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Saturday, September 28th, 2024
the Week of Proper 20 / Ordinary 25
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Genesis 4". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/genesis-4.html.
bibliography-text="Commentaire sur Genesis 4". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/
versets 1-26
Chapitres 4 et 5
Chaque partie du livre de la Gen�se nous fournit une nouvelle preuve de ce fait, savoir: que nous parcourons ici, comme �en germe�, toute l�histoire de l�homme.
Ca�n et Abel nous offrent les premiers types de l�homme religieux du monde et du vrai croyant. N�s tous deux en dehors du paradis, fils d�Adam d�chu, il n�y avait rien dans leur nature qui p�t �tablir une diff�rence essentielle entre eux. Tous deux, ils �taient p�cheurs, tous deux ils avaient une nature d�chue; ni l�un, ni l�autre, ils n��taient innocents. Il est important de bien saisir ce point, afin de bien pouvoir discerner aussi ce que sont r�ellement la gr�ce divine et la foi. Si la diff�rence qui a exist� de fait entre Ca�n et Abel e�t tenu � leur nature, il en r�sulterait n�cessairement qu�ils ne partageaient pas la nature d�chue de leur p�re et ne participaient pas aux cons�quences de sa chute: et alors, il n�aurait pas pu y avoir lieu � la manifestation de la gr�ce et � l�exercice de la foi.
On a voulu dire que l�homme na�t avec des qualit�s et des capacit�s qui, bien employ�es, le mettraient en �tat de se frayer un chemin vers Dieu. Mais l��criture nous apprend que Ca�n et Abel �taient n�s non en dedans, mais en dehors du paradis: ils �taient fils non d�Adam innocent, mais d�Adam d�chu. Ils sont entr�s dans le monde, participants de la nature de leur p�re; et sous quelque apparence que cette nature, qui �tait la leur, se soit manifest�e, c��tait toujours la nature, une nature d�chue et p�cheresse. Ce qui est n� de la chair, est non pas seulement charnel, mais chair; et ce qui est n� de l�Esprit est non pas seulement spirituel, mais esprit (Jean 3:6 j 3.5-7).
Nulle �poque n�offr�t jamais d�occasion plus favorable pour la manifestation des qualit�s, des capacit�s, des ressources et des tendances distinctives de la nature humaine que les temps de Ca�n et d�Abel. Si, par nature, l�homme avait poss�d� quelque chose qui e�t pu lui faire recouvrer son innocence perdue et le ramener dans le paradis, il avait alors l�occasion d�en faire preuve: mais Ca�n et Abel �taient perdus; ils �taient �chair�; ils n��taient pas innocents, car Adam perdit son innocence et ne la recouvra jamais. Adam n�est que le chef d�chu d�une race d�chue; � par la d�sob�issance d�un seul, plusieurs furent constitu�s �p�cheurs� (Rom. 5:19 rm 5.12-21); � il devint, pour ce qui le regarde personnellement, la source corrompue d�une humanit� d�chue, coupable et corrompue, le tronc mort de toutes les branches d�une humanit�, moralement et spirituellement morte. Il est vrai que, comme nous l�avons vu plus haut, Adam devint lui-m�me un objet de la gr�ce et montra une foi vivante au Sauveur promis; mais cette foi ne tenait pas � sa nature. Il n��tait pas non plus au pouvoir de la nature de la communiquer; elle n��tait en aucune mani�re h�r�ditaire; mais elle �tait en lui le fruit de l�amour divin, elle avait �t� implant�e dans son �me par la puissance divine. Adam pouvait, selon les voies naturelles, communiquer tout ce qui �tait �naturel�, rien de plus. Or, puisque comme p�re, il �tait dans un �tat d�chu, son fils ne pouvait �tre dans un autre �tat, et participait n�cessairement de la nature de celui dont il �tait issu. Tel �celui qui engendre�, tels sont �ceux qui sont engendr�s de lui� (comp. 1 Jean 5:1 1j 5.1); �tel qu�est celui qui est poussi�re, tels aussi sont ceux qui sont poussi�re� (1 Cor. 15:48 1cr 15.39-50).
Rien n�est plus important dans son genre, qu�une intelligence claire de la doctrine de la �primaut� f�d�rale�, comme on l�appelle. En lisant les versets 12 � 21 du chap. 5 de l��p�tre aux Romains, sur lesquels d�ailleurs je ne veux pas m�arr�ter ici, le lecteur verra que l��criture range toute la race humaine sous deux chefs. Le chapitre 15 de la premi�re �p�tre aux Corinthiens nous pr�sente des instructions analogues dans les vers. 44 et suivants. Dans le premier homme, nous avons devant nous le p�ch�, la d�sob�issance et la mort; dans le second homme, nous avons la justice, l�ob�issance et la vie. De m�me que nous h�ritons une nature du premier, nous en h�ritons une du second. Sans doute, chacune de ces natures d�ploiera et manifestera, dans chaque individu et dans chaque cas particulier, les forces et les facult�s qui lui sont propres; toutefois, il y a possession v�ritable d�une nature r�elle, abstraite et positive. Or, comme c�est par la naissance selon la chair que nous h�ritons de la nature du premier homme, de m�me c�est par une nouvelle naissance que nous h�ritons de celle du second homme. L�enfant nouveau-n�, bien qu�incapable d�accomplir l�acte qui r�duisit Adam � la condition de cr�ature d�chue, n�en est pas moins participant de la nature d�Adam: il en est de m�me de l�enfant de Dieu nouveau-n�: l��me nouvellement r�g�n�r�e, bien qu��tant rest�e absolument �trang�re � l�accomplissement de l��uvre de parfaite ob�issance de �l�Homme Christ J�sus�, n�en est pas moins participante de sa nature. Sans doute, le p�ch� du premier homme ne s�est pas arr�t� sur Adam seul, mais il a pass� � toute sa post�rit�: la justice ne s�est pas arr�t�e non plus dans le second homme, mais elle a abond� sur plusieurs: mais en m�me temps il y a une participation vraie et actuelle � une nature r�elle, quels qu�en soient les caract�res. La premi�re nature est selon �la volont� de l�homme� (Jean 1:13 j 1.11-13); la seconde nature est selon �la volont� de Dieu�, comme Jacques aussi nous dit: �De sa propre volont�, il nous a engendr�s par la parole de la v�rit� (Jacques 1:18).
