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Genèse 26

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versets 1-35

Le premier verset de ce chapitre se rattache au chapitre 12. �Il y eut une famine dans le pays, outre la premi�re famine qui avait eu lieu aux jours d�Abraham.� Les �preuves, que les enfants de Dieu rencontrent pendant leur course ici-bas, sont toutes � peu pr�s de m�me nature et tendent toujours � manifester jusqu�� quel point leur c�ur a trouv� son tout en Dieu. C�est une chose difficile et � laquelle on parvient rarement, que de marcher avec Dieu dans une intimit� de communion telle que l��me soit enti�rement ind�pendante et des hommes et des choses. Les �gypte et les Gu�rar, qui sont � notre droite et � notre gauche, nous offrent de puissantes tentations, soit pour nous d�tourner du droit chemin, soit pour nous faire demeurer au-dessous de notre v�ritable position comme serviteurs du Dieu vivant et vrai.

�Et Isaac s�en alla vers Abim�lec, roi des Philistins, � Gu�rar.� Il y a entre l��gypte et Gu�rar une diff�rence manifeste. L��gypte est l�expression du monde avec ses ressources naturelles et son ind�pendance de Dieu. �Ma rivi�re est � moi�, disait un �gyptien qui ne connaissait pas l��ternel, et ne songeait pas � regarder � lui pour quoi que ce f�t. Par sa situation, l��gypte �tait plus �loign�e de Canaan que Gu�rar, et moralement, elle exprimait un �tat d��me plus �loign� de Dieu. Il est fait mention de Gu�rar au chapitre 10, en ces termes: �Et les limites des Canan�ens furent depuis Sidon, quand tu viens vers Gu�rar, jusqu�� Gaza; quand tu viens vers Sodome et Gomorrhe et Adma et Tsebo�m, jusqu�� L�sha� (v. 19). Nous apprenons aussi que �de Gu�rar � J�rusalem, il y avait le chemin de trois jours�. Gu�rar �tait donc rapproch�e, comparativement � l��gypte; mais elle �tait dans les limites de bien dangereuses influences. Abraham y rencontra des difficult�s et du travail; il en est de m�me pour Isaac. Abraham renia sa femme, Isaac en fait autant. C�est quelque chose de solennel que de voir le p�re et le fils tomber l�un apr�s l�autre dans le m�me p�ch�, et y tomber au m�me lieu; ce fait prouve que l�influence de ce lieu n��tait pas bonne. Si Isaac n��tait pas all� vers Abim�lec, roi de Gu�rar, il ne se serait pas trouv� dans le cas de renier sa femme; mais la plus petite d�viation dans la voie droite est accompagn�e de faiblesse spirituelle. Ce fut pendant que Pierre se chauffait pr�s du feu, dans le palais du souverain sacrificateur, qu�il renia son Ma�tre. Quant � Isaac, il est �vident qu�il n��tait pas r�ellement heureux � Gu�rar. L��ternel lui dit: �Demeure dans le pays�, c�est vrai; mais combien n�arrive-t-il pas souvent que l��ternel donne aux siens des ordres moralement adapt�s � l��tat dans lequel il les voit, et propres � les amener � un juste sentiment de cet �tat? L��ternel ordonna � Mo�se (Nomb. 13 nb 13.1-20) d�envoyer des hommes pour reconna�tre le pays de Canaan; mais si l��tat moral du peuple n�e�t pas �t� bien bas, cette d�marche n�e�t pas �t� n�cessaire. Nous savons que la foi n�a pas besoin �de reconna�tre� ce que la promesse de Dieu lui assure. De m�me l��ternel ordonne � Mo�se (Nomb. 11:16 nb 11.1-17) de choisir et d�assembler soixante et dix hommes d�entre les anciens d�Isra�l, pour qu�ils portent avec lui la charge du peuple; mais si Mo�se avait pleinement compris sa haute position et le bonheur qui y �tait attach�, ce commandement n�e�t pas �t� n�cessaire. Il en est de m�me de l�ordre que l��ternel donne � Samuel d��tablir un roi sur le peuple d�Isra�l (1 Sam. 8 1s 8.1-9). Le peuple n�aurait pas d� �tre dans le cas d�avoir besoin d�un roi. Il est donc n�cessaire, pour bien juger d�un ordre donn�, soit � un individu, soit � un peuple, de prendre en consid�ration l��tat de cet individu ou de ce peuple.

