crits; de jour en jour ils se formaient, lorsqu�il n�y en avait encore aucun� (Ps. 139:15-16). �B�ni soit le Dieu et P�re de notre Seigneur J�sus Christ, qui nous a b�nis de toute b�n�diction spirituelle dans les lieux c�lestes en Christ; selon qu�il nous a �lus en lui avant la fondation du monde, pour que nous fussions saints et irr�prochables devant lui en amour� (�ph. 1:3-4). �Car ceux qu�il a pr�connus, il les a aussi pr�destin�s � �tre conformes � l�image de son Fils, pour qu�il soit premier-n� entre plusieurs fr�res. Et ceux qu�il a pr�destin�s, il les a aussi appel�s; et ceux qu�il a appel�s, il les a aussi justifi�s; et ceux qu�il a justifi�s, il les a aussi glorifi�s� (Romains 8:29-30). Il y a une harmonie admirable entre ces passages et le sujet qui nous occupe. L�appel, la justification et la gloire de l��glise, tout est fond� sur le dessein �ternel de Dieu, sur sa parole et son serment, ratifi�s par la mort, la r�surrection et l�exaltation du Fils. C�est dans les profondeurs de l��ternelle pens�e de Dieu, au-del� des limites les plus recul�es du temps, que reposait ce merveilleux dessein, qui avait l��glise pour objet, et qui est indissolublement li� � la pens�e de Dieu � l��gard de la gloire du Fils. Le serment du serviteur d�Abraham avait pour objet l�acquisition d�une compagne pour le fils. Ce fut au d�sir d�Abraham pour son fils que Rebecca dut la haute position qu�elle occupa dans la suite. Heureux qui comprend ces choses; heureux qui voit que la s�curit� et le bonheur de l��glise sont ins�parablement li�s � Christ et � sa gloire! �Car l�homme ne proc�de pas de la femme, mais la femme de l�homme; car aussi l�homme n�a pas �t� cr�� � cause de la femme, mais la femme � cause de l�homme� (1 Cor. 11:8-9). Et encore: �Le royaume des cieux a �t� fait semblable � un roi qui fit des noces pour son fils� (Matt. 22:2). Le Fils est l�objet principal de toutes les pens�es et de tous les conseils de Dieu; et si quelqu�un est amen� au bonheur, ou � la gloire, ou � une dignit�, ce ne peut �tre qu�en rapport avec le Fils. Par le p�ch�, l�homme a perdu tout droit � ces choses et � la vie elle-m�me; mais Christ prit sur lui le ch�timent d� au p�ch�; il se rendit responsable de tout pour les siens; il fut clou� � la croix comme leur repr�sentant; il porta leurs p�ch�s en son propre corps sur le bois, et descendit dans la tombe charg� de ce pesant fardeau. Rien donc ne peut �tre plus complet que la d�livrance dont les saints sont l�objet, quant � tout ce qui �tait contre eux. L��glise sort vivifi�e de la tombe de Christ, dans laquelle tous les p�ch�s de ceux qui la composent ont �t� d�pos�s; la vie qu�elle poss�de est le triomphe sur la mort et sur tout ce qui pouvait faire obstacle; en sorte que cette vie est li�e � la justice divine et fond�e sur cette justice, les droits de Christ lui-m�me � la vie �tant fond�s sur ce qu�il a compl�tement an�anti la puissance de la mort; et lui est la vie de l��glise. Ainsi l��glise jouit de la vie divine; elle est rev�tue de la justice divine; et l�esp�rance qui l�anime est l�esp�rance de la justice (voyez entre autres les passages suivants: Jean 3:16, 36; 5:39-40; 6:27, 40, 47, 68; 11:25; 17:2; Rom. 5:21; 6:23; 1 Tim. 1:16; 1 Jean 2:25; 5:20; Jude 21; �ph. 2:1-6, 14-15; Col. 1:12-22; 2:10-15; Rom. 1:17; 3:21-26; 4:5, 23-25; 2 Cor. 5:21; Gal. 5:5).