Il r�sulte de tout ce que nous avons dit que, par nature, et par les circonstances au milieu desquelles il vivait, Abel n��tait pas diff�rent de son fr�re Ca�n: sous ce rapport �il n�y a pas de diff�rence!� (Rom. 3:22 rm 3.21-24). Mais ils diff�raient pourtant l�un de l�autre; or, cette diff�rence �tait tout enti�re dans leurs sacrifices, et ceci rend l�enseignement que Dieu veut nous faire trouver ici tr�s simple pour tout p�cheur convaincu de p�ch�, pour quiconque sent r�ellement que non seulement il est participant de la nature d�chue du premier homme, mais qu�il est lui-m�me p�cheur. L�histoire d�Abel nous apprend, en effet, par quel chemin un p�cheur peut s�approcher de Dieu, et sur quel fondement il peut se tenir devant lui, et avoir communion avec lui; elle nous apprend clairement que, si un p�cheur peut s�approcher de Dieu, ce ne peut �tre en vertu de quoi que ce soit qui appartienne ou soit li� � sa nature, et que c�est en dehors de lui-m�me dans la personne et dans l��uvre d�un autre, qu�il doit chercher le vrai et �ternel fondement de sa relation avec le juste, saint et seul vrai Dieu. Le chapitre 11 de l��p�tre aux H�breux d�veloppe ce sujet de la mani�re la plus claire: �Par la foi, Abel offrit � Dieu un plus excellent sacrifice que Ca�n, et par ce sacrifice il a re�u le t�moignage d��tre juste, Dieu rendant t�moignage � ses dons; et par lui, �tant mort, il parle encore�. Ce n�est pas d�Abel qu�il est question, mais de son sacrifice; ce n�est pas de la personne qui apportait l�offrande mais de l�offrande elle-m�me: et c�est dans ce qui concerne les offrandes que g�t la grande diff�rence qu�il y a entre Ca�n et Abel. Toute la v�rit� quant � la position d�un p�cheur devant Dieu est renferm�e l�.
Voyons maintenant quelles �taient les offrandes: �Et il arriva, au bout de quelque temps, que Ca�n apporta, du fruit du sol, une offrande � l��ternel. Et Abel apporta, lui aussi, des premiers-n�s de son troupeau, et de leur graisse. Et l��ternel eut �gard � Abel et � son offrande, mais � Ca�n et � son offrande il n�eut pas �gard� (Gen. 4:3-5). Ca�n offrit � l��ternel le fruit d�une terre maudite, et il l�offrit sans effusion de sang pour �ter la mal�diction; il offrit un sacrifice �non sanglant�, parce qu�il n�avait pas de foi. S�il e�t poss�d� la foi, ce principe divin lui aurait enseign�, m�me dans ces premiers jours de l�histoire de l�homme d�chu, que �sans effusion de sang, il n�y a pas de r�mission� (H�b. 9:22): et c�est l� une v�rit� de premi�re importance. Les gages du p�ch�, c�est la mort: Ca�n �tait p�cheur, et comme tel, la mort le s�parait de Dieu. Mais dans son offrande, Ca�n n�en tient nul compte; il n�offre point le sacrifice d�une vie, afin de satisfaire aux exigences de la saintet� divine et de r�pondre � sa propre condition comme p�cheur; il ne tient pas compte que la terre a �t� maudite � cause du p�ch�. Il agit envers Dieu comme si v�ritablement Dieu avait �t� semblable � lui, et comme si Dieu pouvait accepter le fruit entach� de p�ch� d�une terre maudite. Le sacrifice �non sanglant� de Ca�n implique tout cela et bien plus encore. La raison dira sans doute: �Mais quel sacrifice plus acceptable l�homme pourrait-il offrir que celui qu�il s�est acquis par le travail de ses mains et � la sueur de son front?� La raison et m�me l�esprit religieux de l�homme naturel peuvent penser ainsi, en effet, mais Dieu pense autrement et la foi est s�re qu�elle s�accordera toujours avec les pens�es de Dieu. Dieu enseigne, et la foi croit qu�il faut le sacrifice d�une vie pour que l�homme puisse s�approcher de Dieu. Ainsi, quand nous consid�rons le minist�re du Seigneur J�sus, nous voyons bient�t que, s�il ne f�t pas mort sur la croix, son service tout entier e�t �t� absolument inutile quant � ce qui concerne l��tablissement de nos relations avec Dieu. J�sus a �t� de lieu en lieu, faisant du bien durant toute sa vie, cela est vrai; mais sa mort seule d�chira le voile (Matt. 27:51 mt 27.50-53), et elle seule pouvait le d�chirer. Si J�sus e�t continu� jusqu�� pr�sent � �aller de lieu en lieu en faisant le bien�, le voile serait rest� entier pour fermer � l�adorateur l�acc�s dans le �saint des saints�. Nous voyons ainsi combien �tait faux le fondement sur lequel Ca�n se pr�sentait devant Dieu comme adorateur et sacrificateur: un p�cheur non pardonn�, se pr�sentant devant l��ternel, pour lui offrir un sacrifice �non sanglant�, ne pouvait �tre regard� que comme un p�cheur coupable d�une pr�somption sans pareille; son offrande, sans doute, �tait le produit de son p�nible travail; mais qu�importe? Le travail d�un p�cheur pouvait-il �ter la mal�diction du p�ch� et en faire dispara�tre la souillure? Pouvait-il satisfaire aux exigences d�un Dieu infiniment saint? Pouvait-il fournir au p�cheur ce qui lui �tait n�cessaire pour �tre re�u aupr�s de Dieu? Pouvait-il annuler le ch�timent d� au p�ch�? Pouvait-il �ter � la mort son aiguillon ou au s�pulcre sa victoire? Pouvait-il faire cela en tout ou en partie? � Non, car �sans effusion de sang, il n�y a pas de r�mission�. Le sacrifice �non sanglant� de Ca�n, ainsi que tout sacrifice non sanglant, �tait non seulement sans valeur, mais de fait abominable aux yeux de Dieu: il d�montrait non seulement l�ignorance compl�te de Ca�n quant � sa propre condition, mais aussi son ignorance compl�te � l��gard du caract�re de Dieu. �Dieu n�est pas servi par des mains d�hommes, comme s�il avait besoin de quelque chose� (Actes 17:25). Ca�n pensait qu�on pouvait s�approcher de Dieu de cette mani�re; et tout homme, qui n�a que la religion naturelle, pense de m�me. De si�cle en si�cle, Ca�n a eu des milliers de disciples. Le culte de Ca�n a toujours abond� partout dans le monde: c�est le culte de toute �me inconvertie; c�est le culte que maintiennent tous les faux syst�mes de religion qui existent sous le soleil.