Mais, dira-t-on peut-�tre, si Isaac �tait dans une fausse position � Gu�rar, pourquoi lisons-nous qu�il �sema dans cette terre; et il recueillit cette ann�e-l� le centuple; et l��ternel le b�nit�? (v. 12). Nous r�pondrons que la prosp�rit� ext�rieure ne prouve pas que l�on soit dans la position voulue de Dieu. Ainsi que nous avons d�j� eu l�occasion de le dire, il y a une grande diff�rence entre la b�n�diction du Seigneur et sa pr�sence. Bon nombre de personnes jouissent de la premi�re sans jouir de la derni�re; n�anmoins, le c�ur est port� � prendre l�une pour l�autre, � confondre la b�n�diction avec la pr�sence de Dieu, ou tout au moins � se persuader que l�une doit n�cessairement accompagner l�autre. C�est l� une grande erreur. Combien ne voyons-nous pas de personnes qui, bien qu�entour�es des b�n�dictions de Dieu, ne jouissent pas de sa pr�sence et ne la d�sirent m�me pas? Il est important de discerner ceci. Un homme peut grandir et aller grandissant de plus en plus, jusqu�� ce qu�il soit fort grand; et qu�il ait des troupeaux de menu b�tail, et des troupeaux de gros b�tail et beaucoup de serviteurs (v. 13, 15), sans que pour tout cela il jouisse pleinement et librement de la pr�sence de Dieu. Du gros et du menu b�tail ne sont pas le Seigneur: ces biens pouvaient exciter l�envie des Philistins, ce que n�e�t pas fait la pr�sence du Seigneur. Isaac aurait pu jouir de la communion la plus heureuse avec Dieu sans que les Philistins y eussent pris garde, par la raison toute simple qu�ils �taient incapables d�en comprendre et d�en appr�cier la valeur.

Cependant, � la fin, Isaac s��loigna des Philistins et monta � Be�r-Sh�ba. �Et l��ternel lui apparut cette nuit-l� et dit: Je suis le Dieu d�Abraham ton p�re; ne crains pas, car je suis avec toi; et je te b�nirai� (v. 24). Ce n��tait pas seulement la b�n�diction du Seigneur, mais le Seigneur lui-m�me, qui �tait avec lui. Et pourquoi? Parce qu�Isaac s�en �tait all�, laissant derri�re lui les Philistins avec toute leur envie, et leurs d�m�l�s, et leurs contestations, pour se rendre � Be�r-Sh�ba. L�, l��ternel pouvait se manifester � son serviteur, tandis qu�il ne pouvait l�accompagner de sa pr�sence � Gu�rar, bien que, d�une main lib�rale, il e�t r�pandu sur lui ses b�n�dictions pendant qu�il �tait en ce lieu. Pour jouir de la pr�sence de Dieu, il faut �tre l� o� il est, et ce n�est pas au milieu des querelles et des contestations d�un monde impie que nous le trouverons; aussi, plus l�enfant de Dieu se h�tera de quitter ces choses, mieux il s�en trouvera. Ce fut l�exp�rience que fit Isaac. Aussi longtemps qu�il s�journa parmi les Philistins, il n�exer�a aucune influence salutaire sur eux et n�eut pas de repos dans son �me.

Le v�ritable moyen d��tre utile aux hommes de ce monde, c�est de se tenir s�par� d�eux, dans la puissance de la communion avec Dieu, leur montrant ainsi le mod�le d�un �chemin plus excellent�.

