Bible Commentaries
Genèse 33

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versets 1-20

Chapitres 33 et 34

Nous allons voir combien toutes les craintes de Jacob �taient d�nu�es de fondement et tous ses plans inutiles. Malgr� la lutte, et quoi que Dieu e�t touch� l�embo�ture de sa hanche et l�e�t rendu boiteux, Jacob continue � former des plans. �Et Jacob leva ses yeux, et regarda; et voici, �sa� venait, et quatre cents hommes avec lui. Et il partagea les enfants entre L�a et Rachel et les deux servantes. Et il mit � la t�te les servantes et leurs enfants, et puis L�a et ses enfants, et puis Rachel et Joseph.� Les craintes de Jacob n�ont pas cess�. Il s�attend encore � ce qu��sa� se venge, et il expose aux premiers coups ceux auxquels il tient le moins. �tonnantes profondeurs du c�ur humain! Qu�il est lent � se confier en Dieu! Si Jacob se f�t r�ellement repos� sur Dieu, jamais il n�e�t craint d��tre d�truit, lui et sa famille. Mais, h�las! nous savons combien le c�ur a de peine � se reposer simplement, dans une paisible confiance, sur un Dieu toujours pr�sent, tout-puissant et infiniment mis�ricordieux.

Dieu nous montre ici combien toute cette inqui�tude du c�ur est vaine: �Et �sa� courut � sa rencontre, et l�embrassa, et se jeta � son cou, et le baisa; et ils pleur�rent�. Le pr�sent de Jacob n��tait pas n�cessaire, et son plan �tait inutile. Dieu �apaisa� �sa�, comme d�j� il avait apais� Laban. Dieu prend ainsi plaisir � nous faire sentir la l�chet� et l�incr�dulit� de nos pauvres c�urs, et � dissiper toutes nos craintes. Au lieu de rencontrer l��p�e d��sa�, Jacob rencontre les bras ouverts d�un fr�re! au lieu d�avoir � combattre l�un contre l�autre, ils confondent leurs larmes! Telles sont les voies de Dieu! Qui ne se confierait en lui? D�o� vient que, malgr� toutes les preuves que nous avons de sa fid�lit� envers ceux qui se confient en lui, nous soyons, � chaque nouvelle occasion, si dispos�s � douter et � h�siter? H�las! � c�est que nous ne connaissons pas assez Dieu. �R�concilie-toi avec Lui, je te prie, et sois en paix� (Job 22:21). Ceci est vrai et de l�homme inconverti et de l�enfant de Dieu. Conna�tre Dieu r�ellement, lui �tre v�ritablement attach�, c�est la vie et la paix. �Et c�est ici la vie �ternelle, qu�ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoy�, J�sus Christ� (Jean 17:3). Plus nous conna�trons Dieu intimement, plus aussi notre paix sera solide et plus nous serons �lev�s au-dessus de toute d�pendance de la cr�ature. �Dieu est un rocher�, et nous n�avons qu�� nous appuyer sur lui pour savoir combien il est dispos� � nous soutenir et puissant pour le faire.

Apr�s cette manifestation de la bont� de Dieu envers lui, nous voyons Jacob s��tablir � Succoth, et, contrairement aux principes et � l�esprit de la vie de p�lerin, y b�tir une maison, comme s�il avait �t� chez lui. Or, il est �vident que Succoth n��tait pas le lieu que Dieu lui avait destin�. L��ternel ne lui avait pas dit: �Je suis le Dieu de Succoth�, mais �Je suis le Dieu de B�thel�. C�est donc B�thel et non Succoth que Jacob aurait d� avoir en vue, comme but principal. Mais, h�las! nos c�urs sont toujours port�s � se contenter d�une position et d�une part inf�rieures � celles que Dieu, dans sa bont�, voudrait nous donner.

Ensuite, Jacob s�avance jusqu�� Sichem et y ach�te une pi�ce de terre, restant toujours en de�� des limites que Dieu lui avait assign�es, et indiquant, par le nom m�me qu�il donne � son autel, l��tat moral de son �me. Il l�appelle: �Dieu, le Dieu d�Isra�l�; or, sans doute, nous avons le privil�ge de le conna�tre comme notre Dieu, mais c�est plus encore de le conna�tre comme le Dieu de sa propre maison, en pouvant nous consid�rer nous-m�mes comme faisant partie de cette maison. Le croyant a le privil�ge de conna�tre Christ comme son �Chef�; mais c�est un privil�ge plus grand encore de conna�tre Christ comme le �Chef� de son corps, l��glise, et de savoir que nous sommes les membres de ce corps.