L�homme serait heureux de faire de Dieu son d�biteur, mais �Dieu veut mis�ricorde et non pas sacrifice�, car �il est plus heureux de donner que de recevoir� (Actes 20:35), et assur�ment c�est � Dieu que la premi�re place appartient. �Sans contredit, le moindre est b�ni par celui qui est plus excellent� (H�b. 7:7). �Qui lui a donn� le premier?� (Rom. 11:35 rm 11.33-36). Dieu accepte la plus petite offrande de la part d�un c�ur qui a appris ce qu�exprimait David en ces mots: �Ce qui vient de ta main nous te le donnons� (1 Chr. 29:14). Mais du moment que l�homme a la pr�tention de prendre la place de �premier� donateur, Dieu r�pond: �Si j�avais faim, je ne te le dirais pas� (Psaumes 50:12), car, �Dieu n�est pas servi par des mains d�hommes, comme s�il avait besoin de quelque chose, lui qui donne � tous la vie et la respiration et toutes choses� (Actes 17:25). Il n�est pas possible que le grand dispensateur de toutes choses ait �besoin de quelque chose�. La louange est tout ce que nous pouvons offrir � Dieu, et nous ne pouvons la lui offrir qu�autant que nous comprenons pleinement que nos p�ch�s sont effac�s, et ceci encore nous ne le savons que par la foi en la vertu d�une expiation accomplie.
Du sacrifice de Ca�n, passons maintenant au sacrifice d�Abel: �Et Abel apporta, lui aussi, des premiers-n�s de son troupeau et de leur graisse� (v. 4). En d�autres termes, il saisit par la foi cette glorieuse v�rit� que l�homme peut s�approcher de Dieu au moyen d�un sacrifice, que le p�cheur peut placer la mort d�un autre entre lui-m�me et la cons�quence de son p�ch�: qu�il peut satisfaire aux exigences de la nature de Dieu et aux attributs de son caract�re par le sang d�une victime sans tache, d�une victime offerte pour r�pondre � la fois � ce que Dieu r�clame et aux profonds besoins du p�cheur. C�est, en r�sum�, la doctrine de la croix, dans laquelle seule la conscience d�un p�cheur trouve le repos, parce que Dieu est pleinement glorifi� dans la croix. Tout homme, divinement convaincu de p�ch�, sent que la mort et le jugement sont la juste r�compense de ses crimes (voyez Luc 23:41 lc 23.39-43) et qu�il n�est pas en son pouvoir, quoi qu�il fasse, de changer cette destin�e. Il peut travailler et se fatiguer; il peut, � la sueur de son front, se procurer une offrande: il peut faire des v�ux et prendre des r�solutions, changer sa mani�re de vivre, r�former son caract�re; il peut �tre mod�r�, moral, droit et, dans l�acception humaine du mot, religieux; il peut, sans avoir la foi, prier, lire et entendre des sermons; en un mot, il peut faire tout ce qui rentre dans le domaine de la capacit� de l�homme, et malgr� tout cela, n�avoir devant lui que la mort et le jugement sans aucune possibilit� pour lui de dissiper ces deux lourds nuages qui se sont amoncel�s sur son horizon. Ils sont l�; et loin de pouvoir les �carter par toutes ses �uvres, il vit dans l�anticipation continuelle du moment o� l�orage qui le menace viendra frapper sa t�te coupable. Il est impossible qu�un p�cheur se transporte de l�autre c�t� de la �mort et du jugement�, dans la vie et la gloire, par ses propres �uvres; ses �uvres m�mes, il ne les accomplit que dans le but de se pr�parer, si possible, � rencontrer les effrayantes r�alit�s qu�il entrevoit. Mais c�est pr�cis�ment quand le p�cheur en est l�, que la croix lui est pr�sent�e: elle lui montre que Dieu a pourvu � tout ce dont il a besoin dans sa culpabilit� et sa mis�re. � la croix, il peut voir la mort et le jugement faire place � la vie et � la gloire. Christ a fait dispara�tre, de dessus la sc�ne, la mort et le jugement, pour ce qui concerne le vrai croyant, et leur a substitu� la vie, la justice et la gloire. �Il a annul� la mort, et a fait luire la vie et l�incorruptibilit� par l��vangile� (2 Tim. 1:10). Il a glorifi� Dieu, en �tant ce qui nous aurait pour toujours tenus loin de sa sainte et bienheureuse pr�sence. �Il a aboli le p�ch� (H�b. 9:26 hb 9.25-28).
Tout ceci est repr�sent� en figure dans �le plus excellent sacrifice� d�Abel. Abel n�essaye pas d�annuler la v�rit� quant � sa condition et quant � la place qui lui appartient comme p�cheur; il n�essaye pas de d�tourner �la lame d��p�e� et de forcer le chemin vers l�arbre de vie; il n�offre pas pr�somptueusement un sacrifice �non sanglant�, ni ne pr�sente � l��ternel le fruit d�une terre maudite: il prend la place qui convient � un p�cheur, et comme tel, il met la mort d�une victime entre lui et ses p�ch�s et entre ses p�ch�s et la saintet� d�un Dieu qui hait le p�ch�. Abel m�ritait la mort et le jugement, mais il trouve un substitut.