Le progr�s spirituel qu�a fait Isaac se manifeste ici avec l�effet moral produit par sa marche. De l�, il monta � Be�r-Sh�ba. Et l��ternel lui apparut, et il b�tit l� un autel; il invoqua l��ternel, il y dressa ses tentes, et ses serviteurs y creus�rent un puits. Il y a l� un heureux progr�s. D�s qu�Isaac eut fait le premier pas dans la voie droite, il marcha de force en force; il entra dans la joie de la pr�sence de Dieu et go�ta les douceurs d�un vrai culte; il montra qu�il �tait �tranger et voyageur, et trouva paix et repos, et un puits incontest� que les Philistins ne pouvaient lui boucher, car ils n��taient pas l�. Ces r�sultats, heureux pour Isaac lui-m�me, produisirent aussi un salutaire effet sur les autres: �Et Abim�lec alla de Gu�rar vers lui, avec Akhuzzath, son ami, et Picol, chef de son arm�e. Et Isaac leur dit: Pourquoi venez-vous vers moi, puisque vous me ha�ssez et que vous m�avez renvoy� d�aupr�s de vous? Et ils dirent: Nous avons vu clairement que l��ternel est avec toi, et nous avons dit: qu�il y ait donc un serment entre nous�, etc. Pour pouvoir agir sur le c�ur et la conscience des gens du monde, il faut vivre dans une s�paration compl�te d�avec eux, tout en usant d�une parfaite gr�ce. Aussi longtemps qu�Isaac demeura � Gu�rar, il n�y eut entre lui et eux que querelles et contestations; Isaac recueillit du chagrin pour lui et ne fit aucun bien � ceux qui l�entouraient. Mais d�s qu�il les eut quitt�s, leurs c�urs furent touch�s, ils le suivirent et voulurent conclure une alliance avec lui.

L�histoire des enfants de Dieu offre de nombreux exemples du m�me genre. Ce qui doit nous importer avant tout, c�est de savoir que nous sommes dans la position dans laquelle Dieu nous veut, et que nous sommes en r�gle avec lui non seulement dans notre position, mais dans la condition morale de notre �me. Si nous sommes en r�gle avec Dieu, nous pouvons esp�rer d�agir sur les autres d�une mani�re salutaire. D�s qu�Isaac fut mont� � Be�r-Sh�ba, d�s qu�il eut pris la position d�adorateur, son �me fut restaur�e et Dieu se servit de lui pour agir sur ceux qui l�entouraient. La pauvret� spirituelle nous prive de beaucoup de b�n�dictions et nous fait faillir � notre t�moignage et � notre service. Nous ne devons pas non plus, quand nous nous trouvons dans une fausse position, nous arr�ter, comme il arrive souvent, pour nous demander: O� trouverons-nous quelque chose de meilleur? Le commandement de Dieu est: �Cessez de mal faire�; puis, quand � nous avons ob�i � ce saint commandement, Dieu nous en fait entendre un autre: �Apprenez � bien faire� (�s. 1:16). Nous sommes dans une compl�te erreur si nous comptons �apprendre � bien faire�, avant que de �cesser de mal faire�. �R�veille-toi, toi qui dors, et rel�ve-toi d�entre les morts (ek t�n nekr�n), et le Christ luira sur toi� (�ph. 5:14).

Lecteur, si vous faites ce que vous savez �tre mal, ou si vous participez en quelque mani�re que ce soit � ce que vous savez �tre contraire � l��criture, �coutez (avec attention) la parole du Seigneur: �Cessez de mal faire�; et soyez s�r que si vous ob�issez � cette parole, vous ne serez pas longtemps dans l�ignorance quant � la route que vous avez � suivre. L�incr�dulit� seule nous conduit � penser que nous ne pouvons pas cesser de mal faire avant d�avoir trouv� quelque chose de mieux � faire.

Que le Seigneur nous donne un �il simple et un esprit docile.

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