Ces passages �tablissent parfaitement les trois points suivants la vie, la justice et l�esp�rance de l�assembl�e; et toutes, elles d�coulent du fait que l�assembl�e est une avec Celui qui a �t� ressuscit� d�entre les morts. Or, rien n�est propre � affermir le c�ur comme la conviction que l�existence de l�assembl�e est essentielle � la gloire de Christ. �La femme est la gloire de l�homme� (1 Cor. 11:7). L�assembl�e est appel�e �la pl�nitude de Celui qui remplit tout en tous� (�ph. 1:23). Cette derni�re expression est remarquable! le mot traduit par �pl�nitude� signifie le compl�ment, ce qui, �tant ajout� � une autre chose compose un seul tout avec elle. C�est ainsi que Christ la t�te, et l�assembl�e le corps, composent le �seul homme nouveau� (�ph. 2:15). Si nous consid�rons le sujet � ce point de vue, nous ne serons pas �tonn�s que l�assembl�e ait �t� l�objet des conseils �ternels de Dieu: il y avait, par gr�ce, de merveilleuses raisons pour que le corps, l��pouse, la compagne de son Fils unique, occup�t les pens�es de Dieu d�s avant la fondation du monde. Rebecca �tait n�cessaire � Isaac, c�est pourquoi elle �tait l�objet d�un conseil secret, lorsque elle-m�me �tait encore dans l�ignorance la plus profonde de sa future et haute destin�e. Toutes les pens�es d�Abraham se rapportaient � Isaac: �Je te ferai jurer par l��ternel, le Dieu des cieux et le Dieu de la terre, que tu ne prendras pas de femme pour mon fils d�entre les filles des Canan�ens, parmi lesquels j�habite.� �Une femme pour mon fils� est ici, comme nous le voyons, le point important. �Il n�est pas bon que l�homme soit seul.� Nous apprenons ainsi ce qu�est l�assembl�e: dans les conseils de Dieu, elle est n�cessaire � Christ; et, dans l��uvre accomplie de Christ, il a �t� divinement pourvu � tout, pour qu�elle p�t �tre appel�e � l�existence. Une fois qu�on envisage la v�rit� � ce point de vue, ce n�est plus la puissance de Dieu pour sauver de pauvres p�cheurs qui est en question; mais Dieu vent �faire des noces pour son Fils�, et l�assembl�e est l��pouse qui lui est destin�e; elle est l�objet des desseins du P�re, l�objet de l�amour du Fils et du t�moignage du Saint Esprit. Elle est destin�e � partager la dignit� et toute la gloire du Fils, comme elle a part � tout l�amour dont il a �t� l��ternel objet. �coutez les propres paroles du Fils: �Et la gloire que tu m�as donn�e, moi, je la leur ai donn�e, afin qu�ils soient un, comme nous, nous sommes un; moi en eux, et toi en moi; afin qu�ils soient consomm�s en un, et que le monde connaisse que toi tu m�as envoy�, et que tu les as aim�s comme tu m�as aim� (Jean 17:22, 23). Ces paroles nous font conna�tre les pens�es du c�ur de Christ � l��gard de l�assembl�e. Elle est non seulement destin�e � �tre telle qu�il est lui-m�me, mais elle est d�j� d�s � pr�sent, comme lui est, ainsi qu�il est �crit: �En ceci est consomm� l�amour avec nous, afin que nous ayons toute assurance au jour du jugement, c�est que, comme il est, lui, nous sommes, nous aussi, dans ce monde� (1 Jean 4:17). Cette pr�cieuse v�rit� donne � l��me une pleine confiance. �Nous sommes dans le V�ritable, savoir dans son Fils J�sus Christ� (1 Jean 5:20). Toute incertitude est bannie, car tout est assur� � l��pouse dans l��poux. Tout ce qui appartenait � Isaac devint la propri�t� de Rebecca, parce qu�Isaac �tait � elle; de m�me aussi, tout ce qui appartient � Christ est la part de l��glise: �Toutes choses sont � vous, soit Paul, soit Apollos, soit C�phas, soit monde, soit vie, soit mort, soit choses pr�sentes, soit choses � venir: toutes choses sont � vous, et vous � Christ, et Christ � Dieu� (1 Cor. 3:21, 22). Christ est �chef sur toutes choses � l�assembl�e� (�ph. 1:22). Ce sera la joie de Christ pendant toute l��ternit� de manifester l��glise dans la gloire et la beaut� dont il l�aura rev�tue, car la gloire et la beaut� de l��glise ne seront que le reflet de sa gloire et de sa beaut� � lui. Les anges et les principaut�s contempleront dans l�assembl�e le merveilleux d�ploiement de la sagesse, de la puissance et de la gr�ce de Dieu en Christ.