Il en est de m�me pour tout pauvre p�cheur accus� et condamn� par lui-m�me. Christ est son substitut, sa ran�on, son �plus excellent sacrifice�, son Tout. Comme Abel, il sent que le fruit de la terre ne pourra jamais lui profiter; il sent que, quand il pr�senterait � Dieu les plus beaux fruits de la terre, sa conscience n�en resterait pas moins souill�e par le p�ch�, attendu que �sans effusion de sang, il n�y a point de r�mission�. Il n�y a que le parfait sacrifice du Fils de Dieu qui puisse mettre le c�ur et la conscience � l�aise; et tous ceux qui, par la foi, saisissent cette divine r�alit�, jouiront d�une paix que le monde ne peut ni donner, ni �ter. C�est la foi qui, d�s � pr�sent, met l��me en possession de cette paix: �Ayant donc �t� justifi�s sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur J�sus Christ� (Rom. 5:1). �Par la foi, Abel offrit � Dieu un plus excellent sacrifice que Ca�n�. Ce n�est pas une affaire de sentiment, comme voudraient le faire penser beaucoup de personnes; c�est uniquement une question de foi en un fait accompli, de foi op�r�e dans l��me du p�cheur par la puissance du Saint Esprit. Cette foi diff�re compl�tement de ce qui n�est qu�un sentiment du c�ur ou une adh�sion de l�intelligence. Le sentiment n�est pas la foi; l�adh�sion de l�intelligence n�est pas la foi, quoi qu�on en dise. La foi n�est pas une chose qui soit un jour, et qui ne soit plus un autre jour; elle est un principe imp�rissable, �manant d�une source �ternelle, savoir de Dieu lui-m�me. Elle saisit la v�rit� de Dieu et place l��me en la pr�sence de Dieu.
Ce qui n�est que sentiment ne peut jamais s��lever au-dessus de sa propre source, et cette source est le moi; mais la foi a Dieu et sa Parole �ternelle pour objets, et elle est un lien vivant unissant le c�ur qui la poss�de � Dieu qui la donne. Les sentiments humains, quelque profonds, quelque �pur�s qu�ils soient, ne peuvent jamais unir l��me � Dieu. Ils ne sont ni divins, ni �ternels, mais humains et passagers. Ils sont comme le kikajon de Jonas, qui cr�t dans une nuit et s�cha dans une nuit. La foi n�est pas ainsi, elle est un principe qui participe de toute la valeur, de toute la puissance et de toute la r�alit� de la source dont il �mane et de l�objet sur lequel il agit. Par elle, l��me est justifi�e (Rom. 5:1); c�est elle qui purifie le c�ur (Actes 15:9), elle qui op�re par l�amour (Gal. 5:6), elle qui est victorieuse du monde (1 Jean 5:4). Le sentiment appartient � la nature et � la terre; la foi est de Dieu et du ciel le sentiment s�occupe du moi et des choses d�en bas la foi s�occupe de Christ, porte les regards sur les choses d�en haut; le sentiment laisse l��me dans l�obscurit� et le doute, et l�occupe de son propre �tat, incertain et changeant; la foi introduit l��me dans la lumi�re et le repos, et l�occupe de la v�rit� immuable de Dieu et du sacrifice de Christ. La foi, sans doute, produit des sentiments et des pens�es; des sentiments spirituels et des pens�es vraies; mais il ne faut jamais confondre les fruits de la foi avec la foi elle-m�me. Je ne suis pas justifi� par des sentiments, ni m�me par la foi et des sentiments; mais uniquement par la foi. Et pourquoi? � parce que la foi croit et tient pour vrai ce que Dieu dit, elle saisit Dieu tel qu�il s�est r�v�l� dans la personne et l��uvre du Seigneur J�sus Christ. En cela est la vie, la justice et la paix. Conna�tre Dieu tel qu�il est, c�est la somme de tout bonheur pr�sent et �ternel. L��me qui a trouv� Dieu a trouv� tout ce dont elle pourra jamais avoir besoin dans le pr�sent et dans l�avenir; mais Dieu ne peut �tre connu que par sa propre r�v�lation et par la foi qu�il communique lui-m�me, et qui a toujours la r�v�lation divine pour objet.
Ainsi, nous pouvons comprendre jusqu�� un certain point la force et la signification de ces paroles: �Par la foi, Abel offrit un plus excellent sacrifice que Ca�n�. Ca�n n�avait pas la foi; c�est pourquoi il offrit un sacrifice �non sanglant�. Abel avait la foi, c�est pourquoi il offrit �le sang et la graisse�, qui, en type, repr�sentaient l�offrande de la vie de Christ, et l�excellence inh�rente � sa personne. Le �sang� repr�sentait la vie; la �graisse�, l�excellence de la personne, c�est pourquoi la loi mosa�que d�fendait de manger le sang et la graisse. Le sang, c�est la vie; or l�homme, sous la loi n�avait aucun droit � la vie; cependant le chapitre 6 de l��vangile selon Jean nous apprend qu�� moins que nous buvions le sang, nous n�avons point la vie en nous-m�mes. Christ est la vie. Il n�existe pas une �tincelle de vie en dehors de lui; hors de Christ tout est mort. �En lui �tait la vie�, et en aucun autre. Or, � la croix, il laissa sa vie; et c�est � cette vie que, par imputation, le p�ch� fut attach�, alors qu�il fut clou� sur le bois maudit. Ainsi, en laissant sa vie, Christ laissa avec elle le p�ch� qui y �tait attach�; en sorte qu�il a effectivement �t� le p�ch�, l�ayant laiss� dans la tombe, d�o� il est ressorti lui-m�me triomphant, dans la puissance d�une nouvelle vie, � laquelle la justice se rattache d�une mani�re aussi distincte que le p�ch� avait �t� rattach� � cette autre vie qu�il laissa sur la croix. �L��me de la chair est dans le sang; et moi je vous l�ai donn� sur l�autel, pour faire propitiation pour vos �mes; car c�est le sang qui fait propitiation pour l��me� (L�v. 17:11). Tout ceci m�rite la plus s�rieuse attention, et rendra plus profonde dans nos �mes la conscience que la mort de Christ a parfaitement et compl�tement �t� le p�ch�. Or, tout ce qui rend plus profonde l�intelligence et le sentiment que nous avons de cette glorieuse r�alit�, affermit n�cessairement notre paix et nous rend capables de propager plus efficacement la gloire de Christ, pour autant que cette gloire est li�e � notre t�moignage et � notre service.