Nous verrons, au chapitre 35, Jacob amen� � se faire de Dieu une id�e bien plus grande et plus glorieuse; mais � Sichem, il est �videmment dans une situation morale peu �lev�e; et il en souffre, comme il arrive toujours quand nous ne savons pas saisir la position que Dieu nous a faite. Les deux tribus et demie qui s��tablirent en de�� du Jourdain tomb�rent les premi�res entre les mains de l�ennemi: il en fut de m�me pour Jacob: le chapitre 34 nous apprend quels furent les fruits amers de son s�jour � Sichem, quelle tache en r�sulta pour sa famille, malgr� les efforts de Sim�on et de L�vi qui avaient voulu l�effacer par la violence et l��nergie de la nature, et qui avaient commis ainsi un acte qui ajoute un surcro�t de chagrin � la peine de Jacob. Jacob est m�me plus vivement affect� de leur violence que de l�insulte faite � sa fille. �Et Jacob dit � Sim�on et � L�vi: Vous m�avez troubl�, en me mettant en mauvaise odeur aupr�s des habitants du pays, les Canan�ens et les Ph�r�ziens, et moi je n�ai qu�un petit nombre d�hommes; et ils s�assembleront contre moi, et me frapperont, et je serai d�truit, moi et ma maison� (v. 30). Ce sont les cons�quences qui pourront r�sulter de cette affaire pour lui-m�me et pour sa maison qui affectent le plus Jacob. Il semble avoir v�cu dans une crainte constante de quelque danger pour lui-m�me et pour sa famille, montrant partout un esprit inquiet, craintif, calculateur, incompatible avec une vie de foi r�elle en Dieu.

Ce n�est pas � dire que Jacob ne f�t pas un croyant; nous savons qu�il a sa place au milieu de �la grande nu�e de t�moins� (H�breux 11 hb 11.1-12.2); mais il ne marcha pas dans l�exercice habituel de ce principe divin, et en cons�quence il fit de tristes chutes. La foi l�aurait-elle conduit � dire: �Je serai d�truit moi et ma maison�? alors que Dieu lui avait fait cette promesse: �Je te garderai�; je ne t�abandonnerai pas� (chap. 28:14-15 gn 28.10-15). La promesse de Dieu e�t d� tranquilliser son c�ur; mais, dans le fait, Jacob �tait plus occup� du danger qu�il courait au milieu des Sich�mites, que de la s�curit� dans laquelle il se trouvait entre les mains du Dieu de la promesse. Il e�t d� savoir que pas un cheveu de sa t�te ne serait touch�; et au lieu de regarder � Sim�on et � L�vi, ou aux cons�quences de leur action pr�cipit�e, il eut d� se juger lui-m�me, car pourquoi s��tait-il �tabli � Sichem? S�il ne l�e�t pas fait, Dina n�e�t pas �t� d�shonor�e, et la violence de ses fils n�e�t pas �t� manifest�e. Que de chr�tiens ne voit-on pas se plonger dans le chagrin et la peine par leur propre infid�lit�, puis accuser les circonstances au lieu de se juger eux-m�mes!

Un grand nombre de parents chr�tiens sont dans l�angoisse et g�missent en voyant la turbulence, l�insubordination et la mondanit� de leurs enfants; mais en g�n�ral ils n�ont � bl�mer qu�eux-m�mes de tout cela, parce qu�ils n�ont pas march� fid�lement devant Dieu � l��gard de leur famille. Il en fut ainsi de Jacob. Il n�aurait pas d� s��tablir � Sichem; et comme il manquait de cette sensibilit� d�licate qui lui aurait fait d�couvrir sa fausse position, Dieu, dans sa fid�lit�, se sert des circonstances pour le ch�tier. �On ne se moque pas de Dieu; car ce qu�un homme s�me, cela aussi il le moissonnera� (Gal. 6:7). C�est l� un principe qui d�coule du gouvernement moral de Dieu, et � l�application duquel nul ne saurait �chapper; et, pour l�enfant de Dieu, c�est une gr�ce positive qu�il soit appel� � recueillir les fruits de ses erreurs. C�est une gr�ce que d��tre amen� � sentir, d�une mani�re ou d�une autre, combien c�est une chose am�re que de s��loigner ou de se tenir � distance du Dieu vivant. Il faut que nous apprenions qu�ici n�est pas le lieu de notre repos; car Dieu ne veut pas nous donner un repos souill�. Que son nom en soit b�ni! Le d�sir de Dieu est que nous demeurions en lui et avec lui. Telle est la perfection de sa gr�ce. Et quand nous nous �garons ou que nous restons en arri�re, il nous dit: �Si tu reviens, � Isra�l, dit l��ternel, reviens � moi� (J�r. 4:1). Une fausse humilit�, fruit de l�incr�dulit�, porte celui qui s�est �gar� ou qui est rest� en arri�re, � prendre une position inf�rieure � celle qu�il tient de Dieu, parce qu�il ne conna�t pas le principe sur lequel Dieu restaure ceux qui sont tomb�s, ni dans quelle mesure il les restaure. L�enfant prodigue demande � �tre fait serviteur, ignorant que, quant � lui, il n�a pas plus droit � la place de serviteur qu�� celle de fils, et que, en outre, il serait indigne du caract�re du p�re de le placer dans une telle position. Il faut que nous venions � Dieu sur un principe et d�une mani�re qui soit dignes de lui, ou bien il faut rester loin de lui.

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bibliography-text="Commentaire sur Genesis 33". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/genesis-33.html.