Examinons maintenant le second point dont nous avons parl� plus haut, savoir le t�moignage. Le serviteur d�Abraham �tait porteur d�un t�moignage clair et pr�cis. �Et il dit: Je suis serviteur d�Abraham. Or l��ternel a b�ni abondamment mon seigneur, et il est devenu grand; et il lui a donn� du menu b�tail, et du gros b�tail, et de l�argent, et de l�or, et des serviteurs, et des servantes, et des chameaux, et des �nes. Et Sara, femme de mon seigneur, a dans sa vieillesse enfant� un fils � mon seigneur; et il lui a donn� tout ce qu�il a� (v. 34-36). Il r�v�le le p�re et le fils; tel est son t�moignage. Il parle des immenses richesses du p�re, et raconte que celui-ci a donn� tous ses biens au fils, en vertu de ce qu�il est �le fils unique� et l�objet de l�amour du p�re. Au moyen de ce t�moignage, le serviteur cherche � obtenir une �pouse pour le fils.

Il est presque superflu de dire que l��criture nous repr�sente ici, en figure et d�une mani�re frappante, le t�moignage du Saint Esprit envoy� du ciel sur la terre, le jour de la Pentec�te. �Quand le Consolateur sera venu, lequel, moi je vous enverrai d�aupr�s du P�re, l�Esprit de v�rit�, qui proc�de du P�re, celui-l� rendra t�moignage de moi� (Jean 15:26). Et encore: �Mais quand celui-l�, l�Esprit de v�rit�, sera venu, il vous conduira dans toute la v�rit�: car il ne parlera pas de par lui-m�me; mais il dira tout ce qu�il aura entendu, et il vous annoncera les choses qui vont arriver. Celui-l� me glorifiera; car il prendra de ce qui est � moi, et vous l�annoncera. Tout ce qu�a le P�re est � moi; c�est pourquoi j�ai dit qu�il prend du mien, et qu�il vous l�annoncera� (Jean 16:13-15). La co�ncidence entre ces paroles et le t�moignage du serviteur d�Abraham est aussi instructive qu�int�ressante: c�est en parlant d�Isaac que le serviteur cherche � gagner le c�ur de Rebecca; et c�est en leur parlant de J�sus que le Saint Esprit cherche � d�tourner les pauvres p�cheurs d�un monde de p�ch� et de folie, pour les faire entrer dans la bienheureuse et sainte unit� du corps de Christ. �Il prendra du mien, et vous l�annoncera.� Le Saint Esprit ne porte jamais une �me � regarder � � lui-m�me ou � son �uvre, mais toujours et uniquement � Christ. Aussi, plus une �me est r�ellement spirituelle, plus elle sera exclusivement occup�e de Christ.