L�histoire de Ca�n et d�Abel met en relief un point tr�s important, que nous avons d�j� touch� plus haut, savoir: l�identification de chacun de ces deux hommes avec l�offrande qu�il pr�sentait. Pour l�un comme pour l�autre, c��tait le caract�re de l�offrande, et non la personne de celui qui offrait, qui �tait mis en question. C�est pourquoi nous lisons d�Abel que �Dieu rendit t�moignage � ses dons�. Dieu ne rendit pas t�moignage � Abel, mais � son sacrifice; et par ce sacrifice, Abel re�ut le t�moignage d��tre juste (voyez H�b. 11:4 hb 11.4); et ceci montre clairement quel est le vrai fondement de la paix du croyant et de son acceptation devant Dieu.
Il y a dans notre c�ur une tendance continuelle � faire reposer notre paix et notre acceptation sur quelque chose qui est en nous ou qui vient de nous, bien que nous admettions que ce �quelque chose� soit un fruit du Saint Esprit. De l� vient que nous regardons constamment en nous-m�mes, tandis que le Saint Esprit voudrait toujours nous faire regarder en dehors de nous. La position du croyant ne d�pend pas de ce que lui est, mais de ce que Christ est. S��tant approch� de Dieu �au nom de J�sus�, il est identifi� avec lui et accept� en son nom, et il ne peut pas plus �tre rejet� que celui au nom duquel il s�est approch� de Dieu. Avant de pouvoir toucher au croyant le plus faible, il faut s�en prendre � Christ lui-m�me, en sorte que la s�curit� du croyant repose sur un fondement in�branlable. En lui-m�me, pauvre et indigne p�cheur, le croyant s�est approch� de Dieu au nom de Christ; il a �t� identifi� avec Christ, accept� en lui et comme lui, et associ� � lui dans sa vie. Dieu rend t�moignage non au croyant, mais � son don; or, son don, c�est Christ. Il y a l� de quoi tranquilliser et consoler parfaitement! C�est notre heureux privil�ge de pouvoir, dans la confiance de la foi, renvoyer toute accusation et tout accusateur � Christ et � l�expiation qu�il a accomplie. Tout, pour nous, d�coule de lui. Nous nous glorifions en lui continuellement. Nous n�avons aucune confiance en nous-m�mes, mais en celui qui a accompli toutes choses pour nous. Nous nous attachons � son nom; nous nous confions en son �uvre; nos regards sont arr�t�s sur sa personne, et nous attendons son retour. Mais le c�ur charnel montre bien vite toute l�inimiti� dont il est rempli contre une v�rit� qui r�jouit et satisfait le c�ur du fid�le. Ca�n en est un exemple: �Il fut tr�s irrit�, et son visage fut abattu� (v. 5). Ce qui remplit Abel de paix, remplit Ca�n de col�re. Par incr�dulit�, Ca�n m�prise la seule voie par laquelle un p�cheur puisse s�approcher de Dieu: au lieu d�offrir le sang sans lequel il n�y a pas de r�mission, il se pr�sente avec le fruit de ses �uvres; puis, parce qu�il n�est pas agr�� dans ses p�ch�s, et qu�Abel est re�u en vertu de son offrande, �il est tr�s irrit�, et son visage est abattu�. Et comment aurait-il pu en �tre autrement? Ca�n ne pouvait �tre re�u que dans ses p�ch�s ou sans ses p�ch�s; or Dieu ne pouvait le recevoir avec ses p�ch�s, et comme il n�a pas voulu apporter le sang qui seul pouvait en faire l�expiation, il a �t� rejet�, et �tant rejet�, il fait conna�tre par ses �uvres quels sont les fruits d�une religion corrompue. Il pers�cute et tue le fid�le t�moin, l�homme agr�� et justifi�, l�homme de foi; et il devient ainsi le mod�le et le pr�curseur de tous ceux qui, dans tous les temps, ont fait une fausse profession de pi�t�. En tout temps et en tout lieu, l�homme s�est montr� plus dispos� � pers�cuter son semblable pour ses principes religieux que pour toute autre raison: ainsi fut Ca�n. La justification, une justification pleine, parfaite, sans r�serve, qui est par la foi seule, fait de Dieu tout et de l�homme, rien. Mais l�homme n�aime pas � n��tre rien, il s�en irrite et son visage en est abattu: non qu�il ait quelque raison de se mettre en col�re, car ce n�est en aucune mani�re l�homme qui est en question, mais le principe sur lequel l�homme se pr�sente devant Dieu. Si Dieu e�t re�u Abel en vertu de quelque chose qui f�t inh�rent � sa personne, alors Ca�n aurait eu quelque raison de s�irriter et d��tre abattu de visage; mais si Abel fut re�u � cause de son offrande, et si ce ne fut pas � lui, mais � ses dons que J�hovah rendit t�moignage, la col�re de Ca�n est enti�rement d�pourvue de fondement. C�est ce que d�montre la parole de l��ternel � Ca�n: �Si tu fais bien, ne seras-tu pas agr��?� (ou comme disent les Septante: �Si tu offres convenablement�). Ce �si tu fais bien� se rapporte � l�offrande. Abel fit bien en cherchant un abri derri�re un sacrifice acceptable, Ca�n fit mal en offrant un sacrifice non sanglant; et toute sa conduite ult�rieure ne fut que la cons�quence naturelle de son faux culte.
�Et Ca�n parla � Abel son fr�re; et il arriva, comme ils �taient aux champs, que Ca�n se leva contre Abel, son fr�re, et le tua�. (v. 8). De tout temps, les Ca�n ont pers�cut� et tu� les Abel. L�homme et la religion de l�homme sont en tout temps les m�mes, comme aussi la foi et la religion de la foi sont en tout temps les m�mes, et partout o� la religion de l�homme et la religion de la foi se rencontrent, il y a lutte. Le crime de Ca�n, comme nous venons de le faire remarquer, n��tait que la cons�quence naturelle de son faux culte: le fondement sur lequel reposait l��difice de sa religion �tant mauvais, tout ce qui �tait �lev� dessus �tait mauvais; aussi Ca�n ne s�en tint pas au meurtre d�Abel, mais ayant entendu le jugement que Dieu pronon�ait sur son crime, il d�sesp�ra d��tre pardonn�, parce qu�il ne connaissait pas Dieu, et �il sortit de devant l��ternel� (v. 16). Puis Ca�n b�tit une ville; et de sa famille sont sortis ceux qui cultiv�rent les arts et les sciences utiles et agr�ables; les agriculteurs, les joueurs d�instruments et les ouvriers en m�tal. Ne connaissant pas le caract�re de Dieu, Ca�n juge que son p�ch� est trop grand pour qu�il puisse lui �tre pardonn� (selon le grec1; non qu�il connaisse r�ellement son p�ch�, mais il ne conna�t pas Dieu. La pens�e m�me de Ca�n � l��gard du caract�re de Dieu est un des fruits �pouvantables de la chute. Il ne se soucie pas d��tre pardonn�, parce qu�il ne se soucie pas de Dieu. Il ne conna�t pas sa v�ritable condition, et il ne d�sire pas Dieu; il n�a aucune vraie intelligence du principe en vertu duquel le p�cheur peut s�approcher de Dieu; il est radicalement corrompu, fonci�rement mauvais et tout ce qu�il d�sire, c�est de sortir de la pr�sence de l��ternel, et de se perdre dans le monde et dans les objets qu�il poursuit: il vivra tr�s bien sans Dieu, et se met � embellir le monde de son mieux, afin de pouvoir s�y �tablir honorablement et s�y attirer de la consid�ration, bien qu�aux yeux de Dieu ce monde soit sous la mal�diction et Ca�n, un fugitif et un vagabond.
1 Les Septante traduisent, en effet, le verset 13 ainsi: �Mon crime est trop grand pour m��tre remis (ou pardonn�)�. Le verbe employ� par Ca�n se retrouve au Psaumes 32:1, avec le m�me sens: �dont la transgression est pardonn�e�; et les Septante le rendent aussi par le m�me verbe grec apheth�nai, ��tre remis�.
Tel a �t� �le chemin de Ca�n� cette voie large dans laquelle des milliers de personnes se pr�cipitent aujourd�hui. Je ne veux pas dire que ces personnes soient d�pourvues de tout sentiment religieux; elles aimeraient bien offrir quelque chose � Dieu; elles trouvent juste de lui pr�senter le produit de leur propre labeur, elles ne connaissent ni elles-m�mes, ni Dieu; mais avec tout cela, elles font de diligents efforts pour am�liorer le monde, pour rendre la vie agr�able et l�orner par toutes sortes de moyens. Le rem�de divin pour purifier est rejet�, et l�effort de l�homme pour am�liorer est mis � sa place c�est bien �le chemin de Ca�n� (voyez Jude 11 jd 1.9-13).
Ainsi qu�aux jours de Ca�n les sons agr�ables de la harpe et de l�orgue emp�chaient que le cri du sang d�Abel ne retent�t aux oreilles de l�homme, de m�me aujourd�hui d�autres sons enchanteurs �touffent la voix du sang du Calvaire, et d�autres objets qu�un Christ crucifi� captivent les regards. L�homme d�ploie toutes les ressources de son g�nie pour faire de ce monde une serre chaude, dans laquelle se d�veloppent, sous leurs formes les plus rares, tous les fruits que la chair d�sire avec tant d�ardeur. Non seulement, on pourvoit aux besoins r�els de l�homme comme cr�ature, mais encore le g�nie inventif de l�esprit humain a �t� mis en �uvre pour cr�er des choses que le c�ur convoite d�s qu�il les a aper�ues et sans lesquelles la vie lui semble insupportable. � tout cela on ajoute beaucoup de pr�tendue religion, car, h�las! l�amour m�me est oblig� de confesser que ce qui passe pour de la religion n�est, en grande partie, qu�un �crou de la grande machine construite pour l�exaltation de l�homme. L�homme n�aime pas � �tre sans religion; ce ne serait pas honorable; c�est pourquoi il voudra bien peut-�tre consacrer un jour de la semaine � la religion, ou comme il pense et professe, � ses int�r�ts �ternels, et puis six jours � ses int�r�ts temporels; mais, qu�il travaille pour le temps ou pour l��ternit�, ce sera, en r�alit�, toujours pour lui-m�me.
Tel est �le chemin de Ca�n�. Pesez bien cela, lecteur, et voyez o� commence, o� tend et o� aboutit cette voie! Combien est diff�rente la voie de l�homme de foi! Abel sent et reconna�t la mal�diction; il voit la souillure du p�ch� et, dans l��nergie de sa foi, il offre un sacrifice qui r�pond � tout cela et y r�pond parfaitement. Il cherche et trouve un refuge en Dieu m�me et, au lieu de b�tir une ville sur la terre, il n�y trouve qu�un tombeau. La terre qui, � sa surface, montrait le g�nie et l��nergie de Ca�n et de sa famille, �tait souill�e du sang du juste. Que l�homme du monde, que l�homme de Dieu, que le chr�tien mondanis� s�en souviennent: la terre sur laquelle nous marchons est souill�e du sang du Fils de Dieu Ce sang justifie l��glise, et il condamne le monde et l��il de la foi discerne, sous les belles apparences et l��clat de ce monde �ph�m�re, les noires ombres de la croix de J�sus. �La figure de ce monde passe�
(1 Cor. 7:31). Tout ce qui forme la sc�ne, au milieu de laquelle nous vivons, prendra bient�t fin. �Le chemin de Ca�n� sera suivi de �l�erreur de Balaam�, dans sa forme consomm�e; puis viendra �la contradiction de Cor�, et alors l�ab�me ouvrira sa gueule pour recevoir les m�chants et les enfermer � jamais dans l��obscurit� des t�n�bres� (Jude 13).