Contempler sans cesse son propre c�ur et s�appesantir sur ce qu�on peut y d�couvrir, encore que ce soit l��uvre de l�Esprit, para�t � certaines personnes une grande preuve de spiritualit�. C�est l� une grave erreur; et loin qu�on trouve une preuve de spiritualit� dans cette pr�occupation de soi, elle d�montre tout le contraire, car J�sus a express�ment d�clar�, en parlant de l�Esprit: �Il ne parlera pas de lui-m�me�, mais �Il prendra du mien et vous l�annoncera�. C�est pourquoi, toutes les fois qu�une personne regarde au-dedans d�elle-m�me et b�tit sur les �vidences de l��uvre de l�Esprit, qu�elle y d�couvre, elle peut compter qu�en cela elle n�est pas conduite par l�Esprit de Dieu. L�Esprit attire les �mes � Dieu en leur pr�sentant Christ. Conna�tre Christ est la vie �ternelle; et la r�v�lation que le P�re fait du Fils par le Saint Esprit constitue le fondement de l��glise. Lorsque Pierre confesse que Christ est le Fils du Dieu vivant, Christ lui r�pond: �Tu es bienheureux, Simon Barjonas, car la chair et le sang ne t�ont pas r�v�l� cela, mais mon P�re qui est dans les cieux. Et moi aussi, je te dis que tu es Pierre; et sur ce roc je b�tirai mon assembl�e, et les portes du had�s ne pr�vaudront pas contre elle� (Matt. 16:17, 18). Quel rocher? � Pierre? � Dieu ne plaise! �Ce rocher� (taut� t� petra) est simplement la r�v�lation de Christ, par le P�re, comme �le Fils du Dieu vivant�, et cette r�v�lation est le seul moyen par lequel une �me puisse �tre introduite dans l�assembl�e de Christ. Nous apprenons ici quel est le vrai caract�re de l��vangile. L��vangile est, avant tout et par excellence, une r�v�lation, non seulement d�une doctrine, mais d�une personne, de la personne dit Fils; et cette r�v�lation re�ue par la foi attire le c�ur � Christ et devient la source de la vie et de la puissance, le fondement de notre union avec Christ comme membres de son corps, comme elle est aussi la puissance de la communion. �Quand il a plu � Dieu� de r�v�ler son Fils en moi�, dit Paul. � Le vrai principe qui constitue �le rocher�, c�est donc: �Dieu r�v�lant son Fils�. C�est ainsi que l��difice est �lev�; c�est sur ce fondement solide qu�il repose, selon le dessein �ternel de Dieu.

Il est donc particuli�rement int�ressant pour nous que nous trouvions, dans ce chapitre 24 de la Gen�se, une image aussi belle de la mission et du t�moignage sp�cial du Saint Esprit. En cherchant � procurer une �pouse � Isaac, le serviteur d�Abraham d�veloppe toute la gloire et toutes les richesses qui ont �t� conf�r�es � Isaac par son p�re; l�amour dont celui-ci est l�objet, et tout ce qui �tait propre � toucher le c�ur de Rebecca et � le d�tacher des choses au milieu desquelles elle avait v�cu. Il montre � Rebecca un objet �loign�, et lui r�v�le le bonheur qu�il y avait pour elle � devenir une avec cet objet bien-aim� et si hautement favoris�. Tout ce qui appartient � Isaac appartiendrait � Rebecca aussi, d�s qu�elle serait une avec lui; tel est le t�moignage du serviteur. Tel est aussi le t�moignage du Saint Esprit. Il parle de Christ, de la gloire de Christ, de la beaut�, de la pl�nitude, de la gr�ce, des �richesses insondables de Christ�, de la dignit� de sa personne et de la perfection de son �uvre. De plus, il r�v�le le bonheur indicible qu�il y a � �tre un avec un tel Christ, �membre de son corps, de sa chair et de ses os�.

Tel est toujours le t�moignage de l�Esprit; il nous fournit une excellente pierre de touche pour �prouver toute esp�ce d�enseignement et de pr�dication. L�enseignement le plus spirituel sera toujours caract�ris� par une pleine et constante pr�sentation de Christ. L�Esprit ne peut s�arr�ter que sur J�sus; parler de Christ fait ses d�lices; il prend plaisir � publier ses perfections, ses vertus, sa beaut�. Si donc quelqu�un sert dans l��vangile par la puissance de l�Esprit de Dieu, il y aura toujours plus de Christ que de tout autre chose dans son minist�re. Les raisonnements de la logique humaine n�y trouveront gu�re de place; ils ne conviennent que l� o� l�homme d�sire se mettre en avant lui-m�me; mais tous ceux qui servent dans l��vangile ont � se souvenir que l�unique objet de l�Esprit sera toujours de pr�senter Christ.