Pour la pleine confirmation de ce que nous venons de dire, nous n�avons qu�� jeter un coup d��il sur le contenu du chapitre 5, auquel nous allons passer maintenant, et qui nous transmet l�humiliant t�moignage de la faiblesse de l�homme et de son assujettissement � la mort. L�homme, en effet, pourrait vivre durant des si�cles et engendrer des fils et des filles, et � la fin, il faudrait pourtant qu�il f�t dit de lui: �il mourut!� �La mort r�gna depuis Adam jusqu�� Mo�se�; et encore � �Il est r�serv� aux hommes de mourir une fois.� (Rom. 5:14; H�b. 9:27.) L�homme ne peut �chapper � la mort. Il ne peut, ni par la vapeur, ni par l��lectricit�, ni par toutes les ressources de son g�nie, d�sarmer la mort de son terrible aiguillon. Il saura trouver les moyens d�augmenter et de propager le bien-�tre et les agr�ments de la vie, mais toute son �nergie n�est pas capable d�annuler la sentence de la mort. D�o� donc est venue la mort, cette chose �trange et effrayante? Paul nous l�apprend: �Par un seul homme le p�ch� est entr� dans le monde, et par le p�ch� la mort� (Rom. 5:12). Telle est l�origine de la mort: elle est venue par le p�ch�. Le p�ch� a rompu le lien qui unissait la cr�ature au Dieu vivant, et a assujetti l�homme � l�empire de la mort sans qu�il puisse absolument s�y soustraire, preuve, entre beaucoup d�autres, de sa compl�te incapacit� � s�approcher de Dieu. Il ne peut y avoir de communion entre Dieu et l�homme que dans la puissance de la vie. Or, l�homme est sous la puissance de la mort; et il ne peut, par cons�quent, avoir aucune communion avec Dieu dans son �tat naturel. La vie ne peut pas plus avoir de communion avec la mort, que la lumi�re avec les t�n�bres, ou que la saintet� avec le p�ch�. Il faut que l�homme s�approche de Dieu sur un fondement et un principe tout nouveaux, � savoir: la foi; et cette foi le rend capable de reconna�tre sa vraie position d�homme �vendu au p�ch� et partant, soumis � la mort; et lui fait conna�tre en m�me temps le caract�re de Dieu comme dispensateur d�une vie nouvelle, d�une vie qui est en dehors de la puissance de la mort et de l�Ennemi et que nous-m�mes nous ne pouvons pas perdre. C�est l� ce qui fait la s�curit� de la vie du croyant. Christ est sa vie, � Christ ressuscit� et glorifi�, Christ victorieux de tout ce qui pouvait nous �tre contraire. La vie d�Adam d�pendait de son ob�issance, c�est pourquoi en p�chant il perdit cette vie. Mais Christ, ayant la vie en lui-m�me, descendit ici-bas et satisfit � toutes les cons�quences du p�ch� de l�homme, quelles qu�elles fussent; en se soumettant � la mort, il d�truisit celui qui en avait l�empire et devint, en r�surrection, la vie et la justice de tous ceux qui croient en son nom. Il est impossible d�sormais que Satan porte atteinte � cette vie, soit dans sa source, soit dans son canal, soit dans sa puissance, soit dans sa sph�re, soit dans sa dur�e. Dieu en est la source; Christ ressuscit�, le canal; le Saint Esprit la puissance; le ciel, la sph�re, et l��ternit�, la dur�e. Tout est chang� pour quiconque poss�de cette vie merveilleuse; et bien que, dans un sens, on puisse dire que �au milieu de la vie, nous sommes dans la mort�, nous pouvons dire aussi que �au milieu de la mort, nous sommes dans la vie�. L� o� le Christ ressuscit� introduit son peuple, la mort n�existe pas. Ne l�a-t-il pas abolie? La parole de Dieu nous le d�clare! Christ a fait dispara�tre la mort de dessus la sc�ne et y a introduit la vie; ce n�est donc pas la mort, mais la gloire, que le chr�tien a devant lui. La mort est derri�re lui pour toujours; quant � l�avenir, tout est gloire, gloire sans nuages. Peut-�tre le croyant s�endormira en J�sus; mais dormir en J�sus, ce n�est pas la mort, c�est la vie, en r�alit�. La possibilit� du d�logement pour �tre avec Christ ne peut pas changer l�esp�rance propre du chr�tien, qui est d��tre enlev� au-devant du Seigneur en l�air, pour �tre avec lui et comme lui pour toujours.
�noch est ici, pour nous, un type magnifique seul il fait exception � la r�gle g�n�rale du chapitre 5. �Il mourut�, telle est la r�gle; �il ne passa point par la mort�, voil� l�exception. �Par la foi, �noch fut enlev� pour qu�il ne v�t pas la mort; et il ne fut pas trouv�, parce que Dieu l�avait enlev�; car, avant son enl�vement, il a re�u le t�moignage d�avoir plu � Dieu� (H�b. 11:5). �noch fut �le septi�me homme depuis Adam�, et Dieu ne permit pas � la mort de remporter la victoire sur �le septi�me homme�; Dieu intervint et fit de lui un troph�e de sa glorieuse victoire sur toute la puissance de la mort. C�est un fait d�une haute port�e. Apr�s avoir entendu six fois cette sentence: �Il mourut�, le c�ur est r�joui de trouver un septi�me homme qui ne mourut pas. Comment �chappa-t-il � la mort? � par la foi. ��noch marcha avec Dieu trois cents ans�: cette marche avec Dieu, dans la foi, le s�parait de tout ce qui l�entourait, car marcher avec Dieu nous place n�cessairement en dehors de la sph�re des pens�es de ce monde; et alors d�j�, comme de nos jours, l�esprit du monde �tait oppos� � tout ce qui est de Dieu. L�homme de foi sentait qu�il n�avait rien � faire avec le monde, au milieu duquel il n��tait qu�un t�moin patient de la gr�ce de Dieu et du jugement � venir. Les fils de Ca�n pouvaient user leur intelligence et d�penser leur force dans le vain espoir d�am�liorer un monde maudit; �noch avait trouv� un monde meilleur, et v�cut dans la puissance de ce monde � venir1. Il n�avait pas re�u la foi pour am�liorer le monde, mais pour marcher avec Dieu.