En dernier lieu, nous avons � nous occuper du r�sultat du t�moignage. La v�rit�, et l�application pratique de la v�rit� sont deux choses fort diff�rentes. C�est une chose que de parler des gloires particuli�res de l��glise, et une autre chose que d��tre dirig� d�une mani�re pratique par ces gloires. Pour ce qui concerne Rebecca, le r�sultat du t�moignage, rendu par le serviteur, est des plus prononc�s et des plus positifs. Elle entend de ses oreilles, elle croit du c�ur le t�moignage, et ainsi elle est d�tach�e de tout ce qui l�entoure. Elle est pr�te � tout quitter et � poursuivre le but, afin de saisir ce pour quoi elle a �t� saisie (comp. Phil. 3:12-13 ph 3.12-16). Il �tait impossible qu�elle se cr�t l�objet d�une aussi glorieuse destin�e, et qu�elle continu�t, cependant, � demeurer au milieu des circonstances dans lesquelles la nature l�avait plac�e. Si le t�moignage concernant son avenir �tait vrai, rester attach�e au pr�sent e�t �t� pour elle la pire des folies. Si l�esp�rance d��tre l��pouse d�Isaac, et coh�riti�re avec lui de toute sa gloire, �tait pour elle une r�alit�, continuer � garder les brebis de Laban e�t �t�, de la part de Rebecca, m�priser en pratique tout ce que Dieu, dans sa gr�ce, avait plac� devant elle.

Mais non, l�esp�rance qu�elle a en vue est trop glorieuse pour que Rebecca l�abandonne aussi l�g�rement. Elle n�a pas encore vu Isaac, il est vrai, non plus que l�h�ritage; mais elle a cru le t�moignage qui lui a �t� rendu d�Isaac et elle a, en quelque sorte, re�u les arrhes de l�h�ritage: cela suffit � son c�ur. C�est pourquoi, sans h�siter, elle se l�ve et d�clare qu�elle est pr�te � partir: �J�irai�, dit-elle (v. 58). Elle est pr�te � entrer dans un chemin inconnu en compagnie de celui qui lui a r�v�l� un objet �loign� et une gloire unie � cet objet, gloire � laquelle elle va �tre �lev�e. �J�irai�; et, oubliant les choses qui sont derri�re et tendant avec effort vers celles qui sont devant, elle court, regardant au but, vers le prix de sa haute vocation (voyez Phil. 3:14 ph 3.12-16). Belle et touchante image de l�assembl�e qui, sous la conduite du Saint Esprit, s�avance � la rencontre de son c�leste �poux. C�est l� du moins ce que l��glise devrait �tre; mais, h�las! elle en est bien loin. On voit en elle bien peu de cette sainte joie qui rejette tout fardeau et tout obstacle, dans la puissance de la communion avec son c�leste guide et compagnon de voyage, dont l�office et le plaisir sont de prendre ce qui est � J�sus et de nous l�annoncer, tout comme le serviteur d�Abraham prenait des choses qui �taient � Isaac et les montrait � Rebecca, prenant plaisir aussi, sans aucun doute, � lui faire entendre de nouveaux t�moignages au sujet du fils, � mesure qu�ils avan�aient vers la consommation de la joie et de la gloire qui attendaient l��pouse. Notre guide c�leste, lui au moins, prend plaisir � parler de J�sus. �Il prendra du mien et il vous l�annoncera�, et encore: �Il vous annoncera les choses qui vont arriver�. Nous avons un besoin r�el de ce minist�re de l�Esprit qui r�v�le Christ � nos �mes, nous faisant ardemment d�sirer de le voir tel qu�il est et de lui �tre faits semblables pour toujours: lui seul a le pouvoir de d�tacher nos c�urs de la terre et de tout ce qui appartient � la nature. Quoi, si ce n�est l�esp�rance d��tre unie � Isaac, e�t jamais pu engager Rebecca � dire: �j�irai�, quand son fr�re et sa m�re disaient: �Que la jeune fille reste avec nous quelques jours, dix au moins�? De m�me quant � nous, il n�y a que l�esp�rance de voir J�sus tel qu�il est et de lui �tre semblables qui puisse nous rendre capables de nous purifier, et nous engager � le faire, afin d��tre purs comme lui est pur (1 Jean 3:3 1j 3.1-3).

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