1 Il est bien �vident qu��noch ne connaissait rien du proc�d� trop commun de tirer le meilleur parti des deux mondes, ou plut�t du monde et du ciel. Pour lui il n�y avait qu�un monde dans ce sens, savoir le ciel. Il doit en �tre ainsi de nous.
�Il marcha avec Dieu!� Que ne renferment pas ces quelques mots! Quelle s�paration pour Dieu, et quel renoncement ils supposent! Quelle saintet� et quelle puret� morale! Quelle gr�ce et quelle douceur! Quelle humilit� et quelle tendresse! Mais aussi quel z�le et quelle �nergie! Quelle patience et quel long support, et en m�me temps quelle fid�lit�, quelle fermet� et quelle d�cision! Marcher avec Dieu, ce n�est pas seulement vivre d�apr�s des r�gles et des r�glements, ou former des plans et prendre des r�solutions d�aller ici ou d�aller l�, de faire ceci ou de faire cela; marcher avec Dieu, c�est infiniment plus que toutes ces choses � la fois; c�est vivre avec Dieu dans la connaissance du caract�re de Dieu tel qu�il a �t� r�v�l�, et avec l�intelligence des relations dans lesquelles nous nous trouvons avec lui. Cette vie nous conduira parfois tout juste � l�encontre des pens�es des hommes et m�me de nos fr�res, si ceux-ci ne marchent pas avec Dieu, et elle pourra soulever contre nous l�opposition de tous: on nous accusera de faire trop, d�autres fois de faire trop peu: mais la foi, qui rend capable de marcher avec Dieu, enseigne aussi � ne pas attacher aux pens�es des hommes plus de valeur qu�elles n�en ont.
La vie d�Abel et celle d��noch nous fournissent, comme nous venons de le voir, un pr�cieux enseignement, � l��gard du sacrifice sur lequel la foi repose, et � l��gard de la perspective que l�esp�rance anticipe d�s maintenant; tandis que �la marche avec Dieu� nous fait embrasser en m�me temps tous les d�tails de la vie de la foi. �L��ternel donnera la gr�ce et la gloire� (Psaumes 84:12); � et entre la gr�ce qui a �t� r�v�l�e et la gloire qui sera r�v�l�e, il y a la bienheureuse assurance qu�il �ne refusera aucun bien � ceux qui marchent dans l�int�grit� (Psaumes 84:11). La croix et le retour du Seigneur sont les deux points extr�mes de l�existence de l��glise, et ces deux points extr�mes sont pr�figur�s dans le sacrifice d�Abel et la transmutation d��noch. L��glise sait qu�elle est parfaitement justifi�e par la mort et la r�surrection de Christ, et elle vit dans l�attente du jour o� il viendra pour la recevoir aupr�s de lui. �Car nous, par l�Esprit, sur le principe de la foi, nous attendons l�esp�rance de la justice� (Gal. 5:5); elle n�attend pas la justice, parce que, par la gr�ce, elle la poss�de d�j�, mais elle attend l�esp�rance qui appartient proprement � la condition dans laquelle elle a �t� introduite.
Il est important de se mettre bien au clair sur ce point. Quelques interpr�tes de la v�rit� proph�tique sont tomb�s dans de grandes erreurs, pour n�avoir pas compris quelles sont la position, la part et l�esp�rance de l�assembl�e. Ils ont entour� �l��toile brillante du matin�, qui est l�esp�rance propre de l��glise, de tant d�obscurit� et de si sombres nuages, qu�un grand nombre de saints semblent incapables de s��lever au-dessus de l�esp�rance du r�sidu pieux d�Isra�l, esp�rance qui consiste � voir se lever le soleil de justice qui apporte la gu�rison dans ses ailes (Mal. 3:20 ml 3.19-21). Et ce n�est pas tout: beaucoup de chr�tiens ont perdu la force morale de l�esp�rance de l�apparition de Christ, pour avoir �t� enseign�s � attendre divers �v�nements avant la manifestation de Christ � l��glise; on leur a appris, contrairement aux d�clarations nombreuses et explicites du Nouveau Testament, que le r�tablissement des Juifs, le d�veloppement de la statue de Nebucadnetsar et la r�v�lation de l�homme de p�ch� doivent pr�c�der le retour de Christ. L�assembl�e, comme �noch, sera enlev�e de devant le mal qui l�entoure, et de devant celui qui est � venir. �noch ne fut pas laiss� sur la terre pour voir le mal atteindre son apog�e et le jugement de Dieu fondre sur elle. Il ne vit pas s�ouvrir �les fontaines de l�ab�me et les �cluses des cieux�; il fut enlev� avant ces terribles �v�nements; et, pour l��il de la foi, il est ainsi un type admirable de ceux qui ne s�endormiront pas, mais qui seront tous chang�s en un clin d��il (1 Cor. 15:51, 52 1cr 15.51-53). �noch n�a pas pass� par la mort, il a �t� transmu�, et l�assembl�e est appel�e � �attendre des cieux son Fils� (1 Thess. 1:10): c�est l� son esp�rance, l�objet de son attente. Le plus simple chr�tien, le plus illettr�, peut comprendre ces choses et en jouir; et il peut, en une certaine mesure, en r�aliser la puissance. S�il ne peut faire une �tude approfondie de la proph�tie, il peut, que Dieu en soit b�ni, go�ter le bonheur, la r�alit�, la puissance et la vertu sanctifiante de cette esp�rance c�leste qui lui appartient de droit, comme membre de ce corps c�leste qui est l�assembl�e; l�esp�rance dont il jouit ne se borne pas � l�attente de voir se lever �le Soleil de justice�, quelque bonne que cette esp�rance puisse �tre d�ailleurs, mais � celle de voir l��toile brillante du matin (Apoc. 2:28 ap 2.26-28). Et comme dans le monde physique l��toile du matin appara�t � ceux qui veillent avant le lever du soleil, de m�me Christ appara�tra � l��glise avant que le r�sidu d�Isra�l contemple les rayons du Soleil de justice.